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A propos de livres...
guerre
6 avril 2013

Chambre avec vue sur la guerre – Edith Bouvier

chambre_avec_vue_sur_la_guerre Flammarion - octobre 2012 - 272 pages

Quatrième de couverture :
« Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Nous avons tellement fumé que la pièce est nimbée d'un voile de nicotine. Dehors, la lumière du jour pointe à peine et déjà le bruit sourd et grave des obus s'abattant sur la ville reprend. Un premier impact. Je sens le sol bouger, doucement. Un léger tremblement. Celui-là a dû tomber plus loin. » Février 2012. La journaliste Edith Bouvier lance un appel au secours. 
Gravement blessée à la jambe dans les bombardements qui ont tué les reporters Marie Colvin et Rémi Ochlik au cour de la ville assiégée de Homs, en Syrie, la jeune femme a besoin de soins de toute urgence. Avec plusieurs confrères, elle est recueillie par des insurgés syriens au sein d'un dispensaire de fortune du quartier de Baba Amr. Pris au piège, ils tentent le tout pour le tout pour s'échapper en pleine nuit. Ce livre retrace un parcours hors du commun, dix jours entre la vie et la mort.

Auteur : Édith Bouvier est journaliste, elle a 32 ans. Passionnée par le monde arabe, elle explore les points chauds de la planète.

Mon avis : (lu en mars 2013)
Vous avez sans doute tous vue à la télé la vidéo d’Édith Bouvier allongée, blessée, qui tentait de rassurer, sa famille et ses amis. C'est le photographe William Daniels qui commente la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent en compagnie de Paul Conroy du Sunday Times Magazine, également blessé, et de Javier Espinosa d’El Mundo.

Dans ce livre, Édith nous fait le récit des dix jours qu'elle a vécu en Syrie en février 2012 après le bombardement sur Homs qui a tué les reporters Marie Colvin et Rémi Ochlik et qui l'a gravement blessée à la jambe. Le lecteur découvre de l'intérieur le métier difficile de reporter de guerre et comprend un peu mieux la guerre en Syrie. 
Un témoignage très fort où l'on peut d'être qu'admiratif pour Édith très courageuse et battante malgré sa grave blessure et surtout pour tous les syriens anonymes qui feront tout leur possible même dans des conditions extrêmes pour protéger les journalistes et arriver à les faire sortir du pays.
A la fin du livre, il y a une longue liste de tous les morts syriens tuées à Homs entre le 22 février et le 2 mars, le temps du « séjour » d’Édith c'est très émouvant.
Aujourd’hui, Édith et William témoignent, pour que nous oublions pas tous ces syriens qui continuent de souffrir dans cette horrible guerre. C'est vrai que la communauté internationale est plutôt muette sur le sujet... A découvrir !

Extrait : (début du livre)
Personne ne m’a mis un fusil sur la tempe pour me forcer à partir en Syrie. Personne ne m’a offert des valises de billets. C’est un choix réfléchi, mûri longuement. Rien de fou là-dedans, rien d’insensé. Quand je suis partie en Turquie en décembre dernier, j’étais terrorisée. Au bout de quelques minutes, dans le véhicule qui me rapprochait de la frontière syrienne, le passeur m’a serré le bras en me regardant fixement. « Tu peux faire marche arrière si tu préfères. Il n’y a pas de honte à avoir. » J’ai souri et malgré la boule qui me bouffait l’estomac, je suis restée. Parce que c’était ma place, je n’avais envie d’être nulle part ailleurs.
Écrire ce livre est une épreuve. Mais je sais que je dois en passer par là, comme je sais que je repartirai. Parce que c’est mon métier, la seule chose que je sache faire. Parler, raconter, témoigner pour ne jamais entendre dire on ne savait pas. Pour ne pas oublier ces femmes, ces enfants et ces hommes, jeunes, vieux, rebelles, courageux. Cette humanité méprisée et sacrifiée. Ces inconnus qui nous ont tendu la main, hébergés au péril de leurs vies, souri, expliqué leur histoire, d’où ils venaient et pourquoi ils luttaient. Ces hommes et femmes, souvent pauvres, qui ne se battent pas pour l’argent et le pouvoir mais pour la liberté. Cet espoir indestructible, au milieu du chaos, en un avenir meilleur. Cette certitude inébranlable dans la justesse de leur combat. Que rien ne pourra les arrêter, que là où ils tomberont, d’autres se lèveront à leur place.
Écrire ce livre est un besoin. Alors que je m’installe devant mon ordinateur, que je me concentre pour me remémorer tous les détails de cette aventure, certains visages, certaines couleurs s’estompent. Ma mémoire s’efface petit à petit. Certains événements se mélangent, se confondent. Je vois William à mes côtés, mais autour, une ombre noire se forme, les contours des personnes se dissipent. Déjà, Latifa1 disparaît. Ses boucles brunes, ses robes longues et ses jolis yeux tristes. Alors, il me faut les raconter pour ne jamais les perdre. Mettre sur papier une bonne fois pour toutes ces dix jours et avancer. Depuis le retour en France, je n’ai pas fait de cauchemars, ni développé d’angoisses particulières, mais il me faut maintenant passer à autre chose. Laisser cette histoire derrière moi pour pouvoir repartir. Une fois guérie, préparer mon sac et prendre un avion. Écrire de nouveaux reportages, rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à leur contact, reprendre ma vie.
Écrire ce livre est une douleur. C’est revoir, au fil des pages, le sourire de Rémi. Rémi ne feignait pas d’ignorer le danger, au contraire. Il s’était déjà rendu sur de nombreux terrains de guerre, il en connaissait les risques. Mais il n’a pas hésité une seconde, parce qu’il savait, au fond de lui, que c’était là-bas, au milieu d’un quartier assiégé, sous les bombes syriennes, qu’étaient le cœur et le sens de son travail de photoreporter. C’est l’histoire des Syriens, hommes, femmes et enfants qui résistaient au prix de leur vie qu’il venait raconter. Il savait que sa place était là, nulle part ailleurs.
De là-bas, Rémi ne reviendra pas.
Et pour lui, pour ceux qu’il allait rencontrer, nous continuerons. Je continuerai.

  1. Pour des raisons de sécurité, certains prénoms ont été modifiés.

 Challenge 6% Littéraire 2012
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42/42

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3 avril 2013

L'envolée sauvage : La Dame blanche – Galandon et Monin

envoleesauvage01_ Bamboo – septembre 2006 – 48 pages

Quatrième de couverture :
France, 1941. Jeune orphelin fasciné par les oiseaux, Simon vit dons sa campagne, loin de la tourmente. Pourtant, l'antisémitisme s'insinue progressivement jusque dans son quotidien pour lui rappeler qu'il est juif. Confronté â la bêtise humaine, Simon va devoir fuir. Pourtant, où qu'il se trouve, la Dame Blanche apparaît : prédateur de mauvais augure ou ange gardien nocturne ? Sa fuite l'emmènera jusque dans les montagnes où il pensera trouver un nouveau temps de paix. Mais la gangrène se propage rendant toujours plus provisoires les moments de répit...

