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A propos de livres...
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7 mai 2015

La coloc - Jean-Philippe Blondel

 9782330048204 Actes Sud junior - mars 2015 - 145 pages

Quatrième de couverture :
"Bon, la première chose que nous avons faite, quand nos parents ont tourné les talons, c'est de hurler - de joie, de soulagement. Nous étions tous les trois tendus - nous n'étions pas sûrs qu'ils iraient jusqu'au bout, nous étions convaincus qu'à un moment ou à un autre, ils allaient dire non, ce n'est pas possible, retourne à l'internat, reprends le bus, c'est une idée stupide, la colocation, à seize ans." Quitter le cocon familial pour vivre en colocation : le rêve pour tout lycéen ! Pourtant, rien n'aurait pu a priori rapprocher Romain, Rémi et Maxime. Mais ce nouveau quotidien va bousculer leurs certitudes et les pousser à créer un improbable et détonnant trio...

Auteur : Professeur d'anglais à Troyes, Jean-Philippe Blondel publie romans pour adultes et pour adolescents Le Baby-sitter, G229 (prix Virgin - Version femina), Et rester vivant et 06H41 ont rencontré un réel succès.

Mon avis : (lu en mai 2015)
Romain a 16 ans, après le décès de sa grand-mère, ses parents héritent d'un appartement. Celui-ci se trouve à côté du lycée et lorsque ses parents parlent de le vendre ou le louer Romain a l'idée de s'y installer en colocation... Il ne serait plus obligé de faire matin et soir le long trajet entre le domicile familial et le lycée... Après avoir convaincu les parents, il va falloir trouver deux co-locataires : il y aura Rémi, un geek, solitaire qui vient du même village que Romain mais avec lequel il n'a pas vraiment d'atome crochu et Maxime le garçon le plus populaire du lycée.
Romain va passer une année pleine de surprises, d'amitiés, de chagrin, de joie... Une année inoubliable qui l'aura fait grandir.
J'ai passé un très bon moment en lisant cette histoire actuelle, pleine d'humour et d'émotion. Ces trois colocataires sont attachants.
A lire pour des adolescents comme pour des adultes. 

Extrait : ici 

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

5317 Et rester vivant replay (Re)play  brise_glace Brise glace

acc_s_direct___la_plage Accès direct à la plage 6h41 06H41

double jeu Double jeu un hiver à paris Un hiver à Paris

Challenge Petit Bac 2015 
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Musique (4)

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15 février 2015

Si j'étais un rêve... - Charlotte Bousquet

Lu en partenariat avec les éditions Flammarion

si j'étais un rêve Flammarion - février 2015 - 185 pages

Quatrième de couverture : 
Lina et Nour sont en classe de seconde : l'une vit à Sofia, en Bulgarie, l'autre vit à Saint-Denis. Sous la direction de leurs professeurs, elles entament une correspondance qui tourne aux confidences et une amitié s'installe. Tandis que Lina se révolte contre la corruption des pays de l'Est, Nour cache un grand mal-être. Elles se soutiennent l'une l'autre, jusqu'au jour où Nour devient distante.

Auteur : Philosophe de formation, passionnée par les mythes, les contes et l'histoire,Charlotte Bousquet a écrit une près de vingt romans et au moins autant de nouvelles.Cytheriae,deuxième opus de son cycle de dark fantasy, a été récompensé par le prix Elbakin 2010 et le Prix Imaginales 2011. A l'aise dans tous les genres, elle s'essaie aussi bien à la réécriture de contes (La Marque de la bête), qu'au polar historique (Noire lagune, Princesses des os et Venenum), au documentaire (Précieuses, pas ridicules, avec Stéphanie Rubini) ou au thriller (Le Dernier ours). Paru en octobre 2011, Nuit tatouée, premier opus La peau des rêves, dystopie YA, a été récompensé du prix Imaginales des Collégiens 2012. 

Mon avis : (lu en février 2015)
Lina et Nour sont en classes de seconde, l'une à Sofia, l'autre à Paris. Leurs professeurs respectifs ont eu l'idée d'organiser un échange épistolaire entre leurs élèves. Au début, c'est un travail scolaire mais cela devient vite pour Lina et Nour un vrai plaisir de s'écrire, de découvrir qui est l'autre, sa vie, sa ville, son pays... Lina est fille de diplomate, la Bulgarie est en effervescence, elle participe à des manifestations, elle se révolte contre ce que subit les Tziganes. Nour vient du 9-3, est mal dans sa peau, aimerait se faire tatouer... Un jeu de portrait chinois s'organise entre les deux filles. Au cours de l'année, elles vont se dévoiler de plus en plus et le lecteur aura quelques surprises...  
J'ai beaucoup aimé ce roman construit avec beaucoup d'intelligence qui nous permet de découvrir la vie en Bulgarie et les préoccupations des adolescents aujourd'hui. 

Merci Brigitte et les éditions Flammarion pour cette très belle découverte.

