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A propos de livres...
8 octobre 2014

Du sang sur la Baltique - Viveca Sten

Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226259776g Albin Michel - août 2014 - 384 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : I den innersta kretsen, 2009

Quatrième de couverture : 
Par une belle journée de juillet, une foule impatiente assiste au départ du Tour de Gotland, la plus importante régate d’Europe du nord. Mais le voilier qui fait la course en tête abandonne soudainement. Son skipper, le vice-président de la prestigieuse Royal Swedish Yachting Society, vient d’être abattu. Et si cet avocat très médiatique, père de famille respectable, n’était pas celui que l’on croit ?
Maîtresse bafouée, concurrent jaloux… la liste des suspects s’allonge au fur et à mesure d’une enquête délicate où l’inspecteur Thomas Andreasson  tente de percer à jour une élite mondaine prête à tout pour sauver les apparences. Même à tuer une seconde fois...

Auteur : Viveca Sten vit près de Stockholm avec son mari et leurs trois enfants. Après une brillante carrière juridique, elle s'est lancée dans l'écriture. Sa série, qui met en scène l'inspecteur Andreasson et l'avocate Nora Linde sur l'île de Sandhamn, compte déjà 5 tomes. Succès phénoménal en Suède et dans le monde, la série est publiée dans une quinzaine de pays et vient d'être adaptée en série pour la télévision suédoise.
Comme ses héros, l'auteur possède une vieille maison familiale sur l'île de Sandhamn et y a passé tous les étés de sa jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
Il y a deux ans, j'ai découvert cette nouvelle auteur suédoise et lorsque les éditions Albin Michel m'a proposé de découvrir ce deuxième tome de la série, je n'ai pas hésité
Tout commence sur l'île de Sandhamn lors du départ de la prestigieuse régate du Tour de Gotland. Les voiliers concurrents sont à proximité de la ligne de départ, celui-ci est imminent... Tout autour, les spectateurs attendent sur terre, sur d'autres embarcations... Soudain, c'est le coup de feu du départ. Au même instant, Oscar Juliander, un des favori de la régate, s'effondre, il a été abattu d'une balle en plein poitrine. La victime est un célèbre avocat d'affaires, il est marié et père de famille, c'est un passionné de voile, il était vice-président du Club nautique KSSS et devait bientôt devenir président, il collectionnait également les aventures... L'inspecteur Thomas Andreasson et son équipe vont mener une enquête longue et minutieuse, les pistes sont nombreuses, les coupables multiples...
Le lecteur suit pas à pas l'enquête avec les nombreux personnages mis en cause ou témoins, les questionnements de la police... Il découvre également les à côtés de l'enquête, la vie quotidienne sur l'île de Sandhamn, les vies personnelles des enquêteurs, on retrouve avec plaisir Nora Linde, l'amie d'enfance de Thomas, juriste. 
Une intrigue très réussie avec une conclusion plutôt inattendue. Une série prometteuse, il y a encore cinq tomes parus en suédois et pas encore traduit en français, je serai donc ravie de retrouver prochainement Thomas et Nora...

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
Dimanche


La voix féminine égrenait lentement le compte à rebours sur le canal 16 de la radio de bord : « Dix, neuf, huit... »
La mer fourmillait de bateaux. Les grands voiliers de course aux coques rutilantes s'alignaient sur la ligne de départ à quelques encablures de Sandhamn. Autour d'eux, les spectateurs manœuvraient leurs embarcations pour avoir un bon point de vue. La tension montait. Jumelles à la main, ils suivaient le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.
Un gros dragueur de mines prêté par la marine se tenait à tribord de la ligne de départ. Les grandes voiles se gonflaient comme des ballons pour profiter au mieux de la faible brise.
Toutes les conditions étaient réunies pour une régate passionnante.
La voix continuait le décompte :
« Sept, six... »
Les concurrents manœuvraient habilement pour se mettre en position de départ. Un miracle qu'ils n'entrent pas en collision. Ils n'étaient parfois séparés que de quelques dizaines de centimètres dans leur lutte pour obtenir la meilleure place, au plus près de la bouée orange.
« Cinq, quatre... »
À trois, le pistolet devait donner le départ. Il fallait quelques secondes pour entendre le coup de feu.
Le vice-président du club nautique royal KSSS et avocat Oscar Juliander, sûr de lui, était campé à la barre de son Swan, une élégante beauté baptisée Emerald Gin. Dix-huit mètres soixante, quinze hommes d'équipage, le voilier construit dans un chantier naval en Finlande avait coûté les yeux de la tête : plus de douze millions.
Mais il les valait, jusqu'à la dernière couronne, pensa Oscar Juliander. Il faudrait se lever tôt pour l'empêcher de gagner. Cet été, il remporterait la coupe du Tour de Gotland, coûte que coûte.
Il était gonflé d'adrénaline. Mon Dieu, ce qu'il aimait la voile !
Il jeta un coup d'oeil alentour et nota avec satisfaction la présence de l'hélicoptère de la télévision qui tournait au-dessus de la zone. Cela ferait de belles images quand l'Emerald Gin franchirait en premier la ligne de départ.
Comme d'habitude, il n'avait rien contre l'idée d'être en vue dans les médias, et les médias n'avaient rien contre celle de le mettre en avant. Il suffisait de se maintenir dans le vent pour conserver cette position que tous lui enviaient.
Il serra les poings. Bientôt, très bientôt ils s'élanceraient vers Gotland.
L'étrave bouillonnait dans l'écume, à quelques mètres de la ligne. Il ne fallait pas la franchir en avance, sous peine de devoir recommencer. Une pénalité qui faisait perdre de précieuses minutes et pouvait coûter la course.
Il retint son souffle tandis que finissait le compte à rebours. Ils étaient si près maintenant qu'il aurait pu toucher la bouée.
La traînée de fumée du pistolet apparut dans le ciel et, un instant plus tard, le coup de feu retentit au-dessus de la mer.

Déjà lu du même auteur :

la_reine_de_la_baltique La Reine de la Baltique

 

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30 septembre 2014

Un avion sans elle - Michel Bussi

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Editions VDB - juillet 2012 - 14h30 - Lu par José Heuzé et Isabelle Miller

Presse de la Cité - janvier 2012 - 532 pages

Pocket - mars 2013 - 570 pages

Quatrième de couverture :
Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l’identité de l’unique rescapé d’un crash d’avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l’une riche, l’autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule.
Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l’affaire, avant d’être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête.
Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu’à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu’à ce que les masques tombent.
Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ?
Ou bien quelqu’un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?

Auteur :  Il est professeur de géographie et directeur du laboratoire de modélisation et traitements graphiques en géographie. Comme chercheur universitaire, il publie depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques. 

