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A propos de livres...
5 juin 2011

Glacé - Bernard Minier

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et XO Éditions

glac_ XO éditions – février 2011 – 560 pages

Quatrième de couverture :
Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d'un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

Auteur : Bernard Minier a grandi au pied des Pyrénées. Primé à l'issue de plusieurs concours de nouvelles, il publie avec Glacé son premier roman.

 

Mon avis : (lu en juin 2011)
Voilà un premier roman plutôt bien réussi. Un thriller très prenant et « glacial » avec une bonne intrigue et des personnages variés qui se déroule dans une vallée étroite et enneigée des Pyrénées à Saint-Martin-de-Comminges.

Tout commence par la découverte du cadavre d'un cheval suspendu au-dessus d'une plateforme du téléphérique qui mène à la centrale hydroélectrique, à deux mille mètres d'altitude. Une mise en scène macabre. Ce cheval, Freedom, appartient à Éric Lombard, celui-ci appartient à « une dynastie de financiers, de capitaines d'industrie et d'entrepreneurs qui régnaient sur ce coin des Pyrénées, sur le département et même sur la région depuis six décennies. » Éric Lombard ayant le bras long et c'est le commandant de police Martin Servaz qui est appelé de Toulouse pour mener l'enquête sur ce crime étrange, conjointement avec Irène Ziegler, capitaine de gendarmerie. Servaz trouve injuste d'être obligé de laisser son enquête en cours sur la mort d'un SDF pour la mort d'un cheval !
A une dizaine de kilomètres de Saint-Martin, isolé au milieu des sapins, se trouve le centre de psychiatrie pénitentiaire Charles Wargnier. La suissesse Diane Berg, jeune psychologue, vient d'y arriver comme adjoint au chef de l'établissement. Quatre-vingt-huit dangereux psychotiques sont enfermés à l'Institut Wargnier. L'auteur va commencer lentement son histoire, il prend le temps de présenter les lieux, les différents protagonistes, puis c'est la découverte d'un premier cadavre humain et un huis clos captivant et avec beaucoup de rythme s'installe dans cette vallée glacée et glaçante pyrénéenne.
Tout s'accélère dans les cent dernières pages, plusieurs fois j'avais cru deviner qui était le coupable mais plusieurs rebondissements inattendus m'ont fait mentir et j'ai été complètement surprise par le final de l'histoire...
La construction du livre avec des semblants de sous-chapitres dans chaque chapitre où le lecteur suit à la fois ce qui se passe au centre de psychiatrie pénitentiaire et l'enquête de Servaz, Ziegler et leurs équipiers donne beaucoup de rythme dans ce thriller que l'on ne veut pas lâcher.
Les épisodes avec Diane la psychologue dans le centre Wargnier créent une atmosphère oppressante et fait monter chez le lecteur un sentiment d'angoisse...
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier roman et j'espère pouvoir lire dans le futur d'autres enquêtes avec Servaz et/ou Ziegler...
Un grand Merci à Livraddict et XO Éditions pour m'avoir permis de découvrir ce thriller très réussi. 

Extrait : (Prologue)
Dgdgdgdgdgd – tactactac – ddgdgdgdgdg – tactactac

Les bruits : celui, régulier, du câble et, par intermittence, les roues des pylônes lorsque le sabot du téléphérique passait dessus, communiquant ses secousses à la cabine. A quoi s'ajoutait la plainte flûtée du vent, omniprésente, comme des voix d'enfants en détresse. Et celles des occupants de la cabine, gueulant pour couvrir le vacarme. Ils étaient cinq – Huysmans compris.

Dgdgdgdgdgd – tactactac – ddgdgdgdgdg – tactactac

- Putain ! J'aime pas monter là-haut par ce temps ! dit l'un d'eux.
Silencieux, Huysmans guettait l'apparition du lac inférieur – mille mètres plus bas, à travers les rafales de neige qui cernaient la cabine. Les câbles semblaient étrangement lâches, décrivant une double courbe qui s'enfonçait paresseusement dans la grisaille.
Les nuages s'entrouvrirent. Le lac apparut. Brièvement. Pendant un instant, il eut l'air d'une flaque sous le ciel, un simple trou d'eau entre les cimes et les bandes de nuages qui se déchiraient sur les hauteurs.
- Qu'est-ce que ça peut foutre, le temps ? dit un autre. On va passer une semaine coincés sous cette putain de montagne, de toute façon !
L'usine hydroélectrique d'Arruns : une série de salles et de galeries creusées à soixante-dix mètres sous terre et perchées à deux mille mètres d'altitude. La plus longue mesurait onze kilomètres. Elle conduisait l'eau du lac supérieur vers les conduites forcées : des tubes d'un mètre et demi de diamètre qui dévalaient la montagne et précipitaient l'eau du lac supérieur vers les turbines assoiffées des groupes de production, en bas dans la vallée. Pour accéder à l'usine, au cœur de la montagne, un seul chemin : un puits d'accès dont l'entrée se trouvait presque au sommet, la descente en monte-charge jusqu'à la galerie principale qu'on suivait, vannes neutralisées, à bord de tracteurs à deux places : un voyage d'une heure au cœur des ténèbres, le long de huit kilomètres de galeries.
L'autre moyen, c'était l'hélico – mais uniquement en cas d'urgence. Une aire avait été aménagée près du lac supérieur, accessible quand le temps s'y prêtait.

- Joachim a raison, dit le plus vieux. Avec un temps pareil, l'hélico ne pourrait même pas atterrir.
Ils savaient tous ce que cela voulait dire : une fois les vannes rouvertes, les milliers de mètres cubes d'eau du lac supérieur s'engouffreraient en rugissant dans la galerie qu'ils allaient emprunter dans quelques minutes. En cas d'accident, il faudrait deux heures pour la vider à nouveau, une autre heure en tracteur à travers la galerie pour revenir au puits d'accès, quinze minutes pour remonter à l'air libre, dix de descente en télécabine jusqu'à la centrale et trente autres de route jusqu'à Saint-Martin-de-Comminges – à supposer que la route ne fût pas coupée.
Si un accident survenait, ils ne seraient pas à l'hôpital avant quatre bonnes heures. Et l'usine vieillissait... Elle fonctionnait depuis 1929. Chaque hiver, avant la fonte des neiges, ils passaient là-haut quatre semaines, isolés du monde, pour l'entretien et la réfection de machines d'un autre âge. Un travail pénible, dangereux.
Huysmans suivait le vol d'un aigle qui se laissait porter sur le plat du vent, à cent mètres environ de la cabine.
Silencieux.
Il tourna son regard vers les vertiges glacés qui s'étendaient sous le plancher.
Les trois énormes tuyaux des conduites forcées plongeaient vers l'abîme, collés au relief de la montagne. La vallée avait depuis longtemps quitté leur champ de vision. Le dernier pylône était visible trois cents mètres plus bas, dressé là où le flanc de la montagne formait un épaulement, se profilant solitaire au milieu du brouillard. A présent, la cabine grimpait tout droit vers le puits d'accès. Si le câble venait à rompre, elle ferait une chute de plusieurs dizaines de mètres, avant d'exploser comme une noix sur la paroi rocheuse. Elle se balançait dans la tempête tel un panier au bras d'une ménagère.

