Mensonges sur le Plateau Mont-Royal, tome 2 : La biscuiterie - Michel David
Éditions Hurtubise - mars 2014 - 590 pages
France Loisirs -
Quatrième de couverture :
1959. En dix petites années, la vie sur le Plateau Mont-Royal a bien changé. Montréal se transforme, ses quartiers s’étendent vers le nord, l’est et l’ouest, la circulation automobile explose. Autre signe du progrès, la télévision fait son entrée dans presque tous les foyers.
Le couple de Jean et Reine Bélanger a évolué lui aussi. Tandis que le premier s’ennuie au journal Montréal-Matin, la seconde rêve de gérer la destinée de la biscuiterie Talbot, sans parler des trois enfants qui partagent maintenant le modeste appartement familial. Les petits bonheurs se font rares, et les rivalités comme les mensonges tissent une relation de plus en plus difficile pour le couple. Comment Reine et Jean affronteront-ils les événements ? Que deviendront-ils ?
Auteur : Michel David est né à Montréal, le 28 août 1944, où il passe son enfance, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui n'est pas alors totalement urbanisé. Après plus de 33 ans de carrière dans l'enseignement du français, Michel David prend sa retraite en 1999, mais continue l'écriture d'ouvrages pédagogiques, et se consacre à la sculpture sur bois, puis... à l'écriture de sagas, sept jours par semaine, plusieurs heures par jour.
Mon avis : (lu en septembre 2017)
Dans ce deuxième épisode et dernier de la série, nous retrouvons le Plateau Mont-Royal en 1959. La ville de Montréal se tourne vers la modernité. La vie de Jean et Reine Bélanger a changé depuis un peu plus de dix ans... Ils ont maintenant 3 enfants, Catherine âgée de 13 ans, Gilles et Alain, ses jeunes frères. Jean est journaliste pour le Montréal-Matin. Lorsque ce deuxième tome commence, Monsieur Talbot, le père de Reine, vient de décéder et Reine est bien décidée à prendre les rênes de la biscuiterie familiale. Mais sa mère, Mme Talbot, n'est pas prête à laisser sa fille lui retirer ses pouvoirs... Elles vont donc s'associer pour gérer la biscuiterie. Les relations dans le couple de Jean et Reine sont de plus en plus difficiles, il est toujours question de rivalités et surtout de mensonges.
Le personnage de Reine est de plus en plus détestable toujours aussi avare, égoïste, manipulatrice avec un caractère difficile... Heureusement, Jean est resté lui-même et en tant que père attentionné, il met tout son coeur à donner à ses enfants le bon exemple et une éducation honnête et altruiste. Et en conclusion, les méchants travers de Reine lui jouera un très mauvais tour ce qui réjouiera le lecteur, même le plus charitable...
Dans la postface de ce roman, un mot écrit par l'épouse de l'auteur nous explique que ce livre est le dernier roman de Michel David avant son décès.
Extrait : Prologue
La voix sirupeuse de Tino Rossi chantait Besame mucho à la radio. Reine fredonnait l’air tout en disposant les couverts sur la table de cuisine. Une bonne odeur de jambon cuit au four se répandait dans la pièce. Jean leva la tête de son journal pour la regarder durant un court moment. Il ne pouvait que constater que sa jeune femme, enceinte de deux mois, surmontait admirablement le deuil.
Son père, Fernand Talbot, n’avait jamais pu quitter l’hôpital Hôtel-Dieu après son attaque d’apoplexie survenue un mois et demi auparavant. L’homme âgé d’une cinquantaine d’années s’était éteint au début de la semaine précédente et on l’avait enterré trois jours plus tard.
— T’as mis une assiette de trop, fit-il remarquer à sa femme en lui montrant une troisième assiette sur la table.
— Non, j’ai invité ma mère à souper.
— En quel honneur? lui demanda le jeune journaliste.
— Parce que ça me tentait, dit-elle sur un ton abrupt qui ne laissait place à aucune discussion.
Jean Bélanger connaissait assez bien sa femme pour savoir qu’elle agissait rarement de façon désintéressée. Or, c’était la première fois qu’elle conviait quelqu’un à leur table depuis leur mariage. Il se leva et alla se planter devant la porte donnant sur la galerie arrière de leur appartement de la rue Mont-Royal, situé au deuxième étage de l’immeuble appartenant maintenant à sa belle-mère. Une petite neige folle tombait en cette fin d’après-midi du mois de décembre.
Au moment où il allait se rasseoir, on frappa à la porte d’entrée. Il alla ouvrir à Yvonne Talbot. La grande femme à l’air impérieux pénétra dans l’appartement et lui tendit distraitement une joue pour qu’il l’embrasse. Fait inusité, sa belle-mère portait son manteau noir à col de renard alors qu’elle demeurait à l’étage juste au-dessous.
— Bonsoir, madame Talbot! la salua son gendre. Dites-moi pas que vous gelez chez vous au point d’être obligée de mettre un manteau?
— Non, j’ai voulu aller jeter un coup d’œil à la biscuiterie avant de monter, expliqua Yvonne, un peu essoufflée d’avoir dû monter deux volées de marches.
— Je suppose que madame Lussier fait ça bien.
— On dirait bien, reconnut sa belle-mère sans grand entrain et en lui tendant son manteau qu’elle venait de retirer. En tout cas, tout était en ordre dans la biscuiterie et elle se préparait à fermer.
— J’espère, m’man, que vous lui avez pas laissé les clés? intervint Reine qui venait de les rejoindre au bout du couloir.
