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A propos de livres...

12 février 2016

Nymphéas noirs - Michel Bussi

Lu en partenariat avec Audiolib

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Audiolib - janvier 2016 - 13h40 - Lu par Colette Sodoyez

Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Pocket - septembre 2013 - 493 pages

Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Quatrième de couverture : 
Tout n’est qu’illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l’intrigue, trois femmes: une fillette douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.

Auteur : Professeur de géographie à l’université de Rouen, Michel Bussi vit à Darnétal en Normandie. Il a publié aux Presses de la CitéNymphéas noirs (polar le plus récompensé en 2011), Un avion sans elle (Prix des maisons de la presse 2012), Ne lâche pas ma mainN’oublier jamais, Gravé dans le sable et Maman a tort.

Lecteur : Comédienne talentueuse de formation classique, Colette Sodoyez s’est distinguée dans toutes les formes de son art, de la télévision au doublage sans oublier le théâtre et le cinéma. Elle a déjà lu chez Audiolib L’art de la simplicité de Dominique Loreau et La Ville des Térébinthes de Jean-Paul Malaval...

Mon avis : (écouté en janvier 2016)
C'est une relecture de ce roman policier que j'ai beaucoup aimé. Et j'ai redécouvert ce livre autrement. En effet, lorsque l'on relit un roman policier, le lecteur en sait plus que l'enquêteur... Ici la construction de l'intrigue par l'auteur est très importante donc je ne vais donc pas trop en raconter pour ne rien dévoiler...
Une vieille femme qui semble tout savoir et qui déambule à toute heure dans Giverny, tout comme Neptune son chien, une institutrice très séduisante et une fillette de onze ans surdouée pour la peinture sont au centre de cette intrigue. Tout commence avec l'assassinat de Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, à Giverny. Laurenç Salignac, le jeune enquêteur qui vient d'arriver à ce poste, pense que le coupable ne peut être que Jacques Dupain, le mari de Stéphanie, la belle institutrice. Sylvio Bénavides, son adjoint, n'est pas convaincu et explore minutieusement toutes les autres pistes possibles. 
J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre qui est plus qu'un roman policier. La construction de l'intrigue est incroyablement réussie. J'ai beaucoup aimé le soin avec lequel l'auteur a décrit Giverny, ses alentours, les tableaux, les couleurs... 

Merci Morgane et les éditions Audiolib pour cette relecture très plaisante.

Extrait : (début du livre)
- PREMIER JOUR -

13 mai 2010
(Giverny)

Attroupement

L'eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l'éphémère teinte pastel d'un jet d'eau dans lequel on rince un pinceau.
- Non, Neptune !
Au fil du courant, la couleur se dilue, s'accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l'ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé...
J'aime assez.
Sauf que le rouge ne vient pas d'une palette qu'un peintre aurait nettoyée dans la rivière, mais du crâne défoncé de Jérôme Morval. Salement défoncé, même. Le sang s'échappe d'une profonde entaille dans le haut de son crâne, nette, bien propre, lavée par le ru de l'Epte dans lequel sa tête est plongée.
Mon berger allemand s'approche, renifle. Je crie à nouveau, plus fermement cette fois :
- Non, Neptune ! Recule !
Je me doute qu'ils ne vont pas tarder à trouver le cadavre. Même s'il n'est que 6 heures du matin, un promeneur va sans doute passer, ou bien un peintre, un type qui fait son jogging, un ramasseur d'escargots... un passant, qui va tomber sur ce corps.
Je prends garde à ne pas m'avancer davantage. Je m'appuie sur ma canne. La terre devant moi est boueuse, il a beaucoup plu ces derniers jours, les bords du ru sont meubles. A quatre-vingt-quatre ans, je n'ai plus vraiment l'âge de jouer les naïades, même dans un ruisseau de rien du tout, de moins d'un mètre de large, dont la moitié du débit est détournée pour alimenter le bassin des jardins de Monet. D'ailleurs, il paraît que ce n'est plus le cas, qu'il existe un forage souterrain pour alimenter l'étang aux Nymphéas, maintenant.
- Allez, Neptune. On continue.
Je lève ma canne vers lui comme pour éviter qu'il ne colle sa truffe dans le trou béant de la veste grise de Jérôme Morval. La seconde plaie. Plein coeur.
- Bouge ! On ne va pas traîner là.
Je regarde une dernière fois le lavoir, juste en face, et je continue le long du chemin. Rien à dire, il est impeccablement entretenu. Les arbres les plus envahissants ont été sciés à la base. Les talus sont désherbés. Il faut dire, quelques milliers de touristes le fréquentent chaque jour, ce chemin. On y passerait une poussette, un handicapé en fauteuil, une vieille avec une canne. Moi !
- Allez, viens, Neptune.