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28 mai 2011

L’âme du mal – Maxime Chattam

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Michel Lafon – mars 2002 – 514 pages

Pocket - mai 2003 – 514 pages

Pocket – mars 2004 – 514 pages

 Quatrième de couverture :
Pas plus que sa jeune assistante, l'inspecteur-profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le monstrueux bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper avec précision. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit, identique : un même rituel horrible. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ? Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de le cerner et de prévoir ses crimes, devenir un monstre soi-même, tels sont les moindres risques de son métier. On dit au FBI qu'il s'en faudrait d'un rien pour qu'un bon profiteur aille rejoindre la galerie de ses pires clients. Peut-on impunément prêter son âme au mal ?

Auteur : Maxime CHATTAM, de son vrai nom Maxime DROUOT, est né le 19 février 1976 à Herblay en région parisienne. Jeune garçon discret et solitaire, il se passionne pour le cinéma et les romans et auteurs de science fiction tels Le seigneur des anneaux ou Stephen King. Au cours de son enfance, il fait de fréquents séjours aux États Unis : New York, Denver et surtout Portland en Oregon, qui deviendra le cadre de ses premiers trillers. À 23 ans, il suit une année de formation en criminologie où il étudie notamment la psychiatrie criminelle, la police technique et scientifique, la médecine légale et assiste à des autopsies. Il fait alors plusieurs petits boulots et devient notamment libraire, ce qui lui permet d'être en contact du monde de l'édition et consacre son temps libre à l'écriture de son premier thriller. En octobre 2001, il achève l'âme du mal qui sera publié en 2003, début d'une série de romans policiers, ce qui lui permet aujourd'hui de vivre de sa plume.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Je n'avais encore jamais lu de livre de Maxime Chattam mais « abonnée » au rendez-vous de Pimprenelle « Découvrons un auteur », c'était l'occasion d'essayer... J'ai donc choisi le premier roman de Maxime Chattam. A vrai dire je croyais que Maxime Chattam écrivait des livres du genre fantastique. Très rapidement, j'ai compris que je me trompais puisque « L'âme du mal » est un vrai thriller que j'ai lu très facilement.
L'histoire se passe à Portland aux États-Unis dans les années 2000, Joshua Brolin est un jeune inspecteur de police qui utilise le profilage pour traquer un tueur en série. Juliette Lafayette, jeune étudiante en psychologie a été enlevé par Leland Beaumond, le tueur en série que poursuivait Joshua. Heureusement, ce dernier va abattre d'une balle dans la tête le tueur qui était sur le point d'exécuter Juliette.

Une année plus tard, le corps d'une femme affreusement mutilée est découverte dans un jardin public du de Portland. Après autopsie, on découvre que le meurtre a été effectué avec le même rituel que les meurtres de Leland Beaumont. Joshua Brolin est chargé d'enquêter, une étrange lettre est adressée à Juliette puis à la police... et un autre meurtre aussi cruel est commis...
Voilà une intrigue palpitante qui ne laisse aucun répit au lecteur, beaucoup d'informations sur les techniques de profilage et des compte-rendus d'autopsie très détaillés, un tueur avec un mode opératoire plutôt gore... Ce n'est pas spécialement le genre de thriller que j'affectionne, malgré tout, j'ai trouvé plutôt très bon ce livre. Merci à Pimprenelle de m'avoir fait découvrir Maxime Chattam.

Extrait : (début du livre)
Kate Philips ouvrit la porte du véhicule et laissa Josh descendre. Il tenait à la main une poupée en plastique représentant Captain Futur qu'il serrait contre lui comme s'il s'agissait d'un trésor fabuleux. L'air suffocant du parking les assaillit aussitôt. A n'en pas douter l'été serait de plus en plus torride.
- Viens mon ange, dit Kate en glissant ses lunettes de soleil sur ses cheveux.
Josh sortit en observant la façade du centre commercial. Il aimait beaucoup venir ici, c'était synonyme de plaisir, de rêve tant il y avait de choses agréables à voir. Des jouets par centaines, toutes les gammes représentées sur des mètres et des mètres, du palpable, pas de l'image à la télé ou dans des catalogues. Plus tôt dans la matinée, en entendant sa mère dire qu'elle partait au centre commercial, Josh avait bondi sur l'occasion et s'était imposé à force de gentillesse. A présent que l'établissement se dressait devant lui il sentait l'excitation monter. Peut-être pourrait-il repartir avec un jouet ? Le camion-citerne Majorette qui lui manquait, ou peut-être même une panoplie de Captain Futur ! La journée s'annonçait bien, très bien même. Un nouveau jouet. Ça c'était une idée séduisante ! Encore fallait-il que Kate accepte. Il se tourna vers sa mère pour le lui demander et constata qu'elle vérifiait ses bons de réduction soigneusement découpés dans les journaux et publicités.
- Tu m'achètes un jouet, maman ? demanda-t-il de sa voix fluette de garçon de presque quatre ans.
- Ne commence pas, Josh et dépêche-toi un peu sinon je ne t'emmène plus avec moi.
Le petit garçon mit sa main en visière comme il avait souvent vu son père le faire et traversa ainsi le parking.
- Quelle chaleur ! lança Kate en se ventilant tant bien que mal de la main. Ne traîne pas, chéri, on va se liquéfier si on tarde trop en plein soleil !

8 mai 2011

Le jeu de l'ombre - Sire Cédric

le_jeu_de_l_ombreLe pré aux clercs - mars 2011 - 475 pages
 
Quatrième de couverture :
Mais que pouvait bien chercher Malko Swann Une overdose d'adrénaline, la sensation ultime, le sentiment de liberté ? Pourquoi roulait-il aussi vite en pleine nuit sur une route de campagne étroite et sinueuse jusqu'à faire une chute de trente mètres en bas du pont du Diable ? Atteint d'un traumatisme inexplicable, le musicien est désormais incapable d'entendre la musique. Mais il ne s'agit que du début de sa déchéance. Dans l'ombre, quelqu'un l'observe... quelqu'un qui veut jouer avec lui. Un jeu a goût de sang... Il s'engage alors dans un combat désespéré. L'art singulier du suspense de Sire Cédric, sa fascination du vertige et son plaisir manifeste à manipuler le lecteur donnent à ce roman une saveur particulière : l'envie de sympathiser, le temps d'un livre, avec ceux qui sont tombés dans l'obscurité du mal.
 
Auteur : Lauréat du prix Polar de Cognac 2010 pour son roman De fièvre et de sang, Sire Cédric construit pas à pas une oeuvre originale, mariant habilement fantastique et intrigue policière avec un sens du rythme et une écriture redoutablement efficaces. Il a reçu également en 2010 le prix Masterton pour L'Enfant des cimetières.
 
