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A propos de livres...
25 mai 2011

Les Années cerises – Claudie Gallay

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Éditions du Rouergue – octobre 2004 – 128 pages

Actes Sud – avril 2011 – 172 pages

 

Quatrième de couverture :
Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande sœur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien.
 

Auteur : Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L'Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d'encre et prix du. Salon d'Ambronay), Dans l'or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008), qui a reçu le Prix des lectrices de Elle et fera prochainement l'objet d'une adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en mai 2011)
C’est le seul livre de Claudie Gallay que je n’avais pas encore lu…

A l’école on appelle Pierre-Jean l’Anéanti car la maison, qu’il habite avec ses parents, est menacée d’être engloutie par une falaise qui grignote peu à peu le  jardin.

Pour le moment, ses parents refusent de déménager. Son père est souvent absent, sa mère ne va pas bien, elle ne sait que le gronder ou lui donner des claques.

A l’école ce n’est pas mieux, il collectionne surtout les zéros et son maître ne le comprend pas et s’en désintéresse. Heureusement, il y a son copain Paulo et sa jolie sœur dont il est secrètement amoureux. Il aime aussi les week-end à la ferme chez son pépé et sa mémé, il aime s’occuper des animaux, aller à la pêche avec son grand-père et profiter des bons petits plats  confectionnés par sa grand-mère. Sans oublier son oncle François qui sait lui parler et le réconforter.

L’histoire de ce jeune garçon de onze ans est très touchante, pleine de nostalgie et de mélancolie. Le lecteur est plein d’empathie avec lui qui se sent si seul et mal aimé par sa mère…

Claudie Gallay ménage un certain suspens entre le mal-être de Pierre-Jean et la maison prête à disparaître au bord de la falaise… A découvrir !

 

 

Extrait : (début du livre)
Heureusement, il y a les chevaux. Je dis ça même si je sais, les chevaux ne sont pas à moi. Ils sont à pépé, mais quand même. Quand je passe, je leur donne des sucres et du pain.
Maman n’aime pas les animaux. Elle dit toujours : « Tous ces poils ! … » Que ça lui donne des migraines et les animaux, il faut s’en occuper. Qu’il y a déjà tant à faire. Et puis quand on part en vacances, hein, qui c’est qui s’en occupe ? Je te le demande ?
- On ne part jamais en vacances, alors qu’est-ce que ça change !
Une taloche bien méritée, et puis va dans ta chambre, ça t’apprendra à être insolent.
Des fois, elle dit : « Il faudrait lui acheter une bête, un chien quoi », parce qu’elle me voit assis sur la pelouse. Triste.
- Pas besoin d’acheter, je lui réponds, je connais quelqu’un qui en donne.
Maman, il ne faut pas la regarder comme ça. Elle ne supporte pas.
Le chien, c’est quand elle voudra et puis les mâles, ça pisse partout, et les femelles, c’est toujours en chaleur.
Il faut pas qu’elle attende trop. J’ai déjà onze ans. En attendant, je caresse la chienne de pépé. C’est la seule chose qu’elle comprend, les caresses. Elle se couche sur le dos et elle ferme les yeux. Je lui raconte les choses de ma vie et ça me fait du bien. Elle est bourrée de puces, surtout maintenant que c’est l’été. Les puces, c’est pas grave. Je la prends contre moi. J’ai ses poils dans la bouche. Pour ça, ils ne disent plus rien. Ils ont renoncé.
Un jour, j’ai entendu pépé dire : « Si ça lui fait du bien ! … »
Pépé, il est toujours avec moi. Même quand il ne devrait pas.
Avant, il travaillait dans une usine.
Maintenant, son métier, je ne sais pas ce que c’est mais c’est ce que je veux faire plus tard, quand je serai grand.
Il a trois vaches et puis des poules. Un tracteur. L’été, il moissonne.
Rien que de le voir, j’ai envie de grandir.

 

Déjà lu du même auteur :

lesd_ferlantes Les déferlantes Dans_l_or_du_temps Dans l'or du temps

mon_amour_ma_vie Mon amour ma vie l_office_des_vivants L'office des vivants

seule_venise_p Seule Venise l_amour_est_une_ile L’amour est une île

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Végétal"

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9 mai 2011

Simple - Marie-Aude Murail (relecture)

Simple École des Loisirs - août 2004 - 210 pages

Prix des lycéens allemands 2006 décerné à Leipzig
Prix Farniente décerné à Charleroi 2006.
Prix littéraire des collégiens de Compiègne 2006.
Prix littérature jeunesse 2006 à Cholet
Prix Ados de la ville de Rennes 2006
Prix Escapages "ados" 2006 (Indre)
Prix Plaisirs de lire 2006 (Yonne).

 

 

Quatrième de couverture : 
S
imple dit «oh, oh, vilain mot» quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit «j'aime personne, ici» quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie, à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule.
Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008), Papa et Maman sont dans un bateau (2009).

Mon avis : (relu en mai 2011)
Après avoir vu mardi dernier le téléfilm Simple diffusé sur France 2, j'ai voulu relire le roman de Marie-Aude Murail. J'ai trouvé le téléfilm très réussi, j'y ai bien retrouvé l'esprit du livre, la grande sensibilité de Simple, le courage de Kléber devenu responsable de son grand frère, sans oublier les autres personnages, les colocataires... Il y a bien sûr quelques différences, dans le téléfilm l'histoire se situe à Toulouse, dans le livre à Paris, Kléber entre en 1ère année de médecine pour le téléfilm, il est seulement en terminale dans le livre...

J'ai été ému en voyant le film, de même qu'en relisant le livre. La "différence" y est traité avec simplicité et … humour ! A la suite de la mort de leur mère et du remariage de leur père, Kléber, 17 ans, a la responsabilité de son grand-frère Barnabé, dit Simple, âgée de 22 ans. Simple est handicapé mental, il se défini lui-même comme « i-di-ot ». Il a un âge mental de 3 ans, et le surveiller est un travail à plein temps... Il est inventif pour faire de nombreuses bêtises avec la complicité de son inséparable lapin en peluche, Monsieur Pinpin. Kléber va trouver une colocation, et réussir à convaincre les étudiants de les accepter parmi eux. Simple est terriblement attachant et il a souvent beaucoup de bon sens. Avec sa naïveté, sa bonne humeur,ses réflexions au premier degré mais aussi ses bêtises, il va animer la vie de son frère et des colocataires. Les situations sont tour à tour cocasses et émouvantes. Kléber a toujours aimé son frère tel qu'il est, il assume avec beaucoup de cœur la responsabilité qui lui incombe depuis la mort de sa mère. Au contact de Simple les colocataires vont révéler leurs vraies personnalités et grandir un peu plus.