Déjà lu du même auteur : 

Ne_lache_pas_ma_main_600x966 Ne lâche pas ma main 98872184 Nymphéas noirs 

98998679 Un avion sans elle

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10 février 2016

La Guerre des Lulus, Tome 2 : 1915 : Hans

la_guerre_des_lulus_1915 Casterman - janvier 2014 - 56 pages

Quatrième de couverture :
Janvier 1915. Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, isolés à l'arrière des lignes allemandes, ont été rejoints par une autre réfugiée, Luce, 13 ans. C'est dans une cabane en forêt qu'ils apprennent à survivre dans un environnement devenu très hostile. Entièrement livrés à eux-mêmes, ils doivent en outre gérer l'irruption d'un adulte dans leur groupe : Hans, un soldat allemand devenu leur prisonnier...

Auteurs : Depuis 2004, le scénariste d’origine bretonne Régis Hautière, pilier des éditions Paquet a signé une vingtaine d’albums en seulement cinq ans dont le Dernier Envol avec Romain Hugault. Il multiplie aujourd’hui les projets chez d’autres éditeurs comme Soleil, Kstr, Glénat, Delcourt ou Dargaud. Après des études supérieures de philosophie et d’histoire et un troisième cycle en ingénierie de la connaissance, Régis Hautière a travaillé une dizaine d’années pour le festival BD d’Amiens.
Diplômé en génie électro-technique et licencié en Arts Plastiques, Hardoc démarre précocement sa carrière comme illustrateur pour une émission jeunesse de France 2, à 15 ans. Il gagne l’Écureuil d’Or qui récompense le meilleur jeune espoir au festival BD d’Angoulême en 1996. Hardoc rencontre ensuite Régis Hautière dans une association bédéesque d’Amiens (!!) et ils décident de travailler ensemble sur la série Le Loup, l'Agneau et les Chiens de guerre (éd. Paquet). Il participe, en mars 2005, au collectif des Nouvelles de Jules Verne en bandes dessinées des éditions Petit à Petit. En 2009, il publie, toujours avec Régis au scénario, l'histoire des Lulus, Jeux de guerre, dans le collectif Cicatrices de guerre(s). Et c'est avec impatience que l'on attendait leurs aventures complètes chez Casterman, La Guerre des lulus est arrivée, en janvier 2013.

Mon avis : (lu en 2015)
L'hiver 1915 s'annonce froid et rigoureux et la guerre est toujours là. Les quatre « Lulu » vont devoir s'organiser pour survivre. Ils ont rencontré Luce, une fillette perdu, et vont l'accueillir parmi eux, la protéger et l'aider à retrouver ses parents. Et voilà qu'ils se retrouvent face à Hans, un déserteur allemand. Au début, ils sont effrayés et ne savent que faire de lui... Hans deviendra pourtant un allié précieux pour survivre et une belle rencontre.
C'est un vrai plaisir de retrouver ces Lulus devenus cinq. Le récit toujours aussi passionnant, c'est une très belle histoire d'amitié, d'insouciance et d'innocence sur fond de guerre. Malgré le contexte, le récit est frais et enjoué, les dialogues sont drôles et j'aime beaucoup le dessin aux couleurs aquarelles. Chaque tome se termine par quatre pages très réussis imitant la Une d’un journal et rappelant le contexte historique.
A ne pas rater !

