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8 novembre 2009

L’éclat du diamant – John Marcus

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book - L'Autre Editions

l__clat_du_diamant L’Autre Editions – juin 2009 – 477 pages

Présentation de l'éditeur : « Comment expliquer cette succession étrange de meurtres, un jour ordinaire de 2007 ? Qu'est-ce qui peut bien relier entre eux un couple d'amoureux en week-end dans le Sud de la France, un industriel de la pêche naviguant dans les eaux troubles de Guinée et un passionné parisien de reptiles, araignées et autres créatures vénéneuses ? Et surtout, pourquoi Frédéric Carloni, grand reporter au Matin de France a-t-il été abattu place Pigalle alors qu'il rentrait tranquillement chez lui en moto ? » C'est sur ces questions que s'ouvre la singulière enquête de ce polar à l'écriture cinématographique. Véritablement immergé au cœur du célèbre « 36, quai des Orfèvres », au sein de l'équipe du commissaire Delajoie, vous serez entraîné, meurtre après meurtre, dans une marche trépidante à travers les hauts plateaux de la publicité, de l'image et de la grande distribution. Une quête de vérité, semée de morts et de fantômes, où la violence des crimes se heurtera à la brutalité ordinaire du quotidien, où les évidences se transformeront rapidement en leurres. Vous voilà donc prévenu : on ne pénètre pas impunément dans la Maison de la mort.

Au-delà d'un thriller palpitant qui respecte les codes les plus classiques du genre, L'Éclat du diamant est un polar sociétal très actuel, qui reflète nos fragilités collectives et nos blessures individuelles. Ainsi, au fur et à mesure que progresse l'enquête et à travers l'histoire de chacun des personnages, se dévoilent nos propres angoisses, nos doutes, mais aussi nos espoirs et nos rires. Autant de nuances de gris qui, au fil des pages, donnent à L'Éclat du diamant une couleur résolument nouvelle. Finalement, un roman pas totalement noir.

Auteur : John Marcus c'est évidemment le pseudonyme d'un homme qui souhaite rester anonyme... On peut trouver une interview avec l'auteur ici.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

Ce livre commence par une préface de l'éditeur qui nous informe que ce livre est à la fois « le lancement d'un nouvel auteur, d'un nouveau roman et d'un nouvel éditeur. »

Cela commence comme un vrai polar : en quelques pages nous assistons à de nombreux meurtres dans les Corbières, en Guinée-Conakry et puis à Paris. Puis nous faisons connaissance avec l'équipe du 36 : le commissaire Jean Delajoie surnommé « le Patron » , le Chef de Groupe Franck Meunier surnommé « le Che », Amanda Coron surnommée « Manda ou Ze Queen », Kowiac surnommé « l'ours des Balkans », Bastien Marchand surnommé « Colombo » et Jérôme Bouchon surnommé « la Boule ». Ils commencent une enquête suite à un nouveau meurtre : l'exécution à Pigalle du journaliste Frédéric Cartoni. Nous suivons une enquête très documentée qui nous apprend beaucoup sur le fonctionnement de la police. Mais ce n'est pas un simple polar, en effet, à travers une intrigue parfaitement huilée mais cependant complexe, nous pénétrons dans le monde de la communication et des médias ainsi que celui de la grande distribution.

L'enquête est palpitante et très intéressante et les personnages sont vraiment attachants, j'ai hâte de les retrouver dans une nouvelle enquête comme le sous-entend la fin du livre... De plus en consultant le site officiel du livre et l'interview de l'auteur, j'ai découvert que ce livre se veut être le premier d'une série de quatre livres dont le dernier « L'Âme noire » nous est déjà annoncé p.31, p.70, p.181 et p.300 ainsi que « L'Agneau mystique » p.369.

