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A propos de livres...
ados
1 septembre 2011

Allons réveiller le soleil - José Mauro de Vasconcelos

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : SOLEIL

allons_r_veiller_le_soleil_1975 allons_r_veiller_le_soleil_1992 allons_r_veiller_le_soleil_LdP allons_r_veiller_le_soleil_2002 allons_r_veiller_le_soleil_2009

Stock – 1975 – 326 pages

Hachette jeunesse – mai 1992 – 349 pages

Livre de Poche jeunesse -1989 -

Livre de Poche jeunesse – mars 2002 – 380 pages

Livre de Poche jeunesse – septembre 2009 – 380 pages

traduit du brésilien par Alice Raillard

Titre original : Vamos aquecer o sol, 1974

Quatrième de couverture :
Zézé avait six ans quand il confiait ses rêves à son oranger. Il en a onze désormais et a été adopté par une riche famille. Son histoire raconte la fin d'une enfance, les années de changements entre onze et quinze ans, jusqu'au premier et merveilleux grand amour...

Auteur : José Mauro de Vasconcelos (26 février 1920 à Rio de Janeiro - 25 juillet 1984 à São Paulo) est un écrivain brésilien. Écrivain aux origines indiennes et portugaises, il est l'auteur de Mon bel oranger, Allons réveiller le soleil et Le Palais Japonais, inspiré de son enfance difficile et devenu un classique de la littérature enfantine, ainsi que d'une quinzaine de romans et de récits. Sportif et voyageur, il a pratiqué de nombreux métiers, notamment dans le monde du cinéma et de la télévision.

Mon avis : (relu en août 2011)
Lorsque le mot SOLEIL de la deuxième session du Challenge Un mot, des Livres a été dévoilé, je n'ai pas hésité un instant, c'était l'occasion de relire "Allons réveiller le soleil", la suite d'un de mes livres préférés "Mon bel oranger".
Ce livre nous raconte le passage de l'enfance vers l'adolescence et l'âge adulte de Zézé.
Le petit Zézé de "Mon bel oranger" a grandi, il est maintenant âgé de 11 ans, il a été adopté par une riche famille brésilienne pour pouvoir faire des études. C'est un enfant intelligent mais aussi turbulent et dont l'imagination lui fait faire de nombreuses bêtises... Mais il ne se sent pas heureux. Il a en secret un crapaud – cururu nommé Adam dans son cœur et un père imaginaire Maurice qui vont l'aider à supporter la solitude dans laquelle il se sent. Zézé est au collège chez les frères Maristes, le frère Paul Louis Fayolle est un soutien précieux, il a compris la tristesse de Zézé, il discute souvent avec lui et va l'aider à grandir durant toute son adolescence.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Zézé. Et je me suis plongée avec beaucoup d'émotions dans l'univers extraordinaire de cet enfant, il mélange rêve et réalité ; il se réfugie dans un monde imaginaire où vivent ses seuls véritables amis : Adam et Maurice. Il va apprendre à grandir et réussir à réveiller le soleil qui est en lui. Un très beau livre que j'ai relu avec beaucoup de plaisir et d'émotions.

Il est préférable de lire  "Mon bel oranger" qui raconte l'enfance de Zézé, avant de lire "Allons réveiller le soleil".

Extrait : (début du livre)
Tout à coup, mes yeux n'étaient plus dans l'obscurité. Mon cœur de onze ans sursauta de peur dans ma poitrine.
- Mon-Petit-Jésus-avec-l'agneau-sur-vos-épaules, protégez-moi !
La lumière grandissait. Encore. Encore. Et plus elle grandissait, plus augmentait ma peur ; si j'avais voulu crier, je n'y serais pas parvenu.
Tout le monde dormait paisiblement. Toutes les chambres fermées respiraient le silence.
Je m'assis dans mon lit, le dos contre le mur. Mes yeux regardaient si fort qu'ils sortaient presque de leur orbite.

J'aurais voulu prier, invoquer tous mes saints protecteurs, mais pas même le nom de Notre-Dame de Lourdes ne sortait de ma bouche. Ce devait être le diable. Le diable dont on me menaçait tant. Mais si c'était lui, la lumière n'aurait pas la couleur de feu et de sang, et il y aurait certainement une odeur de souffre. Je ne pouvait même pas appeler au secours le frère Feliciano, mon Fayolle chéri. A cette heure, Fayolle devait être dans son troisième sommeil, en train de ronfler comme un bienheureux, là-bas, au collège des Maristes.

Une douce petite voix se fit entendre :
- N'aie pas peur, mon enfant. Je suis venu pour t'aider.
Mon cœur battait maintenant contre le mur et ma voix réussit à sortir, faible et tremblante comme le premier chant d'un jeune coq :
- Qui es-tu ? Une âme de l'autre monde ?
- Non, nigaud.
Et un rire bienveillant résonna dans la chambre.
- Je vais faire plus de lumière, mais ne t'inquiète pas, rien de mauvais ne peut arriver.
Je dis un oui hésitant, mais je fermai les yeux.
Comme ça, ce n'est pas de jeu, mon ami. Tu peux les rouvrir.
Je risquai un oeil puis l'autre. La chambre avait une lumière si belle que je pensai que j'étais mort et que je me trouvais au paradis. Mais ça, c'était impossible. A la maison, tout le monde disait que le ciel n'était pas pour moi. Les gens comme moi allaient droit dans les chaudières de l'enfer, se faire griller.
- Regarde-moi. Je suis laid, mais tu liras dans mes yeux qu'on peut me faire confiance.
- Où es-tu ?
- Ici, au pied du lit.
Je m'approchai du bord et m'armai de courage pour regarder. Ce que je vis m'emplit de panique.

 

Déjà lu du même auteur :

mon_bel_oranger  Mon bel oranger  le_palais_japonais_p Le Palais Japonais

 

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17 juillet 2011

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S.Spivet - Reif Larsen

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Le Livre de Poche

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NiL éditions - avril 2010 – 374 pages

Livre de Poche – juin 2011 – 410 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Hannah Pascal

Quatrième de couverture :
T. S. Spivet est un jeune prodige de douze ans, passionné par la cartographie et les illustrations scientifiques. Un jour, le musée Smithsonian l’appelle : le très prestigieux prix Baird lui a été décerné et il est invité à venir faire un discours. À l'insu de tous, il décide alors de traverser les États-Unis dans un train de marchandises pour rejoindre Washington DC... Mais là-bas personne ne se doute qu'il n'est qu'un enfant. Muni d'un télescope, de quatre compas et des Mémoires de son arrière-arrière-grand-mère, T. S. entreprend un voyage initiatique qui lui permettra peut-être enfin de comprendre comment marche le monde... Notes, cartes et dessins se mêlent au récit avec un humour et une fantaisie irrésistibles.