Extrait : 

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Déjà lu du même auteur :

la_guerre_des_lulus_1914 La Guerre des Lulus, Tome 1 : 1914 : La maison des enfants trouvés

8 février 2016

C'est lundi, que lisez-vous ? [247]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ? 

108851004 il reste la poussière la_guerre_des_lulus_1914 108883413

Lili sur les quais - Bernard Coat 
Il reste la poussière - Sandrine Collette 
La Guerre des Lulus, Tome 1 : 1914 : La maison des enfants trouvés - Régis Hautière et Hardoc 
Le grand Méchant Renard - Benjamin Renner

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Vernon Subutex - Virginie Despentes (Prix Audiolib 2016)
Nymphéas noirs - Michel Bussi (partenariat Audiolib)

Que lirai-je la semaine prochaine ?

Paul à la pêche - Michel Rabagliati
Pourquoi Tokyo ? - Agathe Parmentier (partenariat Au Diable Vauvert)
Dessins à la verticale - Jeremy Collins (Babelio - Glénat)
Arrête ton cinéma - Sylvie Testud

Bonne semaine et bonnes lectures !

7 février 2016

Le grand Méchant Renard - Benjamin Renner

grand-mechant-renard Delcourt - janvier 2015 - 190 pages

Prix Jeunesse au Festival de BD d'Angoulême 2016
Prix de la BD Fnac

Quatrième de couverture :
Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des oeufs, élever les poussins,
 les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...

Auteur : Après un bac S, il fait une classe préparatoire aux écoles d'art pour intégrer les Beaux-arts d'Angoulême, dont il ressort avec un DNAP de bande dessinée. Il entre ensuite dans l'école d'animation La Poudrière et y réalise des courts métrages d'animation, dont son film de fin d'études, La Queue de la souris, en 2007. À sa sortie de l'école, il travaille avec Vincent Patar et Stéphane Aubier sur le long métrage d'animation, adapté des albums pour la jeunesse Ernest et Célestine de Gabrielle Vincent.

Mon avis : (lu en février 2016)
Une histoire de renard, de poule, de lapin, de cochon et de loup cela peu paraître enfantin et classique mais celle-ci est différente, originale et hilarante !
Ce renard voudrait montrer qu'il est un Grand Méchant Renard, mais il n'arrive pas à être effrayant et revient bredouille de la chasse... Lorsqu'il surgit dans la ferme, il est accueilli comme un familier, la poule lui tient tête et refuse de lui donner ses oeufs et finalement il repart avec des navets gentiment offert par le cochon. Mais le régime navets, il en a assez ! Un jour, le loup va l'aider à voler des oeufs, promesse de futurs poussins, puis poulets qu'ils pourront enfin dévorer. L'expédition est réussie mais le renard va devoir couver les trois oeufs volés et le cauchemar commence tout juste... A l'éclosion, les poussins vont prendre le renard pour leur maman et comme le loup les trouve encore trop petits, le renard va devoir s'en occuper, les nourrir, les élever comme une mère poule... 
J'ai beaucoup aimé cette histoire intelligente et pleine d'humour et d'émotions, les dessins à l'aquarelle sont simples et expressifs, les dialogues sont efficaces et savoureux, les différents animaux ont chacun leurs caractères.
A lire, à relire, et toute la famille peut en profiter !

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4 février 2016

La Guerre des Lulus, Tome 1 : 1914 : La maison des enfants trouvés - Régis Hautière et Hardoc

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Quatrième de couverture : 
L'offensive de l'armée allemande au nord-est de la France jette des milliers de villageois sur les routes. Dans le désordre ambiant, quatre enfants, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, sont oubliés lors de l'évacuation de leur orphelinat. Bientôt, ils se retrouvent isolés derrière la ligne de front. Livrés à eux-mêmes en territoire ennemi, Ils s'organisent pour survivre...

