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A propos de livres...
17 janvier 2013

Les apparences – Gillian Flynn

les_apparences Sonatine – août 2012 – 573 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié

Titre original : Gone Girl, 2012

Quatrième de couverture :
Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan, leur vie aisée, leur travail dans la presse, pour s'installer dans la petite ville du Missouri où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, celui-ci découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. L'enquête qui s'ensuit prend vite une orientation inattendue : sous les yeux de la police, chaque petit secret entre époux et autres trahisons sans importance de la vie conjugale prennent une importance inimaginable et Nick devient bientôt un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément de son côté de retrouver sa femme, celui-ci découvre qu'elle aussi lui dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres bien plus inquiétantes. Il serait criminel d'en dévoiler davantage tant l'intrigue que nous offre Gillian Flynn recèle de surprises et de retournements. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, la plus littéraire des auteurs de polars, qui dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes, nous offre en effet une véritable symphonie paranoïaque, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Auteur : Gillian Flynn est née à Kansas City. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, Les Apparences est son troisième roman.

Mon avis : (lu en janvier 2013)
Il ne faut pas se fier aux apparences...
Nick et Amy semblent être un couple assez banal. Après avoir perdus l'un et l'autre leur travail, ils quittent New-York pour s'installer à North Carthage, petite ville du Missouri où Nick a passé son enfance. Avec Margot, dit Go, sa sœur jumelle, Nick tient Le Bar pendant qu'Amy est femme au foyer. Deux ans après leur arrivée dans le Missouri, le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, lorsque Nick rentre chez lui, il découvre une maison en désordre et Amy a disparu. Que s'est-il passé ?
La première partie du livre permet au lecteur de vraiment découvrir ce couple et ses petits secrets. Le lecteur suit au jour le jour, Nick et ses réactions pas toujours adéquates après la disparition de son épouse, et en alternance nous découvrons des pages du journal d'Amy depuis sa rencontre avec Nick, cinq ans plus tôt. J'ai trouvé cette première partie trop lente et trop longue.
Heureusement, le rythme de la deuxième partie la rend plus passionnante et pris par l'histoire je l'ai dévoré avec facilité ayant hâte de connaître le dénouement avec les parties trois et quatre.
Je n'ai pas été totalement convaincue par ce thriller psychologique et machiavélique. Nick et Amy ne sont pas sympathiques, ils m'ont souvent énervés, l'un comme l'autre et j'ai trouvé le dénouement peu crédible... Malgré tout, la construction du livre est formidable, le suspense est présent durant les 573 pages et les rebondissements sont multiples...
Je gardais un si bon souvenir du livre précédent de Gillian Flynn que pour celui-là, j'en attendais plus et j'ai donc été déçue.

Autres avis :  CanelClaraHélèneJosteinMimiNadael

Extrait : (début du livre)
Quand je pense à ma femme, je pense toujours à son crâne. A la forme de son crâne, pour commencer. La toute première fois que je l'ai vue, c'est l'arrière de son crâne que j'ai vu, et il s'en dégageait quelque chose d'adorable. Comme un épi de maïs dur, luisant, ou un fossile trouvé dans le lit d'une rivière. Elle avait ce que les Victoriens auraient appelé une tête bien faite. Il n'était pas difficile d'imaginer la forme de son crâne.
Je reconnaîtrais son crâne entre mille.
Et ce qu'il y a dedans. Je pense à ça, aussi : à son esprit. Son cerveau, toutes ses spires, et les pensées qui circulent dans ces spires tels des mille-pattes impétueux frappés de frénésie. Comme un enfant, je m'imagine en train d'ouvrir son crâne, de dérouler son cerveau et de le passer au crible afin de tenter d'attraper et de fixer ses pensées. A quoi tu penses, Amy ? La question que j'ai posée le plus souvent pendant notre mariage, même si ce n'était pas à haute voix, même si ce n'était pas à la personne qui aurait pu y répondre. Je suppose que ces questions jettent une ombre funeste sur tous les mariages : A quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l'un à l'autre ? Qu'allons-nous faire ?

Déjà lu du même auteur : 

les_lieux_sombres Les lieux sombres

Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier 
Jury Décembre

50__tats
39/50 : Kansas

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 21/12

 Challenge 5% Littéraire 2012

   logochallenge2  
30/35

 

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16 janvier 2013

Alex - Pierre Lemaitre

Lu dans le cadre du Challenge
 "Ecoutons un livre"

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AudioLib – mars 2011 – lu par Philippe Résimont

Albin Michel – février 2011 – 392 pages

Livre de Poche – mai 2012 – 408 pages

Quatrième de couverture :
Qui connaît vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante. Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée et livrée à l'inimaginable ? Mais quand le commissaire Verhoeven découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien, ni personne. Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrière, une mécanique diabolique et imprévisible où l'on retrouve le talent de l'auteur de Robe de marié. Pierre Lemaitre hisse le genre noir à une hauteur rarissime chez les écrivains français : celle où se tient la littérature.

Auteur : Né à Paris, Pierre Lemaitre a longtemps enseigné la littérature avant d’embrasser la carrière littéraire. Ses trois premiers romans, Travail soigné (prix du Premier roman de Cognac 2006), Robe de marié (prix du Meilleur polar francophone 2009) et Cadres Noirs (prix du Polar européen du Point 2010), lui ont valu un succès critique et public exceptionnel et l’ont révélé comme un maître du roman noir et du thriller. Ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues et plusieurs sont en cours d’adaptation cinématographique.

Lecteur : Philippe Résimont brûle les planches depuis plus de 20 ans dans des registres très différents (Cyrano de Bergerac, Le Misanthrope, Ladies Night, Littoral). Il participe également à quelques aventures cinématographiques (Les convoyeurs attendent, Maternelle, Une nuit).