J'ai pris le même plaisir à relire ce livre qui nous fait réfléchir sur la différence et le handicap.

simple_france2_affiche

Un téléfilm Simple réalisé par Ivan Calbérac et inspiré de l'oeuvre de Marie-Aude Murail a été diffusé le 3/05/2011 sur France 2.
Les acteurs : Bastien Bouillon pour interpréter Simple, Julien Drion dans le rôle de Kléber mais aussi Michel Aumont , Valentine Catzeflis , Esteban Carvajal-Algeria , Jeremie Elkaim , Francois Civil , Morgane Cabot , Shemss Audat , Martine Costes-Souyris et Patricia Karim .

Simple_Un_telefilm_inedit_sur_le_handicap_le_3_mai_sur_France_2_reference

Extrait : (début du livre)
Kléber jeta un regard oblique à son frère. Simple imitait le bruit des portes du métro à mi-vois : "Piiiii ...clap."
Un homme monta à la station et s'assit à côté de Kléber. Il tenait en laisse un berger allemand. Simple se trémoussa sur la banquette.
- Il a un chien, dit-il.
Le propriétaire du berger dévisagea celui qui venait de parler. C'était un jeune homme aux yeux clairs écarquillés.
- Il a un chien, le monsieur, répéta-t-il, de plus en plus agité.
- Tu crois je peux le caresser ? dit Simple en avançant la main vers le chien ?
- Non, aboya Kléber.
L'homme regarda l'un après l'autre les deux frères comme pour évaluer la situation.
- Moi j'ai un lapin, lui dit le jeune homme aux yeux clairs.
- Mais ne parle pas aux gens que tu ne connais pas, gronda Kléber.
Puis il se décida et se tourna vers l'homme au chien :
- Excusez-le, monsieur, c'est un débile mental.
- Un i-di-ot, rectifia l'autre en détachant les syllabes.
L'homme se leva et, sans un mot, tira sur la laisse de son chien. Il descendit à la station suivante.
- Connard, maugréa Kléber.
- Oh, oh, vilain mot, dit son frère.
Kléber eut un soupir mélancolique et jeta un coup d'oeil sur la vitre. Il y vit se refléter sa bonne gueule d'intello aux fines lunettes cerclées. Rasséréné, il se cala au fond de la banquette et consulta sa montre. Simple, qui épiait chacun de ses gestes, tira sur les manches de son sweat et examina ses poignets d'un air critique.
- Moi, j'en ai pas de montre.
- Tu sais très bien pourquoi. Merde, c'est là !
- Oh, oh, vilain mot.
Kléber se dirigea vers la sortie mais se retourna au moment de descendre. Simple, qui l'avait d'abord suivi, s'était arrêté.
- Mais vite ! cria Kléber.
- Elle veut me couper !
Kléber l'attrapa par la manche de son sweat et le tira vers le quai. La porte automatique se referma derrière eux. Clap.
- Elle m'a pas eu !
Kléber le reprit par la manche et le traîna vers un escalier.
- Pourquoi j'ai pas de montre ?
- Tu l'as cassée pour voir s'il y avait un bonhomme dedans, tu te rappelles ?
- Il y avait un bonhomme dedans ?
- Non ! Rugit Simple avec le même contentement.
Il pila si brusquement devant l'escalator que deux personnes derrière lui se télescopèrent. Elles protestèrent :
- Mais enfin, faites attention !
Kléber tira une nouvelle fois son frère par la manche pour l'obliger à monter sur l'escalier mécanique. Simple commença par regarder ses pieds avec effroi en les soulevant. Puis, rassuré sur leur sort, il releva la tête.
- T'as vu ? dit-il une fois tout en haut. J'ai même pas peur. Pourquoi y a pas de beaud'homme dedans ?

Déjà lu du même auteur :

Simple Simple  papa_et_maman_sont_dans_un_bateau Papa et Maman sont dans un bateau

MissCharityGRAND Miss Charity la_fille_du_docteur_Baudoin Le fille du docteur Baudoin

3 mars 2011

Assassin ! - Béatrice Nicodème

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Mango Jeunesse – 2009 – 276 pages

Mango Jeunesse – janvier 2011 – 285 pages

Concours au Prix des Incorruptibles 5ème/4ème

Quatrième de couverture :
Pour Damien, l’année scolaire commence mal. L’arrivée d’Alexandre ravive en lui un souvenir dramatique : sept ans auparavant, sa propre négligence a provoqué la mort d'un de ses amis. Au même moment, une série de messages anonymes l'accuse d'être un assassin, puis on lui réclame une forte somme d'argent. Ses soupçons se portent sur Alexandre. Mais ce garçon timide peut-il être coupable ? Et si ce n'est lui, qui s'acharne sur Damien ?

Auteur : Béatrice Nicodème est tombée dans le roman policier à douze ans lorsqu’elle a découvert Le Chien des Baskerville. Elle a attendu ensuite presque trente ans pour oser se lancer, mais ne s’est pas arrêtée depuis. Elle aime les romans parce qu’ils sont souvent plus palpitants que la réalité, les romans policiers à cause du mystère, les romans historiques pour voyager dans le temps. Elle aime lire et écrire parce que cela repousse l’horizon. Elle écrit pour tous ceux qui partagent sa passion, qu’ils aient sept, dix-sept, cinquante-sept ou cent sept ans.

Mon avis : (lu en février 2011)
Livre lu par mon fils dans le cadre du Prix des Incorruptibles 5ème/4ème et qu'il m'a proposé de lire... C'est un roman policier actuel, le héros de l'histoire est Damien, c'est un lycéen d'aujourd'hui. Il s'est brouillé avec Florian son meilleur copain pour une histoire de fille et un ancien camarade Alexandre qui lui rappelle de mauvais souvenirs est revenu au lycée. Et Damien commence à recevoir des messages anonymes, il a un secret et se sent coupable malheureusement pour lui, pour résoudre seul ses problèmes il va se mettre à mentir... Je m'arrête là pour ne pas en dévoiler plus...