Mon avis : (lu en mai 2011)
Je n'étais pas spécialement attiré par ce livre et cet auteur car je n'apprécie pas spécialement le fantastique... Mais lorsque Jérémy m'a proposé de m'envoyer ce livre, je n'ai pas résisté à la curiosité de découvrir cet auteur plutôt original, d'autant plus que sur la couverture figure le mot Thriller, un genre de littérature que j'apprécie plutôt.
Le personnage central de l'histoire Malko Swann est un musicien très en vogue entouré de fans et surtout de femmes. Un jour, sous l'emprise de l'alcool et de la drogue, il prend sa voiture et il est victime d'un accident spectaculaire dont il sort visiblement sans dommage corporel. Pourtant, il est atteint d'amusie, il ne peut plus entendre la musique.
En parallèle, le corps d'une jeune femme assassinée est retrouvée flottant sur le canal, le commandant de police criminelle Alexandre Vauvert va mener son enquête avec son équipe.
Le lecteur va suivre tour à tour le déroulement et la progression de l'enquête policière et la vie de Malko en proie à des cauchemars, qui entend des voix et qui a l'impression d'être suivie par une ombre... Je n'en dévoilerai pas plus...
Je me suis laissée prendre par cette histoire originale, la partie fantastique est plutôt légère et ne m'a pas dérangée. L'intrigue est bien construite, le rythme est efficace, le lecteur a envie de connaître la suite et ne peut s'empêcher de continuer à lire jusqu'à la fin ! Par moment, l'atmosphère est lourde et oppressante, on s'attache malgré tout au personnage de Malko si égoïste, qui au fil des pages change pourtant son comportement.
Merci à Jérémy et aux éditions le pré aux clercs de m'avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.
 
 

Extrait : (début du livre)
En avril, déjà, les nuits dans le Sud sont douces. Même à trois heures du matin, dans les espaces désertiques entre Montpellier et Carcassonne, la tiédeur persiste. Sous le ciel illuminé d'une poudre d'étoiles, les phares tracent une ligne droite au milieu des silhouettes torsadées des vignes et des pins parasols.
Juste ça. La vitesse, et l'oubli. L'Aston Martin remonte la route déserte, l'avale, telle une balle jaillie d'un pistolet de roulette russe, un engin de mort lancé dans la folle course avant le dernier impact. Malko Swann maintient son pied sur la pédale de l'accélérateur, siège en cuir incliné au maximum, bras tendus pour empoigner le volant à pleines mains, nuque en arrière, confortablement posée sur l'appuie-tête. Un sourire de défi plaqué sur son visage, il sent la musique – la merveilleuse musique – pulser dans ses veines, dans un sens et dans l'autre, un, deux, un, deux. A cause de la coke ou à cause de l'excitation, parce qu'il roule trop vite, bien trop vite. Pourquoi ? Pour défier la mort ou simplement parce qu'il en éprouve le besoin, aussi loin qu'il s'en souvienne. Pour se prouver qu'il est en vie, pour se sentir en vie. Malko est comme ça, un accro aux sensations fortes, un drogué à l'adrénaline. Et sa musique est ainsi. Juste comme lui. Directe et entière, éclatante dans ses excès.
Un, deux. Un rythme binaire, d'une simplicité désarmante. C'est là tout son secret. La recette de l'efficacité de ses compositions. Comme cette route bordée de vignes qui se hachurent et se mélangent et se répondent.
Un, deux. Un et deux. Encore et encore.
Sur le tableau de bord, les chiffres lumineux indiquent cent soixante-dix kilomètres à l'heure, alors que la vitesse est limitée à soixante-dix. L'Aston Martin suit la courbe d'un long virage en éjectant les gravillons sur le bas-côté. Dans l'éclairage blanc des phares jaillissent les premières maisons du village. Des façades blêmes, des volets fermés. Le feu de signalisation, au centre du village, passe au rouge. L'Aston Martin le franchit sans ralentir.
Malko Swann, le pouls emballé, fend l'obscurité, franchit les étroites rues, déjà abandonnées derrière lui, entamant la dernière ligne droite en direction du pont.
Un, deux...
Le pont apparaît. Juste une virgule noire dans l'éclat des phares, à une centaine de mètres devant lui. On l'appelle le pont du Diable, Malko ne se souvient plus qui le lui a expliqué, mais c'est exactement le genre d'endroit dont il a besoin. A présent il va l'emprunter à plus de 180 kilomètres à l'heure, et le Diable pourra bien l'emporter s'il le désire. Ou bien il ne se produira rien, il vivra une fois de plus et il pourra rire à la face du Diable et il se sentira vivant. Un peu plus vivant. Pour quelque temps.

4 mai 2011

Celui qu'on ne voit pas – Mari Jungstedt

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Livre de Poche

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Plon – octobre 2007 – 355 pages

Livre de Poche – février 2010 – 442 pages

traduit du suédois par Maximilien Stadler

Quatrième de couverture :
Après s'être disputée avec son compagnon lors d'une fête dans leur maison de campagne, Helena Hillerström sort promener son chien le long de la plage. Bientôt, cernée par un épais brouillard, elle sent qu'on la suit. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, tuée à coups de hache. Frida Lindh, une jeune mère de trois enfants, quitte le bar où ses amies et elle se rencontrent régulièrement. Malgré la nuit et les quelques verres de vin qu'elle a bus, elle prend son vélo pour rentrer à la maison. Les rues sont désertes. Elle est seule. Non. Pas seule. Une ombre la suit. Celui qu'on ne voit pas. Le commissaire Anders Knutas et son équipe mènent une longue et difficile enquête sous la pression des médias. Quel est le lien entre ces deux jeunes femmes ? Knutas doit au plus vite découvrir le mobile du meurtrier avant que celui-ci ne frappe de nouveau.

Auteur : Ancienne journaliste et productrice d'émissions d'information pour la télévision, Mari Jungstedt vit à Stockholm. Sa série policière mettant en scène le détective Anders Knutas l'a propulsée au premier rang des écrivains suédois de romans policiers.

Mon avis : (lu en mai 2011)

Lorsque Livraddict a proposé ce partenariat, j'étais curieuse de découvrir une  auteur scandinave que je ne connaissais pas.

Cette histoire se passe sur l'île suédoise de Gotland située dans la Mer Baltique. Un matin, Helena Hillerström part promener son chien. Elle sera retrouvée sauvagement assassinée sur la plage quelques heures plus tard. La police commence par soupçonner Per, son compagnon. Car Helena et Per avaient eu une grosse dispute la veille alors qu'ils accueillaient quelques amis pour la soirée. Quelques jours plus tard, une autre femme est assassinée et certains détails laissent à penser que c’est le même criminel qui a fait cela. Puis une troisième femme est retrouvée morte, il semble qu’il n’y ait aucun lien entre les différentes victimes… C’est le commissaire Anders Knutas qui dirige l’enquête et il doit composer avec la présence de journalistes toujours à la recherche du moindre scoop… et l’arrivée prochaine de nombreux touristes sur l’île pour l’été.