Dans son bureau du 36, le commissaire Delajoie possède une reproduction de l'huile sur bois appelé indifféremment "La cure de folie", "la lithotomie" ou "l'extraction de la pierre de folie" de Jérôme Bosch et qui impressionne ses visiteurs...

tableau_Extraction_of_the_Stone_Hieronymus_Bosch_Jerome_Pierre_Folie

Merci à L'Autre Édition de m'avoir offert ce livre.

Extrait : début du livre voir sur le site officiel.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur le livre, allez voir le site officiel du livre.

Livre lu dans le cadre du partenariat logotwitter_bigger - l_autre__ditions

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5 novembre 2009

La Peine du Menuisier - Marie Le Gall

la_peine_du_menuisier Editions Phébus – mars 2009 – 283 pages

Présentation de l'éditeur
«J'étais la fille du Menuisier, je le savais. Jeanne, malgré sa folie, était plus normale que moi, côté filiation. Elle le nommait. Pas moi. Nous n'avions pas de mots l'un pour l'autre. Notre lien était un long fil continu que personne ne pouvait voir. Aucun mot ne s'y accrochait comme le font les notes sur une portée. Nous-même en étions ignorants, seulement soupçonneux de sa présence tenace.»

Son père est une ombre solitaire. sa maison bruisse de silences et les murs de pierre suintent le mystère... La narratrice grandit clans une atmosphère lourde de non-dits. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions. ruais on est taiseux dans le Finistère. Livrée à ses doutes et à ses intuitions., elle écoute les murmures, rassemble les bribes. Tisse patiemment une histoire. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance. mesurer l'invisible fardeau dont elle a hérité. D'une plume à la fois vibrante et pudique. Marie Le Gall décrypte l'échec d'une relation père-fille et touche au cœur.

Biographie de l'auteur
Marie Le Gall est née en 1955 à Brest. Elle est professeur de lettres à Fontainebleau. La Peine du Menuisier est sont premier roman.

 

Mon avis : (lu en novembre 2009)

J'ai tout de suite été attirée par l'image de couverture de ce livre qui évoque si bien la Bretagne. Ce roman, qui est en parti autobiographique, raconte la relation entre un père et sa fille. Marie-Yvonne n'est pas une enfant désirée, à sa naissance sa mère à 42 ans et son père 52 ans. Jeanne leur première enfant a 19 ans mais elle est handicapée. Nous sommes dans les années 50, dans le Finistère nord à Brest ou dans le penn-ti à la campagne. Avec ce livre, Marie-Yvonne nous raconte son enfance et sa famille : son père qu'elle n'appelle que le Menuisier, sa mère Louise, sa sœur Jeanne, sa grand-mère Mélie. Mais il n'y a pas seulement les vivants, la mort est présente à chaque instant à travers les photos encadrées sur les murs des disparus, la proximité du cimetière...

Le Menuisier est un taiseux. « Son silence tenace et enveloppant, faisait partie intégrante de son être. Il lui appartenait plus que sa propre peau. » Marie-Yvonne souffre de ce silence et de cette non-relation qu'elle a avec son père. « Les mots n'étaient pas pour nous. Et quand parfois ils existaient, nous savions que ce n'était que de pauvres écrans. Les vibrations du silence étaient toujours les plus fortes. C'était quand je ne l'entendais pas que je l'entendais le plus, et lui de même. C'est à dire tout le temps. Nous avancions dans un silence assourdissant. » Que cache ce silence ? Un secret de famille ?

J'ai beaucoup aimé ce livre qui est bouleversant et très fort. Les phrases sont sobres, les mots sont justes tout en retenue, l'atmosphère est sombre et envoûtante. La Bretagne est décrite avec beaucoup de détails et tout au long du livre on rencontre des mots ou des expressions en breton ou en brestois avec un glossaire en fin de livre. A lire absolument !

penn-ti : petite maison (en breton)

Extrait : (début du livre)

Chacun de nous naît au moins deux fois. Le jour de l'accouchement de sa mère et celui de son premier souvenir.

Je suis née à quatre ans dans un face-à-face foudroyant avec la mort. Rescapée, je ne sais comment.