Autres avis : Canel, Argali

Note : ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre) 
17 septembre
Cher(e) inconnu(e), C’est vraiment bizarre d’envoyer une lettre, une vraie lettre, à quelqu’un qu’on ne connaît pas du tout pour commencer une correspondance censée durer jusqu’à la fin de l’année ! Quand notre prof de français nous a expliqué ce projet, j’avoue avoir pensé qu’elle était complètement barrée. Je veux dire : nous sommes au XXIe siècle ! Si on veut écrire à quelqu’un, on utilise Internet ! Ce n’est pas super-compliqué de se connecter pour trouver à quoi ressemble la personne qui est de l’autre côté de l’écran. C’est vrai, il y a les avatars et les pseudos, mais il y a toujours moyen de se renseigner, non ? Et puis, j’ai réfléchi : finalement, je trouve ça intéressant de ne pas savoir qui tu es, de te découvrir au fil de la plume, à travers ces courriers que nous allons échanger. Bref, j’ai envie qu’on respecte la règle du jeu : pas d’ordinateur, pas de téléphone. Si tu es d’accord, bien sûr. Quand on écrit sur du papier, on peut choisir le ton, le rythme des phrases, le raturer, le rouler en boule, le jeter dans la corbeille et recommencer. C’est un peu comme un e-mail, en plus solennel, en plus sérieux, je trouve. Sauf que je suis incapable de prendre mon temps. Les mots me viennent comme ça, un torrent qui roule et coule sans barrage. J’espère que cela ne t’ennuie pas. Mais voilà, je bavarde et je ne suis même pas les consignes : me pré- senter, puis présenter ma ville et mon pays. Je m’appelle Lina, j’ai quinze ans et je suis en classe de seconde – comme toi, j’imagine ! – au Lycée français de Sofia. Que te dire de plus ? Je dessine. Énormément. Tout le temps. Des animaux, essentiellement. Voilà. C’est difficile de parler de soi, tu ne trouves pas ? Et pour quoi ? Décrire un quotidien qui ne t’inté- resse probablement pas ? Je vis à Sofia depuis dix ans, dans le centreville, près de l’université. Quand je me lève, le matin, je vois de ma fenêtre les bulbes dorés de la cathédrale Alexandre-Nevski. Sofia, c’est une cité magique, sale, bordélique, magnifique. Il y a des bâtiments de toutes les époques, des églises colorées, des immeubles qui ressemblent à des bunkers, des magasins de chaussures multicolores et des palais viennois, un tramway, des voitures pourries, des chevaux qui tirent les carrioles, des librairies partout, des chiens et des chats errants par milliers, des bars à bières et des restos bios, des tapis tissés main, des tarés, des artistes, des hommes d’affaires corrompus, des étudiants, des icônes, des musées, un opéra et des magasins de chaussures kitch. Tu l’as compris, j’adore vivre ici ! Lorsque je vais en France rendre visite à ma famille, j’hallucine toujours quand je me rends compte à quel point les gens ont des préjugés sur Sofia et sur la Bulgarie. Si tu savais le nombre de : « Il y a quoi chez toi, à part des yaourts ? » que j’ai entendus… Et puis ce n’est pas comme si mes cousins avaient pris la peine de se déplacer une seule fois à la maison. La Bulgarie, à part les yaourts, donc. La Bulgarie, c’est l’ancienne Thrace, civilisation de guerriers et de cavaliers, plus vieille que celle des Grecs. On dit qu’Orphée serait né sur ces terres et y aurait découvert l’entrée des Enfers où était emprisonnée Eurydice. Il n’y a pas de Cerbère chez nous mais des parcs naturels, des plaines immenses, des montagnes et de profondes forêts où vivent des lynxs, des loups. Des ours aussi. Il y avait une tradition, avant, qui consistait à les obliger à danser au son d’un violon. Tu sais comment on les dressait ? Avec un anneau d’acier dans le nez et des braises sous les pieds. C’était horrible. Et quand tu croisais leur regard… Rien que d’y penser, j’en ai les larmes aux yeux. Heureusement, c’est terminé tout ça. Ils vivent libres, désormais, et ceux qui étaient prisonniers ont un sanctuaire à Belitsa. La Bulgarie, c’est le carrefour de l’Orient et de l’Occident, un mélange entre l’Italie et la Grèce, la Russie et la Méditerranée. Mais c’est aussi un pays pauvre, très pauvre. Et très mal en point. En gros : mafia et corruption sont les deux mamelles de notre économie. Résultat : le salaire moyen est de 400 € et les gens crèvent de faim. C’est pour ça qu’ils s’en vont. C’est pour ça qu’il y a de plus en plus de Bulgares du côté de chez vous. Des personnes désespérées, qui rêvent d’y trouver un avenir meilleur et qui ne récoltent que coups et mépris. Bon, je m’arrête ici. La fin du cours vient de sonner, et puis je m’énerve vite quand je me lance sur ce sujet. Tu n’y es pour rien, toi que je ne connais pas !
Ciao, Lina

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29 janvier 2015

L'Apache aux yeux bleus - Christel Mouchard

 Lu en partenariat avec les éditions Flammarion

l'apache aux yeux Flammarion - janvier 2015 - 189 pages

Quatrième de couverture : 
Mai 1870. Le jeune Herman, âgé de 11 ans, est enlevé par des Apaches. Il est le "cadeau" d'un chef à sa femme qui ne peut pas avoir d'enfant. Il devient un véritable guerrier. A 20 ans, en pleine guerre des territoires contre les "Visages pâles", Herman est reconnu par les soldats. Il servira d'intermédiaire entre les Indiens et les blancs d'Amérique et retournera dans sa première famille.

Auteur : Christel Mouchard, directrice d'ouvrage, travaille depuis vingt ans sur les récits d'exploration et de voyage. Elle est l'auteur d'Aventurières en crinoline, La Reine des Boucaniers, La Rivière des âmes perdues au purgatoire, La Reine Antilope. Elle a traduit les mémoires de Mary Seacole (Je suis une mal-blanchie) et suivi l'édition du Dernier journal de David Livingstone.

Mon avis : (lu en janvier 2015)
Dès le début de cette lecture, j'ai pensé au livre Le fils - Philipp Meyer que j'ai lu en octobre 2014. Autant ce dernier était un pavé de 700 pages, assez long à lire, autant L'Apache aux yeux bleus de Christel Mouchard est parfait pour découvrir une partie de l'histoire des amérindiens. 
Herman est un jeune garçon de 11 ans, il est enlevé par les Apaches. Il est donné en cadeau par le Chef à sa femme celle-ci n'ayant  aucun enfant. D'abord considéré comme un esclave, il est mis à l'épreuve par les Indiens et deviendra ensuite un vrai guerrier Apache. Sa chevelure blonde et ses yeux bleus seront bientôt la seule preuve de son origine "Visage pâle". En effet Herman va devenir En Da et tout oublier ou presque de son passé.
J'ai beaucoup aimé cette histoire inspirée de faits réels très peu connus. C'est à la fois dépaysant et passionnant.