C’est un roman facile à lire, avec des chapitres courts qui donnent un bon rythme à l’enquête. Nous suivons à tour de rôle l’enquête policière, les investigations du journaliste et également par petites touches, les états d’âme du meurtrier. Le suspense est présent et les questions nombreuses…
C’est également l’occasion de découvrir l’île de Gotland, son atmosphère, sa nature, ses habitants. J’attache beaucoup d’importance à cette spécificité des romans scandinaves. L’enquête et les personnages sont moins fouillés que pour les romans policiers d’Arnaldur Indridason ou Camilla Läckberg, malgré cela j’ai passé un très bon moment de lecture.
Merci à Livraddict et
Livre de Poche de m'avoir permis de découvrir une nouvelle auteur suédoise, et j'ai déjà dans ma PAL « Les ombres silencieuses », l’enquête suivante du commissaire Anders Knutas.

Extrait : (début du livre)
La soirée se passait mieux qu’elle ne l’avait espéré. Elle avait été un peu nerveuse avant l’arrivée des invités – cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Mais maintenant, son inquiétude avait disparu. Après un verre d’alcool fort en guise de bienvenue, un vin blanc à l’entrée, plusieurs verres de vin rouge avec le plat principal et du porto au dessert, une atmosphère merveilleusement gaie régnait autour de la table. Kristian était encore en train de raconter une anecdote sur son chef, et des éclats de rire emplissaient le salon de la vieille maison en meulière.
Devant les fenêtres s’étalaient des champs de blé et des prés ondulants. Les coquelicots attendraient encore plusieurs semaines avant  de fleurir. Plus loin, dans un dernier crépuscule hésitant, on devinait la mer.
Helena et Per avaient pris quelques jours de congé et s’étaient installés dans leur maison de campagne sur l’île de Gotland, pour la Pentecôte. A l’occasion de ces brèves vacances, ils avaient l’habitude de rencontrer  les amis d’enfance d’Helena. Cette année, seul le lundi de Pentecôte avait convenu à tout le monde.
Il faisait particulièrement froid pour la saison, pas plus de dix degrés. Un vent violent hurlait et sifflait dans les cimes des arbres.
Helena rit à gorge déployée quand Per entonna une chanson paillarde qui parlait des gamins du continent courant les jupons des filles de Gotland, qu’elle lui avait apprise elle-même.
Tous les convives chantèrent le refrain : la meilleure amie d’Helena, Emma, et son mari Olle, les voisins Eva et Rikard, et puis Beata avec son nouveau mari John, un Américain qui participait pour la première fois à une de leurs rencontres. Kristian était le seul à être encore célibataire. Un bel homme, mais manifestement condamné à rester vieux garçon. Bien qu’il eût lui aussi déjà trente-cinq ans, il n’avait jamais vécu avec une femme. Au cours des dernières années, Helena s’était souvent demandé pourquoi.
Sur les rebords des fenêtres, des bougies brûlaient dans des chanceliers en fonte, et le feu crépitait dans la cheminée. Devant l’âtre, le chien Spencer couché sur une peau de bête se léchait les pattes et soupirait profondément en se pelotonnant dans la chaleur du feu.

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
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Suède : Mari Jungstedt

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suède

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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27 avril 2011

Le tailleur gris - Andrea Camilleri

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Éditions Métailié - octobre 2009 – 135 pages

Points – mars 2011 – 182 pages

traduit de l'italien par Serge Quadruppani

Quatrième de couverture :
Le directeur d'une banque, à la retraite, a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d'un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d'imposer à son vieil époux la présence d'un jeune cousin qui sait la satisfaire. Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Le vieil homme creuse l'énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d'une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux, tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d'Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris... Écrit dans une langue sobre, ce roman d'Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d'un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d'années.

Auteur : Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Scénariste et metteur en scène de théâtre, il est l'auteur de nombreux romans policiers, dont les aventures du commissaire Montalbano, et de romans historiques : L'Opéra de Vigàta, Le Coup du cavalier, La Disparition de Judas, La Pension Eva.

Mon avis : (lu en avril 2011)
Voilà un court polar (135 pages) assez inattendu. C'est la première fois que je lisais cet auteur.
Au début j'ai été gênée par les mots déformés volontairement pour rendre les prononciations (comme areconnu, passque, rin,...). Je ne voyais pas l'intérêt et c'est comme lorsque l'on lit du langage SMS, je ne comprenais rarement le mot du premier coup. Puis peu à peu, je n'ai plus fait attention à ce style et j'ai privilégié l'histoire.
Un directeur de banque vient de prendre sa retraite, sa seconde épouse Adele à 25 ans de moins que lui. Il va peu à peu chercher à découvrir qui est vraiment Adele. C'est une femme respectée mais avec également un fort appétit sexuel, elle fait chambre à part depuis plusieurs années. Adele le trompe et il le sait... Le lecteur suit les interrogations et les découvertes du mari dans cette histoire noire à l'atmosphère digne d'un Simenon.

Extrait : (début du livre)
Il rouvrit l'œil comme tous les matins à six heures tapantes.
En se redressant d'un quart et en se penchant de côté au risque de tomber du lit, il tâtonna de la main gauche sur la table de nuit, trouva la montre, la prit se recroquevilla de nouveau, de l'autre main alluma, mata la montre et eut la confirmation qu'il était six heures.
D'un autre côté, il n'aurait pu en être autrement : après plus de quarante ans, son corps était maintenant habitué et avait réglé sur cet horaire une horloge interne toute personnelle qui ne faisait jamais défaut. Donc, même si la veille au soir il s'était couché avec le projet de s'aréveiller une heure plus tard que d'habitude, le réveil corporel sonnait toujours à six heures pile, et il n'y avait pas moyen de changer l'horaire.
Elles étaient nombreuses les choses matutinales que faisait son corps, pour ainsi dire, en mode automatique. Pourquoi, rien que pour donner un exemple, devait-il se mettre à tâtonner dans l'obscurité jusqu'à ce que la pointe des doigts sente le verre de la montre, la prendre en main, allumer la lumière de l'autre main et mater enfin quelle heure il était ? Est-ce qu'il n'aurait pas été plus logique d'utiliser une seule main pour allumer la lumière, prendre la montre et mater l'heure, sans qu'il soit besoin de faire tout ce ramdam ? Avant tout, c'eût été une économie d'énergie. Et de montre, à bien considérer la situation. Passque, durant quarante ans, à force de tâtonner dans l'obscurité, des montres, il en avait cassé trois en les faisant tomber à terre.
Mais comment faire pour régler l'horloge interne sur un horaire différent ? Si ça se trouvait, après quarante ans durant lesquels l'aiguille était restée fixée sur six heures, même un réveil normal, de ceux qu'on met sur la table de nuit, aurait été difficile à débloquer de cette position.
Passqu'à partir de ce matin-là, de s'aréveiller à cette heure, il n'en avait plus besoin.
La veille, il avait pris sa retraite.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Italie

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Objet"

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26 avril 2011

Le policier qui rit - Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Lu dans le cadre Swap à 2 PAL swap___2__lLecture commune avec Mrs Pepys

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10/18 – juillet 1985 – 277 pages

Rivages – novembre 2008 – 327 pages

traduit de l'anglais par Michel Deutsch

Quatrième de couverture :
Par une pluvieuse soirée de novembre, tous les passagers d'un autobus sont massacrés au fusil mitrailleur. Jamais la Suède n'avait connu pareille tuerie, et l'opinion publique s'affole. Parmi les neuf victimes, un flic que Beck connaissait. Que faisait-il dans ce bus, à cette heure ? D'après sa compagne, il était surchargé de travail, mais Beck sait bien, lui, qu'il était pratiquement en congé... L'identification des victimes, puis l'étude minutieuse de leur passé, apportent peu à peu des indices. Et comme souvent, derrière la façade lisse des apparences, ce sont des réalités sordides qui émergent. Adapté au cinéma par Stuart Rosenberg en 1973 sous le titre : The laughing policeman (Le flic ricanant).