— Bien non, ma fille. Ça aurait pas été normal que la vendeuse ait les clés du magasin.
— En tout cas, Adrienne Lussier a eu l’air de bien se débrouiller tout le temps que votre mari a été hospitalisé, lui fit remarquer Jean en suivant les deux femmes qui se dirigeaient vers la cuisine.
— C’est vrai que j’ai pas encore eu à me plaindre, reconnut la mère de Reine. Mais j’ai bien de la misère à m’habituer à me retrouver toute seule dans un aussi grand appartement. Mon Fernand me manque bien gros.
Déjà lu du même auteur :
Un bonheur si fragile
tome 1 : L'engagement
tome 2 : Le drame
tome 3 : Les épreuves
tome 4 : Les amours
Mensonges sur le Plateau Mont-Royal
tome 1 : Un mariage de raison
Tangvald - Olivier Kemeid
Lu en partenariat avec Babelio et Gaïa
Quatrième de couverture :
Peter Tangvald vogua sur tous les océans du globe. Profondément inadapté à la société et au monde du travail, il refuse une vie de week-ends et s’exile sur les mers, bâtit de ses mains son voilier en bois, vit en maillot de bain. Il épouse et épuise sept femmes, dont deux meurent en mer.
Tangvald était originaire de Norvège, et apprit à naviguer presque par hasard. S’il fait plusieurs fois le tour du monde, sans équipement radio et à la voile, c’est sans souci de performance ni des grandes découvertes. C’est en revanche riche en moments épiques.
Il devient ici le personnage d’un roman picaresque : en 1986, dans les eaux troubles de la baie de Boquerón à Porto Rico, Tangvald croise celui qui recomposera son destin hors normes. Fasciné par cette vie tragique et rocambolesque, Olivier Kemeid s’invite avec fièvre dans la légende.
Tangvald, ou une vie fantasmée.
Auteur : Olivier Kemeid est québécois, auteur de théâtre et metteur en scène. Il est le directeur artistique du Théâtre de Quat'Sous à Montréal. Plusieurs de ses pièces ont été publiées, par Lansman (Belgique) et Leméac (Canada). De père égyptien émigré au Canada, il a lui-même beaucoup navigué. Sa rencontre avec Tangvald père et fils fut un moment charnière dans son existence, et décisif pour l’écrivain: il porte cette histoire depuis plus de 20 ans.
Tangvald est son premier roman.
Mon avis : (lu en octobre 2017)
L'auteur a eu envie d'écrire ce livre depuis très longtemps. En effet, Olivier Kemeid avait 11 ans lorsqu'il a rencontré pour la première fois Peter Tangvald et son fils, Thomas alors âgé de 10 ans.
Parce qu'il était un enfant fragile surprotégé par sa mère et que son père apprend qu'on lui prescrit des pilules, ce dernier le confit à un instructeur pour faire de son fils un marin. Le défi sera relevé car Peter se découvre une vrai passion pour la navigation.
Et le voilà parti pour naviguer toute sa vie autour du monde, à l'ancienne, c'est-à-dire sans moteur, ni appareils de communication, il ne compte que sur lui-même, il expérimente... Il va construire lui-même deux voiliers, il aura eu huit femmes et trois enfants, il se sera confronté aux pires tempêtes, à des ouragans, à des pirates mais il restera un aventurier des mers atypique et haut en couleur.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans le livre, le début de ses aventures avec ses nombreuses conquêtes féminines souvent choisies pour leur talent de cuisinière m'a un peu dérangé et énervé. Mais au fil de son périple autour du monde, je me suis attachée au personnage, laissant ses travers machistes et préférant son côté aventurier des mers, recherchant les grands espaces et les vastes étendues sans humains.
J'ai finalement apprécié ce grand voyage.
Merci Babelio et les éditions Gaïa pour cette lecture dépaysante et pleines d'embruns !
Extrait : (début du livre)
C’est dans les eaux troubles de la baie de Boquerón à Porto Rico que j’ai croisé la seule fois de ma vie Peter Tangvald, un jour du mois d’avril 1986, à la date précise curieusement oubliée, moi qui du haut de mes onze ans couchais méticuleusement et en détail toutes mes journées sur les pages de mon journal de bord, premier de mes écrits non académiques. Le premier que je vis fut son fils, Thomas Tangvald, godillant d’une main – l’autre, bien nonchalante, enfouie au fond d’une poche trouée d’un short en jean effiloché –, glissant sans faire de bruit sur les eaux, fendant la petite écume qui parfois se présentait à l’étrave de sa barque tout en bois qu’il avait fabriquée de ses mains avec son père, venant vers nous la courte chevelure blonde au vent dont les pointes bouclaient au soleil, le torse hâlé, lisse, à peine recouvert d’un duvet, les bras et les jambes dotés de muscles longs, ceux des coureurs de fond, les yeux bleu clair emplis des sept mers du globe, le sourire nacré, il avait à peu près mon âge, mais j’étais un enfant et lui avait entamé sa vie adulte depuis longtemps. De cela il n’en retirait aucune supériorité, or à dix ans il devait être l’un des rares habitants de cette terre à être né en mer, à avoir bouclé le tour du monde maintes et maintes fois et dans tous les sens, à échapper aux balles de pirates au large des Philippines et à tenter désormais de sauver son père, maintenant un vieil homme, mais toujours debout, la main à la barre d’une coque à fière allure du nom de L’Artémis de Pythéas. Thomas Tangvald, c’est à toi, après tout, que s’adresse ce livre, une fois de plus je t’harnache à ce qui risque de nous engloutir et qui t’a fait sombrer aujourd’hui. Thomas reprenant le flambeau de son père, refusant toute concession à la terre solide, prônant la fuite perpétuelle sur les grandes plaines liquides de ce monde, à la fois à la recherche de je ne sais quoi le savait-il lui-même et en quittance éternelle, gitan des mers ou issu, pour reprendre cette drôle d’expression policée « des gens du voyage », mais sur les eaux, c’est à toi également que je vais me consacrer, à ton histoire que je connais si peu, à ce bref échange que nous avons eu il y a trente ans, je t’avais donné un cadeau, en fait mes parents m’avaient gentiment conseillé de te faire cette offrande, et je m’étais départi avec douleur d’un livre dont vous êtes le héros, cette collection de livres d’aventures fantastiques aux paragraphes numérotés, qui conviaient le lecteur à emprunter des voies de narration diverses selon ses choix, mais aussi à lancer des dés – le destin sous forme de cube – afin de combattre mauvais esprits et autres créatures horribles sorties des tréfonds d’un bestiaire redoutable, voici un livre en écho à ce livre autrefois donné, cette fois c’est un livre dont tu es le héros, c’est aussi le livre d’un livre, celui de ton père, récit haletant de vos pérégrinations, de vos folles utopies qui m’ont tant fait rêver, de vos tragédies aussi. La fatalité ne vous aura pas épargnés ; qu’importe, toi et ton père restez parmi les êtres les plus libres que j’ai connus. Cette liberté a un prix et, à ce titre, on ne peut pas dire qu’elle vous ait octroyé de rabais.
