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A propos de livres...
partenariat
27 avril 2013

Adrenaline - Jeff Abbott

Lu en partenariat avec les éditions J'ai Lu

adrenaline J'ai Lu - février 2013 - 439 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Anath Riveline

Titre original : Adrenaline, 2011

Quatrième de couverture :
Sam Capra, un jeune Américain basé à Londres, mène la vie dont il a toujours rêvé. Brillant agent de la CIA, sa femme, Lucy, attend leur premier enfant. Mais un jour, elle l’appelle à son travail et lui demande de quitter le bâtiment immédiatement. Il le fait… quelques secondes avant que tout explose ! Lucy disparaît et le couple est bientôt accusé par la CIA. Torturé, Sam parvient à s’échapper et se lance à la recherche de sa famille et du responsable de ce complot.

Auteur : Jeff Abbott est américain. Il a publié dans une vingtaine de langues onze best-sellers, dont Trauma, Panique, Faux-semblants et Double jeu.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Le ton est donné dès le début du livre : action, action, action...

Sam Capra travaille à Londres pour la CIA. Un jour, il reçoit un appel téléphonique de sa femme Lucy qui le supplie de quitter l'immeuble où se trouve son bureau. Il obtempère et soudain une bombe explose dans l'immeuble et Sam est le seul survivant. Lucy enceinte est enlevée et Sam emprisonné, il est suspecté d'être complice de sa femme qui a trahi... Entre les États-Unis, Amsterdam et Londres une course contre la montre est engagée.
C'est un livre qui tient en haleine comme un film d'action ou d'espionnage... Les chapitres sont courts et ils donnent beaucoup de rythme au livre.
Le lecteur est presque essoufflé tellement l'action va vite et les rebondissements sont multiples : terrorisme, enlèvement, espion, complot, trahison... Rien ne nous est épargné et tout est à cent à l'heure ! C'est enchaînement de rebondissements et de fausses pistes ont fini par me lasser, c'est efficace mais pas toujours crédible et ce n'est pas le genre de thriller que je préfère. La conclusion m'a laissé sur ma faim car elle ouvre sur une nouvelle aventure de Sam plutôt qu'elle ne conclut cette aventure...
J'ai aimé la partie qui se passe à Amsterdam puisque l'auteur décrit très bien les lieux que j'ai eu la chance de découvrir un petit peu l'année dernière.

Merci à Silvana et aux éditions J'ai Lu pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (début du livre)
Un jour, ma femme me demanda : Si tu savais que c'était notre dernière journée ensemble, qu'est-ce que tu me dirais ?
Nous étions mariés depuis un an déjà. Allongés dans le lit, nous regardions le soleil qui commençait à briller à travers les épais rideaux, et je lui répondis la vérité : Tout sauf au revoir. Je ne pourrai jamais te dire au revoir.
Deux ans plus tard, cette journée-là démarra comme la plupart des autres. Levé à cinq heures du matin, je pris ma voiture et je me garai à côté de la station de métro de Vauxhall. Je profite des logements sociaux à quelques mètres de là pour mes petites aventures.
Je commençai mon entraînement par un long échauffement dans la cour en béton ouverte d'un vieil immeuble. Course sur place pour prendre le rythme, monter la température de mon corps de quelques degrés indispensables puis je me lançai. Il vaut mieux préparer ses muscles et ses ligaments. Un mur de brique s'élevait droit devant moi, trois mètres de haut environ. Je le négociai avec un élan qui me propulsa en l'air, mes doigts agrippant le bord. Je me soulevai d'un mouvement fluide que j'avais répété des milliers de fois. Souffle régulier, pas de craquements au niveau des articulations. J'essayai d'avancer sans faire de bruit. Le silence prouve la maîtrise. Je franchis le mur, traversai une cour, puis sautai par-dessus un mur bien plus bas, m'appuyant sur une main, mes jambes balayant les briques.
Dans le bâtiment principal, une cage d'escalier sentant la pisse et décorée de graffitis obscènes, noir et blanc, s'ouvrit devant moi. De mon pied gauche, je frappai le mur peint dans un bond prudent, utilisant le contact pour m'élancer en avant vers la rambarde au tournant dans l'escalier. Un geste périlleux qui m'avait valu des blessures par le passé. Mais cette fois, j'atterris sans heurt, doucement sur la balustrade, cherchant l'équilibre, le coeur battant la chamade, l'esprit au repos. L'adrénaline puisait. Je bondis de la rambarde vers une barre en acier qui s'étendait le long du chantier et, grâce à la vitesse, je me projetai vers un étage éviscéré. Le bâtiment était détruit et reconstruit. Je n'abîmerais rien, ne laisserais aucun signe de mon passage. On peut m'accuser de violation de propriété, mais pas d'être un connard. Je courus vers l'autre bout de l'étage, me jetai dans les airs, attrapai une autre barre d'acier, me balançai, lâchai et touchai le sol dans une roulade contrôlée. L'énergie de la chute se répandit dans mon dos et mes fessiers plutôt que d'alourdir mes genoux et je repartis aussitôt, de retour dans le bâtiment, à la recherche d'une nouvelle façon plus efficace d'y entrer. Le parkour, l'art de se mouvoir, maintient mon niveau d'adrénaline au maximum et en même temps, une profonde tranquillité m'envahit. À la moindre erreur, je dégringole d'un mur de brique. C'est enivrant et apaisant à la fois.
Encore trois voyages à travers l'espace fascinant de l'immeuble, sols cassés, cages d'escalier béantes, équipement de toute sorte, piochant dans ma palette de sauts, de bonds et de réceptions pour trouver la ligne, le chemin le plus direct et le plus simple à travers les murs à moitié en ruine, les briques et les escaliers vides. L'énergie enflammait mes muscles, mon coeur battait, mais tout ce temps j'essayais de garder un calme intérieur. Trouver la ligne, toujours la ligne. Autour de moi, au loin, j'entendais la circulation grossir. Le ciel s'éclairait, annonçant une nouvelle journée.
Les gens pensent que ce que les Anglais appellent des logements sociaux constitue une horreur. Ça dépend du point de vue. Pour un traceur, les vieux immeubles carrés sont un régal. Des tas de surfaces planes et de murs à escalader et sur lesquels sauter, des rambardes et des rebords desquels s'élancer, des voisins qui n'appellent pas la police au moindre bruit.
À mon dernier passage, je me laissai tomber du deuxième étage vers le premier, attrapant une barre, me balançant et me réceptionnant après une chute maîtrisée. - Eh ! s'exclama une voix, alors que je fendais l'air. Je fis une roulade, permettant à l'énergie de l'impact d'inonder mes épaules et mon bassin. Je me redressai sur les pieds, fis quelques pas et m'arrêtai.

 

50__tats

40/50 :  New-York

Challenge New-York 2013
challenge_ny_2013

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catégorie "Même pas peur" : 38/12

 

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23 avril 2013

Le garçon qui n'existait pas - Patrice Leconte

Lu en partenariat avec les éditions Albin Michel

le_gar_on_qui_n_existait_pas Albin Michel - mars 2013 - 176 pages

Quatrième de couverture : 
« “Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous.” Voilà ce que je me suis dit un beau matin. Parce que, fatigué de n’être personne, j’ai envie de devenir quelqu’un, pour épater mes collègues de la banque où je travaille, mais surtout pour séduire Victoire, qui est la jeune femme la plus jolie que je connaisse. »

Le héros de Patrice Leconte possède le charme distrait et la poésie d’Antoine Doinel. Comme lui, il pense que les femmes sont magiques. Et comme lui, il va accomplir un exploit effarant pour gagner le cœur de l’une d’entre elles…
Une comédie sentimentale aussi cocasse que mélancolique.

