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A propos de livres...
guerre
18 décembre 2013

Mauvais Genre - Chloé Cruchaudet

2013-12-11_155651 Delcourt - septembre 2013 - 160 pages

Le Prix Landerneau de la Bande Dessinée 2013

Prix Coup de Cœur Quai des Bulles 2013

Quatrième de couverture : 
Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché dans une chambre d'hôtel. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité. Désormais il se fera appeler Suzanne. Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaître un destin hors norme.
Inspiré de faits réels, Mauvais Genre est l'étonnante histoire de Louise et de son mari travesti qui se sont aimés et déchirés dans le Paris des Années folles.

Auteur : Chloé Cruchaudet est née le 2 novembre 1976 à Lyon. Après l'école d'art appliqués Emile Cohl, Chloé entame des études aux Gobelins à Paris en section dessin-animé. Diplômée en 2000, elle collabore à plusieurs séries pour la télé comme « L'âne tro-tro », « Atomic Betty »,des courts métrages et différents pilotes. Parallèlement elle travaille pour l'édition jeunesse, la presse (chez Milan) et aussi pour des collectifs de bandes-dessinées (les fables de La Fontaine aux éditions Delcourt et un album sur Louise Attaque pour les éditions Petit à Petit).

Mon avis : (lu en décembre 2013)
Chloé Cruchaudé a réalisé cette bande dessinée à partir de l'essai La Garçonne et l'assassin des historiens Fabrice Virgili et Danièle Voldman. Il s'agit donc d'une histoire vraie, Paul et Louise s'aiment et se marient avant le début de la Première Guerre Mondiale. Paul part sur le front, mais très vite il ne supporte les atrocités de la vie dans les tranchés. Il tente de se mutiler la main, mais après quelques mois d'hôpital, il va être renvoyé en première ligne. Avec la complicité de Louise, il déserte et se cache dans une chambre d'hôtel. Très vite, il ne supporte plus l'enfermement et il a l'idée de se travestir en femme pour pouvoir vivre incognito sans risque d’être arrêté et condamné à mort. Ainsi Paul devient Suzanne, et il va travailler comme ouvrière dans un atelier de sous-vêtements féminins. Mais il finit par se lasser et découvre qu'il se passe de drôles de choses pendant la nuit dans le Bois. Très vite Suzanne devient une vedette du Bois et Louise, de plus en plus délaissée par son mari, s’inquiète car son mari se comporte de plus en plus comme Suzanne et de moins en moins comme Paul.  

Le dessin est assez sombre en noir et blanc avec quelques touches de couleurs ajoutées, essentiellement du rouge.
 
Ce roman graphique évoque des sujets graves comme l’horreur des tranchées, les traumatismes des soldats après la guerre, l’alcool, le sexe, la prostitution, les violences conjugales... Les propos sont dures, directes, les images sont crues, réalistes.
Une Bande Dessinée percutante à découvrir !

Autres avis : Mo, JérômeNoukette, Mango, Lasardine

Extrait : 

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 Challenge 4% Rentrée Littéraire 2013
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24/24

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4 décembre 2013

Dent d'ours - tome 1 : Max - Yann et Alain Henriet

dent-d-ours,-tome-1---max-4181372 Dupuis - mai 2013 - 56 pages

Présentation éditeur :
Quand Max est mis aux arrêts pour trahison, sa vie bascule. Pilote dans l'US Air Force, Max dit "le Polak" a émigré aux États-Unis pour fuir la persécution nazie en Europe. Né en Haute-Silésie, de famille juive polonaise, Max s'est engagé dans l'armée américaine, où il sert sur une base aérienne du Pacifique. Pris pour un autre, il est soupçonné d'être un espion nazi, victime de sa ressemblance avec l'Allemand Werner Königsberg, né comme lui en Haute-Silésie, et qu'il a effectivement connu quand il était enfant, lorsqu'il rêvait d'aviation avec lui et la petite Hanna.
Un récit de guerre et d'aviation, à la croisée du drame psychologique, de l'aventure réaliste et de l'histoire d'espionnage.

Auteurs : Yann Lepennetier, dit Balac ou Yann, est un auteur de BD. 
Après ses débuts dans la publicité et l’architecture, ce Marseillais s’est lancé dans la bande dessinée en 1974 en dessinant pour Spirou à Bruxelles où il habite désormais. 
Remercié par le journal pour dessins irrévérencieux, il avait noué des liens forts de franche camaraderie avec Conrad avec qui il a notamment réalisé les Innommables en 1980 et lancé la Tigresse blanche en 2005. 
Ses premiers scénarios l’avaient conduit dans l’univers de Franquin avec le Marsupilami en 1989 et de Gosciny avec Lucky Luke sans oublier son one-shot sur une aventure de de Spirou.
Il écrit depuis pour de nombreux dessinateurs comme Berthet (Pin Up, Yoni, les exploits de Poison Ivy), Simon Léturgie (Spoon White), Félix Meynet (les Eternels) avec ou encore Herval (Tiffany), René Hausman (Les Trois cheveux blancs, Le Prince des écureuils), Yslaire (Sambre), Joël Parnotte (Le Sang des Porphyre).
Sa production est très diversifiée, avec des séries humoristiques, voire la reprise de classique (Le Marsupilami, avec Batem, Lucky Luke, avec Morris, Kid Lucky avec Conrad (sous le pseudonyme commun Pearce) et Jean Léturgie). 
Sa série Narvalo dessinée par Erik Juszezak devrait voit son épilogue en 2008 avec un second tome en plus de 54 planches. Le Sang des Porphyres est prévu en 4 albums dont 2 sont parus. Son actualité est par nature riche. En 2008 il a sorti le 2ème tome de Tiffany et le 3ème des exploits de Poison Ivy.

