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A propos de livres...
policier
30 décembre 2015

20 pieds sous terre - Charlotte Erlih

20 pieds sous terre Actes Sud junior - avril 2014 - 206 pages

Quatrième de couverture :
Un coup de téléphone et la vie de Manon bascule. Son frère Théo est mort électrocuté par le troisième rail du métro parisien. Au-delà de la douleur, une foule de questions reste en suspens. Que faisait Théo en pleine nuit dans le tunnel reliant les stations Père Lachaise et Gambetta ? Quelle double existence menait-il ? Terrible accident ou crime sordide ? Une enquête souterraine dans le dédale du métro parisien et le monde clandestin du graf.

Auteur : Normalienne et agrégée de lettres modernes, Charlotte Erlih a enseigné les arts du spectacle à l'université de Nanterre, avant de se consacrer à l'écriture et à la réalisation. Elle a co-signé avec Coline Serreau L'Académie Fratellini - Le cirque de plain-pied (Actes Sud, 2008). Aux éditions Actes Sud Junior, son premier roman, Barka Posh, a obtenu le prix NRP 2013 et le prix Sésame 2014.

Mon avis : (lu en décembre 2015)
Un coup de téléphone au milieu de la nuit et la vie de Manon est bousculée. C'est la police qui annonce à ces parents que son frère Théo est mort électrocuté sur le troisième rail du métro parisien. Mais que pouvait-il bien faire en pleine nuit dans un tunnel du métro ? 
Manon est stupéfaite de découvrir que son frère lui avait caché son activité de graffeur et d'autres secrets... Elle est persuadée que sa mort n'est pas un accident, mais ni la police, ni ses parents ne veulent agir.
Elle va donc mener l'enquête par elle-même et découvrir le monde souterrain du métro parisien et celui des graffeurs.
Cette histoire se lit comme roman policier, les descriptions sur le monde du graf sont très bien documentées et très intéressante. Le personnage de Manon évolue au cours du roman et au fil de ses rencontres, elle s'ouvre aux autres.
Une belle découverte.

Extrait : (page 34)
À la sortie de son cours, Manon se laisse happer, sans réfléchir, par la bouche de métro la plus proche et grimpe dans un wagon. Elle ne poursuit aucun but, ne cherche à aller nulle part, ne souhaite même pas revoir le graf de son frère qu’elle a entraperçu la veille. Elle veut simplement être là, dans le métro.
Bercées par le ronronnement du train, ses pensées vagabondent. Bientôt, une myriade d’interrogations l’assaillent, nuée de sauterelles dans un champ de blé. Depuis combien de temps son frère hantait-il les sous-sols parisiens, pourquoi a-t-il commencé à taguer, avec qui, comment a-t-il su se frayer un chemin dans les labyrinthes du métro, comment a-t-il pu se laisser surprendre par le troisième rail ?
A chaque nouvelle question, la sensation de vide contre laquelle Manon lutte depuis deux jours enfle et envahit ses poumons, sa poitrine, sa gorge. Elle ne saurait dire précisément à quel moment l'idée éclot en elle, traverse les couches de sa conscience et, petite voix lancinante, se trace un chemin jusqu'à son cerveau, mais brusquement, elle en est certaine.
C’est impossible. Non pas que Théo ait été dans le métro jeudi soir alors qu’il était censé réviser un partiel, ni qu’il ait tagué en douce depuis des mois peut-être, ni même qu’il soit mort. Ce qui est impossible, c’est que son décès soit accidentel. Théo n’aurait jamais trébuché sur le troisième rail.

Déjà lu du même auteur : 

2013-12-31_145847 Bacha Posh  

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18 décembre 2015

Famille parfaite - Lisa Gardner

Lu en partenariat avec les éditions Albin Michel

9782226319234g Albin Michel - octobre 2015 - 512 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard

Titre original : Touch & go, 2013

Quatrième de couverture : 
Les Denbe semblaient sortir des pages des magazines glamour : un mariage modèle, une belle situation, une ravissante fille de quinze ans, une demeure somptueuse dans la banlieue chic de Boston… une vie de rêve.
Jusqu’au jour où ils disparaissent tous les trois. Pas d’effraction, pas de témoin, pas de motifs, pas de demande de rançon. Juste quelques traces de pas et des débris de cartouches de Taser sur le sol de leur maison. Pour la détective privée Tessa Leoni, l’enlèvement ne fait aucun doute. Mais que pouvait bien cacher une existence en apparence aussi lisse ?
Nº1 sur la liste des best-sellers du new York Times, le nouveau thriller de Lisa Gardner nous plonge dans l’intimité fascinante et terrible d’une famille au-dessus de tout soupçon.

Auteur : Les suspenses de Lisa Gardner sont des best-sellers aux États-Unis et en Grande Bretagne. Sauver sa peau (2009) a connu un vrai succès en France. Grand Prix des lectrices de ELLE Policier pour La Maison d'à côté en 2010, Lisa Gardner est devenue en quelques années l'une des reines incontournables du suspense. Best-seller aux États-Unis, Famille parfaiteest resté plusieurs mois sur la liste des meilleures ventes.
Lisa vit aux États-Unis, dans un petit hameau des montagnes du New Hampshire.

Mon avis : (lu en décembre 2015)
Je ne suis pas une habituée de cette auteur américaine mais c'est surtout parce que je n'ai eu pas l'occasion de la lire. 
Justin Denbe, un riche entrepreneur en BTP, est kidnappé avec sa femme et sa fille a^gée de 15 ans. Un kidnapping fait par des pros car sur les lieux il y a peu de traces, aucun témoin, aucun mobile, aucune demande de rançon... L'enquête est menée conjointement par le FBI et par Tessa Leoni, une détective privée dont la société de BTP de Justin Denbe à fait appel et par Wyatt, adjoint du shérif du comté de North Country du New Hampshire.
Le lecteur suit tour à tour l'enquête et ce qui se passe entre la famille et ses ravisseurs grâce au récit de Libby, la mère de famille.
Le récit de Libby est effrayant et captivant, la partie enquête est plus brouillonne et donc plus difficile à suivre. J'y ai trouvé quelques longueurs mais le rythme de l'enquête s'accélérant, j'ai dévoré la fin du livre.
Il est vrai qu'au bout d'une centaine de pages de ce livre, j'avais déjà découvert le coupable... mais la suite de l'intrigue m'a bien détrompée avec de nombreuses fausses pistes et rebondissement. Et ce n'est vraiment qu'avec l'épilogue que j'ai découvert que ma première impression était bien la bonne.