Lecteurs : 
Isabelle Miller est comédienne de théâtre de formation classique, elle prête sa voix à des personnages de séries TV (Desperate housewives…) et de cinéma (Les 4 Fantastiques…). Elle a également été amenée à travailler pour la télévision (documentaires) et la radio (fictions).
José Heuzé

Mon avis : (écouté en septembre 2014)
Tout commence le 23 décembre 1980, lorsque l'avion Paris-Istanbul décroche et s'écrase sur les pentes du Mont Terrible dans le Jura. A bord de l'avion il y a 169 personnes, il y aura 1 seul survivant, une petite fille aux grands yeux bleus de quelques mois éjectée de l'appareil avant qu'il prenne feu... Qui est ce bébé ? Lyse-Rose ou Emilie ? La petite-fille de Léonce et Mathilde de Carville, riches industriels du Val de Marne ou celle de Pierre et Nicole Vitral, commerçants ambulants à Dieppe ? A l'époque, les tests ADN n'existent pas encore, impossible d'établir avec certitude l'identité de l'enfant, c'est finalement la justice qui tranche et Lylie est confiée aux Vitral. Mathilde de Carville engage à grands frais Crédule Grand-Duc, détective privé, pour enquêter jusqu'au 18 ans de Lylie et établir avec certitude son origine.
Dix-huit ans plus tard, Crédule Grand-Duc vient de terminer de rédiger le cahier de ses 18 ans d'enquêtes qu'il compte remettre à Lylie. L'enquête n'ayant pas abouti, déprimé, il s'apprête à mettre fin à ses jours et soudain, il comprend...

Avec la lecture de ce cahier, le lecteur découvre l'histoire de Lylie et son dénouement incroyable.
La construction de l'histoire est palpitante et la version audio à deux voix est très réussie.

 

Extrait :
23 décembre 1980, 00 h 33
L'Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquement, avec la sensation terrifiante de s'être assoupis sur le fauteuil d'un manège de foire.
Ce furent les hurlements qui brisèrent net le fragile sommeil d'Izel, pas les soubresauts de l'avion. Les bourrasques, les trous d'air, elle en avait l'habitude, depuis presque trois ans qu'elle enchaînait les tours du monde pour Turkish Airlines. C'était son heure de pause. Elle dormait depuis moins de vingt minutes. Elle avait à peine ouvert les yeux que sa collègue de garde, Meliha, une vieille, penchait déjà vers elle son décolleté boudiné.
- Izel ? Izel ? Fonce ! C'est chaud. C'est la tempête, dehors, il paraît. Zéro visibilité, d'après le commandant. Tu prends ton allée ?
Izel afficha l'air lassé de l'hôtesse expérimentée qui ne panique pas pour si peu. Elle se leva de son siège, réajusta son tailleur, tira un peu sur sa jupe, admira un instant le reflet de son joli corps de poupée turque dans l'écran éteint devant elle et avança vers l'allée de droite.
Les passagers réveillés ne hurlaient plus, mais ouvraient des yeux plus étonnés qu'inquiets.
L'avion continuait de tanguer. Izel entreprit de se pencher avec calme sur chacun d'entre eux.
- Tout va bien. Aucun souci. On traverse simplement une tempête de neige au-dessus du Jura. On sera à Paris dans moins d'une heure.
Le sourire d'Izel n'était pas forcé. Son esprit vagabondait déjà vers Paris. Elle devait y rester trois jours, jusqu'à Noël. Elle était excitée comme une gamine à l'idée de jouer lesStambouliotes libérées dans la capitale française.
Ses attentions rassurantes se posèrent successivement sur un garçon de dix ans qui s'accrochait à la main de sa grand-mère, sur un jeune cadre à la chemise froissée qu'elle aurait volontiers recroisé le lendemain sur les Champs-Élysées, sur une femme turque dont le voile, sans doute mal ajusté à cause du réveil brutal, lui barrait la moitié des yeux, sur un vieil homme recroquevillé sur lui-même, les mains coincées entre ses genoux, qui lui jetait un regard implorant...
- Tout va bien. Je vous assure.
Izel progressait calmement dans l'allée quand l'Airbus pencha à nouveau sur le côté.
Quelques cris fusèrent. Un jeune type assis sur la droite d'Izel, qui tenait à deux mains un baladeur-cassette, cria d'un air faussement enjoué :
- C'est pour quand, le looping ?

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  6/25

 

Déjà lu du même auteur : 

Ne_lache_pas_ma_main_600x966 Ne lâche pas ma main 98872184 Nymphéas noirs 

19 septembre 2014

Nymphéas noirs - Michel Bussi

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Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Pocket - septembre 2013 - 493 pages

Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Quatrième de couverture :
Une fillette de onze ans surdouée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui sait et voit tout constituent le point de départ de l'intrigue. À Giverny, Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, enfant du pays, a été retrouvé assassiné près de la rivière de l'Epte. Pour Laurenç Salignac, fraîchement débarqué de l'école de police de Toulouse, le suspect est tout désigné : il s'agit de Jacques Dupain, mari de la belle institutrice, Stéphanie. Cette affaire ferait-elle écho à l'assassinat du petit Albert Rosalba, retrouvé mort dans les mêmes circonstances en 1937 ? La vieille femme qui sait et voit tout, narratrice à ses heures, guide le lecteur dans ses déambulations à Giverny et, à petites touches, se confie : elle seule détient la vérité. Mais quelle vérité ? Car dans le reflet d'une toile de maître d'exception, Les Nymphéas, passé et présent se confondent, meurtres et passions ressuscitent quand jeunesse et mort défient le temps...

Auteur : Il est professeur de géographie et directeur du laboratoire de modélisation et traitements graphiques en géographie. Comme chercheur universitaire, il publie depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques. 

Mon avis : (lu en septembre 2014)
Un grand merci à Canel qui m'a offert ce livre il y a 1 an... J'ai beaucoup aimé ce roman policier, tout d'abord pour son cadre, Giverny un lieu que je ne connais que de nom, ensuite pour la peinture, un sujet que j'affectionne et enfin pour le roman policier dont l'auteur a construit une intrigue incroyable et bluffante. Je ne vais pas trop en raconter pour ne rien dévoiler...
Tout commence avec l'assassinat de Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, près de l'Epte à Giverny. Pour Laurenç Salignac qui mène l'enquête, le coupable ne peut être que Jacques Dupain, le mari de Stéphanie, la belle institutrice. Son adjoint, Sylvio Bénavides explore minutieusement toutes les pistes possibles, Une vieille femme qui semble tout savoir déambule à toute heure dans Giverny, tout comme Neptune son chien. Il y a également de nombreux enfants dans cette histoire dont une fillette de onze ans qui semble très douée pour la peinture...
J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre qui est plus qu'un roman policier. La construction de l'intrigue est incroyablement réussie. J'ai également beaucoup aimé le soin que l'auteur a pris dans les descriptions du village, des tableaux, des couleurs... 