Auteurs : Depuis 2004, le scénariste d’origine bretonne Régis Hautière, pilier des éditions Paquet a signé une vingtaine d’albums en seulement cinq ans dont le Dernier Envol avec Romain Hugault. Il multiplie aujourd’hui les projets chez d’autres éditeurs comme Soleil, Kstr, Glénat, Delcourt ou Dargaud. Après des études supérieures de philosophie et d’histoire et un troisième cycle en ingénierie de la connaissance, Régis Hautière a travaillé une dizaine d’années pour le festival BD d’Amiens.
Diplômé en génie électro-technique et licencié en Arts Plastiques, Hardoc démarre précocement sa carrière comme illustrateur pour une émission jeunesse de France 2, à 15 ans. Il gagne l’Écureuil d’Or qui récompense le meilleur jeune espoir au festival BD d’Angoulême en 1996. Hardoc rencontre ensuite Régis Hautière dans une association bédéesque d’Amiens (!!) et ils décident de travailler ensemble sur la série Le Loup, l'Agneau et les Chiens de guerre (éd. Paquet). Il participe, en mars 2005, au collectif des Nouvelles de Jules Verne en bandes dessinées des éditions Petit à Petit. En 2009, il publie, toujours avec Régis au scénario, l'histoire des Lulus, Jeux de guerre, dans le collectif Cicatrices de guerre(s). Et c'est avec impatience que l'on attendait leurs aventures complètes chez Casterman, La Guerre des lulus est arrivée, en janvier 2013.

Mon avis : (lu en 2014)
Voilà une série qe j'ai commencé à lire en 2014 et en voulant faire le billet du 3ème tome, je me suis aperçue que je n'avais pas chroniqué les deux premiers tomes...
Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig sont quatre pensionnaires de l'orphelinat de l'abbaye de Valencourt en Picardie. Ils se sont trouvés par hasard dans la même chambre et sont devenus très complices et depuis ils sont surnommés « les Lulus ».
En cet été 1914, l'orphelinat semble être à l'abri de la guerre pourtant la ligne de front n'est pas loin. L'abbaye est donc évacuée rapidement et lorsque les Lulus reviennent de l'une de leur escapade habituelle, ils se retrouvent seuls dans un orphelinat déserté et au loin ils entendent l'artillerie résonnant dans le ciel...
L'histoire de la Grande Guerre à travers des aventures d'une bande d'orphelins est une très bonne idée, les dessins sont magnifiques et les personnages attachants. Cette BD est pleine d'humour et l'on apprend beaucoup sur la vie à l'arrière.

Extrait : 

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3 février 2016

Il reste la poussière - Sandrine Collette

Lu en partenariat avec les éditions Denoël

il reste la poussière Denoël - janvier 2016 - 304 pages

Quatrième de couverture :
Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux. 
Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien. 
Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille ?

Auteur : Sandrine Collette est née en 1970. Elle partage sa vie entre l'université de Nanterre et ses chevaux dans le Morvan. Six fourmis blanches est son troisième roman.

Mon avis : (lu en janvier 2016)
Cette histoire se déroule en Argentine, en Patagonie, dans une steppe infinie, balayée par des vents glacés. Dès les premières pages, Rafael, un petit garçon est poursuivi à cheval par ses bourreaux puis jeté dans un buisson plein d'épines... C'est le sort qui lui réservent tous les jours ses trois frères, Mauro et Joaquim, les aînés jumeaux et Steban. Rafael ne peut compter que sur lui-même pour supporter ce traitement car la mère n'intervient pas et laisse faire. Tout est dur dans cette petite ferme, la mère qui a tout pris en main le jour où son mari ivrogne les a abandonné. L'élevage des moutons et des boeufs demande beaucoup de travail que les quatre garçons exécutent sans rechigner. Rafael est devenu leur défouloir et celui-ci a compris qu'il n'aura d'aide de personne et que seuls son cheval et son chien pourront lui témoigner de l'affection. 