§

Le voisin Michel avait laissé tomber son frère. Denis était blanc, vêtu de blanc, sur un lit blanc.

Le lendemain de cette terrible journée, je descendis la route qui conduisait à la grève, une route étroite et grise, bordée de talus hauts comme des murailles d'où jaillissaient les fougères et les digitales. Après l'école Saint-Yves sur la gauche, il y avait une ferme, puis plus rien. Seulement les champs, à perte de vue. Je tenais la manche de grand-mère Mélie tandis qu'elle avançais, s'appuyant sur sa canne en ébène à pommeau d'argent ciselé. Elle marchait lentement, toute à ses prières. Près de la ferme, je jetai un regard au bouvreuil dans la petite cage au-dessus de la porte. Il était silencieux. C'était l'été, le soleil caressait la campagne, l'air était chaud, léger, tout vibrant d'insectes minuscules. Nous nous sommes arrêtées devant la grande maison neuve, la dernière à droite, le long du chemin creux qui menait au moulin de Parlevan. C'était là.

Grand-mère Mélie serrait ma main à présent, un peu fort, juste avant d'entrer sans frapper – la porte était ouverte. Nous traversâmes le couloir recouvert de mosaïques, la chambre était à gauche.

Devant moi, il y avait un enfant allongé sur un lit, immobile comme ne le sont jamais les enfants, une immobilité statutaire, souveraine. Près de lui, une femme assise ne bougeait pas, ne parlait pas. Je venais d'avoir quatre ans et j'apprenais que, même tout petit, on pouvait mourir. C'était une fin d'après-midi. A travers les persiennes mi-closes, la lumière du soleil encore haut dans le ciel dévoilait un sourire sur le visage tranquille de Denis. Le lendemain, sur le cercueil, il y avait un drap blanc.

3 novembre 2009

Sept mers et treize rivières - Monica Ali

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Belfond – août 2004 – 460 pages

10/18 - avril 2006 - 573 pages

Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet

Présentation de l’éditeur
L’histoire drôle et poignante d’une Bangladaise émigrée à Londres. Un roman généreux, foisonnant et épicé sur le choc des cultures, les désenchantements de l’exil et les mirages de l’intégration. Une formidable galerie de personnages. Une écriture étincelante. Un pur joyau. En 1967, dans un village de l’est du Pakistan, une femme croit donner le jour à une enfant mort-née. Mais Nazneen survit et devient «  celle qui a été livrée à son Destin « . Un destin qui l’attend à Londres, auprès de l’époux choisi par son père : Chanu, la quarantaine bedonnante, ennuyeuse et pontifiante, des rêves en pagaille, sans les moyens de ses ambitions. Isolée dans ce pays dont elle ne parle pas la langue, Nazneen n’a d’autre choix que se soumettre. Dans la cité de Brick Lane où règnent racisme ordinaire, fondamentalisme rampant et trafics en tous genres, elle découvrira pourtant la solidarité, la débrouillardise et l’amitié. Tiraillée entre traditions ancestrales et espoirs insensés, Nazneen va peu à peu prendre le contrôle de sa vie, jusqu’à franchir le pire des interdits… Et comprendre que s’octroyer le droit au bonheur a un prix.

Biographie de l’auteur
Née en 1967 à Dacca (ex-Pakistan oriental), Monica Ali vit en Angleterre depuis l’âge de trois ans. Sept mers et treize rivières est son premier roman. Sélectionnée par la revue Granta parmi les vingt meilleurs romanciers britanniques de la décennie avant même que son livre soit publié, finaliste du Man Booker Prize 2003, Monica Ali est devenue en moins de un an un véritable phénomène dans le paysage littéraire international.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

Le titre anglais de ce livre est Brick Lane, qui est le nom de la cité Londonienne où se situe l'histoire de Nazneen. A dix-sept ans, Nazneen quitte son village du Bangladesh pour rejoindre à Londres son époux Chanu choisi par son père. Chanu a deux fois son âge, il est gentil, mais malgré ses nombreux diplômes universitaires, il obtient des emplois subalterne. Elle se retrouve dans un autre monde, elle va découvrir la ville, la langue anglaise et ses voisins eux aussi d'origine étrangère. Elle reste attachée à la culture et au mode de vie du Bengladesh : elle est toujours vêtue de son sari et ne sort pas de sa cité « bengali » au cœur de Londres, elle cuisine comme au village. Elle nous décrit sa vie et la vie de la cité de Brick Lane.