Mon avis : (écouté en décembre 2012)
J'ai décidé d'écouter ce livre en premier lieu pour participer au Challenge "Ecoutons un livre" organisé par Valérie. Jusqu'à présent, mes expériences d'écoute de livre audio n'avaient pas été concluantes... Cette fois-ci, j'ai mis toutes mes chances de mon côté en suivant les conseils des adeptes... 
Et bien, j'y ai pris goût, ainsi depuis, Alex, j'ai écouté 3 autres livres audio et mon 4ème est en cours !
En commençant ce livre, je pensais écouter un livre destiné aux adolescents... C'est sans doute à cause de l'illustration de la couverture... Or il n'en est rien... Ce livre est un thriller noir parfaitement construit, divisé en trois parties. L'auteur arrive parfaitement à bousculer le lecteur dans ses certitudes en lui proposant différents points de vue... 

Alex est une jolie jeune femme, elle est brutalement enlevée et séquestrée dans des conditions extrêmes... Le Commissaire Camille Verhoeven dirige l'enquête qui s'annonce complexe et pleine de rebondissements...
Une histoire très noire, glaçante mais passionnante. Le suspense, frayeurs et émotions sont au rendez-vous de ce thriller époustouflant. A ne pas rater ! 
En bonus du livre audio, il y a un entretien de 30 minutes avec l'auteur très intéressant à surtout n'écouter qu'après l'audition du livre. 

Mes nouvelles impressions sur le livre-audio : Pour ce Challenge, j'avais choisi Alex car j'avais repéré que les chapitres sont assez courts et donc le risque de perdre le fil de l'histoire en court de chapitre est moins grande... Le plus dur, c'est le début, il faut entrer dans l'histoire et ainsi garder son esprit à l'écoute et ne pas papillonner... J'ai maintenant un appareil mp3 plus sophistiqué qui me permet d'avancer ou reculer au court d'un chapitre et pour les premiers chapitres ne n'hésitent pas à les écouter plusieurs fois... Ensuite, je suis impatiente de connaître la suite de l'histoire. Et à ma grande surprise, j'ai lu ou plutôt écouté "Alex" en moins d'une semaine... En faisant mes courses, en attendant à la Poste, en marchant et au lit... en particulier en vacances ou le week-end, avant de me lever, je suis souvent réveillée avant mon mari et je ne peux pas allumer pour lire un livre papier !
En commençant ma lecture, je me suis dit que j'emprunterai le livre pour compléter mon écoute (comme je l'avais fait pour les livres audio précédents) et finalement, c'est inutile !

Je participerai au prochain rendez-vous du 16 février avec : 
Enquêtes de Miss Marple T1 (lu par Michaël Lonsdale)

Extrait : (début du livre)
Alex adore ça. Il y a déjà près d’une heure qu’elle essaye, qu’elle hésite, qu’elle ressort, revient sur ses pas, essaye de nouveau. Perruques et postiches. Elle pourrait y passer des après-midi entiers.
Il y a trois ou quatre ans, par hasard, elle a découvert cette boutique, boulevard de Strasbourg. Elle n’a pas vraiment regardé, elle est entrée par curiosité. Elle a reçu un tel choc de se voir ainsi en rousse, tout en elle était transformé à un tel point qu’elle l’a aussitôt achetée, cette perruque.
Alex peut presque tout porter parce qu’elle est vraiment jolie. Ça n’a pas toujours été le cas, c’est venu à l’adolescence. Avant, elle a été une petite fille assez laide et terriblement  maigre. Mais quand ça s’est déclenché, ç’a été comme une lame de fond, le corps a mué presque d’un coup, on aurait dit du morphing en accéléré, en quelques mois, Alex était ravissante. Du coup, comme personne ne s’y attendait plus, à cette grâce soudaine, à commencer par elle, elle n’est jamais parvenue à y croire réellement. Aujourd’hui encore.

  livre_audio

Déjà lu du même auteur : 

 robe_de_mari__ Robe de marié

Lire sous la contrainte

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4ème session : Un seul mot

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs

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PAL Noire

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Prénom"

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars

catégorie "Même pas peur" : 20/12

 

 

12 janvier 2013

Enfant 44 - Tom Rob Smith

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Audiolib - avril 2009 - lu par Frédéric Meaux

Belfond - février 2009 - 398 pages

Pocket - janvier 2010 - 522 pages

traduit de l'anglais par France Camus-Pichon

Titre original : Child 44, 2008

Quatrième de couverture :
Hiver 1953, Moscou. Le corps d'un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée.
Agent du MGB, la police d'État chargée du contre-espionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l'enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n'existe pas dans le parfait État socialiste, il s'agit d'un accident. L'affaire est classée mais le doute s'installe dans l'esprit de Leo.
Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Leo est contraint à l'exil avec sa femme Raïssa, elle-même convaincue de dissidence. C'est là, dans une petite ville perdue des montagnes de l'Oural, qu'il va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l'« accident » de Moscou.
Prenant tous les risques, Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d'eux des ennemis du peuple…

Auteur : Tom Rob Smith est né à Londres en 1979, d'une mère suédoise et d'un père anglais. Diplômé de l'université de Cambridge, il a passé un an en Italie dans un atelier d'écriture. Il a ensuite travaillé comme scénariste pendant cinq ans. Tom Rob Smith vit à Londres. Après Enfant 44 (2009), Kolyma est son deuxième roman.

Lecteur : Originaire du Sud-ouest de la France, Frédéric Meaux a fait ses études de Comédien-Danseur à l'école des Arts du spectacle à Bruxelles. Il poursuit ensuite sa formation dans l'art clownesque et la Commedia dell'arte. Depuis plusieurs années, il prête sa voix pour la télévision et le cinéma. Il a déjà enregistré pour Audiolib Enfant 44  et Le jeu de l'ange.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Avant de commencer ce livre, je ne m'attendais pas à lire une histoire pareille, le titre est mystérieux et induit même à l'erreur, le chiffre 44 m'évoquait autre chose que l'Union Soviétique en 1953...

Léo est un agent du MGB (ancêtre du KGB), il obéit au système et n'hésite pas à participer à la terreur stalinienne. Pourtant, un jour Léo décide de mener seul une enquête autour de disparitions d'enfants. En désaccord avec la Parti il devient personna non grata et il est déplacé au fin fond de l'Oural... Malgré tout, il poursuivra son enquête et fera des découvertes surprenantes...
J'ai beaucoup aimé ce livre, avec cette histoire, j'ai découvert le monde soviétique d'après-guerre, son contexte politique, économique et social et en même temps l'une enquête autour de ses enfants disparus est palpitante. L'ambiance est oppressante, par moment effroyable et le lecteur est tenu en haleine du début à la fin.  