Une fois par mois, la mère va en ville pour boire et jouer au poker et un jour, elle perd aux cartes l'un de ses garçons... Cela va changer la vie de toute la famille...
Cette histoire met un peu de temps à démarrer, la monotonie de la vie dans cette ferme du bout du monde est pesante puis le récit s'emballe et le lecteur n'en croit pas ses yeux...
J'ai beaucoup aimé ce roman fort, hors du temps, violent dont on ne sort pas indemne !
C'est ma deuxième lecture de cette auteur et je ne vais pas hésiter à lire ces premiers livres.

Merci Clélia et les éditions Denoël pour cette belle découverte !

Extrait : (début du livre)
Patagonie argentine. La steppe
Parce qu’il était le plus jeune, ses frères avaient pris l’habitude de le poursuivre à cheval autour de la maison, quand la mère ne les voyait pas. Dès que les jumeaux avaient eu assez de force pour l’attraper par le col et le soulever au galop de leurs criollos, c’était devenu leur passe-temps favori. Ils comptaient les points, à celui qui le traînerait jusqu’au coin de la grange, qui dépasserait les vieux bâtiments en bois gris — puis l’arbre mort, puis le bosquet de genêts — avant de le lâcher dans la poussière.
Chaque fois, le petit les voyait venir. Il entendait leurs exclamations, bien fort exprès pour l’affoler, le bruit des chevaux qui s’élancent ; les fers caillassant le sol et se rapprochant à lui faire trembler le ventre, comme si la terre trépidait sous ses pieds, et sûr cela les amusait, eux les frères perchés en haut de leurs selles, avec leurs rires aigus qui couvraient le fracas des sabots.
Il se figeait, un bras en l’air, ce bras qui tenait le bâton avec lequel il jouait à faire des vagues dans l’abreuvoir, et tant pis si l’eau était sale. Il s’immobilisait comme le font les mulots dans la steppe, lorsque le bruissement d’ailes des busards au-dessus d’eux les alerte trop tard, lui aussi l’œil effaré et priant pour que ses oreilles, son cerveau, son instinct le trompent ; mais toujours ils étaient sur lui en quelques foulées, rapaces piquant vers leur proie, penchés sur leurs chevaux fous. Planté au milieu de la cour arrière, le petit n’avait pas le temps de regagner la cuisine où la mère touillait, écrasait, dépeçait : quand cela avait commencé, il savait à peine courir. Une ou deux fois, il avait essayé de l’appeler, devinant la silhouette sévère derrière les carreaux, qui hachait la viande ou coupait les légumes comme si elle avait dû les abattre, appliquée et rageuse, mais elle ne l’entendait pas, ne le voyait pas, même le jour où il avait réussi à taper à la vitre avant d’être enlevé par Mauro — ou peut-être s’en désintéressait-elle si fort qu’il préférait ne pas y penser. La seule chose qu’elle faisait, à vrai dire, c’était lui mettre une rouste après, en criant qu’elle en avait assez qu’il mouille sa culotte. Et les frères se moquaient en le regardant, et ils braillaient : Le pisseur ! Le pisseur ! tandis qu’elle l’obligeait à courir cul nu derrière elle pour aller se changer, jetant son pantalon souillé dans la panière à linge d’un geste excédé.