Auteur : Dessinateur, scénariste, adaptateur, Patrice Leconte a réalisé une trentaine de films fréquemment en tête du box office et primés dans les festivals du monde entier.
En 2009, il publie son premier roman, Les femmes aux cheveux courts, qui connaît un très bon accueil de la critique et du public, et Riva Bella en 2011. Dans le registre de la comédie où il excelle, il récidive aujourd'hui avec Le garçon qui n'existait pas.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Gérald n'en peut plus d'être « transparent » depuis toujours ou pour tout le monde. Dernier né et bébé non attendu d'une famille de cinq enfants, il a toujours été celui de trop, celui qu'on oubliait. C'est à l'âge de 12 ans qu'il expérimente un avantage de sa « transparence » en quittant le magasin de jouets sans payer avec une maquette de jonque chinoise...Il est maintenant âgé d'environ trente ans et travaille comme guichetier à la BNP de la rue d'Arago. Il a pu également avoir pendant un temps un double emploi puisqu'on personne ne s’aperçoit de sa présence ou de son absence à l'agence !

Cela ne peut plus durer, et comme il est subjugué par la belle Victoire qui travaille également à la banque, pour tenter de la séduire il décide de faire quelque chose d'exceptionnelle : traverser la Manche à la nage !
Sans aucune préparation physique, au petit matin d'un 21 juin, il se jette à l'eau depuis Douvres pour espérer gagner la plage de Calais où il a donné rendez-vous à Victoire...
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre de Patrice Leconte. Gérald est un personnage très attachant et son histoire est à la fois pleine d'humour, d'imagination et de poésie. J'ai retrouvé le ton de Patrice Leconte dans ses films ou lorsque je l'écoute à la radio dans la bande de Laurent Ruquier. En lisant ce livre, j'entendais son auteur me le lire avec ses expressions...

Merci à Carol et aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte pleine d'humour et de poésie.

Extrait : (début du livre)
« Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous. »

Il est sans doute singulier, pour un employé de banque d'une trentaine d'années environ, sans aucun entraînement sportif ni goût particulier pour la natation, de vouloir traverser la Manche à la nage. Mais c'est cependant mon projet le plus cher. Et je compte bien passer à l'acte dans un avenir proche.
Je dis « un employé de banque d'une trentaine d'années environ », parce que, même si c'est difficile à croire, je ne sais pas trop quel âge j'ai. Lorsque je m'examine dans un miroir, je fais trente ans. Il arrive qu'on me donne dix ans de plus ou cinq de moins, en fonction des jours, de l'éclairage, de mon humeur. Les gens me considèrent toujours furtivement. Ils me regardent sans me voir. Plus précisement : me voient sans me regarder. Chez les commerçants, on me donne du « jeune homme » ou bien du « monsieur », ça dépend. C'est flou. En fait rien n'est précis chez moi. Je n'ai pas d'âge. Et le plus fort, c'est que j'ai fini pour oublier moi-même la date de ma naissance. Ce qui ne change pas grand chose, puisque personne ne pense jamais à me souhaiter mon anniversaire. Et ça a toujours été comme ça.

18 avril 2013

A moi seul bien des personnages – John Irving

Lu en partenariat avec les éditions Thélème

SORTIE AUJOURD'HUI 18 avril 2013 EN LIBRAIRIE

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Editions Thélème - avril 2013 - lu par Bertrand Suarez-Pazos

Seuil - avril 2013 - 480 pages

traduit de l'américain par Josée Kamoun et Olivier Grenot

Titre original : In One Person, 2012

Quatrième de couverture : 
À moi seul bien des personnages est une histoire d'amour inassouvi - une histoire tourmentée, drôle et touchante - et une approche passionnée des sexualités différentes. C'est la représentation intime et inoubliable de la solitude d'un homme bisexuel qui s'efforce de devenir "quelqu'un de bien". Irving nous livre une formidable chronique ; du grand renfermement puritain face à la libération sexuelle et à la guerre du Viet Nam, sans oublier l'évocation de l'épidémie de sida et ses ravages ainsi que l'effarant silence des gouvernants (Reagan). Mais toujours de l'humour, beaucoup d'humour, arraché à la tristesse et la mélancolie.

Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré une renommée et une reconnaissance internationales. Depuis, l’auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. À moi seul bien des personnages est son treizième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

Lecteur : Bertrand Suarez-Pazos a mis en scène "Derrière les murs" dont il est l’auteur, à la Scène Nationale de Poitiers où est implantée sa compagnie. Voix familière des dramatiques de France Culture et France Inter, il a reçu le Prix Arthur Rimbaud pour "Vers des espoirs" publié à La Maison de Poésie en 1999.

Mon avis : (écouté en avril 2013)
Après avoir écouté et beaucoup apprécié Dernière nuit à Twisted River fin février, les éditions Thélème m'ont proposé de découvrir le prochain livre de John Irving et j'ai accepté sans hésiter et sans avoir regardé la présentation de l'éditeur... Je n'avais pas réalisé que le sujet du livre était autour de l'identité sexuel du narrateur. Le sujet est abordé avec beaucoup de délicatesse mais sans hésiter à appeler « un chat un chat », l'auteur veut dénoncer le puritanisme américain. 

Dans ce livre, le narrateur a soixante-dix ans lorsqu'il revient sur sa vie. Bill Abbott est né dans les années 40, élevé par sa mère et son beau-père, son père biologique est absent. Il vit à First Sister une petite ville rurale du Vermont, sa famille assez originale participe à la troupe de théâtre amateur de la ville. Bill nous raconte ses premiers émois amoureux, il est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, pour Kittredge, un camarade de classe, et pour son attirance pour Miss Frost la bibliothécaire qui lui fait découvrir la littérature dont Dickens qui donnera sens à sa future vocation d'écrivain... Je n'en dirai pas tellement plus sur l'intrigue mais le ton passe de l'humour à la gravité, l'auteur évoque la littérature et le théâtre avec Shakespeare, Dickens, Flaubert... mais également les années 80 et l'arrivée du sida et ses ravages...
J'ai vraiment passé un excellent moment en écoutant ce nouveau livre de John Irving, dont le livre-audio paraît en même que le livre papier. Je ne connais pas encore bien l'œuvre de cet auteur américain mais plus je le lis et plus il me plaît.

Un grand Merci à Julie et aux éditions Thélème pour m'avoir permis de découvrir ce livre audio en avant première.