Extrait : (début du livre)
Puisque maria avait décidé de mourir, son chat n’aurait qu’à se débrouiller. Elle s’en était déjà occupée au-delà du raisonnable. Voilà belle lurette que les villageois avaient attrapé et mangé les rats et les souris. Les animaux de compagnie avaient suivi. Tous, sauf un : ce chat, son compagnon qu’elle tenait caché. Pourquoi ne l’avait-elle pas tué ? Pour garder une raison de vivre, quelque chose à protéger et à aimer – une raison de survivre. Elle s’était promis de continuer à le nourrir jusqu’à ce qu’elle-même n’ait plus rien à se mettre sous la dent. Ce jour était arrivé. Elle avait déjà découpé ses bottes de cuir en lanières, les avait fait bouillir avec des orties et des graines de betterave. Elle avait creusé le sol pour trouver des vers de terre, sucé des morceaux d’écorce. Ce matin encore, délirante de fièvre, elle avait rongé un pied du tabouret de la cuisine jusqu’à ce que ses gencives soient pleines d’échardes. A sa vue son chat avait filé se réfugier sous le lit, refusant de se montrer alors même qu’elle l’appelait à genoux, le suppliait de sortir de sa cachette. C’est à ce moment-là que Maria avait décidé de mourir, n’ayant  plus rien à manger ni à aimer.
Elle attendit la tombée de la nuit pour ouvrir la porte d’entrée. Dans l’obscurité, son chat aurait plus de chances d’atteindre les bois sans être vu. Si un habitant du village l’apercevait, il lui sauterait dessus. Même si près de mourir, elle ne supportait pas l’idée qu’on tue son chat. Elle se consolait en se disant qu’il profiterait de l’effet de surprise. Au sein d’une communauté où les hommes adultes mâchaient de la terre en espérant tomber sur des fourmis ou des œufs d’insectes, où les enfants cherchaient dans le crottin de cheval les grains d’avoine non digérés et où les femmes se battaient pour quelques os, personne, à coup sûr, n’imaginait qu’un chat ait pu avoir la vie sauve.

 livre_audio

 Challenge God Save The Livre 
Challenge_anglais

 Challenge Voisins, voisines

voisins_voisines_2013
Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013

petit_bac_2013
"Chiffre/Nombre"

 Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 19/12

 Défi 1er roman
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22 décembre 2012

Furioso – Carin Bartosch Edström

 Lu en partenariat avec les éditions JCLattès

furioso JC Lattès – octobre 2012 – 550 pages

traduit du suédois par Frédéric Fourreau

Titre original : Furioso, 2011

Quatrième de couverture :
En se retirant sur un paisible îlot privé de l’archipel de Stockholm, les musiciennes de l’ensemble Furioso pensaient enregistrer au calme le dernier Quatuor à cordes de Stenhammar. Mais lorsque Louise Armstahl doit cèder sa place de premier violon au charismatique Raoul Liebeskind, adulé par les femmes, l’équilibre qui régnait jusque-là vole en éclats. . 
De vieilles intrigues ressurgissent tandis que de nouvelles intrigues apparaissent, attisées par la passion de la musique. Une nuit, un corps sans vie est découvert alors que seuls les cinq musiciens se trouvent sur l’île. 
La commissaire Ebba Schröder se voit confier cette délicate enquête, d'autant plus difficile qu'entre secrets et rivalités tous semblent suspects...

Auteur : Carin Bartosch Edström est née en 1965, a grandi à Rome et à Lund. Elle a travaillé comme chef d'orchestre et suivi des études de composition musicale. Elle compose avant tout de l'opéra et de la musique de chambre. Elle traduit par ailleurs des opéras italiens.  

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Louise est une brillante violoniste, elle a créé le quatuor Furioso avec Anna, Helena et Caroline. Elles ont prévues de passer quelques jours au calme à Svalskär, l'île privé de Louise, pour enregistrer le dernier Quatuor à cordes de Stenhammar. Mais juste avant de partir, Louise se blesse à la main, elle ne pourra plus jouer pendant quelques semaines. Elle fait donc appel à son ami Raoul pour la remplacer pour l'enregistrement prévu. Quatre femmes et un homme sur une île, c'est comme mettre un loup dans une bergerie...

Dans la première partie du livre, le lecteur découvre un huis clos entre les différents personnages et les relations complexes qu'ils ont les uns avec les autres.
Sachant que ce livre est un roman policier, le premier suspense sera de prévoir qu'elle sera la première victime ? En effet, durant cette première partie le lecteur ressent parfaitement les nombreuses tensions qu'il existe entre Louise, Caroline, Raoul, Anna et Helena et le drame imminent.
Dans la deuxième partie, entre en scène la commissaire Ebba Schröder et l'inspecteur Vendela Smythe-Fleming pour mener une enquête pleine de surprises... 

J'ai beaucoup aimé ce roman dont la construction est très différente des romans policiers habituels. Cette construction permet de bien connaître les différents protagonistes avant de suivre l’enquête d’un point de vue policier. Cela rend l’intrigue prenante et passionnante, le lecteur échafaude alors de nombreuses hypothèses... Une très belle surprise.

Un grand Merci à Emily et aux éditions JCLattès pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (début du livre)
En se promenant le long de Strandvägen, à Stockholm, ce jour-là, il eut l'impression d'accomplir un rituel. Son corps était animé par un nouveau souffle de vie et son dos avait retrouvé sa souplesse d'antan. Il se sentait désormais l'âme d'un vainqueur. Alors que le compte à rebours était lancé depuis des années, il avait enfin eu cette idée géniale. Toutefois, même si, en pratique, cela ne nécessiterait qu'un tout petit effort de sa part, du moins dans un premier temps, la suite serait autrement plus ardue à mettre en 
œuvre. Il lui faudrait mentir à ses proches. 
Il s'y était préparé. Il avait pris les mesures nécessaires pour assurer son avenir.
Peder Armstahl avait pris conscience de son devoir dès qu'il avait été en âge de comprendre la place qu'il occupait au sein de la lignée. Il ne l'avait pas choisi, on ne lui avait même pas demandé son avis. Et, si quelqu'un lui avait demandé ce qu'il en pensait, il aurait probablement prétendu que c'était un honneur. Ce qui n'aurait rien eu de surprenant.
Mais ce devoir, qui constituait sa vraie raison de vivre, était difficile à endosser. Jusque-là, en effet, la tâche s'était révélée insurmontable.
Il avait dû se faire une raison après ses échecs répétés. Tandis que sa famille s'était gardée de tout commentaire à ce sujet. Ils auraient au moins pu faire en sorte que leurs v
œux ne sonnent pas si faux à chaque nouveau baptême.