Extrait : (début du livre)
- PREMIER JOUR -

13 mai 2010
(Giverny)

Attroupement

L'eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l'éphémère teinte pastel d'un jet d'eau dans lequel on rince un pinceau.
- Non, Neptune !
Au fil du courant, la couleur se dilue, s'accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l'ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé...
J'aime assez.
Sauf que le rouge ne vient pas d'une palette qu'un peintre aurait nettoyée dans la rivière, mais du crâne défoncé de Jérôme Morval. Salement défoncé, même. Le sang s'échappe d'une profonde entaille dans le haut de son crâne, nette, bien propre, lavée par le ru de l'Epte dans lequel sa tête est plongée.
Mon berger allemand s'approche, renifle. Je crie à nouveau, plus fermement cette fois :
- Non, Neptune ! Recule !
Je me doute qu'ils ne vont pas tarder à trouver le cadavre. Même s'il n'est que 6 heures du matin, un promeneur va sans doute passer, ou bien un peintre, un type qui fait son jogging, un ramasseur d'escargots... un passant, qui va tomber sur ce corps.
Je prends garde à ne pas m'avancer davantage. Je m'appuie sur ma canne. La terre devant moi est boueuse, il a beaucoup plu ces derniers jours, les bords du ru sont meubles. A quatre-vingt-quatre ans, je n'ai plus vraiment l'âge de jouer les naïades, même dans un ruisseau de rien du tout, de moins d'un mètre de large, dont la moitié du débit est détournée pour alimenter le bassin des jardins de Monet. D'ailleurs, il paraît que ce n'est plus le cas, qu'il existe un forage souterrain pour alimenter l'étang aux Nymphéas, maintenant.
- Allez, Neptune. On continue.
Je lève ma canne vers lui comme pour éviter qu'il ne colle sa truffe dans le trou béant de la veste grise de Jérôme Morval. La seconde plaie. Plein coeur.
- Bouge ! On ne va pas traîner là.
Je regarde une dernière fois le lavoir, juste en face, et je continue le long du chemin. Rien à dire, il est impeccablement entretenu. Les arbres les plus envahissants ont été sciés à la base. Les talus sont désherbés. Il faut dire, quelques milliers de touristes le fréquentent chaque jour, ce chemin. On y passerait une poussette, un handicapé en fauteuil, une vieille avec une canne. Moi !
- Allez, viens, Neptune.

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  5/25

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"Couleur" (12)

Déjà lu du même auteur : 

Ne_lache_pas_ma_main_600x966 Ne lâche pas ma main 

 

18 septembre 2014

22/11/63 - Stephen King

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Livre de Poche - octobre 2014 - 1056 pages (à paraître)

Audiolib - mai 2013 - 36 h - lu par François Montagut

Albin Michel - mars 2013 - 934 pages

traduit de l'américain par Nadine Gassie

Titre original : 22/11/63, 2011

Quatrième de couverture :
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux l'Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock‘n’roll.

Auteur : Stephen King a écrit plus de 50 romans, tous best-sellers, et plus de 200 nouvelles. Il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (National Book Foundation Medal en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master du Prix Edgar Allan Poe en 2007, etc.).

Lecteur : François Montagut est comédien pour le théatre, la télévision et le cinéma.Citons, parmi d'autres, L’homme au masque de fer, La folie des hommes, Largo Winch 2, L’heure du crime, Caravaggio, La Pieuvre. 

Mon avis : (lu en août 2014)
Jake Epping est professeur d'anglais à Lisbon Falls, il mène une vie plutôt tranquille jusqu'au jour où son ami Al lui confie un secret assez spécial... Au fond de son restaurant, il a découvert une faille temporelle qui le ramène en 1958. Al est presque mourant lorsqu'il demande à Jake d'utiliser ce passage pour sauver le président Kennedy... Voilà comment commence une histoire improbable qui plonge Jake et le lecteur dans les années 60... Cette mission est plus difficile qu'il n'y paraît, Jake deviendra George, il va se créer une nouvelle vie, rencontrer le grand amour, pister Lee Harvey Oswald et ses proches... Il faudra également tenir compte de « l’effet papillon »...
Impossible de lâcher ce roman incroyable, riche et si palpitant qui a accompagné la fin de mon été au bord de la mer.
C'est ma deuxième lecture d'un livre de Stephen King et c'est encore une vraie réussite.

Extrait : (début du livre)
J’ai jamais eu « la larme facile », comme on dit.
Si j’en crois mon ex-épouse, mon « gradient d’émotion inexistant » est la raison principale pour laquelle elle m’a quitté (comme si le mec qu’elle avait rencontré à ses réunions des Alcooliques anonymes n’y était pour rien). Christy supposait qu’elle pouvait me pardonner, disait-elle, de ne pas avoir versé de larmes à l’enterrement de son père : je ne le connaissais que depuis six ans et ne pouvais comprendre quel homme merveilleux et généreux c’était (une Mustang décapotable comme cadeau de fin d’études secondaires, par exemple). 
Mais par la suite, quand je n’ai pas versé de larmes à l’enterrement de mes deux parents – ils sont morts à tout juste deux ans d’intervalle, mon père d’un cancer de l’estomac et ma mère d’une crise cardiaque foudroyante en marchant sur une plage de Floride – elle a commencé à comprendre cette histoire de gradient d’émotion inexistant. J’étais « incapable de ressentir mes sentiments », en jargon AA.
« Je ne t’ai jamais vu pleurer », m’a-t-elle dit de ce ton cassant que prennent les gens quand ils vous assènent l’argument sans réplique qui met un point final à votre relation. « Même quand tu m’as dit que si je n’allais pas en cure de désintoxication, tu me quittais. » Cette conversation eut lieu environ six semaines avant qu’elle ne boucle ses valises, les embarque dans sa voiture et traverse la ville pour s’en aller emménager avec Mel Thompson. « Garçon rencontre fille sur le campus des AA » : un autre de leurs dictons.
Je n’ai pas versé de larmes en sortant sur le pas de la porte pour lui dire au revoir. Je n’ai pas non plus versé de larmes quand je suis retourné à l’intérieur de la petite maison à la grosse hypothèque. La maison où aucun bébé n’était né, ni ne naîtrait jamais. Je me suis juste allongé sur le lit qui n’appartenait plus qu’à moi seul désormais, j’ai posé mon bras sur mes yeux et j’ai « pleuré ».
Sans larmes.
Mais je n’ai pas de blocage émotionnel. Christy avait tort sur ce point. Un jour, quand j’avais neuf ans, ma mère m’attendait sur le seuil à mon retour de l’école pour m’annoncer qu’Ours, mon petit colley, s’était fait écraser par une voiture qui s’était même pas arrêtée. J’ai pas pleuré quand on l’a enterré. Même si mon père m’a dit que personne me prendrait pour une mauviette si je le faisais. Mais j’ai pleuré quand ma mère me l’a dit. D’abord parce que c’était ma première expérience de la mort ; mais surtout parce que c’était à moi qu’incombait la responsabilité de bien fermer le portail en partant pour qu’il soit en sécurité dans notre jardin.
Et j’ai pleuré quand le médecin de ma mère m’a appelé pour m’expliquer ce qui s’était passé ce jour-là sur la plage. « Je suis désolé mais c’était sans espoir, m’a-t-il dit. Parfois, c’est très soudain, et les médecins ont tendance à considérer cela comme une bénédiction. »

Challenge Petit Bac 2014
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Le mois américain

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n°2

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catégorie "Même pas peur" :  4/25

7 septembre 2014

Le Planqué des huttes - Léo Lapointe

Lu en partenariat avec Pôle nord éditions 

les planqués Pôle nord éditions - juin 2014 - 520 pages

Quatrième de couverture : 
Au printemps 1917, un contingent de travailleurs chinois arrive à Nolette, petit village picard à quelques kilomètres de la baie de Somme. Ils ont été recrutés dans leur pays par l’armée britannique pour travailler à l’arrière du front. C’est une main-d’œuvre docile, taillable et corvéable à merci, que découvrent les paysans picards. Parmi eux la famille Coulon, dont l’un des membres est au bagne pour un crime qu’il n’a pas commis. Pour les Coulon, surveillés par la police, comme pour les Chinois, esclaves des Anglais, la guerre aura des conséquences dramatiques.