Une intrigue bien construite, des rebondissements, du rythme, de chapitre en chapitre, le lecteur a envie de continuer à lire pour connaître le dénouement. Mais au cours de ma lecture, j'ai trouvé que l'accumulation des difficultés dans lequel Damien se retrouve suite à ses mensonges, rend l'histoire de moins en moins crédible...

J'ai cependant lu ce livre avec plaisir, et mon fils l'a bien aimé même si ce n'est pas son préféré dans la sélection du Prix des Incorruptibles. 

Extrait : (début du livre)
- Cent cinquante euros, c'est quand même pas la lune ! Répéta Damien pour la troisième fois.

Planté devant l'étagère à épices, son père restait imperturbable.

- Curry, murmura-t-il finalement en s'emparant d'un flacon.

Il saupoudra les oignons qui doraient doucement dans la poêle, les fit revenir quelques instants et incorpora le tout à la purée de pommes de terre maintenue au chaud dans le four.
- Sers-toi, dit-il en posant le plat sur la table. Pour certaines personnes, ça représente deux jours de travail.
- Deux jours pour préparer une purée de patates, c'est dingue ! s'esclaffa Damien.
L'insolence était le dernier recours pour ne pas perdre la face.
Sans sourciller, son père se servit à son tour et commença à manger en silence.
- Ton lecteur CD ne te suffit plus ? Demanda-t-il enfin.
- Il est à moitié naze. Et Florian peut me prêter des cours d'anglais en MP3.
Son père faillit s'étouffer.
- Tu veux me faire avaler ça ? Et à quel moment comptes-tu les écouter, ces cours d'anglais ? Au café avec tes copains ou pendant tes séances de musculation ? J'ai une meilleure idée : utilise notre bonne vieille chaîne, ce sera tout aussi efficace.
- J'aurai jamais le temps. Par contre, c'est tout à fait le genre de choses qu'on peut faire pendant le jogging. A condition d'avoir un baladeur MP3.
- Eh bien retire de l'argent de ton compte bancaire ! Tu as raison, cent cinquante euros ce n'est pas la lune. Et puis, c'est à ce genre d'achats que servent les jobs d'été, non ?
- Pas question que je touche à l'argent que j'ai gagné cet été ! protesta Damien. Je le garde pour mes leçons de conduite.
- Tu n'auras dix-huit ans que dans deux ans. D'ici là...
- D'ici là, rien ne m'empêche de prendre des leçons.
- Rien, en effet. Mais je t'ai averti, Damien, je ne veux pas entendre parler de conduite accompagnée. On n'a pas de quoi remplacer notre voiture si tu la bousilles.
- La confiance règne !

15 février 2011

Omakayas – Louise Erdrich

omakayas École des Loisirs – mars 2002 – 203 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédérique Pressmann

Quatrième de couverture :
En langue Anishinabeg, Omakayas signifie Petite Grenouille. C'est le nom qu'on lui a donné parce que son premier pas a été un saut. Tout a un sens pour ce peuple Amérindien des grandes forêts du Nord. Au début de cette histoire, Omakayas n'a que huit ans, elle est joyeuse et insouciante, il lui manque deux dents de devant. Elle vit avec son père, sa mère, sa grand-mère fumeuse de pipe, et ses trois frères et soeurs sur l'île de Moningwanaykaning, l'île du Pic à poitrine d'or, sur le lac Supérieur. Son seul gros problème, c'est son frère Petit Pinçon. Elle le trouve insupportable. Il l'énerve, à brailler tout le temps, à mentir, à casser ses jouets, à l'empêcher de réfléchir. Elle ne sait pas encore que trois saisons plus tard, sa vie aura changé. Les esprits lui auront parlé et donné leurs pouvoirs, une corneille mystérieuse se sera laissée apprivoisée, une maladie terrible aura été apportée par les Chimookomanug, les Blancs, et c'est à elle, Omakayas, qu'il incombera de sauver sa famille. Y compris Petit Pinçon.

Auteur :  Karen Louis Erdrich est née le 7 juillet 1954 à Little Falls, dans le Minnesota, d'une mère ojibura (famille des Chippewa), donc amérindienne, et d'un père germano-américain. Elle grandit dans le Dakota du Nord, aux États-Unis, où ses parents travaillaient au Bureau des Affaires Indiennes.
Louise Erdrich est, avec Sherman Alexie, l'une des grandes voix de la nouvelle littérature indienne d'outre-Atlantique. Si elle écrit, c'est pour réinventer la mémoire déchirée de ces communautés qui, aux confins des Etats-Unis, vivent sur les décombres d'un passé mythique.

Mon avis : (lu en février 2011)
Ayant déjà lu deux livres de Louise Erdrich que j'avais bien aimé, lorsque j'ai vu celui-ci sur le présentoir de la bibliothèque côté adulte, je n'ai pas hésité à l'emprunter. Je me suis aperçu plus tard que c'était un livre pour jeunes lecteurs, mais il se lit vraiment très bien pour un adulte.
Il nous raconte l'histoire d'Omakayas petite fille de huit ans qui vit avec sa famille sur l'île de Moningwanaykaning (" Pic à Poitrine d'or "), sur le Lac Supérieur. Elle participe aux travaux quotidiens de la famille, elle écoute les sages conseils de sa grand-mère, elle est très admirative de sa grande soeur Angeline, elle adore son petit frère encore bébé Neewo mais elle trouve son frère Petit Pinçon vraiment insupportable ! Au début de l'histoire, c'est l'été, Omakayas va apprivoiser une corneille Andeg et au fil de l'histoire elle découvre sa proximité particulière avec les animaux.
C'est un livre passionnant, il nous fait découvrir les Indiens Anishinabeg, originaire des régions des grandes forêts du Nord de l'Amérique, avec leur façon de vivre et leur mode de pensées très différents des nôtres. La nature et les saisons sont au centre de la vie de ces Amérindiens. Cette histoire est pleine de poésie.
A la fin du livre un glossaire complète bien notre découverte de ce peuple Indiens.

