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A propos de livres...
8 janvier 2014

3000 façons de dire je t'aime - Marie-Aude Murail

2014-01-05_145345 Ecole des Loisirs - août 2013 - 266 pages

Quatrième de couverture :
Chloé, Bastien et Neville ont eu en cinquième une professeure de français qui n'aimait que les livres qui finissent mal. Un soir, elle les a emmenés pour la première fois au théâtre voir une représentation de Dom Juan de Molière. Cette soirée a changé leur vie. C'est décidé, ils seront comédiens !

Six ans plus tard, leur désir de monter sur scène est intact et ils se retrouvent au conservatoire d'art dramatique de leur ville. Le professeur le plus réputé, Monsieur Jeanson, les prend tous les trois dans son cours.
Chloé va devoir concilier les cours de théâtre avec le rythme intensif de la classe préparatoire qu'elle vient d'intégrer. Bastien, prêt à tout pour faire rire, pense qu'il suffit de regarder une vidéo de Louis de Funès pour apprendre la tirade d'Harpagon. Le beau et ténébreux Neville a peur de se donner les moyens de son ambition, d'être un autre pour savoir enfin qui il est.
Comment le théâtre va-t-il lier pour toujours la jolie jeune première, le valet de comédie et le héros romantique que Jeanson a su voir en eux ?

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008), Papa et Maman sont dans un bateau (2009).

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Voilà une très jolie histoire sur le parcours de trois grands adolescents amoureux du théâtre. Au début de l'histoire, Chloé, Bastien et Neville sont en classe de cinquième, grâce à leur professeur de français ils vont découvrir le théâtre avec tout d'abord une représentation de Don Juan puis l'année suivante, ils participeront au Club Théâtre. Puis ils prendront chacun des chemins différents jusqu'au jour où tous les trois vont se retrouver dans le hall du conservatoire d'art dramatique de la ville pour passer l'audition d'entrée.
Chloé est la bonne élève, en classe Prépa Lettres, avec parents qui la protège. Bastien, est le rigolo de la bande, qui n'a jamais travailler en classe, vivant sur ses acquis et qui souhaite surtout ne pas finir ses jours épicier comme ses parents. Neville, doit son prénom à une série de la BBC, né de père inconnu, il vit avec sa mère asthmatique, femme de ménage, il est beau et énigmatique. Tout les oppose mais ensemble, ils vont se retrouver dans la classe de Jeanson, un homme de théâtre exceptionnel et grâce au théâtre se découvrir eux-même et avancer dans leurs vies personnelles.
Ce livre est passionnant, avec les répétitions théâtrales nous découvrons les grands textes du théâtre et un trio attachant.
C'est pour moi, un grand coup cœur !

Note : ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
Nous étions trois collégiens de cinquième et nous venions d'horizons si différents que rien ne nous destinait à nous dire un jour je t'aime.
Chloé avait pour parents monsieur et madame Lacouture, respectivement directeur de l'école Charles-Péguy et professeure d'allemand.
Bastien était le fils des Vion, qui tenaient un petit commerce. Comme les clients l'appelaient « le fils de l'épicerie », Bastien mit du temps à comprendre à quoi servaient les parents. Dans son cas, la réponse était : à rien.
Neville se serait appelé Steevy si la voisine de palier ne s'était emparée du prénom pour son propre fils. Magali Fersen, mère célibataire, se rabattit sur Neville, un prénom qu'elle avait entendu dans une série de la BBC pendant sa grossesse. Elle ne s'était pas avisée que le héros britannique était silencieux et tourmenté. Dès le berceau, Neville décida de lui ressembler.
Nous nous appelions donc Chloé Lacouture, Bastien Vion et Neville Fersen. Cette année-là, notre professeure de français était la célèbre madame Plantié, considérée comme folle par ses élèves et comme très compétente par les parents. Cette femme énergique et souriante était atteinte d'une allergie curieuse, elle ne supportait pas les romans qui finissent bien, qu'elle pensait écrits pour les imbéciles et les Américains. Tandis que nous autres, qui avions douze ou treize ans, des boutons d'acné, des règles douloureuses et des parents chiants, nous nous enfoncions dans la dépression de l'hiver, madame Plantié s'épanouissait en nous lisant La Mort d'Olivier Bécaille. C'était une histoire abominable où un pauvre type, enterré vivant, essayait de soulever le couvercle de son cercueil. Et un beau jour (beau pour madame Plantié, donc avec un ciel bas et lourd), notre professeure nous apprit que la prochaine séquence pédagogique serait consacrée au théâtre. Nous pouvions craindre le pire, car elle ajouta, avec des étoiles dans les yeux, que le but du théâtre était de nous faire sentir le tragique de la condition humaine. Elle avait essayé d'avoir des places au théâtre de la ville pour nous emmener voir Le roi se meurt. C'était une abominable histoire où un pauvre type, à qui on annonçait : «Tu vas mourir dans une heure vingt-cinq minutes», mourait sur scène après une agonie d'une heure et vingt-cinq minutes. Par chance pour nous, ce spectacle affichait complet, et madame Plantié dut se contenter de Dom Juan. Je crois qu'elle se consola en pensant que c'était la seule comédie de Molière qui finissait mal.
Aucun de nous trois n'était jamais allé au théâtre.