Merci Brigitte et les éditions Flammarion pour cette belle découverte.

 

 Challenge Petit Bac 2015 
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23 janvier 2015

Le journal malgré lui de Henry K. Larsen - Susin Nielsen

henry k larsen Helium - août 2013 - 239 pages

traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec

Titre original : The Reluctant Journal of Henry K. Larsen, 2012

Quatrième de couverture : 
Quelque chose me dit que Cecil n'est pas la crème de la crème des psychologues. Déjà, il est gratuit. (...) Son bureau est minuscule et encombré, avec des meubles bas de gamme, abîmés et tâchés. Et puis, on dirait qu'il n'a pas pu se payer de vêtements neufs depuis 1969. Nous n'avons pas encore parlé de ÇA. Il essaie de m'y amener l'air de rien. Il me pose parfois des questions orientées. 
Mais quand il le fait, je prends ma voix de robot pour lui répondre. « Je-ne-sais-pas. De-quoi-vous-parlez. Espèce-d'humanoïde. » Alors, il bat en retraite.
Après le terrible drame qui a frappé Henry et sa famille, et les conséquences qui en ont découlé, l'adolescent a déménagé à Vancouver avec son père. Les voici en tête à tête, dans cette ville où ils ne connaissent personne. Tout est à reconstruire : même la mère de Henry, victime d'une grave dépression, est restée à Port Salish...
Bien qu'il déteste franchement l'idée d'écrire dans un journal, comme le lui a conseillé son thérapeute, tout comme il se refuse à se faire de nouveaux amis, le garçon finit par s'ouvrir, malgré lui... Au fil des jours, il trouve même du plaisir à coucher ses pensées sur le papier et à reconstituer, entre gravité et humour, entre souvenirs terribles et lueurs d'espoir, les événements qui ont marqué sa vie pour toujours.
Un roman lumineux et inoubliable qui place le lecteur en empathie avec un héros bouleversant.
Ce livre a reçu le Governor General's Literary Avrard, le plus prestigieux prix canadien anglais pour les romans adolescents.

Auteur : Susin Nielsen est scénariste, showrunner et auteur pour la jeunesse. Elle vit Vancouver. 
Elle a fait ses débuts à la télévision sur la série Degrassi en 1980. Elle a ensuite adapté plusieurs épisodes en livres, se rapprochant ainsi de son voeu d'écrire des romans pour les adolescents. En 2006, Susin Nielsen a enfin réalise son voeu en écrivant Moi, Ambrose, roi du Scrabble, son premier roman original pour adolescents. En 2010 a suivi Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?

Mon avis : (lu en janvier 2015)
Un terrible drame a frappé la famille d'Henry. Et depuis quelques mois, avec son père, il a déménagé dans un petit appartement à Vancouver. Une fois par semaine, il va voir Cecil, son psychologue car depuis  "ÇA", il n'arrive pas à exprimer ses émotions. Cecil lui a donc donné un cahier et lui a conseillé d'écrire son journal. Le lecteur découvre donc l'histoire d'Henry à travers son journal. Il y raconte ses états d'esprits, son quotidien à l'école, dans ce nouvel appartement... A l'école, il y a Farley un garçon faisant partie des "ringards de l'école" et qui colle Henry malgré lui, il a la même passion pour le catch qu'Henry. Il y a également Alberta une fille malpolie et habillée en "récup"... A l'appartement, il y a Karen, la voisine un peu trop présente, qui semble draguer son père ou Monsieur Atapattu qui leur apporte souvent à manger des plats indiens épicés et délicieux.
Ce livre est un vrai coup de coeur, Henry est touchant et attachant, le lecteur aimerait tellement qu'il arrive à se remettre après le drame qui a bouleversé sa famille, qu'il arrive à se faire des vrais amis, qu'il se tourne vers le futur.