Extrait : (page 13)
NEEBIN (L'ÉTÉ)
LA PETITE MAISON DE BOULEAU
On l'appelait Omakayas, ou Petite Grenouille, parce que son premier pas avait été un saut. C'était une petite fille alerte de sept hivers, une fille réfléchie aux yeux bruns et brillants, et au grand sourire, auquel il ne manquait que les deux dents de devant. Elle toucha sa lèvre supérieure. Elle ne s'était pas encore habituée à ce trou dans sa bouche et avait hâte que de nouvelles dents d'adulte viennent compléter son sourire. Fidèle à son nom, Omakayas observa un long moment l'étendue marécageuse qui scintillait à ses pieds, prit son élan et sauta. Un monticule. Sauvée. Omakayas bondit de nouveau. Cette fois, elle atterrit en haut, tout en haut d'une vieille souche pointue. Elle demeura en équilibre et regarda autour d'elle. L'eau du lagon dessinait des croissants chatoyants. D'épaisses touffes d'herbes ondoyaient. Les tortues de vase faisaient la sieste au soleil. Le monde était si calme qu'Omakayas s'entendait cligner des yeux. A peine le chant doux et solitaire d'un bruant à gorge blanche qui perçait la fraîcheur des bois qui les entouraient.
Tout d'un coup, Grand-mère s'exclama :
- Je l'ai trouvé !
Cela fit sursauter Omakayas, qui glissa, fit de grands moulinets avec les bras, tituba mais parvint à retrouver l'équilibre. Deux grands bonds, un petit saut et la voilà sur la terre ferme. Posant les pieds sur les feuilles et la mousse gorgées d'eau, elle pénétra dans les bois où les chants des moineaux en train d'installer leurs nids se relayaient en canons délicats.
- Où es-tu ? appela Nokomis de nouveau. J'ai trouvé l'arbre !
- J'arrive, répondit Omakayas à sa grand-mère.
On était au printemps et il était temps de couper l'écorce du bouleau.

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

 

Déjà lu du même auteur :

la_chorale_des_maitres_bouchers_p La Chorale des maîtres bouchers la_mal_diction_des_colombes La malédiction des colombes

2 février 2011

Entre chiens et loups : tome 1 – Malorie Blackman

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Milan – septembre 2005 - 397 pages

traduit de l'anglais par Amélie Sarn

Quatrième de couverture :
Callum m'a regardée. Je ne savais pas, avant cela, à quel point un regard pouvait être physique. Callum m'a caressé les joues, puis sa main a touché mes lèvres et mon nez et mon front.  J'ai fermé les yeux et je l'ai senti effleurer mes paupières. Puis ses lèvres ont pris le relais et ont à leur tour exploré mon visage. Nous allions faire durer ce moment. Le faire durer une éternité. Callum avait raison : nous étions ici et maintenant. C'était tout ce qui comptait. Je me suis laissée aller, prête à suivre Callum partout où il voudrait m'emmener. Au paradis. Ou en enfer.

Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s'affrontent à coup de lois racistes et de bombes. C'est un monde où Callum et Sephy n'ont pas le droit de s'aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d'un rebelle clandestin... Et s'ils changeaient ce monde ?

Auteur : Malorie Blackman est née à Londres en 1962. Après avoir travaillé comme programmatrice informatique, Malorie Blackman se met à écrire pour les enfants et les adolescents. Son premier livre, Not So Stupid, un recueil de nouvelles est publié en 1990. Malorie Blackman devient une auteur à plein temps suite au succès recueilli par son premier roman Hacher qui sort en 1994 et qui est couronné par de nombreux prix. Depuis, cet auteur majeur de littérature jeunesse en Angleterre a signé 50 ouvrages. Auteur à succès, certains de ses livres sont des best-sellers en Angleterre.

Mon avis : (lu en janvier 2011)
C'est à l'occasion du Baby-Challenge Contemporain 2011 organisé par Livraddict, que j'ai décidé de lire ce livre. Je l'ai réservé à la bibliothèque et vu son succès, j'ai attendu quelques mois avant de l'obtenir...
Ce livre est à la fois une fiction politique et une belle histoire d'amour nous rappelant Roméo et Juliette. Son originalité est le monde inventé par Malorie Blackman, une société divisée entre les Primas : les hommes et les femmes de peau noire, les dominants, et Nihils : les blancs, les plus pauvres.
Sephy est Prima, son père est ministre, et Callum est Nihil, ils ont grandi côte à côte la maman de Callum étant la nourrice de Sephy. Il y a trois ans, la maman de Callum a été renvoyée, malgré cela Sephy et Callum ont continué à se voir. Le livre commence à la veille de la rentrée, Callum fait parti des quatre Nihil qui ont réussi l'examen pour entrer au lycée Prima. Ils se réjouissent l'un et l'autre de se retrouver pour faire ensemble leurs études.
Tour à tour, Sephy et de Callum sont les narrateurs, ils découvrent que leur amitié est difficile à faire accepter par les autres. Callum et Sephy sont des personnages vraiment attachants, ils ont des vies de familles très différentes et pourtant leur amitié puis leur amour est plus forte que tout.

C'est un roman très réussi qui parle de racisme, de tolérance, de justice et d'injustice, d'amour et de haine.
Ce très bon livre est le premier d'une série, les tomes suivant sont « La couleur de la haine », « Le choix d'aimer » et « Le retour de l'aube ».

Extrait : (début du livre)
Meggie McGrégor s'essuyait les yeux.
- Ah vraiment, madame Hadley, votre sens de l'humour me tuera !
Jasmine Hadley s'autorisa un gloussement. Elle riait rarement.
- Meggie, je suis si contente que nous nous entendions, vous et moi.
Le sourire de Meggie McGrégor perdit de sa vivacité. Imperceptiblement. Elle regarda Callum et Sephy qui jouaient sur la grande pelouse. Son fils et la fille de sa patronne. Eux s'entendaient réellement bien. Aucune barrière ne se dressait entre les deux enfants. Du moins, pas encore. C'était le début de l'été. Le ciel était clair et lumineux, sans un nuage. Chez les Hadley, en tout cas.
- Excusez-moi, madame Hadley.
Sarah Pike, la secrétaire, s'était approchée. Elle avait des cheveux mi-longs, blond paille, et de timide yeux verts qui affichaient un étonnement permanent.
- Excusez-moi de vous déranger, mais votre mari vient juste d'arriver. Il est dans son bureau.
- Kamal est là ? s'étonna Mme Hadley. Merci Sarah.
Elle se tourna vers Meggie.
- Sa quatrième visite à la maison en trois mois ! C'est un honneur !
Meggie lui adressa un sourire de sympathie et ne fit aucun commentaire. Elle voulait à tout prix éviter de se mêler des innombrables querelles entre Kamal Hadley et sa femme.
Mme Hadley se leva et se dirigea vers la maison.
- Sarah...
Meggie parlait à voix basse.
- Comment était M. Hadley ? Plutôt de bonne humeur ?
Sarah secoua la tête.
- Non. Il avait l'air sur le point d'exploser.
- Pourquoi ?
- Je n'en sais rien.
Meggie digéra la nouvelle en silence.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Animal"