Déjà lu du même auteur :

Simple Simple et Simple (relecture)

 papa_et_maman_sont_dans_un_bateau Papa et Maman sont dans un bateau

MissCharityGRAND Miss Charity la_fille_du_docteur_Baudoin Le fille du docteur Baudoin 

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3 janvier 2014

Pas assez pour faire une femme - Jeanne Benameur

2013-12-31_160044 Edition Thierry Magnier - août 2013 - 91 pages

Présentation éditeur :
Elle a 17 ans, le bac en poche, l’université l’attend, la liberté aussi dans sa chambre d'étudiante loin de ses parents. Le roman commence dans la chambre de l’homme, la chambre, où elle va devenir une femme amoureuse, épanouie. Avec lui, elle va grandir. Elle va aussi exorciser les démons de l’enfance qui jusqu’à présent l’empêchaient de devenir une femme.
Ce roman signe le retour de Jeanne Benameur dans notre catalogue avec un texte puissant et personnel. Une ode à la liberté, à l’amour, à la sensualité.

Auteur : Née 1952, en Algérie d'un père tunisien et d'une mère italienne, Jeanne Benameur vit en France depuis l'âge de 5 ans. Elle débute sa carrière d'écrivain avec des livres de jeunesse comme 'Samira des quatre routes' ou 'Adil coeur rebelle', avant d'ouvrir son registre à la littérature pour adulte. Lauréate du prix Unicef en 2001, Jeanne Benameur se distingue sur la scène littéraire avec 'Les Demeurées', l'histoire d'une femme illettrée et de sa fille. Directrice de collection chez Actes Sud junior ainsi qu'aux éditions Thierry Magnier, l'auteur publie son autobiographie, 'Ça t'apprendra à vivre' en 1998. Influencée par ses origines culturelles, Jeanne Benameur s'inspire aussi de son expérience d'enseignante pour évoquer les thèmes de l'enfance (' Présent ?') mais aussi de la sensation et du corps (' Laver les ombres') dans un style pudique et délicat. Elle publie aussi 'Les Mains libres'.

Mon avis : (lu en décembre 2013)
Ce roman très court mais puissant et fort, écrit comme un journal intime, il nous raconte l'histoire de l'éveil d'un corps à la sensualité et à l'amour mais pas seulement...
Fin des années 60, Judith a 17 ans, elle vient d'entrer à l'université. Elle a quitté sa famille pour vivre seule, libre dans sa petite chambre. Et voilà, qu'une voix la bouleverse, celle d'Alain. Dans un amphi, Alain parle politique. Il va l'aimer, lui permettre de sortir de l'enfance, de devenir une femme amoureuse et de s'épanouir dans sa vie. Elle va apprendre à penser par elle-même...
Judith se cherche, elle fait entrer le lecteur dans ses pensées, elle cherche à exorciser des secrets de l'enfance, elle a soif de liberté et de savoir...
Jeannne Benameur nous enchante avec une magnifique écriture pleine de poésie et de sensibilité. Un roman bouleversant et émouvant pour des adultes et des grands adolescents (plus de 16 ans).

