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A propos de livres...
5 septembre 2014

Son of a gun - Justin St. Germain

Lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2014

PRF-jury-08-2014-186

son of gun Presses de la Cité - août 2014 - 313 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Santiago Artozqui

Titre original : Son of a gun, 2013

Quatrième de couverture : 
Septembre 2001. Alors que les Twin Towers viennent d'être attaquées à New York, un autre drame, plus intime, se joue à Tombstone, en Arizona. Debbie, la mère de Justin St. Germain, est retrouvée morte dans sa caravane, le corps criblé de balles. Son cinquième mari, Ray, est introuvable. Dix ans plus tard, Justin revient sur ce tragique événement, redécouvrant les paysages désolés de son enfance et ceux qui les ont peuplés, fouillant le passé pour tenter de comprendre l'inson dable : la descente aux enfers d'une femme instable, fragile malgré les apparences, et aimante. Sa mère. Que Debbie ait été tuée à Tombstone – ville qui fut le théâtre de la fameuse fusillade d'O.K. Corral – prend alors une autre di mension... Sans complaisance ni apitoiement, Justin St. Germain brosse le portrait d'une société qui n'est pas prête à rendre les armes. Une voix juste et percutante, tout en finesse et émotion. Un récit saisissant.

Auteur : Né à Philadelphie en 1981, Justin St. Germain vit aujourd'hui à Albuquerque et enseigne à l'Université du Nouveau-Mexique. Son of a gun, son premier récit autobiographique, a été unanimement salué par la presse et lui a notamment valu d'être finaliste du Barnes & Noble Discover Award.

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Cette histoire est comme un thriller puisque cela commence par un crime. Pourtant, il n'y a pas d'indices et aucun mystère à résoudre. En effet, lorsque Justin Saint-Germain avait vingt ans, sa mère a été assassinée. Cette mort violente et soudaine a bouleversé sa vie. Des années plus tard, il revient sur la vie de sa mère et également sur la sienne, il alterne le récit de ses souvenirs avec sa mère et de sa vie présente. Car il s'interroge sur une chose, pourquoi sa mère a-t-elle été assassinée ?
C'est seulement après plus de 80 pages de lecture que j'ai compris que ce livre n'était pas un roman mais un récit. Cela donne une grande force à cette histoire, Justin est vraiment touchant. J'ai trouvé quelques longueurs dans le récit et j'ai trouvé que la conclusion mettait trop de temps à venir.

Extrait : (début du livre)
Je rentrais de la fac à vélo quand un avion a rugi au-dessus de ma tête, un A-10 vert, si proche que je pouvais lire les inscriptions sur son fuselage. J’ai quitté la chaussée des yeux pour le regarder traverser le ciel. Depuis un an que je vivais à Tucson, je ne faisais presque plus attention aux jets de la base militaire qui survolaient la ville pour atterrir ou décoller, mais neuf jours à peine après la chute des tours, tout le monde avait de nouveau conscience de leur présence. J’avais vingt ans, je pensais souvent à l’avenir ; je savais que le monde avait changé, mais je ne savais pas à quel point.
Sans casque, la chemise trempée de sueur dans la chaleur liquide, je pédalais comme un casse-cou, prenais des sens interdits, déboulais sur les trottoirs et coupais à travers les jardins pour rejoindre la maison que je louais avec mon frère. Les rues brillaient comme des rivières. C’était presque la fin de l’été, les derniers jours d’un long siège.
Dans ma mémoire, ce trajet à vélo est resté magnifique : un ciel vaste, éclatant, les pneus qui sifflent sur le bitume, mon cœur encore entier, ses battements rapides. Presque deux kilomètres de parcours, depuis le campus de l’université bruni par des mois de soleil vengeur, le long des briques et des drapeaux de Greek Row, par les contre-allées des centres commerciaux près de la voie rapide, entre les bungalows de mon quartier et jusqu’au jardin poussiéreux devant notre maison ; à l’intérieur, un téléphone est en train de sonner. Deux kilomètres, quelques minutes dans ma vie, quelques centaines de battements de cœur qui resteront éternellement gravés dans ma mémoire ; je suis toujours ce jeune homme à vélo, un jeune homme qui n’atteindra jamais le seuil de cette maison. Ce moment-là est un âge d’or, révolu et mythique, mais dont je me souviens.
Je suis descendu de ma selle pour regarder dans la boîte aux lettres. La moustiquaire de la porte d’entrée s’est ouverte brusquement et mon frère est sorti, en sanglots, le téléphone à la main, le visage rouge, la gorge serrée, luttant pour s’exprimer à travers la morve et les larmes. Cependant, il n’avait pas besoin de se donner tant de mal, car je ne l’avais jamais vu dans cet état et je savais ce qu’il allait me dire. Il a laissé la porte se refermer derrière lui. J’ai lâché mon vélo. Il s’est plié en deux, s’est pincé l’arête du nez d’une main, le téléphone toujours dans l’autre. Je souhaitais qu’il ne retrouve jamais l’usage de la parole.
— Elle est morte. 
— Qui ?
J’avais la sensation qu’on me regardait, qu’on s’attendait à ce que je pose cette question.
— Maman, a-t-il répondu. Maman est morte.
Puis il a fait demi-tour et regagné la maison.
J’ai traversé le jardin, gravi les marches du perron, et je me suis arrêté sur le seuil. Dans le salon, Josh faisait les cent pas autour du canapé. Il a dit à son interlocuteur qu’il devait y aller et a raccroché.
— C’était qui ?
— Connie.
Elle et Bob, son mari, étaient les meilleurs amis de ma mère.
— Maman devait déjeuner avec eux, mais elle n’est pas venue. Bob est passé chez elle et l’a trouvée.
— Qu’est-ce que tu veux dire, « trouvée » ?
La chaleur semblait appuyer sur mon dos. Je ne me sentais pas capable d’entrer avant de comprendre la nature de ce que j’éprouvais : pas le choc, pas le chagrin – tout ça viendrait plus tard –, mais un sentiment de familiarité, comme si j’avais toujours su que ce moment viendrait.
— On lui a tiré dessus.

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catégorie "Même pas peur" :  2/25

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Commentaires
J
J'hésitais à lire ce livre qui est très bien noté sur l'express; Ton avis tempère mon engouement
Répondre
L
Hello tu as gagné ! RV demain chez moi !
Répondre
V
Etrange de mettre un récit dans le prix du roman FNAC.
Répondre
L
je rêve de le lire !
Répondre
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