La lionne blanche – Henning Mankell
Seuil – mars 2004 – 432 pages
Points – février 2005 – 487 pages
traduit du suédois par Anne Gibson
Titre original : Den vita lejoninnan, 1993
Quatrième de couverture :
Alors qu'en Afrique du Sud un groupe d'Afrikaners fanatiques commet un attentat, en Suède le corps d'une jeune mère de famille, Louise Åkerblom, est retrouvé au fond d'un puits. L'inspecteur Wallander enquête en vain. Jusqu'à ce qu'il découvre près du lieu du crime le doigt tranché d'un homme noir...
Y aurait-il un lien entre la réalité quotidienne de la province suédoise et la lutte politique sanglante qui se déchaîne à l'autre bout du monde ?
Auteur : Henning Mankell, né en Suède en 1948, est devenu mondialement célèbre grâce à ses fameuses enquêtes de l'inspecteur Kurt Wallander : une série de polars qui a commencé en 1991 avec Meurtriers sans visage et s'est vendue à des millions d'exemplaires dans le monde. Gendre d'Ingmar Bergman, dont il a épousé la fille Eva en secondes noces, Mankell a également écrit des livres pour la jeunesse, des romans dont le magnifique Les chaussures italiennes, paru en 2009, des pièces de théâtre. Depuis 1996, l'écrivain partage sa vie entre son pays natal et le Mozambique, où il dirige le Teatro Avenida.
Mon avis : (lu en octobre 2011)
J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’inspecteur Kurt Wallander dans sa troisième enquête. On sait qu’Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, pays voisin de l’Afrique du Sud. Avec La lionne blanche, il invente une intrigue où la Suède rejoint l’Afrique.
L’histoire commence en avril 1992 en Scanie, province de Suède, avec Louise Åkerblom, agent immobilière qui vient de conclure une affaire. Avant de retrouver sa famille pour le week-end, elle part visiter une maison dans la campagne, un peu perdue elle s’engage sur un chemin et se trouve face à un homme qui l'abat froidement d'une balle en plein front.
A l’autre bout du monde, en Afrique du Sud, Victor Mabasha, tueur professionnel, se voit proposer une mission très bien payée par un commanditaire Blanc. Sa cible est un homme politique de premier plan. Il n’en sait pas plus.
Le corps de Louise Åkerblom est retrouvé au fond d'un puits. Quelques jours plus tard, non loin de là, une maison explose. Dans les décombres, la police découvre des débris d’une radio émetteur-récepteur, de revolver et… un doigt tranché d’un homme noir. Kurt Wallander et son équipe sont sur cette enquête plutôt compliquée où les différents indices sont difficiles à interpréter...
Le lecteur découvre en parallèle à l’enquête suédoise, ce qu’il se passe à l’époque en Afrique du Sud. « En 1990, Nelson Mandela quittait la prison de Robben Island, après vingt-sept ans de détention.
Tandis que le reste du monde acclamait sa libération, beaucoup de Boers virent dans ce geste une déclaration de guerre. Le président De Klerk devenait à leurs yeux un traître, un pur objet de haine. »
Non seulement, nous suivons un enquête policière classique comme sait parfaitement les écrire Henning Mankell mais nous découvrons également une description de la réalité humaine et politique en Afrique du Sud. Ce livre est vraiment passionnant à double titre. Je suis devenue une inconditionnelle de cet auteur suédois !
Extrait : (page 27)
Le vendredi 24 avril, peu après quinze heures, l'agente immobilière Louise Åkerblom sortit des bureaux de la Caisse d'épargne de Skurup et s'attarda sur le trottoir pour respirer l'air printanier. Que faire ? Plus que tout, elle aurait voulu conclure sa journée de travail et rentrer chez elle. Mais elle avait promis de passer voir une maison du côté de Krageholm... Combien de temps lui faudrait-il ? Une bonne heure, pas beaucoup plus. Il fallait aussi acheter du pain. Robert, son mari, pétrissait d'habitude lui-même le pain de la famille. Cette semaine-là, il avait été trop occupé. Elle traversa la place et entra dans une boulangerie. Elle était la seule cliente. La boulangère, qui s'appelait Elsa Person, se rappellerait par la suite que Louise Åkerblom avait semblé de bonne humeur. Elles avaient un peu parlé du printemps qui était enfin arrivé, quelle joie.
Elle demanda un pain de seigle et décida dans la foulée de surprendre sa famille avec des pâtisseries pour le dessert. Son choix se porta sur des tartelettes pomme vanille. Elle se dirigea ensuite vers le parking où elle avait laissée sa voiture, derrière la Caisse d'épargne. En chemin, elle croisa le jeune couple de Malmö avec qui elle venait de faire affaire. Ensemble, ils avaient signé la promesse de vente, le chèque, les formulaires d'emprunt. Elle sympathisait avec leur joie de posséder enfin leur propre maison. Mais elle s'inquiétait un peu. Seraient-ils en mesure de faire face aux traites ? Elle avait soigneusement étudié l'état de leurs finances. A la différence d'autres jeunes, ils n'avaient pas fait collection inconsidérée de factures de Carte bleue. Et la jeune épouse lui semblait du genre économe ; ils y arriveraient sans doute. Dans le cas contraire, la maison se retrouverait sur le marché, et ce serait peut-être elle, ou Robert, qui s'occuperait à nouveau de la transaction. Pour eux, le fait de vendre la même maison deux ou trois fois en l'espace de quelques années n'avait plus rien d'inhabituel.
Elle déverrouilla les portières et composa le numéro de l'agence. Elle écouta la voix de Robert sur le répondeur, disant que l'agence Åkerblom avait fermé pour le week-end, mais qu'elle rouvrirait lundi matin à huit heures.
Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
Suède : Henning Mankell
Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
Suède
Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
"Animaux"
Challenge Thriller
catégorie "Même pas peur" : 5/8
Déjà lu du même auteur : Tea-Bag
Les chaussures italiennes