Auteurs : Laurent GALANDON, scénariste. Habite en Ardèche. Après des études en photographie, il exerce ce métier pendant quelques années avant de diriger un cinéma d'Art et d'essai. Les rencontres avec des cinéastes, des réalisateurs ou des comédiens attisent son envie d'écrire. En 2002, il quitte l'Ile de France pour la Drôme/Ardèche. Il participe pendant quelques mois à l'AtelierBD.com avant de présenter ses premières histoires aux éditeurs. Bamboo l'accueille dans son giron avec L'Envolée sauvage et provoque la rencontre avec Arno Monin. D'autres projets sont nés chez Bamboo, dont Gemelos, dans la collection Grand Angle (sortie du tome 2 en janvier 2008).

Arno MONIN, dessinateur. Habite à Nantes. Après avoir passé un bac littéraire puis une année à la fac en histoire de l'art, Arno Monin intègre une école d'arts appliqués qui proposait la formation dessin animation bande dessinée. En cours de formation, un projet bd commence à le démanger. Il s'y consacre alors à plein temps afin de le présenter à des éditeurs, jusqu'à la bonne rencontre avec Bamboo Édition... L'Envolée sauvage est son premier album.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Simon est un orphelin juif qui est réfugié dans un petit village, c'est l'un des protégés du curé, le Père Magloire, il s'en occupe avec l'aide de la vieille Marinette. Dénoncé comme juif par ses camarades de classe, il est obligé de fuir. Simon aime beaucoup la nature et en particuliers les oiseaux, il aime les observer et les protéger. Cette passion lui permet de s'évader et de supporter cette époque si difficile. 
Cette bande dessinée m'a fait penser au livre « Un sac de billes » de Joseph Joffo puisque nous suivons à travers le regard d'un enfant juif sa fuite à travers la campagne, la ville, la montagne... Il rencontre des hommes et des femmes qui vont l'aider ou le dénoncer... Cette histoire est attachante et pleine de poésie.

 Extrait :

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 Challenge Petit BAC 2013
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"Aliment/Boisson"

 Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Vert

 

7 février 2013

Le terroriste noir – Tierno Monénembo

le_terrorisme_noir Seuil – août 2012 – 224 pages

Quatrième de couverture :
Tout commence en lisière de la forêt des Vosges, un jour de 1940, quand un père et son fils partis cueillir des champignons tombent par hasard sur un « pauvre nègre » endormi au pied des arbres. Conduit au village, ce jeune Guinéen adopté en France à l’âge de 13 ans, à la fois austère et charmeur, y fera sensation. Il saura enflammer les cœurs, s’attirer des protections. Mais ce n’est qu’un début : en 1942, il entre en contact avec la Résistance et crée un des premiers maquis de la région. Lancés sur ses traces, les Allemands l’appelleront « le terroriste noir ». Qui a trahi Addi Bâ ? Une de ses nombreuses amantes ? Un collabo professionnel ? Ou tout simplement la rivalité opposant deux familles aux haines séculaires ? À travers cette figure fascinante, c’est tout un pan méconnu de notre histoire qui défile : ceux que l’on appelait les tirailleurs sénégalais. C’est aussi la vie quotidienne de la population des Vosges, évoquée par Tierno Monénembo avec une verve irrésistible ? comme s’il s’agissait d’un village africain.

Auteur : Né en Guinée en 1947, Tierno Monénembo a reçu le prix Renaudot pour son dernier roman, Le Roi de Kahel (2008). Son oeuvre, comprenant une dizaine d’ouvrages principalement ancrés dans l’histoire du pays peul, est une des plus importantes de la littérature africaine d’aujourd’hui.

Mon avis : (lu en février 2013)
C’est la quatrième de couverture qui m’a donné envie de découvrir ce livre. 
Ce livre est une fiction imaginée autour de l'histoire vraie d'Addi Bâ, un jeune Guinéen né vers 1916. Adopté par un Blanc, il arrive en France à l'âge de 13 ans, pendant la Seconde Guerre, il devient soldat et est affecté dans le 12e régiment des tirailleurs sénégalais. Il est capturé après la bataille de la Meuse, il réussi à s'évader et se réfugie dans les forêts, il sera recueilli par le maire et le village de Romaincourt. En 1942, il entre en contact avec la Résistance et crée le premier maquis des Vosges.« Le terroriste noir » est le surnom que lui donneront les Allemands.  
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre car l'auteur alterne entre le passé et le présent dans sa narration. J'ai eu par moment du mal à me situer, dès le début j'ai mis du temps à comprendre qui était le narrateur puis le mélange passé et présent m'a embrouillé.
J'ai trouvé ce livre très intéressant du point vu historique. Les résistants de couleur ont longtemps été oubliés, pour preuve, Addis Bâ n'a reçu la médaille de la Résistance qu'en 2003 soit soixante après sa mort...

Extrait : (début du livre)
Vous a-t-on dit qu’avant son arrivée à Romaincourt, personne n’avait jamais vu de nègre, à part le colonel qui

savait tout du cœur de l’Afrique et du ventre de l’Orient ? Non, vraiment ? Vous avez tout de même entendu parler du bastringue que cela faisait en ces années-là à cause des Boches, des Ritals, des Bolcheviques, des Ingliches, des Yankees, et de tas d’autres gens qui, tous, en voulaient à la France, et avaient décidé, allez savoir pourquoi, de mettre l’univers sens dessus dessous rien que pour l’emmerder ? Le fatras, Monsieur, le grand caillon, comme cela se dit chez nous ! Des morceaux de Lorraine en Prusse, la Lettonie accolée au Siam, des éclats de Tchécoslovaquie partout, des Kanaks sur la banquise, des Lapons près de l’Équateur, et lui, ici, dans ce trou perdu des Vosges, dont il n’entendit prononcer le nom que plusieurs mois après qu’on l’eut découvert gisant, à demi-mort, à l’orée du bois de Chenois.
C’était la grande guerre, Monsieur, la chale avvaire, comme l’appelait mâmiche Léontine qui en soixante ans chez les Lorrains n’avait rien concédé de son accent du Sundgau. Vous ne pouvez pas l’ignorer, personne ne peut ignorer cette période-là, même chez vous sur les bords du Limpopo.

