Le cinquième jour - Maud Tabachnik
Albin Michel – février 2001 – 311 pages
Livre de Poche – janvier 2003 – 316 pages
Livre de Poche – mai 2010 – 315 pages
Quatrième de couverture :
New York. Gloria, une fillette, naïvement confiée par les siens à un visiteur occasionnel, disparaît. Une lettre, un peu plus tard, leur détaillera sa fin abominable.
Au même moment, on découvre un jeune prostitué égorgé, amputé de ses doigts et de ses parties génitales. Cependant que le jeune Albert, déficient mental léger, fait une étrange rencontre au cours d'une promenade, et disparaît à son tour... Au croisement de ces faits divers : Nichols, archiviste, père de famille, prototype du citoyen ordinaire. Nichols, qui va entamer avec Stan Levine, le flic lancé à sa poursuite, un duel que l'auteur de La Mémoire du bourreau mène implacablement jusqu'au bout de l'horreur.
Auteur : Maud Tabachnik est née le 12 novembre 1938 à Paris. Elle entreprend des études secondaires générales et commerciales, mais, après le bac et quelques hésitations, elle se décide pour la kinésithérapie dont elle sera diplômée en 1963 et qu'elle exercera pendant dix-sept ans avec une spécialisation d'ostéopathie. Elle est passionnée de lecture, de cinéma, aime la nature et les villes et adore les bêtes.
En 1983, elle part vivre en Touraine où elle commencera d'écrire sans envisager d'abord la publication. Dix ans plus tard, elle revient dans la capitale et se consacre entièrement à l'écriture.
Mon avis : (lu en décembre 2010)
C'est grâce au challenge Découvrons un auteur avec Pimprenelle, j’ai découvert l'auteur Maud Tabachnik. J’avais choisi un peu au hasard Un été pourri et cette lecture m'avais encouragée poursuivre ma découverte. J'ai choisi ce livre car il se passe à New-York.
Gloria, une fillette de 9 ans, disparaît après avoir été confié sans méfiance à un quasi inconnu, un jeune prostitué est retrouvé sauvagement assassiné, Albert, handicapé mentale, disparaît également. L'inspecteur Stan Levine va plonger dans les bas-fonds New-York pour traquer un détraqué, pervers et cannibale. L'histoire est haletante et palpitante mais je ne m'attendais pas à thriller aussi horrible, certains passages du livre sont insoutenables, il faut avoir le cœur bien accroché...
Ce n'est pas vraiment ce que je recherche dans les livres policiers, le sanglant, le summum de l'horreur me dérange et me gêne et je ne prends aucun plaisir à les lire. Bon thriller pour ceux qui aime ce genre, mais pas pour moi...
Extrait : (page 55)
Levine avait besoin de se laver les yeux et la tête, et il n'y avait rien de mieux que de marcher tôt le matin dans les rues de sa ville. Il faisait partie de ces New-Yorkais pour qui la ville était une maîtresse à la fois redoutée et adorée mais dont il ne pouvait se passer. Il disait que marcher à New-York c'était comme d'être porté sur les épaules des anges. Il ne le faisait d'ailleurs qu'ici, incapable de se balader à la campagne ou même sur une plage. Quand Sarah le traînait avec les gosses hors de Manhattan et voulait qu'il les accompagne pour une promenade de santé et de plaisir, comme elle disait, il trouvait toutes sortes de ruses pour les attendre dans un café en lisant le journal. Sarah le menaçait d'infarctus, de tension artérielle, de vieillissement précoce, mais il trouvait toujours la parade.
Ici, chaque carrefour ou presque lui évoquait un souvenir. S'il savait appartenir à New-York, il savait aussi que New York était à lui.
Quand il était jeune, les poches bourrées de pièces de dix cents qu'il avait gagnées en proposant à ses camarades de classe de les protéger des plus grands, il prenait le métro souterrain et descendait à la station 42e Rue, celle de Times Square.
Il restait le nez en l'air à lire les infos sur l'immense panneau d'affichage, s'extasiait devant le chameau de Camel qui rejetait les ronds de fumée par les naseaux, s'essayait à dégommer les pipes dans les stands de tir qui s'étaient installés là en compagnie des attractions foraines, des danseuses du ventre, de la femme à barbe et de l'homme tatoué dont la peau entièrement vert et bleu montrait sur le bras gauche et l'épaule une page de la Bible et la tête de Salomon et, sur l'autre, une carte de l'Amérique avec les premiers présidents.
A cette époque, le quartier possédait son argot, un parler de truand à moitié yiddish, une langue de clown et de clochard.
Il avait loupé l'époque la grande époque de Times Square quand les gangs irlandais, allemands et italiens, venus de Hell's Kitchen, envahissaient pacifiquement les nouveaux théâtres de Broadway et faisaient frissonner les gens de Uptown Manhattan qui venaient chercher dans les restaurants à la mode et les bars les sensations qui leur manquaient.
A présent, Times Square appartenait aux Noirs et aux Latinos depuis que Harlem avait perdu son Broadway qu'était la 125e Rue et que les musiciens noirs étaient venus s'installer downtown. Les pauvres avaient cherché un quartier pour se distraire et trouvé Times Square.
Déjà lu du même auteur : Un été pourri