Auteur : Né en 1980, Reif Larsen vit à Brooklyn. Après avoir étudié à Brown University et suivi un master en « écriture » à la Columbia University, il devient enseignant. Également réalisateur, il a fait divers documentaires aux états-unis, en Grande-Bretagne et dans le Sud du Sahara. L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S.Spiver est son premier roman.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Voilà un livre que j'avais déjà remarqué lors de sa parution en avril 2010, je l'avais même feuilleter au moment de Noël hésitant à l'offrir à l'un de mes proches. Aussi lorsque le Partenariat Livraddict / Livre de Poche l'a proposé, je n'ai pas hésité à m'inscrire en espérant être parmi les élus.
J'ai reçu le livre depuis quelques semaines et n'ayant pas pu le commencer à le lire plus tôt, mais je l'ai déjà feuilleté longuement car l'objet livre en lui-même est déjà unique...
En effet, le format de poche est différent de celui de d'habitude (14 cm x 19 cm) et à l'intérieur, en marge (au sens propre) de l'histoire, il y a de nombreuses notes et illustrations, des croquis d'insectes, des cartes... C'est comme si le lecteur feuilletait un carnet de voyage. Au début de ma lecture, j'avais du mal à ne pas lire les notes en marges avant la partie texte. Puis j'ai remarqué les discrètes flèches allant du récit vers les notes, permettant une lecture plus fluide.

Tecumseh Sansonnet Spivet est un garçon précoce de 12 ans, il vit dans un ranch du Montana, son père dresse des mustangs et sa mère (le Dr Clair) étudie les fourmis et les coléoptères. T.S. est passionné de cartographie et d'illustrations scientifiques.
Un jour, il reçoit un coup de téléphone, il est invité à Washington pour recevoir le prestigieux prix Baird et faire un discours devant des sommités scientifiques. Son interlocuteur ne sait pas que TS Spivet n'a que 12 ans. Mais celui-ci décide d'aller chercher son prix et d'entreprendre seul ce grand voyage d'Ouest en Est de Divide (Montana) à Washington DC... Il commence par stopper à sa façon un train pour y monter incognito, il va faire la rencontre Deux Nuages un hobo (Sans domicile fixe qui se déplace en se cachant dans les trains) qui lui donnera de précieux conseils pour continuer son voyage.
Au fil de son voyage, TS Spivet a besoin de se rassurer en évoquant des expériences qu'il a déjà faites dans le passé, il nous parle très souvent de sa famille plutôt originale... Cela donne souvent un récit un peu décousu, et comme l'esprit de TS va à toute vitesse, il n'est pas toujours facile à suivre... Malgré cela, cela m'a rappelé un roman d'aventure digne de Jules Verne qui m'a amusée et passionnée à la fois.

Bravo aux éditions du Livre de Poche d'avoir réussi à rendre en poche la particularité de ce livre vraiment unique. Merci à Livraddict et au Livre de Poche de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : ici

Logo Livraddict

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1/50 : Idaho
Premier état traversé par T.S Spivet durant son voyage

16 juillet 2011

Esteban : tome 3 La survie – Matthieu Bonhomme

 Lu dans le cadre de de Critique en Masse de Babelio
en partenariat avec les éditions Dupuis

esteban___tome_3 Dupuis – octobre 2009 – 56 pages

Présentation éditeur :
1900, entre le cap Horn et l'Antarctique, sur la route qu'empruntent les baleines pour aller d'un océan à l'autre. Il y fait si froid que les bateaux croisent les icebergs et essuient les tempêtes les plus violentes au monde. Esteban, un jeune indien orphelin de douze ans s'apprête à vivre une grande aventure. En réalisant son rêve : embarquer à bord d'un baleinier, se lancer à l'assaut des flots, et devenir harponneur. Impressionné par sa ténacité et son courage, le commandant du Léviathan l'engage comme mousse et le voilà parti vers le cap Horn. Il va découvrir la vie à bord du baleinier, la rudesse des marins, malgré tout solidaires, et l'austérité de cet univers.

Auteur : Né à paris en 1973, dessinateur ayant fait une percée remarquée dans la bande dessinée, Matthieu Bonhomme manifeste très tôt un goût évident pour l'illustration. De simple lobby, le dessin devient une passion. Après un BTS d'arts appliqués, il fait la rencontre de Christian Rossi et de Jean-Claude Mézières, qui l'initient aux bases de la bande dessinée. Il travaille ensuite pour la presse dans de nombreux magazines comme Spirou, les éditions Je bouquine, Grains de soleil et bien d'autres. Il réalise ensuite un livre pour Okapi en 2000, fait d'autres petits travaux pour Nathan, puis sort enfin 'Contes et récits de la Conquête de l'Ouest'. Fabien Velhmann lui concocte un scénario béton pour la série 'Le Marquis d'Anaon'. En 2003, 'L' Age de raison' lui vaut le prix du festival d'Angoulême. Il poursuit sur sa lancée avec 'Le Voyage d'Esteban' et 'Messire Guillaume'. En 2007, le sympathique dessinateur revient honorer de sa présence le festival d'Angoulême.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
J’ai choisi cette bande dessinée en lisant sa présentation, cette histoire maritime me tentait bien… Je n’avais pas réalisé que c’était une BD Jeunesse et à l’arrivée de la BD dans ma boîte aux lettres, trois « génial ! » ont jailli à la maison ! En effet, mes 3 fils avaient déjà lu les premières aventures d’Esteban dans la revue Géo Ado puis à la Bibliothèque, ils étaient donc impatients de lire la suite. J’ai donc du attendre quelques jours avant de pouvoir m’y plonger...

Je n'ai pas lu les deux premiers albums, mais les huit premières pages de celui-ci reprennent la fin du tome 2. Le baleinier Léviathan a été pris par les glaces, l'équipage doit faire quelque chose pour ne pas mourir de froid ou de faim. Ils se répartissent donc dans les chaloupes et tentent d'atteindre la terre ferme. Un long voyage commence à travers les icebergs, face à d'énormes vagues... Voilà un beau récit d'aventure passionnant et des dessins superbes qui plongent le lecteur dans un univers marin dur et exigeant. Le personnage d'Esteban, jeune indien de douze ans, est très attachant et cet épisode nous dévoile un peu de son passé. 

Après cette lecture, et en attendant un nouvel épisode, je vais sans tarder essayer de me procurer les tomes 1 et 2.

Merci à Babelio et aux éditions Dupuis pour cette très belle découverte pour moi et la confirmation d'une très bonne série pour mes trois moussaillons...

Extrait :

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25 mai 2011

Les Années cerises – Claudie Gallay

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Éditions du Rouergue – octobre 2004 – 128 pages

Actes Sud – avril 2011 – 172 pages

 

Quatrième de couverture :
Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande sœur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien.
 