Ses filles, nées en Angleterre, sont partagées entre les traditions de leurs parents et la vie à l'occidentale qu'elles ont toujours connue. Lorsqu'il s'agira de retourner au pays, l'aînée Shahana se révoltera car c'est ici son pays !

Tout au long du livre, on découvre Nazdeen qui laisse le destin guider sa vie et qui ne se révolte pas, elle accepte tout puis elle va peu à peu décider pour elle-même et prendre sa vie en main.

J'ai trouvé se livre très intéressant car on découvre la vie d'une immigrée confronté à un pays, à une nouvelle vie très différente de la précédent. En parallèle, grâce au courrier qu'elle échange avec sa jeune sœur restée au Bangladesh, Hasina qui s'est enfuie de son village natal et qui doit travailler pour survivre, le lecteur découvre la dure réalité de la vie au Bangladesh.

Le livre se lit assez facilement, il est très riche en détails et en descriptions.

rendez_vous___Brick_Lane_film

Un film Rendez-vous à Brick Lane réalisé en 2007 par Sarah Gavron avec Tannishtha Chatterjee, Satish Kaushik, Christopher Simpson a été tiré de ce livre.

Extrait : (page 15)

Dans sa jeunesse, Nazneen entendit souvent raconter « Comment tu as été confiée à ton Destin ». C'était grâce à la sage résolution de sa mère qu'elle avait pu survivre pour devenir la jeune fille sérieuse au visage large qu'elle était aujourd'hui. Lutter contre son Destin risque d'affaiblir le sang. Parfois, peut-être même la plupart du temps, l'issue est fatale. Jamais Nazneen ne remit en cause la logique à l'œuvre dans « Comment tu as été confiée à ton Destin ». De fait, elle louait le courage tranquille de sa mère, son stoïcisme larmoyant dont chaque jour apportait la preuve. Hamid disait toujours, en détournant invariablement les yeux : « Ta mère est née sainte. Elle vient d'une famille de saints. » Alors, quand Rupban lui conseillait d'apaiser les tourments de son cœur et de son esprit, d'accepter la grâce de Dieu, de manifester envers la vie la même indifférence que celle-ci manifesterait envers elle, Nazneen l'écoutait avec attention, la tête renversée, l'air béat.

C'était une enfant d'une gravité presque comique.

« Comment vas-tu, mon trésor ? Toujours contente d'être revenue à la vie ? Lançais Mumtaz quand elle ne l'avait pas vue depuis deux ou trois jours.

- Je n'ai ni plaintes ni regrets à te confier, répondait Nazdeen. Tout ce que j'ai à dire, je le dis au Seigneur. »

Ce qu'on ne peut pas changer doit être enduré. Et comme rien ne pouvait être changé, il fallait tout endurer. Ce principe gouvernerait son existence. C'était à la fois un mantra, un état d'esprit et un défi. Ainsi, à trente-quatre ans, après que trois enfants lui furent offerts et que l'un d'entre eux lui fut repris, alors qu'elle avait un mari puéril et un jeune amant exigeant imposé par le destin, quand pour la première fois de sa vie elle se découvrit incapable d'attendre que l'avenir se dévoile et obligée de le forger elle-même, Nazdeen fut aussi surprise par sa propre capacité d'agir qu'un nouveau-né agitant son poing serré et se donnant par mégarde un coup dans l'œil.

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