Né le 15 février 1973, Alain Henriet nourrit dès son plus jeune âge ses appétits bédéphiles dans les Stranges qu'il achetait en occasion sur les marchés, mais également dans Mickey Magazine, puis dans diverses séries de chez Dupuis. Il s'inscrit à l'académie des beaux-arts de Liège. Ses premières publications arriveront à cette époque, il participera à l'aventure du magazine ''Brazil'' dans les trois numéros existants. 
À la même époque, toujours à l'académie de Liège, Alain gagne un concours de BD organisé par le journal de Spirou (deux planches publiées dans le numéro 3044), il se retrouve à jongler dans sa dernière année d’études entre la rédaction du journal (où il était en stage) et l'école. De là naîtront ses premières planches dans le journal de Spirou. 
En 1998, Alain est engagé à la rédaction de Spirou magazine comme correcteur et maquettiste. Il y travaille toujours, mais uniquement le mardi. C'est lors d'un festival qu'il rencontre Olivier Vatine. Celui-ci préfère la première version d'Une pizza à l'oeil à leur projet de S.F. Le soir même, ils décident de relancer la machine du tueur aux péripéties humoristiques. De là suivra la trilogie "John Doe "aux éditions Delcourt. La série finie, les protagonistes décident de prendre chacun leur envol. 
À cette même époque, Olivier Vatine cherchait un dessinateur pour la série "Golden Cup". Fort de leur collaboration sur John Doe, celui-ci propose la série à Alain. De là suivra la collaboration avec le scénariste Daniel Pecqueur et, par la suite, la rencontre avec Manchu (grand spécialiste de science fiction) pour les designs très réalistes des véhicules. 
Alain signera également avec les éditions Dupuis pour un album : "Pandora Box".
Aujourd'hui, il collabore avec Yann pour la série" Dent d'Ours" aux éditions Dupuis. 

Mon avis : (lu en décembre 2013)
J'ai ouvert cette Bande Dessinée car je trouvais superbe le dessin de la couverture et j'ai été plongée dans une histoire d'amour et d'espionnage. Tout commence dans les années trente en Silésie, Max, Werner et Hanna sont trois amis inséparables qui rêvent d'aviation. Mais nous sommes à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, le nazisme est en train de monter dans cette région allemande. Max est juif d'origine polonaise, Hanna et Werner sont d'origines allemandes. Max va quitter la Silésie pour se réfugier aux Etats-Unis avec sa famille, Werner et Hanna vont être enrôlés dans les jeunesses hitlériennes pour réaliser leur grand rêve de piloter des avions.
Ce premier tome est un mélange de flash back et de présent. Il s'attache au personnage de Max que nous retrouvons comme pilote dans l'US Air Force.

Les dessins et les couleurs sont magnifiques. Pour les connaisseurs, les avions sont très bien dessinés et reprennent d'authentiques modèles de l'époque.
Une bande dessinée très agréable à lire et maintenant j'attends la suite de l'histoire avec le prochain album !

 

 Extrait : (début du livre)

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 Challenge Petit BAC 2013

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"Partie du corps"

 

 

12 novembre 2013

Kinderzimmer - Valentine Goby

2013-11-01_145313

 Actes Sud - août 2013 - 224 pages

Quatrième couverture : 
“Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre.”
 
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

Auteur : Valentine Goby est née en 1974. Elle est notamment l’auteur de L’Échappée (2007), Qui touche à mon corps je le tue (2008), Des corps en silence (2010) et Banquises (2011). Elle écrit également pour la jeunesse. Kinderzimmer (2013) est son huitième roman.

Mon avis (lu en novembre 2013)
Voilà un livre qui m'a bouleversée et dont il n'est pas facile de faire un billet... 
Kinderzimmer nous raconte l’histoire de Mila qui arrive en 1944, enceinte, au camp de Ravensbrück. Elle a été arrêtée pour faits de résistance. 

Le lecteur est plongé au cœur du camp avec des descriptions très précises et justes des conditions de vie : la promiscuité, la faim, la peur, les odeurs, la maladie, la fatigue, le froid... Il faut également s'habituer au vocabulaire spéciale du camp, l'auteur utilise au début du livre cette typographie [chneller] [rouhe] [chwaïneraille] [apel] [chtoubova], le lecteur peut imaginer la rudesse et la difficulté à comprendre ces ordres...
Mila garde son secret le plus longtemps possible, car ne voyant aucun bébé dans le camp elle craint que cet enfant ne l'envoie à la mort.
Après la naissance du bébé, Mila va découvrir la Kinderzimmer. Un block réservé aux bébés où les conditions de vie ne sont pas tellement meilleures qu'ailleurs dans le camp...
Tout autour de Mila, c'est l'enfer mais cet enfant est son seul espoir pour survivre, sa seule raison de vivre. Non seulement pour elle mais également pour les femmes qui l'entourent et qui vont l'aider à nourrir, à réchauffer et à protéger son bébé...

J'ai aimé découvrir qu'en opposition à la cruauté, à la déshumanisation et à l’horreur du camp de concentration, il pouvait exister de la solidarité, de l'entraide chez les femmes du camps qui entourent Mila : Lisette, Theresa, Irina, Georgette... Ce témoignage m'a appris beaucoup de choses puisque je n'avais jamais imaginé de naissances au sein d'un camp de concentration...
Un livre très fort sur un sujet difficile, une histoire touchante et bouleversante que je vous encourage à découvrir !

Autres avis : Sandrine, Val JérômeNoukette,  MirontaineSaxaoulClaraJosteinStephie

Note : ♥♥♥♥♥ 

Extrait : (début du livre)
Elle dit mi-avril 1944, nous partons pour l’Allemagne. 

On y est. Ce qui a précédé, la Résistance, l’arrestation, Fresnes, n’est au fond qu’un prélude. Le silence dans la classe naît du mot Allemagne, qui annonce le récit capital. Longtemps elle a été reconnaissante de ce silence, de cet effacement devant son histoire à elle, quand il fallait exhumer les images et les faits tus vingt ans ; de ce silence et de cette immobilité, car pas un chuchotement, pas un geste dans les rangs de ces garçons et filles de dix-huit ans, comme s’ils savaient que leurs voix, leurs corps si neufs pouvaient empêcher la mémoire. Au début, elle a requis tout l’espace. Depuis Suzanne Langlois a parlé cinquante fois, cent fois, les phrases se forment sans effort, sans douleur, et presque, sans pensée.