Extrait : (début du livre)
VENDREDI 18 JANVIER


LE SAVIEZ-VOUS ? Le mot « psychologie » vient du grec « psyché ». Il signifie étude de l'esprit.
Je voudrais bien qu'on arrête d'étudier le mien, d'esprit. C'est trop glauque, de faire ça. Mais papa dit que je n'ai pas le choix.
Cecil n'a pas une tête de psychologue, cela dit. Déjà, il s'appelle Cecil. Sur sa porte, au centre médical, il y a une plaque en plastique marquée Dr Levine, mais quand je l'ai appelé ainsi, au début de notre première séance, il m'a tout de suite dit : « Je t'en prie, appelle-moi Cecil. » En rentrant, j'ai cherché l'origine de son prénom, et devinez un peu ce que ça veut dire : « Qui voit mal ou est aveugle ».
Ça s'annonce bien !
Cecil a les cheveux gris et longs, attachés avec un chouchou. Un chouchou ! Aujourd'hui, pour notre troisième séance, il portait encore un tee-shirt tie-and-die, violet cette fois. Dis donc, Cecil, j'ai eu envie de lui dire, les années soixante ont appelé, elles voudraient récupérer leur look !
Il me pose beaucoup de questions du genre : « Que ressens-tu dans ces moments-là ? », comme si nous étions sur un plateau de télévision et non dans la vraie vie. Il dit beaucoup « sapristi », aussi. Exemple : « Sapristi, c'est la deuxième fois en deux semaines que tu arrives avec un quart d'heure de retard ! »
Quelque chose me dit que Cecil n'est pas la crème de la crème des psychologues. Déjà, il est gratuit. Enfin, il est payé par la province de Colombie-Britannique, mais ça ne doit pas aller chercher bien loin. Son bureau est minuscule et encombré, avec des meubles bas de gamme, abîmés et tachés. Et puis, on dirait qu'il n'a pas pu se payer de vêtements neufs depuis i960.
Nous n'avons pas encore parlé de ÇA. Il essaie de m'y amener l'air de rien. Il me pose parfois des questions orientées. Mais quand il le fait, je prends ma voix de robot pour lui répondre. « Je-ne-sais-pas. De-quoi-vous-parlez. Espèce-d'humanoïde. » Alors, il bat en retraite.
C'est à cause de cette voix de robot que je me suis retrouvé ici. Après toute l'histoire avec maman, à Noël, mes «furies» sont revenues et je me suis mis à parler comme un robot vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et même jusqu'au déménagement à Vancouver. L'intérêt de parler robot, c'est que cela permet de tout dire sans exprimer la moindre émotion. Il-suffit-de-prendre. Une-voix. Totalement-monocorde. Ça m'aide. Mais au bout de huit jours de robot-Henry, mon entourage craquait complètement et papa m'a pris rendez-vous pour une première séance. Ensuite, il a voulu que je continue, même si entre-temps j'étais redevenu le bon vieux Henry normal.
Cecil essaie toutes ses astuces - et il en a peu - pour me faire parler de ÇA. Par exemple : la semaine dernière, j'ai dit, comme ça, en passant, que j'aimais bien écrire. Donc, aujourd'hui, il m'a donné ce cahier. « J'ai pensé que ça te plairait d'avoir un espace privé où consigner tes pensées et tes sentiments, m'a-t-il dit. Le diarisme peut être une pratique très thérapeutique.»
Je lui ai répondu que je ne pensais même pas que « diarisme » soit un mot existant. En rentrant, j'ai flanqué le cahier à la poubelle.
Bon, d'accord, je suis retourné le chercher un peu plus tard ; mais c'est uniquement parce que je m'ennuyais.
Ce qu'il y a, voyez-vous, c'est que Cecil est au courant de ÇA. Il a eu une longue conversation avec mon père avant ma première séance, et je suis prêt à parier mon poster du Danois qu'il s'est empressé ensuite de googler toute l'histoire. Et une fois qu'il a eu fini de lire tout ce qu'il pouvait trouver, je parie qu'il s'est demandé pourquoi mes parents ne m'avaient pas envoyé en thérapie immédiatement après ÇA, il y a sept mois et demi.
Je le vois d'ici : « Sapristi ! Ils ont mis le temps ! »

Challenge Petit Bac 2015 
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2 janvier 2015

Qui es-tu Alaska ? - John Green

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Scripto - octobre 2007 - 360 pages 

Pôle Fiction - mars 2011 - 416 pages

Gallimard Jeunesse - août 2014 - 365 pages

traduit de l'anglais (américain) par Catherine Gibert

Titre original : Looking for Alaska, 2005

Quatrième de couverture : 
Premiers amis, première fille, dernière paroles...La vie de Miles Halter n'a été jusqu'à maintenant qu'une sorte de non-évènement. Décidé à vivre enfin, il quitte le cocon familial pour partir dans un pensionnat loin de chez lui. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisisable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.

Auteur : John Green est né en 1977. Il vit avec sa femme et son fils à Indianapolis, la capitale de l'Etat de l'Indiana, aux Etats-Unis. Il a reçu de nombreux prix pour ses romans, dont le Michael L Printz Award, prestigieux prix américain, pour son premier roman Qui es-tu Alaska ? John Green et son frère, Hank, sont les auteurs de Vlogbrothers, un des projets de vidéos en ligne les plus connus au monde.

Mon avis : (lu en décembre 2014)
Miles Halter est un adolescent sans ami, à 16 ans il décide de quitter le cocon familiale pour devenir pensionnaire à Culver Creek « en quête d’un Grand Peut-Être ». Il fait connaissance de Chip, alias le Colonel, de Lara, de Takumi et surtout d'Alaska...
Dès le début du livre, l'auteur instaure un certain suspense car il ya deux parties, "Avant" et "Après" et les chapitres sont numérotés comme dans un compte à rebours "cent trente-six jours avant", "cent vingt-huit jours avant"...
La petite équipe va vivre une année scolaire très particulière, dans la première partie, c'est l'insouciance de l'adolescence qui domine : ils feront de nombreuses bêtises, n'hésiteront pas à faire des entorses au règlement au risque de fâcher le directeur surnommé l'Aigle...
Puis arrive l'évènement attendu, qui m'a surpris et cueilli. Et le ton du livre change, les différents personnages s'interrogent...
Je ne veux pas trop en dire, trop en dévoiler.
Voilà une histoire bouleversante. Des personnages très attachants, en particulier Alaska est une fille mystérieuse, qui semble forte et sûre d'elle et pourtant qui cache des souffrances... 
Un livre qui m'a donné de nombreuses émotions, des rires, des larmes, le coeur serré...
Un magnifique roman sur l'adolescence, à la fois initiatique et plein d'humour.

Extrait : 
Cent trente-six jours avant

La semaine qui a précédé mon départ de Floride, où je laissais ma famille et ma petite vie insignifiante pour aller en pension dans l'Alabama, ma mère n'a eu de cesse de m'organiser une fête d'adieu. Dire que je n'en attendais pas grand-chose est un euphémisme. Plus ou moins obligé, j'ai invité tous mes «camarades de classe», la bande de nases du cours d'art dramatique et les blaireaux du cours d'anglais que, contraint et forcé, je côtoyais à la cafétéria lugubre de mon lycée, en sachant pertinemment que personne ne viendrait. Ma mère s'est pourtant entêtée, étant intimement persuadée que je lui avais caché ma popularité durant toute ma scolarité. Elle a préparé presque une soupière de sauce artichaut. A décoré le salon de serpentins verts et jaunes, les couleurs de mon nouveau bahut. A disposé deux douzaines de petits pétards tout autour de la table basse.
Et ce fameux dernier vendredi, alors que j'avais pratiquement bouclé mes valises, elle s'est assise à 16h56 sur le canapé du salon à côté de mon père et a attendu patiemment l'arrivée de la cavalerie des «au revoir» à Miles. Ladite cavalerie s'est résumée en tout et pour tout à deux individus : Marie Lawson, une toute petite blonde avec des lunettes rectangulaires, et son copain un peu fort (pour être gentil), Will.
- Salut, Miles, a dit Marie en s'asseyant.
- Salut, ai-je répondu.
- Tu as passé un bon été ? a demandé Will.
- Pas mal. Et toi ?
- Correct. On a fait Jésus-Christ Superstar. J'ai donné un coup de main aux décors. Marie était à la lumière, a précisé Will.
- Sympa, ai-je approuvé en hochant la tête d'un air entendu.

