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22 mars 2013

La voie Marion - Jean-Philippe Mégnin

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Le Dilettante - août 2010 - 160 pages

J'ai Lu - septembre 2012 - 118 pages

Quatrième de couverture : 
Marion, fille d’Annecy, parents dignes et coudes au corps, ouvre à Chamonix une librairie, plaisir et défi tout à la fois. Un jour, dans la porte, s’encadre Pierre, géant de granit rose, colosse timide qui peu à peu l’entraîne dans ce qui lui sert d’élément et d’horizon : la montagne. La montagne est la vraie langue dans laquelle s’exprime Pierre à coups de piolets, à force de pitons, d’encordements ; taillant, dans la masse impavide des sommets, voies et parcours. Une fée vorace qui lui a également pris son père, disparu au fil d’une course. Peu à peu, Marion s’initie par lui à la discipline pratique du périple montagnard. À la cordée succède le lien amoureux. Mais l’enfant qui doit marquer cette victoire, cet accès au bonheur, se fait attendre. Au roman-fleuve, ample, lent, charriant masse énorme de faits, de figures, répond ce récit-glacier : court, ténu, brûlant comme la glace, inexorable en son avancée fatale. La Voie Marion ou les neiges éternelles n’existent pas.

Auteur : Jean-Philippe Mégnin vit pas très loin de Besançon et tout près de sa femme et de leurs deux enfants.
Quand il n’enseigne pas l’histoire des sciences, il se demande toujours ce qu’il préfère : écrire ou jouer du piano, Lascaux ou Soulages, le glacier du Géant ou le Quartier latin. Sans compter qu’il y a aussi la pointe du Raz...

Mon avis : (lu en mars 2013)
Marion est libraire à Chambéry, Pierre est guide de haute montagne. Marion et Pierre tombent amoureux, elle lui fait découvrir les livres, il lui fait découvrir la montagne. La vie s'est installée doucement. Mais quelques années plus tard, c'est la routine et...
Un roman très court avec comme décor de superbes paysages de montagnes, c’est beau, c’est tendre et cela devient imprévisible… Une belle découverte.

Extrait : (page 83)
Je l’ai dit, ce n’était pas la première fois que je me risquais à partager ma vie avec quelqu’un.

Qu’est-ce qui a fait que cette fois-là, je l’ai sentie comme plus… définitive ? Les sentiments? En toute honnêteté, pas seulement; je sais que c’est un peu dur de dire ça comme ça, mais après toutes ces années j’arrive à le dire, pas seulement. Seule dans le chalet de mon enfance, seule dans ma librairie, seule dans mes commandes, mes factures, mes traites, mes tracasseries administratives, seule dans mes soirées, dans mes bouquins, seule dans mes sonneries de réveil, j’ai dû croire à ce en quoi j’avais envie de croire. Il m’a rassurée, et c’est de ça que j’avais le plus besoin.
Et puis il y a eu ce manque. Cet enfant, il n’est jamais venu.
À la place, on a eu la lente transformation de l’optimisme heureux en attente anxieuse, puis celle de l’attente anxieuse en résignation douloureuse. Avec en plus le ballet obscène des consultations médicales, à Annecy, à Genève, à Lyon… les questions auxquelles il a fallu répondre, les examens qu’il a fallu subir… Et tout l’éventail des blouses blanches, de l’être rare à l’imbécile indifférent… Et toujours cette même réponse, que tout paraissait normal, que chacun de son côté avec un autre on aurait sans doute eu un enfant sans problème, mais que voilà, les deux… Je le sais bien, que j’ai changé aussi.
J’ai eu l’impression que tout ce que j’aimais devenait plus terne. Mes longues discussions avec les clients devenaient moins longues, mes copines boulangères ou vendeuses de génépi de la rue Vallot m’agaçaient, le soleil du matin sur le dôme du Goûter avait perdu son étincelle. Même les petits jeunes gens qui venaient le soir travailler à la maison avec Pierre me devenaient insupportables.
– Marion… Il y a quelque chose qui… ça ne va pas ?
– Non, non, laisse, Marie-Ève, ce n’est rien…
– Écoutez… (Elle n’avait pas pu se résoudre à me tutoyer; j’avais insisté, dès les premiers jours, mais elle n’avait pas pu.) Écoutez… Je ne voudrais surtout pas paraître indiscrète, mais…
La pauvre, elle tournait autour sans oser se lancer.
– ça va passer, Marie-Ève, ça va passer… 
Tout me devenait pesant. Moi qui m’enthousiasmais d’un rien, j’avais le sentiment de devenir une frigide de la vie.

Déjà lu du même auteur :

la_patiente La patiente

Challenge Petit BAC 2013
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"Prénom"

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Commentaires
L
j'ai trouvé ce roman touchant
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