Lu dans le cadre du Baby Challenge Contemporain 2011
baby_challenge_contemporain
Baby Challenge - Contemporain Livraddict :
11/20 déjà lus Médaille en chocolat

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2 novembre 2010

Tom Patate – Livre I : La société secrète des Granmanitous - Emmanuelle Maisonneuve

Lu dans le cadre du Partenariat Jeunesse Blog-O-Book et Graine 2 éditions

tom_patate Graine 2 éditions – septembre 2010 – 186 pages

Illustrations de François Gomes

Quatrième de couverture :
Arrivé on ne sait comment dans une grosse patate du jardin, un garçon minuscule est recueilli par les Granmanitous, une société secrète qui protège les animaux du jardin.
Baptisé Tom Patate, il se fait très vite aimer de ses nouveaux amis, tout en apprenant à se débrouiller dans son nouvel univers rempli de dangers. Mais Tom souffre de ne pas connaître ses origines. En quête de son identité, il va alors être emmené aux portes d’un autre monde, un monde aussi merveilleux que dangereux, celui de ses origines…

Auteur : Née en 1964, Emmanuelle Maisonneuve vit en Auvergne comme Tom Patate, avec son mari, ses enfants et tout le petit peuple de son jardin. Elle aime observer la nature au bord des chemins, écrire en épluchant les légumes et écouter les anciennes légendes auvergnates. Tom Patate est son premier roman.

Mon avis : (lu en novembre 2010)
Ce livre est le premier tome d'une trilogie qui d'après l'éditeur, est destiné aux lecteurs de 9 à 12 ans. Tom est un minuscule petit garçon qui a été trouvé dans une patate et qui a été recueilli par les animaux du potager qui ont créé la société des Granmanitous. A travers les aventures de Tom Patate, on découvre la vie des différents animaux du potager et les dangers que représentent les Grandes Gens ou le chat Ebil le Grobigras. Un livre facile à lire avec beaucoup de dialogues, les histoires sont souvent drôles. J'ai regretté que dans la deuxième partie du livre, l'histoire évolue vers un côté fantastique qui m'a beaucoup moins intéressée. 

Un grand bravo pour l'objet livre qui est vraiment très soigné, avec une belle couverture cartonnée, un beau papier épais, un livre agréable à feuilleter sans oublier de superbes illustrations au crayon qui complètent parfaitement l'histoire de Tom Patate.

Mon fils de 12 ans : Dès le début de la lecture, il a trouvé que ce livre était destiné pour des lecteurs plus jeunes que lui. C'est un livre pour des lecteurs de 9 à 10 ans qui commencent à lire des gros livres. Et l'histoire de Tom Patate ne l'a pas vraiment intéressé. Des histoires autour des animaux du potager cela n'avait pas vraiment d'intérêt pour lui... Il a même arrêté sa lecture avant la fin du livre. Il n'a pas du tout aimé à chaque fin de chapitre l'invitation au lecteur à lire le chapitre suivant, il a eu l'impression qu'on le prenait vraiment pour un « idiot », en particulier au premier chapitre :
Bon.
Les amis, maintenant vous savez à quoi ressemble ce quelque chose.
Vous savez que c’est un petit garçon. Pas très grand, et même tout
petit. Enfin, pas plus haut qu’une pomme de terre.
Mais… Savez-vous qui sont les Granmanitous ?
Et le Cachsoutair, savez-vous ce que c’est ?
Et surtout…
Savez-vous ce qu’ils vont faire à ce petit ?
Un peu de patience, les amis.
C’est tout expliqué dans le chapitre suivant.

Il a cependant trouvé très beau le livre en lui-même, en particulier les illustrations au crayon de François Gomes.

Merci à Blog-O-Book et aux éditions Graine 2 de nous avoir permis de découvrir ce beau livre.

Extrait : voir Chapitre 1 avec ses illustrations.

Voir également le Site du livre avec une présentation des personnages du roman (Lilou le merle, Robusta la taupe, Mistigrise la souris grise, Lagronle le hérisson, Les 6 souriceaux, Pépita, la chienne), et comment ils sont en réalité dans la nature.

26 octobre 2010

Le fille du docteur Baudoin – Marie-Aude Murail

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

la_fille_du_docteur_Baudoin L'École des Loisirs – octobre 2006 – 260 pages

Quatrième de couverture :
Ils sont deux à se partager la clientèle du cabinet. Jean Baudoin, le fondateur, la cinquantaine à la fois fringante et fatiguée. Il ne garde jamais les gens plus de dix minutes, distribue les médocs comme les regards méprisants. Les malades l'énervent de plus en plus. Et Vianney Chasseloup, un débutant, avec des yeux d'âne, un prénom de saint, une triste figure de chevalier, les cheveux en pagaille et le veston froissé. C'est lui qui soigne tous ceux dont Baudoin ne veut plus : les vieux, les gâteux, les paumés, les cas désespérés. Mais voilà qu'un jour, parmi les patients du docteur Chasseloup, se glisse une toute jeune fille aux yeux bleus, presque violets. Violaine. Aussi jolie que son prénom peut le laisser espérer. Elle a tout pour être heureuse. C'est la fille du docteur Baudoin. Alors, qu'est-ce qu'elle fait là ?

