Heidi - Johanna Spyri
Lu dans le cadre du Challenge
"Ecoutons un livre"
litteratureaudio.com - novembre 2011 - lu par Florent
Flammarion - octobre 1995 -
Nathan - juin 2002 - 188 pages
Casterman - mars 2005 - 210 pages
Rouge et Or - février 2010 - 188 pages
Folio junior - octobre 2011 - 200 pages
traduction anonyme (1882)
Présentation : Dans le massif alpin, un matin d’été, une jeune femme revient dans son village natal, accompagnée d’une petite fille, Heidi. Cette arrivée inattendue ne tarde pas à éveiller la curiosité des habitants. La jeune femme leur apprend qu’elle vient avec la ferme intention de laisser l’enfant à son grand-père. Les villageois sont stupéfaits. Comment est-il possible de songer, ne serait-ce qu’un instant, à laisser une fillette à un vieil homme bourru vivant presque comme un ermite, en haut des montagnes ?
Auteur : Johanna Spyri-Heuser (1827-1901) est née en Suisse. Le premier volume de Heidi paraît en Allemagne en 1880, suivi d'un second en 1881, Heidi grandit. Ce fut immédiatement un immense succès à tel point que ses livres furent traduits en des dizaines de langues et qu'ils furent adaptés pour le cinéma, la télévision et même l'opéra.
Mon avis : (écouté en juin 2013)
Je n'ai pas trouvé de livre audio "jeunesse" en bibliothèque, j'ai donc été chercher sur internet des livres audio gratuit. Le premier livre choisi était un Jules Verne que j'ai finalement abandonné le lecteur ayant un accent trop prononcé...
Je me suis donc rabattue sur "Heidi", livre que j'ai lu et relu lorsque j'étais enfant. Je n'avais pas réalisé à l'époque que le livre avait été écrit à la fin du XIXème siècle.
Heidi est orpheline, elle va habiter chez son grand-père sur l'alpage. Elle se lie avec Peter le petit chevrier, la grand-mère et bien sûr son grand-père. Elle est heureuse dans les montagnes. Pourtant, sa tante vient la chercher pour aller vivre à Francfort en Allemagne pour tenir compagnie à Clara Sesemann qui est paralysée. Heidi découvre la grande ville et une grande maison avec domestiques. Malgré sa nature gaie et optimiste, les montagnes et la nature lui manquent et elle tombera malade.
Même si l'histoire et le vocabulaire ont pas mal vieilli, le personnage d'Heidi m'a touchée comme la première fois que je l'ai découvert. J'avais oublié la partie de l'histoire à Francfort...
Ce livre audio peut-être téléchargé gratuitement ici
Extrait : (début du livre)
Quand on quitte le riant village de Mayenfeld pour gravir la montagne à l’aspect imposant et sévère qui domine cette partie de la vallée, on s’engage d’abord dans un joli sentier de plaine à travers champs et vergers. Au pied de la montagne le sentier change brusquement de direction et monte tout droit jusqu’au sommet ; à mesure qu’on s’élève, l’air devient plus vif, et l’on respire à pleines bouffées les fortes senteurs des pâturages et des herbes alpestres.
C’est ce sentier que gravissait par une brillante matinée de juin une grande et robuste fille de la contrée, tenant par la main une enfant dont le visage paraissait en feu malgré sa peau brunie. Ce n’était pas étonnant, car, en dépit de la chaleur de juin, la pauvre enfant était empaquetée comme au gros de l’hiver. Elle pouvait avoir cinq ans, mais véritable taille disparaissait sous une accumulation de vêtements : deux robes l’une sur l’autre, un gros mouchoir de coton rouge croisé par dessus, et d’épais souliers de montagne garnis de clous ; la pauvre petite suffoquait et avait bien de la peine à avancer.
Il y avait une heure environ que les deux voyageuses avaient commencé à gravir le sentier, lorsqu’elles arrivèrent au hameau de Dörfli, situé à mi-chemin du sommet ; c’était le village natal de la jeune fille, aussi s’entendit-elle bientôt appeler de tous côtés ; les fenêtres s’ouvraient, les femmes paraissaient sur le seuil de leur porte, chacune voulait l’arrêter au passage et échanger quelques mots avec elle. Mais elle ne fit halte nulle part, se contenta de répondre en passant aux salutations et aux questions, et ne ralentit sa marche que lorsqu’elle se trouva devant une maison isolée à l’extrémité du hameau. Une voix l’appela par la porte ouverte :
– C’est toi, Dete ? Attends un instant ; nous ferons route ensemble, si tu vas plus loin. Ainsi interpellée, la jeune fille s’arrêta, et l’enfant en profita aussitôt pour dégager sa main et s’asseoir sur le bord du sentier.
– Es-tu fatiguée, Heidi ? demanda sa compagne.
– Non, mais j’ai trop chaud, répondit la fillette.
– Nous serons tout de suite en haut ; il te faut prendre encore un peu courage et faire de grands pas ; dans une heure nous serons arrivées.
À ce moment, une grosse femme à la figure jeune et bienveillante sortit de la maison et les rejoignit. L’enfant se leva et se remit à marcher derrière les deux amies qui entamèrent aussitôt une conversation animée sur tous les habitants de Dörfli et des localités voisines.
– Mais, où vas-tu donc avec cette petite, Dete ? demanda enfin la nouvelle venue. C’est sans doute l’enfant que ta sœur vous a laissé ?
– Oui, répondit Dete, je la mène chez le Vieux de l’Alpe où elle restera.
– Comment, tu veux que cette enfant reste chez le Vieux de l’Alpe ? Je crois vraiment que tu as perdu la tête, Dete ; comment peux-tu faire une chose pareille ! Tu verras comme il va t’envoyer promener avec ta proposition.
– Par exemple ! il est le grand-père de la petite, il faut qu’il fasse sa part ; c’est moi qui l’ai eue sur les bras jusqu’à présent. Du reste, tu peux bien être sûre, Barbel, que ce n’est pas à cause d’elle que je vais laisser échapper une place comme celle qu’on m’offre. C’est le tour du grand-père, à présent.