Éditions Albin Michel et Éditions Versilio – octobre 2010 – 607 page
Quatrième de couverture :
"Je pense à elle tout le temps. Quand on est ensemble, rien d’autre n’existe. Je crois que pour la première fois, je suis vraiment amoureux... Mais notre histoire est impossible. À cause de mes incroyables pouvoirs.
Comment lui dire que je peux voyager dans un corps humain, contrôler la pensée ? Que j’ai même pris place dans la fusée qui se dresse chez l’homme pour envoyer ses cosmogonautes dans le corps de la femme ?
Nos ennemis jurés veulent dominer le monde. Ils nous poursuivent partout, au sommet de la tour Eiffel ensorcelée, dans les profondeurs mystérieuses et magiques de Disneyland. Personne ne leur résistera. Notre seule chance de survie : réussir la mission que le grand Maître des Médicus m’a confiée. Mais dois-je renoncer à l’amour pour sauver le monde ?"
Auteur : Il était une fois un jeune interne en médecine… Il avait choisi d’effectuer son internat dans un service d’oncologie pédiatrique… Plus tard, il demandera à des enfants de « dessiner la maladie » pour sa thèse.
Il était une fois un jeune interne en médecine qui rêvait de libérer les enfants de la peur du corps et de la maladie.
L’écrivain qu’il est devenu a su mêler la puissance envoûtante de l’évasion et toute son expérience pour réaliser le rêve du jeune médecin qu’il était…
Et c’est ainsi qu’est né Oscar Pill.
Site de l'auteur : http://www.elianderson.info
Site dédié à Oscar Pill : http://oscarpill.com/index.html
Mon avis : (lu en novembre 2010)
Je n'ai pas lu les deux premiers tomes des aventures d'Oscar Pill avant de découvrir Le secret des éternels. J'ai eu peur en lisant les deux premiers chapitres en ne comprenant pas grand chose, que le fait de ne pas avoir lu les deux premiers épisodes allait être un handicap... Mais dès le troisième chapitre je suis entrée facilement dans l'histoire, je découvre Oscar Pill et ses camarades au collège de Babylon Heights, un concours est ouvert aux élèves pour représenter les États-Unis au « Grand Concours Elite » qui aura lieu à Paris. Il doit également conquérir son troisième Trophée, dans l’univers mystérieux d’Embrye.
Ce n'est pas le style de livre que j'ai l'habitude de lire, car je suis souvent hermétique à la fantasy mais avec l’alternance des péripéties entre la vraie vie et le monde intérieur m’a permis de faire une lecture plutôt agréable et plaisante. L’auteur a vraiment une imagination débordante, la Tour Eiffel, Le Louvre et Eurodisney vont être le théâtre des nombreuses aventures d’Oscar et ses compagnons. Dans la vie intérieur, l'auteur nous fait découvrir le monde de la reproduction, des émois, de la fécondation... Ces parties de vie intérieur m'ont moins intéressées et m'ont parues parfois un peu longues. Oscar va tenter de découvrir de nouvelles informations sur son père...
La lecture est plutôt facile avec des chapitres courts, il y a de nombreux dialogues qui donnent du rythme à cette histoire, mélange de mystère, de magie et d'émotion. On devine sans peine que cette aventure n'est pas la dernière... et qu'il y aura une suite à cette épisode.
Merci à Danielle et aux Éditions Albin Michel et Éditions Versilio pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Ce livre est également disponible en version numérique (Éditions Versilio).
Extrait : (page 395)
Oscar se positionna dans le caisson. Il écouta la voix qui prononçait les mêmes mots pour la deux mille vingt-deuxième fois :
– Avancez jusqu’aux empreintes, positionnez vos pieds sur ces empreintes et regardez droit devant vous en fixant le point vert qui brille sur la paroi qui vous fait face. Quand la porte s’ouvre, vous pouvez sortir.