Déjà lu du même auteur :

Nos__toiles_contraires Nos étoiles contraires will&will Will & Will

 
Challenge Petit Bac 2015 
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13 décembre 2014

Will & Will - John Green et David Levithan

will&will Scrineo - août 2014 - 384 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Peronny

Titre original : Will Grayson, will grayson, 2010

Quatrième de couverture :
Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de cœur portent la poisse, tout le temps. Alors dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n'a pas l'habitude de passer inaperçu. À l'autre bout de ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu'il se nomme lui aussi Will Grayson...

Auteurs : John Green est né en 1977. Il vit avec sa femme et son fils à Indianapolis, la capitale de l'Etat de l'Indiana, aux Etats-Unis. Il a reçu de nombreux prix pour ses romans, dont le Michael L Printz Award, prestigieux prix américain, pour son premier roman Qui es-tu Alaska ? John Green et son frère, Hank, sont les auteurs de Vlogbrothers, un des projets de vidéos en ligne les plus connus au monde.
David Levithan est un auteur gay américain. Il a publié son premier livre, Boy Meets Boy en 2003.
Il est l'auteur de Nick et Norah's Infinite Playlist (Une Nuit à New-York) , co-écrit avec Rachel Cohn en 2006 et adapté au cinéma en 2007. 

Mon avis : (lu en décembre 2014)
Will Grayson est plutôt discret autour des sentiments, au contraire de son meilleur ami, Tiny Cooper, très expansif sur le sujet... Ce dernier est gay et fier de l'être.
A l'autre bout de la ville, il y a un autre will grayson, adolescent dépressif, sans véritable ami, mal dans sa peau. Le seul moment agréable de sa journée, c'est lorsqu'il est devant son ordinateur et qu'il converse avec isaac un ami virtuel rencontré sur le net. Un jour, ils décident de se rencontrer en vrai... A cette occasion, les deux Will vont se rencontrer.
Les deux auteurs se sont répartis les deux Will, et chacun d'eux est narrateur d'un chapitre sur deux.
J'ai eu un peu de difficulté au début de ma lecture. Les chapitres du will (dépressif) sont plus difficiles à lire à cause du style parlé, sans majuscule... le malaise de will transpire dans sa façon de s'exprimer. 
Je me suis vraiment mise à aimer ce livre à partir de la rencontre des deux Will...
Des personnages attachants, un roman à deux voix et une histoire très émouvante.
Livre destiné aux lycéens et aux adultes.

Extrait : (début du livre)
Quand j'étais petit, mon père me disait toujours : « Dans la vie, Will, on peut choisir ses amis, on peut se moucher devant ses amis, mais on ne peut jamais moucher ses amis. »
Observation qui me semblait fort pertinente du haut de mes huit ans, mais qui s'est révélée fausse par bien des aspects. Pour commencer, personne ne choisit vraiment ses amis, sans quoi je n'aurais jamais atterri avec Tiny Cooper.
Tiny Cooper n'est certes pas le mec le plus homo de la terre, pas plus qu'il n'est le mec le plus corpulent de la terre, mais il est sans conteste le mec le plus corpulent de la terre à être vraiment très, très homo et le mec le plus homo de la terre à être vraiment très, très corpulent. C'est mon meilleur ami depuis le CM2, à l'exception du dernier semestre - au cours duquel il s'est entièrement dédié à l'exploration de son homoïtude et moi, pour la toute première fois, à la découverte de la vie au sein d'un Groupe d'Amis genre
plus-potes-tu-meurs qui a fini par ne plus m'adresser la parole à la suite des deux crimes mineurs que voici :
1. Quand un délégué scolaire a protesté contre la présence de gays dans les vestiaires et que j'ai pris la défense de Tiny Cooper pour faire valoir son droit à être à la fois gigantesque (ce qui fait de lui le meilleur défenseur de notre misérable équipe de foot américain) et gay dans une lettre adressée au journal du lycée, et que j'ai eu la bêtise de signer.
2. Quand un certain Oint, membre du Groupe d'Amis, a évoqué cette lettre au déjeuner et m'a traité de chochotteux, terme dont j'ignorais le sens et que je lui ai demandé de m'expliquer, si bien qu'il m'a traité de chochotteux une seconde fois, après quoi je lui ai rétorqué d'aller se faire foutre avant de prendre mon plateau et de m'en aller.

Techniquement, j'imagine que je me suis donc exclu moi-même du Groupe d'Amis, même si j'ai plutôt le sentiment de m'en être fait virer. Pour être honnête, aucun de ces types ne semblait vraiment m'apprécier. Mais je faisais partie de leur bande et ça, pour moi, c'était quelque chose. Désormais, je fais à nouveau cavalier seul.
Sauf si on compte Tiny Cooper. Ce que je suis bien obligé de faire, grosso modo.

 Challenge 5% Rentrée Littéraire 2014 
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18 novembre 2014

Vers le bleu - Sabrina Bensalah

 

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vers le bleu Editions Sarbacane - octobre 2014 - 188 pages

Quatrième de couverture :
Coincée dans une caravane entre une mère irresponsable et une petite soeur farfelue, Nel, 18 ans, voudrait fuir sa vie trop étroite. Partir loin, juste après l'élection de la Mini-Miss Camping à laquelle Noush rêve de participer... Mais rien ne se passera comme prévu, dans la vie « cabossée bizarre » de Nel et Noush. Et tant mieux, au fond : sinon, comment pourraient-elles espérer aller un jour vers le Bleu.