Autres avis : Noukette, RadicaleJérôme, Leiloona

 

Extrait : (début du livre)
Je suis nue.

Lui aussi. Tout près de moi.
La tête sur son coude replié il me regarde.
Tout à l’heure il a enlevé ses petites lunettes rondes cerclées de métal et j’ai aimé voir ses yeux. Son vrai regard. Comme si les yeux aussi pouvaient être nus. Tout son visage offert.
J’ai pris son visage dans mes mains et je me suis sentie transportée d’amour. Pour ce visage, ce corps, l’odeur de sa peau, son épaule. Lui. Tout lui. Complètement présent pour moi. Rien que pour moi.
J’en avais tellement rêvé. Et je pensais tellement que c’était impossible.
C’est en l’écoutant que ça a eu lieu. Dans un amphi plein à craquer à la fac. C’est par sa voix par ses mots que c’est arrivé. Ce qui ne m’était jamais arrivé. Jamais. Au micro il parlait de grève de lutte et moi j’ai eu l’image de ce garçon nu contre moi et je l’ai voulu.
Ma peau contre sa peau.
Tout son corps contre le mien.
Moi qui à dix sept ans n’arrivait toujours pas à éprouver quoi que ce soit de ce côtélà.
J’ai eu cette envie si forte que j’en ai été arrachée à tout le reste. Plus de pensée. Plus rien. Juste l’envie, comme une falaise brute face à la mer. Tout l’océan devant moi. Immense. J’ai découvert cet horizon-là et tout mon corps c’est devenu un galet, plus aucune petite place à l’intérieur pour quoi que ce soit d’autre, tout serré, compact, prêt à être roulé par les vagues, altéré par le sel, blanchi. Prêt à tout. J’ai été totalement, absolument pleine de ce désir-là. Et rien n’aurait pu m’arrêter.

Déjà lu du même auteur :
les_demeur_es Les Demeurées les_mains_libres_p_ Les Mains libres 
c_a_t_apprendra___vivre Ça t'apprendra à vivre laver_les_ombres  Laver les ombres 
si_m_me_les_arbres_meurent_2 Si même les arbres meurent pr_sent Présent ? 
les_insurrections_singuli_res Les insurrections singulières profanes Profanes

Challenge Petit Bac 2014
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"Cercle familiale" (1)

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2 janvier 2014

Bacha Posh - Charlotte Erlih

2013-12-31_145847 Actes Sud Junior - mars 2013 - 272 pages

Quatrième de couverture :
"Je ne veux pas me morfondre dans mon coin en maudissant le sort. Je n'aime pas ce rôle. Je vais donc continuer à me battre. Voilà mon identité : lutter. Mon identité, c'est de persévérer, non pas d'être un garçon ou une fille. Je suis moi. Et moi, je me bats. 
Ça ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j'aurais tout tenté."
Elle vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon.
C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas.
À la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

Auteur : Normalienne et agrégée de lettres modernes, Charlotte Erlih a enseigné les arts du spectacle à l'université de Nanterre, avant de se consacrer à l'écriture et à la réalisation. Elle a cosigné avec Coline Serreau L'Académie Fratellini - Le cirque de plain-pied (2008). Bacha Posh est son premier roman.

Mon avis : (lu en décembre 2013)
Je ne connaissais pas les "bacha posh" avant un "Café Lecture" de la bibliothèque, où Chantal nous avait conseillé de découvrir le livre "
Je suis une bacha posh" - Ukmina Manoori sur le sujet. Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'emprunter, mais lorsque j'ai découvert ce livre destiné aux adolescents, j'ai eu très envie de le découvrir. 
En Afghanistan, dans les familles où il n'y a pas de garçon, l'une des filles est déguisée et élevée comme un garçon, c'est une bacha posh
Dans cette histoire, Farrukh (Farrukhzad) est barreur dans une équipe d'avirons. Avec ses camarades, ils espèrent participer aux JO. Le groupe ignore que leur barreur est une jeune fille. Mais bientôt, Farrukh va devoir redevenir Farrukzhad et après avoir goûté à la liberté, elle se retrouve plongée dans un monde de servitude, où la place de la femme est très différente de celle de l'homme... Comment va-t-elle réagir ?
A travers cette histoire, le lecteur découvre vraiment la vie en Afghanistan, la place de la femme, celle de l'homme et surtout cette coutume très étonnante des "bacha posh" dans ce pays musulman...  