Le jeune Médicus suivit les instructions à la lettre et sentit le choc de la flèche qui tombait dans son carcan. Son cœur se mit à battre. Il était près du but, en possession des plans de construction des Univers, au cœur de cette flèche ; bientôt, il procéderait à la dernière phase : transformer l’Ô-Wul en sécurité dans sa colonne brumeuse, dans le palais des Lumpini, et la troisième sacoche de sa ceinture renfermerait enfin un nouveau Trophée.
Il sortit du caisson et suivit les autres cosmogonautes équipés pour regagner les antichambres. Devant lui, Moss avait déjà ouvert la porte de la première salle et s’y était engouffré avec sang-froid, sans rien laisser paraître. Il passa lui aussi la porte, et c’est quand Ayden en fit de même que la sirène résonna.
Elle fut si forte qu’elle sembla ébranler tout le dôme. En quelques secondes, Testis fut le siège d’un emballement indescriptible, telle une fourmilière dans laquelle on aurait donné un coup de pied. Les gens couraient de toutes parts, l’éclairage des salles s’était véritablement embrasé. Des voitures traversèrent l’espace du dôme en trombe, chargeant et déchargeant des centaines d’hommes en tous lieux.
Mais ce fut dans les antichambres que l’effervescence fut à son comble. Les cosmogonautes qui rentraient tranquillement de la passerelle ou qui déambulaient dans les couloirs de Testis déferlèrent tel un torrent en pleine nature, et se précipitèrent pour ressortir sur la passerelle. Une voix vociférait dans les haut-parleurs :
– Attention ! Alerte à tous les cosmogonautes équipés de leur flèche !
Je répète : alerte à tous les cosmogonautes équipés de flèche, réquisition immédiate et rendez-vous sur la passerelle pour un embarquement imminent dans Pen IS ! Rampe de lancement en cours d’élévation.
Oscar et ses deux camarades fouillèrent la foule qui déferlait dans la salle et distinguèrent enfin la haute silhouette de Paloma qui leur faisait de grands signes.
– Venez ! hurlait-elle pour couvrir la cacophonie. Il faut sortir d’ici au Oscar tenta de se frayer un chemin lorsqu’une main puissante se posa sur son épaule.
– Où tu vas, toi ? lui martela un cosmogonaute imposant. Tu n’as pas entendu ce qu’on vient de te dire ? Tous sur la passerelle, et tout de suite !
On embarque !
Le chef de groupe le fit pivoter et le poussa dans le rang. Quelques instants plus tard, Moss et Ayden étaient réquisitionnés de la même manière. Il ne fallait pas envisager un instant de s’échapper.
Tout alla très vite : la file s’écoula comme de l’eau par la porte et il se retrouva en ligne sur la passerelle, fasciné par ce qu’il voyait – et effrayé par le sort qui allait lui être réservé. À côté de lui, le long de la passerelle qui longeait Testis Two, l’immense rampe de lancement de la fusée Pen IS s’élevait lentement mais inexorablement vers le ciel. Les moteurs grondaient déjà et, près des énormes réacteurs, à la base, la chaleur montait, faisant onduler le paysage et le dôme entier. Les trois garçons se regardèrent, solidaires pour une fois : les choses ne se déroulaient pas du tout comme prévu, et elles s’annonçaient très mal.
À quelques dizaines de mètres, Sally les observait par une fenêtre de la salle, cachée derrière une rangée de casiers et désespérée à l’idée de ne pas pouvoir intervenir, tandis qu’Iris s’emportait.
– Et voilà ! On se tue à leur mâcher le travail, on dompte trois cosmogonautes, tout ça pour quoi ? Pour rien ! Ah non, cette fois, il sera inutile de me supplier, j’en parlerai à Mr Brave dès qu’ils seront rentrés de leur voyage dans l’espace.
– Pour cela, murmura Paloma, il faudrait qu’ils puissent en revenir, de ce voyage.
Elle se tourna vers les deux filles et fixa son regard vert sur elles.