Un autre avis enthousiaste avec Valérie

Extrait : (début du livre)
Je commencerais bien par vous parler de Miss Frost. Certes, je raconte à tout le monde que je suis devenu écrivain pour avoir lu un roman de Charles Dickens à quinze ans, âge de toutes les formations, mais, à la vérité, j'étais plus jeune encore lorsque j'ai fait la connaissance de Miss Frost et me suis imaginé coucher avec elle. Car cet éveil soudain de ma sexualité a également marqué la naissance tumultueuse de ma vocation littéraire. Nos désirs nous façonnent : il ne m'a pas fallu plus d'une minute de tension libidinale secrète pour désirer à la fois devenir écrivain et coucher avec Miss Frost - pas forcément dans cet ordre, d'ailleurs. 
La première fois que j'ai vu Miss Frost, c'était dans une bibliothèque. J'aime bien les bibliothèques, même si j'éprouve quelques difficultés à prononcer le vocable. J'ai comme ça du mal à articuler certains mots : des noms, en général - de personnes, de lieux, de choses qui me plongent dans une excitation anormale, un conflit insoluble ou une panique absolue. Enfin, c'est ce que disent les orthophonistes, logopédistes et autres psychanalystes qui se sont penchés sur mon cas - hélas sans succès. En primaire, on m'a fait redoubler une année en raison de mes "troubles sévères du langage", diagnostic très excessif. J'ai aujourd'hui largement passé la soixantaine, je vais sur mes soixante-dix ans, et comprendre la cause de mon défaut de prononciation est le cadet de mes soucis. Pour faire court, l'étiologie, je m'en contrefous. 
Etiologie : un mot que je ne me risquerais pas à prononcer, mais en revanche, si je m'applique, j'arrive à produire quelque chose qui s'approche de bibliothèque ; le mot estropié éclot alors, fleur exotique, et ça donne "bibilothèque" ou "billothèque" - comme dans la bouche des enfants. 
Comble d'ironie, ma première bibliothèque était bien modeste. C'était la Bibliothèque municipale de la petite ville de First Sister, dans le Vermont - un bâtiment trapu, en brique rouge, situé dans la même rue que la maison de mes grands-parents. J'ai vécu chez eux, à River Street, jusqu'à l'âge de quinze ans, c'est-à-dire jusqu'au second mariage de ma mère. Ma mère a rencontré mon beau-père sur les planches. 
La troupe de théâtre amateur de la ville s'appelait The First Sister Players ; et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai vu toutes les pièces qu'elle montait. Ma mère était souffleuse - quand on oubliait ses répliques, elle les rappelait, et les vers oubliés en route n'étaient pas rares dans une troupe amateur. Pendant des années, j'ai cru que le souffleur était un acteur comme les autres - à ceci près que, pour des raisons qui m'échappaient, il ne montait pas sur scène et restait en tenue de ville pour dire sa part du texte. 
Mon beau-père venait d'entrer dans la troupe quand ma mère a fait sa connaissance. Il s'était installé en ville pour enseigner à la Favorite River Academy - boîte privée pseudo-prestigieuse, alors réservée aux garçons. Dès ma plus tendre enfance, et en tout cas dès l'âge de dix, onze ans, je savais sans doute que, l'heure venue, on m'y inscrirait. J'y découvrirais une bibliothèque plus moderne et mieux éclairée, mais la Bibliothèque municipale de First Sister fut ma première bibliothèque, et la bibliothécaire qui y officiait, ma première bibliothécaire. Soit dit en passant, je n'ai jamais eu de difficulté à prononcer le mot bibliothécaire. 
Miss Frost m'a certes marqué bien davantage que la bibliothèque elle-même. A ma grande honte, c'est longtemps après notre première rencontre que j'ai appris son prénom. Tout le monde l'appelait Miss Frost, et le jour où j'ai enfin pris ma carte de lecteur et l'ai vue pour la première fois, je lui ai donné l'âge de ma mère - peut-être un peu moins. Ma tante, femme impérieuse, m'avait dit que Miss Frost "avait été superbe", mais comment aurais-je pu imaginer que Miss Frost ait été plus belle que lors de notre rencontre - moi qui ne manquais pourtant pas d'imagination, à cet âge ? Ma tante prétendait que les hommes disponibles de la ville tombaient tous à la renverse quand ils la rencontraient. Quand l'un d'entre eux avait le cran de se présenter - le culot d'annoncer son nom à Miss Frost -, la bibliothécaire encore dans sa splendeur lui répondait, l’œil polaire et des glaçons dans la voix : "Miss Frost, pas mariée et pas près de l'être." 
Voilà pourquoi Miss Frost était encore célibataire lorsque je l'ai rencontrée ; chose incroyable pour l'adolescent que j'étais, les cœurs à prendre de la ville avaient cessé depuis longtemps de se présenter à elle. 

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Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier 

TH968 Dernière nuit à Twisted River

 A Challenge for John Irving

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40/50 :  Vermont

Challenge Petit BAC 2013
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"Sentiment"

 

 

 

13 avril 2013

Ne t'éloigne pas - Harlan Coben

Lu en partenariat avec les éditions Belfond Noir

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Belfond - mars 2013 - 367 pages

France Loisirs - 2012 - 416 pages

traduit de l'américain par Roxane Azimi

Titre original : Stay close, 2012

Quatrième de couverture : 
Une formidable poussée d'adrénaline, un voyage en enfer mené tambour battant par le maître de vos nuits blanches. Oserez-vous fermer l'oeil cette nuit ? 
Un soir de février, Stewart, père et époux dévoué, sort d'une boîte d'Atlantic City en compagnie d'une ravissante strip-teaseuse. Personne ne les reverra. 
Dix-sept ans plus tard, l'inspecteur Broome cherche toujours à percer le mystère. Et des éléments pourraient bien relancer l'enquête : des photos anonymes, une nouvelle disparition, même lieu, mêmes circonstances. 
Coïncidences ? Rituels macabres ?
Et si Megan avait la réponse ? Car cette bonne mère de famille cache un passé sulfureux. Un passé qu'elle tente d'oublier depuis dix-sept ans...
Mensonges, vengeance, prostitution, meurtres et rédemption. Alors qu'un serial killer fait les after des clubs à la recherche d'une proie, des secrets soigneusement enterrés sortent des bois...

Auteur : Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants.
Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a travaillé dans l'industrie du voyage avant de se consacrer à l'écriture.
Depuis ses débuts en 1995, la critique n'a cessé de l'acclamer. Il est notamment le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États-Unis. Traduits dans une quarantaine de langues, ses romans occupent les têtes de listes de best-sellers dans le monde entier.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Atlantic City est le théâtre de disparitions liés au monde de la nuit et des boîtes de strip-tease. Dix-sept ans plus tard, à la date anniversaire, une nouvelle disparition et l'inspecteur Broome aimerait bien comprendre et résoudre cette enquête. Ancienne strip-teaseuse devenue bonne épouse et mère de famille, Megan revient à Atlantic City pour aider à résoudre l'énigme...

Le début du livre est un peu lent à s'installer et parfois un peu embrouillé puis la mécanique se met en route et le lecteur est happé par une intrigue bien construite, des personnages intéressants et attachants pour certains. Le rythme est là, les fausses pistes et les rebondissements également sans oublier un bon dénouement... 
Ce n'est pas la meilleure enquête d'Harlan Coben, elle est malgré tout passionnante et efficace pour passer un bon moment.

Merci à Laura et aux éditions Belfond Noir de m'avoir permis de découvrir ce livre.

 

Extrait : (début du livre)
QUELQUEFOIS, DURANT CETTE FRACTION DE SECONDE OÙ Ray Levine prenait des photos et où le monde s'évanouissait dans l'éclair de son flash, il voyait le sang. D savait bien sûr que c'était juste une image mentale mais, tout comme en ce moment, la vision était si nette qu'il devait abaisser son appareil pour scruter longuement le sol. Cet épisode terrible - l'instant où la vie de Ray avait basculé, où, de quelqu'un avec des projets et un avenir, il était devenu un loser grand format -, cet épisode, donc, ne le hantait jamais dans ses rêves ni quand il se trouvait seul dans le noir. Les visions d'horreur attendaient qu'il soit bien réveillé, entouré de gens, pris par ce que d'aucuns nommeraient ironiquement son travail.
Dieu merci, les visions s'estompèrent pendant qu'il mitraillait non-stop le garçon dont on fêtait la bar-mitsvah.
- Regarde par ici, Ira ! cria Ray derrière son objectif. Qui est-ce qui t'habille ? C'est vrai que Jen et Angelina se crêpent toujours le chignon à cause de toi ?
Quelqu'un lui donna un coup de pied dans le tibia. Quelqu'un d'autre le bouscula. Ray continuait à mitrailler.
- Et l'after, Ira, ça se passe où ? Qui est l'heureuse élue à qui tu réserves la première danse ?
Ira Edelstein fronça les sourcils, dissimulant son visage à l'objectif. Imperturbable, Ray se propulsa en avant, le prenant sous toutes les coutures.
- Dégage ! lui hurla-t-on.
On le poussa de plus belle. Ray s'efforça de reprendre son équilibre. Clic, clic, clic.
- Maudit paparazzi ! glapit Ira. Je pourrais pas avoir un moment de répit ?
Ray leva les yeux au ciel. Il ne recula pas. Derrière l'objectif, la vision sanglante revint. Il essaya de la chasser, elle persista. Il gardait le doigt sur le déclencheur. Le héros de la bar-mitsvah bougeait au ralenti à présent.
- Parasites ! brailla-t-il.
Ray se demanda s'il était possible de tomber plus bas.
Un nouveau coup au tibia lui fournit la réponse : non et non.
Le « garde du corps » d'Ira - un malabar au crâne rasé dénommé Fester - écarta Ray de son avant-bras large comme un fût de chêne. Ray le regarda, l'air de dire : « Qu'est-ce qui te prend ? » et Fester articula silencieusement : « Pardon. »
Fester était son employeur et patron de Star d'un Jour - Paparazzi à louer, ce qui voulait dire ce que ça voulait dire. Ray ne filait pas les stars dans l'espoir de voler une photo compromettante qu'il pourrait revendre à un tabloïd, non. C'était pire que ça : il était là pour offrir son quart d'heure de célébrité à quiconque était prêt à en payer le prix. En clair, des clients avec un ego surdimensionné et probablement des problèmes d'érection embauchaient des paparazzi pour les suivre partout, prendre des photos souvenirs et vivre, conformément à la brochure, « des moments fabuleux dans la peau d'une star, avec votre paparazzi personnel ».
Ray aurait certes pu dégringoler encore plus bas, mais pas sans l'intervention expresse de Dieu.
Les Edelstein avaient choisi le « mégapack VIP » : deux heures avec trois paparazzi, un garde du corps, un perchman, tous collés aux basques de la « star », le mitraillant comme s'il était Charlie Sheen se faufilant en catimini dans un couvent. Le mégapack VIP comprenait également un DVD-souvenir et votre trombine en couverture d'un faux magazine people avec gros titres à l'avenant.