Auteur : Léo Lapointe est le nom de plume d'un expert international en affaires sociales. 
Après un doctorat consacré aux questions de politique sociale et de problématique de l’emploi, il partage sa vie entre Côte picarde, Belgique et des missions à l’étranger, notamment le Mexique, l’Algérie, le Chili et le Liban. 
Fortement engagé, c’est dans des associations à caractère social qu’il fait ses premières armes en tant qu’écrivain public. Défense des chômeurs, des immigrés, des réfugiés, des sans-logis…
Ses premiers écrits sont autobiographiques et auto-justificatifs, une façon de se défendre contre les choses désagréables qui arrivent en temps de crise. 
C’est par la suite que l’auteur se tourne vers la fiction, et plus particulièrement le polar, dont les cinq premiers ont été édités par Ravet-Anceau à Lille. 
Son premier roman édité en 2005, Le Vagabond de la Baie de Somme, est toujours présent dans les rayons après avoir largement dépassé le cap des 10 000 exemplaires vendus. Il réside en Belgique. 

Mon avis : (lu en août 2014)
Ce livre est très bien documenté sur les faits historiques autour de la Première Guerre Mondiale, en particulier dans la région d'Abbeville. En fin du livre, il y a même en annexes de la documentation sur la présence de ce camp de travailleurs chinois à Noyelles-sur-Mer et la bibliographie du livre.
Le premier tiers de ce livre est consacré à installer l’ambiance, les lieux et les personnages de cette histoire : la famille Coulon-Boulogne, Gustave, Victoire et leurs enfants Julien, Rémi, France et Jeanne. Il y a également l'oncle Emile (le frère de Victoire) qui a des idées anarchistes, il est dans le colimateur de la police. Il faut attendre plus de la moitié du livre avant l’arrivée des chinois. Ils ont été recrutés par les anglais, pour travailler sur l’arrière front.
J'ai trouvé ce livre un peu long à lire même si l'intrigue est intéressante, il s'agit plus de suivre les péripéties de la famille Coulon-Boulogne depuis la fin du XIXème siècle jusqu'à la fin de la Guerre 14-18. L'épisode de la présence des travailleurs Chinois à proximité de la ferme des Coulon est assez anecdotique par rapport à l'étiquette "anarchiste" qui leurs a été donnée à cause de l'oncle. Les personnages de cette famille sont attachants, on voit grandir Julien qui passe du statut d’enfant à celui de soldat, il devient un homme qui ne recule pas pour ses idées, il est humain. Gustave, le père, porte sa famille à bout de bras, il espère toujours qu'il y aura des jours meilleurs. Victoire et ses filles sont des femmes fortes, elles veulent garder la tête haute. Rémi est mon préféré, c'est le petit frère qui prend le rôle de pilier de la maison après le départ de Julien au front et lorsque la fatigue affaiblira Gustave.

Merci Gilles et Pôle nord éditions pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
C'était le printemps, mais ce printemps de 1903 était aussi lent à venir que le nouveau siècle avait été à naître.
Rémi ne pouvait avoir le moindre souvenir de ce passage qui avait tant énervé les adultes. A son arrivée au monde, le vingtième siècle venait de commencer, alors le bonheur viendrait, immanquablement.
Son grand frère Julien se rappelait au contraire parfaitement ce mois de janvier trois ans plus tôt. L'instituteur avait tracé à la craie la date magique sur le tableau noir : lundi 1er janvier 1900. Puis il s'était lancé dans un discours mémorable sur la France éternelle et meurtrie. Meurtrie ? Il ne la voyait pas comme cela, Julien, sa France n'allait guère plus loin qu'Abbeville. Et puis l'année suivante, 1901, serait celle de ses dix ans. Cet évènement était autrement considérable que la modernité des machines à venir annoncée par monsieur l'instituteur. Julien savait depuis qu'il était tout petit qu'il était classe 11. Il connaissait la signification : dans dix ans, la conscription. Une vie d'homme qui commencerait.
Petit frère n'avait donc guère plus de quelques mois au passage du siècle. Emmailloté jour et nuit il ne quittait les bras de sa mère que pour ceux de ses deux grandes sœurs. Aujourd'hui, trois ans plus tard, tout était différent. Depuis qu'il a appris à marcher, très tôt, il n'avait plus lâché son grand frère. Il passait la journée collé à ses basques, pataugeant avec lui dans la cour de ferme à nourrir les animaux et nettoyer l'écurie, ramassant les œufs, trottinant le soir sur ses talons vers la grande prairie herbue à l'ombre de la forêt pour ramener les trois vaches du maigre troupeau familial.  

Challenge Trillers et Polars
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 Challenge Petit Bac 2014
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"Bâtiment" (6)

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5 septembre 2014

Son of a gun - Justin St. Germain

Lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2014

PRF-jury-08-2014-186

son of gun Presses de la Cité - août 2014 - 313 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Santiago Artozqui

Titre original : Son of a gun, 2013

Quatrième de couverture : 
Septembre 2001. Alors que les Twin Towers viennent d'être attaquées à New York, un autre drame, plus intime, se joue à Tombstone, en Arizona. Debbie, la mère de Justin St. Germain, est retrouvée morte dans sa caravane, le corps criblé de balles. Son cinquième mari, Ray, est introuvable. Dix ans plus tard, Justin revient sur ce tragique événement, redécouvrant les paysages désolés de son enfance et ceux qui les ont peuplés, fouillant le passé pour tenter de comprendre l'inson dable : la descente aux enfers d'une femme instable, fragile malgré les apparences, et aimante. Sa mère. Que Debbie ait été tuée à Tombstone – ville qui fut le théâtre de la fameuse fusillade d'O.K. Corral – prend alors une autre di mension... Sans complaisance ni apitoiement, Justin St. Germain brosse le portrait d'une société qui n'est pas prête à rendre les armes. Une voix juste et percutante, tout en finesse et émotion. Un récit saisissant.

Auteur : Né à Philadelphie en 1981, Justin St. Germain vit aujourd'hui à Albuquerque et enseigne à l'Université du Nouveau-Mexique. Son of a gun, son premier récit autobiographique, a été unanimement salué par la presse et lui a notamment valu d'être finaliste du Barnes & Noble Discover Award.

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Cette histoire est comme un thriller puisque cela commence par un crime. Pourtant, il n'y a pas d'indices et aucun mystère à résoudre. En effet, lorsque Justin Saint-Germain avait vingt ans, sa mère a été assassinée. Cette mort violente et soudaine a bouleversé sa vie. Des années plus tard, il revient sur la vie de sa mère et également sur la sienne, il alterne le récit de ses souvenirs avec sa mère et de sa vie présente. Car il s'interroge sur une chose, pourquoi sa mère a-t-elle été assassinée ?
C'est seulement après plus de 80 pages de lecture que j'ai compris que ce livre n'était pas un roman mais un récit. Cela donne une grande force à cette histoire, Justin est vraiment touchant. J'ai trouvé quelques longueurs dans le récit et j'ai trouvé que la conclusion mettait trop de temps à venir.

