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A propos de livres...
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29 avril 2010

Tonton Clarinette – Nick Stone

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Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et  Folio

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Gallimard – février 2008 – 605 pages

Folio – mars 2010 – 678 pages

traduit de l'anglais par Marie Ploux et Catherine Cheval

Ian Fleming Steel Dagger 2006

le Macavity Award 2007 du meilleur premier roman

Prix SNCF du polar européen 2009

Présentation de l'éditeur :

Sur l'île d'Haïti, l'héritage sanglant des Duvalier, père et fils, est encore vivace et des mères donnent aux enfants des pâtés de boue qu'ils mangent pour tromper la faim. Le vaudou domine les esprits. Dans la jungle ou les rues colorées et misérables des villes, des enfants disparaissent depuis des décennies. Et si la population invoque dans le secret des murmures un dieu charmeur et terrifiant qui hypnotiserait ses victimes en jouant de la flûte, Max Mingus, à la recherche d'un disparu, s'efforce avec de plus en plus de mal à rester rationnel. Tueur en série ? Voleur d'âmes ? Meurtres en famille, rites sacrificiels ou " prélèvements " pour les filtres des sorciers ?... En Haïti, ce sont les morts qui gouvernent. A trop l'oublier, on croise vite leur route...

Auteur : Nick Stone est né à Cambridge en 1966. Son père, Norman Stone, est historien et sa mère descend des Aubry, une des plus anciennes familles haïtiennes. Après avoir vécu ses premières années en Haïti, Nick est retourné en Angleterre en 1971 afin d'y achever ses études. C'est lors d'une année passée à Port-au-Prince, au milieu des années 1990, que l'intrigue de Tonton Clarinette a commencé à prendre forme. Nick Stone est marié et vit à Londres.

Mon avis : (lu en avril 2010)

Autrefois, Max Mingus était un policier de Miami spécialisé dans les disparitions d'enfants. Lors d'une enquête qui concernait la fille d'un de ses amis, Max tua de sang-froid les trois meurtriers et il fut condamné à une peine de sept ans de prison à New York. À sa sortie, de retour à Miami, Max fait la rencontre de Carver, un banquier haïtien qui veut l’engager pour retrouver son fils, Charlie, disparu depuis deux ans. Le banquier promet une récompense de plusieurs millions de dollars ! Pour oublier son passé et le souvenir de sa femme morte dans un accident juste avant sa libération, Max s’envole pour Port-au-Prince rencontrer la famille Carver et commencer son enquête. L'histoire se situe fin 1996, René Préval est président, l'île est ruinée et sous occupation de l’armée américaine et de l’ONU.

L'auteur n'est pas à proprement dit haïtien, mais il nous décrit magnifiquement l'île d'Haïti, terre de pauvreté et de misère, ses habitants, ses croyances et ses mœurs.

Ce livre n'est pas seulement un thriller mais un voyage à Haïti, on découvre l'ambiance d'un pays de tous les contrastes : celle du quartier de la Cité Soleil, immense bidonville de Port-au-Prince, l'importance de la religion vaudoue ou de la magie noire... L'auteur nous rappelle également la sanglante et accablante histoire politique de la république haïtienne.

Un excellent livre bien écrit, ensorcelant, à la fois un superbe roman policier avec son intrigue implacable, ses personnages hauts en couleurs et un voyage fascinant et fort bien documenté en Haïti. A découvrir !

Mais qui est donc Tonton Clarinette ? « Tonton Clarinette c'est une légende urbaine, une histoire que les parents racontent aux enfants pour leur faire peur. « Sois sage ou Tonton Clarinette va venir te chercher ! » Il fait comme le joueur de flûte d'Hamelin : avec sa musique, il ensorcelle les gamins, les entraîne à sa suite, et ils disparaissent à jamais. »

Un grand merci à Blog-O-Book et aux éditions Folio pour cette lecture magnifique.

Extrait : (page 117 et page 120)

Vu du ciel, Haïti ressemble à une pince de homard dont on aurait croqué le meilleur – le gros bout charnu. Après Cuba, si verdoyante, et toutes les autres petites Antilles qu'ils avaient survolées, l'île avait quelque chose de totalement incongru. A voir ses paysages arides et comme décapés à l'acide et ses sols couleur rouille rouillée, c'était à se demander s'il y poussait des arbres ou de l'herbe. Lorsque l'avion passa au-dessus de la zone frontalière avec la République dominicaine voisine, le tracé de la ligne frontière entre les deux États sauta aux yeux de Max, aussi net que sur une carte de géographie : d'un côté, un désert sec comme un vieil os, de l'autre, une oasis luxuriante. [...]

En émergeant de l'avion, Max fut saisi par la chaleur irrespirable qui se plaqua sur lui telle une couverture, si lourde que la petite brise qui soufflait était impuissante à la déloger ou même à la soulever. A côté de ça, les pires canicules de Floride paraissaient frisquettes.

Il descendit la passerelle sur les talons de Wendy, son gros sac de voyage à la main, les poumons envahis par ce qui était moins de l'air que de la buée, et se mit aussitôt à transpirer par tous les pores de sa peau.

Côte à côte, ils emboîtèrent le pas aux autres passagers qui se dirigeaient vers le terminal. Wendy remarqua le visage congestionné de Max et son front luisant de sueur.

« Félicitez-vous que ça ne soit pas l'été ! lui lança-t-elle. Imaginez-vous en Enfer en manteau de fourrure et vous aurez une idée de ce que c'est ici ! »

Répartis par groupes de dix sur les pistes, des marines, manches retroussées, chargeaient des caisses et des cartons dans des camions, relax, décontractés, prenant tout leur temps. L'île était à eux pour toute la durée qu'il leur plaisait.