Extrait : (début du livre)
Huit longues rames de bois fendent la surface lisse du lac Kargah, progressent sous l'eau, ressortent ruisselantes et replongent dans l'étendue bleue. Les pieds poussent sur les planches, les fesses reculent sur les sièges, les jambes se tendent, les bras se rapprochent du torse. Le tout, abdominaux serrés et torse gainé pour conserver le dos droit. D'un coup, les poignets s'abaissent et pivotent : les rames se retrouvent parallèles au lac, l'embarcation atteint son pic de vitesse. Les rameurs regagnent leur position initiale - les fesses coulissent vers l'avant, les jambes se replient, les bras s'éloignent du torse. Une rotation ultime des poignets, et les pelles, perpendiculaires au lac, en tranchent à nouveau la surface.
Les huit adolescents sont assis les uns derrière les autres. Sohrab, la "nage" du bateau impulse le rythme et montre l'exemple au reste de l'équipe. Derrière lui, Rustam lui sert de relais. Les quatre suivants - les jumeaux Kochai et Batoor, Amjad et Samandar - sont les moteurs du bateau, les plus puissants. Aux dernières places, Turan et Bijan tentent de maintenir l'équilibre, profitant de leur vision d'ensemble pour rectifier les fautes des uns et des autres. Le moindre à-coup, le moindre frôlement de l'eau avec l'extrémité d'une pelle, la moindre asymétrie dans la hauteur des rames, et la progression du 8 est menacée. Ralentissement, déviation, l'erreur de l'un met les autres en danger.
Pour orchestrer le ballet des garçons : un barreur, assis face à eux. Farrukh. Il dirige l'embarcation, donne la cadence, motive ses troupes. Portés par son enthousiasme, les rameurs s'entraînent comme des forcenés, égrenant les séances de travail comme les perles d'un misbaha*, luttant avec acharnement pour dompter leurs corps, éduquer leurs muscles, maîtriser chaque fraction de leur mouvement.
Des heures d'efforts arides, illuminées par des instants d'une joie quasi mystique lorsqu'ils réussissent à se synchroniser. Alors, ils entrent en communion avec le bateau, les rames deviennent des prolongements d'eux-mêmes, ils ne font plus qu'un avec leurs coéquipiers.
Dans cette union des corps et des esprits réside le plus grand plaisir de l'aviron. Les différences entre les êtres s'estompent, les conflits se dissipent. Le temps d'un instant, il n'y a plus Farrukh, Sohrab, Rustam, Kochai, Batoor, Amjad, Samandar, Turan et Bijan embarqués sur un bateau, mais un seul être hybride, fait moitié de bois, moitié de chair.
- On s'arrête ! lance Farrukh. Retour au port ! Les rameurs poussent un soupir de soulagement.
- Pas de relâchement ! Kochai, ta pelle ! Elle est trop basse. Allez, on s'applique jusqu'au bout. Batoor, tu presses !
Les garçons tentent de se ressaisir.
- C'est bien, puisez dans vos réserves, donnez tout ! C'est la dernière fois qu'on est sur ce bateau. Demain, tout sera différent ! On pourra enfin se concentrer sur l'essentiel, mettre notre énergie au bon endroit, avoir les mêmes chances que tout le monde, et à nous les Jeux olympiques !