Auteur : Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L'Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d'encre et prix du. Salon d'Ambronay), Dans l'or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008), qui a reçu le Prix des lectrices de Elle et fera prochainement l'objet d'une adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en mai 2011)
C’est le seul livre de Claudie Gallay que je n’avais pas encore lu…

A l’école on appelle Pierre-Jean l’Anéanti car la maison, qu’il habite avec ses parents, est menacée d’être engloutie par une falaise qui grignote peu à peu le  jardin.

Pour le moment, ses parents refusent de déménager. Son père est souvent absent, sa mère ne va pas bien, elle ne sait que le gronder ou lui donner des claques.

A l’école ce n’est pas mieux, il collectionne surtout les zéros et son maître ne le comprend pas et s’en désintéresse. Heureusement, il y a son copain Paulo et sa jolie sœur dont il est secrètement amoureux. Il aime aussi les week-end à la ferme chez son pépé et sa mémé, il aime s’occuper des animaux, aller à la pêche avec son grand-père et profiter des bons petits plats  confectionnés par sa grand-mère. Sans oublier son oncle François qui sait lui parler et le réconforter.

L’histoire de ce jeune garçon de onze ans est très touchante, pleine de nostalgie et de mélancolie. Le lecteur est plein d’empathie avec lui qui se sent si seul et mal aimé par sa mère…

Claudie Gallay ménage un certain suspens entre le mal-être de Pierre-Jean et la maison prête à disparaître au bord de la falaise… A découvrir !

 

 

Extrait : (début du livre)
Heureusement, il y a les chevaux. Je dis ça même si je sais, les chevaux ne sont pas à moi. Ils sont à pépé, mais quand même. Quand je passe, je leur donne des sucres et du pain.
Maman n’aime pas les animaux. Elle dit toujours : « Tous ces poils ! … » Que ça lui donne des migraines et les animaux, il faut s’en occuper. Qu’il y a déjà tant à faire. Et puis quand on part en vacances, hein, qui c’est qui s’en occupe ? Je te le demande ?
- On ne part jamais en vacances, alors qu’est-ce que ça change !
Une taloche bien méritée, et puis va dans ta chambre, ça t’apprendra à être insolent.
Des fois, elle dit : « Il faudrait lui acheter une bête, un chien quoi », parce qu’elle me voit assis sur la pelouse. Triste.
- Pas besoin d’acheter, je lui réponds, je connais quelqu’un qui en donne.
Maman, il ne faut pas la regarder comme ça. Elle ne supporte pas.
Le chien, c’est quand elle voudra et puis les mâles, ça pisse partout, et les femelles, c’est toujours en chaleur.
Il faut pas qu’elle attende trop. J’ai déjà onze ans. En attendant, je caresse la chienne de pépé. C’est la seule chose qu’elle comprend, les caresses. Elle se couche sur le dos et elle ferme les yeux. Je lui raconte les choses de ma vie et ça me fait du bien. Elle est bourrée de puces, surtout maintenant que c’est l’été. Les puces, c’est pas grave. Je la prends contre moi. J’ai ses poils dans la bouche. Pour ça, ils ne disent plus rien. Ils ont renoncé.
Un jour, j’ai entendu pépé dire : « Si ça lui fait du bien ! … »
Pépé, il est toujours avec moi. Même quand il ne devrait pas.
Avant, il travaillait dans une usine.
Maintenant, son métier, je ne sais pas ce que c’est mais c’est ce que je veux faire plus tard, quand je serai grand.
Il a trois vaches et puis des poules. Un tracteur. L’été, il moissonne.
Rien que de le voir, j’ai envie de grandir.

 

Déjà lu du même auteur :

lesd_ferlantes Les déferlantes Dans_l_or_du_temps Dans l'or du temps

mon_amour_ma_vie Mon amour ma vie l_office_des_vivants L'office des vivants

seule_venise_p Seule Venise l_amour_est_une_ile L’amour est une île

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Végétal"

9 mai 2011

Simple - Marie-Aude Murail (relecture)

Simple École des Loisirs - août 2004 - 210 pages

Prix des lycéens allemands 2006 décerné à Leipzig
Prix Farniente décerné à Charleroi 2006.
Prix littéraire des collégiens de Compiègne 2006.
Prix littérature jeunesse 2006 à Cholet
Prix Ados de la ville de Rennes 2006
Prix Escapages "ados" 2006 (Indre)
Prix Plaisirs de lire 2006 (Yonne).

 

 

Quatrième de couverture : 
S
imple dit «oh, oh, vilain mot» quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit «j'aime personne, ici» quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie, à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule.
Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008), Papa et Maman sont dans un bateau (2009).

Mon avis : (relu en mai 2011)
Après avoir vu mardi dernier le téléfilm Simple diffusé sur France 2, j'ai voulu relire le roman de Marie-Aude Murail. J'ai trouvé le téléfilm très réussi, j'y ai bien retrouvé l'esprit du livre, la grande sensibilité de Simple, le courage de Kléber devenu responsable de son grand frère, sans oublier les autres personnages, les colocataires... Il y a bien sûr quelques différences, dans le téléfilm l'histoire se situe à Toulouse, dans le livre à Paris, Kléber entre en 1ère année de médecine pour le téléfilm, il est seulement en terminale dans le livre...

J'ai été ému en voyant le film, de même qu'en relisant le livre. La "différence" y est traité avec simplicité et … humour ! A la suite de la mort de leur mère et du remariage de leur père, Kléber, 17 ans, a la responsabilité de son grand-frère Barnabé, dit Simple, âgée de 22 ans. Simple est handicapé mental, il se défini lui-même comme « i-di-ot ». Il a un âge mental de 3 ans, et le surveiller est un travail à plein temps... Il est inventif pour faire de nombreuses bêtises avec la complicité de son inséparable lapin en peluche, Monsieur Pinpin. Kléber va trouver une colocation, et réussir à convaincre les étudiants de les accepter parmi eux. Simple est terriblement attachant et il a souvent beaucoup de bon sens. Avec sa naïveté, sa bonne humeur,ses réflexions au premier degré mais aussi ses bêtises, il va animer la vie de son frère et des colocataires. Les situations sont tour à tour cocasses et émouvantes. Kléber a toujours aimé son frère tel qu'il est, il assume avec beaucoup de cœur la responsabilité qui lui incombe depuis la mort de sa mère. Au contact de Simple les colocataires vont révéler leurs vraies personnalités et grandir un peu plus.

J'ai pris le même plaisir à relire ce livre qui nous fait réfléchir sur la différence et le handicap.