Mensonges sur le Plateau Mont-Royal, tome 1 : Un mariage de raison - Michel David
Éditions Hurtubise - octobre 2013 - 590 pages
France Loisirs - octobre 2012 - 598 pages
Quatrième de couverture :
Montréal, 1946. Jean Bélanger, qui termine son cours classique, et Reine Talbot, fille du propriétaire d’une biscuiterie, se fréquentent depuis quelque temps. Leur passion mutuelle et la fougue de leur jeunesse mènent à des rapprochements charnels, pourtant proscrits par l’Église avant le mariage !
Alors que leur amour vacille, Jean rencontre une nouvelle flamme. Mais quelques jours plus tard, Reine lui annonce qu’elle est enceinte, une révélation qui va bouleverser leur vie. Les deux familles, que tout semble opposer, vont se démener pour éviter le scandale et sauvegarder leur réputation.
Avec des personnages toujours aussi charismatiques et attachants, des dialogues colorés et vivants qui ont fait son succès, Michel David nous fait revivre une époque où Montréal, au lendemain de la guerre, était en pleine ébullition économique et intellectuelle.
Auteur : Michel David est né à Montréal, le 28 août 1944, où il passe son enfance, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui n'est pas alors totalement urbanisé. Après plus de 33 ans de carrière dans l'enseignement du français, Michel David prend sa retraite en 1999, mais continue l'écriture d'ouvrages pédagogiques, et se consacre à la sculpture sur bois, puis... à l'écriture de sagas, sept jours par semaine, plusieurs heures par jour.
Mon avis : (lu en juillet 2017)
Après avoir découvert cet auteur québécois avec la série "Un bonheur si fragile", j'ai eu l'occasion de découvrir cette série qui se passe à Montréal en 1946, juste après la Seconde Guerre Mondiale. Le lecteur découvre deux familles bien différentes : Les Belanger et les Talbot à travers Jean Belanger, jeune étudiant âgé de 20 ans, et Reine Talbot, vendeuse âgé de 19 ans. Tous deux se sont fréquentés quelques mois et alors qu'ils avaient rompu depuis peu, Reine annonce à Jean qu'elle est enceinte. Jean va donc être obligé de prendre ses responsabilités et d'épouser Reine alors que les sentiments ne sont plus là...
C'est intéressant de découvrir la vie à Montréal à cette époque et les conventions sociales de l'époque, la place de la religion... Les deux familles sont très différentes et malgré tout vont faire le maximum pour sauver la réputation de leurs enfants. Certains personnages sont très attachants, d'autres plutôt crispants.
Comme pour la série "Un bonheur si fragile", l'auteur utilise le québécois et ses expressions locales, c'est parfaitement compréhensible pour un lecteur français et moi j'aime beaucoup.
Je n'ai pas tardé à lire le tome 2 car j'avais très envie de connaître la suite des aventures de Jean et Reine et j'en ferai prochainement un billet...
Extrait : (début du livre)
— Grouille-toi, Bélanger. Je suis complètement gelé, cria l’étudiant qui avait commencé à enrouler le gros boyau qu’ils venaient d’utiliser pour arroser l’une des deux patinoires extérieures du Collège Sainte-Marie.
— Laisse-moi juste une minute, j’ai presque fini, lui demanda son camarade en dirigeant le jet d’eau vers un coin de la surface glacée tout en s’appuyant contre la bande en bois.
Quelques instants plus tard, les deux jeunes hommes, complètement frigorifiés, rentrèrent précipitamment à l’intérieur de l’institution, leurs moufles couvertes de glace.
— C’est bien clair, je sens plus mes pieds ni mes mains, déclara Comtois en tapant bruyamment des pieds sur le parquet dans le vain espoir de les réchauffer.
— J’ai pas plus chaud que toi, rétorqua son copain, mais on n’avait pas le choix de faire ça cet après-midi, même si on gèle tout rond. Tu sais comme moi que si on n’avait pas arrosé, on n’aurait jamais été capables de jouer notre match de hockey demain, après le dernier examen.
