Allons réveiller le soleil - José Mauro de Vasconcelos
Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
Le mot : SOLEIL
Stock – 1975 – 326 pages
Hachette jeunesse – mai 1992 – 349 pages
Livre de Poche jeunesse -1989 -
Livre de Poche jeunesse – mars 2002 – 380 pages
Livre de Poche jeunesse – septembre 2009 – 380 pages
traduit du brésilien par Alice Raillard
Titre original : Vamos aquecer o sol, 1974
Quatrième de couverture :
Zézé avait six ans quand il confiait ses rêves à son oranger. Il en a onze désormais et a été adopté par une riche famille. Son histoire raconte la fin d'une enfance, les années de changements entre onze et quinze ans, jusqu'au premier et merveilleux grand amour...
Auteur : José Mauro de Vasconcelos (26 février 1920 à Rio de Janeiro - 25 juillet 1984 à São Paulo) est un écrivain brésilien. Écrivain aux origines indiennes et portugaises, il est l'auteur de Mon bel oranger, Allons réveiller le soleil et Le Palais Japonais, inspiré de son enfance difficile et devenu un classique de la littérature enfantine, ainsi que d'une quinzaine de romans et de récits. Sportif et voyageur, il a pratiqué de nombreux métiers, notamment dans le monde du cinéma et de la télévision.
Mon avis : (relu en août 2011)
Lorsque le mot SOLEIL de la deuxième session du Challenge Un mot, des Livres a été dévoilé, je n'ai pas hésité un instant, c'était l'occasion de relire "Allons réveiller le soleil", la suite d'un de mes livres préférés "Mon bel oranger".
Ce livre nous raconte le passage de l'enfance vers l'adolescence et l'âge adulte de Zézé.
Le petit Zézé de "Mon bel oranger" a grandi, il est maintenant âgé de 11 ans, il a été adopté par une riche famille brésilienne pour pouvoir faire des études. C'est un enfant intelligent mais aussi turbulent et dont l'imagination lui fait faire de nombreuses bêtises... Mais il ne se sent pas heureux. Il a en secret un crapaud – cururu nommé Adam dans son cœur et un père imaginaire Maurice qui vont l'aider à supporter la solitude dans laquelle il se sent. Zézé est au collège chez les frères Maristes, le frère Paul Louis Fayolle est un soutien précieux, il a compris la tristesse de Zézé, il discute souvent avec lui et va l'aider à grandir durant toute son adolescence.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Zézé. Et je me suis plongée avec beaucoup d'émotions dans l'univers extraordinaire de cet enfant, il mélange rêve et réalité ; il se réfugie dans un monde imaginaire où vivent ses seuls véritables amis : Adam et Maurice. Il va apprendre à grandir et réussir à réveiller le soleil qui est en lui. Un très beau livre que j'ai relu avec beaucoup de plaisir et d'émotions.
Il est préférable de lire "Mon bel oranger" qui raconte l'enfance de Zézé, avant de lire "Allons réveiller le soleil".
Extrait : (début du livre)
Tout à coup, mes yeux n'étaient plus dans l'obscurité. Mon cœur de onze ans sursauta de peur dans ma poitrine.
- Mon-Petit-Jésus-avec-l'agneau-sur-vos-épaules, protégez-moi !
La lumière grandissait. Encore. Encore. Et plus elle grandissait, plus augmentait ma peur ; si j'avais voulu crier, je n'y serais pas parvenu.
Tout le monde dormait paisiblement. Toutes les chambres fermées respiraient le silence.
Je m'assis dans mon lit, le dos contre le mur. Mes yeux regardaient si fort qu'ils sortaient presque de leur orbite.
J'aurais voulu prier, invoquer tous mes saints protecteurs, mais pas même le nom de Notre-Dame de Lourdes ne sortait de ma bouche. Ce devait être le diable. Le diable dont on me menaçait tant. Mais si c'était lui, la lumière n'aurait pas la couleur de feu et de sang, et il y aurait certainement une odeur de souffre. Je ne pouvait même pas appeler au secours le frère Feliciano, mon Fayolle chéri. A cette heure, Fayolle devait être dans son troisième sommeil, en train de ronfler comme un bienheureux, là-bas, au collège des Maristes.
Une douce petite voix se fit entendre :
- N'aie pas peur, mon enfant. Je suis venu pour t'aider.
Mon cœur battait maintenant contre le mur et ma voix réussit à sortir, faible et tremblante comme le premier chant d'un jeune coq :
- Qui es-tu ? Une âme de l'autre monde ?
- Non, nigaud.
Et un rire bienveillant résonna dans la chambre.
- Je vais faire plus de lumière, mais ne t'inquiète pas, rien de mauvais ne peut arriver.
Je dis un oui hésitant, mais je fermai les yeux.
Comme ça, ce n'est pas de jeu, mon ami. Tu peux les rouvrir.
Je risquai un oeil puis l'autre. La chambre avait une lumière si belle que je pensai que j'étais mort et que je me trouvais au paradis. Mais ça, c'était impossible. A la maison, tout le monde disait que le ciel n'était pas pour moi. Les gens comme moi allaient droit dans les chaudières de l'enfer, se faire griller.
- Regarde-moi. Je suis laid, mais tu liras dans mes yeux qu'on peut me faire confiance.
- Où es-tu ?
- Ici, au pied du lit.
Je m'approchai du bord et m'armai de courage pour regarder. Ce que je vis m'emplit de panique.
Déjà lu du même auteur :
Mon bel oranger Le Palais Japonais