Auteurs : Per Wahlöö (né le 5 août 1926 à Göteborg et mort le 23 juin 1975 à Stockholm), diplômé de l'Université de Lund en 1946 consacra ses dix premières années de vie professionnelle au journalisme (il fut notamment reporter criminel) tout en publiant à partir de la fin des années 1950 quelques romans relevant pour l'essentiel du genre politique-fiction.
Maj Sjöwall (née le 25 septembre 1935 à Stockholm), était éditrice pour la maison d'édition suédoise Wahlström & Widstradt lorsqu'en 1961 elle rencontra Per Wahlöö qu'elle épousa l'année suivante.
Maj Sjöwall et Per Wahlöö ont écrit, entre 1965 et 1975, une série de dix romans mettant en scène l'enquêteur martin Beck et son équipe. Cette œuvre, influencée par Ed McBain et qui a marqué la littérature policière occidentale, est republiée dans des traductions entièrement revues à partir de l'original suédois.

Mon avis : (lu en avril 2011)
Nous avons décidé d'inauguerer nos Lectures Communes pour le Swap à 2 PAL avec ce livre qui faisait parti de nos PAL respectives. Pour ma part, il m'a été offert par Mrs Pepys lors du Swap Frissons en Noir & Blanc organisé par Canel.
C'est la première fois que je lisais ce couple d'auteurs. « Le Policier qui rit » a été écrit en 1968 et a été publié pour la première fois en France en 1970 sous le titre « Le massacre de l'autobus ». C'est le quatrième livre de la série.
Tout commence avec le mitraillage des passagers d'un bus à impériale de Stockholm, tuant huit personnes et en blessant grièvement une neuvième. Des passagers qui, a priori, n'ont rien à voir les uns avec les autres. Pas de témoins, pas d'indices et plus surprenant, parmi les victimes, l'inspecteur Ake Senstrom, jeune collaborateur de Martin Beck. Ce dernier avec son équipe d'enquêteurs va tout d'abord s'intéresser au passé des victimes, cela permet au lecteur de découvrir un certain échantillon de la société suédoise mais aussi le fonctionnement du commissariat et l'avancée pas à pas de l'enquête. L'intrigue est fort bien construite, des pistes nombreuses à explorer.
Avec cette enquête, j'ai découvert l'inspecteur Martin Beck un homme calme, très consciencieux dans son travail et qui mène scrupuleusement son enquête. Côté vie privé, il est marié depuis dix-sept ans, mais il préfère dormir sur le canapé du salon, il a deux enfants.
La météo exécrable de la saison est également présente dans ce livre, « Ce soir-là, il pleuvait à verse sur Stockholm. », « Le temps était abominable. Des nappes d'eau dégringolaient des toits, crépitaient sur les fenêtres, et les rues étaient presque vides. », « Quel temps, songea-t-il avec écœurement en regardant par la fenêtre. Novembre, l'obscurité, la pluie, le froid. L'hiver approchait. Bientôt, ce serait la neige. »
J'ai été très contente de cette découverte suédoise qui m'a beaucoup plu et je lirai volontiers d'autres livres de la série.

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Ce livre a été adapté au cinéma par Stuart Rosenberg en 1973 sous le titre : The Laughing Policeman (en français : Le Flic ricanant ).

Merci à Mrs Pepys de m'avoir offert ce livre et allons voir son avis.

La révélation des colis du Swap à 2 PAL sera pour le 30/04 (samedi prochain !)

Extrait : (début du livre)
C'était le 13 novembre. Ce soir-là, il pleuvait à verse sur Stockholm. Martin Beck et Kollberg étaient plongés dans une partie d'échecs. Ils étaient chez ce dernier, qui habitait un appartement de la banlieue sud, pas bien loin de la station de métro Skärmarbrink. Les derniers jours avaient été plutôt calmes et les deux hommes n'étaient pas de service.
Martin Beck jouait très mal aux échecs mais cela ne le décourageait pas. Kollberg avait une petite fille de deux mois à peine et, aujourd'hui, il lui fallait faire office de baby-sitter. Beck, de son côté, n'avait aucune envie de rentrer chez lui à moins d'une nécessité absolue. Le temps était abominable. Des nappes d'eau dégringolaient des toits, crépitaient sur les fenêtres, et les rues étaient presque vides. Les rares passants qui y déambulaient avaient certainement des raisons impérieuses pour être dehors par une nuit pareille.
[…]
Là-bas, dans l'appartement de Skärmarbrink, Kollberg rangea les pièces dans la boîte de bois et le couvercle à glissière se referma avec un bruit sec. Sa femme était rentrée de faire ses courses. Elle était aussitôt allée se coucher.
- Tu ne t'y mettras jamais, soupira-t-il.
- Il paraît qu'il faut un sens particulier, répondit Martin Beck d'une voix lugubre. Je suppose que ça doit s'appeler le sens de l'échec.
Kollberg changea de sujet :
- Je parie qu'il doit y avoir un drôle de foutoir du côté de Strandvägen.
- Sûrement. Mais pourquoi ?
- Ils devaient remettre une lettre à l'ambassadeur.
Une lettre... Pourquoi ne l'ont-ils pas envoyée par la poste ?
- Cela n'aurait pas fait autant de bruit.
- Effectivement. Mais quand même, c'est d'une telle stupidité qu'on en a honte.
- Oui, approuva Martin Beck.
Il avait mis son manteau et son chapeau. Il était prêt à partir. Kollberg se leva vivement.
- Je descends avec toi.
- Pour quoi faire ?
- Oh ! Histoire de me dégourdir un peu les jambes.
- Par ce temps ?
- J'aime la pluie, dit Kollberg en enfilant un imperméable de popeline bleu marine.
- Ça ne suffit pas que je sois déjà enrhumé ?
Martin Beck et Kollberg étaient policiers. Ils appartenaient à la brigade criminelle. Pour le moment, ils n'avaient rien de spécial à faire et pouvaient s'estimer libres de disposer de leur temps sans mauvaise conscience.
Il n'y avait pas un seul policier dans les rues. C'était en vain que, devant la gare centrale, une vieille dame attendait qu'un agent s'approche d'elle, la salue et, le sourire aux lèvres, la fasse traverser. L'individu qui venait de lancer une brique dans une vitrine n'avait pas à s'inquiéter : aucun hululement de sirène ne viendrait brusquement interrompre ses activités.
La police était occupée.
Une semaine auparavant, le chef de la police avait publiquement déclaré que cette dernière serait contrainte de négliger une grande partie de ses missions pour protéger l'ambassadeur des États-Unis des lettres et autres expressions du mécontentement des gens qui n'aimaient ni Lyndon Johnson ni la guerre du Vietnam.
L'inspecteur Lennart Kollberg n'aimait pas Lyndon Johnson, il n'aimait pas non plus la guerre du Vietnam mais il aimait marcher sous la pluie.
A 23 heures, il pleuvait toujours et on pouvait considérer que la manifestation était dispersée.
A la même heure, huit meurtres et une tentative d'assassinat eurent lieu à Stockholm.