— T’as raison. Bon, je me réchauffe cinq minutes et je m’en vais chez nous, annonça Paul Comtois. Il faut que j’aille étudier.
— Moi aussi, je traînerai pas, rétorqua son camarade de classe. J’ai pas envie d’être poigné à attendre le tramway avec les jeunes. Leur examen doit être à la veille de finir.
Les deux grands étudiants de la classe de philosophie I du Collège Sainte-Marie se dirigèrent vers leur casier métallique dans l’intention de troquer leur tuque et leurs moufles pour un chapeau et des gants, ce qui, à leur avis, convenait beaucoup mieux à leur statut de jeunes adultes âgés de vingt ans.
— Bon, on se revoit demain matin, dit Paul Comtois en donnant une bourrade à son camarade avant de se diriger vers la porte.— C’est ça et oublie pas d’étudier saint Thomas, plaisanta Jean Bélanger en se penchant vers le miroir placé au-dessus des lavabos pour s’assurer de la juste inclinaison de son chapeau.
Le fils de Félicien et d’Amélie Bélanger était un garçon de taille moyenne solidement charpenté à l’épaisse chevelure brune légèrement ondulée. Les jeunes filles appréciaient aussi bien sa mâchoire énergique et son nez droit que ses yeux bruns pétillants de vie. La pratique régulière du hockey et du baseball avait fait de lui un athlète et n’avait nui en rien à ses grandes qualités intellectuelles. Il en était déjà à l’avant-dernière année de son cours classique. Les Jésuites étaient parvenus à faire de l’adolescent, entré dans leur institution à l’automne 1940 à l’âge de treize ans, un jeune homme cultivé à l’avenir prometteur. Jean était un élève qui avait du talent à revendre et qui ne rechignait pas devant l’effort. De plus, il était doué pour se faire des amis, peut-être parce qu’il hésitait rarement à dépanner un camarade.
— Tu trouves pas, mon ami, qu’il serait plus normal que tu sois chez toi en train de préparer ton examen de philosophie de demain plutôt que de traîner au collège à t’admirer dans le miroir? fit une grosse voix dans le dos de l’étudiant.
Jean sursauta. Il n’avait pas entendu venir le père Patenaude, son professeur de philosophie et son directeur de conscience.
— Je m’en allais justement, mon père, se défendit-il en rougissant légèrement. Je suis resté au collège juste le temps d’arroser la patinoire.
Déjà lu du même auteur :
Un bonheur si fragile
Paul à la pêche - Michel Rabagliati
Editions de la Pastèque - octobre 2006 - 199 pages
Quatrième de couverture :
Paul et Lucie sont désormais installés à Montréal où la vie se poursuit sans heurts. L'été venu, ils tentent un séjour dans un village au bord d'un lac aménagé pour les pêcheurs. La pêche ne les passionne pourtant guère. Mais leur principal souci est ailleurs : leur premier enfant si ardemment souhaité tarde à venir...
Auteur : Michel Rabagliati est né en 1961 à Montréal où il a grandi dans le quartier Rosemont. Après s'être intéressé un moment à la typographie, il étudie en graphisme et il travaille à son compte dans ce domaine à partir de 1981. Puis, il se lance sérieusement dans l'illustration publicitaire à partir de 1988.
Depuis 1998, ses bandes dessinées révolutionnent le 9e art québécois. En 2007, l'auteur s'est vu décerner une Mention spéciale pour l'ensemble de son oeuvre par le Prix des libraires du Québec, et Paul à Québec a remporté plus de 7 prix, dont le Prix du public au Festival international de Bande dessinée d'Angoulême en 2010.
Mon avis : (lu en juillet 2017)
C’est le dernier album de la série que je découvre, c’est en fait le cinquième de la série...
C’est l’été, Paul et Lucie partent en vacances dans un chalet près d'un lac. Ils y retrouvent Monique, la sœur de Lucie, Clément, son mari et leurs deux petites filles. C’est l’occasion, pour le lecteur, de connaître un peu mieux la famille de Lucie et pour Paul de découvrir grâce à Clément le monde de la pêche et des pêcheurs québécois.
Lucie est enceinte et avec Paul, ils se réjouissent d’être prochainement parents… Malheureusement, Lucie perd son bébé et cet album, qui avait commencé sur des épisodes légers et anecdotiques de la vie de Paul et Lucie, aborde un sujet plus douloureux sur les difficultés d’un couple à avoir un bébé. C'est un album plein de tendresse, d’humanité et de pudeur, j’ai toujours beaucoup de plaisir à découvrir les québécois à travers les épisodes de la vie de Paul et les siens.
Extrait :
Déjà lu du même auteur :
Paul en appartement
Paul au parc
Paul dans le Nord
Paul à Québec
Les Québécois - Laurence Pivot et Nathalie Schneider
Ateliers Henry Dougier - mai 2017 - 144 pages
Les Québecois ne sont ni nos cousins ni des Canadiens comme les autres
Loin des clichés que l'on peut lui attribuer tels que des hivers glacials et interminables, un accent à couper au couteau ou des bûcherons omniprésents... Le Québec est moderne, innovant et ambitieux.
C'est pour apporter un nouvel éclairage sur ce pays contemporain qui nous fait tant rêver que les auteurs sont allées à la rencontre de ses habitants. Au détour de rencontres avec un immigré hongrois, le producteur de la série "Un gars, une fille", une journaliste d'origine marocaine ou un entrepreneur qui a lancé sa flotte de taxis électriques, c'est une autre vision du Québec qui se dessine. Celle d'un pays en avance qui revendique la plus grande égalité homme/femme, autorise depuis 2005 le mariage homosexuel, développe l'économie sociale ; mais qui possède aussi ses difficultés comme la révolution étudiante ou les débats sur la laïcité.