Ce sont les Valdenaire qui le virent pour la première fois. Le père et le fils, Monsieur, à la saison des colchiques ! Ils allaient aux jaunottes et puis le fils, surpris, poussa le cri de sa vie en entendant un bruit de bête que l’on égorge. Il ferma les yeux et pointa du doigt une masse sombre et inquiétante affalée dans un fourré d’alisiers, là où la terre semblait moins boueuse. Le père, accouru, sursauta, transpira à grosses gouttes, puis reprit très vite sa dignité :
– Mais voyons, Étienne, ce n’est là qu’un pauvre nègre.
– Un espion des Allemands, alors !
– Ils n’ont plus de nègres, les Allemands, et c’est bien
pour cela qu’il y a la guerre… Venez, fils !
– Mais, père…
– Taisez-vous, Étienne !
Les Allemands venaient de bombarder Épinal, et moi, Germaine Tergoresse, j’ignorais encore tout de votre oncle. J’ignorais qu’il s’appelait Addi Bâ et qu’il venait de s’évader d’une garnison de Neufchâteau. Surtout, j’étais loin de me douter que quelques mois plus tard, il viendrait habiter cette maison que vous voyez là, juste de l’autre côté de la rue, bouleverser la vie de ma famille et marquer pour de bon l’histoire de ce village.

Cette insolite rencontre avec les Valdenaire fut le début de tout. Je ne fus pas témoin de cette scène mais je sais que
l’on était fin septembre, un automne triste où les bombes volaient en éclats sous les pattes des daims, où les chiensloups venaient gémir jusqu’aux portes des maisons. Sonnez à n’importe quelle porte et l’on vous décrira mieux que si Renoir en avait fait un film sa petite taille, son teint de ricin, son nez de gamin, ses yeux de chat, ses habits de tirailleur, tachés de sueur et de boue, le buisson d’alisiers sous lequel il gisait, l’odeur de la tourbe, et le bruit des sangliers sous les châtaigniers.

 Challenge Petit BAC 2013
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5ème session : couleur

 



 

10 octobre 2012

La Guerre d'Alan - Emmanuel Guibert

la_guerre_d_Alan L'Association - juin 2012 - 298 pages

Quatrième de couverture :
Lorsque Emmanuel Guibert rencontre Alan I. Cope sur les plages de l'île de Ré, il ne se doute pas qu’il consacrera douze ans de sa vie à cet homme extraordinaire et humble, qui, comme nombre de jeunes américains de son époque, fut enrôlé dans l'armée et traversa l'Europe pour y faire la guerre. Emmanuel Guibert a patiemment enregistré Alan lui racontant son périple, la vie de soldat et les à-côtés de la guerre, loin de la violence des combats. On le suit au gré de ses voyages en France et en Allemagne, de ses rencontres, amicales et littéraires qui auront une influence déterminante sur sa vie d'adulte.

Auteur : Emmanuel Guibert est un dessinateur et scénariste de bande dessinée, né en 1964 à Paris.  

Mon avis : (lu en octobre 2012)
Dans la préface de cette Bande Dessinée, Emmanuel Guibert raconte le hasard de sa rencontre avec Alan Cope sur l'Ile de Ré, ce dernier a 69 ans et une amitié se noue entre eux.

Ce livre nous raconte la vie d'un jeune GI qui a été appelé à 18 ans par l'Armée Américaine, qui est venu en Europe pour faire la guerre et libérer la France. C'est un anonyme parmi les anonymes, et nous suivons son quotidien. Cela commence par l'entraînement aux États-Unis, puis son arrivée en Europe le jour de son vingtième anniversaire jusqu'à l'après-guerre. Alan traversera la France, l'Allemagne et ira jusqu'en Tchécoslovaquie.
Loin des récits habituels d'une guerre héroïque, ce témoignage nous montre la guerre sous un angle différent. Un quotidien détaillé, proche de la réalité. Les absurdités de la guerre côtoient les belles rencontres. Un voyage dans le temps, riche et émouvant en noir et blanc.

Autres avis : Mimipinson, Mo

Extrait : 

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 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Prénom"

28 septembre 2012

Le Journal d'Anne Frank

le_journal_d_Anne_Frank_1958 le_journal_d_Anne_Frank_CalmanL_vy_1959 journal_anne_frank_LdP_1969 Anne_Frank_FL_71 le_journal_d_Anne_Frank_LdP_79 le_journal_d_Anne_Frank_Gallimard_jeunesse le_journal_d_Anne_Frank_Presse_Pocket_1986 le_journal_d_Anne_Frank_Presse_Pocket Anne_Frank_LdP_xx Anne_Frank_LdP_1991 le_journal_d_Anne_Frank_LdP_91 Anne_Frank_Calman_2002 Anne_Frank_LdP_2008

Calmann-Lévy - janvier 1958 – 308 pages

Calmann-Lévy - janvier 1959 – 345 pages

Livre de Poche – 1969 – 275 pages

France-Loisirs – octobre 1977 – 320 pages

Livre de Poche - janvier 1979 - 317 pages

Gallimard jeunesse – décembre 1984 -

Presse Pocket – 1986 – 284 pages

Livre de Poche – 1991 – 274 pages

Calmann Lévy – mars 2002 – 280 pages

Livre de Poche – novembre 2008 – 352 pages

traduit du néerlandais

Titre original : Het Achterhuis. Dagboekbrieven 14 Juni 1942-1 Augustus 1944, 1947

Quatrième de couverture : 
C'est d'abord pour elle seule qu'Anne Franck entreprend l'écriture de son journal le 12 juin 1942. Mais au printemps 1944, le gouvernement néerlandais décide de rassembler, dès la fin de la guerre, tout écrit relatant les souffrances du peuple occupé. Du haut de ses treize ans, Anne Franck s'adresse alors à la postérité. Au fil d'un récit alerte et chaleureux, elle décrit à sa "chère Kitty" imaginaire sa pénible vie clandestine. Car Anne et les siens vivent cachés dans "l'annexe" des bureaux paternels. L'occasion pour la jeune fille d'observer et de consigner dans son précieux cahier les comportements de chacun, d'analyser avec une maturité étonnante les tensions psychologiques dont vibre le quotidien. Elle y confie aussi sa peur, ses rêves et ses ambitions, ainsi que ses premières amours et ses réflexions sur la religion.

Ce Journal demeure l'un des témoignages les plus émouvants sur la Seconde Guerre mondiale. La mort d'Anne Franck en déportation nous laisse au coeur une plaie vive : le souvenir, rendu plus présent et plus insupportable encore, par cette lecture, du génocide des Juifs.

Auteur : Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans «l’Annexe» de l’immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi. 