 

Challenge 4% Littéraire 2012

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25/28

Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 18/12

 Défi Scandinavie noire 2012

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Suède 

Challenge Littératures Nordiques

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Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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20 décembre 2012

L’interprétation des peurs - Wulf Dorn

l_interpretation_des_reves Le Cherche Midi – mai 2012 – 432 pages

traduit de l'allemand par Joël Falcoz

Titre original : Trigger, 2009

Quatrième de couverture :
Psychiatre de talent, Ellen Roth reçoit en consultation dans la clinique où elle travaille une femme en état de choc, qui lui confie être harcelée par un homme, sur lequel elle refuse de donner le moindre détail. Serait-elle en proie à un délire de persécution ? Ellen n'a pas le temps d'en apprendre plus : à peine internée, l'inconnue disparaît. Quelques jours plus tard, un mystérieux individu agresse Ellen et lui lance un macabre défi : elle a quarante-huit heures pour découvrir qui il est et les raisons qui le poussent à s'en prendre à elle, sans quoi la patiente disparue mourra. C'est le début d'une course contre la montre pour Ellen, confrontée à la paranoïa, la peur et la violence. Bien vite, elle se retrouve isolée de tous, ne pouvant compter sur personne. Et avec très peu de temps pour découvrir ce qui, dans sa vie et celle de ses proches, peut motiver cet inconnu qui semble en savoir très long sur elle.

Auteur : Né en 1969, Wulf Dorn écrit depuis l'âge de 12 ans. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées et récompensées par des prix littéraires. L'Interprétation des peurs est son premier roman. Il vit à Ulm, en Allemagne.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Ce livre est un thriller psychologique. L'histoire a pour cadre un hôpital psychiatrique. Ellen Roth, brillante psychiatre, a pour patiente une femme maltraitée et terrorisée admise depuis peu dans la Clinique du Bosquet. Ellen voudrait aider cette femme et elle y met toutes ses forces.
Pendant une centaine de pages le lecteur est happé par l'intrigue dont le suspens devient de plus en plus intense. Certains passages sont plutôt flippants (livre à éviter de lire avant d'aller se coucher...). J'ai même éprouvé un certain malaise et une impression désagréable car, comme un schizophrène, je n'arrivais plus à distinguer ce qui était réel et ce qui était imaginaire... Malgré tout, j'avais très envie de savoir comment cette histoire allait pouvoir se terminer... 
Le milieu du livre est plus difficile à suivre, j'ai eu l'impression de tourner en rond, de répétitions, des rebondissements peu crédibles et la bonne impression du début retombait. Heureusement, le dénouement et la conclusion de cette histoire est inattendu et efficace. Au cours de ma lecture, j'avais échafaudé quelques hypothèses et j'étais complètement à côté. 

Une lecture prenante et captivante mais le malaise et les peurs que suscitent ce livre ne sont pas vraiment agréables. 

Autres avis : Theoma, Clara, Canel, HélèneKeishaNadaelMimiAkialam

Extrait : (début du livre)
Il est des lieux maléfiques, nimbés de légendes. De tels lieux sont régulièrement le théâtre d'évènements funestes, comme s'ils se nourrissaient de drames.
Pour Hermann Talbach, la ferme en ruine du vieux Sallinger était de ces endroits maudits. Tout le monde dans le village en était convaincu. Certains allaient jusqu'à prétendre que quiconque osait s'en approcher sombrait dans la folie. Comme jadis Sallinger qui, un soir de mai, avait mis le feu aux bâtiments avant de périr dans les flammes avec sa femme et ses deux enfants.
Or, ce jour-là, Talbach était pressé d'atteindre la ruine. Tandis qu'il arpentait le sentier forestier avec Paul, son apprenti, il priait pour qu'il ne soit pas trop tard. Il était de leur devoir d'empêcher une nouvelle tragédie.
Talbach n'avait pas eu le temps de se changer. En bleu de travail, les mains pleines de cambouis, il passa en hâte près des vestiges de l'ancien portail couverts de mousse. Le mécanicien avait dépassé la quarantaine et boitillait suite à un accident sous le pont élévateur de son garage. Pourtant, il ne ralentissait pas l'allure. Paul, âgé de dix-neuf ans, peinait à le suivre.

 

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier 
Jury Novembre

 Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 17/12

Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Allemagne

Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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11 décembre 2012

Le cercle - Bernard Minier

Lecture Commune 
lecture_commune
avec  Sandrine

Lu en partenariat avec XO éditions

le_cercle XO édition - octobre 2012 – 572 pages

Quatrième de couverture :
Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serial-killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie.
Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux… 
Pourquoi la mort s’acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud-Ouest, et son cercle d’étudiants réunissant l’élite de la région ?
Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d’anciennes et terribles blessures et faire l’apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.
Après le succès de Glacé, déjà traduit dans de nombreux pays, Bernard Minier, le maître des atmosphères sombres et oppressantes, nous entraîne dans une nouvelle intrigue à couper le souffle, qui renouvelle les lois du genre.