Auteurs : Laurence Pivot et Nathalie Schneider sont des journalistes francocanadiennes. La première est une ancienne immigrée au Québec, mariée à un Québécois. À son retour en France, elle a dirigé pendant des années le hors-série annuel de L'Express " S'installer au Canada ". La seconde vit à Montréal depuis 1993. Spécialiste en activités de plein air et en tourisme d'aventure, elle connaît très bien le territoire pour l'avoir sillonné au gré de ses reportages pour la presse écrite.
Je m’intéresse plus spécialement au Québec depuis deux ans lorsque l’un de mes fils a eu l’opportunité de passer 4 mois à Montréal pour ses études. Je me suis donc mise à faire des lectures québécoises et nos rendez-vous « skype » hebdomadaires étaient également riches en découvertes sur la vie à Montréal et au Québec.
L’automne dernier, après avoir visionné de nombreuses séries nordiques (danoises, suédoises et quelques norvégiennes), sur un site de streaming, je suis tombée par hasard sur une série québécoise « 30 vies » et me voilà de nouveau plongé dans la découverte du Québec et du québécois (car il a fallut que je trouve sur le net des dictionnaires québécois-français pour comprendre certaines expressions). Depuis, j’ai regardé d’autres séries et quelques films québécois, je regarde également assez régulièrement sur TV5 Monde, le journal télévisé de Radio-Canada. C’est super intéressant de voir les nouvelles du monde avec un autre point de vue... Aussi lorsque Babelio a proposé cet essai de la collection Ligne de vie d’un peuple, je me suis dis que c’était une très bonne occasion d’en découvrir encore plus...
Les auteures sont franco-québécoises, avec cet essai, elles détricotent tous les clichés que les Français ont sur leurs « cousins » Québécois. Il est questions des Autochtones qui, dès le XVIIe siècle, ont inspirés les colons venant de France. La place du collectif est importante dans la société québécoise, aujourd'hui se développe le système coopératif et l'économie sociale. L'égalité homme - femme est également une valeur héritée des Premières Nations.
Les Québécois sont avant tout des Nord-Américains francophones. La langue québécoise n'existe pas, c'est un français d'Amérique avec ses expressions régionales... Les artistes québécois s'exportent dans le monde entier, Céline Dion, Xavier Dolan, ils n'ont plus de complexes vis à vis des Canadiens anglophones, des Américains ou des Français.
Il est bien sûr question de Montréal, une métropole qui se réinvente.
Mais le Québec va au-delà de Montréal... En effet, vu de France, on connait très peu le Nord du Québec et le chapitre sur ce sujet est très intéressant et instructif. Il est question des ressources du Nord qui ont attirées toutes les convoitises des industriels et ce sont les Autochtones (Cris, Mohawk, Naskapi, Micmacs, Innus, Inuits...) qui ont été oubliés. Ils ont été parqués dans des réserves, on n'a pas cherché à les connaître, à découvrir leurs cultures... Dans les années 1900, il y avait eu une assimilation forcée des jeunes Indiens, en les coupant de leur famille, de leur racines... Aujourd'hui, les Autochtones veulent avoir leur mot à dire et être considérés comme des Québécois à part entière.
Le Québec est terre d'accueil et les Québécois sont multiples... Québécois "pure laine" ou d'origine Européenne, Africaine, Vietnamienne (boat people), Haïtienne... Il y a même des Québécois anglophones !
Voilà un livre vraiment intéressant et avec lequel j'ai appris beaucoup sur les Québécois et le Québec ! Et maintenant, il me reste plus qu'à traverser l'Océan pour les rencontrer autrement qu'à travers les livres et les écrans...
Extrait : (page 117)
LES MAUDITS FRANÇAIS SONT-ILS DE RETOUR ?
« Saluuuut ! Tu vas bieeeeen ? » Deux bises furtives sur les joues, les corps à distance raisonnable, loin du hug québécois, accolade habituelle en Amérique du Nord. Les filles portent du rouge à lèvres, même à neuf heures du matin, et les gars, des doudounes Canada Goose. En guise de petit déjeuner (qu’ils ont encore du mal à appeler simplement « déjeuner », comme le font les Québécois), ils prennent des espressos serrés, clope au bec, malgré l’interdiction récente de fumer sur les terrasses extérieures. Certains vont jusqu’à écraser leur cigarette nonchalamment sur le trottoir, véritable crime de lèse-majesté ici !
En 10 ans, la population de Français au Québec a augmenté de plus de 70 % ! Sur les 100 000 qui vivent dans la métropole, presque un tiers a choisi de s’installer sur le Plateau, surnommé par certains la Petite France. Ce quartier […], les Français l’adorent. Mais ils sont devenus trop nombreux et cela agace un peu, même si le seul vrai problème est celui de la hausse spectaculaire du prix de l’immobilier.
Une grande partie ne fait pourtant que passer et n’entend pas immigrer pour de bon. Ce sont les fameux « pvtistes », du nom de ce programme fédéral, le Permis vacances travail (PVT), qui permet, par tirage au sort, de vivre et travailler pendant deux ans au Canada. En tout, environ 30 000 Français débarquent chaque année au Québec pour des études, un contrat de travail temporaire ou comme résidents permanents.