Auteur : Sabrina Bensalah est née en 1979 à Roanne. Diplômée des Beaux-Arts de Saint-Étienne en communication visuelle, elle décide de devenir auteur-illustratrice tout en enseignant le dessin.
Vers le bleu est son premier roman.

Mon avis : (lu en novembre 2014)
Vers le bleu est un titre à la fois poétique et mystérieux.
A 18 ans Nel (Ornella) rêve de quitter sa vie difficile dans une caravane avec la Mère et Noush (Anoushka) sa petite soeur âgée de neuf ans. Elle rêve de prendre son indépendance, de pouvoir reprendre des études. En attendant, elle doit s'occuper de Noush une petite fille nature, pleine de vie : son dernier projet, c'est l'élection de la Mini-Miss Camping. Nel a décidé de rester jusqu'à cette élection ensuite, elle partira vivre sa vie !
Mais rien ne se passera comme prévu... La Mère a accepté de suivre un homme plein de promesse et elle est partie sans prévenir... Laissant Noush sous la responsabilité de Nel.
Celle-ci va se débrouiller comme elle peut pour subvenir aux moyens de toutes deux. Heureusement il y a les commerçants et habitués du camping  
Anémone, Marcus, Emilien, Gaston, Arsène, Gino qui sont solidaires avec les deux soeurs, toujours prêts à les aider dans le quotidien. Et l'espoir de jours meilleurs est toujours là.
Au début, j'ai été un peu gênée par le style oral et les mots familiers très présent mais 
cette écriture simple est cohérente avec la situation.
Une lecture émouvante, des personnages très attachants et authentiques.

Merci Babelio et les éditions Sarbacanes pour cette très belle découverte et pour les marque-pages joints avec le livre.

sarbacane

Extrait : (début du livre)
Le haut-parleur braille le programme de la journée. Juste au-dessus de la caravane. Même en écrasant l'oreiller sur ma tête, j'entends qu'on nous promet 28° cet après-midi ! Impossible de dormir : j'enjambe ma petite soeur, puis recouvre d'un plaid la Mère affalée sur la banquette.
J'ouvre la caravane sur N'oubliez pas la soirée Michel François et ses Michettes en essayant de faire le moins de bruit possible - raté, Noush se réveille. Ses yeux tout ronds me trouvent puis très vite me supplient de ne pas la laisser ici. Je ne refuse pas. J'aurais préféré être seule, mais ce matin je devine que moi sans elle, c'est impossible.
- Habille-toi, alors ! Je vais aux toilettes.
Sa bouche s'étire en un sourire rassuré.
Je referme la porte, bruyamment ; même un hélicoptère atterrissant sur la caravane ne réveillerait pas la Mère.

Dans le lavabo douteux, j'arrose mon visage. Le miroir couvert d'éclaboussures de dentifrice. Camping 2 étoiles. Filantes !
Noush arrive en courant, je reconnais le vacarme que font ses tongs sur les graviers. Elle porte sa robe bleue assortie à ses yeux, assorties à ses genoux surtout.
Elle s'accroche à ma taille et me serre fort.
- T'as soif, Noush ?
Elle me libère de son câlin qui me broyait le bassin puis lape goulûment mes mains pleines d'eau. Sa robe se mouille et elle rit aux éclats. A la commissure de ses lèvres, il reste une petite trace du choco sans doute englouti à la va-vite ; je l'essuie avec mon doigt.

  Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Animal" (10)

Challenge 4% Rentrée Littéraire 2014 
challengerl2014_150
22/24

 

 

27 septembre 2014

Freak city - Kathrin Schrocke

freak city La joie de lire - janvier 2013 - 273 pages

traduit de l'allemand par Génia Catala

Titre original : Freak City, 2010

Quatrième de couverture : 
Mika vit dans le monde "normal" : ses potes, sa petite soeur envahissante, la musique et sa copine Sandra, qui veut faire "une pause". Léa vit dans un monde semblable : sa meilleure amie Franzie, sa famille difficile, le cinéma et les sorties au café Freak City. A une différence près : Léa est sourde. L'histoire d'une rencontre improbable.

Auteur : Kathrin Schrocke est née en 1975 à Augsbourg, en Bavière, et vit actuellement à Berlin. Après des études d'allemand et de psychologie, elle a écrit de nombreux romans et pièces de théâtre pour enfants et jeunes adultes. Elle a reçu plusieurs prix et nominations, dont le Nettetaler Youth Book Prize en 2010 ainsi que le Hansjörg-Martin Prize, catégorie meilleur thriller allemand pour la jeunesse. Freak City a été nominé pour le German Youth Literature Prize en 2011.

Mon avis : (lu en septembre 2014)
Mika a des difficultés à accepter la "pause" que Sandra sa petite amie à décider de faire. Il n'arrive pas à l'oublier et à faire quoique ce soit sans elle. Mais un jour, il rencontre Léa, sourde de naissance et pour communiquer avec elle et devenir son amie, il décide de prendre des cours de langage des signes. Cela va commencer par une amitié et la découverte du monde la surdité avant d'éprouver plus...
Cette histoire est 
très réaliste sur les préoccupations de l'adolescence et sur la surdité permet au lecteur de découvrir comment est intégré ou non un sourd dans notre monde d'entendants et comment sont nombreux les à priori.

Une très belle découverte sur une rencontre autour de la différence.

Extrait : (début du livre)
Un homme intelligent a dit un jour qu'on pouvait bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui se trouvaient sur notre route.

