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A propos de livres...
6 mai 2014

Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin

le collier rouge Gallimard - février 2014 - 160 pages

Quatrième de couverture :
Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame... Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Etre loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

Auteur : Médecin, engagé dans l’action humanitaire, Jean-Christophe Rufin a occupé plusieurs postes de responsabilités à l’étranger. Il a été ambassadeur de France au Sénégal.
Il a d’abord publié des essais consacrés aux questions internationales. Son premier roman,L’Abyssin, paraît en 1997. Son œuvre romanesque, avec Asmara et les causes perduesGlobalia,La Salamandre entre autres, ne cesse d’explorer la question de la rencontre des civilisations et du rapport entre monde développé et pays du Sud. Ses romans, traduits dans le monde entier, ont reçu de nombreux prix, dont le prix Goncourt 2001 pour Rouge Brésil. Il a été élu à l’Académie française en juin 2008. Le parfum d’Adam, publié en 2007, et Katiba, publié en 2010, sont les deux premiers  volets de la série romanesque Les enquêtes de Providence. Il est également l’auteur d’un recueil de nouvelles, Sept histoires qui reviennent de loin, du roman historique Le grand Cœur et d’Immortelle  randonnée, récit de son pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Mon avis : (lu en mai 2014)
Eté caniculaire de 1919, la guerre est finie et depuis le 14 juillet, Jacques Morlac est en prison alors que son chien est sur la place, aboyant jour et nuit.  Le commandant Lantier vient d'arriver pour sa dernière mission : il va devoir comprendre et juger le comportement fautif du prisonnier. 
Le lecteur découvre ces deux hommes si différents qui ont seulement en commun d'avoir fait tout les deux la guerre. Le juge est un aristocrate fidèle aux valeurs, Morlac paysan, héros malgré lui sur le front d'Orient.  Cela commence comme un interrogatoire mais cela devient vite une conversation entre les deux hommes, le juge est compréhensif, Morlac est têtu "Mes actes, j'en suis responsable et je ne vois aucune raison de m'en excuser".

Deux autres personnages sont importants dans cette histoire, le chien d'une fidélité inconditionnelle et une femme...
Le livre est construit en ménageant un certain suspens et je ne veux pas trop en dévoiler. 
L'histoire est émouvante et très bien écrite. Les personnages sont attachants. Il est question de fidélité, de valeurs et d'amour.
Un coup de cœur !

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
À une heure de l’après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet, et depuis deux jours il aboyait. C’était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près, d’une voix grave qui rendait fou.
Dujeux lui avait lancé des pierres depuis le seuil de l’ancienne caserne, celle qui avait été transformée en prison pendant la guerre pour les déserteurs et les espions. Mais cela ne servait à rien. Quand il sentait les cailloux approcher, le chien reculait un instant, puis il reprenait de plus belle. Il n’y avait qu’un prisonnier dans le bâtiment et il n’avait pas l’air de vouloir s’évader. Malheureusement, Dujeux était le seul gardien et sa conscience professionnelle lui interdisait de s’éloigner. Il n’avait aucun moyen de poursuivre l’animal, ni de lui faire vraiment peur. 
Par cette canicule, personne ne se risquait dehors. Les aboiements se répercutaient de mur en mur, dans les rues vides. Un moment, Dujeux eut l’idée de se servir de son pistolet. Mais on était maintenant en temps de paix ; il se demandait s’il avait bien le droit de faire feu comme ça, en pleine ville, même sur un chien. Surtout, le prisonnier aurait pu en tirer argument pour monter encore un peu plus la population contre les autorités.
C’est peu de dire que Dujeux le détestait, celui-là. Les gendarmes qui s’en étaient saisi avaient eu une mauvaise impression, eux aussi. L’homme ne s’était pas défendu quand ils l’avaient conduit à la prison militaire. Il les avait regardés avec un sourire trop doux, qu’ils n’aimaient pas. On le sentait sûr de son fait, comme s’il avait accepté de partir de son plein gré, comme s’il n’avait tenu qu’à lui de déclencher une révolution dans le pays...
C’était peut-être vrai, après tout. Dujeux n’aurait juré de rien. Qu’est-ce qu’il savait, lui le Breton de Concarneau, de cette sous-préfecture du Bas-Berry ? En tout cas, il ne s’y plaisait pas. Le temps était humide à longueur d’année et trop chaud pendant les quelques semaines où le soleil brillait toute la journée. L’hiver et aux saisons arrosées, la terre exhalait des vapeurs malsaines, qui sentaient l’herbe pourrie. L’été, une poussière sèche montait des chemins, et la petite ville, sans autre voisinage que la campagne, trouvait le moyen, nul ne savait pourquoi, d’empester le soufre.
Dujeux avait refermé la porte et il se tenait la tête dans les mains. Les aboiements lui donnaient la migraine. Par manque de personnel, il n’était jamais remplacé. Il couchait dans son bureau, sur une paillasse qu’il rangeait la journée dans un placard en métal. Ses deux dernières nuits avaient été blanches, à cause du chien. Ce n’était plus de son âge. Il pensait sincèrement qu’après cinquante ans un homme devrait être dispensé d’épreuves de ce genre. Son seul espoir était que l’officier appelé pour l’instruction arrive au plus vite.

Déjà lu du même auteur :

l_abyssin_p L'Abyssin immortelle_randonnee Immortelle randonnée Compostelle malgré moi 

9782356416353_T Immortelle randonnée Compostelle malgré moi (audio livre) le grand coeur_folio Le grand Cœur 

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"Couleur" (6)
 

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Commentaires
K
J'aime beaucoup Rufin... du coup, il est bien noté, celui-ci!
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M
J'ai hésité à le prendre pour le club de lecture ... globalement tout le monde aime bien et auteur mais des grosse déceptions avec "le grand Coeur" (du coup moi je ne l'ai pas lu!!)
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K
J'ai aimé, mais je ne parlerais pas de coup de coeur...
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M
Je l'ai lu il y a peu, et j'ai aussi beaucoup aimé
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V
Il faut vraiment que je découvre cet auteur.
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