Mon avis : (relu en septembre 2012)
Après mon week-end à Amsterdam cet été et la visite de la Maison d’Anne Frank, je voulais absolument relire son Journal que j’avais déjà lu adolescente.

C'est un formidable témoignage d'une époque, d'une histoire. Anne commence ce journal à treize ans, seulement quelques jours avant que sa famille parte se cacher dans l'Annexe. Le journal d'Anne s'achève lorsqu'elle a quinze ans et presque deux mois, la cachette a été découverte et les clandestins arrêtés.
Anne raconte son quotidien et celui des clandestins à travers des lettres qu'elle adresse à Kitty une amie imaginaire. Elle confie à son journal ses colères, ses conflits avec sa mère, ses espoirs, ses sentiments. Elle décrit avec beaucoup de détails l’organisation de la vie à l’Annexe, les contraintes, les occupations de chacun, les nouvelles qu’ils ont de l’extérieur grâce à la radio et surtout aux quelques employés des entreprises d’Otto Frank qui aident les clandestins. Miep, Bep, Jan, Kleiman et Kluger s’occupent de leur approvisionnement et leur remontent le moral. Ils ont été indispensables à la réussite de cette clandestinité. Malgré ces conditions particulières, Anne confit également à son journal les questions qu’une jeune fille de son âge se pose sur les transformations de son corps, sur ses sentiments, sur ses projets d’avenir…

Je gardais de ce livre un souvenir émouvant et fort, avec cette relecture j’ai redécouvert la richesse de ce journal. Anne a une maturité étonnante et un vrai talent d’écrivain, elle sait observer et raconter. Au fil des pages, j’ai vu l’évolution de cette enfant pleine de vie qui devient  une adolescente qui aspire à évoluer. Les lettres sont parfois drôles, féroces, très intimes ou très tristes, Anne est  bouleversante de vérité et d’humanité.
A lire ou à relire ! Et à faire partager pour ne pas oublier !

La visite de la Maison d’Anne Frank : C’est « un musée avec une histoire », vous imaginez bien que c’est terriblement émouvant et tout au long du musée, les lieux sont décrits à l’aide de citations du Journal d'Anne Frank. La visite commence dans la maison principale où se trouvaient les bureaux d'Otto Frank et de ses employés. Les visiteurs découvrent peu à peu l'ambiance et le contexte historique de l’époque.
Au milieu de la visite, le visiteur découvre les pièces de la cachette dans l'Annexe, elles  ont été conservées dans leur état originel, mais vides étant donné que tout fut enlevé après l'arrestation des 8 clandestins. Il reste cependant sur le mur de la chambre d’Anne les photos de magazine qu’elle y a collé au début du séjour dans l’Annexe, une petite carte piquée d’aiguilles montrant l’avancée américaine après le débarquement de juin 1944…
Puis la visite se poursuit avec une exposition sur les déportations et les camps et une exposition entièrement consacrée au Journal d’Anne Frank.

Je vous invite également à parcourir le site de la Maison d’Anne Frank, il est très complet et très intéressant.

Article chez Valérie sur l'adaptation du Journal d'Anne Frank au Théâtre Rive Gauche

Extrait : (début du livre)

12 JUIN 1942:

Je vais pouvoir, j'espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n'ai encore pu le faire à personne, et j'espère que tu me seras d'un grand soutien.

(ajout du 28 SEPTEMBRE 1942)

Jusqu'à maintenant, j'ai trouvé en toi un grand soutien, comme auprès de Kitty à qui j'écris régulièrement, j'aime beaucoup mieux cette façon d'écrire dans mon journal et maintenant j'ai vraiment du mal à attendre le moment de te retrouver pour écrire. Oh, comme je suis contente de t'avoir emporté.

DIMANCHE 14 JUIN 1942

Je vais commencer au moment où je t'ai reçu, c'est-à- dire quand je t'ai vu sur la table de mes cadeaux d'anniversaire (car j'étais là quand on t'a acheté, mais ça ne compte pas). 
Vendredi 12 juin, j'étais déjà réveillée à six heures, et c'est bien compréhensible puisque c'était mon anniversaire. 
Mais à six heures, je n'avais pas le droit de me lever, alors j'ai dû contenir ma curiosité jusqu'à sept heures moins le quart. Là je n'y tenais plus, je suis allée dans la salle à manger, où Moortje (le chat) m'a souhaité la bien venue en me donnant des petits coups de tête. Un peu après sept heures, je suis allée voir Papa et Maman et ensuite je suis venue au salon pour déballer mes cadeaux, c'est toi que j'ai vu en premier, peut-être un de mes plus beaux cadeaux. Et puis un bouquet de roses, deux branches de pivoines, et une petite plante. Papa et Maman m'ont donné un chemisier bleu, un jeu de société, une bouteille de jus de raisin, qui, à mon idée, a un petit goût de vin (on fait le vin avec du raisin), puis un puzzle, un petit pot de pommade ; un billet de deux florins et demi et un bon pour deux livres, un livre, la Camera obscura, mais Margot l'a déjà, alors je l'ai échangé ; un plat de petits gâteaux faits maison (par moi bien sûr, car faire des petits gâteaux, c'est mon fort en ce moment), beaucoup de bonbons, et une tarte aux fraises faite par Maman, une lettre de mamie, juste à temps, mais évidemment c'est un hasard. 
Ensuite Hanneli est venue me chercher et nous sommes parties à l'école. Pendant la récréation, j'ai offert des galettes au beurre aux professeurs et aux élèves ; et puis il a fallu retourner au travail. 
Puis je suis rentrée à cinq heures car j'étais allée au cours de gymnastique (même si je n'en ai pas le droit parce que mes bras et mes jambes se déboîtent) et pour mon anniversaire j'ai choisi qu'on joue tous au volley. Quand je suis arrivée à la maison, Sanne Ledermann était déjà là et j'avais ramené IIse Wagner, Hanneli Goslar et Jacqueline Van Maarsen, parce qu'elles sont dans ma classe. Avant, Hanneli et Sanne étaient mes deux meilleures amies, et quand on nous voyait ensemble on disait toujours voilà Anne, Hanne et Sanne. Je n'ai connu Jacqueline Van Maarsen qu'au lycée juif et maintenant elle est ma meilleure amie. Ilse est la meilleure amie de Hanneli, et Sanne est à une autre école, où elle a ses amies. 