Livre lu dans le cadre du partenariat logo_bob_partenariat et  folio_policier

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10 avril 2010

Victoria et les Staveney – Doris Lessing

victoria_et_les_staveney Flammarion – mars 2010 – 150 pages

traduit de l'anglais Philippe Giraudon

Présentation de l'éditeur

Victoria n'a jamais oublié sa rencontre, à l'âge de neuf ans, avec une riche famille blanche, les Staveney. Ce souvenir entêtant la poussera, des années plus tard, à entamer une liaison avec leur fils, Thomas. De cette histoire naîtra Mary, petite fille à la peau claire et au sourire radieux. En adoration devant l'enfant, les Staveney proposent de l'accueillir chez eux de plus en plus souvent. Victoria, toute à la réalisation de la chance que représenterait une telle éducation pour sa fille, n'imagine pas quelles conséquences aura sa décision. La grande dame des lettres anglaises revient sur ses thèmes de prédilection : le racisme, l'hypocrisie, l'ambition. Un regard sans concession et d'une incroyable modernité sur notre époque.

Auteur : Doris Lessing est née en Perse en 1919 et a vécu une grande partie de son enfance au Zimbabwe. Devenue célèbre dès son premier livre, Vaincue par la brousse (1950), elle est aussitôt apparue comme un écrivain engagé aux idées libérales. Prix Nobel de Littérature en 2007, elle est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels le célèbre Carnet d'or (Prix Médicis étranger), mais aussi Mémoires d'une survivante. Flammarion a notamment publié Le Rêve le plus doux (2004), Les Grand-mères (2005), Un enfant de l'amour (2007), et Alfred et Emily (2008).

Mon avis : (lu en avril 2010)

C'est le premier livre que je lis de cette auteur, Prix Nobel 2007. Ce livre est très court, je l'ai lu en moins d'une heure. C'est une histoire d'amour, de racisme et d'hypocrisie.

A l'âge de 9 ans, Victoria, une orpheline à la peau noire, rencontre les Staveney, une riche famille blanche et passe une nuit dans leur maison aussi belle que dans un conte de fée. Dix ans plus tard, elle retrouve Thomas Staveney son camarade de classe de l'époque et fils de la famille. Ils eurent une liaison le temps d'un été dont naîtra Mary. Victoria commence par la cacher avant de la présenter aux Staveney lorsqu'elle sera âgée de 6 ans, elle espère que grâce à cela Mary pourra bénéficier d'une meilleure éducation. Mais le bon accueil des Staveney pour Mary n'est pas sans conséquences...

Même si les Staveney sont d'un milieu avec des idées larges, il y a encore un grand fossé entre les idées et la réalité d'accepter les différences. J'ai trouvé très sympa cette histoire, mais j'ai malgré tout eu une impression d inachevé.

J'ai appris qu'à l'origine ce texte est une nouvelle extraite d'un recueil de quatre nouvelles "The grandmothers" (The Grandmothers , Victoria and the Staveneys, The Reason for It, A Love Child), paru en 2003. Deux autres des nouvelles sont déjà parues en français :

les_grand_m_res_ Les grand-mères (2005) et l_enfant_de_l_amour_ Un enfant de l'amour (2007)

Extrait : (début du livre)

La cour de récréation était déjà plongée dans une ombre glacée. En arrivant au portail, les gens regardaient dans la direction d'où s'élevaient les voix de deux groupes d'enfants. Il était malaisé de distinguer qui était qui. Une sorte d'instinct permettait aux enfants du groupe le plus important de reconnaître leurs proches parmi les arrivants, et ils se précipitaient vers eux, seuls ou par paires, afin qu'on les ramène à la maison. Deux enfants restaient isolés au milieu du terrain, lequel était entouré de hauts murs surmontés de tessons de verre. Ils faisaient beaucoup de bruit. Un petit garçon se démenait, distribuait des coups de pied à l'aveuglette, en hurlant :

- Il a oublié. J'avais bien dit à maman qu'il oublierait !

Une fillette essayait de le calmer et de le consoler. Lui était grand pour son âge, tandis qu'elle était fluette, la tête hérissée de nattes raides dont les rubans roses pendaient, amollis par l'humidité froide. Elle était plus vieille que lui, mais non plus grande. Malgré tout, forte de ses deux années supplémentaires, elle le réprimandait :

- Allons, Thomas, ne fais pas ça. Inutile de brailler, ils vont venir.

Mais lui refusait de se calmer.

- Laisse-moi, laisse-moi ! Je ne veux pas ! Il a oublié !

Plusieurs personnes arrivèrent en même temps au portail. Parmi elles, un grand garçon blond d'une douzaine d'années, qui se mit à scruter les ténèbres. Il aperçut Thomas, son frère, qu'il venait chercher, tandis que d'autres parents tendaient déjà les bras et s'avançaient. Il y eut un instant de tumulte et de désordre. Edward, le grand blond, attrapa par la main le petit Thomas, lequel continua de se débattre en se plaignant :

- Tu m'as oublié, oui, tu m'as oublié !

Edward observa les autres enfants qui disparaissaient dans la rue, puis il se retourna et s'éloigna avec Thomas.

Il faisait froid. Victoria n'était pas assez vêtue. Elle frissonnait, à présent que l'enfant récalcitrant ne la contraignait plus à s'activer. Les bras serrés autour de son corps, elle se mit à pleurer en silence. Le concierge de l'école émergea de l'obscurité, rabattit la grille du portail et la verrouilla. Lui non plus ne vit pas la fillette. Avec son pantalon marron foncé et sa veste noire, elle n'était qu'une tache plus sombre dans l'obscurité tourmentée de la cour où le vent se levait.

3 février 2010

Sans un cri - Siobhan Dowd

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sans_un_cri traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de La Rochère

Gallimard - avril 2007 – 357 pages

Présentation de l'éditeur :

Dans le petit village irlandais de Coolbar, Shell tente d'être un lycéenne comme le autres. Mais élever Trix et Jimmy, ses petits frères et sœurs, tout en les protégeant d'un père alcoolique et violent, n'est pas un quotidien ordinaire pour une jeune fille de quinze ans.
Pourtant, Shell ressent profondément la joie d'exister. D'où lui vient cette force incroyable qui la sauve, même quand l'Irlande entière la montre du doigt ?
Un roman singulier et fort, touché par la grâce. Comparée aux plus grands écrivains irlandais, Siohban Dowd signe une histoire poignante, tirée de faits divers réels.

