L’étrange disparition d’Esme Lennox – Maggie O’Farrell
Belfond – mars 2008 – 231 pages
10/18 – novembre 2009 -
traduit de l’anglais par Michèle Valencia
Quatrième de couverture :
A Edimbourg, un asile ferme ses portes, laissant ses archives et quelques figures oubliées resurgir à la surface du monde. Parmi ces anonymes se trouve Esme, internée depuis plus de soixante ans et oubliée des siens. Une situation intolérable pour Iris qui découvre avec effroi l'existence de cette grand-tante inconnue. Quelles obscures raisons ont pu plonger la jeune Esme, alors âgée de seize ans, dans les abysses de l'isolement ? Quelle souffrance se cache derrière ce visage rêveur, baigné du souvenir d'une enfance douloureuse ? De l'amitié naissante des deux femmes émergent des secrets inavouables ainsi qu'une interrogation commune : peut-on réellement échapper aux fantômes de son passé ?
Auteur : Née en 1972 en Irlande du Nord, Maggie O'Farrell a grandi au pays de Galles et en Ecosse. Depuis le succès de son premier roman, Quand tu es parti, elle se consacre à l'écriture. Maggie O'Farrell a également publié La Maîtresse de mon amant, La Distance entre nous, qui a reçu le prix Somerset Maugham, et L'Etrange disparition d'Esme Lennox, qui a connu un immense succès en Angleterre.
Mon avis : (lu en mai 2010)
Ce livre m’a été conseillé après ma lecture de "Le testament caché – Sebastian Barry".
Elles sont 3 femmes : Esme, internée depuis soixante et un ans, cinq mois et quatre jours, Kitty, sa sœur ainée qui est atteinte aujourd'hui d'Alzheimer et Iris, la petite fille de Kitty.
A Édimbourg, l'asile de Cauldstone ferme ses portes et contacte Iris à propos de sa grande tante Esme Lennox qui y est pensionnaire depuis plus de soixante ans. Iris n'a jamais entendu parler d'elle jusque-là, elle va donc chercher à comprendre pourquoi Esme a été enfermée à l'âge de 16 ans dans cet asile.
A travers les souvenirs du passé d’Esme et les quelques mots souvent confus de Kitty, Iris va découvrir peu à peu les secrets de sa famille. Maggie O'Farrell décrit avec beaucoup de sensibilité le destin de ses femmes du début du XXème siècle. Le personnage d’Esme est très attachant.
La construction du livre est particulière, en effet, il n'y a pas de chapitre et les trois voix se succèdent et j'ai eu parfois un peu de mal à comprendre qui parlait. Une très belle histoire.
Extrait : (page 21)
Au bout de la ville, Esme se tient devant une fenêtre. A sa gauche, un escalier monte ; à sa droite, un autre descend. Son souffle s'accumule sur le verre froid. Dehors, la pluie cingle la vitre et le crépuscule commence à teinter les brèches entre les arbres. Esme observe la route, les deux files de voitures qui se croisent et, en arrière-plan, le lac, avec des canards qui strient sa surface ardoise.
En bas, des voitures sont arrivées et reparties toute la journée. Des gens y montent après avoir franchi la porte de derrière, le moteur est lancé, et les automobiles s’éloignent dans l’allée courbe en faisant crisser le gravier. Au revoir, s’écrient des gens sur le pas de la porte en agitant la main, au revoir.
« Hé là ! » La voix crie au-dessus de sa tête.
Esme se retourne. Un homme se trouve en haut de l’escalier. Le connaît-elle ? Il lui semble familier, mais elle n’en est pas sûre.
« Qu’est-ce que vous fabriquez ? » lâche l’homme d’un ton exaspéré, ce qui est curieux pour quelqu’un qu’elle n’a peut-être jamais vu. Esme ne sait pas quoi répondre, alors elle se tait.
« Ne traînez pas devant la fenêtre comme ça. Venez. »
Esme jette un dernier coup d’œil à l’allée et voit une femme qui occupait le lit voisin du sien plantée à côté d’une voiture marron. Un vieil homme range une valise dans le coffre. La femme pleure et ôte ses gants. L’homme ne la regarde pas. Esme pivote et monte l’escalier.