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Un téléfilm Simple réalisé par Ivan Calbérac et inspiré de l'oeuvre de Marie-Aude Murail a été diffusé le 3/05/2011 sur France 2.
Les acteurs : Bastien Bouillon pour interpréter Simple, Julien Drion dans le rôle de Kléber mais aussi Michel Aumont , Valentine Catzeflis , Esteban Carvajal-Algeria , Jeremie Elkaim , Francois Civil , Morgane Cabot , Shemss Audat , Martine Costes-Souyris et Patricia Karim .

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Extrait : (début du livre)
Kléber jeta un regard oblique à son frère. Simple imitait le bruit des portes du métro à mi-vois : "Piiiii ...clap."
Un homme monta à la station et s'assit à côté de Kléber. Il tenait en laisse un berger allemand. Simple se trémoussa sur la banquette.
- Il a un chien, dit-il.
Le propriétaire du berger dévisagea celui qui venait de parler. C'était un jeune homme aux yeux clairs écarquillés.
- Il a un chien, le monsieur, répéta-t-il, de plus en plus agité.
- Tu crois je peux le caresser ? dit Simple en avançant la main vers le chien ?
- Non, aboya Kléber.
L'homme regarda l'un après l'autre les deux frères comme pour évaluer la situation.
- Moi j'ai un lapin, lui dit le jeune homme aux yeux clairs.
- Mais ne parle pas aux gens que tu ne connais pas, gronda Kléber.
Puis il se décida et se tourna vers l'homme au chien :
- Excusez-le, monsieur, c'est un débile mental.
- Un i-di-ot, rectifia l'autre en détachant les syllabes.
L'homme se leva et, sans un mot, tira sur la laisse de son chien. Il descendit à la station suivante.
- Connard, maugréa Kléber.
- Oh, oh, vilain mot, dit son frère.
Kléber eut un soupir mélancolique et jeta un coup d'oeil sur la vitre. Il y vit se refléter sa bonne gueule d'intello aux fines lunettes cerclées. Rasséréné, il se cala au fond de la banquette et consulta sa montre. Simple, qui épiait chacun de ses gestes, tira sur les manches de son sweat et examina ses poignets d'un air critique.
- Moi, j'en ai pas de montre.
- Tu sais très bien pourquoi. Merde, c'est là !
- Oh, oh, vilain mot.
Kléber se dirigea vers la sortie mais se retourna au moment de descendre. Simple, qui l'avait d'abord suivi, s'était arrêté.
- Mais vite ! cria Kléber.
- Elle veut me couper !
Kléber l'attrapa par la manche de son sweat et le tira vers le quai. La porte automatique se referma derrière eux. Clap.
- Elle m'a pas eu !
Kléber le reprit par la manche et le traîna vers un escalier.
- Pourquoi j'ai pas de montre ?
- Tu l'as cassée pour voir s'il y avait un bonhomme dedans, tu te rappelles ?
- Il y avait un bonhomme dedans ?
- Non ! Rugit Simple avec le même contentement.
Il pila si brusquement devant l'escalator que deux personnes derrière lui se télescopèrent. Elles protestèrent :
- Mais enfin, faites attention !
Kléber tira une nouvelle fois son frère par la manche pour l'obliger à monter sur l'escalier mécanique. Simple commença par regarder ses pieds avec effroi en les soulevant. Puis, rassuré sur leur sort, il releva la tête.
- T'as vu ? dit-il une fois tout en haut. J'ai même pas peur. Pourquoi y a pas de beaud'homme dedans ?

Déjà lu du même auteur :

Simple Simple  papa_et_maman_sont_dans_un_bateau Papa et Maman sont dans un bateau

MissCharityGRAND Miss Charity la_fille_du_docteur_Baudoin Le fille du docteur Baudoin

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19 avril 2011

Jamais contente : Le journal d'Aurore - Marie Desplechin

Lu durant le Read-A-Thon Avril 2011RAT_9_10_04_2011

jamais_contente École des loisirs - avril 2006 - 180 pages

Quatrième de couverture :
12 février.
On peut ruiner sa vie en moins de dix secondes. Je le sais. Je viens de le faire. Là, juste à l'instant. J'arrive à la porte de l'immeuble, une modeste baguette dans la main et la modeste monnaie dans l'autre, quand Merveille-Sans-Nom surgit devant moi. Inopinément. A moins de cinq centimètres (il est en train de sortir et je m'apprête à entrer, pour un peu on s'explose le crâne, front contre front). Il pose sereinement sur moi ses yeux
sublimes. Je baisse les miens illico, autant dire que je les jette quasiment sous terre, bien profond, entre la conduite d'égout et le tuyau du gaz. Sa voix amicale résonne dans l'air du soir :
- Tiens ! Aurore ! Tu vas bien ?
Je reste la bouche ouverte pendant environ deux
millions de secondes, avant de me décider et de lui hurler à la figure :
- Voua ! Merdi !

Auteur : Née à Roubaix en 1959, après des études de Lettres, Marie Despleschin devient journaliste free-lance avant de se consacrer presque exclusivement à son rêve : l'écriture de roman et de nouvelles pour adultes et enfants. C'est Geneviève Brisac qui la remarque et qui l'encourage à se lancer pleinement dans l'écriture. Après 'Le Sac à dos d'Alphonse' et 'Rude samedi pour Angèle', la romancière débutante publie en 1995 un recueil de nouvelles très remarqué et intitulé 'Trop sensibles'. Son premier roman pour adulte, 'Sans moi', connaît un vif succès. Dans ses livres, elle aborde avec humour des sujets variés : les relations mère-fille dans 'Verte', le monde de l'imaginaire dans 'Dragons' en 2003 ou l'éducation d'une jeune fille au XIXe siècle dans 'Satin grenadine'. En parallèle, elle travaille avec Lydie Violet, son amie et attachée de presse aux éditions de l'Olivier, et accouche de 'La Vie sauve', une œuvre qui remporte en novembre 2005 le prix Médicis dans la catégorie 'essais'. Participant également à des recueils collectifs – 'Naissances', '100 jours sans', 'Penser/Rêver'... -, elle contribue encore à des projets innovants - 'Beaucoup plus que de l'amour' - ou aux publications de la nouvelle maison d'édition l'Estuaire. Par ailleurs membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de la non-violence, Marie Desplechin publie régulièrement des articles dans L' Express depuis 2006. Elle est encore l'auteur des ouvrages 'Je me souviens de Bruxelles', 'L'Album vert' ou 'Bobigny, centre-ville'. Marie Desplechin consacre également sa plume à la littérature jeunesse, notamment à l'Ecole des Loisirs. Elle vit à Paris, elle a trois enfants.

Mon avis : (lu en avril 2011)
C'est à l'occasion de la Semaine Marie Desplechin  du 18 au 24 avril 2011 organisée par Stephie (blog Mille et une pages) que j'ai emprunté un peu par hasard ce livre à la bibliothèque. J'avais déjà dans ma PAL le livre Danbé de Aya Cissoko et Marie Desplechin, mais je voulais lire également un livre où elle était la seule auteure.
Je réalise que je n'avais encore jamais lu de livres de Marie Desplechin.