Elle dit le convoi arrive quatre jours plus tard.
Les mots viennent dans l’ordre familier, sûrs, elle a confiance. Elle voit un papillon derrière la vitre dans les branches de platane ; elle voit couler la poussière dans la lumière oblique rasant les chevelures ; elle  voit battre le coin d’un planisphère mal scotché. Elle parle. Phrase après phrase elle va vers l’histoire folle, la mise au monde de l’enfant au camp de concentration, vers cette chambre des nourrissons du camp dont son fils est revenu vivant, les histoires comme la sienne on les compte sur les doigts de la main.

C’est aussi pourquoi elle est invitée dans ce lycée, l’épreuve singulière dans la tragédie collective, et quand elle prononcera le mot Kinderzimmer, tout à l’heure, un silence plus dense encore tiendra la classe comme un ciment. Pour l’instant, elle est juste descendue du train, c’est l’Allemagne, et c’est la nuit.

Elle dit nous marchons jusqu’au camp de Ravensbrück.

Une fille lève la main. À ce moment du récit ce n’est pas habituel. Une main levée comme un signal, une peau très pâle, et dans le sourcil droit, un minuscule anneau rouge. La main levée déroute Suzanne Langlois, le récit bute contre la main, une main sur sa bouche, et se fragmente.
La fille demande si Suzanne Langlois avait entendu parler de Ravensbrück en France, avant le départ.
Suzanne Langlois dit j’ai su qu’il y avait des camps, c’est tout.
Et dans le train pour l’Allemagne, elle connaissait la destination ?
— Non.
— Alors quand vous avez compris que vous alliez à Ravensbrück ?
Suzanne Langlois hésite, et puis : je ne sais pas. De toute façon elle n’aurait pu comprendre qu’elle allait à Ravensbrück, quand bien même elle aurait su ce nom il n’aurait évoqué qu’un assemblage de sons gutturaux et sourds, ça n’aurait eu aucun sens avant d’y être, avant de le vivre.
— Alors, vous ne saviez pas où vous étiez ?
Suzanne Langlois sourit, hésite, puis : non.

Challenge 3% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
17/18
 

Déjà lu du même auteur : 

2013-11-11_095542 Banquises 

13 octobre 2013

Le quatrième mur - Sorj Chalandon

sorj_chalandon_le_quatrieme_mur Grasset - août 2013 - 327 pages

Quatrième de couverture :  
« L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... »

Auteur : Sorj Chalandon, né en 1952, a été longtemps journaliste à Libération avant de rejoindre Le Canard Enchaîné. Ses reportages sur l’Irlande du Nord et le procès Klaus Barbie lui ont valu le Prix Albert-Londres en 1988. Il a publié, chez Grasset, Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006, prix Médicis), Mon Traître(2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011, Grand Prix du Roman de l'Académie Française).

Mon avis : (lu en octobre 2013)
Voilà encore un livre coup de poing de Sorj Chalandon et pour moi un coup de coeur !
Ses deux livres précédents nous plongeaient dans la guerre d'Irlande, celui-ci nous envoie dans un Liban ensanglanté, en 1982, l'année des terribles massacres de Sabra et Chatila.
Georges, le narrateur, est français, c'est à la fac qu'il rencontre pour la première fois Sam, réfugié grec, d'origine juive. Sam est en train de raconter à tout un amphi l’histoire de son combat contre la dictature des colonels. Georges et Sam vont devenir de vrais amis, presque des frères. Après la fac, ils vont se perdre de vue.
Dix ans plus tard, Georges est marié et jeune papa d'une petite Louise, Sam est tombé malade. Sur son lit d’hôpital, il demande à Georges de prendre sa suite pour le projet de sa vie, un projet fou : monter la pièce d'Anouilh à Beyrouth en pleine Guerre du Liban. Il a imaginé faire interpréter tous les rôles par ceux qui s’opposent sur le champ de bataille : Créon serait chrétien, Antigone serait palestinienne, Hémon serait Druze, il y aurait également les Chiites, les Chaldéens... Il rêve de de réunir le temps d'une trêve théatrale de deux heures des acteurs que la guerre a rendu ennemis. Georges accepte cette mission et il va quitter le confort de son foyer, sa femme et sa petite fille pour aller à Beyrouth.
Sur scène, le quatrième mur, c’est le mur invisible qu'il y a entre les acteurs et les spectateurs, c'est aussi la frontière entre la fiction et la réalité. Tout au long du livre, Sorj Chalandon s'interroge sur la paix et la guerre, sur les horreurs des massacres et l'espoir des hommes.
Ancien grand reporter Sorj Chalandon a su traduire avec beaucoup de justesse l'horreur de la guerre mais également évoquer l'amitié, l'espoir avec beaucoup de douceur. Ce livre est bouleversant, percutant.

J'ai trouvé la première partie du livre, lorsque Georges raconte ses années facs et sa rencontre avec Sam, un peu lente à mon goût mais la suite est tellement prenante et passionnante qu'il ne faut surtout pas s'arrêter à cette première impression. 

Autre avis : Tiphanie

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)

Tripoli, nord du Liban. 

Jeudi 27 octobre 1983. 

