Le gang des mégères inapprivoisées – Tom Sharpe
Belfond – février 2010 – 231 pages
10/18 – février 2011 – 224 pages
traduit de l'anglais par Daphné Bernard
Titre original : The Gropes, 2009
Quatrième de couverture :
Dans le Northumberland, depuis des générations, les dames Grope font régner la terreur autour d'elles. Signes distinctifs : un physique ingrat, une nature antipathique et des pulsions castratrices inversement proportionnelles à leur volonté de se reproduire. Qu'à cela ne tienne ! Chez les Grope, on kidnappe les hommes de mère en fille. Une coutume familiale dont le jeune Esmond Burnes va faire les frais... Forcé de se réfugier chez son oncle suite à une agression alcoolisée de son père, l'innocent garçon va tomber entre les griffes de sa tante Belinda, née Grope, épouse frustrée et ménagère forcenée... Disparitions suspectes, soûleries aggravées et torrides accès de folie... Même la police va perdre le fil. Par l'un des maîtres de l'humour british, une nouvelle farce échevelée, explosive et hilarante.
Auteur : Tom Sharpe, le bien nommé (sharp signifie « futé » en anglais), est né en 1928 en Angleterre. Après des études à Cambridge, il sert dans les marines avant de s'installer en 1951 en Afrique du Sud. Travailleur social puis professeur, il dirige également un studio de photographie. Dix ans plus tard, Tom Sharpe est expulsé pour avoir écrit et monté une pièce contre le régime de l'apartheid. De 1963 à 1972, il enseigne l'histoire au College of Art and Technology de Cambridge. Reconnu depuis Wilt 1 comme l'un des plus grands humoristes anglais contemporains, Tom Sharpe a reçu en 1986 le Grand Prix de l'humour noir pour l'ensemble de son œuvre. Tom Sharpe s'est aujourd'hui installé en Catalogne, pour fuir le système de santé britannique, comme il se plaît à le dire.
Mon avis : (lu en juillet 2011)
J’ai lu ce livre car il était signalé comme un coup de cœur de la Bibliothèque. Je n’irai pas jusque là, pour ma part, c’est un livre original et amusant.
C’est la première fois que je lis cet auteur qui serait, d’après la quatrième de couverture, « l’un des maîtres de l’humour bristish ».
Le livre commence par l’histoire de la famille Grope, c’est une lignée de femmes dont l’origine remonte à un Viking danois Awgard le Pâle qui avait le mal de mer. Ce dernier a abandonné ses compagnons, rencontré Ursula Grope et ensemble ils s’installèrent dans le comté de Northumberland en Angleterre. La dynastie des Gropes sont des femmes autoritaires, antipathiques et au physique disgracieux… Elles sont les chefs de famille et n’hésitent pas enlever leur futur mari qui ne servira qu’à leur donner une descendance féminine…
Belinda est une demoiselle Grope, mais son mari Albert n’a jamais pu lui donner d’héritière. Celui-ci a une sœur Vera et un beau-frère Horace qui ont un fils unique Esmond. Ce dernier est venu passer quelques jours chez son oncle et sa tante pour fuir son père qui le menaçait de mort. Cela va donner des idées à Belinda et pour suivre les traditions familiales des Grope, elle va kidnapper Esmond…
Voilà une histoire totalement farfelue et rocambolesque à la limite de la caricature dont la fin m’a semblée un peu bâclée… Je me suis bien amusée à lire ce livre !
Extrait : (début du livre)
C’est une des particularités les plus surprenantes de la vieille Angleterre : des familles entières vivent dans des maisons construites par leurs ancêtres des siècles auparavant, sur des domaines qui étaient déjà les leurs avant la conquête normande. Les Grope de Grope Hall sont l’une d’entre elles.
Ni riches, ni anoblis et n’ayant jamais été jalousés par des voisins plus puissants ou plus influents, les Grope ont gardé un profil bas, cultivant leur terres qui portent les mêmes noms qu’au XIIe siècle, s’occupant de leurs petites affaires sans s’intéresser le moins du monde à la politique, à la religion ou à quelque sujet susceptible de leur créer des ennuis. La plupart du temps, ce n’était pas de propos délibéré. Cette attitude relevait au contraire d’une bonne dose d’inertie et de la volonté de ne pas être pressurés par une progéniture ambitieuse et énergétique.
Les Grope de Grope Hall peuvent être localisés dans le comté du Northumberland. Ils font remonter leurs origines à un Viking danois, un certain Awgard le Pâle, qui, malade comme un chien pendant la traversée de la mer du Nord, abandonna ses compagnons de raid au beau milieu de la mise à sac du couvent d’Elnmouth. Au lieu de violer quelques nonnes, comme c’était la règle, il se jeta aux pieds de la sœur servante, qu’il avait croisée dans le fournil et qui se demandait si elle avait envie ou non de se faire violer. Pas belle pour un sou et ayant déjà été laissée pour compte lors de deux précédents raids vikings, Ursula Grope fut ravie d’être choisie par le bel Awgard ; elle l’emmena loin de l’orgie dégoûtante qui se déroulait dans le couvent et le conduisit dans la vallée solitaire de Mosedale, à la cabane en tourbe dans laquelle elle était née. Le retour de sa fille, dont il espérait être débarrassé à jamais – et en compagnie de l’immense Awgard le Pâle -, terrifia si fort son simple porcher de père qu’il n’attendit pas de vérifier les intensions réelles du Viking et prit ses jambes à son cou. La dernière fois qu’on l’aperçut, il vendait des marrons chauds près de York. Forte d’avoir épargné à Awgard les horreurs d’une traversée de retour, Ursula insista pour qu’il sauve son honneur de religieuse inviolée et fasse son devoir. C’est, dit-on, l’origine de la maison Grope.
Awgard changea son nom en Grope. Les quelques habitants de Mosedale furent tellement terrorisés par sa taille et ses accès de mélancolie qu’Ursula, désormais Mme Grope, eut l’occasion de mettre la main sur des milliers d’hectares de landes désertées. Avant de fonder la dynastie des Grope.
Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
Grande-Bretagne