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
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Suède : Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suède

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 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Métier"

 

22 avril 2011

Automne – Mons Kallentoft

 automne Éditions du Rocher - mars 2011 - 475 pages

traduit du suédois Max Stadler et Lucile Clauss

Quatrième de couverture :
Jerry Petersson est un riche avocat parvenu. Tout le monde le déteste. Aussi, quand on retrouve son cadavre dans les douves du château qu'il vient d'acheter, personne n'est étonné. Malin mène l'enquête, qui l'amène sur l'île de Ténérife. Un dépaysement dont elle a bien besoin. Rien ne va plus chez elle.
C'est l'automne à Linkôping. Il pleut, le temps est maussade et froid. Malin, maintenant bien connue du public français, est toujours aussi fragile. Elle devra affronter ses vieux démons et sa solitude pour se lancer aux trousses du tueur.

Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Vendus à 500 000 exemplaires et traduits en 19 langues, Hiver et Eté ont connu un succès retentissant dès leur parution.

 

Mon avis : (lu en avril 2011)
C'est avec « Hiver » que j'avais fais connaissance avec la commissaire Malin Fors avec beaucoup de plaisir. Après la canicule de « Été », j'avais quitté Malin et Tove, sa fille, qui avaient vécu le pire.
Nous retrouvons dans « Automne », Malin Fors en pleine dépression, elle a essayé de se remettre avec le père de Tove, Jan, pompier pour donner à sa fille un foyer stable. Malheureusement, c'est un échec, et elle s'est mise à boire de plus en plus pour supporter son quotidien.
Le livre est assez très long à démarrer. En effet, l'auteur commence par nous présenter tous les personnages du livre, la victime, les enquêteurs, les suspects et il y a également des retours sur le passé. Ce n'est qu'au bout d'une soixantaine de pages que Jerry Petersson, riche avocat parvenu, est retrouvé mort dans les douves du château de Skogså qu’il venait de racheter à la famille Fågelsjö, une famille de nobles propriétaires de ce château depuis près de cinq cent ans. Avec son équipe d'enquêteurs et leur soutien Malin va malgré tout mener l'enquête. Celle-ci l'emmènera jusqu’à Ténérife, là où habitent ses parents qu'elle n'a pas revu depuis trois ans.
L'enquête policière est plutôt bien menée malgré Malin en proie à son problème d'alcool et ses démons du passé. Comme dans les deux premiers tomes, Malin entend la voix des morts (paragraphes en italiques) ce qui donne des indices au lecteur en avant première.

J'ai cependant été un peu déçu par ce troisième épisode, je l'ai trouvé brouillon, le mal-être de Malin m'a rendue mal à l'aise et le climat automnale pluvieux et humide n'a pas arrangé les choses... Cependant, j'attends avec impatience la conclusion de l'histoire avec « Printemps » (qui sortira à l'automne prochain), car je me pose encore beaucoup de questions sur Malin.

Extrait : (page 13)
Lentement, lentement, dans la nuit. Elle accélère juste ce qu'il faut pour ne pas partir en tête-à-queue. Les mains tremblantes sur le volant. Il fait sombre derrière les vitres de la voiture, sombre et humide. La tempête est si forte que la pluie tombe à l'horizontale. Le pare-brise pleure des larmes noires, contre lesquelles les essuie-glaces ne peuvent rien. Malin Fors roule sur un chemin forestier. Les branches s'accrochent à la voiture comme les tentacules noueux de quelque animal préhistorique. Elle retire une main du volant, ralentit, se frotte les yeux, et se persuade que ces gouttes sur ses joues ne sont que des gouttes de pluie. Et rien d'autre. A respirer l'air vicié de la voiture, elle ne se sent pas très bien. La pluie tambourine sur le toit blanc de la voiture. Le bruit couvre celui du moteur, et semble crier à Malin : "Tu as fait ton choix, tu ne peux plus revenir en arrière. Ce qui est fait est fait, Malin Fors !" Elle tremble de tout son corps. Le visage de Jan danse devant le pare-brise, celui de Tove aussi. Le visage de l'adolescente est effrayant de pâleur, et ses contours apparaissent dans la sombre nuit d'automne. A chaque fois que Tove essaie de parler, sa voix disparaît dans le fracas de la grêle sur le toit. Les vêtements mouillés de Malin lui collent au corps. Elle distingue maintenant les lumières de Linköping qui ondulent et grandissent dans la nuit. Elle accélère alors et pense : "les dés sont jetés, je ne peux plus rien y faire." Le visage de Jan est toujours là devant elle. Il n'a pas l'air triste, ni même en colère, seulement fatigué. Cela l'effraie.

Déjà lu du même auteur :

hiver Hiver    _t_ Été

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
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Suède : Mons Kallentoft

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suède

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14 avril 2011

Racines russes – Reggie Nadelson

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Livre de Poche

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Le Masque – avril 2009 – 408 pages

Livre de Poche – février 2011 – 448 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch

Quatrième de couverture :
Soupçonné d'avoir tué un homme, Billy a été expédié dans un « centre thérapeutique » pour ados en Floride. Deux ans plus tard, le voici « en permission » à Brooklyn, sous la garde de son oncle Artie Cohen, à qui tout le monde crie : « Dégage ce gamin de là, on n'en veut pas dans le quartier. » Pourtant bon flic, Artie est aveugle quand il s'agit de Billy. Il veut le croire guéri. Le lecteur aussi, jusqu'à une première découverte macabre. La tension monte, le doute s'infiltre, lorsque Luda, une petite fille de la communauté russe, disparaît. Artie est alors contraint d'ouvrir les yeux… Un roman noir poignant sur l'amour et la confiance, la force des racines et les peurs ancestrales.

Auteur : Née à Greenwich Village, Reggie Nadelson a obtenu un diplôme de journalisme à Stanford et réalisé des reportages pour la BBC. Son documentaire consacré à Dean Reed, musicien américain devenu la plus grande star rock de l’ex-URSS, lui a inspiré un livre, Comrade Rockstar. Reggie Nadelson collabore au Vogue américain et à plusieurs quotidiens britanniques. Elle partage son temps entre Londres et New York.

