Les amandes vertes, Lettres de Palestine - Anaële et Delphine Hermans
Warum - janvier 2011 - 120 pages
Quatrième de couverture :
Au printemps 2008, Anaële Hermans quitte la Belgique pour s'installer à Bethléem. Elle part y travailler comme volontaire auprès de jeunes Palestiniens. Pendant ce séjour, elle échange de nombreuses lettres avec sa soeur, Delphine, restée à Liège. Les deux soeurs se disent complémentaires : Anaële aime raconter des histoires, et Delphine dessine. Douze lettres composent cet album, au long duquel nous suivons Anaële de check-point en mariages, sur les plages d'Israël et sous les miradors, explorant ces deux mondes si proches et si lointains. Un témoignage intime, atypique et rafraîchissant.
Auteurs : Anaële & Delphine vivent en Belgique et font toutes deux de l'animation... L'une dans l'animation graphique (le dessin animé) et l'autre dans l'animation socio-culturelle.
Mon avis : (lu en juillet 2015)
Anaële et Delphine sont soeurs, l'une écrit, l'autre dessine. Lorsqu'Anaële est partie travailler 10 mois à Bethléem comme volontaire auprès de jeunes Palestiniens, elles ont eu l'idée de raconter ce séjour à travers des lettres qu'elles échangeaient entre la Palestine et la Belgique. Un témoignage intéressant sur le quotidien d'Anaële en Palestine, sur ses rencontres et sur son travail de Volontaire, sur la situation politique en 2008.
Ayant déjà déjà lu et beaucoup aimé Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle, je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison entre les deux bandes dessinées et même si j'ai bien apprécié j'ai trouvé celle de Guy Delisle plus documentée.
Extrait :
Film : L'Attentat - Ziad Doueiri
Date de sortie : 29 mai 2013
Réalisé par : Ziad Doueiri
Acteurs : Ali Suliman, Reymond Amsalem, Evgenia Dodena
Titre original : The Attack
Durée : 100 mn
D'après le livre éponyme de Yasmina Khadra
Prix :
Étoile d’or du Festival de Marrakech 2012
Prix du public et Prix spécial du jury du Colcoa Film Festival 2013
Prix spécial du jury du Festival de San Sebastian.
Synopsis :
Le docteur Amine Jaafari est Arabe Israélien. Il est complètement intégré à la société de Tel-Aviv, est marié à une femme qui l’aime, a réussi une brillante carrière de chirurgien et a de nombreux amis juifs.
Mais après un attentat dans un restaurant de Tel-Aviv, qui fait dix-neuf victimes, la police israélienne l’informe que sa femme était la kamikaze. Amine rejette d’abord l’accusation mais il se sent peu à peu envahi par le doute. Ses pires craintes sont confirmées quand il reçoit une lettre posthume de sa femme, lui confirmant son acte.
Brisé par cette révélation et désirant comprendre comment il a été incapable de déceler ses intentions, Amin décide de se rendre dans les Territoires palestiniens pour rechercher ceux qu’il imagine avoir recruté sa femme.
Là, Amine va plonger dans un univers dangereux où il n’est pas le bienvenu, sans se soucier de sa sécurité, à la recherche de la vérité…
Mon avis : (vu en mai 2013)
Lundi 13 mai, j'ai eu la chance d'être invitée à voir l'avant-première du film L'Attentat, réalisé par Ziad Doueiri qui sort le 29 mai prochain. L'Attentat est avant tout un livre de Yasmina Kahdra. Je l'ai lu il y a deux ans et j'en garde un souvenir très fort, j'étais donc très curieuse de découvrir cette adaptation au cinéma.
Le film était en VO, Arabe, Hébreu (sous-titré Français).