Auteur : BERNARD MINIER est né à Béziers et a grandi dans le Sud-Ouest. Après Glacé, prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac, Le Cercle est son deuxième roman.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Lorsque Mélanie pour XO éditions m'a proposé de découvrir le nouveau livre de Bernard Minier, je n'ai pas hésité, j'étais impatiente de retrouver le commandant Martin Servaz et son équipe.
Dix-huit mois après sa première enquête dans une vallée étroite et enneigée des Pyrénées, la nouvelle enquête du commandant Servaz nous entraîne à Marsac une petite ville universitaire. Tout commence avec le meurtre de Claire Diemar une professeur de khâgne. A Toulouse, Servaz reçoit alors un appel téléphonique, une voix surgit du passé. Il s'agit de Marianne, son amour de jeunesse, qu'il n'a pas revu depuis leurs études. Elle l'appelle au secours car tout accuse son fils Hugo pour le meurtre de son professeur... 
Une intrigue bien menée, des fausses pistes et le lecteur ne peut lâcher le livre... La conclusion de cette enquête a été pour moi une surprise.
Le lecteur va apprendre à connaître un peu mieux Servaz, son passé, sa fille Margot. Ses adjoints Esperandieu et Samira sont toujours à ses côtés et Julian Hirtmann toujours en cavale semble avoir réapparu. Irène Ziegler est moins présente dans cette enquête, elle est là en coulisse, en soutien.
Le côté anecdotique de cette histoire, c'est l'enquête qui se déroule en juin 2010, et en parallèle c'est la coupe du monde de Football en Afrique du Sud, Servaz est complètement étranger à l'engouement qu'entraîne cette compétition. En quelques mois c'est le troisième livre que je lis avec une compétition de football en parallèle (Le guerrier solitaire - Henning Mankell et Discordance - Anna Jörgensdotter)...
En terminant cette lecture, je devine bien que cela ne sera pas la dernière enquête de Servaz et comme je me suis attachée à Martin Servaz et ses comparses, j'ai hâte de connaître la suite de leurs aventures.

Merci à Mélanie et XO éditions de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (début du livre)
SON ESPRIT N'ÉTAIT qu'un cri. 
Une plainte.
Dans sa tête, elle criait de désespoir, elle hurlait sa rage, sa souffrance, sa solitude... - tout ce qui, mois après mois, l'avait dépouillée de son humanité.
Elle suppliait aussi.
Pitié, pitié, pitié, pitié... laissez-moi sortir d'ici, je vous en supplie...
Dans sa tête, elle criait et elle suppliait et elle pleurait. Dans sa tête seulement : en réalité, aucun son ne sortait de sa gorge. Elle s'était réveillée quasi muette un beau matin. Muette... Elle qui avait toujours aimé s'exprimer, elle à qui les mots venaient si facilement, les mots et les rires...
Dans l'obscurité, elle changea de position pour soulager la tension de ses muscles. Elle était assise par terre, adossée au mur de pierre, à même le sol de terre battue. Elle s'y allongeait, parfois. Ou bien elle rejoignait son matelas pouilleux dans un coin. Elle passait le plus clair de son temps à dormir, couchée en chien de fusil. Quand elle se levait, elle faisait des étirements ou bien elle marchait un peu - quatre pas et retour, pas plus : son cachot mesurait deux mètres sur deux. Il y faisait agréablement chaud ; elle savait depuis longtemps qu'il devait y avoir une chaufferie de l'autre côté de la porte, à cause de la chaleur mais aussi des bruits : bourdonnements, chuintements, cliquetis. Elle ne portait aucun vêtement. Nue comme un petit animal. Depuis des mois, des années peut-être. Elle faisait ses besoins dans un seau et elle recevait deux repas par jour, sauf lorsqu'il s'absentait : elle pouvait alors passer plusieurs jours seule, sans manger ni boire, et la faim, la soif et la peur de mourir la taraudaient. Il y avait deux judas dans la porte : un tout en bas, par où passaient les repas, un autre au milieu, par où il l'observait. Même fermés, ces judas laissaient deux minces rayons lumineux trouer l'obscurité de son cachot. Ses yeux s'étaient depuis longtemps accoutumés à ces demi-ténèbres, ils distinguaient des détails sur le sol, sur les murs que nul autre qu'elle n'aurait pu voir.
Au début, elle avait exploré sa cage, guetté le moindre bruit. Elle avait cherché le moyen de s'évader, la faille dans son système, le plus petit relâchement de sa part. Puis elle avait cessé de s'en préoccuper. Il n'y avait pas de faille, il n'y avait pas d'espoir. Elle ne se souvenait plus combien de semaines, de mois s'étaient écoulés depuis son enlèvement. Depuis sa vie d'avant. Une fois par semaine environ, peut-être plus, peut-être moins, il lui ordonnait de passer le bras par le judas et lui faisait une injection intraveineuse. C'était douloureux, parce qu'il était maladroit et le liquide épais. Elle perdait connaissance presque aussitôt et, quand elle se réveillait, elle était assise dans la salle à manger, là-haut, dans le lourd fauteuil à haut dossier, les jambes et le torse attachés à son siège. Lavée, parfumée et habillée... Même ses cheveux fleuraient bon le shampooing, même sa bouche d'ordinaire pâteuse et son haleine qu'elle soupçonnait pestilentielle le reste du temps embaumaient le dentifrice et le menthol. Un feu clair pétillait dans l'âtre, des bougies étaient allumées sur la table de bois sombre qui brillait comme un lac, et un fumet délicieux s'élevait des assiettes. Il y avait toujours de la musique classique qui montait de la chaîne stéréo. Comme un animal conditionné, dès qu'elle entendait la musique, qu'elle voyait la lueur des flammes, qu'elle sentait les vêtements propres sur sa peau, elle se mettait littéralement à saliver. Il faut dire qu'avant de l'endormir et de la sortir de son cachot, il la faisait toujours jeûner pendant vingt-quatre heures.

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier 
Jury Février

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 15/12

Challenge 4% Littéraire 2012

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22/28

Déjà lu du même auteur : 

glac_  Glacé

1 décembre 2012

Marée blanche - Jean Failler

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
un_mot_des_titres 

Le mot : BLANC

mar_e_blanche Edition du Palemon - avril 2003 - 190 pages

Quatrième de couverture :
Comme il y a pénurie d'inspecteurs au commissariat de Concarneau, Mary Lester y est détachée pour enquêter sur la mort d'un jeune homme.
Oh, rien de bien mystérieux, vraisemblablement un règlement de comptes entre marginaux. Voire…
On le sait, Mary Lester a le chic pour apercevoir, derrière des faits paraissant évidents, d'autres qui le sont moins. Et quand elle a saisi un fil conducteur, on peut compter sur elle, en dépit du scepticisme de ses nouveaux supérieurs, pour débrouiller tout l'écheveau.
Elle va s'immerger dans une petite ville secouée par la crise de la pêche, découvrant, dans un monde dont elle ignore tout, des personnages aussi fragiles que rudes, bien attachants malgré leurs manières brusques.
Et il y a urgence, car si la marée noire tue la flore et la faune, la marée blanche, elle, tue les hommes.