Merci Aurore et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Autre avis : Canel

 

Extrait : (début du livre)
Voilà une chose que j’ai apprise quand j’avais onze ans : la douleur a un goût. La question, c’est de savoir celui qu’elle a pour vous.
Ce soir, ma douleur a un goût d’orange. Je suis attablée avec mon mari dans un box du Scampo, dans le quartier de Beacon Hill à Boston. Sans bruit, des serveurs discrets viennent remplir nos flûtes de champagne. Deuxième fois pour lui. Troisième fois pour moi. La nappe en lin blanc disparaît sous les petits pains maison et un assortiment d’antipasti. Viendront ensuite, dans des assiettes à la présentation soignée, des pâtes fraîches aux petits pois et à la pancetta grillée dans une sauce à la crème légère. Le plat préféré de Justin. Il l’a découvert il y a vingt ans lors d’un voyage d’affaires en Italie et, depuis cette époque, il le commande dans les bons restaurants italiens.
Je prends ma flûte. Je bois une gorgée de champagne. Je repose le verre. 
En face de moi, Justin sourit et des rides lui plissent le coin des yeux. Ses cheveux châtains coupés court grisonnent aux tempes, mais ça lui va bien. Il a cette allure rude et indémodable des hommes qui vivent au grand air. Quand nous entrons dans un bar, les femmes le regardent. Les hommes aussi, intrigués par ce nouveau venu, manifestement un mâle dominant, capable de porter de vieilles chaussures de chantier avec une chemise Brooks Brothers à deux cents dollars et que l’ensemble soit du meilleur effet.
« Tu ne manges pas ? me demande-t-il.
– Je me réserve pour les pâtes. »
Il sourit encore et je repense à des plages de sable blanc, à l’odeur iodée de l’air marin. Je me souviens de la douceur des draps de coton entortillés autour de mes jambes nues lorsque nous avions passé la deuxième matinée de notre lune de miel encore enfermés dans notre bungalow. Justin m’avait donné à manger des oranges fraîchement pelées de sa main et j’en avais délicatement léché le jus poisseux sur ses doigts calleux.

Déjà lu du même auteur :

57299667_p La maison d'à côté

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rl2015
23/24

3 décembre 2015

Des garçons bien élevés - Tony Parsons

parsons Editions de la Martinière - octobre 2015 - 428 pages

traduit de l'anglais par Pierre Brévignon

Titre original : The Murder Bag, 2014

Quatrième de couverture :
Ils sont sept. Ils se connaissent depuis vingt ans, tous anciens élèves de la très prestigieuse école de Potter's Field. Des hommes venus des meilleures familles, riches et privilégiés. Mais quelqu'un a décidé de les égorger, un à un. Quel secret effroyable les lie ? Sur quel mensonge ont-ils construit leur vie ? L'inspecteur Max Wolfe va mener l'enquête, depuis les bas-fonds de Londres jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir. Au péril de sa vie.

Auteur : Né dans le Comté d'Essex, en Angleterre, Tony Parsons abandonne ses études à l'âge de 16 ans et se lance dans la littérature. C'est à la distillerie Gordon's qu'il commence à écrire son premier roman. Il en conservera une allergie pour le gin toute sa vie... Devenu journaliste, spécialisé dans le punk rock, il traîne avec les Sex Pistols, enchaîne femmes, drogues et nuits sans sommeil. Dix ans plus tard, changement de vie : il connaît un immense succès mondial avec Man and Boy (Un homme et son fils, Presses de la cité, 2001), publié dans 39 langues, vendu à plus de deux millions d'exemplaires, lauréat du British Book Award. En 2014, il publie son premier roman policier, Des garçons bien élevés, qui prend la tête des meilleures ventes à sa sortie. Son second roman mettant en scène Max Wolfe vient de paraître en Angleterre.

Mon avis : (lu en novembre 2015)
En 1988, une jeune femme est violée par sept jeunes tortionnaires. 
Vingt ans plus tard, sept anciens étudiants de la prestigieuse école privée britannique Potter's Field se font égorger les uns après les autres…
Max Wolfe commence sa carrière d'inspecteur, il vient d'être affecté au service des homicides, c'est lui qui va mener l'enquête et tenter de découvrir qui est le justicier. Il est aussi le père d'une petite fille de 5 ans, Scout, qu'il élève seul, dans la famille, il y a aussi le petit chien Stan. 
Une intrigue assez classique avec le lecteur qui en connaît un peu plus que les enquêteurs. L'intrigue est parfois un peu brouillonne puisque de nombreux meurtres ont lieu, et l'on découvre peu à peu les caractères des différentes victimes... 
J'ai mis du temps à lire ce roman policier, est-ce parce que je l'avais en cours de lecture mi-novembre et que j'avais la tête ailleurs, mais je n'ai pas été transporté par ce livre. Seul bon point pour le personnage de Max que j'ai trouvé attachant, un policier parmi les autres avec ses doutes, ses faiblesses qui sait faire passer sa petite fille avant son enquête.

Merci aux éditions La Martinière pour cet envoi. 

 

Extrait : (début du livre)
Ils en avaient déjà fini avec elle. Gisant sur le matelas, à plat ventre, elle semblait déjà morte.
Une meute de garçons dans le sous-sol. Des garçons forts comme des hommes, cruels comme des enfants. Ils avaient pris tout ce qu'ils voulaient et, maintenant, il ne restait plus rien.
Elle ne sentait plus leurs voix au-dessus de son visage, pesant sur elle, contre son oreille. Elles venaient désormais de la longue table où ils fumaient, riaient et se congratulaient.
Tout à l'heure, elle portait un tee-shirt. Si seulement elle pouvait le récupérer. Elle parvint à rassembler assez de forces pour le retrouver, l'enfiler et se laisser glisser au bas du matelas. Pas question de rester dans cette pièce. Elle se mit à ramper vers l'escalier du sous-sol.
Les voix à table se turent. Le bang, pensa-t-elle. Le bang les ralentit, les abrutit, les endort. Béni soit le bang.
Sa bouche était pleine de sang, son visage lui faisait mal. Tout lui faisait mal. Le sang coulait de son nez, emplissait sa gorge, l'étouffait, l'obligeait à ravaler un haut-le-coeur.
Elle s'immobilisa, s'étrangla, reprit sa progression.