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008), Papa et Maman sont dans un bateau (2009).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C’est l’histoire  de Violaine Baudoin, à 17 ans, elle vit dans une famille aisée et sans problèmes. Son père est médecin, sa mère dirige un laboratoire d'analyses médicales. Son frère Paul-Louis, 15 ans, est l'adolescent typique qui aime les vêtements de luxe et MSN. Sa petite sœur, Cerise, 8 ans, elle élève des cochons virtuels, des vaches ou des dragons sur Internet...
La vie du cabinet médical est présente en toile de fond dans cette histoire. On découvre les différents patients et l’on suit leur état de santé au fil de leurs visites chez le médecin.
Il existe une petite rivalité entre les deux collègues, l'un et l’autre n’ayant pas les mêmes méthodes de travail. D’un côté le docteur Jean Baudoin, surmené et un peu blasé par son métier et qui enchaîne rapidement ses consultations, prescrivant facilement de nombreux médicaments et des analyses inutiles. De l’autre le jeune associé le docteur Vianney Chasseloup beaucoup plus consciencieux et plus à l’écoute des ses malades, il prend du temps pour les recevoir.
Violaine vie une adolescence heureuse et insouciante jusqu’au jour où elle découvre qu'elle est enceinte  d'un garçon qu'elle n'aime pas. Ne voulant rien dire à ses parents, elle confie son secret à sa meilleure amie, Adelaïde. Toutes deux vont faire des démarches au planning familial. Et c’est là, que Violaine  rencontrera le docteur Chasseloup, qui est l'associé de son père...

Un sujet important et grave traité avec beaucoup de justesse.

Extrait : (début du livre)
Le docteur Baudoin connaissait chaque soir de la semaine un moment de bonheur, par ailleurs assez bref, quand il prenait l'ascenseur. Tandis que la petite cage vitrée s'envolait vers son luxueux appartement, il lâchait un gros soupir en même temps que sa mallette en cuir. Voilà, encore une journée de boulot terminée.

Déjà lu du même auteur :

Simple Simple  papa_et_maman_sont_dans_un_bateau Papa et Maman sont dans un bateau

MissCharityGRAND Miss Charity

Ce soir-là, il rentrait de bonne heure. Il allait pouvoir dîner en famille avec sa femme, Stéphanie, et avec ses trois enfants, chair de sa chair, prunelle de ses yeux, Violaine, dix-sept ans, Paul-Louis, quinze ans, et Cerise, huit ans. Cinquième étage, tout le monde descend.

- Ah, tiens, papa ! Sixte m'invite à sa soirée de rallye le mois prochain.
Paul-Louis agita devant lui son téléphone portable pour faire comprendre qu'il était en ligne.
- Mais il me faut un costume.
Le docteur Baudoin regarda son fils sans rien trouver à lui répondre, pas même le classique : « Ca fait plaisir d'être accueilli. » Il entra au salon, où les flics de Miami canardaient le canapé en laissant hurler leur sirène.
- Tu es sourde ? cria le docteur Baudoin à sa fille aînée.
Violaine, un coussin serré sur la poitrine en guise de gilet pare-balles, fit : « Hein ? », et se contenta de zapper sans baisser le son.
- C'est OK pour le costume ? reprit Paul-Louis dans le dos de son père.
- Votre mère est là ? demanda le docteur Baudoin.
Puis, sans espérer de réponse, il partit en quête de Stéphane et se heurta dans le couloir à sa petite dernière.
- Oh, papa ! S'exclama Cerise. Je sais que c'est pas vrai et qu'il y a d'autres raisons de pleurer dans la vie, mais j'avais réussi à gagner deux cochons, et ils allaient faire un bébé en plus ! Mais il y a quelqu'un qui est entré chez moi et il a lâché un loup qui a mangé ma cochonne. Et mon pauvre cochon, il n'a plus de joie de vivre, maintenant.
Elle était au bord des larmes.
- Mais de quoi tu me parles ? S'écria son père, ahuri.
- C'est à Kochonland, précisa la petite en reniflant. Sur Internet.
- Papa, gémit Paul-Louis, qu'est-ce que je réponds à Sixte ?
Le docteur Baudoin leva les yeux au plafond. Dire qu'il avait idolâtré ce gamin quand il avait trois ans et qu'on l'appelait Pilou !
 

25 octobre 2010

Blue cerise – Octobre : saison 1

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Ils sont quatre : Zik, Satya, Violette et Amos. Quatre ados inséparables, aussi différents qu’unis.
Unis dans leur vie d’ado, mais aussi par un secret qui pèse lourd. À chaque épisode sa voix.
 

Amos : Cibles mouvantes - Sigrid Baffert

blue_cerise1_amos Édition Milan – mai 2009 – 59 pages

Quatrième de couverture :
Octobre; Les vacances. Pour Amos, le temps des questions. Qui est ce débile qui le harcèle au téléphone ? Comment s'y prendre avec Lucas, le nouveau du tir à l'arc ? Et puis, qu'est-ce qu'il irait bien faire au Québec ? Surtout sans les cerises.

Auteur : Née en 1972 à Lyon, Sigrid Baffert a poursuivi des études de cinéma et de théâtre. Alors qu’elle est encore étudiante, elle écrit déjà des histoires pour enfants et des chansons, dont Ballade pour une gardienne de prison interprétée par Serge Reggiani. Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à l’écriture et à la création.

Satya : L'attentat - Jean-Michel Payet

blue_cerise1_satya Édition Milan – mai 2009 – 63 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Satya, un vrai jeu de piste. Qui est cette fille qui le mène de rendez-vous fantômes en happenings bizarres ? Un soir au musée, une nuit sur un toit et un attentat d'un genre un peu particulier. Une drôle de fille, vraiment, mais tellement fascinante...

Auteur : Jean-Michel Payet est avant tout connu comme illustrateur jeunesse et de bandes-dessinées. Questions pour un crapaud est son premier roman pour la jeunesse. Il est aussi l’auteur de la bande-dessinée Les énigmes de Zack et Zelda dans le magazine « Toutalire ». Il est né à Paris le 1er mai 1955. Père de trois enfants, il habite à Combs-la-ville (77).

Zik : l'Ange des toits - Maryvonne Rippert

blue_cerise1_zik Édition Milan – mai 2009 – 55 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Zik, ça commence sur le toit de son immeuble pour finir dans une cave, dans un hallucinant concert de rock. Entre nulle part et demain. Et avec des musiciens d'avant-hier. Spécial.

Auteur : Après de nombreuses années passées à Paris où elle travaille à la documentation d’un grand hebdomadaire d’information, Maryvonne Rippert s’installe près de Lyon et se consacre à l’écriture de textes pour la jeunesse et de romans policiers. La différence, l’apprentissage de la liberté, la séparation, tels sont les thèmes qui lui sont chers.