Le film démarre sur un couple qui se dit au revoir : « Chaque fois que tu me quittes, c’est un peu de moi qui s’en va. »
Amine Jaafari est Israélien d’origine arabe, c'est un chirurgien renommé qui reçoit le prestigieux prix Bav Eliezer. Quelques heures plus tard, Amine est à l'hôpital et l'on entend un grand « boum ». Un attentat vient d’être perpétré dans un restaurant de Tel Aviv. C'est le branle bas de combat, on se croirait dans la série Urgence... Il opère sans relâche, des images un peu sanguinolentes ne nous sont pas épargnées... Le bilan est lourd de nombreux morts et blessés. Personne ne revendique l’attentat. De retour chez lui pour se reposer Amine est surpris de ne pas retrouver Siham sa femme qui devait rentrer de chez sa grand-mère, il n'arrive pas à la joindre car elle a laissé son portable. Au milieu de la nuit, on le rappelle à l'hôpital. Son ami Naveed, policier, lui annonce alors que sa femme est morte lors de l'attentat. Il doit reconnaître son corps (j'ai eu très peur, à tort, de l'image que l'on allait nous montrer...). Puis on lui annonce que le kamikaze était sa femme. Pour Amine, c’est impossible à croire sa femme ne peut être qu'une victime ! Sa vie bascule, il a perdu tous ses repères, il se sent trahi par son épouse, ses amis israëliens le regarde maintenant comme un Arabe...
Dans une deuxième partie du film, Amine veut comprendre pourquoi cet attentat, il va donc à Naplouse pour savoir qui a pu convaincre sa femme, chrétienne, de commettre un tel acte...
Après avoir ce film que j'ai bien aimé, j'ai eu très envie de relire le livre de Yasmina Khadra que j'ai pu emprunter deux jours plus tard à la bibliothèque. Le film est plutôt fidèle au livre.
Cette histoire est une réflexion profonde, instructive mais surtout humaine autour du conflit israëlo-palestinien. Il est question des origines, de l’ascension sociale, de l’attachement à son pays. Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est pas un conflit religieux mais un conflit politique.
Le personnage d’Amine est superbement interprété par Ali Suliman et la construction du film Ziad Doueiri rend bien la force dramatique du sujet, le spectateur suit au plus près la surprise, le choc et les interrogations du personnage principal. Le réalisateur comme l'auteur du livre ne prennent pas parti pour l'un ou l'autre camp. Le spectateur a droit à différents points de vue...
Les paysages filmés sont également très beaux.
Au Liban, le film L'Attentat fait l'objet d'une vive polémique. Le réalisateur s'explique : « Il y a une campagne menée pour interdire la sortie du film dans mon pays. Le gouvernement libanais a une position ambivalente parce que j’ai violé la loi qui interdit à tous ses ressortissants d’être en contact, même de se faire photographier, avec un Israélien ». On lui reproche également d'avoir tourné le film en Israël avec des acteurs israéliens... C'est interdit pour un libanais.
Un grand merci à Anaïs pour l'invitation à cette projection de presse.
Bande Annonce :
Chroniques de Jérusalem - Guy Delisle
Delcourt - novembre 2011 - 334 pages
Fauve d'or d'Angoulême - prix du meilleur album 2012
Présentation de l'éditeur :
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l'a jamais vu.
Mon avis : (lu en décembre 2012)
Guy Delisle est partie vivre un an à Jérusalem avec sa famille. Sa femme travaille pour MSF à Gaza et en famille, ils habitent à Jérusalem-Est dans un quartier arabe. Guy Delisle en profite pour porter un regard extérieur sur ce pays terriblement complexe qui défraye régulièrement les chroniques de nos journaux télévisés. Guy Delisle nous fait vivre un an de son quotidien familial à Jérusalem. Il nous décrit la complexité de cette région du monde. Il est là comme observateur et il porte un regard bienveillant, sans préjugés sur cette ville trois fois Sainte. Il fait part de ses étonnements, de ses amusements. Il écoute les Palestiniens, les militants pacifistes israéliens, les colons. Il ne cherche pas à prendre parti mais plutôt à comprendre.
Il est question du fanatisme des uns comme du désir de normalité et de bonheur des autres. C'est souvent drôle, parfois consternant ou navrant mais cela donne à ce pays un côté humain que nous, Européens, avons un peu oublié, c'est vrai que pour nous, Israël est souvent synonyme de conflits.
Cette Bande Dessinée est à la fois passionnante, poignante et drôle. Une façon ludique de découvrir une ville et un pays.
Extrait :