 

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Personne Célèbre"

Challenge le nez dans les livres

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La reine des lectrices : 11/6

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4 mars 2012

La résistance française à Buchenwald - Olivier Lalieu

Lu dans le cadre du partenariat Logo_News_Book et des éditions Tallendier

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Editions Tallandier – mars 2005 – 

Editions Tallandier – janvier 2012 – 441 pages

Préface de Jorge Semprun

Quatrième de couverture :
Depuis la Libération, le camp de Buchenwald, symbole de la résistance des déportés dans le système concentrationnaire nazi, est au cœur de polémiques acharnées : quel est le rôle respectif des droits communs et des politiques dans le contrôle de l’administration intérieure du camp ? Et chez ces derniers, quelles sont les conséquences des rivalités entre gaullistes et communistes ? Qu’impliquent les rapports de force permanents entre les différentes communautés nationales ? Et dans quelles circonstances le camp est-il libéré, le 11 avril 1945 ? 


Au-delà des passions et des conflits, à partir d’archives et de témoignages inédits et avec le recul serein de l’historien, Olivier Lalieu révèle la véritable histoire de la résistance des déportés français alors que chaque action avait le poids d’une vie.

Auteur : Olivier Lalieu, historien au Mémorial de la Shoah à Paris, est également l’auteur de La Déportation fragmentée. Les anciens déportés parlent de politique (Boutique de l’histoire, 1994) et de nombreux articles ou communications sur la mémoire de la déportation. Jorge Semprun,ancien déporté à Buchenwald, a rédigé la préface de ce livre.

Mon avis : (lu en mars 2012)
J'ai accepté ce partenariat avec Newbook car depuis toujours je me suis intéressée aux témoignages des personnes ayant vécu durant la Seconde Guerre Mondiale. 

Ce livre est est le résultat d'un gros travail d'historien très bien documenté, rassemblant une documentation riche et variée avec des archives officielles ou privées, de nombreux témoignages sur la vie du camp du Buchenwald et en particulier sur la Résistance française. Avec un regard objectif de l'historien, Olivier Lalieu nous décrit avec une grande précision l'histoire de la résistance clandestine à Buchenwald.
Le camp de concentration de Buchenwald « Forêt de hêtres » a été créé en 1937 par le régime hitlérien sur la colline d'Ettersberg près de Weimar, en Allemagne. Les nazis y envoyaient des opposants politiques et religieux allemands comme les sociaux-démocrates, les communistes, les syndicalistes, les libéraux, les démocrates, les pacifistes, les religieux catholiques et protestants (ils portent l'insigne du triangle rouge). Au début, les petits chefs du camp étaient constitués de criminels de « Droit Commun » (les triangles verts), une idée des nazis pour mater . Lorsque la plupart des Français arrivent à Buchenwald en 1943 et 1944, les détenus « Politiques », ont réussi à s’imposer sur les détenus « Droit Commun » pour les postes stratégiques du camp. La Résistance française à Buchenwald va se développer grâce à la rencontre deux hommes aux parcours différents mais dont les personnalités affirmées et leurs engagements vont réussir à créer un collectif français CIF (Comité des intérêts français) et cela permet à la communauté française de se faire mieux respecter. La Résistance dans un camp comme Buchenwald est multiple. C'est avant tout avoir le sens collectif. C'est refuser la brutalité envers les autres détenus. C'est entretenir le moral des déportés en organisant des « loisirs » (dessins, musique, théâtre, conférences...) pour oublier la triste réalité du froid, de la misère, des coups, de la mort. C'est avoir des gestes de solidarité, alimentaire ou vestimentaire, C'est entretenir le moral des déportés en organisant des « loisirs » (dessins, musique, théâtre, conférences...) pour oublier la triste réalité du froid, de la misère, des coups, de la mort. C'est aussi faire du sabotage en particulier dans les usines d'armement qui utilisaient comme main-d’œuvre les déportés. Mais c'est aussi participer à « la dramatique question des « Transports » », c'est à dire établir des listes d'affectations à certains kommandos ou de départ vers d'autres camps.

Ce livre très complet m'a beaucoup intéressée même si certains passages m'ont paru un peu long. J'y ai appris beaucoup de choses, le camp y est décrit avec beaucoup de précision, glossaires, carte, plans, annexes, bibliographies et index enrichissent également ce cours d'histoire.

Un grand merci à News Book et aux éditions Tallendier pour m'avoir permis de découvrir ce livre.


Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Géographie"

10 juin 2011

Les enfants de la liberté – Marc Levy

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Robert Laffont – mai 2007 – 433 pages

Pocket – juin 2008 – 375 pages

Pocket – décembre 2009 – 367 pages

Quatrième de couverture :
Jeannot, Tu leur diras de raconter notre histoire dans leur monde libre. Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappe à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit. Dis-leur Jeanne, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains.

Auteur : Né en 1961 à Boulogne dans les Hauts-de-Seine, il quitte la France pour les États-Unis à 23 ans et fonde une société spécialisée dans l'image de synthèse. Il reste en Amérique du Nord, sa seconde patrie, pendant sept ans et revient à Paris avec le projet de créer un cabinet d'architecture avec deux de ses amis. Il en est directeur pendant près de dix ans. Aimant raconter des histoires, Marc Levy se met à l'écriture en amateur. Finalement, il décide d'envoyer son manuscrit à plusieurs éditeurs et ce sont les éditions Robert Laffont qui le contacteront. Son premier roman 'Et si c'était vrai ...' est très bien accueilli par le public et adapté au cinéma en 2005. Depuis, il se consacre à l'écriture et emmène le lecteur dans son univers où tout est possible. 'La Prochaine Fois' paraît en février 2005. En janvier 2006, les ventes de ses cinq livres, toutes éditions et langues confondues, ont dépassé les dix millions d'exemplaires. Ses romans, 'Mes amis, mes amours' et 'Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites' sont venus confirmer l'engouement pour cet auteur. Marc Levy vit à Londres.

Mon avis : (relu en mai 2011)
Les enfants de la liberté est le septième roman de Marc Levy, il est très différent des histoires habituelles de l'auteur.
Ce livre est un bel hommage aux étrangers qui se sont battus pour la France lors de la Seconde Guerre Mondiale. Marc Levy raconte ici l'histoire de son père et de son oncle, deux jeunes Juifs qui rentrent dans la Résistance, ils combattent, ils ont peur, ils tuent, des camarades se font tuer ou se font arrêter, ils passeront quelques temps dans la prison St Michel de Toulouse, puis se feront déporter après un périple long et pénible en train... Malgré les trahisons, les arrestations et la mort, l'espoir, le courage et la liberté sont toujours présents pour les faire avancer et espérer à un avenir meilleur.

Ce livre est bouleversant, car ses jeunes sont des enfants devenus trop vite adultes qui rêvaient de liberté ! Je n'oublierai pas Jacques, Boris, Rosine, Ernest, François, Marius, Enzo, Antoine, Charles, Claude, Alonso, Catherine, Sophie, Marc, Emile, Robert, Damira... des copains, espagnols, italiens, polonais, hongrois, roumains, les enfants de la liberté.