Déjà lu du même auteur : 

six fourmis blanches Six fourmis blanches

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Phrase (1)

2 février 2016

Lili sur les quais - Bernard Coat

lili sur les quais Jos le Doare - octobre 2011 - 74 pages

Quatrième de couverture : 
Lili est une jeune femme solitaire qui vit dans une pension de famille sur le port de commerce d"une ville de l'ouest de la France.
Excepté un oncle, elle ne connaît pas grand-chose de sa filiation et c'est bien là tout son soucis. 
Elle se démène pour amasser le plus de renseignements possible sur sa vie.
Ses propres investigations ne mènent à rien sinon à d'amères désillusions. C'est à son insu que le cours des événements va se modifier. Des personnages agissent dans l'ombre, ceux-ci sont amis ou ennemis, ou pire encore...
elle va retrouver les membres de sa famille avec joie et émotion pour son père et sa soeur jumelle dont elle ignorait l'existence, elle fréquentait sa mère sans le savoir, une mère dépourvue de sentiments qui sera à l'origine des heures sombres des principaux personnages de ce récit.

Auteur : Bernard Coat est scénariste et romancier, il utilise différents pseudonymes. Il est né en 1958 à Brest. 

Mon avis : (lu en janvier 2016)
Lili est une jeune femme qui vit à Brest, prêt du port de commerce. Elle cherche désespérément des réponses sur ses origines et sur sa famille. Son oncle, ancien marin, habitant à Paris, la soutient dans sa quête. En arpentant les quais Lili va faire la rencontre de Félix, un ancien marin, qui a connu son père et son oncle. En activant ses contacts, il va avoir une piste : le père de Lili serait à bord du cargo « Le Buenaventura », qui doit prochainement faire escale au port...
En parallèle de cette histoire, divers personnages agissent et peu à peu une deuxième histoire se dessine...
Cette bande dessinée se lit comme un polar, elle nous entraîne dans une intrigue intelligente et de qualité, le lecteur découvre également la ville de Brest à travers un dessin noir et blanc au trait fin.
Une belle découverte pour les amoureux de la Bretagne et/ou des ports...

Extrait :

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Prénom (2)

 

1 février 2016

C'est lundi, que lisez-vous ? [246]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ? 

pensée assise nous les menteurs

Pensée assise - Mathieu Robin 
Nous les menteurs - E. Lockhart 

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Nymphéas noirs - Michel Bussi (partenariat Audiolib)

Que lirai-je la semaine prochaine ?

Vernon Subutex - Virginie Despentes (Prix Audiolib 2016)
Paul à la pêche - Michel Rabagliati
Il était une ville - Thomas B. Reverdy
Pourquoi Tokyo ? - Agathe Parmentier (partenariat Au Diable Vauvert)
Dessins à la verticale - Jeremy Collins (Babelio - Glénat)

Bonne semaine et bonnes lectures !

31 janvier 2016

Nous les menteurs - E. Lockhart

nous les menteurs Gallimard jeunesse - mai 2015 - 288 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Peronny

Titre original : We were liars, 2014

Quatrième de couverture :
Une famille belle et distinguée. L'été. Une île privée. Le grand amour. Une ado brisée. Quatre adolescents à l'amitié indéfectible, les Menteurs. Un accident. Un secret. La vérité. 
Un drame familial époustouflant où culmine le suspense. Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner à la première page pour recommencer... 

Auteur : E. Lockhart a signé plusieurs romans pour adolescents, parmi lesquels La fabuleuse histoire de la mouche dans le vestiaire des garçons et la série Le journal de Ruby Oliver (L'amour avec un grand Z, L'art de perdre les pédales, Un grand moment de solitude et Pas très rond dans ma tête) parus chez Casterman. Elle a reçu le Printz Award Honor Book, le Cybils Award du meilleur roman pour jeunes adultes et a été finaliste du National Book Award.