Violette : L'amour basta ! - Cécile Roumiguière

blue_cerise1_violette Édition Milan – mai 2009 – 57 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Violette, c'est l'exil : dix jours chez le tio Ernesto, au fin fond des Corbières, loin de tout signe de civilisation. Une planète où même les portables ne passent pas...

Auteur : Originaire de l’Aveyron, Cécile Roumiguière vit et travaille à Paris. Après des études de lettres modernes orientées théâtre et cinéma, elle plonge dans l’univers du spectacle où elle mène une carrière riche et éclectique. Aujourd’hui, elle se consacre également à l’écriture de romans et d’albums pour la jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
J'ai dévoré ces 4 petits livres en un peu plus d'une heure. L'originalité de cette série c'est de raconter une même histoire avec 4 points de vues différents, celui de chacun des 4 personnages et amis qui constituent les Blue cerises. Autre originalité, les 4 auteurs différents pour chacun des livres de la série. Pour chaque saison, ces 4 livres peuvent être lus dans un ordre quelconque.

Un mystérieux inconnu harcèle la famille d’Amos au téléphone. Amos avec sa sœur Chani tentent de mener l’enquête. Lucas un de ses camarades de son club de tir à l'arc a avec lui un comportement troublant. Amos vient  d’apprendre  leur prochain déménagement au Québec. C’est difficile pour Amos de l’annoncer à ses copains.

Dans la librairie de ses deux grands-mères Satya croise une belle inconnue, Indiana qui ne le laisse pas indifférent. A l’occasion de plusieurs rendez-vous, elle le promène dans un univers d’absurde et de poésie. Qui est cette fille ? Que veut-elle vraiment ? Satya va découvrir le triste secret d’Indiana.Les 4 personnages sont attachants, ils sont très différents mais ils sont unis par une immense amitié. Dès que possible, je me procurerai la saison 2 et la saison 3. Une belle découverte !

Violette va passer les vacances de Toussaint chez le tió Ernesto dans les Corbière. Loin des blue Cerises, Violette va faire la rencontre d’apprentis travailleurs humanitaires qui s'entraînent. Violette va-t-elle savoir se protéger ?

Zik fait une curieuse rencontre. Elle va suivre sur les toits de Paris un bel inconnu dans un monde de la nuit et de la musique. En cette première nuit de novembre,  elle assistera à un concert très particulier !

Pour en savoir plus, allez voir le site des Blue cerises, vous y trouverez les liens des blogs de chacun des Blues cerises.

10 octobre 2010

Le garçon en pyjama rayé - John Boyne

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

Lu dans le cadre du Challenge Lunettes noires sur Pages blanches 

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Folio Junior – août 2003 – 202 pagestraduit de l'anglais par Catherine Gibert

Gallimard jeunesse – août 2009 – 186 pages

Quatrième de couverture :
Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister.

Auteur : John Boyne est né à Dublin en Irlande le 30 avril 1971. Il a suivi des études de littérature anglaise au Collège de Trinité, puis il a suivi le cours d'écriture de l'université d'East Anglia. Vers l'âge de 20 ans, il commence à écrire des nouvelles, dont certaines paraissent dans la presse (Sunday Tribune,…). Il a écrit plusieurs romans. Son premier ouvrage qui était destiné à la jeunesse, "The Thief of Time", a été publié en 2000. "Le garçon en pyjama rayé" est son quatrième roman. Ce livre fut traduit dans plus de vingt langues et couronné de nombreux prix et le livre a été adapté à l'écran par le réalisateur Mark Herman.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C'est à travers le regard de Bruno un garçon de neuf ans naïf et innocent, fils du SS commandant du camp d'Auschwitz, nous découvrons les horreurs de la guerre et de la solution final.
Bruno n'est pas content de quitter sa belle maison de Berlin et tous ses copains. Mais son père un officier nazi a eu une promotion grâce au « Fourreur », il va devenir le commandant « d'Hoche-Vite ». Il va maintenant habiter une maison triste et isolée. De sa chambre, il aperçoit des hommes, des femmes et des enfants, tous vêtus de pyjamas rayés. Mais personne ne veut lui répondre à ses questions, il va donc quitter la maison en douce et traverser la forêt pour atteindre le camp et voir par lui même. Lorsqu’il arrive devant le grillage, il aperçoit un garçon assis, tête baissée, juste en face de lui, derrière les fils barbelés électrifiés. Bruno se lie d'amitié avec Schmuel, un jeune garçon de son âge qui porte un pyjama rayé et vit de l'autre côté de la clôture. Jour après jours, Bruno retourne voir son nouvel ami et peu à peu il comprend ce qui se passe au sein du camp. Et un jour, Bruno franchit la clôture pour aider Schmuel à chercher son père qui a disparu du camp, comme son grand-père avant lui...

Une histoire à la fois belle, triste et émouvante. A lire et à faire lire.
Ce roman s'adresse à un public large, des enfants de plus de douze ans aux adultes.

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Le Film : Le Garçon au pyjama rayé (The Boy in the Striped Pyjamas) est un film anglo-américain réalisé par Mark Herman en 2008, d'après le roman de l'écrivain irlandais John Boyne. Avec comme acteurs : Asa Butterfield , Vera Farmiga, David Thewlis, Jack Scanlon, David Hayman...
L'adaptation est très proche du livre, les acteurs sont formidables en particulier les deux petits garçons qui jouent Bruno et Shmuel. Seule différence, l'impact de la fin de l'histoire : pour le film, elle est frappante, brutale et sans équivoque, dans le livre, elle est seulement suggérée, la façon dont elle est racontée paraît plus « soft » même si elle est la même.
Un film bouleversant et magnifique.