Auteur : Jean Failler est né en 1940 à Quimper. Auteur de pièces de théâtre, de romans historiques, de romans policiers, il vit et écrit à Quimper.

Mon avis : (relu en novembre 2012)
Pour cette session du Challenge Un mot, un titre, je me suis rendue compte mercredi soir, le livre choisi en cours de lecture que j'avais pris par erreur un mauvais mot (c'est à dire celui de la session précédente...). Heureusement, j'ai trouvé chez moi un livre répondant au critère et pas trop long à lire pour être à l'heure au rendez-vous !
Ce livre fait partie de la série des enquêtes de Mary Lester, c'est la quatrième enquête et elle se déroule à Concarneau. Cela commence lorsqu'un marginal de Concarneau est retrouvé mort dans l'eau du port. Avec Marie Lester nous découvrons le monde des marins-pêcheurs, la rudesse du métier, les difficultés économiques... L'intrigue est bien construite et l'histoire plaisante.
C'est un livre qui se lit facilement, c'est à la fois une enquête policière et une belle ballade en Bretagne. Et je prends toujours du plaisir à relire cette série...
En 1998, une adaptation de ce livre en téléfilm a été réalisé par Christiane Leherissey mettant en scène Mary Lester sous les traits de Sophie de La Rochefoucauld. Quelques ajouts ont été fait par les scénaristes par rapport au livre.

Extrait : (début du livre)
22 novembre.
Sur la mer turquoise, de longues houles ondulaient, couronnées d’écume. Le vent d’ouest soufflait en rafales brutales et désordonnées, le ciel était noir. Un temps à grains. Par moments la pluie se déchaînait et, chassée par le vent, passait à l’horizontale, cinglant les vitres de la cabine, si drue qu’elle plongeait la timonerie dans une sorte d’univers glauque. Puis, aussi subitement, les nuages lourds se déchiraient et un grand pan de ciel bleu apparaissait. Il y avait alors un soleil extraordinaire et il semblait qu’on passait en un instant du plus noir de l’hiver au plus lumineux du printemps.
À la barre de son chalutier bleu et blanc, Nicolas Le Maout, l’épaule calée contre la cloison de la cabine, les yeux plissés par la fatigue, regardait venir la côte ; une longue plage de sable fin barrait le fond de la baie, séparant le ciel de la mer d’un trait d’ivoire éclatant. Derrière se dessinaient les champs, les bois, et puis, sur tribord, Concarneau. Ce qu’on apercevait d’abord en venant de la mer, c’était les immeubles HLM de Kerandon, une longue barrière blanche posée contre le ciel. Entre eux et la mer, les maisons descendaient jusqu’à la ville close plantée sur son rocher, qui trempait ses vieilles murailles dans les eaux paisibles du port. Derrière, il y avait la criée, mais on ne la voyait pas encore.
Des entrailles du bateau montait le grondement sourd du diesel qui tournait à demi-régime. Une lourde silhouette se dressa derrière Nicolas Le Maout, emplissant la petite cabine de sa carrure formidable.

Nicolas détourna à peine la tête et dit d’une voix lasse :
– On arrive.
Et l’autre bougonna d’un timbre éraillé :
– Pas trop tôt !
– Comme tu dis, Petit Pierrot, mes bottes sont lourdes, fit Nicolas Le Maout.
Et il passa d’un pied sur l’autre dans une sorte de danse lente pour tenter de désengourdir ses jambes lasses, puis il prit sur une tablette devant lui un paquet de gauloises froissé, en sortit une cigarette tordue qu’il alluma à un briquet de plastique jaune sans se soucier de la curieuse forme du cylindre de tabac.
La cabine empestait l’huile chaude, le poisson, le tabac et il fallait avoir le cœur bien accroché pour supporter les mouvements du bateau dans cette atmosphère confinée. Qu’importe, ici au moins on n’avait pas froid ; et du froid, de l’humidité, du vent, ces hommes venaient d’en avoir plus que leur compte.
Accablés de fatigue, le reste de l’équipage, deux matelots, dormait dans le poste, capelé dans leurs cirés jaunes, encore bottés. Comme ils étaient tombés, le sommeil les avait pris.

 

 Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 14/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Couleur"

23 novembre 2012

La faille souterraine et autres enquêtes - Henning Mankell

la_faille_souterraine Seuil – octobre 2012 – 471 pages

traduit du suédois par Anna Gibson

Titre original : Pyramiden, 1999

Quatrième de couverture :
« Beaucoup m'ont posé la question : que faisait Wallander avant le commencement de la série ' Que s'est-il passé avant le 8 janvier 1990, ce matin d'hiver où Wallander est réveillé à l'aube par un appel qui marque le début de Meurtriers sans visage ? Quand Wallander entre alors en scène, il est flic depuis longtemps, il est déjà père et divorcé, et il a quitté Malmö pour Ystad. Les lecteurs se sont interrogés. Et moi avec eux. J'ai alors commencé à écrire dans ma tête des récits qui se déroulaient avant cette date. Puis j'ai rassemblé ces histoires et décidé de les publier. Elles constituent un point d'exclamation après le point final. Comme l'écrevisse, il est parfois bon de marcher à reculons. De revenir vers un point d'origine. Aucun tableau n'est jamais achevé. Mais ces fragments m'ont semblé devoir faire partie du lot. Le reste appartient au silence. » H. M.

Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.  

Mon avis : (lu en novembre 2012)
Alors que la fin de la série avait été annoncée, quelle belle surprise de retrouver Kurt Wallander dans un nouveau livre d'Henning Mankell !
Ce livre regroupe 5 enquêtes de Wallander avant le début de la série. Cela commence en 1969 alors que Kurt Wallander n’a que 21 ans et 1990 avec le coup de téléphone nocturne qui annonce et l’enquête « Meurtrier sans visage ». Certaines avaient déjà été éditées comme l’enquête Pyramide, en 1999 en Suède, mais encore jamais en France. D’autres sont inédites.
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Kurt Wallander jeune puis à divers moment clé de sa vie dans cinq enquêtes de longueur différente mais toutes à la hauteur de la série. 