Serait-ce le retour des « maudits Français », ceux que moque gentiment l’auteure et interprète Lynda Lemay ? « Quand ils arrivent chez nous/Y s’prennent une tuque et un Kanuk/Se mettent à chercher des igloos/Finissent dans une cabane à sucre/Y tombent en amour sur le coup/Avec nos forêts et nos lacs/Et y s’mettent à parler comme nous/Apprennent à dire : Tabarnak ».
Un article paru en 2013 dans le quotidien Métro, intitulé « Guide pour éviter d’être un maudit Français », rappelle les nouveaux arrivants à l’ordre : ne pas se plaindre de l’hiver, ne pas draguer au travail, éviter de se comparer aux Québécois et… vivre ailleurs que sur le Plateau !
Le Français Fred Fresh, concepteur publicitaire et musicien, en a fait un clip hilarant en 2015, visionné sur YouTube à l’époque par plus de 100 000 personnes. « Y’a trop de Français sul’Plateau ? » est une histoire de Français qui se moquent des Français qui habitent sur le Plateau. Car ce sont surtout les « vieux » immigrants qui s’arrogent l’idée originale de s’installer à Montréal et la refusent aux petits nouveaux. Un phénomène d’auto-exclusion typiquement français !
« Ce qui est intéressant avec l’afflux des Français aujourd’hui, souligne Louise Beaudoin, fine connaisseuse des relations franco-québécoises, ex-ministre de la Culture et ancienne déléguée générale du Québec à Paris, c’est l’effet miroir ! C’est ici que les choses se passent maintenant, ici qu’il y a du travail (même si ce n’est pas si facile et que beaucoup sont déçus) et ici, surtout, que les jeunes Français trouvent une liberté d’action qui leur semble impossible chez eux. Quant aux jeunes Québécois, la France morose qu’ils observent depuis une dizaine d’années, celle de la manif contre le mariage pour tous, des grèves, du chômage et des attentats, ne les fait plus fantasmer. À l’exception peut-être des artistes, qui apprécient la reconnaissance qu’ils y trouvent, mais pour qui la mère patrie représente d’abord un marché commercial. Nous, les baby-boomers, nous rêvions de la France. Aujourd’hui, c’est le Québec qui est devenu le nouvel Eldorado pour les jeunes Français. Tant mieux, ce sont en général d’excellents émigrants. Certes, une minorité de Québécois ne les aime pas, mais la plupart du temps, cela se passe bien. Au pire, il y a une sorte d’indifférence vis-à-vis des "cousins". Mais on garde toujours un fond de tendresse pour eux. Notre histoire commune a quand même été longue… Moi, je suis de la onzième génération de Québécois. Du côté de ma mère, mes ancêtres venaient de Chartres, et de l’île de Ré du côté de mon père… et j’ai épousé un Français de France ! »
Bientôt […] ce sera l’été sur le Plateau. Les Français iront pique-niquer au parc Lafontaine, bronzer à la piscine Laurier, gratuite pour les résidants comme toutes les piscines municipales extérieures, prendre un verre sur une terrasse de café, de plus en plus nombreuses, et acheter leur baguette multicéréales chez Les copains d’abord.
Ils ont largement contribué à remodeler le quartier et à le « franciser » dans son mode de vie. Les « Anglos » se sont mis à le fréquenter, alors qu’il y a 10 ans à peine, ils n’y auraient jamais mis les pieds… Les Québécois francophones, eux, s’y sentent un peu isolés parfois. « Les Français sont toujours un peu agaçants, c’est vrai, à vous reprendre lorsque vous faites une faute de grammaire et à vous expliquer ce qu’est l’hiver, un comble quand même !, se moque Gérard, un "pure laine" qui vit sur la rue Rachel, mais au moins on a appris à mieux manger ! Et eux ont commencé à être plus cool à notre contact ! »
Les Québécois de moins de 40 ans n’ont plus aucun complexe d’infériorité vis-à-vis des Français. « Ils se considèrent instruits, éduqués, très créatifs, à juste titre, confirme Louise Beaudoin. Et ils n’hésitent plus à dire aux Français qu’eux aussi ont un accent ! »
Si ce livre pouvait me rapprocher de toi - Jean-Paul Dubois
Editions de l'Olivier - février 1999 - 211 pages
Points - mars 2000 - 211 pages
Quatrième de couverture :
"C'est à ce moment-là, je crois, que je décidai de partir pour un voyage dont j'ignorais la destination et la durée. J'étais désargenté, désenchanté. Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie, me battre pour ou contre quelque chose, retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur, lutter contre la force des vents, éprouver la chaleur, le froid, casser des cailloux et, s'il le fallait, creuser les flancs de la terre." Ce périple, Paul Peremülter le voulait simplement excentrique, mais il va le conduire au plus profond de lui-même, dans la forêt obscure de ses origines. C'est dans ce monde magique et étouffant qu'il découvrira ce qu'on lui avait toujours caché, ce qu'il n'aurait jamais dû savoir. Avec ce roman qui s'achève dans les forêts du Québec, Jean-Paul Dubois s'aventure dans de nouveaux territoires littéraires.
Auteur : Jean-Paul Dubois est né en 1950 à Toulouse où il vit actuellement. Journaliste, puis grand reporter en 1984 pour Le Nouvel Observateur, il examine au scalpel les États-Unis et livre des chroniques qui seront publiées en deux volumes aux Éditions de l'Olivier : L'Amérique m'inquiète (1996) et Jusque-là tout allait bien en Amérique (2002). Écrivain, Jean-Paul Dubois a publié de nombreux romans, Je pense à autre chose, Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, etc. Il a obtenu le prix France Télévisions pour Kennedy et moi (1996) et le prix Femina et le prix du roman Fnac pour Une Vie française.