Mon avis : (lu en janvier 2016)
La famille Sinclair possèdent une île privée au large de Cape Cod sur la côte Est des États-Unis. Chaque été, ils se réunissent tous autour du patriarche. Ses trois filles lui ont donné de nombreux petits-enfants qui forment une belle bande de cousins. Il y a Cadence/Cady, l'aînée, puis Johnny, et de Mirren ensuite il y a « les petits ». Les trois aînés forment avec Gat, le fils du beau-père de Johnny, le clan « des Menteurs », inséparables, ils passent des étés inoubliables ! Jusqu'à l'été de leurs 15 ans, où un accident survient... Cady se retrouve à l'hôpital avec un traumatisme cranien sans aucun souvenir de ce qui s'est passé. Elle garde des séquelles de cet accident avec des migraines foudroyantes. Elle ne reviendra sur l'île que deux étés plus tard, elle compte sur ses cousins et Gat pour retrouver sa mémoire. Mais l'ambiance à Beechwood est différente, les silences et les secrets sont pesants...
Les apparences sont trompeuses... Le dénouement est très surprenant et je n'ai pas vu venir le retournement final !
C'est un roman captivant avec de courts chapitres, bien écrit. Il est difficile de lâcher sa lecture.
Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé.

Extrait : (début du livre)

Bienvenue dans la splendide famille Sinclair.
Chez nous, il n’y a pas de criminels.
Pas de drogués.
Pas de ratés.
Les Sinclair sont sportifs, beaux, svelts. Nous sommes une vieille fortune. Nos sourires sont étincelants, nos mentons carrés, nos services de fond de court agressifs.
Qu’importe si les divorces nous lacèrent le cœur au point que notre pouls se débat. Qu’importe si les comptes fiduciaires se réduisent comme peau de chagrin ; si les relevés de cartes de crédit impayés traînent sur la table de la cuisine. Qu’importe si les flacons de cachets s’amassent sur la table de nuit.
Qu’importe si l’un d’entre nous est terriblement, désespérément amoureux.
Amoureux
au point
que des mesures tout aussi désespérées
s’imposent.
Nous sommes les Sinclair.
Chez nous, personne n’est dépendant.
Personne n’a tort.
Nous vivons, du moins l’été, sur une île privée au large du Massachusetts.
C’est peut-être tout ce que vous avez besoin de savoir.

Mon nom complet est Cadence Sinclair Eastman.
Je vis à Burlington, dans l’État du Vermont, avec ma mère et nos trois chiens.
J’ai bientôt dix-huit ans.
Je possède une carte de bibliothèque bien usagée et pas grand-chose d’autre, alors que j’habite une vaste maison remplie d’objets coûteux et inutiles.
J’étais blonde autrefois, mais à présent j’ai les cheveux noirs.
J’étais forte autrefois, mais à présent je suis vulnérable.
J’étais jolie autrefois, mais à présent j’ai l’air maladif.
Il est vrai que je souffre de migraines depuis mon accident.
Il est vrai que je ne peux pas souffrir les imbéciles.
J’aime jouer sur les mots. Vous voyez ? Souffrir de migraines. Ne pas pouvoir souffrir les imbéciles. Le mot signifie presque la même chose dans les deux phrases, mais pas tout à fait.
Souffrir.
On serait tenté d’y voir un synonyme d’endurer, mais ce n’est pas vraiment exact.