Extrait : (début du livre)
Au commencement tout n'était que brouillard.
Ou peut-être comme une mer épaisse, blanche, silencieuse. Le paysage de la mort. Ce fut d'ailleurs la première pensée de Wallander lorsqu'il revint à lui. Il était déjà mort. Il n'aurait pas dépassé l'âge de vingt-deux ans. Un jeune policier, à peine adulte. Voilà. Et puis un inconnu s'était précipité sur lui avec un couteau et il n'avait pas pu l'éviter.
Après, il n'y avait eu que le brouillard blanc. Et le silence.
Lentement il se réveillait, lentement il revenait à la vie. Les images étaient brouillées, confuses. Il essayait de les capturer, comme on chasse les papillons. Mais elles se dérobaient et ce fut pour lui un grand effort que de reconstituer le fil des événements...

Il était de repos. C'était le 3 juin 1969 et il venait de laisser Mona au terminal des ferries vers le Danemark. Pas les bateaux récents, ces aéroglisseurs qui allaient à toute allure, mais un ferry à l'ancienne, où on avait encore le temps de déjeuner durant la traversée. Elle devait retrouver une amie, elles iraient peut-être à Tivoli mais, surtout, l'objectif était de lécher les vitrines. Wallander avait voulu l'accompagner puisqu'il était de repos. Mais elle avait dit non. Ce voyage était pour sa copine et pour elle. Interdit aux hommes.
Il regarda le bateau quitter le port. Mona devait revenir le soir même et il avait promis d'être là. Si le beau temps persistait, ils iraient se promener. Puis ils rentreraient chez lui. Il louait un appartement dans la banlieue de Rosengård.
Il s'aperçut que, rien que d'y penser, ça l'excitait. Il ajusta son pantalon et traversa la rue en direction de la gare. Il acheta un paquet de cigarettes, des John Silver comme d'habitude, et en alluma une avant même d'être de nouveau dehors.
Il n'avait pas de projets pour cette journée. C'était un mardi, il était de repos. Il avait fait beaucoup d'heures sup, entre autres à cause des grandes manifs contre la guerre du Vietnam qui se succédaient partout, tant à Lund qu'à Malmö. A Malmö, il y avait eu des échauffourées. Wallander avait trouvé l'expérience désagréable. Ce qu'il pensait des revendications des manifestants - US go home-, il n'en savait trop rien. La veille encore, il avait essayé d'en discuter avec Mona, mais son opinion à elle se bornait à estimer que «ces gens-là cherchent les embrouilles». Il avait insisté, allant jusqu'à lui affirmer qu'il n'était pas juste, de la part de la première puissance militaire mondiale, de bombarder un pays agricole pauvre situé dans un autre continent avec l'objectif de le faire «retourner à l'âge de pierre», comme l'avait dit un officier américain cité dans le journal de la veille ; elle lui avait rétorqué qu'elle n'avait pas l'intention d'épouser un communiste.
Cette réplique l'avait soufflé, et la discussion en était restée là. S'il était certain d'une chose, c'était qu'il allait bien épouser Mona, aux cheveux châtains, au nez effilé et au menton pointu, qui n'était peut-être pas la plus belle fille qu'il eût jamais rencontrée ; mais qu'il voulait avoir pour lui, quoi qu'il arrive.

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait le_guerrier_solitaire_p Le guerrier solitaire

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 12/12

 Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
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Suède : Henning Mankell

 Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique

Challenge 3% Littéraire 2012

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20/21

 

8 novembre 2012

Freezing - Clea Koff

freezing Editions Héloïse d'Ormesson - octobre 2012 - 425 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Pascale Haas

Titre original : Freezing, 2011

Quatrième de couverture : 
Lorsque le tueur en série qui lui a échappé toute sa carrière refait surface à Los Angeles, l’agent spécial Scott Houston est prêt à enfreindre le règlement du FBI pour le coincer. Et il sait exactement à qui s’adresser : l’Agence 32/1, spécialisée dans l’identification de personnes disparues, que dirigent la séduisante Jayne Hall et sa meilleure amie Steevie Lander. Il est loin d’imaginer que sa requête entraînera les deux femmes dans une poursuite à travers les Etats-Unis, au péril de leur vie.

Clea Koff, anthropologue médico-légale, signe un thriller trépidant. Traqueur traqué, criminel machiavélique, experts en blouse blanche, elle flirte avec le danger, joue avec nos nerfs et manie la plume comme le scalpel.

Auteur : Née en 1972 en Angleterre, Clea Koff poursuit des études d’anthropologie et de médecine légale aux États-Unis. En 1994, à vingt-trois ans seulement, elle est envoyée par le TPI au Rwanda, puis dans les Balkans occidentaux. En 2005, les EHO publient La Mémoire des os, un document qui retrace son expérience d’anthropologue internationale. Elle travaille désormais au sein du MPID (Missing Persons Identification Resource Center), association qu’elle a fondée à Los Angeles. Ce centre a pour but d’établir le profil médico-légal de personnes signalées disparues, afin d’aider les services policiers à identifier les victimes de crimes violents.

Mon avis : (lu en novembre 2012)
Avant d'être écrivain, Clea Koff est anthropologue médicale, après des missions internationales au Rwanda, puis dans les Balkans. Elle travaille désormais au sein du MPID (Missing Persons Identification Resource Center), une association qu’elle a fondée à Los Angeles. 
Clea Koff s'est largement inspirée de son expérience professionnel pour écrire ce livre. Le MPID est assez proche de l'Agence 32/1 du roman.
Cela commence très fort avec la découverte sur une autoroute de Los Angeles de corps démembrés tombé d’une camionnette accidenté…L'agent du FBI Scott Houston fait alors appel à l'Agence 32/1 et ses anthropologues Jayne et Steelie pour déterminer de qui sont ses restes humains. L'enquête mènera le lecteur en Californie, en Arizona et en Géorgie.
C'est un livre qui se lit facilement, un vrai « page-turner » plutôt bien construit, évidement très bien documenté. En lisant ce livre, j'avais l'impression de voir un épisode d'une série avec non seulement une enquête mais également en parallèle la vie privée de nos anthropologues et des enquêteurs. L'auteur n'hésite pas à faire réfléchir le lecteur sur les à-côtés de la profession. Les conséquences psychologiques qui peuvent troubler les professionnels en contact avec la mort. J'ai pourtant trouvé l'intrigue assez prévisible.  