Mon avis : (lu en avril 2011)
Ce livre est la suite du livre « Sous la menace » du même auteur que je n'ai pas lu.
Soupçonné d'avoir tué un homme, Billy a été enfermé dans un centre pour jeunes délinquants en Floride. Le livre « Racines russes » commence deux ans après, Billy est alors âgé de 14 ans, il a obtenu une permission et comme ses parents sont absents c'est son oncle Artie qui l'accueille. Artie est un flic d'origine russe, il aime son neveu Billy et il est persuadé que celui-ci est guéri. Ils vont passer ensemble quatre jours à Brooklyn. Avec Billy et Artie ont arpentent plusieurs quartiers new-yorkais, et l'on découvre une communauté russe de New-York haute en couleur.
Artie doit surveiller Billy mais en même temps il est sollicité par son travail et lorsqu'il doit s'absenter, il laisse Billy pour quelques heures à des proches. Le passé de Billy le rattrape, il n'est pas le bienvenue à New-York.
Dès les premières pages, le lecteur découvre Billy comme un adolescent plutôt mature, sympathique, il semble être rejeté par ses parents et il attend beaucoup de son oncle. Une forte tension psychologique, tourne autour du personnage de Billy. Rapidement, le lecteur ne sait pas comment cerner Billy.
Je n'ai pas été totalement conquise par le roman policier mais j'ai beaucoup aimé la ballade dans New-York, ville qui me fascine de plus en plus depuis le Swap in' Follie's auquel j'avais participé il y a un an.
Merci à Livraddict et au Livre de Poche de m'avoir fait découvrir un auteur et un livre que je ne connaissais pas.

 

Extrait : (début du livre)
Le bruit régulier du moteur au-dessus de ma tête se modifia. Je me redressai et ouvris les yeux, aveuglé par le soleil. Le petit avion qui transportait des touristes volait à basse altitude au-dessus de Coney Island. Il crachota en plein ciel et je retins mon souffle, dans l'attente du crash. A côté de moi, mon neveu Billy était allongé sur la plage. Dans une main, il tenait un poste de radio qui retransmettait un match des Yankees ; ses grands pieds d'adolescent, chaussés de baskets noires, lacets défaits, reposaient sur un carton de pizza de chez Totonno, vide.
L'avion disparut derrière des nuages qui se découpaient dans la lumière ; sans doute volait-il vers un aérodrome quelconque, non loin d'ici, où les touristes embarquaient pour voir la ville d'en haut.
On était mardi, c'était une douce journée de juillet, et seules quelques personnes, deux douzaines peut-être, étaient étendues sur le sable autour de moi, pour se faire bronzer. Deux vieux bonhommes assis sur des chaises en plastique vert jouaient au rami. Près d'eux, deux femmes, leurs épouses très certainement, vêtues de pantalons de survêtement en velours rose et bleu et de coupe-vent assortis, lisaient des journaux russes qui claquaient au vent. Une famille de Pakistanais avait apporté son déjeuner dans des petites boîtes en métal superposées ; ils bavardaient en urdu, probablement. Sans doute imaginaient-ils qu'ils étaient dans leur pays et profitaient d'un après-midi de congé sur une plage de Karachi. Il y avait à Midwood, au coeur de Brooklyn, à environ cinq kilomètres de Coney Island, une importante communauté pakistanaise. Je sentais l'odeur de la nourriture. Ça me donnait faim. 
 

7 avril 2011

Meurtres en soutane – P.D. James

Lu en partenariat avec Blog-O-Book et le Livre de Poche

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Fayard – mai 2001 – 454 pages

Livre de Poche – mars 2003 – 507 pages

Livre de Poche – août 2010 – 507 pages

Présentation éditeur :
St Anselm, un collège de théologie fondé au xixe siècle et situé sur un promontoire isolé et venteux de la côte sud-est de l'Angleterre, accueille une vingtaine d'étudiants qui se destinent à la prêtrise anglicane. Lorsque l'un d'eux, Ronald Treeves, est découvert mort au pied d'une falaise, enseveli sous une coulée de sable, son richissime père adoptif, Sir Alred Treeves, demande à New Scotland Yard de réexaminer le verdict de « mort accidentelle » énoncé à l'issue de l'enquête. Le commandant Dalgliesh, qui a lui-même fréquenté le collège au cours de son enfance, accepte de venir passer un week-end sur les lieux pour ce qu'il croit devoir n'être qu'une vérification de routine. En réalité, il va se trouver confronté à l'une des plus sordides affaires de sa carrière. Car d'autres visiteurs sont attendus ce même week-end au collège, et tous n'en ressortiront pas vivants.
P.D. James a trouvé avec ce petit collège de théologie un cadre idéal pour un roman policier, un monde presque clos où fermentent les passions. Outre les quatre ecclésiastiques qui dirigent l'établissement et assurent les principaux cours, outre la vingtaine d'étudiants et l'infirmière Margaret Munroe, il y a Gregory, le professeur de grec excentrique, Emma, la très belle professeur de poésie, Eric, le factotum qui élève des cochons et qui reçoit tous les quinze jours dans son cottage sa demi-soeur incestueuse... Tout est en place pour tisser une intrigue complexe dont les lectrices et lecteurs suivront les entrelacs avec une délicieuse angoisse.

Auteur : Née à Oxford en 1920, Phyllis Dorothy James a exercé diverses fonctions à la section criminelle du ministère anglais de l’Intérieur jusqu’en 1979. Mélange d’understatement britannique et de sadisme, d’analyse sociale et d’humour, ses romans lui ont valu les prix les plus prestigieux, dont, en France, le Grand Prix de Littérature policière, en 1988. Anoblie par la reine en 1990, elle est l’auteur de nombreux romans policiers, d’un roman de science-fiction et d’un « fragment d'autobiographie » (Il serait temps d'être sérieuse...). Derniers ouvrages parus : La Salle des meurtres (2004), Le Phare (2006), Une mort esthétique (2009).

Mon avis : (lu en avril 2011)
J’ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman policier d’un style classique, avec une ambiance très « british » comme je l’aime beaucoup. Saint Anselm est un collège de théologie sur la côte du Suffolk. L’endroit est isolé proche de la mer et battue par les vents venant du large. Un élève est retrouvé mort au bas de la falaise. S’agit-il d’un accident ? D’un suicide ?
Quelques jours plus tard, la vieille dame qui a découvert le corps meurt d’une crise cardiaque.
Le père de l’élève n’étant pas satisfait des conclusions de l’enquête, Dalglish, qui connaît ce monastère y ayant passé des vacances lorsqu'il était adolescent, est envoyé sur les lieux.
Le collège de St Anselm est menacé de fermeture.
Le lecteur suit le cours de l'enquête en même temps que les inspecteurs. C'est un huis clos, avec une ambiance pesante, un enchaînement d'évènements, de meurtres et une enquête passionnante avec son lot de rebondissements. Les descriptions précises du cadre sauvage de bord de mer avec des falaises et où règne la tempête m'ont fait rêver. L'écriture est très agréable, et on lit facilement ce livre sans vouloir le lâcher avant la conclusion. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture.