Je suis tombé. Je me suis relevé. Je suis entré dans le garage, titubant entre les gravats. Les flammes, la fumée, la poussière, je recrachais le plâtre qui me brûlait la gorge. J'ai fermé les yeux, les mains sur les oreilles. J'ai heurté un muret, glissé sur des câbles. La moitié du plafond avait été arrachée par l'explosion. Le ciment en feu frappait tout autour avec un bruit de claques. Derrière une carcasse de voiture, un trou. Une crevasse de guerre, un bitume ouvert en pétales jusqu'à son coeur de sable. Je me suis jeté dans les éclats comme on trébuche, corps chiffon, le ventre en décombres. Je tremblais. Jamais je n'avais tremblé comme ça. Ma jambe droite voulait s'enfuir, me quitter, une sauterelle apeurée dans les herbes d'été. Je l'ai plaquée à deux mains sur le sol. Elle saignait, ma jambe folle. Je n'avais rien senti. Je croyais que la blessure et le blessé ne faisaient qu'un. Qu'au moment de l'impact, la douleur hurlait son message. Mais c'est le sang qui m'a annoncé la mauvaise nouvelle. Ni le choc ni le mal, seulement mon jus poisseux. Mon pantalon était déchiré. Il fumait. Ma jambe élançait comme une rage de dent. Ma chemise était collée de sueur. J'avais pris mon sac, mais laissé ma veste dans la voiture de Marwan, mes papiers, mon argent, tout ce qui me restait. Je ne pensais pas qu'un char d'assaut pouvait ouvrir le feu sur un taxi.
- Sors de là, Georges !
Nous roulions le long de la côte. Le soleil se levait derrière les collines. Juste après le virage, un tank syrien couleur sable, embusqué, immense. Il nous barrait la route. Mon Druze a juré. Il a freiné brusquement. Je dormais. J'ai sursauté. Il a paniqué, fait marche arrière sur le talus qui surplombait la mer. La carapace s'est réveillée. Presque rien, un souffle. Le métal du canon qui pivote.
- Mets-toi à couvert, putain!
J'ai plongé la main vers la banquette arrière, pris mon sac, cherché ma veste, mon passeport, sans quitter la mort des yeux. Et puis j'ai renoncé. La gueule d'acier nous faisait face. Vacarme dans ma tête.
- Il ne va pas tirer !
Il ne peut pas tirer sur un taxi! Un losange rouge et un rond jaune étaient peints sur la tourelle. Figures familières de tableau d'écolier. Et aussi trois chiffres arabes au pochoir blanc. Marwan traversait la route, courbé en deux. Il marchait vers l'abri, un garage fracassé. Les murs étaient criblés d'éclats, noirs de suie. J'ai ouvert ma portière, couru bouche ouverte vers la ruine béante. 
- Quand les obus tombent, ouvre la bouche, m'avait dit mon ami la première fois. Si tu ne décompresses pas, tes tympans explosent.
Lorsque je suis entré dans le garage, il ressortait en courant.
- J'ai laissé les clefs sur le tableau de bord ! Les clefs ?
La phrase était absurde. Le canon nous suivait. Moi qui entrais, lui qui sortait. Il hésitait entre nos épouvantes. Le coup est parti alors que je posais le pied sur l'ombre. Je suis tombé comme on meurt, sur le ventre, front écrasé, nuque plaquée au sol par une gifle de feu. Dedans et dehors, les pieds sur le talus, les mains sur le ciment. Mon corps était sidéré. Une lumière poudrée déchirait le béton. Je me suis relevé. La fumée lourde, la poussière grise. Je suffoquais. J'avais du sable en gorge, la lèvre ouverte, mes cheveux fumaient. J'étais aveugle. Des paillettes argent lacéraient mes paupières. L'obus avait frappé, il n'avait pas encore parlé. La foudre après l'éclair, un acier déchiré. Odeur de poudre, d'huile chaude, de métal brûlé. Je me suis jeté dans la fosse au moment du fracas. Mon ventre entier est remonté dans ma gorge. J'ai vomi. Un flot de bile et des morceaux de moi. J'ai hurlé ma peur. Poings fermés, oreilles sanglantes, recouvert par la terre salée et l'ombre grasse. Le blindé faisait mouvement. Il grinçait vers le garage. Je ne le voyais pas, j'entendais sa force. Le canon hésitait. Droite, gauche, mécanique enrouée. L'étui d'obus avait été éjecté. Choc du métal creux en écho sur la route. Silence.
- C'est un T55 soviétique, un vieux pépère.
J'ai sursauté. Voix de rocaille, mauvais anglais. Un homme âgé était couché sur le dos, dans le trou, à côté de moi dans la pénombre. Je ne l'avais pas remarqué.
- Baisse la tête, il va remettre ça.
Keffieh, barbe blanche, cigarette entre deux doigts, il fumait. Malgré le char, le danger, la fin de notre monde, il fumait bouche entrouverte, laissant le nuage paisible errer sur ses lèvres.
- C'est confortable ?
Il a désigné mon ventre d'un geste. J'écrasais son arme, crosse contre ma cuisse et chargeur enfoncé dans mon torse. Je m'étais jeté sur un fusil d'assaut pour échapper à un obus. Je n'ai pas bougé. Il a hoché la tête en souriant. Dehors, le blindé s'est mis en mouvement. Hurlement de moteur malmené.
- Il recule, a soufflé le vieil homme.
L'ombre du tank avait laissé place à la lumière de l'aube et aux herbes calcinées. Il reculait encore. J'ai attendu le rire des mouettes pour respirer. Je me suis soulevé. Sur un coude, bouche ouverte. J'ai cherché Marwan dans le tumulte, puis dans le silence. J'ai espéré que mon ami revienne, agitant ses clefs de voiture au-dessus de sa tête en riant. Chantant qu'il était fou d'être retourné à son taxi. Fou surtout de m'avoir suivi dans cette histoire idiote. Il allait me prendre dans ses bras de frère, en bénissant le ciel de nous avoir épargnés. J'ai espéré longtemps. Dehors, des hommes tiraient à l'arme légère. Des cris, des ordres, un vacarme guerrier. Une longue rafale de mitrailleuse. J'ai roulé sur le côté. Ma jambe saignait par giclées brutales. Le Palestinien a enlevé ma ceinture sans précaution et m'a fait un garrot à hauteur de la cuisse. J'étais couché sur le dos. La douleur s'invitait à coups de masse. Il a installé une couverture sous ma tête, me levant légèrement contre le rebord du trou.
Alors j'ai vu Marwan. Ses jambes dépassaient, en travers de la route. Il était retombé sur le dos, vêtements arrachés par l'explosion, sanglant et nu.
Le char toussait toujours, plus haut. La plainte du vent était revenue. Le souffle de la mer. Le vieux Palestinien s'est retourné sur le flanc, coude à terre et la joue dans la main. Il m'a observé. J'ai secoué la tête. Non, je ne pleurais pas. Je n'avais plus de larmes. Il m'a dit qu'il fallait en garder un peu pour la vie. Que j'avais droit à la peur, à la colère, à la tristesse.
Je me suis assis lourdement. J'ai repoussé son arme du pied. Il s'est rapproché. Lui et moi, dans le trou. Accroché à sa boutonnière de poche, un insigne émaillé du Fatah. Il a pris mon menton délicatement, je me suis laissé faire. Il a tourné mon visage vers la lumière du jour. Et puis il s'est penché. Sous sa moustache usée, il avait les lèvres ouvertes. J'ai cru qu'il allait m'embrasser. Il m'a observé. Il cherchait quelque chose de moi. Il est devenu grave.
- Tu as croisé la mort, mais tu n'as pas tué, a murmuré le vieil homme.
Je crois qu'il était soulagé. Il a allumé une cigarette, s'est assis sur ses talons. Puis il s'est tu, regardant la lumière fragile du dehors. Et je n'ai pas osé lui dire qu'il se trompait.

  Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Chiffre/Nombre"

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
12/12

 

Déjà lu du même auteur :

 

Retour___Killybegs  Retour à Killybegs  mon_traitre_p Mon traître 

le_petit_bonzi_p Le petit Bonzi  la_l_gende_de_nos_p_res_p La légende de nos pères 

 

9 octobre 2013

L'envolée sauvage : La Boîte aux souvenirs – Galandon et Monin

2013_10_06_140809 Bamboo – juin 2013 – 48 pages

Quatrième ce couverture :
Placées chez Berthe, une vieille guérisseuse engagée dans la résistance, Ada et Luçja, devenues Camille et Alice, vont une fois de plus être obligées de fuir pour survivre. Elles croient trouver la paix en zone libre dans une colonie d'enfants juifs protégés par le docteur Zimmerman. Malheureusement, en cet hiver 1942, les blindés nazis traversent la ligne de démarcation...

Auteurs : Laurent GALANDON, scénariste. Habite en Ardèche. Après des études en photographie, il exerce ce métier pendant quelques années avant de diriger un cinéma d'Art et d'essai. Les rencontres avec des cinéastes, des réalisateurs ou des comédiens attisent son envie d'écrire. En 2002, il quitte l'Ile de France pour la Drôme/Ardèche. Il participe pendant quelques mois à l'AtelierBD.com avant de présenter ses premières histoires aux éditeurs. Bamboo l'accueille dans son giron avec L'Envolée sauvage et provoque la rencontre avec Arno Monin. D'autres projets sont nés chez Bamboo, dont Gemelos, dans la collection Grand Angle (sortie du tome 2 en janvier 2008).

Arno MONIN, dessinateur. Habite à Nantes. Après avoir passé un bac littéraire puis une année à la fac en histoire de l'art, Arno Monin intègre une école d'arts appliqués qui proposait la formation dessin animation bande dessinée. En cours de formation, un projet bd commence à le démanger. Il s'y consacre alors à plein temps afin de le présenter à des éditeurs, jusqu'à la bonne rencontre avec Bamboo Édition... L'Envolée sauvage est son premier album.

Mon avis : (lu en octobre 2013)
Ce quatrième tome de la série est le deuxième et la fin du deuxième cycle. Nous retrouvons Ada et Luçja, qui dénoncées, ont été obligées de quitter Berthe, la vieille guérisseuse résistante. Elles réussissent à passer en zone libre et sont recueillies par le couple Zilbermann qui tiennent une institution d'enfants. Mais les blindés allemands vont franchir la ligne de démarcation et fini la zone libre... Les Zilbermann vont être arrêtés et les enfants vont réussir à fuir et à se cacher dans la forêt. Gabor, le cuisinier gitan va les aider et les conduire en Suisse... 
Ada et Lucja sont très attachantes et courageuses. Ada invente des histoires pour les plus jeunes, elle fait parti des grands du groupe. 
Les dessins sont d'une grande douceur et pourtant il est question de sujets difficiles, de torture, de guerre, de camps. Le côté historique est également bien traité, le récit se passe de 1942 à 1945 après la Libération.

Extrait : début du livre

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Déjà lu des mêmes auteurs :

Cycle I : envoleesauvage01_  envoleesauvage02_
L'envolée sauvage : La Dame blanche 
L'envolée sauvage : Les Autours des palombes

Cycle II : l_envol_e_sauvage3 
L'envolée sauvage : Le Lapin d'Alice

 Challenge Petit BAC 2013
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"Objet"

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7 août 2013

L'adieu à la femme sauvage – Henri Coulonges

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Stock – janvier 1979 – 468 pages

France Loisirs - juin 1980

Livre de poche – janvier 1981 - 569 pages

Le Livre De Paris - - 467 pages

Grand prix du roman de l'Académie française en 1979

Présentation éditeur :
Une petite fille de douze ans et demi, Johanna, quitte la maison familiale pour se rendre avec sa meilleure amie au cirque voisin qui donne une séance spéciale pour le Carnaval. Quoi de plus prosaïque et de plus normal, si ce n'est que la scène se passe à Dresde un soir de février 1945 et que cette même nuit se déchaîne le bombardement anglo-américain qui, en trois vagues successives, va entièrement détruire une ville demeurée jusqu'ici à l'écart de la guerre, tuant une grande partie de ses habitants et causant avec des moyens, « conventionnels » l'une des plus meurtrières catastrophes de l'Histoire. Voici donc Johanna plongée; sans que rien ne l'y ait préparée, dans une brutale apocalypse qui va ensevelir son univers familier. Dès lors elle prend la fuite, entraînant avec elle sa mère qu'elle vénère, mais qui, gravement traumatisée par le drame et ses conséquences, n'est plus désormais qu'une « femme sauvage » repliée sur elle-même, psychiquement en état de choc.