Ce livre se lit très facilement, c'est léger, drôle. Aurore est une jeune adolescente de 15 ans qui a travers son journal raconte sa vie au collège, en famille. Elle est cynique et très critique vis à vis de ses parents et de ses sœurs Jessica (18 ans) et Sophie (12 ans). Elle nous raconte ses malheurs au collège, elle ne travaille pas beaucoup et sa petite sœur qui vient de rentrer en 6ème lui fait de l'ombre en ayant des trop bonnes notes... Elle est copine avec Lola dont les parents sont divorcés et Samira qui a six frères...

J'ai trouvé très amusant et intéressant de découvrir les pensées d'une adolescente de notre époque, j'ai les même ados à la maison (mais en version garçons), j'étais donc plutôt sur une autre planète et moi qui vient d'une famille de 3 filles, les choses ont beaucoup changées depuis mon adolescence...

Extrait : (début du livre)
1er octobre, avant dîner
Tous les gnomes de la planète comptent leurs sous. Le plus grand magicien de tous les temps va passer pour sa quête annuelle; J'ai nommé Harry Potter, le type qui transforme le papier en or massif. Sophie-la-Parfaite, dite aussi Sœur-Cadette-Ingrate, se prépare activement à célébrer. Elle sera la première à acheter le bouquin. La première à le lire. La première à dire qu'il est encore mieux que celui de l'année dernière. Dommage qu'elle entre juste en sixième, elle n'a pas assez de vocabulaire pour se le taper en anglais. Pas grave, Sophie, ce sera pour la rentrée prochaine. Et il sera encore mieux que celui de cette année. Moi, franchement, il faudrait me payer pour que j'aille faire la queue juste pour acheter un bouquin. Surtout un bouquin que tout le monde a lu. Je me demande ce que ma sœur préfère : faire la queue ou lire le livre. Je crois que c'est faire la queue. Si elle aimait lire, on verrait autre chose que Titeuf sur son étagère.
Le temps que les gens perdent à lire des livres, ça me tue. C'est le genre de réflexion que je me fais en cours de maths. Il faut que je m'occupe la tête si je ne veux pas devenir dingue. Bref, la question s'est posée à moi entre deux équations, la seule, la vraie, l'unique : pourquoi me pourrir la vie à lire alors que je peux écrire ?
Justement, j'avais un cahier en train de moisir. Un vieux cadeau de l'anniversaire de mes douze ans. L'authentique présent effroyable : une large couverture en carton, un million de pages blanches, et MON JOURNAL INTIME marqué dessus, histoire de rendre la chose publique dans le monde entier. Tellement intime que la couverture est fermée par un cadenas ridicule avec clé dorée, le genre de truc qui donne une envie mortelle de lire en cachette.
« Tu vas écrire ton journal et ce sera le début d'une nouvelle vie », voilà ce que je me disais quand la fin de l'heure a sonné. J'ai arrêté de penser. Direct. J'ai ramassé mes affaires et j'ai foncé vers la sortie. La vérité, c'est que je suis faite pour l'action.

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 Semaine Marie Desplechin  du 18 au 24 avril 2011

15 avril 2011

Des étoiles au plafond - Johanna Thydell

 Lu durant le Read-A-Thon Avril 2011RAT_9_10_04_2011

des__toiles_au_plafond Thierry Magnier – septembre 2010 – 325 pages

traduit du suédois par Agneta Ségol

Quatrième de lecture :
Tout allait bien pour Jenna, quand sa mère est tombée malade. Et franchement gérer le quotidien, les courses, les repas, le ménage, ça n'a rien de drôle. Heureusement il y a Susanna, sa meilleure amie, celle avec qui elle peut fantasmer sur Sakki et partager sa haine pour sa voisine Pénélope, pourtant adulée par tous au collège. Chaque jour, la santé de sa mère se dégrade, Jenna grandit, change, elle comprend que la grande liberté de Pénélope cache quelque chose. Comment rester insensible à l'histoire de cette toute jeune fille qui continue sa vie de pré-ado en affrontant un chagrin trop grand ? Premier roman d'une jeune auteure suédoise, traduit en dix-sept langues, joué au théâtre et adapté en long métrage.

Auteur : Née en 1968 à Göteborg, Johanna Thydell a étudié le cinéma et la mise en scène à Stockholm. Son premier court-métrage reçoit un prix en République tchèque. Elle vit ensuite pendant deux ans à New York comme scénariste et réalisatrice et travaille également pour la télévision.

Mon avis : (lu en avril 2011)
Le livre s'ouvre sur ce poème que Jenna a fait lors d'un cours de suédois :

Si tu meurs, maman, je me ferai mourir.
Oui.
Je me ferai mourir.
Non, on ne dit pas se faire mourir.
On dit se donner la mort.
Ou se suicider.
Donc.
Si tu meurs, maman, je me suiciderai.

Jenna est une adolescente dont la mère est en train de mourir d'un cancer du sein. Et même si elle a honte de le penser, elle a honte de sa mère malade. Jenna ne veut pas faire pitié et elle évite que cela se sache. C'est son secret. Aussi elle vit plusieurs vies à la fois, celle de l'adolescente qui grandit et qui se cherche, celle qui s'occupe de la maison et doit aider sa mère pour faire les courses et les tâches du quotidien, celle de la petite fille qui a du chagrin et qui a peur de l'avenir sans sa maman...
En tant qu'ado, comme sa meilleure amie Susanna, elle se sent moche et totalement fade. Jenna déteste Pénélope, la fille la plus glamour de l'école, qui habite juste au-dessus chez d'elle et qui organise les plus belles soirées du collège où elle n'est jamais invitée. Elle aimerai que Sakki, le garçon qu'elle admire, la remarque.
Le quotidien s'est les séjours de sa maman à l'hôpital et ses grands-parents qui débarquent dans l'appartement et bouleverse son chez-soi.
La petite fille espère un miracle, et se rappelle des souvenirs d'avant la maladie en regardant les étoiles au plafond de sa chambre.
Un jour Pénélope découvre son secret et l'inattendue se produit...

Ce livre est très beau, il raconte une histoire triste et bouleversante qui m'a donné les larmes aux yeux mais qui m'a également fait rire. Jenna est une adolescente formidable et très courageuse. Sa maman, très discrète dans l'histoire est une belle personne.
Ce livre est vraiment un beau message d'espoir et de courage !