Extrait : (début du livre)
Je rentrais de la fac à vélo quand un avion a rugi au-dessus de ma tête, un A-10 vert, si proche que je pouvais lire les inscriptions sur son fuselage. J’ai quitté la chaussée des yeux pour le regarder traverser le ciel. Depuis un an que je vivais à Tucson, je ne faisais presque plus attention aux jets de la base militaire qui survolaient la ville pour atterrir ou décoller, mais neuf jours à peine après la chute des tours, tout le monde avait de nouveau conscience de leur présence. J’avais vingt ans, je pensais souvent à l’avenir ; je savais que le monde avait changé, mais je ne savais pas à quel point.
Sans casque, la chemise trempée de sueur dans la chaleur liquide, je pédalais comme un casse-cou, prenais des sens interdits, déboulais sur les trottoirs et coupais à travers les jardins pour rejoindre la maison que je louais avec mon frère. Les rues brillaient comme des rivières. C’était presque la fin de l’été, les derniers jours d’un long siège.
Dans ma mémoire, ce trajet à vélo est resté magnifique : un ciel vaste, éclatant, les pneus qui sifflent sur le bitume, mon cœur encore entier, ses battements rapides. Presque deux kilomètres de parcours, depuis le campus de l’université bruni par des mois de soleil vengeur, le long des briques et des drapeaux de Greek Row, par les contre-allées des centres commerciaux près de la voie rapide, entre les bungalows de mon quartier et jusqu’au jardin poussiéreux devant notre maison ; à l’intérieur, un téléphone est en train de sonner. Deux kilomètres, quelques minutes dans ma vie, quelques centaines de battements de cœur qui resteront éternellement gravés dans ma mémoire ; je suis toujours ce jeune homme à vélo, un jeune homme qui n’atteindra jamais le seuil de cette maison. Ce moment-là est un âge d’or, révolu et mythique, mais dont je me souviens.
Je suis descendu de ma selle pour regarder dans la boîte aux lettres. La moustiquaire de la porte d’entrée s’est ouverte brusquement et mon frère est sorti, en sanglots, le téléphone à la main, le visage rouge, la gorge serrée, luttant pour s’exprimer à travers la morve et les larmes. Cependant, il n’avait pas besoin de se donner tant de mal, car je ne l’avais jamais vu dans cet état et je savais ce qu’il allait me dire. Il a laissé la porte se refermer derrière lui. J’ai lâché mon vélo. Il s’est plié en deux, s’est pincé l’arête du nez d’une main, le téléphone toujours dans l’autre. Je souhaitais qu’il ne retrouve jamais l’usage de la parole.
— Elle est morte. 
— Qui ?
J’avais la sensation qu’on me regardait, qu’on s’attendait à ce que je pose cette question.
— Maman, a-t-il répondu. Maman est morte.
Puis il a fait demi-tour et regagné la maison.
J’ai traversé le jardin, gravi les marches du perron, et je me suis arrêté sur le seuil. Dans le salon, Josh faisait les cent pas autour du canapé. Il a dit à son interlocuteur qu’il devait y aller et a raccroché.
— C’était qui ?
— Connie.
Elle et Bob, son mari, étaient les meilleurs amis de ma mère.
— Maman devait déjeuner avec eux, mais elle n’est pas venue. Bob est passé chez elle et l’a trouvée.
— Qu’est-ce que tu veux dire, « trouvée » ?
La chaleur semblait appuyer sur mon dos. Je ne me sentais pas capable d’entrer avant de comprendre la nature de ce que j’éprouvais : pas le choc, pas le chagrin – tout ça viendrait plus tard –, mais un sentiment de familiarité, comme si j’avais toujours su que ce moment viendrait.
— On lui a tiré dessus.

Challenge 1% Rentrée Littéraire 2014 
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6/6

 Challenge Petit Bac 2014
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"Cercle familiale" (8)

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Le mois américain

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  2/25

17 juillet 2014

La faiseuse d'anges - Camilla Läckberg

la faiseuse d'ange Actes Sud - juin 2014 - 448 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Änglamakerskan, 2011

Quatrième de couverture :
Pâques 1974. Sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de trace. La table est soigneusement dressée pour le repas de fête, mais tout le monde s’est volatilisé. Seule la petite Ebba, âgée d’un an, erre, en pleurs, dans la maison abandonnée. L’énigme de cette disparition ne sera jamais résolue.

Trente ans plus tard, Ebba revient sur l’île et s’installe dans la maison familiale avec son mari. Accablés par le deuil et la culpabilité après le décès de leur fils, ils nourrissent l’espoir de pouvoir y reconstruire leur vie, loin du lieu du drame. Mais à peine se sont-ils installés qu’ils sont victimes d’une ten tative d’incendie criminel. Et lorsqu’ils commencent à ôter le plan - cher de la salle à manger, ils découvrent du sang coagulé. C’est le début d’une série d’événements troublants qui semblent vouloir leur rappeler qu’on n’enterre pas le passé.
De son côté, Erica s’était depuis longtemps intéressée à l’affaire de la mystérieuse disparition sur l’île. Apprenant le retour de la seule survivante, elle se replonge aussitôt dans le dossier. Elle n’imaginait pas que l’affaire était si complexe. Elle n’imaginait pas que tout avait commencé il y a plus d’un siècle avec une faiseuse d’anges. Elle n’imaginait pas que les secrets familiaux allaient mettre en péril l’une des personnes les plus importantes de sa vie.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l’auteur d’une série de romans policiers mettant en scène le personnage d’Erica Falck et de son compagnon le commissaire Patrik Hedström. L’intrigue se situe toujours à Fjällbacka, ancien port de pêche de la côte ouest en Suède, reconverti en station balnéaire, qui sous des apparences tranquilles cache de sordides relations humaines.
Après La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L’Oiseau de mauvais augure (2010), L’Enfant allemand (2011) et La Sirène (2012), Le Gardien de phare (2013), La Faiseuse d'anges est le huitième volet de la série. 

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Comme chaque fois, j'ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver Erica, Patrick et leur petite famille à Fjällbacka. Je n'ai donc pas une totale objectivité en lisant cette nouvelle aventure suédoise...
Depuis trente ans, un mystère plane sur l'île de Valö : toute une famille a disparu laissant le repas de Pâques entamé et la petite Ebba bébé seule. Cette dernière, devenue adulte, revient sur l'île avec son mari pour rénover la maison pour en faire une maison d'hôtes. Or pendant une nuit, un incendie se déclare dans la maison...
Y a-t-il un lien avec le passé ?
Cette histoire intrigue bien sûr Erica qui va mener son enquête en parallèle avec celle de la police et de son mari... 

Une intrigue très bien construite qui mêle le passé et le présent, la grande Histoire de la Suède et un fait divers de Fjällbacka. La mécanique est peut-être toujours la même mais c'est réussi et après quelques rebondissements, le dénouement est surprenant !
Pour cette fois, tous les épisodes de cette série déjà écrits en suédois ont été traduits... Est-ce que Camilla Läckberg compte prolonger la série... je n'ai aucune indice pour répondre à cette question.

