Les Mauvaises gens – Étienne Davodeau
Delcourt – août 2005 – 183 pages
Prix du Meilleur Scénario et Prix Public du Meilleur Album au Festival d’Angoulême 2006
Présentation de l’éditeur :
Les Mauges. Une région rurale, catholique et ouvrière de l'ouest français. Les années 50. Quittant l'école au seuil de l'adolescence, des centaines de jeunes gens découvrent l'usine et ses pénibles conditions de travail. Avec l'église, elle semble être l'horizon indépassable de leur quotidien. Sur ces terres longtemps considérées comme rétives aux changements, certains d'entre eux se lancent pourtant dans l'action militante. Pourquoi ? Comment ? De l'immédiat après-guerre à l'accession de la gauche au pouvoir en 1981, Les Mauvaises Gens raconte ce désir d'émancipation collective, ses difficultés, ses limites et ses espoirs. C'est à travers l'expérience de ses propres parents et de leurs amis militants qu'Etienne Davodeau dresse ce portrait passionnant du monde ouvrier et de ses combats. Au fil de ces pages, c'est non seulement l'histoire de toute une région qui se dessine, mais aussi celle d'une France en pleine mutation.
Auteur : Étienne Davodeau, 42 ans, vit en Anjou.
En 1985, après des études d'arts plastiques à Rennes, et la création du studio BD Psurde, il publie chez Dargaud la trilogie « Les Amis de Saltiel », puis Le Constat. Puis, chez Delcourt, Quelques Jours avec un menteur, Le Réflexe de survie, et trois polars : La Gloire d'Albert, Anticyclone et Ceux qui t'aiment.
En 2001 il réalise Rural !, véritable reportage, où il confirme son choix peu fréquent en bande dessinée d'inscrire le monde réel au cœur de son travail.
Il s'intéresse aussi à la bande dessinée pour enfants (il scénarise « Les Aventures de Max & Zoé », dessin de Joub, 5 titres parus). Il réalise, avec David Prudhomme au dessin, l'adaptation en bande dessinée de l'unique et méconnu roman de Georges Brassens, La Tour des miracles.
Après avoir publié dans la collection Aire Libre de chez Dupuis Chute de vélo (Prix des libraires spécialisés 2005), il revient au reportage-documentaire avec Les Mauvaises Gens, qui reçoit le Grand prix 2005 de la critique, le Prix France Info, puis à Angoulême le Prix du Scénario et le Prix du Public. Enfin, avec Kris, il met en images dans Un homme est mort les manifestations ouvrières à Brest en 1950, l'assassinat d un militant par les forces de l'ordre, et le destin fabuleux du film que le cinéaste René Vautier avait tourné en ces circonstances.
Novembre 2008 : Parution du premier tome de Lulu, femme nue chez Futuropolis.
Mon avis : (lu en septembre 2011)
Dans cette bande dessinée, Étienne Davodeau raconte l'histoire militante de ses parents Marie Jo et Maurice de l'après-guerre à l'élection de François Mitterand.
Cela se passe dans la région des Mauges, une région rurale proche d'Angers, une région très catholique. Très vite après l'école, Marie-Jo entre à l'usine pour un travail pénible et monotone. Maurice commencera chez un artisan local avant de rejoindre l'usine. Ils vont se rencontrer à la JOC (Jeunesses Ouvrières Catholiques). Ils découvrent le militantisme, ils ont leur mot à dire et vont peu à peu se libérer de la tutelle du patron tout puissant et de celle de l'Église. Maurice va quitter l'usine pour devenir professeur dans un lycée technique. Après leur mariage et avec leurs deux enfants, ils continuent à se battre pour de meilleures conditions de travail. Petit, Etienne se souvient des nombreuses réunions qui se tiennent chez eux le soir dans la cuisine. Il est question de solidarité, de fraternité.
Ce livre est comme un livre d'Histoire, Étienne Davodeau nous raconte une époque à travers sa propre histoire. Il décrit avec beaucoup de précision et d'humanité la naissance de cette vie militante à la JOC, puis l'adhésion aux syndicats et enfin aux partis politique. Le livre se termine avec la soirée du 10 mai 1981. C'est passionnant.
Extrait :
Déjà lu du même auteur :
Lulu Femme Nue : 1er livre
Lulu Femme Nue : 2ème livre
Rural ! Chronique d'une collision politique
Chute de vélo
Un homme est mort