Marina – Carlos Ruiz Zafon
Robert Laffont – janvier 2011 – 303 pages
Pocket Jeunesse – janvier 2011 – 331 pages
traduction de l'espagnol par François Maspero
Quatrième de couverture :
Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.
L’auteur : écrivain catalan, Carlos Ruiz Zafón vit à Los Angeles, où il est également scénariste. L'Ombre du vent, prix Planeta (2004), prix du meilleur livre étranger – roman (2004), a aussi sélectionné pour le prix Femina étranger.
Mon avis : (lu en avril 2011)
Ce livre est l'un des premiers romans de Carlos Ruiz Zafon publié en Espagne en 1999. Il est publié en France en 2011 dans deux éditions une adulte et une jeunesse. Comme dans ces livres suivants, Nous retrouvons la ville de Barcelone personnage à part entière de son livre et une atmosphère de mystère.
Au début du livre, nous sommes dans les années 80, Oscar Drai, âgé de quinze ans, est retrouvé sur le quai de la gare de France à Barcelone après avoir disparu des son internat pendant une semaine. Le livre va nous raconter pourquoi il a disparu. Quelques semaines auparavant, Oscar a rencontré Marina, elle habite avec son père une mystérieuse maison qui semble abandonnée. Ils ont le même âge et Marina entraîne avec elle Oscar à résoudre un mystère : pourquoi dans un vieux cimetière de la ville de Barcelone, une vieille dame voilée visite-t-elle chaque fin de mois une tombe anonyme ornée du dessin d'un papillon noir ? Leur enquête va les faire découvrir un certain Mihail Kolvenik, savant fou, ayant vécu à Barcelone dans les années quarante et cinquante, elle va les mener également dans des lieux effrayants.
Il y a dans ce livre un mélange de réalité et de science-fiction et l'intrigue se déroule comme un roman policier. Tout est empreint de mystère, d'ombre comme nous l'annoce la toute première phrase du livre. « Nous ne nous souvenons que de ce qui n’est jamais arrivé »
J'ai plutôt bien aimé ce livre les personnages sont attachants et la conclusion du livre plutôt inattendu même si j'avais très rapidement deviné certaines choses.
Mon livre préféré de Carlos Ruiz Zafon reste cependant le premier que j'ai lu, c'est à dire « L'ombre du vent ».
Extrait : (début du livre)
Nous ne nous souvenons que de ce qui n’est jamais arrivé, m’a dit un jour Marina. Il aura fallu que s’écoule une éternité pour que je finisse par comprendre le sens de ces mots. Mais mieux vaut commencer par le début, qui, dans cette histoire, se trouve être la fin.
En mai 1980, j’ai disparu du monde pendant une semaine. Sept jours et sept nuit durant, nul n’a su où j’étais. Amis, camarades, professeurs et même la police se sont lancés à la recherche de ce fugitif que déjà certains croyaient mort ou devenu soudain amnésique et perdu dans des rues mal famées.
Une semaine plus tard, un policier en civil a cru me reconnaître : la description du garçon disparu concordait. Le suspect errait dans la gare de France, comme une âme en peine dans une cathédrale de fer et de brume. L’agent s’est approché de moi avec des précautions digne d’un roman de la Série noire. Il m’a demandé si je m’appelais bien Óscar Drai et si j’étais le garçon disparu de son internat sans laisser de traces. J’ai acquiescé sans desserrer les dents. Je me souviens du reflet de la voûte de la gare dans ses verres de lunettes.
Nous nous sommes assis sur un banc du quai. Le policier a allumé posément une cigarette. Il l’a laissée se consumer sans la porter à ses lèvres. Il m’a dit qu’il y avait un tas de gens qui m’attendaient pour me poser des questions auxquelles je devais me préparer, afin de leur donner de bonnes réponses. J’ai acquiescé de nouveau. Il m’a regardé dans les yeux, en m’étudiant. « Parfois, a-t-il dit, raconter la vérité n’est pas une bonne idée, Óscar. » Il m’a tendu quelques pièces et m’a demandé de téléphoner au directeur de l’internat. Il a attendu que j’aie terminé, puis m’a donné de l’argent pour un taxi et souhaité bonne chance. Je lui ai demandé comment il savait que je n’allais pas disparaître à nouveau. Il m’a observé longuement. « Seuls disparaissent ceux qui ont un endroit où aller », s’est-il borné à répondre. Il m’a accompagné dans la rue, où il m’a dit adieu sans me questionner davantage. Je l’ai vu s’éloigner dans le Paseo Colón. La fumée de sa cigarette intacte le suivait comme un chien fidèle.
Ce jour là, le fantôme de Gaudi sculptait dans le ciel de Barcelone des nuages impossibles sur un azur qui blessait les yeux. J’ai pris un taxi pour l’internat où je supposais que m’attendait le peloton d’exécution.
Déjà lu du même auteur : L'ombre du vent
Le jeu de l'Ange
Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
Espagne
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
"Prénom"