Extrait : (début du livre)
Ils s’étaient imaginé pouvoir surmonter le deuil en se lançant dans les travaux de rénovation. Ni l’un ni l’autre n’était sûr que ce soit une très bonne idée, mais ils n’avaient pas beaucoup d’autres options. À part abandonner et se laisser lentement dépérir.
Ebba fit danser le racloir sur la façade de la maison. La peinture s’enlevait facilement. Déjà sérieusement écaillée, il suffisait d’un petit coup de pouce pour qu’elle s’en aille. Le soleil brûlant de juillet la faisait transpirer, la sueur collait sa frange sur son front et son bras la faisait souffrir à force de répéter le même va-et-vient pour le troisième jour consécutif. Mais la douleur physique l’aidait à oublier la douleur dans son coeur, et elle l’accueillait avec gratitude.
Elle se retourna et observa Melker qui sciait des planches sur le gazon devant la maison. Il dut sentir son regard, car il s’arrêta un instant, leva la tête et lui fit un petit signe de la main, comme à une connaissance qu’on salue en passant. Ebba sentit sa propre main faire le même geste maladroit.
Plus de six mois s’étaient écoulés depuis le drame, et ils ne savaient toujours pas comment se comporter l’un avec l’autre. Tous les soirs, ils se tournaient le dos quand ils se couchaient dans le lit conjugal, redoutant un contact involontaire qui aurait pu déclencher une situation ingérable. Comme si le chagrin les remplissait à tel point qu’il n’y avait de place pour aucun autre sentiment. Pas d’amour, pas de chaleur, pas de compassion.
La faute restait suspendue entre eux, lourde et inexprimée.
Tout aurait été plus simple s’ils avaient pu la définir et déterminer à qui elle incombait. Mais elle passait de l’un à l’autre, changeait de taille et de forme et modifiait sans cesse son angle d’attaque.
Ebba se remit au travail. Sous ses mains, des plaques entières de peinture blanche se détachaient de la façade, et le bois apparaissait. Elle caressa les planches avec sa main libre. De toute évidence, cette maison possédait une âme. Leur pavillon mitoyen à Göteborg était pratiquement neuf quand ils l’avaient acheté. À l’époque elle avait adoré son aspect brillant et rutilant, sans la moindre éraflure. Aujourd’hui, le neuf n’était qu’un rappel de ce qui avait été, et cette vieille maison avec tous ses défauts semblait plus en accord avec son état d’esprit.
Elle se reconnaissait dans le toit et ses fuites d’eau, dans la chaudière qu’il fallait régulièrement redémarrer à grands coups de pied et dans les fenêtres à courants d’air qui interdisaient de poser une bougie sur leur bord sans qu’elle soit soufflée.
Dans son coeur aussi il y avait des courants d’air et des fuites d’eau. Et les bougies qu’elle essayait d’allumer étaient implacablement éteintes.
Peut-être son âme pourrait-elle guérir ici, sur Valö. Elle ne conservait pas de souvenir de l’endroit, pourtant c’était comme si l’île et elle se retrouvaient. Valö était située juste en face de Fjällbacka. En descendant vers l’embarcadère, elle pouvait voir la petite localité s’étendre de l’autre côté du bras de mer.
Devant la paroi rocheuse escarpée, les petites maisons blanches et les cabanes rouges de pêcheur formaient comme un collier de perles. C’était tellement beau que ça lui faisait presque mal.
La sueur coulait dans ses yeux et les irritait. Elle s’essuya le visage avec le bas de son tee-shirt, plissa les paupières vers le soleil. Dans le ciel, les mouettes tournoyaient et s’interpellaient bruyamment, leurs cris se mêlaient au vrombissement des bateaux à moteur qui sillonnaient l’archipel. Elle ferma les paupières et se laissa emporter par les bruits. Loin d’elle-même, loin de…
— Ça te dit, une petite trempette ? On a besoin de faire une pause.
La voix de Melker perça l’écran sonore et la fit tressaillir. Confuse, elle secoua la tête, puis acquiesça.

 

Déjà lu du même auteur :

la_princesse_des_glaces La Princesse des glaces  le_pr_dicateur Le Prédicateur

le_tailleur_de_pierre Le Tailleur de pierre l_oiseau_de_mauvais_augure L'Oiseau de mauvais augure

l_enfant_allemand L'Enfant allemand cyanure Cyanure la_sir_ne La Sirène 

9782330018962  Le gardien de phare

Challenge Voisins Voisines 2014
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Suède

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  1/25

26 juin 2014

Un long moment de silence - Paul Colize

Lu en partenariat avec Folio

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Manufacture de Livres - mars 2013 - 480 pages

Folio - mai 2014 - 512 pages

Quatrième de couverture : 
2012. À la fin de l’émission où il est invité pour son livre sur la «Tuerie du Caire», un attentat qui a fait quarante victimes dont son père en 1954, Stanislas Kervyn reçoit un coup de téléphone qui bouleverse tout ce qu’il croyait savoir. 1948. Nathan Katz, un jeune Juif rescapé des camps, arrive à New York pour essayer de reconstruire sa vie. Il est rapidement repéré par le Chat, une organisation prête à exploiter sa colère et sa haine. Quel secret unit les destins de ces deux hommes que tout semble séparer ?

Auteur : Paul Colize est un écrivain belge de polars né en 1953 à Bruxelles. Paul Colize est consultant en management et organisation. Il vit actuellement à Waterloo, dans le Brabant wallon. Grand passionné de romans policiers depuis son plus jeune âge, ses romans se caractérisent par une documentation fouillée, une intrigue sophistiquée et un grand sens de l’humour.

Mon avis : (lu en juin 2014)
Le père de Stanislas Kervyn est l'une des victimes de la « Tuerie du Caire » qui a eu lieu en 1954. A cette époque Stanislas avait 1 an. Nous le retrouvons en 2012, invité à la télévision pour présenter son livre écrit autour de l'attentat qui a tué son père. A la suite de l'émission, il reçoit un coup de téléphone qui va remettre en cause la thèse que son livre défendait...
Le lecteur va suivre en parallèle la nouvelle enquête de Stanislas et découvrir le parcours de Nathan Katz, un jeune Juif rescapé des camps depuis 1948 jusqu'à nos jours. Un thriller historique autour de la vengeance et du pardon qui tient le lecteur en haleine.
Un petit bémol sur le comportement sexuel de Stanislas et les descriptions qui en découlent... Cela n'ajoute rien à l'histoire...
En fin du livre, une note de l'auteur (à surtout ne pas lire avant la fin du livre) donne une autre dimension à cette histoire passionnante et fort bien construite.