 

 Challenge 4%
rl2015
21/24

21 novembre 2015

Carthage - Joyce Carol Oates

Lu en partenariat avec les éditions Philippe Rey

livre_moyen_282 Philippe Rey - octobre 2015 - 608 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude Seban

Titre original : Carthage, 2013

Quatrième de couverture :
Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville de Carthage en ce début de juillet 2005, si ce n’est que Juliet Mayfield, la ravissante fille de l’ancien maire a, pour des raisons peu claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros de retour de la guerre d’Irak. Un héros très entamé dans sa chair et dans sa tête, dont pourtant Cressida, la jeune sœur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là, Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro 1 et, contre toute attente, avoue le meurtre…
Sept ans après, un étrange personnage surgit qui va peut-être résoudre l’impossible mystère. C’est ce que vise Joyce Carol Oates qui est sur tous les fronts : violence, guerre, dérangement des esprits et des corps, amour, haine. Et même exploration inédite des couloirs de la mort… Un roman puissant et captivant.

Auteur : Joyce Carol Oates est née en 1938 à l'ouest du lac Erié. Son père travaillait pour la General Motors. Elle passe une enfance solitaire face à sa soeur autiste et découvre, lorsqu'elle s'installe à Detroit au début des années 60, la violence des conflits sociaux et raciaux. Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres depuis 2008, professeur de littérature anglaise à Princeton. Titulaire de multiples et prestigieuses récompenses littéraires (elle figure depuis des années sur la courte liste des Nobélisables), Joyce Carol Oates figure depuis longtemps au premier rang des écrivains contemporains. Elle a reçu le prix Femina étranger en 2005 pour Les Chutes.

Mon avis : (lu en novembre 2015)
Juillet 2005, Carthage est une petite ville de l'état de New-York, à proximité du Canada. L'ancien maire Zeno Mayfield et sa femme Arlette ont deux filles Juliet et Cressida. L'aînée, Juliet est « la jolie », populaire et aimée de tous et la cadette, Cressida est « l’intelligente », au physique plus quelconque, solitaire et rebelle. 
Lorsque le livre commence, Cressida vient de disparaître, elle a passé la soirée chez une amie voisine et elle n'ai jamais rentré à la maison. Au lieu de rentrer directement, Cressida a été vu en compagnie de Brett Kincaid, l'ex-fiancé de Juliet. 

Brett est un gentil garçon qui s'est engagé dans l'armée américaine par conviction, il est revenu d'Irak grièvement blessé aussi bien physiquement que psychologiquement. Le couple qu'il espérait former avec Juliet n'a pas résisté.
Après plusieurs jours de recherche, on ne retrouve aucune trace de Cressida et tout accuse Brett. Le caporal est perpétuellement hanté par des scènes en Irak et par moment semble oublier le présent. Il finit par s'accuser du meurtre de Cressida sans pourtant expliquer ce qui s'est passé... Ainsi s'achève la première partie du livre mais le lecteur n'est pas au bout de ses surprises et des rebondissements que nous a réservé Joyce Carol Oates...
Nous pensons découvrir un simple fait divers, mais c'est un drame familiale qui va se dérouler sous les yeux du lecteur. 
L'histoire est dense, captivante et prenante, j'ai mis du temps à la lire. La psychologie des personnages est riche, l'ambiance pesante est parfaitement rendue. Une réussite.

Merci Arnaud et les éditions Philippe Rey pour cette découverte.

Extrait : (début du livre)
On ne m’aimait pas assez.
C’est pour ça que j’ai disparu. À dix-neuf ans. Ma vie jouée à pile ou face !
Dans cet espace immense – sauvage – des pins répétés à l’infini, les pentes abruptes des Adirondacks pareilles à un cerveau plein à éclater.
La réserve forestière du Nautauga : cent vingt mille hectares de solitudes montagneuses, boisées, semées de rochers, bornées au nord par le Saint-Laurent et la frontière canadienne, et au sud par la Nautauga, le comté de Beechum. On pensait que je m’y étais « perdue » – que j’y errais à pied – désorientée ou blessée – ou, plus vraisemblablement, que mon cadavre y avait été « balancé ». Une grande partie de la Réserve est sauvage, inhabitable et inaccessible, excepté pour les marcheurs et les alpinistes les plus intrépides. Presque sans interruption, pendant trois jours, dans la chaleur du plein été, des sauveteurs et des bénévoles menèrent des recherches, se déployant en cercles concentriques de plus en plus larges à partir d’un chemin de terre en cul-de-sac qui longeait la rive droite de la Nautauga, à cinq kilomètres au nord du lac Wolf’s Head, dans la partie sud de la Réserve. Une zone située à une quinzaine de kilomètres de Carthage, État de New York, où mes parents avaient leur maison.
Une zone touchant le lac Wolf’s Head, où, vers minuit le soir précédent, des « témoins » m’avaient vue pour la dernière fois en compagnie de l’agent présumé de ma disparition.
Il faisait très chaud. Une chaleur grouillante d’insectes après les pluies torrentielles de la fin du mois de juin. Les sauveteurs étaient harcelés par les moustiques, les mouches piqueuses, les moucherons. Les plus tenaces étaient les moucherons. Cette peur panique particulière inspirée par les moucherons – dans les cils, dans les yeux, dans la bouche. Cette peur panique d’avoir à respirer au milieu d’une nuée de moucherons.
Et pourtant vous êtes forcé de respirer. Si vous essayez de ne pas le faire, vos poumons respireront pour vous. Malgré vous.
À la fin de la première journée de recherches, les chiens n’ayant pas réussi à repérer la piste de la jeune disparue, les sauveteurs expérimentés n’avaient que peu d’espoir de la retrouver en vie. Les policiers en avaient encore moins. Mais les jeunes gardes forestiers et ceux des bénévoles qui connaissaient les Mayfield étaient déterminés à y réussir. Car les Mayfield étaient une famille bien connue à Carthage. Car Zeno Mayfield était une personnalité en vue à Carthage, et beaucoup de ses amis, de ses relations et de ses associés s’étaient joints aux sauveteurs pour chercher sa fille disparue, que la plupart ne connaissaient que de nom.
Aucun de ceux qui se frayaient un chemin à travers les broussailles de la Réserve, exploraient ravins et ravines, grimpaient les pentes rocailleuses et escaladaient, parfois avec difficulté, les parois zébrées d’énormes rochers en chassant les moucherons de leurs visages, n’acceptait de penser que dans une chaleur qui dépassait les 32 degrés à la tombée du jour le corps sans vie d’une jeune fille, un corps peut-être dénudé ou enfoui dans le sol, poissé de sang, serait prompt à se décomposer.
Aucun d’entre eux n’aurait voulu exprimer l’idée brutale (familière à tous les sauveteurs expérimentés) qu’ils pourraient bien sentir l’odeur de la fille avant de la découvrir.

