Haka – Caryl Férey
Challenge Destination Nouvelle-Zélande : 5 mai 2012
proposé par evertkhorus
Editions Baleine – Le Seuil - mars 1999 -
Folio – janvier 2003 – 435 pages
Folio – octobre 2011 – 814 pages
Quatrième de couverture :
Il y a vingt-cinq ans, Jack Fitzgerald s'est engagé dans la police néo-zélandaise avec l'esprit de retrouver sa femme et sa fille, toutes deux mystérieusement disparues. Aujourd'hui capitaine de la police d'Auckland, il cherche à travers les affaires du quotidien un lien qui pourrait le délivrer de sa névrose. La jeune fille que l'on vient de retrouver morte, le sexe scalpé sur une plage de Devonport, n'est que le premier d'une effroyable série de cadavres autour desquels gravitent un peintre épileptique, un dandy homosexuel, sa femme et quelques membres de la communauté maorie. Malcom Kirk le géant qui sème la terreur chez les prostituées, et surtout le charmant Zinzan Bee qui, avec ses guerriers, perpétue au cri du Haka des rites ancestraux sanguinaires. Secondé par Ann Waitura, une jeune et brillante criminologue, Jack Fitzgerald mènera l'enquête jusqu'au chaos final.
Auteur : Né en 1967, à Caen, remarqué lors de la parution de son troisième roman 'Haka', Caryl Férey s'inscrit rapidement parmi les figures importantes du polar à la française. La singularité de ses oeuvres : le dépaysement. Grand voyageur, l'écrivain situe ses romans noirs, parmi lesquels 'Zulu' ou 'Utu', aux quatre coins de la planète, de la Nouvelle-Zélande, où il a vécu, au Maroc en passant par la France ou l'Afrique du Sud. Inspiré par la culture rock, on lui doit des titres comme 'La Jambe gauche de Joe Strummer', référence directe à sa passion pour les Clash, ou 'D'amour et dope fraîche', qui constitue un nouvel épisode des aventures du Poulpe. Férey distille également son talent en direction d'un public plus jeune avec des livres comme 'Jour de colère' ou 'Ma langue de fer'. Lui qui a débuté auprès d'une petite maison d'édition rennaise, La Balle d'Argent, fait désormais partie des valeurs sûres de la prestigieuse Série noire.
Mon avis : (lu en avril 2012)
Lorsque evertkhorus a proposé la Nouvelle-Zélande pour le Challenge Destination, j'ai rapidement choisi le livre « Haka » de Caryl Férey qui se trouvait dans ma PAL.
J'avais découvert Caryl Férey avec « Zulu », un livre à la fois terrifiant et bouleversant. Cette nouvelle lecture n'est pas très différente dans le style : voilà un roman policier d'une violence et d'une noirceur totale.
« Zulu » avait pour cadre l'Afrique du Sud, ici dans « Haka » nous partons en Nouvelle-Zélande.
D'origine moitié maori moitié écossaise, Jack Fitzgerald est hanté depuis vingt-cinq ans par la soudaine disparition de sa femme et sa fille. Depuis, il est devenu l'un des meilleurs flics d'Auckland. Il a en lui beaucoup de rage et de violence.
Lorsque l'histoire commence, le corps d'une femme vient d'être retrouvé sur une plage, le pubis entièrement scalpé. Jack Fitzgerald est appelé pour mener l'enquête, il est secondé par Ann Waitura, une jeune et jolie spécialiste en criminologie. Dans le passé un meurtre équivalent a déjà été perpétré...
L'intrigue est bien mené, il y a de nombreuses pistes, du suspens, du rythme et un dénouement inattendu, des personnages souvent excessifs dont la psychologie a été bien travaillé. Seul bémol, les très nombreux morts qui se succèdent cela fini par vraiment altérer la crédibilité de l'intrigue...
A travers ce thriller ethnique plutôt passionnant, j'ai découvert certains côtés de la culture et l'histoire de la Nouvelle Zélande. Caryl Férey a su parfaitement décrire des Maoris puissants, fiers qui revendiquent leur propre culture face aux colons blancs mais aussi les paysages grandioses et sauvages de Nouvelle-Zélande.
Extrait : (début du livre)
Naturellement. C'était forcément une chose vomie mille fois qui lui tordait le ventre. Et chaque matin, Jack Fitzgerald pouvait mesurer l'ampleur du chaos ; une partie d'infini qu'aucun stratagème mathématique ne comblerait jamais. Il l'avait juré.
Sa famille avait disparu. Depuis, Jack allait se réfugier dans la chambre isolée au fond du couloir, celle de la gamine. Il n'en ressortait qu'à l'aube, moribond, sans larmes, à moitié fou. Outre les photos, exposées aux murs par dizaines, il avait réuni là dossiers, ordinateurs, cartes d'état-major, témoignages divers et autres rapports de police liés à leur disparition. De cette histoire, Jack connaissait tout mais ne savait rien. Avec le temps, la chambre de la petite était devenue son bureau parallèle, une sorte de cimetière sans tombe : tant qu'on n'aurait pas retrouvé les corps, il resterait son propre fossoyeur - et accessoirement capitaine de la police d'Auckland.
Ce petit manège durait depuis bientôt vingt-cinq ans. Fitzgerald en avait aujourd'hui quarante-cinq ans et sombrait peu à peu vers le Pandémonium de son seul imaginaire. Car ce qui le poussait à se réfugier dans le bureau secret relevait plus du comportement psychotique que du rite obsessionnel. Dans le langage psychiatrique, la fonction était précise : il entretenait son délire.
D'après les experts, c'était la seule façon de guérir.
D'après lui, c'était la seule raison de vivre.
Déjà lu du même auteur :
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
Challenge Thriller
catégorie "Même pas peur" : 17/8