Merci Anna et les éditions Folio pour cette très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
La sonnerie du téléphone retentit. Ses pas résonnent dans le couloir. Elle entre dans la pièce, me sourit, décroche.
Un homme lui parle. Je perçois quelques syllabes dont je ne saisis pas le sens. La voix est grave. Elle écoute. Le silence s’installe. Je lève les yeux. Elle me dévisage avec une expression que je ne lui connais pas. Elle prononce un mot. Non. Un mot qu’elle répétera comme un écho mourant.
Elle s’adosse contre le mur, me fixe avec des yeux qui me font peur.
L’homme a raccroché. Elle s’effondre lentement. Le combiné quitte ses mains, entame un mouvement de balancier dans le vide.
Elle est assise par terre, figée. Je ne sais que faire. Un sentiment étrange m’envahit. J’ai envie de pleurer, de me soustraire à l’émotion indéfinissable qui me submerge.
Impuissant, je détourne les yeux et continue à empiler mes cubes de bois.

La tuerie du Caire

Le 21 août 1954, le Douglas DC-6 de la compagnie KLM qui assurait la liaison entre Amsterdam et Le Caire atterrit à 14 h 18 dans la capitale égyptienne avec à son bord quarante-six passagers et cinq membres d’équipage.
À leur arrivée, les voyageurs furent dirigés vers l’aérogare où ils présentèrent leur passeport et remplirent les formalités d’entrée. Ils se rendirent ensuite dans le hall de débarquement pour y récupérer leurs bagages.
La plupart d’entre eux étaient regroupés devant le comptoir de livraison lorsqu’une Peugeot 203 noire força l’entrée de service de l’aéroport, traversa la piste à vive allure et s’arrêta à hauteur de l’aérogare.
Trois hommes cagoulés, armés de pistolets mitrailleurs, en descendirent et abattirent de sang-froid les policiers en faction. Ils pénétrèrent dans le hall, se déployèrent dans la salle et ouvrirent le feu sur les passagers. À plusieurs reprises, ils rechargèrent leur arme et poursuivirent leurs tirs meurtriers.
Ils lancèrent ensuite des grenades fumigènes dans plusieurs directions et rejoignirent le véhicule dans lequel un quatrième homme les attendait.
L’attaque avait duré moins de cinq minutes.

Les véhicules de police et les ambulances arrivèrent rapidement sur les lieux. Le bilan humain se révéla très lourd. Dix-sept personnes avaient trouvé la mort durant le raid, vingt-trois autres avaient été blessées, dont plusieurs grièvement. Quatre d’entre elles décédèrent dans les jours qui suivirent. Les rescapés durent leur salut à l’initiative qu’ils prirent de se jeter au sol dès les premiers tirs.
Les tueurs se volatilisèrent et ne furent jamais interceptés. Leur véhicule fut retrouvé quelques jours plus tard, calciné dans un terrain vague, à la périphérie du Caire. Le signalement que les témoins firent des assaillants ne permit pas de les identifier.

Challenge Voisins Voisines 2014
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Belgique

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  33/25

 Challenge Petit Bac 2014
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"Temps/Moment" (10)

17 juin 2014

Les anonymes - R. J. Ellory

Lu dans le cadre du Challenge
 
"Ecoutons un livre"
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JMLA(2014)-BookdO-300x80

9782356413475-G 5158 les anonymes

Audiolib - janvier 2011 - 21h - Lu par Charles Borg

Sonatine – octobre 2010 – 688 pages

Livre de Poche - février 2012 - 736 pages

traduit de l'anglais par Clément Baude

Titre original : A simple act of violence, 2008

Quatrième de couverture :
Washington. Quatre meurtres aux modes opératoires identiques. Il semblerait qu’un serial killer soit à l’œuvre. Pour l’inspecteur Miller, une investigation classique. Jusqu’au moment où il découvre qu’une des victimes vivait sous une fausse identité. Et ce qui semblait être une banale enquête prend une ampleur toute différente, et va conduire Miller dans les arcanes de la CIA et le confronter aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain. Alliant la polémique à un suspense digne des plus grands polars, R. J. Ellory invente le thriller du siècle nouveau.

Charles Borg joue avec talent de l’écriture à « double fond » d’Ellory - mi dénonciation virulente, mi suspense haletant. Aussi fascinant que dérangeant…

Auteur : Écrivain anglais, R-J Ellory est né en 1965. Après l'orphelinat et la prison, il devient guitariste dans un groupe de rythm'n'blues, avant de se tourner vers la photographie. Après Seul le silence et Vendetta, Les Anonymes est son troisième roman publié en France.

Lecteur : Comédien, Charles Borg touche aussi à la chanson : il défend particulièrement le répertoire d'Herbert Pagani. Au cinéma, il a travaillé avec Eric Rohmer et Myriam Boyer. Il a réalisé un court métrage, "Performant".

Mon avis : (écouté en juin 2014)
Je gardais un très bonne impression de ce thriller lu fin 2010 mais en commençant son audition je ne me rappelais pas grand chose de l'intrigue... J'ai vraiment eu l'impression de lire un nouveau livre. L'auteur est anglais mais le livre ressemble à un policier américain.
En prologue, le lecteur assiste au meurtre de Catherine Sheridan, celle-ci semble attendre son exécution... L'inspecteur Miller va traquer le "Tueur au ruban", à qui l'on attribue déjà le meurtre de trois femmes. Les victimes ont toutes de fausses identités... L'enquête ne va pas être simple ! En parallèle à cette enquête de police, le lecteur découvre les mémoires d'un homme mystérieux qui dit appartenir aux anonymes...
J'ai eu un peu de mal à me plonger dans ce livre audio et en particulier de suivre à la fois l'enquête et la confession de l'homme mystérieux. N'écoutant pas très régulièrement mon livre audio, je perdais vite le fil de l'histoire...
Pour être presque à l'heure du rendez-vous "Ecoutons un livre", j'ai abandonné mon écoute à la moitié du livre pour le poursuivre sous forme papier...

Un bon thriller que j'ai finalement relu avec plaisir.

Extrait : (Chapitre 1)
Washington DC n'était pas le centre du monde, même si une grande partie de ses habitants pouvaient vous le faire croire.
L'inspecteur Robert Miller n'était pas de ceux-là.
Capitale des États-Unis d'Amérique, siège du gouvernement fédéral, une histoire vieille de plusieurs siècles, et pourtant, malgré ce long passé, malgré l'art et l'architecture, malgré les rues bordées d'arbres, les musées, les galeries, malgré un des métros les plus performants d'Amérique, Washington possédait encore ses parts d'ombre, ses angles morts, ses ventres mous. Dans cette ville, tous les jours des gens se faisaient encore assassiner.
Le 11 novembre fut une journée froide et désagréable, un jour de deuil et de souvenir pour mille raisons. L'obscurité tomba comme une pierre à 17 heures, la température avoisinait les -6 degrés, et les lampadaires qui s'étendaient à perte de vue en lignes parallèles semblaient vous inviter à les suivre et à prendre la fuite. Justement, l'inspecteur Robert Miller avait très récemment songé à prendre la fuite et à trouver un autre boulot dans une autre ville. Il avait ses raisons. Des raisons nombreuses – et douloureuses – qu'il avait cherché à oublier depuis de longues semaines. Mais pour l'instant il se trouvait à l'arrière de la maison de Catherine Sheridan, sur Columbia Street NW. Les bandes rouges et bleues des véhicules de patrouille garés autour de lui se reflétaient sur les fenêtres, au milieu d'une cohue bruyante et agitée, trop de gens qui avaient trop de choses à faire – les agents en uniforme, les experts médico-légaux, les photographes, les voisins avec leurs gamins, leurs chiens et leurs questions vouées à rester sans réponse, les sifflements et les grésillements des talkies-walkies, des radios de la police...
Le bout de la rue n'était qu'un carnaval de bruit et de confusion qui n'éveillait chez Miller rien d'autre que le changement de cadence qu'il avait parfaitement prévu : le pouls qui accélérait, le cœur qui cognait contre la poitrine, les nerfs qui palpitaient dans le bas du ventre. Trois mois de mise à pied – le premier passé chez lui, les deux autres derrière un bureau – et il se retrouvait là. A peine une semaine de service actif, et le monde avait déjà retrouvé sa trace. Il avait quitté la lumière du jour et plongé tête baissée dans le cœur sombre de Washington, qui l'accueillait maintenant comme un parent depuis longtemps disparu. Et pour dire sa joie, le cœur sombre lui avait laissé un cadavre tabassé dans une chambre du premier étage qui donnait sur Columbia Street NW.