Auteur : Né en 1936 à Deauville, Henri Coulonges est peintre et romancier. Il est l'auteur, entre autres, de L'Adieu à la femme sauvage (Prix RTL, Grand prix de l'Académie Française), qui fut un grand succès (220.000 exemplaires en librairie), La marche hongroise (1992) et de Passage de la Comète (1996). 

Mon avis : (lu en 1984)
J'ai découvert ce livre grâce au fils de l'auteur avec qui j'étais en classe de Terminale. L'auteur écrivant sous un pseudonyme, mes parents et moi, nous avons douté sur la parenté de mon camarade de classe assez fantasque, jusqu'au jour où nous l'avons vu à la télévision dans le public derrière son père lors d'une émission d'Apostrophe...
J'ai donc lu ce livre lorsque j'étais en Terminale. C'est l'histoire d'une fillette de 12 ans, Johanna, allemande et qui habite Dresde. En février 1945, brutalement, elle se retrouve sous le bombardement anglo-américain qui détruira une grande partie de la ville. Avec sa mère qui a perdu la tête, elle va fuir la ville et partir sur la route.
C'était la première fois que je lisais un roman qui se passait durant la Seconde Guerre Mondiale où l'on parlait des souffrances de la population allemande à la suite des bombardements alliés. Johanna est une petite fille très touchante qui se trouve propulsée de l'enfance dans le monde des adultes, elle devient responsable de sa mère. Une histoire bouleversante.

22 juin 2013

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer, Annie Barrows

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Audiolib - novembre 2011 - lu par Cachou Kirsch et 4 comédiens

NIL – avril 2009 – 396 pages

10/18 - janvier 2011 - 410 pages

traduit de l'américain par Aline Azoulay

Titre original : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society, 2008

Présentation de l'éditeur
Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais. 

Auteur : Mary Ann Shaffer est née en 1934 en Virginie-Occidentale. C'est lors d'un séjour à Londres, en 1976, qu'elle commence à s'intéresser à Guernesey. Sur un coup de tête, elle prend l'avion pour gagner cette petite île oubliée où elle reste coincée à cause d'un épais brouillard. Elle se plonge alors dans un ouvrage sur Jersey qu'elle dévore : ainsi naît fascination pour les îles anglo-normandes. Des années plus tard, encouragée à écrire un livre par son propre cercle littéraire, Mary Ann Shaffer pense naturellement à Guernesey. Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est son premier roman, écrit avec sa nièce, Annie Barrows, elle-même auteur de livres pour enfants. Mary Ann Shaffer est malheureusement décédée en février 2008 peu de temps après avoir su que son livre allait être publié et traduit en plusieurs langues.

Lecteurs : 
Comédienne bruxelloise et sociologue de formation, Cachou Kirsch joue depuis 2003, sur les planches comme à l'écran... Elle est également chargée de production du Festival Esperanzah!, ainsi que musicienne. En 2007, elle a été nominée en tant qu'Espoir féminin aux Prix du Théâtre belge.

Nathalie HonsComédienne de théâtre, elle découvre le monde du doublage. Depuis elle ne l’a jamais quitté et prête sa voix à de nombreux personnages. Elle restitue avec beaucoup de justesse dans cette lecture le mélange de douce nostalgie et de véritable angoisse qui donne au roman de Tatiana de Rosnay sa tonalité si particulière.

Thierry Janssen : Né en 1972 et diplômé de l'IAD Théâtre en 1995, il est à la fois comédien, auteur et metteur en scène. Formé au clown et à la commedia dell'arte, il a travaillé entre autres avec Carlo Boso et Franco Dragone.

Philippe Résimont brûle les planches depuis plus de 20 ans dans desregistres très différents (Cyrano de Bergerac, Le Misanthrope, Ladies Night, Littoral). Il participe également à quelques aventures cinématographiques (Les convoyeurs attendent, Maternelle, Une nuit).

Nathalie Hugo : Cette comédienne de théâtre au riche parcours exerce également ses talents dans des comédies musicales, le doublage de films de cinéma ou de télévision et celui de dessins animés.

Mon avis : (écouté en juin 2013)
C'est une relecture qui me faisait très envie ayant beaucoup aimé ce livre lors de ma première lecture en 2009. Paradoxalement, j'ai eu un peu de mal à écouter ce livre audio. En effet, ce livre est constitué d'une succession d'échanges de lettres. Si je ne me concentrais pas au début de chaque lettre, je n'enregistrais pas "qui" écrivait "à qui" d'autant plus que les personnages sont nombreux. Le livre est lu par Cachou Kirsch en principale lectrices et quatre autres lecteurs (2 lecteurs, 2 lectrices) mais je n'arrivais pas à distinguer les uns des autres. 
J'ai donc souvent relu certains chapitres. Cela ne m'a pas gênée car c'est un livre que l'on ne veut pas quitter et ainsi, j'ai vraiment pris tout mon temps pour le savourer. J'ai donc redécouvert ce livre avec autant de plaisir que la première fois.

J'ai également choisi ce livre pour ce mois de juin puisque l'histoire se passe entre Londres et Guernesey (Ile Anglo-Normande). Mais je m'aperçoie que l'auteur n'est pas anglaise, mais américaine...