– Je ne sais pas ce qui se passe chez ce superbe abruti de Roger pour que sa rampe se dresse ainsi et qu’un lancement de fusée soit envisagé, mais il faut que j’arrête ça avant qu’elle ne soit en orbite, et nos jeunes amis avec… Quant à vous, vous ne bougez pas de votre cachette, ici, vous m’entendez ?
– Quoi ? glapit Iris. Vous nous laissez ici, seules, alors que les garçons sont déjà condamnés ?
Paloma haussa les épaules et disparut dans les méandres de Testis.
Sally se tourna vers Iris, excédée :
– Tu te sens vraiment obligée de dire n’importe quoi tout le temps ?
La comtesse Lumpini apparut au beau milieu de la chambre des Observations, la tête ceinte d’un bandeau qui maintenait une plume d’aigrette contre sa perruque façon années folles. Elle rajusta sa robe charleston, en épousseta les froufrous et tira sur ses longs gants en velours.
Mrs Withers, qui patientait dans un fauteuil capitonné vert émeraude, sursauta en la voyant surgir du corps de Roger.
– Anna-Maria, vous êtes déjà de retour ?
– Comment ça, déjà ? Ça fait plus d’une demi-heure que je sue sang et eau dans le cinquième Univers de ce garçon pour maîtriser ses pensées et ses désirs ! Et puis, c’est bien ce qui était convenu, non ?
Berenice Withers sentit l’inquiétude monter en elle de manière irrépressible : Roger n’était plus sous contrôle, alors que les jeunes Médicus étaient toujours en mission dans son corps. Certes, Paloma les accompagnait, et si les avis de sa sœur et les siens divergeaient sur beaucoup de points, notamment leurs modes de vie respectifs, elle avait totale confiance en elle. Mais ce qui l’avait rassurée plus que tout, jusqu’ici, était de savoir que grâce à la présence de la comtesse dans le cerveau de Roger, l’Univers d’Embrye ne serait pas secoué par des pensées qui pourraient perturber le voyage. Maintenant que celle-ci était de retour, le pire était à craindre.
– Vous m’écoutez, Berenice ? demanda la comtesse, légèrement agacée de parler dans le vide.
– Pardon, vous disiez ?
– Que ce garçon ne pense qu’à une chose : sa petite femme. C’en est gênant, je vous assure ! J’ai eu un mal de chien à freiner les pensées affriolantes qui déferlaient en Cérébra – et je vous épargne les détails, précisa-t-elle avec un petit air mutin.
– Je vous en suis très reconnaissante, la remercia Mrs Withers.
– J’en viens à me demander si GianCarlo était aussi amoureux de moi, au même âge.
– Il l’est tout autant maintenant, j’en suis convaincue, répondit Mrs Withers en jetant un coup d’œil furtif sur sa montre. Voilà trente-huit minutes, très exactement, que sa sœur et la fine équipe étaient parties à l’aventure. Elle ne parvenait pas à refouler la terrible intuition qui s’emparait d’elle. Surtout si, comme le disait Anna-Maria Lumpini, le jeune homme était obsédé par la délicieuse Carlotta. Il n’y avait qu’une chose à faire pour s’assurer que le désir conscient ou pas de Roger n’aurait pas de conséquence sur son Embrye-Île : en détecter une preuve physique.
Elle s’approcha du jeune homme, délaissa son visage souriant en plein sommeil pour se concentrer sur une zone bien précise de son corps : l’entrejambe. Les yeux de Berenice Withers s’ouvrirent démesurément derrière ses lunettes, qu’elle prit la précaution d’enlever et de nettoyer ; hélas, non, elle ne rêvait pas, et la bosse qui tendait la toile de jean était sans équivoque.
Elle se tourna vers Anna-Maria, qui venait de focaliser son regard sur la même zone et de comprendre les conséquences du phénomène concerné.
– Vous aviez raison, Anna-Maria, déplora Mrs Withers. Cet homme est fou amoureux. Et plein de vigueur, hélas.
– Et si nos jeunes amis sont encore dans Testis Two, les voilà dans un sale pétrin…
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