Biographie de l'auteur :

Siobhan Dowd est née à Londres de parents irlandais. Elle a obtenu un diplôme de lettres classiques à l'université d'Oxford. Pendant sept ans, elle a vécu à New York où son travail sur la censure au sein de l'association d'écrivains PEN a été remarqué. Dans ce cadre, elle s'est rendue en Indonésie et au Guatemala pour enquêter sur l'application des droits de l'homme pour les écrivains. De retour en Angleterre, elle poursuit cette mission sociale en permettant à des écrivains d'aller dans les écoles défavorisées et les prisons. Siobhan Dowd vivait en Grande-Bretagne, à Oxford, avec son mari et retournait souvent en Irlande. Pour Sans un cri, son premier roman, la presse anglo-saxonne l'a comparée aux plus grands écrivains irlandais actuels. Elle est décédée en 2007 à l'âge de 47 ans.

Mon avis : (lu en février 2010)

Ce livre dans une collection pour adolescent est surtout destiné à de grands adolescents et aux adultes. Il raconte une histoire inspirée de faits réels. 1984. Un village dans le Sud de l’Irlande. Shell, une adolescente de 15 ans, sa mère est morte il y a un an et elle assume la responsabilité de ses jeunes frère et sœur Jimmy et Trix. Son père a été déboussolé par la mort de sa femme. Il ne travaille plus, il passe ses journées à faire des collectes pour les pauvres (dont il détourne une bonne partie de l’argent), il boit et est parfois violent. Dans le regard du père Rose, jeune prêtre nouvellement arrivé au village, Shell croit y voir Jésus, elle le considère comme un allié. Shell se laisse naïvement séduire par Declan Ronan lycéen et Don Juan en même temps elle se brouille avec sa seule amie Brixie. Lorsque Shell découvre qu'elle est enceinte, Ducan a quitté l'Irlande, il est parti aux États-Unis. Shell devient alors le centre d'un énorme scandale.

L'histoire est sombre et triste mais Shell est vraiment très touchante, elle est, malgré tout, une jeune fille pleine de vie qui vit au jour le jour avec ses rêves, le souvenir de sa mère et l'amour de ses frère et sœur.

Avec une écriture pleine de retenue et de sensibilité pour explorer la vie intérieure d’une adolescente confrontée à des responsabilités d’adulte.

Extrait : (page 18)
Toute la journée, Shell flotta sur le nuage du père Rose. Elle vit son visage - ou était-ce celui de Jésus ? -apparaître sous les épluchures de pommes de terre dans la cuvette. Elle le vit briller dans le miroir quand la lumière faiblissait, et scintiller dans l'obscurité quand elle sombrait dans le sommeil...
Le lendemain, les trois enfants se levèrent tôt pour aller ramasser les pierres dans le champ du fond. C'était une corvée que papa leur avait imposée au début de l'hiver, sans jamais leur donner d'explication. Peut-être avait-il l'intention de labourer le champ plus tard... en tout cas il ne leur en avait rien dit. Ils avaient déjà réussi à former un cairn important, qui grossissait de jour en jour du côté nord-est. Et presque tous les matins, ils y allaient, telles trois petites sentinelles grimpant la colline sous la lumière pâle, le dos courbé sous le poids de leurs ustensiles.
Ce matin, Shell prit le vieux fourre-tout qu'ils utilisaient pour transporter les pierres. Elle avait froid et elle avait faim. Il pleuvait comme vache qui pisse.
- Papa, demanda-t-elle, pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
Il était assis dans son fauteuil près du feu, tenant mollement le tisonnier, le regard perdu dans les flammes comme si celles-ci détenaient la clé de l'énigme de la vie.
- Comment ça ? répondit-il en levant brutalement le regard.
- Pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
- Parce que je vous l'ai demandé. Ça ne suffit pas ?

29 janvier 2010

Seul contre tous - Jeffrey Archer

Livre lu dans le cadre  07_chronique_de_la_rentree_litteraireen partenariat avec ulike_logo_petit

seul_contre_tous Editions Générales First - février 2009 – 572 pages

Prix du Polar International

Présentation de l'éditeur :

Il suffit parfois de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment pour voir basculer le cours de sa vie... Si Danny Cartwright avait demandé Beth Wilson en mariage un jour plus tôt, ou un jour plus tard, il n'aurait ainsi jamais pu être accusé du
meurtre de son meilleur ami. Mais quand les quatre témoins de l'accusation sont un avocat, un acteur à succès, un aristocrate et le plus jeune associé d'une prestigieuse agence immobilière, qui pourrait bien croire à la version des faits d'un garagiste de l'East End ? AU MAUVAIS ENDROIT, AU MAUVAIS MOMENT. Danny est donc condamné à vingt-deux années d'emprisonnement dans le quartier de Haute sécurité de la prison de Belmarsh, duquel personne ne s'est jamais échappé. Seulement, ses adversaires ont tous sous-estimé le désir de revanche du jeune homme et la farouche détermination de sa fiancée à faire entendre justice

Auteur : Né en Angleterre en 1940, sir Jeffrey Archer fait ses études à l'université d'Oxford avant d'embrasser la carrière politique. En 1969, il est élu à la Chambre des Communes, dont il devient l'un des plus jeunes membres de toute l'Histoire. Il en démissionne en 1974, ruiné et endetté, et décide de faire fortune grâce à sa plume. Pari gagné ! Inspiré de son expérience d'actionnaire floué, son premier livre La Main dans le sac, rencontre un succès immédiat aux États-Unis, et se vend à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde. Il sera suivi de bien d'autres best-sellers.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Ce livre n’est pas un thriller mais un roman policier où se mêle suspens et une intrigue qui nous tient en haleine.

Danny Cartwright, fils d’ouvrier, vit dans le East End, un faubourg populaire de Londres, il travaille dans un garage. Il est amoureux de Beth, la fille de son patron, et il vient de la demander en mariage. Ils doivent fêter cela avec son meilleur ami Bernie, le frère de Beth, dans le quartier chic de West End.