Un Grand Merci à Blog-O-Book et au Livre de Poche pour m’avoir permis de découvrir ce livre.

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Déjà lu du même auteur : une_mort_esth_tique Une mort esthétique

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Grande-Bretagne

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"Objet"

2 avril 2011

La Trilogie berlinoise – Philip Kerr

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Le Masque – novembre 2008 – 836 pages
Livre de poche – janvier 2010 – 1015 pages
Livre de poche – novembre 2010 – 1015 pages

Prix Livre de poche des lecteurs Policiers 2010

traduit de l'anglais de Gilles Berton

Quatrième de couverture :
Publiés pour la première fois dans les années 1989-1991, L'été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand évoquent l'ambiance du Ille Reich en 1936 et 1938, et ses décombres en 1947 Ils ont pour héros Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Phil Marlowe était à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire témoin de la cupidité et de la cruauté humaines, qui nous tend le miroir d'un lieu et d'une époque. Des rues de Berlin " nettoyées " pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques, à celles de Vienne la corrompue, théâtre après la guerre d'un ballet de tractations pour le moins démoralisant, Bernie va enquêter au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. Mais là où la Trilogie se démarque d'un film noir hollywoodien, c'est que les rôles principaux y sont tenus par des vedettes en chair et en°os.*Heydrich, Himmler et Goering...

Auteur : Né en 1956 à Édimbourg, Philip Kerr a fait ses études de droit à l'université de Birmingham. Auteur de douze romans traduits en plus de 25 langues et de nombreux scénarios, il s'est lancé récemment dans la littérature pour jeunes adultes. Écrite près de vingt ans après la Trilogie berlinoise, la suite des aventures de Bernie Gunther, La mort, entre autres est paru en 2009.

Mon avis : (lu en mars 2011)
J'ai mis plusieurs jours à lire ce gros pavé de plus de mille pages, en effet, ce livre regroupe 3 livres publiés indépendamment dans les années 1989-1991.

L’été  de cristal : L’histoire se passe en 1936, à Berlin à la veille des Jeux Olympiques.
Bernie Gunther, ancien inspecteur de la police berlinoise est devenu détective privé. Un riche industriel lui demande d’enquêter sur la mort de sa fille et de son gendre. Leurs corps ont été retrouvés calcinés dans leur maison incendiée. Des bijoux ont disparus du coffre fort. Les polices Kripo, Orpo, Sipo et Gestapo se livrent une guerre d'influence tout comme Heydrich, Goering et Himmler. C'est la monté du nazisme.

La pâle figure : Nous sommes toujours à Berlin, mais en Septembre 1938, la conférence de Munich est en cours, les Allemands s'interrogent sur une future guerre. Bernhard Gunther, le détective privé, est engagé par une riche veuve victime d'un maître chanteur. Mais il est également obligé par Heydrich de mener une enquête pour retrouver un tueur en série qui rode dans les rues de Berlin et s'attaque depuis quelques temps à des jeunes filles. Pour cela il est réintégré dans la Kripo en tant que Komissar.

Un requiem allemand :
Nous retrouvons Bernie Gunther, après la guerre, dans le Berlin de 1947. Un Berlin occupé, détruit par les bombes, où règne le marché noir, la prostitution, et où l'on craint les exactions des soldats russes. Bernie Gunther est contacté par un officier de la police secrète soviétique pour enquêter sur le meurtre d'un officier américain et innocenter un certain Emil Becker emprisonné à Vienne. Gunther avait connu Becker lorsqu'il appartenait à la Kripo en 1940. Il part donc à Vienne qui est également occupé par les Alliés et les Soviétiques, il se trouve mêlé aux services secrets américains et russes de l'après-guerre...

Ces trois enquêtes indépendantes sont l'occasion de découvrir l'atmosphère inédite de l'Allemagne à plusieurs époques troubles. Les intrigues sont passionnantes et le personnage de Bernie Gunther, détective privé hostile au régime nazi, est vraiment sympathique. Il m'a fait penser à Nestor Burma. Les descriptions sont très réalistes, l'auteur s'est beaucoup documenté sur les faits historiques et j'ai été très intéressée. J'aurai peut-être encore mieux apprécié ces trois enquêtes si je ne les avais pas lu à la suite. Je vais donc attendre un peu avant de lire la suite de « La Trilogie berlinoise » qui est paru en 2009, sous le titre de « La mort, entre autres ».

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Extrait : (début du livre)
Ce matin, au coin de Friedrichstraße et de Jägerstraße, deux S.A. démontaient une des vitrines rouges où est affiché chaque nouveau numéro du Stürmer. Der Stürmer est le journal dirigé par Julius Streichder, le propagandiste antisémite le plus virulent du Reich. Ces vitrines où s'étalent les dessins à moitié pornographiques de jeunes Aryennes soumises à l'étreinte de satyres au nez crochu sont destinées à attirer et titiller les esprits faibles. Aucun individu décent ne veut rien avoir à faire avec ça. Les deux S.A. déposèrent le panneau dans leur camion, déjà à moitié plein de vitrines identiques. Ils opéraient sans ménagements, car deux ou trois vitres étaient brisées.
Une heure plus tard, je revis les deux même S.A. en train d'emporter une autre vitrine installée à un arrêt de tramway devant l'hôtel de ville. Cette fois, je m'approchai pour leur demander ce qu'ils faisaient.
- C'est pour les Olympiades, m'informa l'un d'eux. On nous a ordonné de les faire disparaître pour ne pas choquer les étrangers qui viendront assister aux Jeux.
A ma connaissance, c'était la première fois que les autorités faisaient montre de tels égards.
Je rentrai chez moi dans ma vieille Hanomag noire et mis mon dernier costume présentable en flanelle gris clair qui m'avait coûté 120 marks trois ans auparavant. Il est d'une qualité qui devient de plus en plus rare dans ce pays. Tout comme le beurre, le café et le savon, le tissu qu'on utilise à présent n'est qu'un ersatz, pas très solide, quasiment inefficace contre le froid en hiver et très inconfortable en été.
Je me contemplai dans le miroir de le chambre et parachevai ma tenue avec mon plus beau chapeau. Une coiffure de feutre gris foncé à large bord, entouré d'un ruban de soie noire. Un modèle fort répandu. Mais, comme les hommes de la Gestapo, je le porte d'une manière particulière, le bord rabattu sur le devant. Cela a pour effet de dissimuler mes yeux, de sorte qu'il est plus difficile de me reconnaître. Un style lancé par la police criminelle de Berlin, la Kripo, au sein de laquelle je l'avais adopté.
Je glissai un paquet de Muratti dans la poche de mon veston et, serrant sous mon bras avec précaution une porcelaine Rosenthal emballée d'un papier cadeau, je sortis dans la rue.

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Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 13/20 Médaille de bronze

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

d_fi_1000
Lu dans le cadre du Défi des Mille organisé par Fattorius

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