Extrait : (page 33 - Chapitre 4)
G&G (C'est comme ça que Jenna appelle grand-mère et grand-père) habitent un trou paumé où il n'y a rien qu'une banque, un kiosque à journaux et un tas de dames qui saluent tous ceux qu'elles croisent. Il faut vingt minutes pour s'y rendre en car.
Mais Jenna et maman ne s'y rendent plus en car.
Elles utilisent le transport communal pour handicapés.
Jenna déteste ça. Mais elle sait à quel point c'est fatiguant pour maman de monter et de descendre du car lors des changements. C'est particulièrement fatigant les jours où elle a mal et surtout quand elle est obligée de se déplacer avec ses béquilles. Au début, maman n'aimait pas le transport communal pour handicapés, elle non plus, mais on s'habitue à presque tout.
Surtout quand on n'a pas le choix.
Jenna a à peine le temps de descendre de la voiture que grand-mère lui saute dessus dans un nuage de noix de coco.
- Bienvenue ! Je ne voudrais pas vous tacher avec mon huile solaire ! hurle grand-mère en les serrant dans ses bras.
- On n'en mourra pas, rit maman.
- Il faut faire attention à soi, dit grand-mère sur un ton indigné en secouant ses cheveux roux et bouclés aux racines grises.
Et elle se met à parler de la couche d'ozone, de l'effet de serre et de tout ce qui a changé, de la chaleur exceptionnelle même en septembre, mais oh comme je suis heureuse que vous soyez là !
Grand-mère ouvre la porte. Une fois dans l'entrée, elle crie tellement fort que Jenna a peur que le miroir (toujours sans taches de doigts) se décroche et s'écrase par terre.
- Aaaalbin, hurle-t-elle. Albin, elles sont là !
Jenna entend des grincements et des craquements dans le salon. Le bruit vient d'un canapé Mes petites mignonnettes ! Vous allez bien ? Ça n'a pas été trop compliqué de venir jusqu'ici ?
Grand-père fait remarquer que maman n'a pas ses béquilles et maman lui adresse un sourire triomphant, il pose quelques questions sur son prochain rendez-vous à l'hôpital et Jenna se dépêche de se glisser entre son gros ventre et maman pour se réfugier dans la cuisine.
Où tout est aussi parfait que d'habitude.
Pas de poussière dans les coins, pas d'objets inutiles qui traînent (en revanche, ils sont nombreux sur les étagères), pas de sac-poubelle oublié sur le palier. Les franges des tapis bien peignées. La vaisselle rincée et soigneusement rangée dans le lave-vaisselle.
Bienvenue chez G&G !
- Maintenant on va prendre le café, annonce grand-mère qui trouve que grand-père et maman s'attarde trop dans l'entrée.
Tout le monde s'installe, tout le monde admire la belle crème fouettée sur le gâteau fait maison, tout le monde prend café pendant une éternité.
- Ça se passe bien au collège, Jenna ? demande grand-mère après avoir discuté tringles à rideaux avec maman.
Grand-mère pose toujours la même question. Et elle veut toujours entendre la même réponse. Que ça se passe bien.
- Oui, ça se passe bien, répond donc Jenna.
- Tu es une bonne petite, Jenna-Penna, dit grand-père tout en mâchant bruyamment du gâteau.
- Oh oui, dit grand-mère. Et tu t'occupes bien de maman quand vous êtes chez vous, n'est-ce pas ? Tu l'aides quand elle a besoin de toi, n'est-ce pas ?
Les mots de grand-mère restent suspendus dans l'air. Un grand silence s'installe autour de la table. On entend l'horloge dans le salon. Dong dong dong. Jenna se dit que c'est un marteau qui tape sur la tête de grand-mère.
Grand-mère supporte mal le silence. Elle tripote et tourne les bracelets en or qu'elle a eus pour son anniversaire.
- Bien sûr qu'elle m'aide, dit maman tout en caressant les genoux de Jenna. Bien sûr.
Grand-mère hoche la tête, bien sûr qu'elle l'aide, bien sûr, et elle se met à parler de Gun la voisine qui a chargé de voiture, des Carlsson qui vont déménager, de la fille de Lasse à Svängen qui va avoir un bébé. Grand-père acquiesce et maman dit ah oui ? ah bon ? et ils sauvent ainsi la situation en se parlant de la vie des autres.
Jenna, elle, ne dit rien.
Il ne faut pas penser de mal de sa grand-mère. Mais parfois Jenna ne peut pas s'en empêcher. Il faut épauler maman, Jenna. Il faut aider maman, Jenna. Il faut penser à maman, Jenna. Ta mère est une battante, Jenna.
Comme si Jenna ne le savait pas ! Comme si Jenna ne voyait rien, ne s'apercevait de rien, ne se rendait pas compte des douleurs de maman, de ses difficultés à respirer, de sa soif, de sa fatigue, de ses nausées. Comme si Jenna vivait ailleurs que dans l'appartement avec maman.
Non.
Elle ne vit pas ailleurs.
Mais il lui arrive de le souhaiter.

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie blanche
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Suède : Johanna Thydell

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suède

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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Livre 39/42 pour le Challenge du 6% littéraire
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3 mars 2011

Assassin ! - Béatrice Nicodème

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Mango Jeunesse – 2009 – 276 pages

Mango Jeunesse – janvier 2011 – 285 pages

Concours au Prix des Incorruptibles 5ème/4ème

Quatrième de couverture :
Pour Damien, l’année scolaire commence mal. L’arrivée d’Alexandre ravive en lui un souvenir dramatique : sept ans auparavant, sa propre négligence a provoqué la mort d'un de ses amis. Au même moment, une série de messages anonymes l'accuse d'être un assassin, puis on lui réclame une forte somme d'argent. Ses soupçons se portent sur Alexandre. Mais ce garçon timide peut-il être coupable ? Et si ce n'est lui, qui s'acharne sur Damien ?

Auteur : Béatrice Nicodème est tombée dans le roman policier à douze ans lorsqu’elle a découvert Le Chien des Baskerville. Elle a attendu ensuite presque trente ans pour oser se lancer, mais ne s’est pas arrêtée depuis. Elle aime les romans parce qu’ils sont souvent plus palpitants que la réalité, les romans policiers à cause du mystère, les romans historiques pour voyager dans le temps. Elle aime lire et écrire parce que cela repousse l’horizon. Elle écrit pour tous ceux qui partagent sa passion, qu’ils aient sept, dix-sept, cinquante-sept ou cent sept ans.

Mon avis : (lu en février 2011)
Livre lu par mon fils dans le cadre du Prix des Incorruptibles 5ème/4ème et qu'il m'a proposé de lire... C'est un roman policier actuel, le héros de l'histoire est Damien, c'est un lycéen d'aujourd'hui. Il s'est brouillé avec Florian son meilleur copain pour une histoire de fille et un ancien camarade Alexandre qui lui rappelle de mauvais souvenirs est revenu au lycée. Et Damien commence à recevoir des messages anonymes, il a un secret et se sent coupable malheureusement pour lui, pour résoudre seul ses problèmes il va se mettre à mentir... Je m'arrête là pour ne pas en dévoiler plus...

