Été – Mons Kallentoft
Le Rocher Éditions - mai 2010 – 357 pages
traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss
Quatrième de couverture :
C'est l'été le plus chaud que Linköping ait jamais connu. La forêt qui borde la ville s'embrase, les nuages de fumée planent dans le ciel obscurci et menacent les citadins. Les incendies n'empêchent pas un pervers sexuel particulièrement sordide et cruel de faire régner la terreur dans la ville. L'enfer brûlant des flammes crée une sorte de solidarité parmi les gens, alors que la peur et l'angoisse face aux meurtres horribles du tueur font émerger des soupçons et des préjugés envers celles et ceux qui semblent différents. L'horreur devient totale, quand la propre fille de Malin Fors l'enquêtrice des romans de Kallentoft se fait enlever. Chaque minute compte, et Malin n'a plus que son instinct de policier et de mère pour l'aider à sauver l'être qui lui est le plus cher au monde.
Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié 5 romans lesquels ont reçu de nombreux prix. Après Hiver, Été est le 2e roman d une tétralogie dont chaque livre sera articulé autour d'une saison.
Mon avis : (lu en septembre 2010)
Après Hiver, nous retrouvons l'enquêtrice Malin Fors. C'est la canicule. Des incendies ravagent Linkoping. Josefin, 15 ans, est retrouvée nue errant dans un parc. Elle ne se souvient de rien. Theresa, une adolescente du même âge, a disparu. Est-ce que les deux affaires ont un lien ?
L'enquête avance lentement. La chaleur est étouffante. Cela donne une ambiance pesante. Certaines pistes vont amener des préjugés sur la communauté homosexuelle ou sur les immigrés. On voit évoluer Malin, toujours attachante et volontaire, avec son coéquipier Zeke. Malin se sent seule car sa fille Tove est partie en vacances à Bali avec son père.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre même si sa construction est très proche de celle d'Hiver. Les morts parlent au lecteur à plusieurs reprises au long de l'enquête... Maintenant, j'attends avec impatience "Automne" et "Printemps".
Mais attention à la Quatrième de couverture qui nous dévoile un fait de l'intrigue qui se passe dans les dernières pages du livre...
Extrait : (début du livre)
Je ne vais pas te tuer, mon ange d'été, je vais seulement t'aider à renaître.
Tu dois retrouver la pureté de l'innocence. La saleté des vieilles histoires doit être évacuée, le temps doit se trahir et il ne doit rester que le bien.
J'ai essayé de ne pas tuer, mais, sans cela, la renaissance était impossible, la substance est restée collée à la matière, et en toi comme en moi, l'ignominie continuait de vibrer comme une larve chaude et noire.
A méchanceté dans sa chrysalide. Le temps déchiré.
J'ai essayé de diverses manières, fait d'innombrables tentatives, mais je n'y suis pas parvenu.
J'ai lavé, frotté, récuré.
Mes anges d'été. Ils ont dû regarder des tentacules blancs, des pattes d'araignée qui grattent, des pattes de lapin.
Je les ai surveillés, les ai attrapés et emmenés.
Enfin, je touche au but.
Il est assis sur le canapé. Son ventre n'est plus qu'une plaie béante, et des serpents noirs se tortillent par terre. Peux-tu le voir ? Il ne peut plus rien faire de mal ni prétendre que tu le voulais. Les planches de chêne ne vont plus craquer, plus jamais l'odeur de schnaps ne va polluer l'air.
Cet été, le monde brûle.
Les arbres se transforment en sculptures noires et rabougries. Ils sont un monument à notre propre échec et à notre impuissance à nous aimer.
Le feu et moi avons beaucoup en commun. Nous détruisons pour qu'une nouvelle vie puisse naître.
Reste tranquille, petite.
Cela fait à peine quelques heures que j'ai roulé devant cette forêt embrasée. Je t'ai entendu taper contre le coffre de la voiture, tu voulais sortir.
Elle pensait tout savoir sur moi. Comme c'est prétentieux.
En réalité, c'est comme ça : personne ne peut vivre dans la peur et la méfiance. Si quelqu'un a volé la confiance à l'autre, il sera condamné à mourir.
Cette confiance est voisine de l'amour, c'est pourquoi elle est aussi voisine de la mort et des pattes d'araignée blanches. Je sais maintenant que je ne pourrai plus jamais souhaiter autre chose que de me faire du mal. Mais lorsque tu as la chance de pouvoir renaître, le sort est suspendu. Bientôt tout sera fini. Tout sera clair et pur, blanc et lumineux.
Mon ange d'été ne sentira rien, comme nous.
Mais tu ne dois pas avoir peur, c'est seulement l'amour qui doit renaître. L'innocence.
Et puis nous roulerons ensemble à bicyclette sur la digue, le long du canal, vers un été éternel.
Déjà lu du même auteur :
Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'