Mon avis : (lu en novembre 2016)
J'ai voulu lire ce livre quelques mois après avoir vu le film "Le fils de Jean" de Philippe Lioret qui est une libre adaptation de ce roman. J'ai beaucoup aimé ce film et j'espérai retrouver le même enthousiasme dans cette lecture.
Le livre est assez différent du film et j'ai donc été un peu déçue de ne pas retrouver certains passages du film... Le début du livre est un peu lent et le roman prend un vrai rythme seulement lorsque le héros arrive au Québec. Malgré cela la lecture est agréable, on retrouve Paul, le personnage favori de Jean-Paul Dubois, en recherche personnelle et ayant un problème sa relation paternelle...
Déjà lu du même auteur :
Les accommodements raisonnables
Une vie française
Le cas Sneijder
Paul a un travail d'été - Michel Rabagliati
Editions de la Pastèque - octobre 2002 - 160 pages
Quatrième de couverture :
Pour son deuxième livre, Michel Rabagliati raconte ici les aventures estivales de Paul qui décroche un emploi, moniteur dans un camp de vacances. Ce dernier va apprendre au cours de l’été à dominer ses angoisses et ses peurs, à vivre en collectivité et à s’épanouir. Un témoignage éblouissant sur la transition entre l’enfance et l’âge adulte.
Auteur : Michel Rabagliati est né en 1961 à Montréal où il a grandi dans le quartier Rosemont. Après s'être intéressé un moment à la typographie, il étudie en graphisme et il travaille à son compte dans ce domaine à partir de 1981. Puis, il se lance sérieusement dans l'illustration publicitaire à partir de 1988.
Depuis 1998, ses bandes dessinées révolutionnent le 9e art québécois. En 2007, l'auteur s'est vu décerner une Mention spéciale pour l'ensemble de son oeuvre par le Prix des libraires du Québec, et Paul à Québec a remporté plus de 7 prix, dont le Prix du public au Festival international de Bande dessinée d'Angoulême en 2010.
Mon avis : (lu en novembre 2016)
C'est le deuxième album de la série Paul. Paul a quitté le lycée après une expérience douloureuse, et il devient imprimeur. Ça ne l'intéresse pas plus que cela, mais il faut bien qu'il gagne sa vie... C'est alors que Guy, un ancien ami, lui propose un poste d'animateur dans un camp de vacances. Au début, Paul est un peu maladroit, il a peur la nuit tout seul dans sa tente avec tous les bruits de la forêt la nuit... Peu à peu il va apprendre son travail, faire de belles rencontres autour du feu de camp avec Guy, Johnny, Sylvie, Jean, Steve, Michelle, Hélène, Annie... Cette première expérience professionnelle est l’occasion pour Paul de vraiment passer de l’adolescence à l’âge adulte. Il devient responsable et prend beaucoup de plaisir à encadrer des enfants qui débordent d'inventivités et de tendresse…
Une BD touchante et pleine d'humour et d'émotion que j'ai pris plaisir à découvrir sans oublier l'exotisme des expressions québécoises...
Extrait :
Déjà lu du même auteur :
Paul en appartement
Paul au parc
S'enfuir, récit d'un otage - Guy Delisle
Dargaud - octobre 2016 - 432 pages
Quatrième de couverture :
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ? Un ouvrage déchirant, par l'auteur de "Pyongyang", de "Shenzhen", de "Chroniques birmanes" et de "Chroniques de Jérusalem".
Auteur : Guy Delisle est né en 1966 à Québec. Il suit des études d'arts plastiques et d'animation et embarque pour l'Europe en 1988. Il entame alors une carrière d'animateur, métier qu'il exercera pendant dix ans, avant de réaliser son propre court-métrage, Trois Petits Chats. Il publie ses premiers albums à l'Association : outre Shenzhen, un récit de voyage lié à son métier d'animateur, citons Aline et les autres, remarquable exercice de style, proche de son travail en animation, suivi en 2001 par Albert et les autres. Par ailleurs, Guy Delisle n'hésite pas à s'aventurer dans d'autres univers avec la série humoristique Inspecteur Moroni ou Louis à la plage et Louis au ski, deux récits autobiographiques pleins de charme et sans parole. Par son regard, à la fois acéré et bienveillant, sur une culture étrangère, Chroniques birmanes constitue le prolongement de la démarche initiée avec Shenzhen et Pyongyang et poursuit la série d'ouvrages que Guy Delisle a consacrés à ses voyages en Asie.
Mon avis : (lu en octobre 2016)
Dans cet album, Guy Delisle raconte l'enlèvement de l'humanitaire Christophe André en 1997 en Ingouchie, une petite république de Russie située à l'ouest de la Tchétchénie. L'otage est enfermé dans une pièce avec une fenêtre fermée avec des planche, une ampoule au plafond, un matelas, il est menotté à un radiateur. La vie d'un otage est longue, monotone, rien ne se passe, trois fois par jour on lui apporte son repas, toujours le même menu : une tasse de thé et un bol de bouillon... Un peu de bouillon renversé, une cigarette offerte, un menu différent, ce sont des évènements marquants pour une journée !
Avec la répétition des journées, des semaines passées sans aucune information, le lecteur ressent la tension qui s'installe peu à peu, l'angoisse de l'otage qui compte les jours sans savoir quand viendra la fin de sa captivité... Pour éviter l'ennui et les pensées négatives, Christophe rejoue dans sa tête les grandes batailles napoléoniennes qu'il connait par coeur...
Voilà une histoire bouleversante où il se passe presque rien et qui est pourtant haletante.