Une intrigue bien construite, des rebondissements, du rythme, de chapitre en chapitre, le lecteur a envie de continuer à lire pour connaître le dénouement. Mais au cours de ma lecture, j'ai trouvé que l'accumulation des difficultés dans lequel Damien se retrouve suite à ses mensonges, rend l'histoire de moins en moins crédible...

J'ai cependant lu ce livre avec plaisir, et mon fils l'a bien aimé même si ce n'est pas son préféré dans la sélection du Prix des Incorruptibles. 

Extrait : (début du livre)
- Cent cinquante euros, c'est quand même pas la lune ! Répéta Damien pour la troisième fois.

Planté devant l'étagère à épices, son père restait imperturbable.

- Curry, murmura-t-il finalement en s'emparant d'un flacon.

Il saupoudra les oignons qui doraient doucement dans la poêle, les fit revenir quelques instants et incorpora le tout à la purée de pommes de terre maintenue au chaud dans le four.
- Sers-toi, dit-il en posant le plat sur la table. Pour certaines personnes, ça représente deux jours de travail.
- Deux jours pour préparer une purée de patates, c'est dingue ! s'esclaffa Damien.
L'insolence était le dernier recours pour ne pas perdre la face.
Sans sourciller, son père se servit à son tour et commença à manger en silence.
- Ton lecteur CD ne te suffit plus ? Demanda-t-il enfin.
- Il est à moitié naze. Et Florian peut me prêter des cours d'anglais en MP3.
Son père faillit s'étouffer.
- Tu veux me faire avaler ça ? Et à quel moment comptes-tu les écouter, ces cours d'anglais ? Au café avec tes copains ou pendant tes séances de musculation ? J'ai une meilleure idée : utilise notre bonne vieille chaîne, ce sera tout aussi efficace.
- J'aurai jamais le temps. Par contre, c'est tout à fait le genre de choses qu'on peut faire pendant le jogging. A condition d'avoir un baladeur MP3.
- Eh bien retire de l'argent de ton compte bancaire ! Tu as raison, cent cinquante euros ce n'est pas la lune. Et puis, c'est à ce genre d'achats que servent les jobs d'été, non ?
- Pas question que je touche à l'argent que j'ai gagné cet été ! protesta Damien. Je le garde pour mes leçons de conduite.
- Tu n'auras dix-huit ans que dans deux ans. D'ici là...
- D'ici là, rien ne m'empêche de prendre des leçons.
- Rien, en effet. Mais je t'ai averti, Damien, je ne veux pas entendre parler de conduite accompagnée. On n'a pas de quoi remplacer notre voiture si tu la bousilles.
- La confiance règne !

15 février 2011

Omakayas – Louise Erdrich

omakayas École des Loisirs – mars 2002 – 203 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédérique Pressmann

Quatrième de couverture :
En langue Anishinabeg, Omakayas signifie Petite Grenouille. C'est le nom qu'on lui a donné parce que son premier pas a été un saut. Tout a un sens pour ce peuple Amérindien des grandes forêts du Nord. Au début de cette histoire, Omakayas n'a que huit ans, elle est joyeuse et insouciante, il lui manque deux dents de devant. Elle vit avec son père, sa mère, sa grand-mère fumeuse de pipe, et ses trois frères et soeurs sur l'île de Moningwanaykaning, l'île du Pic à poitrine d'or, sur le lac Supérieur. Son seul gros problème, c'est son frère Petit Pinçon. Elle le trouve insupportable. Il l'énerve, à brailler tout le temps, à mentir, à casser ses jouets, à l'empêcher de réfléchir. Elle ne sait pas encore que trois saisons plus tard, sa vie aura changé. Les esprits lui auront parlé et donné leurs pouvoirs, une corneille mystérieuse se sera laissée apprivoisée, une maladie terrible aura été apportée par les Chimookomanug, les Blancs, et c'est à elle, Omakayas, qu'il incombera de sauver sa famille. Y compris Petit Pinçon.

Auteur :  Karen Louis Erdrich est née le 7 juillet 1954 à Little Falls, dans le Minnesota, d'une mère ojibura (famille des Chippewa), donc amérindienne, et d'un père germano-américain. Elle grandit dans le Dakota du Nord, aux États-Unis, où ses parents travaillaient au Bureau des Affaires Indiennes.
Louise Erdrich est, avec Sherman Alexie, l'une des grandes voix de la nouvelle littérature indienne d'outre-Atlantique. Si elle écrit, c'est pour réinventer la mémoire déchirée de ces communautés qui, aux confins des Etats-Unis, vivent sur les décombres d'un passé mythique.

Mon avis : (lu en février 2011)
Ayant déjà lu deux livres de Louise Erdrich que j'avais bien aimé, lorsque j'ai vu celui-ci sur le présentoir de la bibliothèque côté adulte, je n'ai pas hésité à l'emprunter. Je me suis aperçu plus tard que c'était un livre pour jeunes lecteurs, mais il se lit vraiment très bien pour un adulte.
Il nous raconte l'histoire d'Omakayas petite fille de huit ans qui vit avec sa famille sur l'île de Moningwanaykaning (" Pic à Poitrine d'or "), sur le Lac Supérieur. Elle participe aux travaux quotidiens de la famille, elle écoute les sages conseils de sa grand-mère, elle est très admirative de sa grande soeur Angeline, elle adore son petit frère encore bébé Neewo mais elle trouve son frère Petit Pinçon vraiment insupportable ! Au début de l'histoire, c'est l'été, Omakayas va apprivoiser une corneille Andeg et au fil de l'histoire elle découvre sa proximité particulière avec les animaux.
C'est un livre passionnant, il nous fait découvrir les Indiens Anishinabeg, originaire des régions des grandes forêts du Nord de l'Amérique, avec leur façon de vivre et leur mode de pensées très différents des nôtres. La nature et les saisons sont au centre de la vie de ces Amérindiens. Cette histoire est pleine de poésie.
A la fin du livre un glossaire complète bien notre découverte de ce peuple Indiens.