Déjà lu du même auteur :

Ne_le_dis___personne_ Ne le dis à personne sans_un_mot Sans un mot 
sans_laisser_d_adresse Sans laisser d'adresse innocent Innocent 
sans_un_adieu Sans un adieu faute_de_preuves Faute de preuves
rem_de_mortel
 
Remède mortel a_decouvert A découvert

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 36/12

50__tats
40/50 : New-Jersey

24 mars 2013

Celui que tu cherches - Amanda Kyle Williams

Lu en partenariat avec Albin Michel

celui_que_tu_cherches Albin Michel -mars 2013 - 421 pages

traduit de l'américain par Pierre Régnier

Titre original : The stranger you seek, 2011

Quatrième de couverture :
Keye Street : un petit gabarit pour un maximum d’énergie. Cette ex-profileuse du FBI, alcoolique (repentie), cachetonne maintenant comme enquêtrice privée. Et si elle ne veut plus d’ennuis, elle n’a pas totalement perdu le goût du danger. Aussi, quand, dans la moiteur de l’été, un tueur en série sème la terreur à Atlanta, le chef de la police fait appel à la seule personne capable d’entrer dans la tête d’un psychopathe : elle.

Face à un inconnu qui assassine et mutile sauvagement ses victimes avant d’annoncer ses crimes par lettre aux médias, Keye a une arme imparable : son Glock 10 mm… et son intelligence. Elle se lance dans une chasse à l’homme infernale, et très vite, de chasseur, elle devient gibier. Arrivera-t-elle à trouver le meurtrier avant qu’il ne la trouve ?
Une sacrée dose d’adrénaline et un sens aigu de la psychologie : Amanda Kyle Williams fait une entrée explosive dans l’univers du suspense avec Keye Street, détective aussi futée que déjantée.

Auteur : Tour à tour journaliste free-lance, représentante de commerce, huissier de justice, détective privé? Amanda Kyle Williams s'est nourrie de ses nombreuses expériences pour écrire son premier suspense, salué par la presse anglo-saxonne et élu parmi les meilleurs romans de l'année 2011 par Kirkus Reviews.

Mon avis : (lu en mars 2013)
Amanda Kyle Williams est une nouvelle auteur de la collection « spécial suspense » d’Albin-Michel, « Celui que tu cherches » est son premier roman.

L'histoire se situe à Atlanta et son personnage principale Keye Street est une jeune femme d’origine chinoise, ancienne profileuse du FBI et ancienne alcoolique. Elle a créé une agence de détectives privés. Lorsqu'au cours de cet été caniculaire, un tueur en série va effrayer la population d'Atlanta, en commettant une série de meurtres sanglants, le commissaire Aaron Rauser va faire appel à ses talents. Une enquête complexe et pleine de surprises s'annonce avec des fausses pistes pour égarer le lecteur, du rythme et un rebondissement inattendu dans les dernières pages... Keye Street est un personnage atypique et attachante qui va se trouver elle-même menacée. Une belle réussite pour ce nouveau thriller américain qui donne envie de retrouver notre héroïne dans une future aventure.

Merci à Carol et aux éditions Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir ce nouveau livre.

Extrait : (début du livre)
Le soleil n'avait pas encore séché la rosée sur l'herbe, au pied des chênes, mais l'air était déjà lourd, sirupeux comme une masse liquide à fendre à la nage, et la chaleur estivale presque infernale.
Dans une voiture garée au bord du trottoir, l'assassin essuya une goutte de sueur sur sa tempe, sans cesser d'observer patiemment Westmore Drive qui entamait sans hâte cette journée de milieu de semaine.
Les fenêtres blanches de la petite maison en brique s'étaient ouvertes vers sept heures. Lei Koto était apparue dans la cuisine, silhouette insaisissable, presque abstraite, derrière la moustiquaire de la croisée, mais non moins objet de désir. Les ouvertures avaient bientôt laissé filtrer les odeurs de son petit-déjeuner – bacon, pain grillé, café. L'assassin avait senti son appétit s'aiguiser.
Peu avant dix heures, le calme régnait dans la rue. Le dernier voisin à partir au travail s'était mis en route à neuf heures cinquante, ponctuel comme d'habitude. Chez Lei Koto, les odeurs avaient changé ; il émanait à présent de la cuisine un relent nauséabond de légumes bouillis.
L'assassin ouvrit sa portière. Une démarche assurée sur le trottoir, un attaché-case, de bonnes chaussures, un sourire étincelant, une carte de visite.
Ils ouvrent toujours leur porte.  

Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 33/12

 50__tats
40/50 :  Géorgie

 

 

 

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2 mars 2013

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn - Ben Fountain

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traduit de l'anglais (États-Unis) par Michel Lederer

Titre original : Billy Lynn's long halftime walk, 2012

National Book Critics Circle Award 2013

Quatrième de couverture :
Un accrochage avec des insurgés irakiens, trois minutes quarante trois de pure violence filmées par Fox News, désormais en boucle sur YouTube, et les huit survivants de la compagnie Bravo deviennent du jour au lendemain les enfants chéris de l’Amérique. Les stars de la « Tournée de la Victoire », montée pour ranimer la flamme du soutien à la guerre, qui doit se clôturer par leur présence à la mi-temps du grand match de football de Thanksgiving à Dallas, aux côtés d’un célébrissime groupe pop.
Mais rien ne va se dérouler comme prévu. Perdu entre les richissimes propriétaires et les joueurs du club des Cowboys, les sponsors, un vieux producteur hollywoodien et une pulpeuse pom-pom girl évangéliste, Billy Lynn, dix-neuf ans, héros malgré lui, ne pense, comme ses frères d’armes, qu’à une seule chose : profiter au maximum de ses derniers jours de permission. Repartira-t-il pour l’Irak laissant derrière lui ses illusions et son innocence.
Un livre ravageur sur le monde d’aujourd’hui : le Catch 22 de la guerre d’Irak.

Auteur : Ben Fountain s'est fait connaître avec son premier livre, Brèves rencontres avec Che Guevara (2008), un recueil de nouvelles couronné par le Prix PEN/Hemingway et salué par la presse aux Etats-Unis comme en France.
Publié aux Etats-Unis en mai 2012, Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn a reçu un accueil enthousiaste de la critique et figure en bonne place dans les listes de prix. Les droits cinéma du roman ont été cédés.

Mon avis : (lu en mars 2013)
Huit soldats d'une compagnie ayant survécu à une attaque près de Bagdad et l'embuscade été filmé par la télévision américaine sont de retour aux États-Unis. Ils sont devenus brutalement les héros de l'Amérique et participent malgré eux à la « Tournée de la Victoire » à travers le pays. Ils sont censés donner envie à la population de soutenir la guerre.
Le livre commence sur la dernière journée de cette « Tournée de la Victoire ». C'est jour de Thanksgiving et la compagnie Bravo sera présentés à tous au Texas Stadium de Dallas, pendant la mi-temps du match de football américain entre les Cowboys et les Bears. Ils participeront à un show en compagnie des pom pom girls et de Beyoncé... Rien que ce programme est surréaliste !
Au début, j'ai eu un peu de mal à apprécier ce livre, le style m'a dérouté. Ensuite je m'y suis habituée et j'ai trouvé ce livre beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air... L'auteur dénonce l'égoïsme, le cynisme, l'hypocrisie du patriote américain... Durant cette journée il se passe beaucoup de choses dans ce stade... Entre les spectateurs, les footballeurs, les dirigeants, les organisateurs de la manifestation, les sponsors et bien sûr les huit soldats, c'est toute l'Amérique qui est représentée.
Ben Fountain s'attache plus particulièrement à Billy Lynn, 19 ans, devenu soldat pour éviter la prison après avoir démoli une voiture. Durant cette journée, tout en profitant au maximum du moment festif, Billy pense à la guerre et à Shroom, l'un de ses compagnons mort lors de l'attaque. Il doute sur le bienfondé de cette guerre, sur l'accueil sur-médiatisé qu'il leurs est fait...
Ce livre révèle le vrai décalage qu'il y a entre la population américaine, sa vision de la guerre, des soldats patriotes... et les soldats eux-même qui reviennent du front, qui ont été confrontés réellement à la guerre, qui ont vu la mort de près et qui s'apprêtent à retourner en Irak. Sont-ils vraiment des stars ? Ne les utilise-t-on pas simplement pour faire de la propagande politique ?