Spencer Craig vit dans le West End, après des études à Cambridge, il est devenu avocat et est promis à une belle carrière. Ce même soir, il passe une soirée conviviale avec des amis pour fêter les 30 ans de Gerald Payne avec Larry Davenport et Toby Mortimer

Danny et Spencer n'auraient jamais du se rencontrer. Mais cette soirée va changer leur destin à tous jamais… Spencer va provoquer une bagarre au cours de laquelle il poignardera Bernie mais avec la complicité de ses amis, il fera accuser Danny. Personne ne voudra croire à sa version des faits face aux quatre témoins de l’accusation qui sont un brillant avocat, un acteur à succès, un aristocrate et un talentueux agent immobilier. Danny sera donc condamné à vingt-deux ans de prison. Il se retrouve donc dans le quartier de Haute-Sécurité de la prison de Belmarsh. Mais Danny va se battre pour prouver son innocence.

Ce roman policier est très bien documenté. L’auteur nous décrit parfaitement des scènes de procès, on découvre la vie à l’intérieur d’une prison… Les descriptions de la psychologie des nombreux personnages sont très bonnes, et certains sont vraiment attachants. Un livre vraiment agréable à lire, et que l’on ne veut pas lâcher avant la fin !

Merci aux Éditions Générales First et à Ulike pour ce livre à découvrir sans tarder !

Extrait : (début du livre)
- Oui !
Beth avait essayé de feindre la surprise et le ravissement. Mais elle n'avait pas été très convaincante. Ce mariage, elle l'avait décidé depuis leurs années de collège. Elle fut néanmoins stupéfaite lorsqu'elle vit Danny se mettre à genoux au milieu du restaurant bondé.
- Oui, répéta-t-elle rapidement et un peu gênée. Elle voulait que Danny se lève avant que toute la salle ne s'arrête de dîner pour les observer.
Mais Danny restait à genoux, et, tel un prestidigitateur, il sortit une boîte minuscule qui semblait venue de nulle part. Il l'ouvrit. Elle contenait une bague en or simple, ornée d'un solitaire bien plus gros que ce que Beth avait imaginé - même si son frère lui avait déjà confié que Danny avait dépensé deux mois de salaire pour lui offrir cet anneau.
Quand son fiancé se décida enfin à se relever, elle le vit sortir son portable et composer fébrilement un numéro. Beth savait parfaitement qui serait au bout du fil.
- Elle a dit oui ! annonça-t-il triomphalement. (Beth sourit en regardant le diamant de plus près, à la lumière.) Et si tu venais nous rejoindre ? ajouta-t-il avant que Beth ne puisse l'en empêcher. Super ! Retrouvons-nous dans ce bar à vins sur Fulham Road - celui où on est allé après le match de Chelsea l'an dernier. On se retrouve là-bas, mon vieux.

Beth ne protesta pas ; après tout, Bernie n’était pas seulement son frère, c’était le plus vieil ami de Danny et il lui avait déjà probablement proposé d’être son garçon d’honneur.

Quand Danny demanda l’addition au serveur, le maître d’hôtel s’approcha.

- C’est pour la maison, annonça-t-il en les gratifiant d’un sourire chaleureux.

La nuit allait être pleine de surprises

Livre lu dans le cadre  07_chronique_de_la_rentree_litteraireen partenariat avec ulike_logo_petit

6 décembre 2009

6 heures plus tard – Donald Harstad

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et les Éditions du Cherche-Midi

6heures_plus_tard Editions du Cherche-Midi novembre 2009 – 342 pages
Traduit par Gilles Morris-Dumoulin

Présentation de l'éditeur :

Personnage unique dans le domaine du polar, à l'instar d'un Philip Marlowe ou d'un Harry Bosch, Cari Houseman, le shérif du comté de Nation, que Donald Harstad fait bénéficier de ses vingt ans passés dans la police de l'Iowa, quitte cette fois son territoire familier pour les brumes de Londres. Envoyé en tant que " simple observateur " aux côtés du New Scotland Yard pour enquêter sur la disparition mystérieuse d'une jeune fille originaire de l'Iowa, Cari, loin de tous ses repères, est désormais seul, ou presque, pour affronter un ennemi aussi terrifiant qu'inhabituel. En suivant au jour le jour l'enquête de Carl Houseman, on retrouve le style qui a fait le succès de Donald Harstad : une écriture sèche, presque documentaire, d'un réalisme étonnant, qui analyse dans toute leur complexité les méthodes d'investigation contemporaines.

Auteur : Ancien shérif, Donald Harstad est originaire de l'Iowa. Après "Onze jours", "Code 10", "- 30 degrés", "5 octobre 23h33" et "4 jours avant Noël","6 heures plus tard" est son sixième roman publié en France.

Mon avis : (lu en décembre 2009)

Avant de m'inscrire pour le partenariat B-O-B Editions Le Cherche-Midi, j'avais déjà lu quelques très bonnes critiques dans les blogs de Amanda, Cathulu et Cuné. J'avais donc hâte de découvrir ce roman policier dont je ne connaissais pas l'auteur. J'ai été moi aussi conquise !

Suite à la disparition d'une jeune fille de Maitland (Iowa), le shérif adjoint du comté de Nation, Carl Houseman, est envoyé à Londres comme simple observateur auprès de New Scotland Yard. Il va se trouver à suivre une enquête autour d'un groupuscule de terroristes amateurs «le Mouvement réformiste londonien pour la libération de Khaled al-Fawwaz et Ibrahim Eidarous ». Ce mouvement a à sa tête un professeur d'université britannique qui est sans le savoir infiltré par de vrais terroristes qui le manipule. La construction du livre est originale car le lecteur est en sait plus sur l'enquête que la police car le lecteur a aussi la vision des ravisseurs. Le personnage de Carl Houseman est attachant et l'humour est également présent, notamment lorsqu'un américain venant d'une petite ville de l'Iowa qui « débarque » à Londres certaines situations peuvent être cocasses. Le travail de la police est parfaitement décrit grâce aux connaissances de l'auteur.

En conclusion, c'est une très belle découverte qui me donne envie de lire d'autres titres du même auteur. Merci beaucoup aux Éditions du Cherche-Midi de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (page 97)

On traversa Church Street pour passer au bureau de l'American Express troquer des traveller's contre des livres anglaises. A près de deux dollars, exactement un soixante-dix, pour une livre, j'allais avoir tout intérêt à surveiller mes dépenses.