*Chapelet

 

7 décembre 2013

Comme les doigts de la main - Olivier Adam

2013-11-17_164113 Ecole des Loisirs - mars 2005 - 125 pages

Quatrième de couverture :
Chloé a une hanche qui se bloque à cause d'un petit bout

d'os mort. Antoine a un doigt retourné, plié en deux pendant un cours de tennis. Les voilà qui partagent la même chambre d'hôpital, un soir d'hiver, avant leurs opérations respectives. Leurs regards se croisent, s'attrapent, se reconnaissent. Très vite, ils se découvrent un autre point commun. Ils sont tous deux orphelins de père, et un peu morts depuis, à l'intérieur. Il neige sur le fleuve. La nuit est éclairée par des cracheurs de feu. Antoine a envie d'entraîner Chloé. Chloé a envie de se laisser entraîner par Antoine. Ce qu'ils vont partager, cette nuit-là, c'est bien plus qu'une chambre d'hôpital, bien plus que des souvenirs de blessures, bien plus que la peur du lendemain.

Auteur : Olivier Adam est né en 1974. Après avoir grandi en banlieue et vécu à Paris, il s'est installé à Saint-Malo. Il a publié Je vais bien, ne t'en fais pas (2000) et Passer l'hiver (Goncourt de la nouvelle 2004), Falaises, A l'abri de rien (prix France Télévisions 2007 et prix Jean-Amila-Meckert 2008), Des Vents contraires (Prix RTL/Lire 2009), Le Cœur régulier (2010), Les lisières (2012).

Mon avis : (lu en décembre 2013)
Antoine et Chloé font connaissance un soir dans une chambre d’hôpital. Ils vont passer la nuit à faire connaissance, à se confier leurs angoisses, leurs envies... Ils ont un point commun, tous deux sont orphelins de père. Ils vont partager une nuit inoubliable. Le lendemain, au réveil, ils sont séparés sans avoir pu se donner leurs coordonnées. Chloé était déjà partie au bloc lorsqu'Antoine se réveille.
Le lecteur découvre cette histoire à travers le récit alterné, un chapitre sur deux, d'Antoine et Chloé. L'un et l'autre ont repris leur vie quotidienne, ils ne peuvent pas oublier cette nuit spéciale et l'un et l'autre vont tous faire pour se retrouver.
Une très jolie histoire pleine d'émotion.

Extrait : (début du livre)
Depuis cette nuit à l'hôpital, je ne peux pas voir une fille dans la rue, un peu plus loin devant moi, avec des cheveux noirs qui tombent jusqu'au milieu du dos, sans presser le pas, sentir dans ma poitrine et dans mes tempes le coeur qui bat, accélérer encore, me porter à sa hauteur, la dévisager et être déçu à en pleurer, déçu à m'en bouffer les dents.
Et pourtant. Je ne l'ai connue que le temps d'une nuit.
Une nuit et pas plus.
Une nuit et elle me manque à en crever. Et elle me manque comme manque l'air pour respirer.
Une nuit et maintenant, je vis comme un poisson hors de l'eau. J'ouvre grand la bouche mais j'étouffe.
Thomas dit que j'en rajoute. Que je la connais à peine. Que je me complais là-dedans parce que ça m'évite de regarder la vie en face, de la prendre en main et pourquoi pas de vraiment la vivre.
Il a peut-être raison. Mais je ne vois pas ce que ça change.
- Si ça se trouve, tu ne la reverras jamais, dit-il. Ou bien tu la croiseras dans dix ans, amoureuse folle d'un surfeur et mère de huit enfants. Tu vas pas vivre toute ta vie dans le souvenir d'une nuit.

Déjà lu du même auteur :

a_l_abris_de_rien_p A l'abri de rien    falaises Falaises  
 Des_vents_contrairesDes vents contraires  je_vais_bien_ne_t_en_fait_pas_p Je vais bien, ne t'en fais pas
 le_coeur_r_gulier  Un cœur régulier    kyoto_limited_Express  Kyoto Limited Express  

a_l_ouest_p  A l'ouest  les_lisi_res Les lisières

 Challenge Petit BAC 2013

petit_bac_2013
"Partie du corps"