Déjà lu du même auteur : 

nous__tions_les_Mulvaney Nous étions les Mulvaney  fille_noire__fille_blanche Fille noire, fille blanche 

petite soeur, mon amour Petite sœur, mon amour mudwoman  Mudwoman 

le_myst_rieux_Mr_Kidder Le mystérieux Mr Kidder 

Challenge 3%
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30 octobre 2015

Millenium - tome 6 - Sylvain Runberg, Stieg Larsson et Man

9782800163574_1_75 Dupuis - septembre 2015 - 64 pages

Quatrième de couverture : 
Niedermann toujours en cavale, Lisbeth qui s'apprête à faire des révélations lors de son procès... les membres de la "section" s'affolent et cherchent à liquider les gêneurs, au premier rang desquels Mikael Blomkvist. Le troisième roman de Stieg Larsson, La reine dans le palais des courants d'air, trouve ici sa conclusion et met en lumière comme jamais Lisbeth, l'héroïne lanceuse d'alerte et libertaire.

Auteurs : Stieg Larsson, né en 1954, journaliste auquel on doit des essais sur l'économie et des reportages en Afrique, était le rédacteur en chef d'Expo, revue suédoise observatoire des manifestations ordinaires du fascisme. Il est décédé brutalement, en 2004, d'une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois tomes de la trilogie Millénium.
Né en 1971 à Tournai d'une mère Belge et d'un père Français, ayant grandi dans le sud de la France, c'est en compagnie des Astérix, Batman et autres Spirou que Sylvain Runberg étanche sa soif de bulles, le tout entrecoupé de récits historiques et de romans divers, manière de titiller son imaginaire en devenir. Il passe son bac d'Arts Plastiques dans le Vaucluse avant d'obtenir une Maîtrise d'Histoire contemporaine à la faculté d'Aix en Provence, années étudiantes ponctuées de nombreux voyages en Europe et d'organisation de soirées musicales, du rock indépendant à la musique électronique. Sylvain Runberg évolue ensuite plusieurs années en librairie avant de rejoindre le monde de l'édition. Il déménage alors à Paris pour rejoindre les Humanoïdes Associés. Mais un fâcheux accident l'immobilise plusieurs mois durant l'année 2001. Il s'essaye alors à l'écriture durant sa convalescence et s'aperçoit que ça lui plait plus que de raison et décide de continuer. En 2004, Sylvain sort son premier album, « Astrid » avec Karim Friha. Suivent ensuite des projets aux univers variés : les « Colocataires » avec Christopher, série inspirée par ses années étudiantes aixoises, « Hammerfall », avec Boris Talijancic, saga médiévale fantastique ayant pour cadre la Scandinavie du VIIIe siècle et la série de science fiction « Orbital », réalisée avec Serge Pellé. 

Man (Manolo Carot) a vu le jour à Mollet del Vallès, dans la province de Barcelone, en 1976. Il commenca par réaliser des illustrations pour des jeux de rôles tels qu'Aquelarre et pour les couvertures de la revue spécialisée Lider, dont il fut également le directeur artistique. Man publia ses premières pages de B.D. chez La Cúpula, dans la revue érotique Kiss Comic. Durant plus de 6 ans, il publia des histoires comme "Universitarias", "Huesos y tornillos", recompilées par la suite en tomes et éditées aux États-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas. Chez le même éditeur, et avec son ami scénariste Hernan Migoya, il publia deux séries, "El hombre con miedo" et "Kung fu Kiyo". Épinglons les deux tomes d'Ari, "la salvadora del Universo", également réalisés avec Hernan mais publiés cette fois par Glénat Espagne. Man a collaboré à l'édition espagnole de la revue Playboy et a illustré des textes et des des ouvrages pédagogiques, des story-boards, des bandes dessinées pour la presse et des couvertures pour différentes revues d'actualité. Il est également professeur de bande dessinée durant ses loisirs. 

Mon avis : (lu en octobre 2015)
C'est le dernier tome de cette série de BD, adaptation très réussie et fidèle des 3 tomes de Millenium écrits par Stieg Larsson. 
Le dessin du personnage de Lisbeth est très réussie et dans cet épisode, où elle tient la vedette, lors de son procès, sa première apparition dans le tribunal est très réussie et inoubliable... Après des épisodes sombres et haletants, la conclusion épargne Mickaël et Lisbeth que l'on regrette de quitter. 
Pour ma part, cette série m'a été très pratique pour me rappeler de l'intégralité de l'intrigue de Millenium avant de découvrir le numéro 4 écrit par David Lagercrantz.