Extrait : ici

 

 

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41/50 :  Virginie Occidentale
Mary Ann Shaffer est née en Virginie-Occidentale

 Challenge Petit BAC 2013
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17 avril 2013

Yellow birds - Kevin Powers

Lu dans le cadre du Prix Relay des Voyageurs 
Sélection avril

yellows_birds Stock – février 2013 – 264 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson

Titre original : The Yellow Birds, 2012

Quatrième de couverture :
Bartle, 21 ans, est soldat en Irak, à Al Tafar. Depuis l’entraînement, lui et Murph, 18 ans, sont inséparables. Bartle a fait la promesse de le ramener vivant au pays. Une promesse qu’il ne pourra pas tenir… Murphy mourra sous ses yeux et hantera ses rêves de soldat et, plus tard, de vétéran.
Yellow birds nous plonge au coeur des batailles où se déroule la vie du régiment conduit par le sergent Sterling. On découvre alors les dangers auxquels les soldats sont exposés quotidiennement. Et le retour impossible à la vie civile.
Kevin Powers livre un roman fascinant sur l’absurdité de la guerre, avec une force aussi réaliste que poétique

Auteur : Kevin Powers est né à Richmond,Virginie, États-Unis. Diplômé en littérature, il a obtenu une bourse en poésie auprès de l’université d’Austin, au Texas. Il s’est enrôlé dans l’armée et a combattu en Irak en 2004 et 2005. Yellow birds est son premier roman. Il a été sélectionné parmi les « 10 best books of the year » du New York Times.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Bartle, 21 ans, et Murph, 18 ans, sont deux engagés volontaires, ils sont devenus amis. Ils ont fait près de vingt mois de guerre à Al Tafar en Irak. Murph va mourir en Irak. Barth est de retour chez sa mère à Richmond en Virginie mais il lui est impossible d'oublier. Il se sent coupable d'être vivant, il ne supporte plus le regard des gens, il ne se sent pas légitime d'accepter les honneurs.

La construction du livre est telle que nous suivons en alternance le présent aux États-Unis et le passé avec les combats en Irak.
L'auteur américain Kevin Powers est parti de sa propre expérience pour écrire ce livre, en effet à l'âge de 17 ans, il s'est enrôlé dans l'armée des États-Unis et a combattu en Irak en 2004 et 2005. On comprend donc la précision et le réalisme des descriptions des combats, de l'état psychique et physique des soldats. Ils ont en permanence la peur au ventre. 
Cette description implacable des ravages intérieurs de la guerre chez ce jeune soldat est à la fois violente et poétique. Une très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
La guerre essaya de nous tuer durant le printemps. L'herbe verdissait les plaines de Ninawa, le temps s'adoucissait, et nous patrouillions à travers les collines qui s'étendaient autour des villes. Nous parcourions les herbes hautes avec une confiance fabriquée de toutes pièces, nous frayant, tels des pionniers, un chemin dans la végétation balayée par le vent. Pendant notre sommeil, la guerre frottait ses milliers de côtes par terre en prière. Lorsque nous poursuivions notre route malgré l'épuisement, elle gardait ses yeux blancs ouverts dans l'obscurité. Nous mangions, et la guerre jeûnait, se nourrissant de ses propres privations. Elle faisait l'amour, donnait naissance, et se propageait par le feu.

Puis, durant l'été, elle essaya encore de nous tuer tandis que la chaleur blanchissait les plaines et que le soleil burinait notre peau. Elle faisait fuir ses citoyens qui se réfugiaient dans les recoins sombres des immeubles couleur de craie, et jetait une ombre blême sur tout, tel un voile sur nos yeux. Jour après jour, elle tentait de nous supprimer, en vain. Non pas que notre sécurité fut prévue. Nous n'étions pas destinés à survivre. En vérité, nous n'avions pas de destin. La guerre prendrait ce qu'elle pourrait. Elle était patiente. Elle n'avait que faire des objectifs, des frontières. Elle se fichait de savoir si vous étiez aimé ou non. La guerre s'introduisit dans mes rêves cet été-là, et me révéla son seul et unique but : continuer, tout simplement continuer. Et je savais qu'elle irait jusqu'au bout.
Quand septembre arriva, la guerre avait décimé des milliers de personnes. Les corps jonchaient ici et là les avenues criblées d'impacts, étaient dissimulés dans les ruelles, et entassés dans les creux des collines aux abords des villes, les visages boursouflés et verts, allergiques à présent à la vie. La guerre avait fait de son mieux pour tous nous éliminer : hommes, femmes, enfants. Mais elle n'avait réussi à tuer qu'un peu moins d'un millier de soldats comme moi et Murph. Au début de ce qui était censé être l'automne, ces chiffres signifiaient encore quelque chose pour nous. Murph et moi étions d'accord. Nous refusions d'être le millième mort. Si nous mourions plus tard, eh bien soit. Mais que ce chiffre fatidique s'inscrive dans la vie de quelqu'un d'autre.
Nous ne remarquâmes presque aucun changement en septembre. Mais je sais à présent que tout ce qui allait compter dans ma vie s'amorça alors. Peut-être la lumière descendait-elle un peu plus doucement sur Al Tafar, car elle se perdait au-delà des silhouettes fines des toits et dans la pénombre des renfoncements sur les boulevards. Elle inondait les briques de terre et les toitures en tôle ondulée ou en béton des bâtiments blancs et ocres. Le ciel était vaste et grêlé de nuages. Un vent frais nous parvenait des lointaines collines à travers lesquelles nous avions patrouillé toute l'année. Il soufflait sur les minarets qui s'élevaient au-dessus de la citadelle, s'engouffrait dans les ruelles en agitant les auvents verts, et poursuivait son chemin jusqu'aux champs en friche qui encerclaient la ville, pour finir par se briser contre les demeures hérissées de fusils dans lesquelles nous étions disséminés. Les membres de notre unité se déplaçaient sur le toit terrasse où nous étions en position - traînées grises dans les lueurs qui précédaient l'aube. C'était la fin de l'été, un dimanche me semble-il. Nous attendions.

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Challenge Petit BAC 2013
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40/50 :  Virginie

14 avril 2013

L'envolée sauvage : Le Lapin d'Alice – Galandon et Monin

l_envol_e_sauvage3 Bamboo – novembre 2012 – 48 pages

Quatrième de couverture :
1942.  Il était une fois deux enfants qui fuyaient la nuit et le brouillard... 
Comme des milliers d’autres, Ada et Lucja sont sœurs. Comme des milliers d’autres, Ada et Lucja sont juives. Comme des milliers d’autres, elles furent arrêtées avec leurs parents lors de la terrible rafle du Vel d’hiv’, le 16 juillet 1942. 
Commence alors leur course effrénée pour la survie. Une aventure où, pour fuir la réalité et garantir leur sécurité, Ada invente à Lucja un monde où les princesses échappent aux loups à bottes cloutées... Mais jusqu’à quand ?...