23 novembre 2013

Double jeu - Jean-Philippe Blondel

double jeu

 Actes Sud Junior - août 2013 - 135 pages

Quatrième de couverture : 
"Changer. C'est ce qu'ils veulent tous. Il faut que j'arrête de poser des problèmes aux adultes. Que je cesse d'être dans leur ligne de vision, de mire, de tir. Que je bouge de là. C'est ce que je voudrais, oui. A l'intérieur, je bous. J'aimerais être loin. Loin, genre à l'autre bout du monde. Me réinventer une existence avec un début moins pourri".
Quentin, nouveau dans son lycée, est enrôlé dans un cours de théâtre pour jouer dans la pièce de Tennessee Williams La Ménagerie de verre. Comme le personnage qu'il interprète, le garçon est tiraillé entre l'envie de tout plaquer pour voir le monde et celle de se battre. D'affronter, Les parents, Les profs, Les élèves, Les spectateurs, l'avenir.

Auteur : Né en 1964, Jean-Philippe Blondel est professeur d'anglais dans un lycée à côté de Troyes. Après son premier roman, Accès direct à la plage (2003), qui a rencontré un vif succès, il a publié plusieurs romans, This is not a love song (2007), Le baby-sitter (2010), G229 (2011) et récemment Et rester vivant (2011). Il a écrit aussi des romans pour adolescents, comme Blog (2010) et (Re)play !(2011).

Mon avis : (lu en novembre 2013)
Quentin a été renvoyé de son lycée en fin de seconde. Il fait donc sa rentrée dans un nouveau lycée, un établissement dans un quartier plus favorisé. Son ancien proviseur espère que loin des mauvaises fréquentations de son quartier, Quentin va abandonner son comportement insolent et saisir sa chance pour se construire un avenir.
Quentin est un peu perdu dans cette nouvelle classe, il se sent étranger face à ses camarades issus d'un milieu plus aisé qui gardent leurs distances.
Grâce à sa rencontre avec une professeur de français « la Fernandez », Quentin va avancer dans sa vie. Il commencera par la provoquer, elle sera lui répondre et lui fera découvrir le théâtre avec le rôle de Tom dans la pièce "La ménagerie de verre" de Tennessee Williams . 
J'ai beaucoup aimé cette professeur exigeante mais également attentive à ses élèves qui va savoir guider Quentin, lui faire prendre confiance en lui. Quentin est également un adolescent attachant, sa relation avec sa petite sœur Anna est touchante.
Le livre n'est pas découpé en chapitres, mais en actes et en scènes comme dans une pièce de théâtre. Un très beau roman que je conseille à tous de découvrir, adultes comme adolescents...

Note : ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
DÉJÀ CINQ JOURS QU'ON EST RENTRÉS. Je raye avec application les pages de mon agenda. Je me demande combien de temps je vais tenir. J'écoute d'une oreille le cours d'histoire-géo. Ce qui est bien, avec cette matière-là, c'est que tu peux t'absenter mentalement sans aucun problème. On ne te demande pas de participer. Tu prends des notes ou tu fais semblant et ça suffit pour faire le bonheur du prof, Largentier.
Je m'évade. Je me demande ce que font les autres, à Saint-Ex, mon ancien bahut. Mais c'est idiot. De toute façon, la classe de seconde de l'an dernier a été éclatée - il y a tous ceux qui, comme Dylan, sont passés en STMG, pour faire dans le commercial ou pour glander ; les quelques têtes de classe qui sont maintenant en scientifique ; ceux qui ont quitté le lycée, les trois ou quatre redoublants et la poignée qui a opté pour ES. Je crois qu'il n'y a qu'Astrid et moi qui ayons choisi la filière littéraire. Enfin, "choisi", c'est un bien grand mot dans mon cas même si, au fond, c'est ce qui m'intéresse le plus. J'aimerais bien savoir ce que devient Astrid. Je l'aimais bien, cette fille. Elle ne faisait pas d'histoires, ne fayotait jamais, ne rentrait pas dans les conflits. Elle suivait son chemin. Je pourrais lui téléphoner. J'ai son numéro de portable. Mais bon, je ne sais pas trop ce que je lui dirais. On n'était pas proches, non plus. Elle riait de temps à autre aux blagues qu'on faisait, avec Dylan, et puis c'est tout. Je me demande qui ils ont en histoire-géo. Je n'ai eu aucune nouvelle de personne, excepté Dylan, depuis que je suis ici.