Extrait : 

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Déjà lu dans la même série :

88596558_p Millenium - tome 1 106030485 Millenium - tome 2

millenium3 Millenium - tome 3  millenium4 Millenium - tome 4 

millenium_5_1_75 Millenium - tome 5

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12/12

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21 octobre 2015

Millenium - tome 5 - Sylvain Runberg, Stieg Larsson et Homs

millenium_5_1_75 Dupuis - mars 2015 - 64 pages

Quatrième de couverture :
Lisbeth s'était évadée de la maison où la retenait son père, le sinistre Zala, chef de gang régnant sur la traite des blanches en Suède. Père et fille, bien que tous deux grièvement blessés dans l'affrontement, n'ont pas fini d'en découdre, tandis que Niedermann, le terrifiant colosse, laisse des cadavres dans le sillage de sa cavale. Lisbeth, la hackeuse solitaire, va devoir accepter l'aide des rares personnes en Suède qui la croient innocente : Mikael Blomkvist ou Plague. Mais en cherchant à lever le voile sur le passé de cet homme auquel elle doit tous les tourments de son enfance, elle va provoquer la réactivation de la « Section », une cellule secrète de la Säpo (le contre-espionnage suédois) dont les sinistres secrets dormaient avec Zala.

Auteurs : Stieg Larsson, né en 1954, journaliste auquel on doit des essais sur l'économie et des reportages en Afrique, était le rédacteur en chef d'Expo, revue suédoise observatoire des manifestations ordinaires du fascisme. Il est décédé brutalement, en 2004, d'une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois tomes de la trilogie Millénium.
Né en 1971 à Tournai d'une mère Belge et d'un père Français, ayant grandi dans le sud de la France, c'est en compagnie des Astérix, Batman et autres Spirou que Sylvain Runberg étanche sa soif de bulles, le tout entrecoupé de récits historiques et de romans divers, manière de titiller son imaginaire en devenir. Il passe son bac d'Arts Plastiques dans le Vaucluse avant d'obtenir une Maîtrise d'Histoire contemporaine à la faculté d'Aix en Provence, années étudiantes ponctuées de nombreux voyages en Europe et d'organisation de soirées musicales, du rock indépendant à la musique électronique. Sylvain Runberg évolue ensuite plusieurs années en librairie avant de rejoindre le monde de l'édition. Il déménage alors à Paris pour rejoindre les Humanoïdes Associés. Mais un fâcheux accident l'immobilise plusieurs mois durant l'année 2001. Il s'essaye alors à l'écriture durant sa convalescence et s'aperçoit que ça lui plait plus que de raison et décide de continuer. En 2004, Sylvain sort son premier album, « Astrid » avec Karim Friha. Suivent ensuite des projets aux univers variés : les « Colocataires » avec Christopher, série inspirée par ses années étudiantes aixoises, « Hammerfall », avec Boris Talijancic, saga médiévale fantastique ayant pour cadre la Scandinavie du VIIIe siècle et la série de science fiction « Orbital », réalisée avec Serge Pellé. 

Né en 1975 en Espagne, José Homs se revoit tout petit entouré de crayons et de papiers. Une vocation précoce : raconter des histoires en dessinant. Il passe par l'école Joso de Barcelone, ou il fait de grandes rencontres mais suit peu de cours. Il gagne très vite sa vie grâce au dessin : publicité, presse, design, graffiti... Sa carrière l'amène ensuite à devenir pendant deux ans le dessinateur de "Red Sonja". Mais les cadences et les contraintes du marché américain le laisse frustré. À la naissance de sa fille, il décide de chercher une collaboration qui corresponde mieux à ses inclinations premières... Il travaille aujourd'hui, ravi, sur "L'Angelus", une histoire de Frank Giroud.

 

Mon avis : (lu en septembre 2015)
Voilà enfin l'adaptation du troisième tome de Millenium, "La reine dans le palais des courants d'air". Dans ce tome 5, j'ai retrouvé avec plaisir de dessin de Homs. L'intrigue s'accélère, le format BD donne au récit beaucoup de rythme et de dynamisme. Dans l'épisode précédent, nous avions laissé Lisbeth en mauvaise posture et il va lui falloir toute son énergie pour pouvoir se remettre de son affrontement  avec Zala, heureusement elle pourra compter sur ses amis fidèles comme Mikael Blomkvist, Plague, Dragan Armanskij, son ancien patron et son ancien tuteur pour la soutenir... L'adaptation BD est toujours fidèle à l'original et j'ai eu la chance de pouvoir lire le dernier tome, à la suite de celui-ci, mon billet reste à écrire et sera sans doute publié dans quelques jours.

Extrait :

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Déjà lu dans la même série :

88596558_p Millenium - tome 1 106030485 Millenium - tome 2

millenium3 Millenium - tome 3  millenium4 Millenium - tome 4

 

11 octobre 2015

La piste noire - Åsa Larsson

Lu en partenariat avec les éditions Albin Michel

9782226318176m Albin Michel - septembre 2015 - 457 pages

traduit du suédois par Caroline Berg

Titre original : Svart Stig, 2006

Quatrième de couverture : 
Au nord de la Suède, au bord d’un lac gelé, un pêcheur découvre dans une cabane abandonnée le cadavre torturé d’une femme. La belle Inna Wattrang était la porte-parole de Mauri Kallis, un célèbre industriel à la tête d’une multinationale minière dont l’ascension et la réussite fascinent le pays. Les indices sont minces et les deux inspecteurs de la PJ de Kiruna font appel à l’ex-avocate Rebecka Martinsson, devenue procureur auxiliaire, pour tenter d’élucider les relations troubles qui semblent unir Kallis à son employée. Mais derrière le meurtre d’Inna se profile un univers de mensonges, de haines et de faux-semblants où le Mal se tient à l’affut comme un corbeau noir…
Secrets de famille, perversions, argent sale… avec cette nouvelle enquête de Rebecka Martinsson, Asa Larson, prix du Meilleur roman policier suédois pour Le Sang versé, sonne le renouveau du polar scandinave.

Auteur : Åsa Larsson a grandi à Kiruna, 145 km au-dessus du cercle polaire Arctique ; où se déroulent également ses romans. Avocate comme son héroïne, elle se consacre désormais à l'écriture. Les cinq tomes de la série autour de Rebecka Martinsson sont en cours de traduction dans 30 pays.