Autres avis : CanelAnna Blume

Extrait : (début du livre)
L'odeur vivifiante de l'eucalyptus chauffé au soleil s'intensifia avec la brise. Jayne contempla les arbres chatoyants en bordure de l'autoroute 101, puis se tourna vers l'agent de la California Highway Patrol. Pendant qu'il écoutait les instructions émises par la radio, son regard s'arrêta sur l'arceau de la Jeep décapotée, plongea sur les deux caisses à outils identiques rangées à l'arrière, puis remonta sur la silhouette menue de Steelie, une main sur le volant et l'autre posée nonchalamment sur le levier de vitesse, les yeux dissimulés sous la visière d'une casquette vieux rose.
- C'est vous les scientifiques ? demanda l'agent en faisant signe à leur escorte d'avancer.
Quelques mètres plus loin, une moto vrombit. Son conducteur s'approcha de la voiture, mit un pied à terre et se retourna, le bas du visage impassible sous son casque et ses lunettes noires. Steelie lui adressa un vague salut, puis le motard démarra.
Les deux jeunes femmes le suivirent en slalomant entre les voitures de police qui avaient transformé le parking de Sunkist en un véritable labyrinthe. La moto du CHP fila en trombe à l'angle nord-ouest et les abandonna devant un mur de Chevrolet Suburban bleu nuit. Steelie arrêta la Jeep. Les Suburban étaient garées en quinconce, moteur en marche et phares allumés. Les deux jeunes femmes patientèrent en espérant voir quelqu'un bouger derrière les vitres teintées. Rien.   

 

Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Jury JANVIER
Policier

50__tats35/50 : Arizona

Challenge 3% Littéraire 2012

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Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 11/12

 

 

2 novembre 2012

Les visages écrasés - Marin Ledun

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Seuil - mars 2011 – 320 pages

Points - mai 2012 – 408 pages

Quatrième de couverture :
Objectifs inatteignables, management à la menace, restructurations et mises au placard... Personne ne connaît ça mieux que moi. Vincent Fournier, salarié d'un centre d'appels au bout du rouleau, m'a tout raconté avant que je ne mette fin à ses souffrances. Définitivement. C'est mon boulot, je suis médecin du travail. Écouter, soigner. Avec le traitement approprié, quel qu'il soit.

Auteur : Né en 1975, Marin Ledun est romancier. Il a déjà publié sept romans noirs, dont Modus Operandi (prix Plume libre 2008), La Guerre des vanités (prix Mystère de la critique 2011) et Zone Est.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
Voilà un roman policier très original, le sujet est très actuel car l'histoire se situe dans un centre d'appel où les méthodes de management poussent certains salariés au suicide, à la dépression. La narratrice de ce roman est Carole Matthieu, médecin du travail, elle est là pour écouter et pour aider les salariés à supporter leur souffrance. 
Tout commence avec la mort de Vincent Fournier un salarié au bout du rouleau, il est retrouvé 
avec une balle dans la tête. Le lecteur a de l'avance sur l'enquête puisqu'il a assisté à l'exécution dès le prologue... mais pour l'enquêteur les pistes sont nombreuses et le coupable sait les brouiller...
Le point vue choisi par l'auteur est très original. L'intrigue est saisissante et d'une très grande noirceur.

Extrait : (début du livre)
Vincent Fournier lève sur moi un visage cadavérique. Traits tirés, poches noires sous les yeux et barbe de trois jours. Son sweat-shirt gris anthracite délavé, trop large d'une ou deux tailles, accentue sa maigreur épouvantable. Il se laisse aller contre le dossier de son fauteuil, croise les bras et se mure dans le silence.
J'extrais un stylo du porte-crayon, en prenant soin de ne pas faire de bruit, et j'attrape une feuille vierge que je glisse sur le sous-main en plastique.
J'écris : insomnies chroniques, traitement inefficace.
Mon regard se pose sur l'horloge du cabinet au-dessus de lui. 19h34. Plan serré sur les aiguilles, contre-plongée sur le mur; un fil électrique court le long de la plinthe avant de disparaître sous la moquette industrielle.
Je reprends le stylo et je note : diarrhées, apathie, fatigue chronique, perte de poids - 16 kilos en deux mois.
Je trace un cercle autour du nombre 16 d'un geste résigné.
Face à moi, Vincent Fournier se recroqueville un peu plus.
J'ajoute : idéations suicidaires, récidive possible, forte probabilité de passage à l'acte, inaptitude au poste. Arrêt de travail indispensable et urgent.
Je souligne trois fois urgent et remets le stylo à sa place. Puis je glisse la feuille dans son dossier, le referme et le range. Le tiroir métallique percute le fond du bureau avec un claquement sourd.
Vincent Fournier est en larmes.
La consultation est presque terminée.
Je brise le silence la première.
« Qu'est-ce qu'on fait ? »
Vincent se tait.
Je répète : « Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? »
Il grogne une réponse inaudible.
J'insiste, d'une voix chaleureuse :
« Depuis un an, on a tout essayé. Les traitements ne fonctionnent pas de façon satisfaisante.Trois arrêts maladie, trois échecs. À chaque retour, vous replongez. À chaque reprise, votre état empire. Vous souffrez de troubles gastriques et du sommeil depuis près de deux ans. Vous ne mangez plus, vous ne dormez plus, vous ne voyez plus personne. C'était quand, la dernière fois que vous avez fait l'amour avec votre femme ? »
Pas de réponse. Je tape du poing sur la table pour le forcer à réagir.
« Vincent ! Quand ?
- J'en sais rien.
- Il y a une semaine ? Un an ? Deux ans ?
- J'en sais rien, merde ! »
Il a presque hurlé.

Challenge Thriller et Polar 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 10/12

 

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

 

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"Partie du corps"

 

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