On retraversa la rue et, du côté sud, signalée par un large cercle rouge barré de bleu, s'ouvrait la station de métro : Kensington High Street, en lettres blanches.

Je m'attendais à une gare de chemin de fer, à une station de bus ou à, quelque chose comme ça, et c'était un centre commercial de plus, boutiques de vêtements ou d'alimentation cernant un vaste espace dégagé. Intéressant, non ?

«Tu vois cette vitrine, m'indiqua Jane, l'index pointé. C'est chez Benjy's. On y bouffe bien sans perdre de temps. Sandwiches sous emballage, salades, et barres chocolatées. Il y en a plein la ville.» OK. Je jetai un œil au passage. Bouteilles d'eau, en plus. Bon à savoir. Au-delà de Benjy's, commençait la station proprement dite.

Nous procurer nos passes ne fut pas aussi simple. Je m'approchai du guichet, avec Jane à mon bras. « Je voudrais acheter un passe. »

Et c'est là que les choses se compliquèrent.

D'abord, on me conseilla de prendre le passe d'une semaine, moins cher et plus pratique que le passe quotidien, à renouveler tous les jours. D'accord. Puis on me demanda dans quelle zone de Londres j'avais l'intention de circuler, mais ma fille vint à mon secours en criant dans l'hygiaphone : « Zone cinq !

- Photo ! jappa le préposé.

- Pardon ?

- Photo. Pour votre passe. »

Je pensai qu'il voulait une preuve de mon identité et lui montrai mon permis de conduire.

« Non, non. Il m'en faut une pour votre carte. » C'était la première fois que je lisais, sur le visage, l'expression « sois patient, c'est un Américain ».

« Il me faut une photo séparée. Pour l'insérer dans votre passe. Si vous n'en avez pas, vous pouvez en faire une dans cette cabine, en face. »

Livre lu dans le cadre du partenariat logotwitter_bigger - cherche_midi

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24 novembre 2009

Un chant de Noël – Charles Dickens

un_chant_de_noel_ Gallimard - octobre 1990 – 152 pages

le_drole_de_noel_de_Scrooge Livre de Poche Jeunesse – septembre 2009 – 156 pages

un_chant_de_no_l_bilingue Folio bilingue – septembre 1997 – 283 pages

un_chant_de_noel Folio junior – décembre 1999 – 146 pages

un_chant_de_no_l_dickens_LGP Livre de Poche Jeunesse – octobre 2008 – 156 pages

traduit de l'anglais par P. Lorain, Jean Esch

un_chant_de_noel_p LGF – novembre 2009 – 184 pages

traduit de l'anglais par André de Goy, G. B. de Saint-Romain

un_chant_de_no_l_dickens_el L'École des Loisirs – octobre 2009

Présentation de l'éditeur : Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul. Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

Auteur : Né en 1812 et mort en 1870, Charles Dickens est l'un des romanciers anglais les plus populaires dans le monde entier. Issu d'une famille très modeste, Charles Dickens souffre beaucoup de sa condition. Ces difficultés seront la source d'inspiration de la plupart de ses œuvres, dont les plus connues sont Les aventures de M. Pickwick, David Copperfield et Oliver Twist.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

J'ai commencé cette lecture pour accompagner mon fils qui étudie ce livre en français avant d'aller voir le film avec sa classe de 6ème. C'était aussi pour moi l'occasion de relire du Charles Dickens.

L'histoire se déroule à Londres, au XIXème siècle, c'est la veille de Noël. Scrooge est un vieillard égoïste, riche mais avare, aigri. Il totalement insensible à la magie de Noël, sans aucun sentiment vis à vis de ses proches. Il s'apprête comme d'habitude à passer Noël seul dans sa sombre maison. Il est pris par des hallucinations et le spectre de son ancien associé Marley lui rend une effrayante visite. Il lui annonce la visite prochaine de trois Esprits. Scrooge se voit d'abord confronté à l'Esprit des Noëls passés, qui le replonge dans ses propres souvenirs, réveillant en lui des blessures oubliées et des regrets profondément enfouis. Puis l'Esprit des Noël présents et enfin le plus effrayant : l'Esprit des Noël futurs. Scrooge va réagir et changer sa façon de vivre.

Voici un très joli conte de Noël écrit par Charles Dickens en 1843 qui est très populaire dans les pays anglophones. L'écriture est admirable, l'histoire est pleine d'humour, de tendresse et de suspens. Il n'est pas si facile à lire pour un jeune de 11 ans, mais en l'accompagnant je pense que c'est une bonne expérience et un vrai plaisir. C'est la magie de Noël !

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Le Drôle Noël de Scrooge (Titre original : Disney's A Christmas Carol ) est un film d'animation américain réalisé par Robert Zemeckis avec Jim Carrey, Gary Oldman, Colin Firth. Ce film sort au cinéma en France le 25 novembre 2009.


Il existe aussi des adaptations pour jeunes enfants :

un_conte_de_noel_ Un conte de Noël - Oskar jeunesse - sept. 2008 - 36 pages

scrooge_un_chant_de_noel_ Scrooge, un chant de Noël - Delcourt - nov. 2008 - 47 pages

Extrait : (page 11)

Un jour, le meilleur de tous les bons jours de l'année, la veille de Noël, le vieux Scrooge était assis, fort occupé, derrière son bureau. Il faisait un froid vif et perçant, le temps était brumeux ; Scrooge pouvait entendre les gens aller et venir dehors dans la ruelle, soufflant dans leurs doigts, respirant avec bruit, se frappant la poitrine avec les mains et tapant des pieds sur le trottoir pour les réchauffer. Trois heures seulement venaient de sonner aux horloges de la Cité, et cependant il faisait déjà presque nuit. Il n'avait pas fait clair de toute la journée et les lumières qui paraissaient derrière les fenêtres des bureaux voisins ressemblaient à des taches de graisse rougeâtres qui s'étalaient sur le fond noirâtre d'un air épais et en quelque sorte palpable. Le brouillard pénétrait dans l'intérieur des maisons par toutes les fentes et les trous de serrure ; au-dehors il était si dense, que quoique la rue fût des plus étroites, les maisons en face ne paraissaient plus que comme des fantômes. A voir les nuages sombres s'abaisser de plus en plus et répandre sur tous les objets une obscurité profonde, on aurait pu croire que la nature était venue s'établir tout près déjà pour y exploiter une brasserie fonctionnant sur une vaste échelle.