Mon histoire commence avant l’accident. L’été de mes quinze ans, au mois de juin, mon père nous a quittées pour une femme qu’il aimait plus que nous.
Papa était un professeur d’histoire militaire à la carrière relativement médiocre. Je l’adorais. Il portait des vestes en tweed. Il était maigre. Il buvait du thé avec du lait. Il était fan de jeux de société (et il me laissait gagner), fan de bateau (et il m’apprenait à faire du kayak), de vélo, de livres et de musées.
Il n’était pas trop fan des chiens, en revanche, et il devait vraiment beaucoup aimer ma mère pour autoriser nos golden retrievers à dormir sur les canapés ou pour les emmener marcher près de cinq kilomètres tous les matins. Il n’était pas trop fan de mes grands-parents non plus, et il devait vraiment beaucoup nous aimer, maman et moi, pour accepter de passer tous ses étés à la maison Windemere, sur Beechwood Island, à rédiger ses articles sur des guerres terminées depuis belle lurette et à sourire à table pour faire plaisir à tout le monde.
Au mois de juin de l’été quinze, papa nous a donc annoncé qu’il nous quittait. Deux jours plus tard, il est parti. Il a expliqué à ma mère qu’il n’était pas un Sinclair et qu’il n’arrivait plus à faire semblant. Il n’arrivait plus à sourire, à mentir, à faire partie de cette splendide famille dans ces majestueuses villas.
Il n’en pouvait plus. Il ne voulait plus de tout ça.
Il avait déjà loué les camions de déménagement.
Et déjà loué une autre maison, aussi. Il a posé sa dernière valise sur la banquette arrière de sa Mercedes (maman devrait se contenter de garder la Saab) et il a mis le contact. Puis il a sorti un revolver et m’a visée en pleine poitrine. Debout sur la pelouse, je me suis écroulée. Le trou formé par la balle s’est élargi et mon cœur a roulé hors de ma cage thoracique pour atterrir dans un parterre de fleurs. Le sang pulsait hors de ma plaie béante,
hors de mes yeux,
de mes oreilles,
de ma bouche.
Un goût de sel et d’échec. La honte vive et écarlate du rejet imprégnait la pelouse, les dalles de l’allée, les marches du porche. Mon cœur convulsait au milieu des pivoines comme une truite hors de l’eau.
D’un ton sec, maman m’a ordonné de me ressaisir.
Sois normale, a-t-elle déclaré. Immédiatement.
Parce que tu l’es. Parce que tu peux l’être.
Pas de scandale, m’a-t-elle ordonné. Respire un bon coup et redresse-toi.
J’ai obéi.

 

27 janvier 2016

Pensée assise - Mathieu Robin

pensée assise pensée assise1

Actes Sud Junior - août 2015 - 96 pages

Actes Sud Junior - mai 2005 - 96 pages

Quatrième de couverture :
Sofia et Théo filent le parfait amour. Tout irait bien si le jeune homme, paralysé des jambes à la suite d'un accident, n'avait pas une obsession : embrasser sa dulcinée debout, comme les gens valides. Il s'y essaie par tous les moyens, à ses risques et périls...
Auteur : Scénariste et réalisateur, Mathieu Robin vit à Montpellier. Son premier roman, Pensée assise, a d'abord été un court métrage qu'il a novélisé pour Actes Sud Junior. En mai 2015 sortira son second roman dans la collection "Aventure ado", Ses griffes et ses crocs.
Mon avis : (lu en décembre 2015)
En préparant ce billet et en recherchant l'image de la couverture, j'ai découvert que ce petit roman avait déjà été édité dans la collection Ciné-roman où un réalisateur était appelé à transposer sous forme de roman un court métrage. Théo vit sa première histoire d'amour qui compte avec Sofia.  Mais Théo se prend trop la tête, il ne sent pas à la hauteur de Sofia. En effet, à la suite d'un accident, il est devenu tétraplégique et il lui est impossible d'embrasser debout son amoureuse... Le lecteur va découvrir ce couple atypique et les interrogations de Théo.
Une histoire assez courte qui se lit facilement, le sujet est intéressant mais Théo est parfois un peu "geignard" et compliqué...
Extrait :
Sofia est ma première vraie histoire d’amour, mais ça me fait bizarre de me promener à ses côtés dans la rue. Je crois que ma parano sur le regard des autres a repris. J’en ai vraiment eu la révélation l’autre jour alors que je l’attendais au conservatoire. Elle est arrivée dans mon dos et s’est penchée par-dessus mon fauteuil pour m’adresser un baiser. On aurait dit qu’elle embrassait son petit frère. Ça donnait d’un seul coup à notre couple un côté incestueux qui me dérange.

Il faudrait vraiment que je sois à sa hauteur…
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