Déjà lu du même auteur : 

seul_le_silence Seul le silence 5158 Les Anonymes

   Challenge Voisins Voisines 2014
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Grande-Bretagne

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catégorie "Même pas peur" :  32/25

6 juin 2014

Le Réseau Corneille - Ken Follett

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Robert Laffont - janvier 2003 -

France Loisirs - 2003 - 548 pages

Livre de Poche - mai 2004 - 599 pages

Livre de Poche -

Succès du Livre - 2007 -

Robert Laffont - janvier 2013 - 464 pages

traduit de l'anglais par Jean Rosenthal 

Titre original : Jackdaws, 2001

Quatrième de couverture : 
France, 1944. Betty a vingt-neuf ans, elle est officier de l'armée anglaise, l'une des meilleures expertes en matière de sabotage. A l'approche du débarquement allié, elle a pour mission d'anéantir le système de communication allemand en France. Après une première tentative catastrophique et coûteuse en vies humaines, Betty va jouer le tout pour le tout en recrutant une brigade unique en son genre : le Réseau Corneille, une équipe de choc. Six femmes à la personnalité hors du commun : l'aristocrate, la taularde, l'ingénue, la travestie... chacune va apporter sa touche très personnelle au grand sabotage.

Auteur : Ken Follett, né au pays de Galles en 1949, compte parmi les plus grands auteurs de best-sellers et de thrillers d'espionnage (L'Arme à l'œil, Les Lions du Panshir, Le Réseau Corneille, Le Troisième Jumeau...), mais c'est avec ses romans historiques Les Piliers de la terre et Un monde sans fin qu'il a connu ses plus grands succès : vingt millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma. Il vit à Stevenage, en Angleterre, avec son épouse. 

Mon avis : (relu en 2014)
En ce 70ème anniversaire du 6 juin 1944, j'ai décidé de relire rapidement ce livre Ken Follett qui raconte une histoire se déroulant quelques jours avant le Débarquement des Alliés.
Un central téléphonique proche Reims doit être détruit pour donner toutes ses chances à la réussite du Débarquement en coupant les communications avec l'Allemagne. La première tentative a été un vrai échec et Betty responsable de l'action a déjà une nouvelle idée pour saboter ce central. Elle imagine réunir une équipe de six femmes qui sous la couverture de femmes de ménage pourraient y pénétrer sans éveiller les soupçons. Du 28 mai au 6 juin 1944, le lecteur découvre la naissance du Réseau Corneille avec Betty, Diana, Maude, Jelly, Greta et Ruby, six femmes courageuses, parfois inconscientes. En parallèle, nous suivons également Franck Dicter , agent des services de renseignements nazi, dont la mission est de démanteler la Résistance. L'intrigue est très rythmée, le duel à distance entre Betty et Dicter est passionnant. Ken Follett s'est inspiré de faits historiques pour écrire ce roman.

Un livre qui rend hommage aux femmes combattantes de la Seconde Guerre Mondiale.

Avant de relire ce livre, je croyais me souvenir que cette histoire se situait dans le Pas de Calais et non autour de Reims... En fait, je confondais avec un autre livre lu en 1988, "Fortitude" - Larry Collins qui raconte comment les Alliés ont leurré les Allemands en leur faisant croire que le Débarquement aurait lieu dans le nord de la France. Je le relirai prochainement.

Extrait : (début du livre)
Dimanche 28 mai 1944

1.

Une minute avant l'explosion, le calme régnait sur la place de Sainte-Cécile. Dans la douceur du soir, une couche d'air immobile s'étendait sur la ville comme une couverture. La cloche de l'église tintait paresseusement pour appeler, sans grand enthousiasme, les fidèles à vêpres. Mais Elizabeth Clairet l'entendait comme un compte à rebours.
Un château du XVIe siècle dominait la place. Ce Versailles en miniature présentait une imposante façade en saillie flanquée de deux ailes à angle droit qui s'amenuisaient vers l'arrière. Il était composé d'un sous-sol, de deux étages principaux et d'un dernier niveau mansardé dont les fenêtres cintrées s'ouvraient sur le toit. 
Elizabeth, que tout le monde appelait Betty, adorait la France. Elle en appréciait l'architecture élégante, la douceur du climat, les déjeuners qui n'en finissent pas, les gens cultivés qu'on y rencontre. Elle aimait la peinture et la littérature françaises, ainsi que le chic vestimentaire. Les touristes reprochaient souvent aux Français leur manque d'amabilité, mais Betty pratiquant la langue depuis l'âge de six ans ne laissait deviner à quiconque qu'elle était étrangère.
Elle enrageait de la disparition de cette France qu'elle chérissait tant.
Les rigueurs du rationnement ne permettaient plus les déjeuners prolongés, les nazis avaient fait main basse sur les collections de tableaux, et seules les prostituées portaient de jolies toilettes. Comme la plupart des femmes, Betty usait une robe informe dont les couleurs avaient depuis longtemps perdu tout éclat. Son ardent désir de retrouver la vraie France serait peut-être bientôt exaucé : il fallait seulement qu'elle, et d'autres comme elle, parviennent à leurs fins.
Elle assisterait à la victoire, à l'unique condition de survivre aux minutes à venir. Elle ne cédait pas au fatalisme : elle avait envie de vivre et comptait bien après la guerre réaliser tous ses projets - terminer sa thèse de doctorat, avoir un bébé, visiter New York, s'offrir une voiture de sport, boire du Champagne sur les plages cannoises. Pourtant, si elle devait mourir, passer ses derniers instants en écoutant parler français, sur une place ensoleillée, à contempler un bel édifice vieux de quelques siècles, la comblerait.
Le château avait été érigé pour abriter les aristocrates de la région, mais, après la mort du dernier comte de Sainte-Cécile guillotiné en 1793, le parc avait été transformé en vignoble - évolution bien naturelle dans cette région située au cour de la Champagne. quant au b‚timent lui-même, il abritait maintenant un important central téléphonique qu'on avait choisi d'installer là car le ministre responsable de la poste était né à Sainte-Cécile.

  Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Animaux" (6)

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  31/25

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