La porte du bureau de Scrooge demeurait ouverte, afin qu'il pût avoir l'œil sur son commis qui se tenait un peu plus loin, dans une petite cellule triste, sorte de citerne sombre, occupé à copier des lettres. Scrooge avait un très petit feu, mais celui du commis était beaucoup plus petit encore : on aurait dit qu'il n'y avait qu'un seul morceau de charbon. Il ne pouvait l'augmenter, car Scrooge gardait la boîte à charbon dans sa chambre, et toutes les fois que le malheureux entrait avec la pelle, son patron ne manquait pas de lui déclarer qu'il serait forcé de le quitter. C'est pourquoi le commis mettait son cache-nez blanc et essayait de se réchauffer à la chandelle ; mais comme ce n'était pas un homme de grande imagination, ses efforts demeuraient superflus.

- Je vous souhaite un joyeux Noël, mon oncle, et que Dieu vous garde ! cria une voix enjouée.

C'était la voix du neveu de Scrooge, qui été venu le surprendre si vivement qu'il n'avait pas eu le temps de le voir.

- Bah ! dit Scrooge, sottise !

3 novembre 2009

Sept mers et treize rivières - Monica Ali

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Belfond – août 2004 – 460 pages

10/18 - avril 2006 - 573 pages

Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet

Présentation de l’éditeur
L’histoire drôle et poignante d’une Bangladaise émigrée à Londres. Un roman généreux, foisonnant et épicé sur le choc des cultures, les désenchantements de l’exil et les mirages de l’intégration. Une formidable galerie de personnages. Une écriture étincelante. Un pur joyau. En 1967, dans un village de l’est du Pakistan, une femme croit donner le jour à une enfant mort-née. Mais Nazneen survit et devient «  celle qui a été livrée à son Destin « . Un destin qui l’attend à Londres, auprès de l’époux choisi par son père : Chanu, la quarantaine bedonnante, ennuyeuse et pontifiante, des rêves en pagaille, sans les moyens de ses ambitions. Isolée dans ce pays dont elle ne parle pas la langue, Nazneen n’a d’autre choix que se soumettre. Dans la cité de Brick Lane où règnent racisme ordinaire, fondamentalisme rampant et trafics en tous genres, elle découvrira pourtant la solidarité, la débrouillardise et l’amitié. Tiraillée entre traditions ancestrales et espoirs insensés, Nazneen va peu à peu prendre le contrôle de sa vie, jusqu’à franchir le pire des interdits… Et comprendre que s’octroyer le droit au bonheur a un prix.

Biographie de l’auteur
Née en 1967 à Dacca (ex-Pakistan oriental), Monica Ali vit en Angleterre depuis l’âge de trois ans. Sept mers et treize rivières est son premier roman. Sélectionnée par la revue Granta parmi les vingt meilleurs romanciers britanniques de la décennie avant même que son livre soit publié, finaliste du Man Booker Prize 2003, Monica Ali est devenue en moins de un an un véritable phénomène dans le paysage littéraire international.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

Le titre anglais de ce livre est Brick Lane, qui est le nom de la cité Londonienne où se situe l'histoire de Nazneen. A dix-sept ans, Nazneen quitte son village du Bangladesh pour rejoindre à Londres son époux Chanu choisi par son père. Chanu a deux fois son âge, il est gentil, mais malgré ses nombreux diplômes universitaires, il obtient des emplois subalterne. Elle se retrouve dans un autre monde, elle va découvrir la ville, la langue anglaise et ses voisins eux aussi d'origine étrangère. Elle reste attachée à la culture et au mode de vie du Bengladesh : elle est toujours vêtue de son sari et ne sort pas de sa cité « bengali » au cœur de Londres, elle cuisine comme au village. Elle nous décrit sa vie et la vie de la cité de Brick Lane.

Ses filles, nées en Angleterre, sont partagées entre les traditions de leurs parents et la vie à l'occidentale qu'elles ont toujours connue. Lorsqu'il s'agira de retourner au pays, l'aînée Shahana se révoltera car c'est ici son pays !

Tout au long du livre, on découvre Nazdeen qui laisse le destin guider sa vie et qui ne se révolte pas, elle accepte tout puis elle va peu à peu décider pour elle-même et prendre sa vie en main.

J'ai trouvé se livre très intéressant car on découvre la vie d'une immigrée confronté à un pays, à une nouvelle vie très différente de la précédent. En parallèle, grâce au courrier qu'elle échange avec sa jeune sœur restée au Bangladesh, Hasina qui s'est enfuie de son village natal et qui doit travailler pour survivre, le lecteur découvre la dure réalité de la vie au Bangladesh.

Le livre se lit assez facilement, il est très riche en détails et en descriptions.

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Un film Rendez-vous à Brick Lane réalisé en 2007 par Sarah Gavron avec Tannishtha Chatterjee, Satish Kaushik, Christopher Simpson a été tiré de ce livre.

Extrait : (page 15)

Dans sa jeunesse, Nazneen entendit souvent raconter « Comment tu as été confiée à ton Destin ». C'était grâce à la sage résolution de sa mère qu'elle avait pu survivre pour devenir la jeune fille sérieuse au visage large qu'elle était aujourd'hui. Lutter contre son Destin risque d'affaiblir le sang. Parfois, peut-être même la plupart du temps, l'issue est fatale. Jamais Nazneen ne remit en cause la logique à l'œuvre dans « Comment tu as été confiée à ton Destin ». De fait, elle louait le courage tranquille de sa mère, son stoïcisme larmoyant dont chaque jour apportait la preuve. Hamid disait toujours, en détournant invariablement les yeux : « Ta mère est née sainte. Elle vient d'une famille de saints. » Alors, quand Rupban lui conseillait d'apaiser les tourments de son cœur et de son esprit, d'accepter la grâce de Dieu, de manifester envers la vie la même indifférence que celle-ci manifesterait envers elle, Nazneen l'écoutait avec attention, la tête renversée, l'air béat.