Extrait : (page 13)
« Ce 21 mars 1943, j'ai dix-huit ans, je suis monté dans le tramway et je pars vers une station qui ne figure sur aucun plan : je vais chercher le maquis.
Il y a dix minutes, je m'appelais encore Raymond, depuis que je suis descendu au terminus de la ligne 12, je m'appelle Jeannot. Jeannot sans nom. A ce moment encore doux de la journée, des tas de gens dans mon monde ne savent pas ce qui va leur arriver. Papa et maman ignorent que bientôt on va leur tatouer un numéro sur le bras, maman ne sait pas que sur un quai de gare, on va la séparer de cet homme qu'elle aime presque plus que nous.
Moi je ne sais pas non plus que dans dix ans, je reconnaitrai, dans un tas de paire de lunettes de près de cinq mètres de haut, au Mémorial d'Auschwitz, la monture que mon père avait rangée dans la poche haute de sa veste, la dernière fois que je l'ai vu au café des Tourneurs. Mon petit frère Claude ne sait pas que bientôt je passerai le chercher, et que s'il n'avait pas dit oui, si nous n'avions pas été deux à traverser ces années-là, aucun de nous n'aurait survécu. Mes sept camarades, Jacques, Boris, Rosine, Ernest, François, Marius, Enzo, ne savent pas qu'ils vont mourir en criant « Vive la France », et presque tous avec un accent étranger.
Je me doute bien que ma pensée est confuse, que les mots se bousculent dans ma tête, mais à partir de ce lundi midi et pendant deux ans, sans cesse mon coeur va battre dans ma poitrine au rythme que lui impose la peur ; j'ai eu peur pendant deux ans, je me réveille encore parfois la nuit avec cette foutue sensation. Mais tu dors à côté de moi mon amour, même si je ne le sais pas encore. Alors voilà un petit bout de l'histoire de Charles, Claude, Alonso, Catherine, Sophie, Rosine, Marc, Emile, Robert, mes copains, espagnols, italiens, polonais, hongrois, roumains, les enfants de la liberté.

Lu dans le cadre du Baby Challenge Contemporain 2011
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Baby Challenge - Contemporain Livraddict :
12/20 déjà lus  Médaille de bronze

 

12 avril 2011

Maria – Pierre Pelot

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maria Editions Héloïse d’Ormesson – janvier 2011 - 128 pages

Quatrième de couverture : 
Les Vosges, sous l’Occupation. Maria est institutrice. Un matin, les maquisards viennent la chercher devant sa classe. Jean, son mari, est collabo. Elle n’en savait rien. Pour avoir été la femme d’un traître, pour l’avoir aimé, Maria paiera. Marquée à vie par la cruauté de ceux que la France élève bientôt au rang de héros, elle ne révélera jamais le châtiment qui lui a été injustement infligé.
Soixante ans plus tard, un jeune homme arrive dans cette contrée, à la recherche d’une pensionnaire de la maison de retraite. Dans son périple l’accompagne la voix envoûtante d’une conteuse qui, sur les ondes de la radio locale, évoque l’histoire de ces terres où gèlent les eaux de la Moselle.
Avec Maria, Pierre Pelot revient à sa géographie intime, honorant, dans une langue percutante et sensible, une région rude et secrète.

Auteur : Né en 1945 à Saint-Maurice-sur-Moselle où il vit toujours, Pierre Pelot a signé plus d'une centaine de livres, du polar à la SF. Il est l'auteur notamment de L'Eté en pente douce, C'est ainsi que les hommes vivent (prix Erckmann-Chatrian), Méchamment dimanche (prix Marcel Pagnol), L'Ombre des voyageuses (prix Amerigo Vespucci) et La Montagne des boeufs sauvages.

 

Mon avis : (lu en avril 2011)
Après avoir vu la présentation de ce livre à la Grande Librairie, j'ai eu très envie de le découvrir.
« Méfiez-vous des apparences », c'est le sous-titre du livre, et il a son importance.
Tout commence de nos jours, sur une route, dans les Vosges, à la tombée de la nuit. Un jeune homme vient rendre visite à Maria, l'une des pensionnaires de la maison de retraite. Maria est également une conteuse, elle raconte chaque jour sur la radio associative locale l'Histoire des Vosges et des ses habitants depuis le Moyen-Age.
En parallèle, le lecteur découvre que Maria a été la victime d'un événement sous l'Occupation allemande en octobre 1944. Ces faits qui vont bouleverser sa vie à jamais.
Ce livre raconte l’histoire de Maria, une histoire émouvante, bouleversante, pleine d'humanité et qui va nous surprendre dans les toutes dernières pages par un rebondissement final inattendu.
Pierre Pelot a une très belle écriture et ses descriptions des Vosges sont pleine de poésie et d'amour pour sa terre et ses habitants.
Des longs passages racontant l'Histoire des Vosges entrecoupent l'histoire de Maria, j'avoue en avoir survolé certains passages car j'avais hâte de connaître la conclusion de cette courte histoire.
A découvrir !

Extrait : (début du livre)
Un peu de blanc dans beaucoup de pluie, la méchante neige s'était mise à tomber en même temps que la nuit, à la sortie de la ville illuminée.
Des nœuds de fatigue s'étaient serrés plus durs entre ses épaules, les ankyloses et les crampes dans ses cuisses et mollets. Il avait failli s'arrêter sur une aire de stationnement, puis dans un café en bord de rue du premier village traversé, après Remiremont, mais il avait résisté, se disant qu'il touchait au but, qu'il ne lui restait guère plus d'une vingtaine de kilomètres – une vingtaine de kilomètres, après plus de 700 -, et il avait pris la voie rapide au flanc de la vallée qui filait presque droit à l'écart des villages.
La neige pourrie s'était épaissie. Les flocons plaqués au pare-brise tenaient une seconde avant de fondre. Cette averse voltigeuse l'avait surpris. C'était peut-être un peu tôt dans la saison. Il y avait encore beaucoup de feuilles aux arbres, jaunes et flamboyantes, pareilles à des flammes durcies. La neige, en principe, tombait après la chute des feuilles, non ? Il l'avait toujours cru, en tout cas.
Mais en vérité il ne savait rien de l'hiver ici. Ni des températures de saison.