A découvrir !
Extrait :
Chroniques de Jérusalem
Shenzhen
Pyongyang
Le Guide du Mauvais Père tome 1
Chroniques Birmanes
Paul dans le métro - Michel Rabagliati
La Pastèque - septembre 2005 - 91 pages
Quatrième de couverture :
Paul dans le métro regroupe les cours travaux réalisés par Michel Rabagliati depuis ses débuts. On retrouvera donc Paul avec grand plaisir mais cette fois-ci dans de petits récits aussi touchants qu'amusants. Michel Rabagliati est graphiste de formation et illustrateur professionnel. Ses débuts dans la bande dessinée ont été fracassants. Raflant tous les prix destinés à la bande dessinée québécoise, ses premiers livres ont rapidement modifié la scène de la bande dessinée Québécoise. Rabagliati est un conteur extraordinaire. Sa maîtrise de la narration et son dessin témoignent de la profonde finesse de cet auteur d'exception. Et son dernier livre Paul en appartement est un vrai best-seller !
Auteur : Michel Rabagliati est né en 1961 à Montréal où il a grandi dans le quartier Rosemont. Après s'être intéressé un moment à la typographie, il étudie en graphisme et il travaille à son compte dans ce domaine à partir de 1981. Puis, il se lance sérieusement dans l'illustration publicitaire à partir de 1988.
Depuis 1998, ses bandes dessinées révolutionnent le 9e art québécois. En 2007, l'auteur s'est vu décerner une Mention spéciale pour l'ensemble de son oeuvre par le Prix des libraires du Québec, et Paul à Québec a remporté plus de 7 prix, dont le Prix du public au Festival international de Bande dessinée d'Angoulême en 2010.
Mon avis : (lu en avril 2016)
Cet album est le numéro 4 de la série, il comprend plusieurs petites histoires : Paul dans le métro, Paul et Richard, Paul défait ses boîtes, Paul Mosquito "C", Paul fait du ski, Paul à la quincaillerie, Les Paulardises, Tourisme extrême, Erreur d'impression, Men in black, Radio-cuisine, Bloopers.
Le premier récit raconte les expéditions de Paul et son ami Alain dans le métro, ils collectionnent les tickets des correspondances, ils vont se balader dans le grand magasin Eaton où ils inventent de nombreuses bêtises... Alors que Montréal s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques de 1976, les deux compères vont rôder autour des vestiges de l'Expo universelle de 1967.
Il y a également Paul, père de famille, qui fait découvrir à sa fille Rose Hergé ou le ski... L'histoire la plus touchante est celle où Paul discute du Paradis avec sa grand-mère décédée.
Je préfère les épisodes qui développent une seule grande histoire, mais cet album est intéressant pour mieux connaître Paul, il mélange humour, tendresse et poésie... J'en redemande encore !
Extrait :
Déjà lu du même auteur :
Paul en appartement
Paul au parc
Paul à la campagne - Michel Rabagliati
La Pastèque - octobre 2002 - 60 pages
Quatrième de couverture :
Paul à la campagne cache une œuvre semi-autobiographique pleine de sensibilité. L’album se compose de deux récits, placés sous le signe de la nostalgie de l’enfance. Paul à la campagne raconte une visite dans les Laurentides tandis que Paul apprenti-typographe pose un regard tendre sur l’affection entre un père et son fils.
Auteur : Michel Rabagliati est né en 1961 à Montréal où il a grandi dans le quartier Rosemont. Après s'être intéressé un moment à la typographie, il étudie en graphisme et il travaille à son compte dans ce domaine à partir de 1981. Puis, il se lance sérieusement dans l'illustration publicitaire à partir de 1988.
Depuis 1998, ses bandes dessinées révolutionnent le 9e art québécois. En 2007, l'auteur s'est vu décerner une Mention spéciale pour l'ensemble de son oeuvre par le Prix des libraires du Québec, et Paul à Québec a remporté plus de 7 prix, dont le Prix du public au Festival international de Bande dessinée d'Angoulême en 2010.
Mon avis : (lu en avril 2016)
C'est le premier tome de la série Paul. Il y a deux histoires : Paul à la campagne et Paul apprenti typographe.
Pour Paul à la campagne, devenu adulte, celui-ci retourne en vacances sur les lieux de son enfance, le chalet de son papa dans le nord du Québec, avec sa femme et sa fille Alice (dans les albums suivants de la série la fille de Paul s'appelle Rose...). Ce week-end sera le temps des souvenirs, des retrouvailles avec son père et de grandes découvertes pour sa fille...
Tout jeune, Paul aimait être à l'arrière de la Oldsmobile ninety eight de son père et le regarder conduire. A 9 ans, il s'était pris de passion pour l'accordéon, mais la professeur aura raison de son enthousiasme... Il y avait les plongeons dans le lac Saint-Jean, les bibelots de tante Janette, la carabine à plomb, le copain Alain...
Dans Paul apprenti typographe, l'auteur évoque la relation entre Paul et son père, qui travaille comme typographe. C'est très intéressant, et cela a une valeur documentaire car ce métier : typographe des années 1970, a disparu aujourd'hui... Depuis, l'ordinateur a révolutionné ce métier.
C'est amusant de découvrir les premiers pas du dessinateur et ses personnages simplifiés en noir et blanc, il existe une édition de cette BD, datant de 2014, avec des planches en couleurs.
Cet épisode est très court par rapport aux albums suivant, mais je suis devenue une fan de Paul et j'ai bien apprécié également cette lecture.
Extrait :
Déjà lu du même auteur :