Tout seul.
Seul à cette table aussi, au fond, à droite. Personne pour s'asseoir à côté de moi. Normal. Ils se connaissent tous, ils étaient déjà à Clemenceau l'an dernier - à part les neuf ou dix énergumènes qui ont voulu faire l'option théâtre ici parce que, paraît-il, c'est la meilleure du département, voire de la région. Eux aussi, ils ont déjà noué des liens. Au début, ils étaient prêts à m'inclure dans leur groupe, mais quand ils ont su que je venais de Saint-Ex, et surtout que je ne suivais pas les cours d'art dramatique, comme ils disent, ils m'ont vite laissé de côté. Je ne m'en plains pas. Je n'ai pas envie d'être aggloméré. Je ne fais pas partie de cette classe. Ni de ce lycée. Ni de ce coin de la ville. Je suis un électron libre. Voilà. J'aime bien me dire ça, "électron libre", ça me rassure.

Ça ne rassure pas tellement les profs.
Avec la tête que je tire et les casseroles que je traîne, ils s'attendent à tout de ma part, je suis sûr. J'imagine aussi que la plupart d'entre eux ont déjà leur idée toute faite, je suis un emmerdeur et ils attendent le premier pas de travers pour me saquer et me virer. Ou alors, ils ont peur. Je suis persuadé que Largentier, par exemple, est terrifié. C'est le genre de gars qui doit trembler dans ses chaussettes quand j'entre dans la classe le matin, et qui doit prier pour que tout se passe normalement.
Il ne devrait pas s'inquiéter comme ça. Je ne ferai pas de vagues - surtout si je ne trouve pas d'autre surfeur pour m'entraîner dans les rouleaux. Je me suis signé un contrat moral. On n'aura rien à me reprocher question attitude. Ce n'est pas pour ça que je me mettrai à travailler non plus, faut pas exagérer.

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

5317 Et rester vivant replay (Re)play  brise_glace Brise glace

acc_s_direct___la_plage Accès direct à la plage 6h41 06H41

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30 octobre 2013

Le Démon des brumes - Luc Blanvillain

2013_10_14_195047 Seuil - septembre 2013 - 345 pages

Quatrième couverture : 
Comment RAPHAËL aurait-il pu savoir qu'en offrant cette bague à LAURA, il accomplissait le premier acte d'une prophétie maléfique millénaire ?
Et comment Laura aurait-elle pu soupçonner MELVIL, nouvel élève du lycée au charme irrésistible, d'être lié à elle par cette même prophétie ?
Le Démon des Brumes, resté tapi dans l'ombre depuis des décennies, vient d'accomplir sa dernière métamorphose et s'apprête à répandre la terreur parmi les hommes. Raphaël et Laura sont les outils de son projet démoniaque ; eux seuls seront peut-être capables de l'arrêter.

Auteur : Né en 1967, Luc Blanvillain est professeur de lettres. Il a déjà publié 4 romans pour la jeunesse, dont Un amour de geek (2011) et Une histoire de fou (2011). Dans ses romans, il aborde souvent les thèmes des adolescents, des problèmes familiaux, de la croyance fanatique et de l'indiscipline. Il s'inspire non seulement de ses enfants mais aussi des jeunes qu'il observe dans ses classes. Luc Blanvillain vit à Lannion, en Bretagne.
 