Mon avis : (lu en octobre 2015)
Ce livre est le troisième tome des enquêtes de Rebecka Martinsson. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les deux premiers épisodes pour suivre cette enquête. A la fin de l'épisode précédent, nous avions laissé Rebecka dans un sale état... Pour se remettre, elle a quitté son travail d'avocate et elle vient de reprendre le travail comme procureur auxiliaire. Elle va aider les policiers 
Anna-Maria Mella et Sven-Erik Stålnacke à mener une enquête autour de Mauri Kallis, un célèbre industriel. En effet, le cadavre de sa porte-parole, la belle Inna Wattrang, a été retrouvé dans une cabane de pêcheur au bord d’un lac gelé du nord de la Suède. 
Cette enquête est un vrai puzzle, le lecteur suit plusieurs personnages : suspects, proches des suspects, enquêteurs, dans le présent mais également dans le passé, en Suède mais également en Ouganda,  c'est parfois un peu brouillon mais le rythme est là, et je me suis prise au jeu de réunir toutes ces informations pour assembler le puzzle. 
J'ai pourtant été un peu surprise par la conclusion du livre qui m'a laissé pleine d'interrogations sur la fin de l'enquête... Dans la page de remerciement, il est question d'un quatrième épisode, sans doute y trouverai-je les réponses à mes questions...

Merci Aurore et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Extrait : (page )
SUR LE LAC de Torneträsk, en cette saison qui n’existe qu’en pays sami et qui se situe entre l’interminable hiver polaire et le printemps tardif, la glace a plus d’un mètre d’épaisseur. Sur le plan d’eau long de soixante-dix kilomètres, s’égrènent des cabanes d’environ quatre mètres carrés, montées sur patins, que les habitants de Kiruna appellent arches et qu’ils attellent derrière leurs motoneiges à la fin de l’hiver pour y venir en villégiature.

Au milieu du plancher se trouve une trappe sous laquelle ils creusent un trou dans l’épaisse couche de glace. Un tube de PVC est relié à la trappe, empêchant le vent glacial de s’engouffrer dans la cabane. Les propriétaires de ces arches s’asseyent au bord de ce trou et ils pêchent, munis d’une canne courte.

Leif Pudas pêchait donc tranquillement en caleçon dans son arche. Il était huit heures et demie du soir. Il avait décapsulé quelques bières, vu qu’on était samedi. Le poêle à pétrole ronronnait. Il faisait bien chaud, plus de 25°. La pêche était bonne aussi, il avait attrapé quinze truites de montagne, petites mais quand même. Il avait aussi mis de côté une lotte pour le chat de sa sœur.
Lorsque lui vint l’envie de pisser, il ne s’en agaça pas, de toute façon il avait trop chaud et il avait besoin de se rafraîchir un peu. Il enfila ses bottes de motoneige et sortit dans le froid et l’obscurité, toujours en caleçon.
Quand il ouvrit la porte, le vent faillit la lui arracher des mains.
La journée avait pourtant été calme et ensoleillée, mais le temps change vite en montagne. La tempête s’acharnait sur la porte tel un chien enragé. Soudain le vent s’arrêta de souffler, il gronda, sembla rassembler ses forces et puis il revint furieusement à l’attaque, au point que Leif Pudas se demanda si les gonds allaient résister. Il dut s’accrocher des deux mains à la poignée pour refermer la porte derrière lui. Il se dit qu’il aurait peut-être dû s’habiller. Et puis merde, il ne fallait pas trois heures pour pisser un coup.
Les rafales étaient chargées de neige. Pas une neige fine et douce, non, une neige à congères, froide et tranchante comme du diamant. Elle courait au ras du sol comme un chat à neuf queues, lui fouettant la peau à un rythme régulier et impitoyable.
Leif Pudas courut se mettre à l’abri derrière son arche et se mit à uriner. Il était protégé du vent mais pas du froid glacial. Ses couilles se rétractèrent en deux petites boules dures comme du bois. Il parvint à pisser quand même, s’attendant quasiment à ce que son urine gèle avant d’atteindre la surface du lac et se transforme en un arc de glace jaune.
Alors qu’il finissait, il entendit un rugissement et, tout à coup, sa cabane se mit à glisser, le heurtant par-derrière. Il faillit tomber. La seconde suivante elle filait à toute allure sur la glace.
Il mit une longue seconde à comprendre ce qui s’était passé. La tempête venait d’emporter son arche. Il regarda le carré de lumière chaude et orangée de la fenêtre s’éloigner dans la nuit polaire.

Challenge 2%
rl2015
9/12

Challenge Voisins Voisines 2015
voisins voisines 2015
Suède

Déjà lu du même auteur :

9782226256096g Le sang versé

10 octobre 2015

Noir Septembre - Inger Wolf

noir septembre Mirobole éditions - avril 2015 - 346 pages

traduit du danois par Frédéric Fourreau

Titre original : Sort sensommer, 2006

Quatrième de couverture : 
Septembre touche à sa fin dans la ville portuaire d’Århus au Danemark. Un soir, Anna, une jeune mère célibataire, ne rentre pas de son jogging quotidien dans les bois. Au matin, on trouve son corps sur un lit de feuilles mortes au milieu d’une clairière, la gorge tranchée, un bouquet de ciguë séchée étalé sur la poitrine… Une mauvaise rencontre ? Mais bientôt le commissaire Daniel Trokic et son équipe découvrent un lien entre Anna et un brillant chercheur en psychiatrie disparu huit semaines plus tôt.
De fausses pistes en rebondissements, la police criminelle d’Århus n'est pas au bout de ses peines…
Inger Wolf livre avec ce polar rythmé, Grand prix du thriller danois, une formidable autopsie des folies humaines.

Auteur : Après avoir travaillé comme traductrice, Inger Wolf, aujourd’hui 40 ans, a publié son premier thriller en 2006 et a aussitôt remporté le Danish Detective Academy’s Debutant Award. Elle est traduite dans les pays nordiques mais aussi en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne.