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Les hommes de Bravo n'ont pas froid. C'est une journée de Thanksgiving fraîche et venteuse, et la météo annonce de la neige fondue et de la pluie glacée pour la fin de l'après-midi, mais les Bravo se sont bien réchauffés à coups de Jack Daniel's-Coca grâce à la lenteur légendaire de la circulation lors d'une journée de match et grâce au minibar de la limousine. Cinq verres en quarante minutes, c'est sans doute un peu beaucoup, mais Billy a besoin de se remettre les idées en place après le hall de l'hôtel où des bandes de citoyens reconnaissants shootés à la caféine ont fait du trampoline sur sa gueule de bois. Un homme surtout s'est attaché à lui, une espèce de minet pâle et spongieux engoncé dans un jean amidonné et des bottes de cow-boy tape-à-l'oeil. «J'ai pas fait mon service, lui a confié le type, se balançant sur les talons et agitant un gobelet géant Star-bucks, mais mon grand-père était à Pearl Harbor, et il m'a raconté toute l'histoire», après quoi, il s'est embarqué dans un discours décousu sur la guerre, Dieu et la nation, tandis que Billy laissait courir, laissait les mots tourbillonner et se télescoper dans son cerveau

                                                                terrRiste
                                                                                                   liberté
                           mal
                                                                                                         onzeseptembre 
                                                                           onzeseptembre
                                    onzeseptembre
           troupes
                                                                    courrraje 
                                                                                                 soutien
                               sacrifice
                                                                           Bush
                                                                                                                         valeurs
                     Dieu

Manque de pot, Billy va se payer le siège en bordure d'allée au Texas Stadium, et donc se taper ce genre de rencontres pendant la majeure partie de l'après-midi. Il a la nuque raide. Il a mal dormi cette nuit. Chacun des cinq Jack-Coca l'a enfoncé plus profondément dans le trou, mais la vue de la longue limousine garée devant l'hôtel, le paquebot Hummer d'un blanc de neige muni de six portières de chaque côté et de vitres teintées, a éveillé en lui des désirs fiévreux. «Qu'est-ce que j'avais dit !» a hurlé le sergent Dime en cognant sur le minibar, et tous de s'extasier devant le superbe aménagement intérieur, mais une fois l'espoir de guérison rapide envolé, Billy s'est abîmé dans une noire déprime.
«Billy, dit Dime. Tu décroches.
- Non, sergent, répond aussitôt Billy. Je pensais juste aux pom-pom girls des Dallas Cowboys.
- Brave garçon.» Puis, levant son verre, sans s'adresser à personne en particulier, le sergent reprend sur le ton de la conversation : «Le commandant Mac est gay.»
Holliday pousse un cri. «Merde, Dime, il est assis à côté de nous !»
Et en effet, le commandant McLaurin, installé sur la banquette arrière, regarde Dime en manifestant toute l'émotion d'un flétan sur un lit de glace.

Challenge Petit BAC 2013
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"Prénom"

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40/50 :  Texas

 

26 février 2013

Dernière nuit à Twisted River – John Irving

Lu en partenariat avec les Editions Thélème

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Editions Thélème – avril 2011 - lu par Pierre-François GAREL

Seuil – janvier 2011 – 561 pages

Points – mai 2012 – 679 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun

Titre original : Last Night in Twisted River, 2009

Quatrième de couverture : 
1954, au nord du New Hampshire, à Twisted River, pays sauvage des bûcherons et des flotteurs de bois, les draveurs, Dominic Baciagalupo, 30 ans, veuf et père de Danny, 11 ans, travaille comme cuisinier avec, pour garde du corps Ketchum, l’ogre anarchiste au grand cœur, l’ami de toute une vie. Suite à la mort malencontreuse de Jane, sa maîtresse, causée par Danny qui l’a prise pour un ours, père et fils fuient le courroux revanchard du shérif Carl, l’« officiel » de la dame. Première étape, Boston, où Dominic cuisine dans un restaurant italien, où Danny rêve de devenir écrivain. De nouveau inquiétés par le shérif, les Baciagalupo se bâtissent une nouvelle vie dans le Vermont : après avoir tâté de la gastronomie chinoise, Dominic se lance à son compte avec succès, et Danny devient un écrivain célèbre. Ultime étape : Toronto. Mais on n’échappe pas à la rage vengeresse du shérif !

Auteur : Né en 1942 à Exeter, dans le New Hampshire, John Irving est issu, par sa mère, d'une grande famille de la Nouvelle-Angleterre, mais il n'a jamais connu son père biologique. D'où l'importance du thème de la filiation dans l'oeuvre de ce très célèbre écrivain et scénariste américain, dont les livres sont autant de best-sellers depuis Le monde selon Garp, paru en 1978, de L'hôtel New Hampshire à Une veuve de papier, en passant par L'oeuvre de Dieu, la part du DiableDernière nuit à Twisted River est le douzième roman de ce passionné de boxe. 

Mon avis : (écouté en février 2013)
Grâce au premier Rendez-vous « Écoutons un livre » organisé par Valérie, j'ai été contacté par les éditions Thélème qui m'ont proposé de choisir un livre audio de leur catalogue, j'ai donc choisi le dernier livre de John Irving traduit en français.
Dominic Baciagalupo, est le cuistot des bûcherons et des draveurs à Twisted River au nord du New Hampshire. Veuf, il élève seul son fils Danny âgé de douze ans. Dans des circonstances plutôt rocambolesques, Danny tue Jane l'indienne, la confondant avec un ours… Dominic et Danny sont obligés de fuir Twisted River et la colère du shérif Carl. Le lecteur va suivre la vie de Dominic et Danny devenu écrivain durant cinquante ans, de Boston à l’Ontario en passant par le Vermont et Toronto.
Les personnages sont hauts en couleur, les personnages féminins comme Jane l'indienne, Pack de six, Carmella, Tombée du ciel... ou masculin comme Dominic Baciagalupo, le cuistot et son fils Danny, sans oublier mon préféré, Ketchum le bûcheron...
Un très bon roman, même si vers la moitié du livre quelques passages qui traînent un peu en longueur... puis le rythme revient et on oublie ses passages moins réussis...
Un grand merci à Julie et aux éditions Thélème pour ce livre audio, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.