Il ne savait rien de la région. Ça ne lui était jamais vraiment venu à l'esprit qu'on pût y vivre. Son père qui en venait ne lui en avait jamais vraiment parlé. Ou alors si loin qu'il ne s'en souvenait plus, n'en gardait que des images brumeuses et vagues. Quelques clichés, bien sûr, à se mettre sous la dent, pas mieux. La ligne bleue des Vosges, les bûcherons vosgiens, la Bête des Vosges, l'affaire Grégory... Comme des sortes d'accrocs dans un paysage lisse de montagnes rondelettes couvertes de sapins.
Il les avait aperçues au loin, les montagnes, en cache dressé devant l'horizon, un peu avant que le ciel se change en encre boueuse et que la nuit mélangée à la fange céleste s'affale, écrabouille et noie tout cela dans la brume sale et la bouillasse de neige et de pluie.

 

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Prénom"

5 novembre 2010

L’insomnie des étoiles – Marc Dugain

l_insomnie_des__toiles Gallimard – août 2010 – 226 pages

Quatrième de couverture :
Automne 1945, alors que les Alliés se sont entendus pour occuper Berlin et le reste de l'Allemagne, une compagnie de militaires français emmenée par le capitaine Louyre investit le sud du pays. En approchant de la ville où ils doivent prendre leurs quartiers, une ferme isolée attire leur attention. Les soldats y font une double découverte : une adolescente hirsute qui vit là seule, comme une sauvage, et le corps calciné d'un homme. Incapable de fournir une explication sur les raisons de son abandon et la présence de ce cadavre, la jeune fille est mise aux arrêts. Contre l'avis de sa hiérarchie, le capitaine Louyre va s'acharner à connaître la vérité sur cette affaire, mineure au regard des désastres de la guerre, car il pressent qu'elle lui révélera un secret autrement plus capital.

Auteur : Né en 1957, après avoir vécu les sept premières années de sa vie au Sénégal, Marc Dugain revient en France avec ses parents. Il intègre quelque temps plus tard l'Institut d'études politiques de Grenoble, où il étudie les sciences politiques et la finance, avant de prendre la tête d'une compagnie d'aviation. Mais l'écriture l'a toujours démangé. Aussi, il se décide à prendre la plume, et signe 'La Chambre des officiers' en 1998. Ce premier roman reçoit près de vingt prix littéraires et est adapté au cinéma. Il sort ensuite 'Campagne anglaise', 'Heureux comme dieu en France', 'La Malédiction d'Edgar' et plus récemment 'Une exécution ordinaire' (2007), et se constitue peu à peu un lectorat fidèle. Friand d'horizons lointains, Marc Dugain vit au Maroc depuis 2001.

Mon avis : (lu en novembre 2010)
C'est le premier livre que je lisais de cet auteur. L'écriture est très belle. A travers ce roman, Marc Dugain évoque le nazisme. Le roman se déroule à l'automne 1945, au moment de la Capitulation. Nous sommes au sud de l'Allemagne, un lieu qui n'a pas été dévasté par les bombardements. Louyre, un capitaine français, astronome dans le civil, et ses hommes découvre une jeune fille de 15 ans affamée et seule dans une ferme abandonnée. Ils y trouvent également un corps calciné. Louyne va enquêter sur le passé de Maria Richter, la jeune fille et s'occuper d'elle et la protéger. Il est également intrigué par une maison de convalescence qui a été vidée de ses occupants pendant la guerre... Il pose des questions au maire de la ville et au curé, mais il n'obtient aucune réponse convaincante. Ce sont des lettres que Maria a reçu de son père et qu'elle n'a jamais pu lire faute de lunettes qui va lui donner des pistes pour comprendre le secret des lieux. Il va retrouver le docteur Halfinger, l'ancien directeur de la maison de convalescence, et lui faire subir un interrogatoire poussé, et lui faire avouer certaines horreurs du nazisme.

Ce livre nous fait ressentir une ambiance pesante et sombre, alors que la guerre est partout en Europe, Louyre a le sentiment d'avoir été oublié, il se sent désœuvré et il lui semble un devoir de comprendre qui est Marie et pourquoi était-elle seule dans cette ferme avec ce cadavre calciné. Les habitants de la ville sont silencieux. Ils cachent un terrible secret.
J'ai bien aimé cette histoire malgré la noirceur du sujet.

Extrait : (début du livre)
"Comment ai-je pu oublier, se dit Maria, c'est inadmissible. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même." Elle aurait voulu se gifler. Mais le froid s'en chargeait pour elle. Le début d'automne, timide et clément, s'était effacé pour laisser place à des journées glaciales. Il lui fallait déambuler dans les bois, courbée, le nez au ras du sol. A moins d'un mètre, elle n'y voyait pour ainsi dire que des ombres, des esquisses de formes surprenantes, parfois inquiétantes. Des visages se dessinaient dans la terre et leurs yeux immobiles et sévères se posaient sur elle avant de disparaître. Ces caricatures jonchaient le sol par centaines et, si son humeur l'y prédisposait, elle s'amusait à les effacer.

En cette fin d'automne, les couleurs s'étaient uniformisées, la nature se camou-flait. Il n'avait pas plu depuis deux jours, mais la terre suintait. Maria était aux aguets. Si les branches craquaient sous ses pieds, elle pouvait les ramasser. Celles qui se contentaient de grincer étaient encore trop vertes. Les dernières feuilles accrochées aux arbres tremblaient dans la brise. Rien ne cherchait plus à se distinguer, tout s'accordait à l'unisson dans un concert funè-bre et plat. Maria souffrait de toutes ses ex-trémités. Elle avait apprivoisé ces douleurs tenaces qui ne lui laissaient de répit que la nuit.

L'allée du bois conduisait à une plaine qui se confondait avec l'horizon. Elle fumait par endroits d'une brume légère et suspendue qui s'étirait parfois en d'étranges contorsions. Là où il y a encore quelques années on trouvait des cultures ordonnées, une steppe timide recouvrait ces longues étendues sans reliefs.

Chaque fois que Maria se penchait pour faire ses fagots, un filet au goût âcre, un mélange de sang et de salive lui coulait dans la bouche. Elle se relevait brusquement pour cracher. De temps en temps elle observait la lumière. A cette époque, le jour ne se levait jamais vraiment et se couchait avec la lenteur d'un grand malade.

L'adolescente parvint à ficeler une dizaine de fagots de bonne taille avant que la nuit ne lui impose cette oisiveté qu'elle redoutait au point de lui donner des palpitations. Avant que l'obscurité ne l'enferme tout à fait, elle allumait son feu dans un poêle en fonte né avec le siècle. Elle se blottissait près de cette forme qui prenait dans la pénombre des allures magistrales, imposant aux objets de la cuisine une autorité qui ne se desserrait qu'aux premières heures de la journée. Elle dormait dans un fauteuil à oreillettes où s'asseyait autrefois son arrière-grand-mère, une femme aux traits masculins. Sans ses cheveux gris ivoire tirés en chignon, rien ne la distinguait d'un homme, si ce n'est bien sûr sa robe noire épaisse qui traversait les saisons. De sa voix, Maria ne gardait aucun souvenir car la vieille femme prenait soin d'ordonner sans parler, d'un regard dur que percevaient même ceux qui lui tournaient le dos.