Je peux vous dire que c'est vrai. Ça m'est arrivé.
Mais ce jour-là, alors que je suivais cette fille à travers la ville en compagnie de mes deux potes préférés, je n'avais pas la moindre idée de ce qui m'attendait.
C'était pourtant si évident que j'aurais dû le voir, ça sautait aux yeux. Mais j'étais tellement à côté de mes pompes à cette époque. Malade d'amour. Paumé. Je ne comprenais rien à rien.
Au lieu de ça, comme une andouille, je lui courais après avec les deux autres, en lui lançant des grossièretés.
Je ne voyais que ce que je voulais bien voir : ses boucles sauvages, sa minijupe jaune remontée un rien trop haut. Le tatouage sur sa nuque qui disparaissait sous son t-shirt grenat.
Ses tongs vertes faisaient un bruit déchirant sur l'asphalte, elles semblaient crier pitié à chaque pas.
Il faisait trop chaud pour la saison, l'air vibrait autour de nous.
C'est de cette vibration que surgit sa fière silhouette. Le cerveau brûlé par cette chaleur, j'étais aveugle à tout le reste.

21 septembre 2014

Lyuba ou la tête dans les étoiles - Valentine Goby, Ronan Badel

Lu en partenariat avec les éditions Autrement Jeunesse

9782746739543 Autrement Jeunesse - septembre 2014 - 64 pages

Quatrième de couverture :
Seine-Saint-Denis, 2010. La Roumanie est entrée dans l'Union européenne mais pour Lyuba et sa famille, Roms migrants installés dans un bidonville de la région parisienne, ça ne change rien : toujours l'impossibilité d'avoir un travail, toujours la manche dans le RER, les expulsions, l'intolérance... Pourtant, avec l'aide d'associations humanitaires et de Jocelyne, une voisine passionnée d'astronomie, Lyuba va retrouver espoir.

Auteur : Valentine Goby est née en 1974 à Grasse. Après des études en sciences politiques, elle a travaillé dans l'humanitaire en Asie. Elle est aujourd'hui enseignante et romancière pour adultes et pour la jeunesse.
Ronan Badel est né dans le Morbihan en 1972. Après des études à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, il se consacre à l'édition jeunesse en tant qu'auteur-illustrateur.

Mon avis : (lu en septembre 2014)
Ce livre fait partie de la collection "Français d'ailleurs" des docu-fictions sur l’histoire de l’immigration en France, pour les enfants de 9 à 13 ans, d’Autrement jeunesse, en collaboration avec la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
Il raconte l'histoire de Lyuba une jeune Rom de 14 ans, elle est arrivée en France avec sa famille il y a quatre ans, et vit dans un bidonville de fortune à la périphérie de Paris. La vie est rude et l’intégration difficile. Elle doit s'occuper de ses frères et sœurs ou faire la manche dans le RER. La situation est précaire car ils se font souvent expulser et doivent changer de camp, c'est difficile alors pour Lyuba d'être scolarisée. Grâce à sa rencontre avec Jocelyne, une infirmière passionnée d’astronomie, elle va pouvoir espérer une vie nouvelle.
En complément de cette histoire, nous trouvons en fin du livre un cahier documentaire sur l'immigration Rom en France afin de pouvoir approfondir nos connaissances sur le sujet. Il y a également une chronologie et un lexique.
J'ai trouvé très intéressant ce livre destiné aux enfants mais qui est également à lire par les parents... Nous avons tous des préjugés sur les uns et les autres sans connaître vraiment. La différence fait souvent peur et apprendre à découvrir l'autre aide vraiment à vivre avec. Cette histoire permet de voir la réalité de la vie quotidienne des familles Roms qui viennent s'installer en France. De mieux comprendre ce qu'ils viennent chercher dans notre pays et comment ils sont "accueillis". C'est beaucoup plus concret qu'un reportage du journal télévisé... 

Merci Brigitte et les éditions Autrement Jeunesse pour la découverte de cette collection indispensable !

 

Extrait : (début du livre)
L'eau est glacée, mes mains sont rouges. Je regarde les deux tas de vêtements alignés sur la bâche, un pour chaque bassine : d'un côté les jupes, de l'autre le reste du linge. J'en ai assez. Vivement que mes parents reviennent de Roumanie, que ma mère rentre. Depuis trois semaines, je tiens seule la baraque, je m'occupe de Zimba et Sorin pendant que mon frère Spino chine toute la journée.
- Lyuba, regarde !
Zimba me tend un gobelet en plastique.
- Jette, il est cassé. Les petits reprennent leur course, enveloppés de leurs souffles blancs, la boue leur monte jusqu'aux genoux et ça me décourage. En face, derrière la palissade verte, l'anneau du grand stade s'allume dans la nuit. C'est l'heure des corbeaux dans le ciel du platz. Je rince mes bassines, je place les deux tas mouillés à l'intérieur. Il fait si sombre que je n'ai pas vu approcher ma cousine Terezia.
- Attends, je vais t'aider.
Nous marchons lentement jusqu'aux fils à linge, nous tenant le bras pour ne pas glisser. La glace craque sous mes bottes. Nous pendons les vêtements qui ne sécheront jamais, mon jean moins que les autres.
J'ai faim. D'abord, chercher de l'eau à la borne des pompiers. On attend la nuit parce que c'est interdit. Comme les Gadjé éteignent les lampadaires, de peur qu'on branche dessus des fils électriques, on est vite invisibles en hiver. Laura est là, et Sylvia et Amalia.
- Ton père ! crie Amalia. Il a appelé Liviu sur le portable ! Us seront de retour mardi ou mercredi.
Six jours encore ! Je remplis mes bidons, Terezia les siens, et nous retournons aux baraques en suivant le chemin de palettes. Spino est rentré. Assise sur ses genoux, Zimba frappe les touches d'un minuscule synthétiseur : « Tas vu, Lyuba, y a même les piles ! » Plus ça fait de bruit, plus elle rigole. Je fais bouillir des oeufs sur le réchaud à gaz. On les épluche et on les mange en se brûlant la langue. Puis les flammes du réchaud meurent et il fait vraiment froid, alors on tire les couvertures.