C'était une enfant d'une gravité presque comique.

« Comment vas-tu, mon trésor ? Toujours contente d'être revenue à la vie ? Lançais Mumtaz quand elle ne l'avait pas vue depuis deux ou trois jours.

- Je n'ai ni plaintes ni regrets à te confier, répondait Nazdeen. Tout ce que j'ai à dire, je le dis au Seigneur. »

Ce qu'on ne peut pas changer doit être enduré. Et comme rien ne pouvait être changé, il fallait tout endurer. Ce principe gouvernerait son existence. C'était à la fois un mantra, un état d'esprit et un défi. Ainsi, à trente-quatre ans, après que trois enfants lui furent offerts et que l'un d'entre eux lui fut repris, alors qu'elle avait un mari puéril et un jeune amant exigeant imposé par le destin, quand pour la première fois de sa vie elle se découvrit incapable d'attendre que l'avenir se dévoile et obligée de le forger elle-même, Nazdeen fut aussi surprise par sa propre capacité d'agir qu'un nouveau-né agitant son poing serré et se donnant par mégarde un coup dans l'œil.

3 octobre 2009

La Reine des lectrices - Alan Bennett

la_reine_des_lectrice Edition Denoël – janvier 2009 – 173 pages

Présentation de l'éditeur
Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, le sulfureux Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'œil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. C'est en maître de l'humour décalé qu'Alain Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.

Biographie de l'auteur
Né en 1934 à Leeds,
Alan Bennett est une star en Grande-Bretagne, où ses pièces de théâtre, ses séries télévisées et ses romans remportent un succès jamais démenti depuis plus de vingt ans. La Reine des lectrices est son quatrième roman.

Mon avis : (lu en octobre 2009)

Avec un ton légèrement irrévérencieux, un esprit totalement British, ce livre est un vrai moment de bonne humeur, il nous parle de lectures et de lecteurs. C’est un peu par hasard que la Reine découvre un bibliobus à proximité de Buckingham Palace. Par politesse, elle emprunte un livre, puis deux et la reine devient rapidement une lectrice compulsive anonyme, elle n’a plus qu'une idée en tête : lire ! Mais cela n'enchante pas du tout son entourage en particulier le Premier Ministre et son secrétaire sir Kevin car la Reine délaisse ses obligations royales... Grâce à la lecture, la reine devient très attachante, sympathique, humaine proche des gens. Les personnages qui entourent la Reine sont dépeints avec beaucoup d'humour et l'on découvre aussi comment fonctionne la Cour d'Angleterre. Ce livre se lit très facilement et la chute est inattendue... Une seule petite réserve, c’est sur la forme, j’ai trouvé dommage que ce livre n'ait aucun chapitre, tout est à la suite, ce qui n'est pas très pratique pour interrompre sa lecture.

Extrait : (page 9)

C’étaient les chiens qui avaient tout déclenché. En général, après s’être promenés dans le jardin, ils remontaient les marches du perron, où un valet de pied venait leur ouvrir la porte. Ce jour-là cependant, pour dieu sait quelle raison, ils avaient traversé la terrasse en aboyant, la truffe en l’air, avant de redescendre les marches à toute allure et de disparaître à l’angle du bâtiment. La reine les entendit japper dans l’une des cours intérieures, comme s’ils en avaient après quelqu’un.

Il s’agissait en l’occurrence du bibliobus de la commune de Wesminster, un véhicule aussi imposant qu’un camion de déménagement et garé près des poubelles, à deux pas de la porte qui rejoignait les cuisines, de ce côté-là. La reine mettait rarement les pieds dans cette partie du palais et n’avait jamais aperçu le bibliobus auparavant. Les chiens non plus, du reste, ce qui expliquait leur tapage. Ne parvenant pas à les calmer, elle monta les quelques marches qui permettaient d’accéder à l’intérieur du véhicule, afin de s’excuser pour ce vacarme.

Le chauffeur était assis derrière son volant et lui tournait le dos, occupé à coller une étiquette sur un livre quelconque. Le seul client en vu était un jeune rouquin efflanqué en salopette blanche, qui lisait assis par terre dans la travée. Aucun d’eux n’avait vu apparaître la nouvelle arrivante, qui toussota avant de déclarer : - Je suis désolée de cet affreux tapage.

En l’entendant, le chauffeur  se redressa si brusquement qu’il se cogna le crâne contre l’étagère des ouvrages de référence. Quand au jeune homme, il renversa carrément le rayon consacré à la mode et à la photographie en se relevant dans la travée.

- Voulez-vous bien vous taire, stupides créatures, lança-t-elle à ses chiens en passant à nouveau la tête par la porte du bibliobus.

Cela laissa le temps au chauffeur/bibliothécaire de reprendre ses esprits et au jeune homme de ramasser ses livres – ce qui était d’ailleurs le but de la manœuvre.

- Nous n’avons jamais eu l’occasion de vous rencontrer jusqu’ici, monsieur…

- Hutchings, Votre majesté. Je passe tous les mercredis.

- Vraiment ? Je l’ignorais. Venez-vous de loin ?

- Seulement de Westminster, Madame.

- et vous, jeune homme, vous êtes…

- Norman, Madame, Norman Seakins.

- Et vous travailler…

- Aux cuisines, Madame.

- Oh… Et cela vous laisse le temps de lire ?

- Pas exactement, Madame.

- je suis dans le même cas que vous. Mais puisque je suis venue jusqu’ici, il ne serait sans doute pas déplacé que je vous emprunte un livre.