Maria dormait assise et se rapprochait du poêle pendant la nuit à mesure que la chaleur s'atténuait. Au petit matin, quand un premier rayon de lumière perçait le ciel, elle le ranimait avec deux grosses bûches qui se consumaient au cours de la matinée. Elle chassait les engourdissements en se rendant près des chevaux, deux grands oldenburgs efflanqués.

Livre 20/21 pour le Challenge du 3% littéraire 1pourcent2010

30 octobre 2010

Seul dans Berlin - Hans Fallada

Livre lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Folio

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Denoël – juin 2002 – 558 pages

Folio – janvier 2004 – 560 pages

traduit de l'allemand par A. Virelle et A. Vanevoorde

Quatrième de couverture :
Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quengel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité.

Auteur : Hans Fallada, pseudonyme de Rudolf Ditzen (1893-1947), exerça une multitude de métiers - gardien de nuit, exploitant agricole, agent de publicité - avant de devenir reporter puis romancier. Écrivain réaliste populaire, il dressa un tableau très fidèle de la société allemande entre les deux guerres, et termina en 1947 par Seul dans Berlin, son chef-d'œuvre.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat Livraddict et Folio. Le livre prévu (Les fantômes de Breslau) n'étant finalement pas disponible, Folio nous a proposé de choisir un titre de son catalogue. J'ai donc choisi Seul dans Berlin de Hans Fallada.

A travers une galerie de personnages, l'auteur dépeint la vie quotidienne des allemands à Berlin sous le régime nazi à partir de mai 1940. Dans un même immeuble modeste de la rue Jablonski, cohabitent, Madame Rosenthal, Otto et Anna Quangel, un couple tranquille, la famille Persick, Borkhausen et sa famille, le conseiller Fromm...
Madame Rosenthal est juive, son mari a été arrêté par la Gestapo et elle est persécutée par la famille Persick. Chez les Persick, le père a ses entrées au Parti, les deux fils aînés sont à la SS, le jeune fils, Baldur est le plus talentueux de la famille il va bientôt rentrer dans l'école des futurs cadres nazis. Borkhausen est un mouchard et un voleur. Après avoir appris la mort de leur fils lors de la Campagne de France, et pour donner un but à leur vie, les Quangel entrent en résistance, en écrivant des cartes postales appelant à la rébellion et en les déposant dans toute la ville de Berlin. Nous découvrons les différentes attitudes possible : la résistance, la lâcheté, le profiteur, la passivité, la collaboration, la délation... Toute la population allemande est sous l'emprise de la peur.

Ce livre est très intéressant pour connaître la réalité de la vie à Berlin pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il se lit lentement, le style est littéraire, les descriptions sont précises. L'auteur a construit son histoire en lui donnant un certain suspens : la Gestapo va-t-elle oui ou non découvrir qui est le mystérieux « Trouble-fête » ? et parfois des passages plutôt drôles : lorsque Borkhausen se fait avoir à ses propres entourloupes...
Merci à Livraddict et aux éditions Folio pour m'avoir permis de découvrir ce livre que j'ai beaucoup aimé.

Extrait : (page 34)
Involontairement, il prend les mains de Trudel dans les siennes, et il l’éloigne de l’affiche.
- Qu’y a-t-il donc ? demande-t-elle, toute surprise.
Mais elle suit le regard de Quangel et lit également le texte. Une exclamation, qui peut tout signifier, lui vient aux lèvres : protestation contre ce qu’elle vient de lire, désapprobation du geste de Quangel, ou indifférence. Elle remet son agenda en poche et dit ;
- Ce soir, c’est impossible, père. Mais je serai chez vous demain vers huit heures.
- Il faut que tu viennes ce soir, Trudel, répond Otto Quangel... Nous avons reçu des nouvelles
d’Otto...
Il voit que toute gaieté disparaît des yeux de la jeune fille.
- Otto est mort, Trudel !
Du fond du coeur de Trudel monte le même “Oh !” profond qu’il a eu lui aussi en apprenant la nouvelle. Un moment, elle arrête sur lui un regard brouillé de larmes. Ses lèvres tremblent. Puis elle tourne le visage vers le mur, contre lequel elle appuie le front. Elle pleure silencieusement.
Quangel voit bien le tremblement de ses épaules, mais il n’entend rien.
“Une fille courageuse ! se dit-il. Comme elle tenait à Otto !... À sa façon, il a été courageux, lui aussi.
Il n’a jamais rien eu de commun avec ces gredins. Il ne s’est jamais laissé monter la tête contre ses parents par la Jeunesse Hitlérienne. Il a toujours été contre les jeux de soldats et contre la guerre, cette maudite guerre !...”
Quangel est tout effrayé par ce qu’il vient de penser. Changerait-il donc, lui aussi ? Cela équivaut presque au “Toi et ton Hitler” d’Anna.
Et il s’aperçoit que Trudel a le front appuyé contre cette affiche dont il venait de l’éloigner. –Au dessus de sa tête se lit en caractère gras :
AU NOM DU PEUPLE ALLEMAND
Son front cache les noms des trois pendus...
Et voilà qu’il se dit qu’un jour on pourrait fort bien placarder une affiche du même genre avec les noms d’Anna, de Trudel, de lui-même... Il secoue la tête, fâché... N’est-il pas un simple travailleur manuel, qui ne demande que sa tranquillité et ne veut rien savoir de la politique ? Anna ne s’intéresse qu’à leur ménage. Et cette jolie fille de Trudel aura bientôt trouvé un nouveau fiancé...
Mais ce qu’il vient d’évoquer l’obsède :
“Notre nom affiché au mur ? pense-t-il, tout déconcerté. Et pourquoi pas ? Être pendu n’est pas plus terrible qu’être déchiqueté par un obus ou que mourir d’une appendicite... Tout ça n’a pas d’importance... Une seule chose est importante : combattre ce qui est avec Hitler... Tout à coup, je ne vois plus qu’oppression, haine, contrainte et souffrance !... Tant de souffrance !... “Quelques milliers”, a dit Borkhausen, ce mouchard et ce lâche... Si seulement il pouvait être du nombre !... Qu’un seul être souffre injustement, et que, pouvant y changer quelque chose, je ne le fasse pas, parce que je suis lâche et que j’aime trop ma tranquillité...”
Il n’ose pas aller plus avant dans ses pensées. Il a peur, réellement peur, qu’elles ne le poussent implacablement à changer sa vie, de fond en comble.

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