Autres avis : Valérie, Jostein

Extrait : (début du livre)
Le jeune Canadien - quinze ans, tout au plus - avait eu un instant d'hésitation fatal. Il avait cessé de danser sur le bois flotté du bassin, au-dessus du méandre, et en un clin d’œil il avait glissé sous l'eau corps et biens sans qu'on ait pu saisir sa main tendue. L'un des bûcherons, adulte celui-là, avait tenté de l'attraper par les cheveux, qu'il portait longs. A peine le sauveteur en puissance avait-il plongé la main à l'aveuglette dans l'eau trouble et dense, un vrai bouillon de culture avec ses plaques d'écorce à la dérive, que deux troncs s'étaient heurtés violemment sur son bras, lui brisant le poignet. Le tapis mouvant des grumes s'était déjà refermé sur le jeune Canadien ; on n'avait même pas vu resurgir de l'eau brune une de ses mains, une de ses bottes cloutées. 
Quand les grumes se télescopaient, sitôt qu'on avait débâclé la bûche centrale, il fallait se déplacer prestement sans relâche ; si les conducteurs du train s'immobilisaient, ne serait-ce qu'une seconde ou deux, ils basculaient dans le torrent. L'écrasement guette parfois les draveurs avant même la noyade, quoique celle-ci soit chez eux plus fréquente. 
Depuis la berge, où le cuisinier et son fils de douze ans entendaient les imprécations du blessé, on avait compris tout de suite que ce n'était pas lui qui avait besoin d'assistance, car il avait libéré son bras et repris l'équilibre sur les troncs flottants. Sans s'occuper de lui, ses camarades avançaient à petits pas rapides sur le train, criant le nom du disparu, poussant inlassablement les troncs devant eux du bout de leur perche, surtout préoccupés de rallier la berge au plus vite, mais le fils du cuisinier ne perdait pas espoir qu'ils dégagent un espace assez grand pour permettre au jeune Canadien de refaire surface. Pourtant, les intervalles entre les troncs se raréfiaient. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le garçon qui s'était présenté sous le nom d'Angel Pope, de Toronto, avait disparu. 
- C'est Angel, tu crois ? demanda le fils à son père. 
Avec ses yeux sombres et son expression sérieuse, on aurait pu le prendre pour le frère du disparu ; mais on ne risquait pas d'ignorer l'air de famille entre lui et son père, toujours sur le qui-vive. Il émanait en effet du cuisinier une aura d'appréhension maîtrisée, comme s'il avait coutume de prévoir les désastres les plus improbables, et ce trait se retrouvait dans le sérieux de son fils. En somme, l'enfant ressemblait tellement à son père que plusieurs des bûcherons s'étaient ouvertement étonnés de ne pas le voir claudiquer très bas comme lui. 
C'était bien le jeune Canadien qui était tombé sous les troncs, et le cuisinier ne le savait que trop, lui qui avait mis en garde les bûcherons : Angel était trop novice pour conduire un train de bois ; on n'aurait jamais dû le laisser débâcler les troncs coincés. Mais sans doute avait-il voulu faire du zèle, et il se pouvait que les bûcherons ne l'aient même pas vu, au départ. 
Selon le cuisinier, Angel Pope était de même trop novice - et trop maladroit - pour travailler à proximité de la grande scie, à la scierie. C'était le fief exclusif du scieur, poste hautement qualifié. L'ouvrier chargé du rabot occupait un poste assez qualifié lui aussi, mais sans les risques. 
Parmi les fonctions les plus dangereuses et les moins qualifiées, il y avait celle d'ouvrier des quais, où les troncs étaient roulés jusque dans l'usine et mis sur le chariot de la scie, ou encore celui qui consistait à décharger les bûches des camions. Avant qu'on ait inventé les monte-bois, quand on détachait les montants de la benne, un tronc entier pouvait tomber. Il arrivait aussi que les montants refusent de livrer leurs troncs, et que des hommes se retrouvent coincés sous une cascade de grumes, en voulant les débloquer. 
Le cuisinier estimait qu'on n'aurait jamais dû placer Angel sur le chemin des bûches mouvantes. Mais les bûcherons, tout comme le cuisinier et son fils, avaient un faible pour le jeune Canadien, et celui-ci avait déclaré en avoir marre de trimer à la cuisine : il avait besoin de se dépenser physiquement, et il aimait travailler au grand air. 
Le crépitement des gaffes qui poussaient les troncs fut brièvement interrompu par les cris des draveurs : ils venaient de repérer celle d'Angel, à cinquante mètres au moins de l'endroit où il avait disparu. La perche de cinq mètres s'était détachée du train, et dérivait au gré des courants. 
Le cuisinier voyait bien que le convoyeur de troncs avait regagné la berge, en tenant sa perche dans sa main valide. A sa bordée de jurons d'abord, et aussi un peu à sa chevelure d'étoupe et sa barbe en broussaille, il avait compris que le blessé n'était autre que Ketchum, pour qui les trains de bois et leurs pièges n'avaient pas de secret. 
On était en avril, peu après la fonte des neiges, au début de la saison boueuse, mais la glace n'avait cédé que depuis peu dans les bassins, les premiers troncs étaient passés au travers en amont, du côté des étangs de Dummer. La rivière était grosse, glaciale ; les bûcherons gardaient souvent barbe et tignasse, qui les protégeraient tant bien que mal des taons, à la mi-mai. 
Ketchum s'était couché sur le dos le long de la berge, tel un ours échoué. La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer, sauf que cette mer passait en un clin d'oeil du vert-de-gris au bleu-noir : à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tannins. 
- Eh merde, Angel, gueulait Ketchum, dos tourné, je te l'avais pourtant dit de bouger les pieds, faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, quoi ! Eh merde ! 

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Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier

 A Challenge for John Irving

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40/50 :  New Hampshire

Challenge Petit BAC 2013
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"Géographie"

 

 

17 février 2013

Les saisons de l'envol - Manjushree Thapa

Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226246806 Albin Michel - janvier 2013 - 274 pages

traduit de l'anglais (Inde) par Esther Ménévis

Titre original : Seasons of flight, 2010

Quatrième de couverture :
En arrivant à Los Angeles munie d’une 
green card gagnée à la loterie du gouvernement américain, Prema laisse derrière elle le Népal, les bosquets de bambou et les rizières. La guerre civile et la pauvreté. Elle veut prendre un nouveau départ, vivre son American dream.
Mais les milliers de kilomètres qui la séparent de son pays natal n’effacent ni son histoire ni son passé. Plus tout à fait népalaise, pas encore américaine, Prema flotte entre deux mondes. Ses différentes rencontres et sa passion pour El Segundo Blue, une espèce de papillon en voie de disparition, lui permettront-elles de trouver sa place ?
Réflexion sur l’exil et le déracinement, Les Saisons de l’Envol est le récit lumineux d’une femme qui décide de rompre avec son passé pour donner un sens à sa vie. Porté par une très belle écriture, ce roman révèle le talent de l’écrivain népalais Manjushree Thapa.

Auteur : Manjushree Thapa est née à Katmandou en 1968. Elle a grandi entre le Népal, le Canada et les États-Unis où elle a obtenu son diplôme des Beaux-Arts en photographie à la Rhode Island School of Design à Providence. Elle est rentrée au Népal en 1989 pour y publier trois ans plus tard son premier livre, Mustang Bhot in Fragments, un carnet de voyage sur la frontière entre le Népal et le Tibet. Elle a travaillé plusieurs années pour des ONG, voyageant à travers les zones rurales du Népal, et a ainsi été témoin des changements dans la conscience politique du pays suite au mouvement pour la démocratie en 1989. La recherche de la liberté et de l'égalité est par conséquent un thème récurrent dans ses ouvrages.  

Mon avis : (lu en février 2013)
Lorsque Laure du service de presse d'Albin Michel m'a proposé de découvrir une auteur du Népal, je n'ai pas hésité, j'aime découvrir de nouveau pays à travers sa littérature !

Prema a grandi au Népal, dans un milieu pauvre et rural, elle a perdu très jeune sa maman et elle travaille pour une ONG pour la protection des forêts. Un peu par hasard, elle participe à la « green card lottery » et elle gagne. Son pays étant en pleine guerre civile, elle part pour les États-Unis avec l'espoir d'avoir une vie meilleure. Elle laisse son père et sa petite sœur au Népal et s'envole pour Los Angeles. Au début, elle est accueillie dans le quartier de « Little Nepal » par des compatriotes. Très vite, elle veut s'émanciper et découvrir la vraie Amérique. Prema va trouver un travail d'aide à domicile chez une vieille dame et vivre en colocation avec deux autres femmes. Elle va faire la rencontre de Luis américain d'origine guatémaltèque...

Prema est un personnage difficile à cerner, elle se cherche et tout au long du livre, le lecteur va découvrir qui est Prema. Elle veut oublier le Népal pour s'intégrer en Amérique mais son passé et ses souvenirs la rattrapent. Il n'est pas facile d'être une immigrée dans un pays de culture si différente de son pays d'origine. En alternance, on découvre quelle était la vie de Prema au Népal et comment elle se débrouille dans sa nouvelle vie à Los Angeles.

J'ai lu très facilement ce roman très riche en émotion. Je me suis attachée à Prema dans sa quête d'identité et d'une vie heureuse et comblée. J'ai également aimé son rapport et son regard sur la nature.  