20 août 2009

Déchaîné – Ally Kennen

d_chain_ Gallimard-Jeunesse – septembre 2008 – 351 pages

traduit de l’anglais par Alice Marchand

Présentation de l'éditeur
Ça fait quoi d'être copain avec un tueur ? Et comment ils écrivent ces gars-là ? Quand Charlie s'inscrit sur un site Internet pour correspondre avec un condamné à mort, il n'a pas d'autre ambition que d'assouvir sa curiosité. Mais le jour où il reçoit de "son prisonnier", Lenny Sherry, un courrier, posté de Bexton, sa propre ville, Charlie comprend qu'il s'est lancé dans un jeu dangereux et qu'il aurait vraiment mieux fait de continuer à voler des camions et à sécher les cours. Après La Bête, le nouveau roman de la jeune et impertinente Ally Kennen. Frissons, humour et évasion garantis !

Biographie de l'auteur
Ally Kennen est anglaise. Elle a grandi à Exmoor dans une ferme isolée très rudimentaire avec de nombreux enfants et adolescents. Elle a été auxiliaire de vie scolaire, puéricultrice, gardienne de musée et archéologue. Elle est aussi chanteuse professionnelle. Une de ses chansons a figuré au Top 50 britannique. Elle vit à Bristol avec son mari et sa petite fille.

Mon avis : (lu en août 2009)

Encore un livre que je lis sur le conseil de mon fils aîné. Ce livre «ado» est, d'après l'éditeur, destiné à partir de 14 ans, car la violence y est assez présent surtout au début... En effet, on découvre le héros Charlie Parsons qui vient de se faire trancher une phalange de son majeur gauche par son meilleur ami, surnommé Démon, au cours d'un jeu stupide avec un couteau... Charlie est un petit délinquant, son père est absent, sa mère dépressive et sa grand-mère plutôt revêche : il s'amuse à voler un camion puis fait un rodéo sur l'autoroute, il a aussi l'idée de correspondre avec un condamné à mort en se faisant passer pour sa mère (car il n'est pas majeur)... Lors d'un séjour en prison, Charlie va recevoir une lettre de son correspondant, Lenny qui a été libéré pour vice de forme et qui est revenu dans son propre village. Cela commence à faire peur à Charlie, en effet Lenny est devenu le petit copain de sa mère...

Le récit est plein d'humour noir et l'on se surprend souvent à rire, mais la fin semble plus convenue qu'elle n'en à l'air... J'avais oublié un détail de l'intrigue pour comprendre réellement le message de la dernière lettre de Lenny à Charlie. J'ai passé un bon moment en lisant ce livre d'humour noir anglais.

Extrait : (début du livre)
C'est Démon qui avait mon doigt. On traînait sous le pont avec la bande habituelle : les jumeaux Farrow, Connor Blacker, la sœur de Démon - Lexi - et sa copine moche, Debbie. C'était le bout de mon majeur de la main gauche. Et sans le majeur, plus moyen de faire des doigts. Pour un mec comme moi, c'est vraiment la honte, t'imagines ? Comment je suis censé m'exprimer ?
Bref, on faisait les cons sur le chemin de halage, au bord du canal. Il y a genre un million de noms tagués sous le pont. Ça me rappelle les monuments aux morts, tu vois, avec tous ces noms de soldats tués à la guerre.
Parmi les noms les plus récents, il y a le mien.
CHARLIE PARSONS
Je suis juste en dessous de Démon, mais il y a d'autres noms dont mes yeux n'arrivent pas à se détacher. Pile de l'autre côté, il y en a un qui est tracé à la bombe en grosses lettres roses.

SELBY P.

Juste à côté, en lettres blanches tarabiscotées, mais bien nettes, ça dit LE GLAÇON , et il y a un poing dessiné autour des deux noms. C'est les tags de mes frères. Ils ne sont pas dans le coin.

Les autres tags que je regarde sont en plein milieu de l'arche, à peu près à mi-hauteur. Ils sont couverts de mousse et pas mal délavés, mais on ne laisse personne repeindre par dessus.

J.JUBY C'est le père de Démon.

NAPPY PARSON Et ça, c'est mon vieux. C'est une tradition familiale...

14 août 2009

L'affaire Jane Eyre - Jasper Fforde

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traduction de l'anglais Roxane Azimi

Fleuve Noir – avril 2004 – 387 pages

10/18 – mai 2005 - 410 pages

Présentation de l'éditeur
Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine... " Au croisement du roman policier et de l'uchronie déjantée, Jasper Fforde signe un ouvrage jubilatoire. " Le Monde des livres.

Biographie de l'auteur
Jasper Fforde vit au pays de Galles. Après avoir travaillé vingt ans dans l'industrie cinématographique, il a choisi de concrétiser son rêve d'enfant : devenir écrivain. Son premier roman, L'Affaire Jane Eyre, situé à la frontière entre le thriller littéraire et le conte fantastique, est devenu un livre culte aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Le second volume des aventures de Thursday Next, Délivrez-moi !, a paru en 2005 au Fleuve Noir.

Mon avis : (lu juin 2008)

Ce livre est inclassable… on est à la fois dans de la science-fiction, des voyages dans le temps, on se retrouve dans des univers parallèles, on expérimente le clonage, on rencontre des loups-garous et on est confrontés à quantité des références littéraires. Nous sommes en 1985, la Guerre de Crimée dure toujours entre l’Angleterre et la Russie, les gens se déplacent en dirigeables, les dodos disparus ont été clonés et ils sont appréciés comme animaux de compagnie. L’héroïne de ce roman s’appelle Thursday Next (Jeudi prochain !), elle appartient aux brigades littéraires et elle traque les contrefacteurs d'ouvrages et les vols de manuscrits originaux… Jane Eyre est en danger et Thursday va lui venir en aide... Un univers pleins d’idées vraiment originales qui nous surprennent tout au long du livre.

Ce n’est pas le genre de livre que j’apprécie vraiment (je n’aime pas vraiment le fantastique et la science-fiction…) mais j’ai passé un bon moment car le rythme du livre est tel qu’on ne s’ennuie pas un seul instant. Livre extrêmement original !

Dans la série il existe 4 autres livres :

  delivrez_moi_p          Le_puits_des_Histoires_Perdues_p              sauvez_Hamlet_p           le_d_but_de_la_fin_p

"Délivrez-moi !" "Le puits des Histoires Perdues" "Sauvez Hamlet !" "Le début de la fin"

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