Mon avis : (lu en octobre 2015)
Cela faisait quelques temps que j'avais envie de découvrir cette auteur danoise. Ce livre est son troisième roman traduit en France, mais j'ai découvert en écrivant ce billet que c'était le premier qu'Inger Wolf avait écrit...
Århus au Danemark, c'est la fin septembre et le corps d'une jeune femme est retrouvé dans les bois. Elle est nue, égorgée avec un bouquet de fleurs sur la poitrine. Est-ce un simple viol ? Pourquoi cette mise en scène ? Voilà quelques questions que vont se poser les enquêteurs : le commissaire Daniel Trokic, danois d'origine croate, Jasper son bras droit, Lisa spécialiste en informatique qui vient de rejoindre la Criminelle. Le lecteur suit l'enquête au plus près de la police. L'intrigue est bien construite, rythmée, avec comme il se doit ses fausses pistes et ses rebondissements. Dans l'enquête, rien n'est spectaculaire, tout est crédible, les enquêteurs sont attachants. J'ai beaucoup aimé ce roman policier et je lirai certainement sans tarder les deux autres déjà traduits en français.

Extrait : (début du livre)
Les fleurs vénéneuses immaculées s’étalaient en éventail sur la poitrine nue de la jeune femme. Dans la lumière de l’aube, des gouttes de rosée luisaient à la surface des tiges tachetées de rouge qui frémissaient sous l’effet de la brise. Un peu plus loin, un setter irlandais sortit sa truffe du tas de feuilles mortes où elle était enfouie, releva sa tête brune et se mit à renifler l’air du sous-bois. Tout à coup, une odeur attira son attention et il en remonta lentement la piste. La jeune femme gisait nue au milieu de la clairière qui s’étirait entre le bois de hêtres et une plantation de jeunes sapins. Elle reposait sur un lit de feuilles mortes, de fougères, de bolets et de balsamine flétrie. Ses bras et ses jambes étaient étendus de part et d’autre de son corps et ses yeux fixaient le ciel, comme si elle faisait un rêve éveillé. Le chien la flaira en promenant son museau sur son ventre. Soudain, il se figea. Son maître venait de l’appeler. Il tourna le regard vers le sentier, puis de nouveau vers la femme, indécis, et finit par aboyer.
La clairière qui s’étendait devant le commissaire de la police criminelle Daniel Trokic baignait dans une humidité glaciale. À chaque expiration, son souffle se transformait en un petit nuage au contact de l’air. Un silence de cathédrale s’était abattu sur la forêt dès l’instant où il avait franchi au volant de sa Peugeot la barrière rouge qui, d’ordinaire, préservait ces lieux des bruits de moteurs de la civilisation. Le son étouffé des basses du groupe de métal Rammstein s’échappait par sa vitre à demi baissée et se mêlait à la brume. Pourtant, aucun des hommes présents sur place ne lui fit la moindre remarque à ce propos au moment où il les rejoignit sur la scène de crime après s’être faufilé sous la bandelette en plastique bicolore. Soit parce qu’ils n’avaient pas prêté attention à la musique, soit parce qu’ils l’avaient trouvée de circonstance. Il eut l’impression de débarquer dans un endroit vierge et sauvage où aucun être humain n’avait encore mis les pieds. Cette nuit-là, il avait fait un rêve étrangement prémonitoire. À propos d’une forêt envahie par des lapins gris cendré. Un rêve désagréable et récurrent auquel il avait été arraché par la sonnerie de son téléphone lorsque l’officier de garde l’avait appelé pour l’informer qu’on venait de découvrir un cadavre. Torben Bach, le médecin légiste, portait des gants en latex et des couvre-chaussures en plastique bleu ciel, de même que les deux techniciens de la police scientifique chargés de prendre des clichés et de procéder aux relevés. 

« Qui est-ce ? leur demanda Trokic.
— On l’ignore pour l’instant, répondit l’un des techniciens. On n’a trouvé aucune pièce d’identité sur elle. »
Près de Trokic, une jeune femme reposait sur le dos, ses cheveux blonds étalés telle une auréole autour de son visage. Ses yeux – l’un marron, l’autre bleu – fixaient un point perdu dans les profondeurs du bois, éteints et exsangues, comme recouverts d’une mince pellicule laiteuse. Trokic eut envie d’étendre une couverture sur elle.
Cependant, ce qui lui sauta aux yeux en contemplant la défunte, ce fut la poignée de fleurs blanchâtres – rassemblées de façon trop désordonnée pour former un véritable bouquet – qui avait été déposée sur sa poitrine. Cette mise en scène lui parut pitoyable et grotesque à la fois. Était-elle censée représenter une mariée ?

Challenge Voisins Voisines 2015
voisins voisines 2015
Danemark

5 octobre 2015

Henning Mankell (1948 - 2015)

Henning_Mankell_3_2011_Shankbone

Je viens d'apprendre le décès de l'auteur suédois Henning Mankell à l'âge de 67 ans.
Il était le créateur du personnage de l'inspecteur Kurt Wallander, héros récurrent de ses romans policiers. 
J'ai découvert cet auteur avec deux de ses romans (non policier) Tea-Bag et Les chaussures italiennes, ensuite j'ai découvert la série Kurt Wallander. 
J'ai eu l'occasion de voir et d'entendre Henning Mankell au Salon du Livre de Paris en 2011 où les lettres nordiques étaient à l'honneur.
C'est un auteur que j'aime beaucoup et dont j'ai encore quelques livres à découvrir... 

Déjà lu d'Hennig Mankell : (les titres en gras ne sont pas des romans policiers)
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait le_guerrier_solitaire_p Le guerrier solitaire 

la_faille_souterraine La faille souterraine et autres enquêtes la_cinqui_me_femme La cinquième femme

les_morts_de_la_st_jean_point Les morts de la Saint-Jean 2013-12-30_081744 Les chaussures italiennes 

la muraille invisible_cd La muraille invisible

12 septembre 2015

Millenium 4 - Ce qui ne me tue pas - David Lagercrantz

millenium4_ac Actes Noirs - août 2015 - 482 pages

traduit du suédois par Hege Roel-Rousson

Titre original : Det som inte dödar oss, 2015

Quatrième de couverture : 
Elle est une hackeuse de génie. Une justicière impitoyable qui n’obéit qu’à ses propres lois.
Il est journaliste d’investigation. Un reporter de la vieille école, persuadé qu’on peut changer le monde avec un article. La revue Millénium, c’est toute sa vie. Quand il apprend qu’un chercheur de pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle détient peut-être des informations explosives sur les services de renseignements américains, Mikael Blomkvist se dit qu’il tient le scoop dont Millénium et sa carrière ont tant besoin. Au même moment, Lisbeth Salander tente de pénétrer les serveurs de la NSA…
Dix ans après la publication en Suède du premier volume de Millénium, David Lagercrantz livre un thriller d’une actualité brûlante et signe les retrouvailles des personnages cultes créés par Stieg Larsson. La saga continue.

