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14 octobre 2014

La petite communiste qui ne souriait jamais - Lola Lafon

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Audiolib - juin 2014 - 7h41 - Lu par Chloé Lambert

Actes Sud - janvier 2014 - 272 pages

Quatrième de couverture :
Fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ? Le roman acrobate de Lola Lafon, aussi audacieux que les figures de l’enfant entrée dans la légende, rend l’hommage d’une fiction à celle-là même qui permit aux petites filles de l’été 1976 de rêver, elles aussi, de s’élancer vers le ciel.
Une interprétation en miroir, dans laquelle, comme chez la jeune héroïne dont est contée l’histoire, la poésie et la grâce naissent d’une parfaite maîtrise faisant, un temps, taire les vociférations d’une époque écartelée.

Auteur : Écrivain et musicienne, Lola Lafon est l’auteure de trois romans parus aux éditions Flammarion : Une fièvre impossible à négocier (2003) ; De ça je me console (2007) et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce (2011) qui reparaît en poche en mai 2014 (Actes Sud – Babel). Elle a également signé deux albums chez Harmonia Mundi : Grandir à l’envers de rien (2006) et Une vie de voleuse (2011).

Lecteur : De formation dramatique, Chloé Lambert joue sur les planches du Théâtre Edouard VII, du Festival d’Avignon, du Rond Point… aux côtés de Pierre Arditi, Fabrice Luchini, ou encore sous la direction de Florian Zeller et Danièle Thompson. Elle interprète aussi régulièrement des rôles face caméra, notamment dans le film Mariages ! ou le téléfilm Chez Maupassant - L’Héritage aux côtés d’Eddy Mitchell.

Mon avis : (écouté en octobre 2014)
Juillet 1976, Jeux Olympiques de Montréal, Nadia Comaneci entre dans l'histoire de la gymnastique et devient l'emblème de son pays : la Roumanie alors sous l'emprise du dictateur communiste Ceausescu.
Pour raconter la vie de l'athlète de 1969 à 1990, l'auteur imagine un échange entre Nadia et la narratrice. Elle s'appuie sur les événements et les dates connues, pour le reste c'est un travail de fiction très bien documenté. Cela permet d'avoir les points de vues de quelqu'un de l'Est et de quelqu'un de l'Ouest...
J'ai beaucoup aimé écouter ce livre, le personnage de Nadia est attachant, avec son parcours le lecteur découvre les méthodes d'entraînement des petites gymnastes, le régime communisme en Roumanie... Les victoires de Nadia ont permis à la Roumanie de sortir de l'ombre. Mais sa vie n'a pas été facile, lorsque son corps se transforme et qu'elle devient femme, j'ai été touchée par sa douleur, même si elle continue à s'entraîner sans relâche, son corps ne lui permet plus de renouveler ses exploits. Puis, elle va être accusée d'être complice du régime de Ceausescu. Quinze jours avant la chute de ce dernier, elle fuit la Roumanie pour les États-Unis où la conquête de sa liberté ne sera pas facile...
En 1976, Nadia Comaneci a fait rêver le monde ce livre nous permet de découvrir le revers de ses belles médailles. Et si Nadia ne souriait pas, c'est qu'elle était concentrée pour réussir au mieux son travail... gagner des médailles pour son pays.
J'ai bien aimé le lecteur de ce livre audio, même si la construction du livre fait qu'il y a de nombreuses interruptions de la lecture par des jingles que je trouvais un peu pénible à la longue... 

L'entretien avec l'auteur en fin du livre audio est vraiment très intéressant, il complète bien la lecture du livre.

Merci Babelio et les éditions Audiolib pour ce partenariat.

Autres avis : EnnaSandrineSaxaoulLiliba, Sylire

Extrait : (début du livre)
Quel âge a-t-elle, demande la juge principale, incrédule, à l’entraîneur. Ce chiffre, quatorze, lui donne un frisson. Ce que la petite a effectué à l’instant dézingue le déroulement des chiffres, des mots et des images. Il ne s’agit plus de ce que l’on comprend. On ne saurait noter ce qui vient d’advenir. Elle jette la pesanteur par-dessus son épaule, son corps frêle se fait de la place dans l’atmosphère pour s’y lover.

Mais pourquoi personne ne les a prévenus qu’il fallait regarder par là, ragent ceux qui ratent le moment où, sur les dix centimètres de largeur de la poutre, Nadia C. se lance en arrière et, les bras en croix, donne un coup de pied à la lune, saut à l’aveugle, et ils se tournent les uns vers les autres, est-ce que quelqu’un a compris, est-ce que vous avez compris ?
Le panneau électronique affiche COMANECI NADIA, ROMANIA suivi de 73, son dossard, et là où il devrait y avoir sa note : rien.
On attend. Blêmes, les gymnastes soviétiques vont et viennent dans les travées réservées aux entraîneurs et aux compétitrices qui ont terminé. Elles savent. Les coéquipières de la Roumaine, elles, semblent au désespoir, Dorina tient ses mains jointes, Mariana murmure une phrase en boucle, une autre est affalée, les yeux fermés ; Nadia, elle, un peu à l’écart, sa queue de cheval de travers, ne jette pas un regard au tableau d’affichage. Et c’est lui qu’elle voit en premier, Béla, son entraîneur, debout, les bras au ciel, la tête renversée en arrière ; elle se tourne enfin et découvre sa sanction, ce terrible 1 sur 10 qui s’inscrit en nombres lumineux face aux caméras du monde entier. Un virgule zéro zéro. Elle repasse de possibles fautes dans sa tête, l’arrivée du périlleux arrière éventuellement, pas assez stable, qu’est-ce qu’elle a pu faire pour mériter ça ? Béla la serre dans ses bras, t’en fais pas chérie, on va déposer une réclamation. Mais un des juges attire son attention. Parce que le Suédois se lève. Parce qu’il a les larmes aux yeux et la fixe. Et tous raconteront cet instant tant et tant de fois qu’elle n’est plus sûre aujourd’hui de l’avoir vécu, peut-être l’a-t-elle vu à la télé, peut-être cet épisode a-t-il été écrit pour un film. Le public s’est levé et de leurs dix-huit mille corps provient l’orage, leurs pieds grondent rythmiquement au sol et le Suédois dans le vacarme ouvre et ferme la bouche, il prononce des mots inaudibles, des milliers de flashs forment une pluie d’éclats inégaux, elle entrevoit le Suédois, que fait-il, il ouvre ses deux mains et le monde entier filme les mains du juge vers elle. Alors, la petite tend ses deux mains vers lui, elle demande confirmation, c’est un… dix ? Et lui, doucement, hoche la tête en gardant ses doigts ouverts devant son visage, des centaines de caméras lui cachent l’enfant, les gamines de l’équipe roumaine dansent autour d’elle, oui, amour, oui, ce un virgule zéro zéro est un dix.

  livre_audio

Version papier : 

 94110928 La petite communiste qui ne souriait jamais 

 

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Commentaires
K
IL m'a bien plu ce roman... surtout pour la vision communisme/capitalisme.
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