Merci à Laure et aux éditions Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir cette auteur du Népal.

Extrait : (début du livre)
Une Américaine, une institutrice, sérieuse et toute frisée, vint un jour trouver Prema et lui posa la question : « Je peux vous demander d'où vous êtes ? À l'origine, je veux dire. » Mais en entendant la réponse, elle ne put que bafouiller, incapable, peut-être, de reconnaître qu'elle ne savait pas où se trouvait ce pays.
La plupart des Américains s'en sortaient mieux. Ils s'exclamaient : « Ah ! » ou « Ouah ! », voire « Cool ! », et hochaient la tête avec bienveillance. Prema leur venait quelquefois en aide en précisant : « C'est à côté de l'Inde », ou « Là où se trouve l'Everest », ou encore « Vous avez entendu parler des sherpas ? », afin qu'ils puissent ajouter : « La vache, c'est rudement loin ! », ou « J'aurais juré que vous étiez mexicaine/italienne/espagnole », ou encore « Vous parlez très bien anglais. » Et alors elle souriait : « Merci. »
De temps à autre, toutefois, la réaction de son interlocuteur l'arrêtait net. Un jour, dans le bus, une femme comprit qu'elle était nippone et exprima le dégoût que lui inspirait la consommation de poisson cru : « C'est comme manger vous-savez-quoi ! » Une autre fois, c'est la réponse d'un épicier à la peau mate, lui-même originaire d'Asie du Sud, qui la déconcerta : « Vous ne venez pas du Pakistan, en général ? » Ce fut le tour de Prema de bafouiller. Elle avait aussi appris qu'aux oreilles étrangères, le nom de son pays pouvait sonner comme nipple, mamelon en anglais. Mais plus fréquemment, c'était « Naples » qu'entendaient les Américains. Et d'y aller de leur : « J'adore les pâtes ! » ou « Mon mari et moi sommes allés à Rome pour notre lune de miel, mais nous n'avons pas pu pousser jusqu'à Naples. » « D'où est-ce que vous êtes ? »
Si possible, Prema éludait la vérité en disant : « Pasadena », « Compton » ou « San Pedro ». Il lui arrivait de répondre : « Je viens de l'Inde », parce que les Américains avaient au moins entendu parler de ce pays. C'était une chose qu'elle enviait aux Indiens. La conversation pouvait alors prendre un tour inattendu : « Tiens, je viens justement de parler à quelqu'un en Inde à propos de ma carte bancaire ! » Mais mentir la mettait parfois dans une situation délicate. Un jour, au milieu des gratte-ciel du centre-ville, elle discuta avec le gardien d'une banque, et quand elle annonça qu'elle était indienne, il lui répondit : « Moi aussi ! Et vous êtes de quelle tribu ? » Incapable de s'expliquer, elle fit machine arrière : « Je viens de l'État de l'Indiana, en fait.
- La vache, c'est rudement loin ! »
Il était loin et il n'était pas loin, le lieu d'où elle venait. Certains jours son village natal lui paraissait à des siècles de distance, d'autres jours il était trop proche : aussi loin qu'elle aille, ce n'était jamais assez. Le foyer de sa famille - qu'elle considérait toujours comme le sien, même si elle n'y avait pas vécu depuis l'âge de dix-sept ans - était une solide maison en pierre de deux étages. Elle s'y était sentie à l'abri, en sécurité, à l'époque où elle traversait en courant le bosquet de bambous et passait devant le temple de Shiva-Parvati, en bordure des rizières en terrasses, pour se rendre à l'école. Plus tard seulement, quand elle eut quitté son village pour aller au lycée, puis à l'université, à la capitale, Katmandou, elle découvrit que sa famille était pauvre. La maison, le bosquet de bambous, le temple et les rizières étaient perchés sur les contreforts de la partie orientale des Himals. Une brume argentée y déferlait toute l'année. Prema avait passé son enfance à grelotter.

  Challenge Petit BAC 2013
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"Phénomène Météo"

  Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Bleu

15 février 2013

Contre toute attente – Linwood Barclay

 Lu en partenariat avec Belfond

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Belfond – février 2013 – 441 pages

France Loisirs -  - 592 pages

traduit de l'anglais (Canada) par Anne-Sylvie Homassel

Titre original : The accident, 2011

Quatrième de couverture :
Avec ce nouvel opus, Linwood Barclay nous livre un thriller d'une brûlante actualité et confirme son statut de star du polar. 
L'entreprise de Glen Garber va mal : la crise est passée par là, les contrats sont rares, les créanciers pressants, les dettes s'accumulent. Son seul réconfort ? Sa femme Sheila et leur fillette Kelly. 
Un soir, coup de fil : police, un accident fatal, Sheila était au volant, ivre. 
Désespoir, colère, incompréhension : Sheila n'aurait jamais pris un tel risque. 
Et puis il y a cette voisine qui le harcèle de questions, ces incidents répétés sur les chantiers, ces appels anonymes, le soir. 
Et quand une amie proche est retrouvée assassinée, Glen se dit que la mort de Sheila était tout sauf un accident et qu'il est grand temps de mettre Kelly à l'abri...
Aux confins de toutes nos angoisses, Linwood Barclay, créateur de frissons...

Auteur : Américain d’origine, Linwood Barclay vit à Toronto, au Canada, avec son épouse et leurs deux enfants. Après le succès de Cette nuit-là (2009), Les Voisins d’à côté (2010) couronné au Canada par le Arthur Ellis Award, de Ne la quitte pas des yeux (2011), de Crains le pire (2012) et de Mauvais pas (2012), Contre toute attente est son sixième roman. En tête des ventes en Angleterre mais aussi en Allemagne, traduit dans une dizaine de langues, Linwood Barclay s’affirme comme un auteur majeur de la littérature policière.

Mon avis : (lu en février 2013)
Je n'avais encore jamais lu de livre de Linwood Barclay et lorsque les éditions Belfond m'a proposé de m'envoyer ce livre, j'étais curieuse de le découvrir.
Glen Garber est un petit entrepreneur en construction. Un soir, sa femme meurt dans un accident de la route. L'autopsie révèlera un fort taux d'alcool dans le sang... Or Sheila ne buvait pas... Moins d'un mois plus tard, l'une des amies de Sheila est retrouvée noyée dans la marina... Glen doit s'occuper de sa fille Kelly et la protéger mais également éclaircir les incohérences de cet « accident »...
Le démarrage de ce roman policier est plutôt lent, puis le rythme s’accélère et les pistes sont multiples. De nombreux personnages gravitent autour de cette histoire, dès le départ le lecteur comprend que beaucoup d'entre eux cachent des secrets qui sont à l'origine du drame... Il est question de la crise financière et de contre-façons, de sacs, de médicaments...
C'est un roman policier que j'ai bien apprécié de découvrir et un auteur que je relirai.

Merci à Laura et aux éditions Belfond pour m'avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.

