17 septembre 2015

Tout ce qui est solide se dissout dans l'air - Darragh McKeon

Lu en partenariat avec Babelio et Belfond

tout ce qui est solide

Belfond - août 2015 - 425 pages

traduit de l'anglais par Carine Chichereau

Titre original : All that is solid melts into air, 2014

Quatrième de couverture : 
Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même.

Auteur : Né en 1979, Darragh McKeon a grandi dans un village des environs de Dublin. Passionné de théâtre, il dirige une troupe et voyage en Europe au gré des différents engagements de la compagnie. Parallèlement, il entame la rédaction de ce qui deviendra son premier roman. Immédiatement salué par ses pairs, Colum McCann et Colm Tóibín en tête, et par la critique, Tout ce qui est solide se dissout dans l'air révèle un immense talent littéraire.
Darragh McKeon vit aujourd'hui à New York.

Mon avis : (lu en septembre 2015)
Ce livre est une reconstitution de la catastrophe de Tchernobyl à travers les destins croisés de quatre personnages.
Il y a d'abord Evgueni, un enfant prodige de 9 ans, doué pour la musique. Mais à l'école, il est victime de brimades de la part de quelques camarades. Chez lui, pour ne pas fâcher les voisins, il obligé de jouer en silence sur un piano en plastique... Grâce au soutien de sa mère et de sa tante, il prépare son entrée au Conservatoire. 

La tante d'Evgueni, Maria, est une ancienne journaliste dissidente, sa carrière a été brisée, elle est devenue une simple ouvrière dans une usine. 
Grigori, l'ex-mari de Maria, est un chirurgien très compétent, il va faire partie l'équipe médicale envoyée à Pripiat. Les moyens sont ridicules, il reste impuissant face au pouvoir politique du Kremlin qui met tous ses efforts à verrouiller l'information.
Artiom, 13 ans, vit avec sa famille dans une ferme de la campagne biélorusse. Ce matin du 26 avril 1986, c'est la première fois qu'il accompagne son père pour aller chasser, il remarque que l'aspect du ciel à l'aube est inhabituel...  
L'auteur s'est documenté avec beaucoup de précision sur la catastrophe de Tchernobyl, sur la société et le régime de l'URSS à cette époque. En cotoyant ces quatre personnages et leurs proches, le lecteur découvre le déroulement des évènements autour de Tchernobyl : des populations déplacés, des hommes envoyés sans protection pour tenter d'éteindre le réacteur... A Moscou, le discours se veut rassurant, la vie continue...
Cette histoire est captivante et pleine d'enseignement. J'avais 20 ans lorsque le drame est arrivé, à l'Ouest aussi, les informations étaient partielles et erronées... Un livre bouleversant d'où se dégage beaucoup d'humanité.

Merci Babelio et les éditions Belfond pour ce partenariat.

Extrait : 

 Challenge 1%
rl2015
5/6

Challenge Voisins Voisines 2015
voisins voisines 2015
Irlande

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24 juillet 2011

Je n’ai pas dansé depuis longtemps – Hugo Boris

Lu dans le cadre du partenariat Logo_News_Book et Pocket

je_n_ai_pas_dans__depuis_longtemps_ je_n_ai_pas_dans__depuis_longtemps

Belfond – janvier 2010 – 391 pages

Pocket – juillet 2011 – 448 pages

Quatrième de couverture :
Pour Ivan, le soleil se lève et se couche seize fois par jour. Quatre cent jours en orbite, à bord de la station Mir. Un record. Il sera bientôt un héros aux yeux de l'Union soviétique et de sa famille.
Mais sous l'effet de l'apesanteur, son corps change. Avec ses compagnons de bord, il est à fleur de peau. Dans cet environnement où la moindre erreur est fatale, il se met à désirer la Terre plus que tout.
L'Empire soviétique s'effondre. Il ne sait plus s'il pourra rentrer. Depuis combien de temps n'a-t-il pas dansé avec Oksana ?

Auteur : Hugo Boris est né à Paris en 1979. Son premier roman, Le baiser dans la nuque (2005), a été récompensé par le festival de Chambéry et par le prix Emmanuel-Roblès, remis par les membres du jury Goncourt. La délégation norvégienne, son deuxième roman (2007), a reçu le premier prix littéraire des Hebdos en Région. Je n'ai pas dansé depuis longtemps, paru en 2010, a été distingué par le prix Amerigo Vespucci. Diplômé de sciences politiques et de l'École nationale supérieure Louis-Lumière, il travaille dans une école de cinéma le jour et écrit la nuit.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Tout commence en février 1991, à la veille du départ d'Ivan pour un long séjour à bord de la station MIR. Avant de quitter sa famille, sa femme Oksana et ses fils Pacha et Guennadi pour Baïkonour, Ivan s'occupe de passer en revue tout l'appartement pour éviter à sa femme des problèmes domestiques en son absence. En effet, il part pour 400 jours en orbite dans la station MIR, pour réaliser le record du plus long séjour en apesanteur. Nous allons embarquer avec Ivan dans Soyouz et l'accompagner pour ce voyage et ce séjour peu ordinaire. Il partagera cette aventure pendant six mois avec Viktor et Nikolaï, puis avec Georgyi et Nikita et enfin avec Sacha et Bogdan. Ivan aura par moment des instants de cafards, de peurs, de doutes...
L'auteur décrit avec beaucoup de précision la vie à bord de la station MIR, les réactions physiologiques du corps des cosmonautes, les réactions psychologiques liées à ce huis clos... Et sur Terre, l'Histoire de l'Union Soviétique s'écrit...
En marge du livre, nous décomptons au fil des pages les presque sept mille orbites réalisées par Ivan. Cette histoire est passionnante et palpitante et pas un instant je ne me suis ennuyée... Il se passe toujours quelque chose à près de 400 kilomètres d'altitude autour de la Terre !

Merci à New Books et aux éditions Pocket pour m’avoir permis de découvrir ce livre.

Mir
Station MIR

Extrait : (page 286)
Il ne la regardait plus que distraitement, comme il aurait regardé sans le voir un visage familier. Il la contemple enfin, cette corne africaine couleur de sang caillé. L'aplat de latérite rouge affronté au bleu profond de la mer. Les miettes de nuages là-dessus, leurs ombres jetés par milliers de mille. Depuis combien de temps fixait-il le gravillon pris dans l'épaisseur du hublot au lieu de regarder à travers la vitre ?
Son œil glisse sur les filaments de plancton, les barres sableuses, les circonvolutions brunes des déserts salés.
Le dessin éphémère de l'eau dans les forêts d'Amérique du Sud lui serre lecœur. Le Soleil dévoile les fleuves et leurs bras morts en les faisant étinceler. Leur surface brille un instant, puis s'éteint, aussitôt relayée par d'autres nappes d'argent bruni, d'autres lacets, d'autres chemins d'eau jusqu'alors invisibles.
Il la dévisage d'un regard oblique, comme s'il venait d'ailleurs et l'observait pour la première fois. Alors c'est cela, ma planète ? Le mot vibre bizarrement, comme l'un de ceux dont il a perdu le sens et dont il n'entend plus que la creuse sonorité.

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