Paranoïd Park - Blake Nelson
Lu dans le cadre du Partenariat Blog-O-Book et Livre de Poche
Hachette Littératures - Septembre 2007 – 214 pages
Livre de Poche - Avril 2009 – 186 pages
Livre de Poche Jeunesse - Avril 2010 – 192 pages
traduit de l'anglais (États-Unis) par Daniel Bismuth
Quatrième de couverture :
Bon, c'était la dernière semaine de l'été et on se trouvait dans le centre-ville quand Jared a suggéré qu'on fasse un tour à Paranoid Park, histoire de voir. Sur le coup, je n'ai rien dit. J'avais entendu parler de Paranoid, bien sûr, mais je n'avais jamais songé à y aller. Je me disais que ce n'était pas à ma portée. Mais lorsque j'ai fini par répondre que je ne pensais pas être prêt pour ça, Jared s'est marré et a répliqué un truc du style : " Personne n'est jamais prêt pour Paranoid Park. " Et c'est là que tout a commencé. Paranoid Park est l'histoire d'une innocence perdue, celle d'un jeune skater de dix-sept ans qui tue accidentellement un agent de sécurité. Un cadavre, pas de témoin. Sera-t-il capable d'affronter le monde réel et les conséquences de son acte ? Blake Nelson signe un thriller psychologique brillant autour des désarrois de l'adolescence. Paranoid Park a été adapté au cinéma par Gus Van Sant.
Auteur : Né à Portland, dans l’Oregon, Blake Nelson fait des études d’histoire à New York. Il est d’abord guitariste dans des groupes de trash metal. Puis il se consacre à l’écriture et rédige des chroniques pour un magazine. Depuis, Blake Nelson a publié onze romans, dont huit destinés aux adolescents.
Mon avis : (lu en décembre 2010)
« Paranoïd Park. C'est là que ça a commencé. » Paranoid Park est un parc mal famé de Portland où se retrouvent les meilleurs skaters de Californie et de la côte Est. Non loin de là, un jeune skateur de 17 ans est devenu meurtrier malgré lui, il s'est laissé entraîner par un jeune zonard à aller « brûler un dur », c'est à dire grimper dans un train marche alors que celui-ci roule à faible allure. Un agent de sécurité armé d’une matraque le repère et, pour se défendre, il lui donne un coup de skate sur la tête, le vigile tombe et se fait écraser par le train. Un cadavre, pas de témoin, que doit-il faire ? Appeler la police ? En parler à ses parents qui sont en train de se séparer ? Impossible. Comment doit-il assumer les conséquences de cette nuit de cauchemar ?
Le livre est écrit comme une confession à la première personne du jeune garçon, l'écriture est proche du langage parlé, il raconte non seulement les faits mais aussi les diverses émotions par lequel il passe. L'histoire est captivante car le récit nous livre peu à peu ses révélations avec parfois des rebondissements ce qui tient en haleine le lecteur du début à la fin. On a vraiment l’impression de lire le témoignage d’une aventure vécue.
Ce livre a été adapté au cinéma dans un film réalisé par Gus Van Sant avec Gabriel Nevins, Jake Miller, Daniel Liu. Je n'ai pas vu le film, mais après la lecture de ce livre, j'ai très envie de le découvrir.
Merci à Blog-O-Book et au Livre de Poche pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Extrait : (page 85)
Qu'est-ce qui déconnait chez moi ? J'aurais voulu pleurer encore mais j'étais à sec. Je me suis demandé combien de temps ça allait mettre pour passer. J'ai essayé de m'imaginer dans cinq ans, ou dans dix ; est-ce que je pourrais encore marcher dans la rue ?
Encore était-ce le meilleur scénario possible. Il y avait toujours le risque de se faire poisser.
J'ai poursuivi mon chemin. J'ai observé les gens qui rentraient du boulot. Ils étaient en costume, en tenue de travail, et ils montaient dans de chouettes bagnoles. Ils trimbalaient probablement un passé – des erreurs, des mauvaises actions qu'ils avaient commises. Tel était sans doute le lot de chacun. J'ai pensé aux soldats en Irak, au Vietnam, et dans toutes les autres guerres. Eux devaient tuer des gens. Et ils devaient vivre avec ça. Tous les soldats faisaient de même depuis des siècles. Et ce n'était pas comme si le fait de tuer des gens était quelque chose d'insolite, qui n'arrivait jamais. A la télé, c'était toutes les deux minutes et demie que quelqu'un se faisait tuer. Et que faisait-on dans les jeux vidéo à part dézinguer des gens ?
Mais qu'est-ce qu'on était supposé faire avec ce poids ? Une fois qu'on l'avait sur soi ? Être un homme, tout bonnement ? Prendre sur soi, et puis voilà ? Peut-être bien. Peut-être que c'était là le vrai test. Peut-être que c'était exactement ça qui faisait de vous un homme : avoir la capacité de fonctionner tout en ayant le pire secret en tête. Ce pour quoi tant d'hommes adultes semblaient si ridicules. Ils n'avaient jamais senti ce poids. Ils n'avaient jamais senti cette responsabilité. Ils n'avaient pas passé le test, n'avaient pas fait leurs preuves ; c'étaient des petits garçons en habits d'adulte.
Comme mon père.