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
challengerl2014_150
10/12

  Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Prénom" (11)

 

3 septembre 2014

Le monde de Charlie - Stephen Chbosky

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Editions Sarbacane - avril 2008 - 294 pages

Editions Sarbacane - novembre 2012 - 252 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Blandine Longre

Titre original : The perks of being a wallflower, 1999

Quatrième de couverture :
Au lycée où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas « raccord ». Pour son prof de Lettres, c'est un prodige ; pour les autres, juste un freak. En attendant, il reste en marge - jusqu'au jour où deux étudiants, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. 

La musique, les filles, la fête : c'est tout un monde que Charlie découvre...

Auteur : Né en 1970 à Pittsburgh, Stephen Chbosky est écrivain, scénariste et réalisateur. En 1995, son film The Four Corners of Nowhere a été primé au festival Sundance. En septembre 2012 sort aux US l’adaptation qu’il a lui-même réalisée de The perks of being a wallflower, son premier roman devenu culte aux États-Unis.

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Le Monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower) est une comédie dramatique américaine sortie en salles en janvier 2013 en France. Adaptée au cinéma et réalisée par Stephen Chbosky d'après son propre roman Pas raccord réédité en novembre 2012 sous le titre Le Monde de Charlie

Charlie est un adolescent de 15 ans, différent des garçons de son âge. Il est très sensible, surdoué, un peu naïf, doux et rêveur... Il a du mal à trouver sa place dans le monde cruel du lycée. Un jour, il rencontre un peu par hasard Patrick et la très jolie Sam, deux étudiants qui l'adoptent.
Ce livre est l'ensemble de lettres que Charlie écrit à un interlocuteur mystérieux, il raconte son quotidien au lycée, ses rencontres, ses expériences, des situations parfois drôles, parfois révoltantes et souvent émouvantes. Charlie est un personnage très touchant, Sam et Patrick sont également très sympathiques. J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait verser quelques larmes et je compte regarder prochainement le film.

En bonus, il y a la liste des musiques rencontrées dans l'histoire au début du livre et en fin celle des livres donnés à lire par Bill le professeur de Charlie.

Extrait : (début du livre)
Lettre du 25 août 1991

Si c'est à toi que j'écris, c'est à cause de cette fille, qui a dit que tu savais écouter et comprendre, et aussi que t'avais pas essayé de coucher avec quelqu'un pendant la fête (alors que t'aurais très bien pu). Cherche pas à savoir qui c'est, la fille, sinon tu pourrais deviner qui je suis et j'en ai franchement pas envie. Je ne veux pas que tu me retrouves, c'est pour ça que j'ai décidé de pas donner leur vrai nom aux gens. C'est aussi pour ça que j'écrirai pas mon adresse au dos de l'enveloppe. Surtout, n'y vois rien de mal.
J'ai juste besoin de savoir que quelqu'un m'écoute et me comprend, une personne qu'essaye pas de coucher (alors que t'aurais très bien pu). J'ai besoin de savoir que ça existe, les gens comme toi.
Je me dis que toi, au moins, tu comprendras ; que toi, tu sais ce que vivre veut dire. En tout cas, j'espère que c'est vrai, vu que les autres comptent sur toi, question courage et amitié (c'est ce que j'ai entendu dire). C'est pas plus compliqué que ça.
Bref, voilà ma vie. Il faut d'abord que tu saches que je suis à la fois triste et heureux, et que j'ai toujours pas compris comment ça se fait.
Si je suis comme ça, je me dis que ma famille y est peut-être pour quelque chose, surtout depuis le printemps dernier, quand mon copain Michael est plus venu au collège du jour au lendemain et qu'on a entendu la voix de monsieur Vaughn dans le haut-parleur :
«Je suis au regret de vous annoncer qu'un de vos camarades, Michael Dobson, vient de nous quitter. Une célébration en sa mémoire aura lieu ce vendredi, lors de la réunion du matin.»
Je sais pas comment elles font, les nouvelles, pour arriver à circuler dans l'école, et pourquoi si souvent elles sont vraies. C'était peut-être à la cantine, j'ai du mal à me souvenir. Mais Dave, celui qui porte des lunettes bizarres, a dit que Michael s'était suicidé. Sa mère jouait au bridge avec une voisine quand elles ont entendu le coup de feu.
Je me rappelle plus trop ce qui s'est passé ensuite, sauf que mon grand frère est arrivé dans le bureau de monsieur Vaughn et m'a dit d'arrêter de pleurer. Et puis, il a passé son bras autour de mes épaules et m'a dit que je devais me sortir tout ça de la tête avant le retour de papa. Après, il m'a emmené manger des frites au McDo et il m'a appris à jouer au flipper. Il a même blagué en disant qu'à cause de moi, il avait manqué un après-midi de cours au lycée, et puis il m'a demandé si j'avais envie de l'aider à bricoler sa Camaro. Je devais vraiment être dans un sale état, vu que c'était la première fois qu'il me proposait de bricoler sa voiture avec lui.
Quand il y a eu les séances avec les psychologues, ils ont demandé à ceux qui avaient vraiment été amis avec Michael de dire quelques mots. Ils avaient l'air très tendus, les psychologues (y en avait même un qui arrêtait pas de se caresser la barbe), je crois qu'ils avaient peur que certains d'entre nous fassent une bêtise, comme se tuer.
Bridget, celle qui est dingue, a dit que des fois, elle pensait au suicide, quand y a une pub qui coupe une série télé. Elle était sincère, et c'a eu l'air d'intriguer les psychologues. Cari, celui qui est toujours gentil avec tout le monde, a dit qu'il était triste mais que jamais il se tuerait, parce que c'est un péché.

   Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Prénom" (9)

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Le mois américain

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