Extrait : (page 13)
NEEBIN (L'ÉTÉ)
LA PETITE MAISON DE BOULEAU
On l'appelait Omakayas, ou Petite Grenouille, parce que son premier pas avait été un saut. C'était une petite fille alerte de sept hivers, une fille réfléchie aux yeux bruns et brillants, et au grand sourire, auquel il ne manquait que les deux dents de devant. Elle toucha sa lèvre supérieure. Elle ne s'était pas encore habituée à ce trou dans sa bouche et avait hâte que de nouvelles dents d'adulte viennent compléter son sourire. Fidèle à son nom, Omakayas observa un long moment l'étendue marécageuse qui scintillait à ses pieds, prit son élan et sauta. Un monticule. Sauvée. Omakayas bondit de nouveau. Cette fois, elle atterrit en haut, tout en haut d'une vieille souche pointue. Elle demeura en équilibre et regarda autour d'elle. L'eau du lagon dessinait des croissants chatoyants. D'épaisses touffes d'herbes ondoyaient. Les tortues de vase faisaient la sieste au soleil. Le monde était si calme qu'Omakayas s'entendait cligner des yeux. A peine le chant doux et solitaire d'un bruant à gorge blanche qui perçait la fraîcheur des bois qui les entouraient.
Tout d'un coup, Grand-mère s'exclama :
- Je l'ai trouvé !
Cela fit sursauter Omakayas, qui glissa, fit de grands moulinets avec les bras, tituba mais parvint à retrouver l'équilibre. Deux grands bonds, un petit saut et la voilà sur la terre ferme. Posant les pieds sur les feuilles et la mousse gorgées d'eau, elle pénétra dans les bois où les chants des moineaux en train d'installer leurs nids se relayaient en canons délicats.
- Où es-tu ? appela Nokomis de nouveau. J'ai trouvé l'arbre !
- J'arrive, répondit Omakayas à sa grand-mère.
On était au printemps et il était temps de couper l'écorce du bouleau.

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
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Déjà lu du même auteur :

la_chorale_des_maitres_bouchers_p La Chorale des maîtres bouchers la_mal_diction_des_colombes La malédiction des colombes

13 février 2011

Tout près le bout du monde – Maud Lethielleux

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Flammarion – novembre 2010 – 509 pages

Quatrième de couverture :
« Moi j'aime bien l'idée du journal. Il paraît que personne ne lira ce que j'écris alors je peux tout dire, c'est pratique, j'aime bien tout dire quand personne ne peut l'entendre. Je sais pas ce que je peux raconter, si je dois dire mon âge et me présenter, par exemple écrire sur la première page « Bonjour, je m'appelle Malo, je viens d'arriver chez Marlène... » ou si je dois parler de ce qu'on fait tous les jours, ou plutôt de mes pensées, de mes rêves ou de mes cauchemars. Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir. »

Auteur : Maud Lethielleux est musicienne et metteur en scène. Elle a parcouru le monde, de l’Asie à la Nouvelle-Zélande. Elle a publié Dis oui Ninon en 2009 et D’où je suis, je vois la lune en 2010.

Mon avis : (lu en février 2010)
« Le bout du monde » est une ferme isolée où Marlène accueille trois jeunes en difficultés.
Il y a Malo, un jeune garçon sensible qui regrette de ne pouvoir vivre à Cynthia, sa mère. Il y a Jul, jeune fille anorexique qui n'arrive pas à oublier son petit ami qui lui a fait du mal. Et enfin, Solam qui déverse toute sa haine sur Marlène.
Jour après jour, ils vont devoir apprendre à vivre ensemble, ils vont se reconstruire et chaque soir, ils se confient en écrivant leur journal. C'est à travers les pages des trois journaux que le lecteur découvre peu à peu les douleurs, puis les transformations de chacun et chacune.
C'est un roman très émouvant qui m'a fait verser quelques larmes. Malo, Jul, Solam et Marlène sont très différents et très attachants.
Ce livre est pour moi un grand coup de cœur !

Extraits : (début des écrits de Malo, Jul et Solam)

Le plus difficile c'est de commencer. Il faut attendre que ça vienne sans se forcer et à un moment, sans qu'on s'en rende compte, ça vient tout seul.
C'est la première fois que j'écris un journal. J'ai essayé une fois à l'époque mais j'ai pas tenu plus de deux jours. Pourtant la patience ça me connaît, mais pas toujours aussi simple qu'on le croit. Il y a des choses qui paraissent simples aux autres, mais quand c'est à nous que ça arrive c'est pas simple du tout. Des fois c'est même compliqué.
Moi j'aime bien l'idée du journal. Il paraît que personne ne lira ce que j'écris alors je peux tout dire, c'est pratique, j'aime bien tout dire quand personne ne peut l'entendre. Je sais pas ce que je peux raconter, si je dois dire mon âge et me présenter, par exemple écrire sur la première page « Bonjour, je m'appelle Malo, je viens d'arriver chez Marlène... » ou si je dois parler de ce qu'on fait tous les jours, ou plutôt de mes pensées, de mes rêves ou de mes cauchemars. Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir.


Ley.
Je vais partir cette nuit, je ne sais pas où exactement. La seule chose dont je suis sûre c'est que tu n'auras pas mon adresse. Ils m'ont fait promettre de ne pas te chercher, ni de t'écrire, j'ai dit oui pour avoir la paix mais tu t'en doutes, je n'en pense pas un mot.
Cette nuit, dans mon rêve je te cherchais. Tu avais disparu. Je courais dans les rues, je demandais où tu étais mais quand je disais ton prénom personne ne réagissait, comme si tu n'existais plus. Même Bidouille était différent. Papillon aussi. Je me suis réveillée en sueur, j'avais mal. J'ai toujours plus mal au réveil, tu sais.
On m'a laissé le choix entre une ferme et une maison au bord de la mer pour les filles comme moi. Quand ils ont dit « comme toi », j'ai fait semblant de ne pas comprendre. J'ai choisi la ferme parce que j'ai aimé son nom : Le bout du monde.
Ils ont besoin de bras, paraît-il, pour les aider à rénover une ruine. J'ai regardé mes bras...


La putrie de ta mort, quand j'y pense ça me débecte de savoir que c'est là qu'on m'a jeté ! T'as voulu que j'écrive ? Tu vas en avoir pour tes yeux, la vioque. Une page minimum que je vais t'arracher et coller à la porte de ta piaule pourrie, vieille meuf tu fais pitié à voir. T'es misérable dans ton pull de vioque, t'es moche à crever. Tu t'en fous des fautes d'orthographe ? Tu vas être gâtée, grognasse, fallait pas me la faire antiscolaire. Comment tu vas regretter ta décision ! J'vais tout niquer ta baraque qui pue la merde. Sur ma vie que tu vas le regretter. Tu veux me connaître, eh ben tu vas me connaître ! Tes champs de bouseux, je vais te labourer avec les dents tellement j'ai la haine. La haine, tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que tu vas en baver grave et que dans trois jours tu pleureras ta grand-mère. Qu'est-ce que je dis ? T'es trop vieille pour avoir une grand-mère, t'es carrément trop vieille, c'est pour ça que tu m'as fait venir, t'es pressée de clamser.
Tu veux qu'on écrive et tu fais croire que tu liras pas, tu nous prends pour des débiles, ma parole, on sait comment vous êtes alors tu vois, je te déchire la page et je te la colle sur ta face tordue.

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