Auteurs : Laurent GALANDON, scénariste. Habite en Ardèche. Après des études en photographie, il exerce ce métier pendant quelques années avant de diriger un cinéma d'Art et d'essai. Les rencontres avec des cinéastes, des réalisateurs ou des comédiens attisent son envie d'écrire. En 2002, il quitte l'Ile de France pour la Drôme/Ardèche. Il participe pendant quelques mois à l'AtelierBD.com avant de présenter ses premières histoires aux éditeurs. Bamboo l'accueille dans son giron avec L'Envolée sauvage et provoque la rencontre avec Arno Monin. D'autres projets sont nés chez Bamboo, dont Gemelos, dans la collection Grand Angle (sortie du tome 2 en janvier 2008).

Arno MONIN, dessinateur. Habite à Nantes. Après avoir passé un bac littéraire puis une année à la fac en histoire de l'art, Arno Monin intègre une école d'arts appliqués qui proposait la formation dessin animation bande dessinée. En cours de formation, un projet bd commence à le démanger. Il s'y consacre alors à plein temps afin de le présenter à des éditeurs, jusqu'à la bonne rencontre avec Bamboo Édition... L'Envolée sauvage est son premier album.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Ce troisième tome de la série est le premier d'un deuxième cycle. En effet après l'histoire de Simon dans le 1er cycle, ici nous suivons l'histoire de deux sœurs Ada et Lucja. Elles sont juives et elles ont été arrêtées avec leur famille le 16 juillet 1942, lors de la rafle du Vel d’hiv’. Grâce à la complicité d'une tante, elles vont réussir à s'évader puis elles prendront des noms d'emprunt et seront cachées dans la ferme de la mère Montfleur. Elles connaîtrons des situations difficiles craignant à tout moment la trahison et l'arrestation. Au cours de ses péripéties, pour conjurer le sort, Ada raconte des contes de fées à sa petite sœur...
Une belle histoire sur un sujet difficile avec des personnages attachants. J'attends avec curiosité la suite et fin de ce cycle.

Extrait : (début du livre)

 

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 Challenge Petit BAC 2013
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Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Vert

Déjà lu des mêmes auteurs :

Cycle I : envoleesauvage01_  envoleesauvage02_
L'envolée sauvage : La Dame blanche 
L'envolée sauvage : Les Autours des palombes

7 avril 2013

L'envolée sauvage : Les Autours des palombes – Galandon et Monin

envoleesauvage02_ Bamboo – septembre 2006 – 48 pages

Quatrième de couverture :
«- Allez Simon debout sinon c'est une balle dans la nuque !
- Tant fis, je peux plus... j'y arrive plus Marek.
- J'ai peut-être quelque chose pour toi, moins dur que ce que tu fais... Le Lagerführer, il a des oiseaux de chasse, tu vois ?
- Oui... des rapaces... j'ai vu.
- Oui c'est ça, plusieurs, il faut quelqu'un pour s'en occuper. Nettoyer la cage, les nourrir, mais...
- Mais l
- Ce type, c'est le plus dingue de tous ici, le gars qui s'en occupait avant il a piqué de la viande destinée aux piafs...
- Et ?
- Y paraît que les rapaces l'ont bouffé ! Alors ? Tu veux quand même ?
- Oui, ce sera toujours plus simple que de pousser des chariots !
- Hum... Méfie-toi, ici quand on change c'est souvent pour pire...»

Auteurs : Laurent GALANDON, scénariste. Habite en Ardèche. Après des études en photographie, il exerce ce métier pendant quelques années avant de diriger un cinéma d'Art et d'essai. Les rencontres avec des cinéastes, des réalisateurs ou des comédiens attisent son envie d'écrire. En 2002, il quitte l'Ile de France pour la Drôme/Ardèche. Il participe pendant quelques mois à l'AtelierBD.com avant de présenter ses premières histoires aux éditeurs. Bamboo l'accueille dans son giron avec L'Envolée sauvage et provoque la rencontre avec Arno Monin. D'autres projets sont nés chez Bamboo, dont Gemelos, dans la collection Grand Angle (sortie du tome 2 en janvier 2008).

Arno MONIN, dessinateur. Habite à Nantes. Après avoir passé un bac littéraire puis une année à la fac en histoire de l'art, Arno Monin intègre une école d'arts appliqués qui proposait la formation dessin animation bande dessinée. En cours de formation, un projet bd commence à le démanger. Il s'y consacre alors à plein temps afin de le présenter à des éditeurs, jusqu'à la bonne rencontre avec Bamboo Édition... L'Envolée sauvage est son premier album.

ATTENTION SPOILER si vous n'avez pas lu le 1er épisode

Mon avis : (lu en avril 2013)
Cet album est la suite de L'envolée sauvage : La Dame blanche et la fin du Cycle 1. Nous retrouvons Simon, orphelin juif dans sa fuite. Nous l'avions quitté réfugié dans une ferme où habitaient une aveugle et son fils Auguste un peu simplet. Ce dernier fait une bêtise en arborant fièrement l’étoile de David de Simon devant des miliciens. La famille d’accueil est arrêtée et Simon est recueilli par Firmin un berger résistant. Il participe au combat en s’occupant des pigeons voyageurs, pour transmettre les messages...  Ce tome est beaucoup plus noir que le premier il est question d'attentats, d'arrestation, d'exécution. C'est toujours Simon qui raconte cette histoire et face à la menace de mort dont il est la victime, le lecteur le voit grandir bien plus vite et ne peut être qu'ému.
Cette histoire est poignante mais sans sensiblerie. L'action, l'émotion et la poésie sont présentes avec beaucoup de justesse. 

 

Extrait : (début du livre)

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