Auteur : Né en 1962, David Lagercrantz est un écrivain et journaliste suédois habitant à Stockholm. Auteur de plusieurs livres, il affirme notamment sa notoriété sur la scène littéraire suédoise en 2009 avec la parution de Syndafall i Wilmslow (La Chute de l'homme à Wilmslow), un roman centré sur le personnage du mathématicien britannique Alan Turing (à paraître en 2016).

Mon avis : (lu en septembre 2015)
Comme beaucoup, je suis une "fan" de la série Millenium et lorsque j'ai appris qu'un tome 4 sortait écrit par un nouvel auteur, j'ai eu très envie de le découvrir. Je voulais retrouver les personnages cultes créés par Stieg Larsson, Mikael Blomkvist et surtout Lisbeth Salander. Je ne suis pas dupe que ce nouveau tome est une opération commerciale, même si la part des recettes revenant à la famille serait entièrement reversée au magazine antifasciste Expo, créé par Stieg Larsson...
J'ai fait abstraction de ses polémiques et je me suis plongée dans cette histoire qui est à la hauteur de l'auteur original. Lisbeth et Mikael n'ont pas changé, l'intrigue bien construite est ancrée dans le présent. Le journal Millenium a quelques difficultés, Mickael Blomkvist espère avoir un scoop pour faire mentir ses détracteurs. Le professeur Frans Balder, chercheur éminent dans le domaine de l'intelligence artificielle, le contacte en pleine nuit pour des révélations. Mais lorsque Blomkvist arrive chez le professeur, celui-ci vient d'être assassiné, laissant comme témoin August, son fils autiste. Lisbeth n'est pas loin... elle a été en contact avec le professeur Frans Balder, toujours aussi forte en informatique, elle tente de pénétrer les serveurs de la NSA, l'Agence de Sécurité Nationale des Etats-Unis... 
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, mais j'ai dévoré cette histoire avec beaucoup de plaisir. Lisbeth se dévoile un peu plus, mais elle garde encore quelques secrets sur son passé. Il semble que le nouvel auteur laisse déjà une porte ouverte pour un tome 5... Si cela se révèle vrai, je serai ravie de le découvrir.

Extrait : (début du livre)
Prologue
Un an plus tôt à l'aube
Cette histoire commence par un rêve, un rêve qui n’a rien d’extraordinaire. Juste une main qui frappe régulièrement et inlassablement contre un matelas dans l’ancienne chambre de Lundagatan.

Pourtant, c’est à cause de ce rêve que Lisbeth Salander sort de son lit au petit matin, s’installe devant son ordinateur, et commence la traque.

1er - 21 Novembre

La NSA, National Security Agency, est un organisme fédéral placé sous l’autorité du département de la Défense des États-Unis. Son siège se trouve à Fort Meade dans le Maryland, au bord de l’autoroute Patuxent.
Depuis sa fondation en 1952, la NSA s’occupe du renseignement d’origine électromagnétique – aujourd’hui principalement Internet et l’activité téléphonique. Les pouvoirs de l’organisme n’ont cessé d’être élargis, il intercepte désormais plus de vingt millions de messages et conversations par jour.

Début novembre

Frans Balder s’était toujours considéré comme un père minable.
Le petit August avait déjà huit ans, et jusqu’à ce jour Frans n’avait jamais essayé d’endosser son rôle de père. Même à cet instant, il eût été faux de prétendre qu’il se sentait à l’aise face à ses responsabilités. Mais il estimait que c’était son devoir. Son fils avait la vie dure chez son ex-femme et l’enfoiré qui lui tenait lieu de fiancé, Lasse Westman.
Frans Balder avait donc lâché son poste dans la Silicon Valley et pris l’avion pour regagner son pays. Il se trouvait à présent à l’aéroport d’Arlanda et attendait un taxi. Il se sentait un peu perdu. La météo était infernale. Pluie et tempête lui fouettaient le visage et il se demandait pour la énième fois s’il avait fait le bon choix.
De tous les crétins égocentriques du monde, c’était lui qui allait se retrouver papa à plein temps. Un peu tordu, quand même… Autant aller travailler dans un zoo. Il ne connaissait rien aux enfants et pas grand-chose à la vie en général. Et le plus curieux dans l’histoire, c’est que personne ne lui avait rien demandé. Aucune mère ou grand-mère n’avait téléphoné pour le sommer d’assumer enfin ses responsabilités.
Il avait pris la décision seul et s’apprêtait à débarquer chez son ex-femme pour récupérer son fils, sans prévenir et en dépit du jugement relatif à la garde. Ça allait foutre la pagaille, évidemment. Il aurait certainement droit à une sacrée rouste de la part de cet abruti de Lasse. Tant pis.
Il s’engouffra dans le taxi. Le chauffeur était une femme qui mâchait frénétiquement son chewing-gum tout en essayant de lui faire la conversation. Peine perdue : même en temps normal, Frans Balder n’était pas du genre bavard.
Impassible, sur la banquette arrière, il songeait à son fils et à tout ce qui s’était passé ces derniers temps. August n’était pas l’unique ni même la principale raison de sa démission de chez Solifon. Frans était à un tournant de sa vie et, l’espace d’un instant, il se demanda s’il aurait le courage, finalement.

 Challenge 1%
rl2015
4/6

Challenge Voisins Voisines 2015
voisins voisines 2015
Suède

Les trois premiers tomes par Stieg Larsson :

Millenium_1 Millénium 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

mill_nium2 Millénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
mill_nium3 Millénium 3 : La reine dans le palais des courants d'air

Déjà écouté :

CD_LARSSON_MILLENIUM_1 Millénium 1 millenium2_audio Millénium 2  millenium3_audio Millenium 3

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