Extrait : (début du livre)
Si j’avais su que cela devait être notre dernier matin ensemble, je l’aurais serrée dans mes bras. Naturellement, si j’avais eu le moindre soupçon à ce sujet, si j’avais pu d’une façon ou d’une autre comprendre ce que l’avenir nous réservait, je n’aurais jamais relâché mon étreinte. Et les choses se seraient passées différemment.
J’ai longuement regardé le plafond avant de me décider à rejeter les couvertures et à poser les pieds bien à plat sur le plancher. Puis je me suis frotté les yeux.
— Tu as bien dormi ? m’a demandé Sheila en m’effleurant le dos.
— Pas terrible. Et toi ?
— Par intermittence.
— J’ai cru que tu étais réveillée, mais je ne voulais pas t’embêter : va savoir, tu dormais peut-être.
Je lui ai lancé un coup d’œil par-dessus mon épaule. Les premiers rayons du soleil perçaient derrière les tentures et caressaient le visage de Sheila. La tête contre l’oreiller, elle me regardait. Ce n’est pas le moment de la journée où les gens sont à leur avantage, mais Sheila était un cas à part. Elle était toujours belle. Même lorsqu’elle avait l’air soucieux, comme ce matin-là.
J’ai baissé les yeux vers mes pieds nus.
— J’ai mis un temps fou à m’endormir, vers deux heures, je pense. Et quand j’ai rouvert les yeux, il devait être cinq heures. Je n’ai pas réussi à retrouver le sommeil.
— Glen, ça va s’arranger.
Sheila m’a caressé le dos d’une main apaisante.
— Content de te l’entendre dire.
— Les affaires vont reprendre. Ce sont des événements cycliques, tu sais. Les périodes de crise ne durent jamais.
— Ce n’est pas le sentiment que me donne celle-là, ai-je soupiré. J’ai encore quelques chantiers sur le feu, mais, après, plus rien dans le carnet de commandes. Ou alors des bricoles. J’ai envoyé un ou deux devis la semaine dernière. Une cuisine, une cave à aménager… Les gens n’ont pas rappelé. Au fait, dis-moi, Sheila…
Je me suis levé et l’ai regardée.
— … toi, qu’est-ce qui te donne des insomnies ?
— Je m’inquiète pour toi, Glen. Et puis… j’ai pas mal de choses auxquelles penser, moi aussi.
— Quel genre de choses ?
Elle a eu un petit frisson.
— Oh, rien de spécial. Toujours les mêmes trucs. Mon cours du soir. Kelly. Ton boulot.
— Kelly ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
— Kelly va très bien ! Mais voilà : elle a huit ans et c’est ma fille. On s’inquiète toujours un peu, forcément. Enfin : quand j’aurai fini cette formation, je pourrai vraiment t’aider.
— Oui, sauf que, lorsque tu as décidé de t’y mettre, on avait assez de chantiers pour que ça ait une utilité. Aujourd’hui, je ne sais même pas si j’aurai encore du boulot pour toi. J’ai tout juste de quoi occuper Sally, et encore…

Sheila suivait des cours de comptabilité depuis la mi-août, – deux mois, donc. Une formation qui lui plaisait beaucoup plus qu’elle ne l’avait imaginé, et qui devait lui permettre de tenir les comptes de Garber Contracting, l’entreprise de bâtiment qu’avait créée mon père et que j’avais reprise à sa mort. Sheila pourrait même se payer le luxe de travailler à domicile. Sally Diehl, notre assistante de direction, pourrait se concentrer sur la gestion des affaires courantes, les appels téléphoniques, la relance des fournisseurs et les relations avec nos clients. Sally n’avait pratiquement jamais le temps de s’occuper de la comptabilité, que je rapportais à la maison. Et que je traitais le soir ou le week-end, ce qui me prenait des heures. Mais, avec la récession, je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais pouvoir réorganiser l’entreprise.
— Et puis, depuis le sinistre chez les Wilson…
— Ça suffit, m’a interrompu Sheila.
— Mais, chérie, cette foutue maison a brûlé à mi-chantier ! Une maison que nous étions en train de construire ! Après ça, ne me raconte pas que tout va s’arranger !
Elle s’est adossée aux oreillers, les bras croisés sur la poitrine.
— Glen, arrête de voir tout en noir à chaque fois que je te dis quelque chose ! C’est insupportable.
— Qu’est-ce que tu veux ? C’est la triste réalité.
Elle a secoué la tête.

— Non, Glen. Moi, je vais te dire à quoi elle va ressembler, la réalité. Tout va s’arranger. Avec nous, tout s’arrange toujours. Toi et moi, on ne baisse jamais les bras. On se bat, on s’en sort.
Elle a détourné les yeux, comme pour me dire quelque chose que je n’étais peut-être pas prêt à entendre.
— J’ai des idées sur la question, a-t-elle fini par murmurer.
— Quel genre ?
— Des idées pour que nous tenions le coup. Pour surmonter cette mauvaise passe.
Au pied du lit, les bras ballants, j’ai attendu qu’elle m’en dise un peu plus.
— Glen, en ce moment, tu es tellement surmené, tellement absorbé par tes soucis… Je sais, il y a de quoi être inquiet, mais tu n’as même pas remarqué…
— Remarqué quoi ?
— Les vêtements que j’ai achetés à Kelly, pour la rentrée.
— Oui, et alors ?
— Ils sont plutôt chic, non ?
— Qu’est-ce que ça prouve ?
— Que j’ai gagné des sous, mon chéri.
Ce qui n’était pas une nouveauté. Sheila travaillait à mi-temps dans un magasin Hardware Depot. La direction avait installé des caisses en libre-service, ce qui déconcertait une bonne partie de la clientèle. Le temps que les gens s’habituent, Sheila avait de quoi faire. De surcroît, depuis le début du mois de juillet, elle donnait un coup de main à notre voisine, Joan Mueller. Ely, le mari de Joan, avait été tué dans l’explosion d’une plateforme pétrolière l’année précédente. Joan, qui n’avait touché aucune indemnité de la compagnie, avait décidé, en attendant que l’affaire se règle, de créer une entreprise de garde d’enfants à domicile. Tous les matins, les parents venaient lui déposer leurs tout-petits. Elle en avait toujours quatre ou cinq sous sa responsabilité. Pendant l’année scolaire, quand Sheila était chez Hardware Depot, Kelly allait toujours chez Joan, de la fin des cours à notre retour. Sheila avait aidé Joan à mettre sur pied une comptabilité basique. Joan adorait les gamins, mais elle était incapable d’additionner deux et deux.
— Je sais bien que tu gagnes des sous, Sheila. Hardware Depot, Joan… Et chaque dollar compte, crois-moi !
— Oh, ce n’est pas ça qui va mettre du beurre dans les épinards, a-t-elle répondu, énigmatique. Je te parle de rentrées un peu plus substantielles.
J’ai haussé les sourcils. Puis un vague malaise m’a envahi.
— Ne me dis pas que tu as accepté de l’argent de Fiona !
Fiona, c’était la mère de Sheila.
— Tu sais ce que j’en pense…
— Bon Dieu, Glen, a-t-elle dit, visiblement blessée. Tu sais très bien que jamais je ne…
— Naturellement. Mais franchement, entre ça et revendre de la drogue, je crois que je préfère encore les substances illicites.
Elle a cligné des paupières et rejeté les couvertures d’un geste brusque. Puis elle est allée s’enfermer dans la salle de bains.
— Allez, Sheila, ne te fâche pas ! l’ai-je suppliée.

  Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 27/12

 50__tats
39/50 : 
Connecticut

  Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Noire

 

13 février 2013

Zéro pointé : Quand les profs se lâchent – François Langrand

En librairie à partir du 13 février 2013

Lu en partenariat avec J'ai Lu

z_ro_point_ J'ai Lu - février 2013 - 140 pages

Présentation :
Les perles d’élèves, on connaît, mais les perles de profs, beaucoup moins ! Ce recueil 100% inédit comble ce manque en proposant plus de 300 commentaires de profs surprenants et souvent hilarants qui viennent ponctuer des réponses d’élèves qui ne le sont pas moins…Un best of à l’encre rouge des réactions à chaud de prof exaspérés ou désabusés. Attention, cinglant !  

Auteur : François Langrand

Mon avis : (lu en février 2013)
J'ai Lu m'a proposé de découvrir les trois premiers titres de sa nouvelle Collection Humour. Celui qui dès le titre m'a le plus attiré est Zéro pointé et sa lecture ne m'a aucunement déçue !
Dès réception du livre, je l'ai ouvert et je me suis mise à rire et je me suis mise à tourner les pages et j'ai continué à rire... Comme l'explique la présentation, il y a non seulement la perle d'un élève mais également la correction du professeur qui, comme le dit le sous-titre, se lâche...
C'est assez jubilatoire... Il y a même 2 ou 3 exemples où c'est le commentaire du professeur qui est ridicule ! (grosse faute d'orthographe...). Ce sont des extraits de copies de mathématiques, de français, d'anglais, de géographie, d'histoire, de physique, de SVT, de philosophie... des petites classes jusqu'à la Terminale !
Le livre est passé dans les mains de toute la famille et adultes ou adolescents se sont vraiment beaucoup amusés...

Pour en voir plus : www.copie-double.com 

Merci à Silvana et les éditions J'ai Lu pour m'avoir permis de découvrir ce livre vraiment amusant.

 

Extraits : 

perle3 perle4
  mon préféré !                                                            .

perle2 

perle1

 

 Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Gros mot"

 

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