Extrait : (page 51)
- Qui sont ces gens dehors? finit-il par dire.
Père pencha la tête de côté, un peu embarrassé par la question.
- Des soldats, Bruno. Des secrétaires. Du personnel. Tu en as déjà vu.
- Non, pas ceux là, dit-il. Les gens que je vois de ma fenêtre, dans les baraques, au loin. Ils sont tous habillés pareils.
- Ah, ceux-là, dit Père en hochant la tête, avec un léger sourire. Ces gens.... ce ne sont pas des gens, Bruno.
Bruno fronça les sourcils.
- Ce ne sont pas des gens? demanda t-il, doutant de ce que Père voulait dire.
- Du moins, pas comme nous l'entendons, poursuivit Père. Mais pour l'instant, tu ne devrais pas t'en occuper. Ils n'ont rien à voir avec toi. Et tu n'as absolument rien en commun avec eux. Contente-toi de t'installer dans ta nouvelle maison et de bien te conduire, c'est tout ce que je demande. Accepte la situation et tout ira mieux.
- Oui, Père, dit Bruno que la réponse ne satisfaisait pas.
Il ouvrit la porte, mais Père le rappela. Il était debout, le sourcil relevé, comme pour signifier à Bruno qu'il avait oublié quelque chose. Cette chose lui revint à l'esprit dès que Père la lui suggéra. Alors il prononça la formule consacrée et fit exactement les mêmes gestes que lui.
Il ramena les pieds l'un contre l'autre, tendit le bras droit en l'air, fit claquer ses talons et dit les mots de circonstance à prononcer chaque fois qu'il prenait congé d'un soldat, d'une voix grave et claire (aussi ressemblante que possible à celle de Père).
- Heil Hitler, lança t-il, supposant que c'était une autre façon de dire : "Au revoir. Et bon après midi."

2 août 2010

Treize petites enveloppes bleues – Maureen Johnson

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (21/26)

13_petites_enveloppes_bleues Gallimard Jeunesse – janvier 2007 – 347 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Lopez

Quatrième de couverture :
Règle n° 1 : Tu ne peux emporter que ce qui tiendra dans ton sac à dos.
Règle n° 2 : Tu ne dois emporter ni guides de voyage ou de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères.
Règle n° 3 : Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de chèques de voyage, etc.
Règle n° 4 : Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique, d'appareil photo.
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. Rendez-vous à la Quatrième Nouille.
Lorsqu'elle découvre ce message de Peg, sa tante adorée qui vient de mourir, Ginny est loin d'imaginer qu'elle en recevra treize au total et que ces petites enveloppes bleues l'emmèneront loin, bien loin, pour un incroyable voyage à travers l'Europe. Et transformeront à jamais sa vie de jeune fille rangée, timide et sage...
Comme une course au trésor, ce roman nous happe et nous entraîne de rencontres en découvertes, de mésaventures en petites victoires, pour une folle virée pleine d'humour et de charme.

Auteur : Maureen Johnson est née à Philadelphie, en Pennsylvanie. Enfant, elle lisait sans arrêt, comme beaucoup de lecteurs qui finissent par écrire. Elle a étudié la dramaturgie et l'écriture romanesque à l'université de Columbia.
Afin de pouvoir vivre de sa plume, elle a pratiqué bon nombre de petits boulots de New-York à Londres en passant par Las Vegas.
Treize petites enveloppes bleues, son quatrième roman pour adolescents, est le premier publié en France. Elle vit à Nex-York avec son mari.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
Voici une histoire originale : dès la première ligne nous découvrons une lettre, la destinataire est Ginny, l'auteur est sa tante Peg décédée récemment et qui était partie sans laisser d'adresse deux ans avant. Tante Peg invite Ginny à faire un sac léger sans superflu, de réserver un aller-simple pour Londres puis de passer prendre un colis à New-York. Dans ce colis, Ginny trouve douze enveloppes bleues numérotées de deux à treize. Elle a pour consigne de les ouvrir les une après les autres, tante Peg lui donne à chaque fois une destination à atteindre et une épreuve à faire. Départ de Londres, son étonnant voyage passera par Rome, Paris, Amsterdam, Athènes... Ginny va suivre scrupuleusement ce que lui demande sa tante et faire de nombreuses rencontres et finir par comprendre pourquoi tante Peg est partie si brutalement sans laisser de nouvelles. J'ai bien aimé ce livre à la fois émouvant et plein d'humour. L'auteur s'est bien documenté sur tous les pays traversés et le lecteur voyage avec plaisir avec Ginny.

Extrait : (début du livre)
"Chère Ginger,

Je n'ai jamais beaucoup aimé les règles. Tu la sais. Alors tu vas sans doute trouver bizarre que cette lettre soit remplie de règles que j'ai établies et que je veux que tu suives.
tu dois te demander : "Les règles de quoi?" Tu as toujours posé de bonnes questions.
Tu te souviens du jeu "Aujourd'hui, j'habite en..." que nous faisions quand tu étais petite et que tu venais me voir à New York? (C'était le "Aujourd'hui, j'habite en Russie" que je préférais, je crois. On jouait toujours à celui-là en hiver. On allait voir la collection d'art russe au Metropolitan Museum, on marchait dan sla neige à Central Park. Ensuite, on allait manger dans ce petit resto russe du village, où il y avait de délicieux légumes marinés et un drôle de caniche sans poils qui restait assis près de la fenêtre et aboyait sur les taxis.)
Je voudrais que nous jouions à ce jeu encore une fois -mais de façon un peu plus littérale. Aujourd'hui, ce sera : "J'habite à Londres". Comme tu le vois, j'ai glissé mille dollars en liquide dans cette enveloppes. de quoi payer un passeport, un aller simple New York-Londres et un sac à dos. (Garde quelques dollars pour le taxi jusqu'à l'aéroport.)
Quand tu auras réservé ton billet, fais ton sac et dit au revoir à tout le monde, je veux que tu ailles à New York. Plus précisément, je veux que tu te rendes à La Quatrième Nouille, le restaurant chinois au-dessous de mon ancien appartement. Quelque chose t'y attend. Ensuite, va directement à l'aéroport.
Tu vas partir pour plusieurs semaines et voyager dans des pays étrangers. Voici les fameuses règles qui vont guider ton voyage :

Règle numéro 1 : Tu ne dois apporter que ce qui tient dans ton sac à dos. N'essaie pas de tricher avec un sac ou un bagage à main.
Règle numéro 2 : Tu ne dois apporter ni guides de voyage, ni guides de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères. Et pas de revues.
Règle numéro 3 : Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de débit, de chèques de voyage, etc. Je me charge de tout ça.
Règle numéro 4 : Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique ni d'appareil photo. Interdiction de téléphoner chez toi et de communiquer avec les Etats-Unis par Internet ou par téléphone. Les cartes postales et les lettres sont acceptées et encouragées.
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. rendez-vous à La Quatrième Nouille.

Je t'embrasse,
Ta tante en cavale"

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (21/26)

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