Mon avis : (lu en octobre 2013)
J'ai eu la surprise de recevoir ce livre de la part de l'auteur. J'avais bien aimé ces deux premiers livres. Pour celui-ci, n'étant pas fan des histoires fantastiques, j'ai mis un peu de temps avant de l'ouvrir et de m'y plonger. 
Le livre commence par un prologue en 1013 avec un terrible incendie. Puis l'histoire se situe en 2013, Laura et Raphaël sont deux lycéens amoureux. L'arrivée au lycée du mystérieux Melvil va bouleverser la quiétude de la ville...
J'ai lu sans peine la moitié du livre qui est bien écrit mais je n'ai pas eu envie de continuer plus loin, cette histoire ne m'intéressait pas plus que cela... 
N'étant pas le public à qui est plutôt destiné ce livre, j'ai préféré le proposer à deux de mes fils...
L'aîné (20 ans) a fait une pause dans sa lecture de "Le cycle des Dieux" de Bernard Werber pour lire "Le Démon des brumes" et son avis est mitigé : « C'est pas mal, j'ai bien aimé l'idée de la légende. »
Pour le plus jeune (15 ans), il compte le lire dès qu'il aura terminé sa lecture du moment... "Le cycle des Dieux" de Bernard Werber.
Merci à l'auteur et aux éditions du Seuil qui m'ont envoyé ce livre.
 
Autres avis : Elea, Vivelesbetises, Loula

Extrait : (début du livre)
- 1013 -
Il ne comprenait pas. 
Tout flambait. 
Les parchemins flambaient, les boiseries flambaient, les tentures, les poutres, les vases, les pilons, les pinces, les loupes, tous ses précieux instruments, son inestimable bric-à-brac, ses herbes, ses simples, ses liqueurs et même ses pierres, glanées aux confins du monde, tout fondait, crépitait, éclatait dans les mâchoires du brasier.
Une vie entière de sortilèges, une existence vouée aux ensorcellements de la matière et de l'esprit, au rêve du grand oeuvre, des années de labeur et d'inquiétudes, de veilles, de privations, une vie à scruter les signes dans le ciel et dans le vélin des bibliothèques, sa jeunesse enfiévrée par l'étude, par l'espoir, par la quête, toujours recommencée, de la pierre philosophale, son passé, son avenir, tout se tordait dans les flammes.
Il avait été l'un des premiers, le premier, peut-être, à voyager aussi loin pour ramener du bout du monde les textes secrets, sacrés, consacrés à cet art nouveau qu'on appelait «alchimie». Il avait appris la langue arabe et traduit en latin les formules du Kitâb sirr al-Khaliqa, il avait perdu trois orteils, gelés puis pourris de gangrène, quand la glace d'un lac qu'il traversait avait cédé sous son poids. Il les avait tranchés lui-même. Puis il était revenu en boitant jusqu'à Tours, sa ville natale, où il avait résolu de se consacrer à l'étude. Il s'était marié, tout de même, dans l'espoir de transmettre ses connaissances à son fils.
Il restait immobile et ne comprenait pas.
L'enfer avait jailli du creuset de cuivre rougi où les métaux fondus palpitaient sagement depuis des heures. Il avait pourtant respecté à la lettre les instructions du parchemin. Claquemuré dans son antre, il en avait interdit l'accès à sa femme et à son fils. Des nuits et des nuits qu'il ne dormait plus, se nourrissait de lueurs, les yeux à vif, si près d'atteindre enfin son but. Trop près.
Il avait dû se tromper, intervertir deux nombres. Une seconde d'inattention avait suffi.
Dans un instant, les flammes l'envelopperaient, à son tour. Elles hésitaient encore un peu, s'aplatissaient aux pieds de leur vieux maître déchu.
Il entendit les hurlements et secoua son rêve.
L'incendie avait gagné le reste de la maison. L'étage. Les chambres. Le torchis sec, les lambris, la paille, le bois, friandises instantanées pour la fureur du feu.
Et ce qu'il entendait, maintenant, par-delà les craquements, les écroulements de poutres, c'étaient des plaintes insoutenables. Sa femme, son fils et leur vieille servante, prisonniers, dévorés. Ils n'avaient aucune chance de s'en sortir. Les fenêtres étaient trop étroites. L'escalier s'était déjà écroulé. La violence de cette apocalypse était surnaturelle. Dieu ne voulait pas de survivants.

 

Lu du même auteur : 

un_amour_de_geek Un amour de geek  crimes_et_jeans_slim_p Crimes et jeans slim

 
4 octobre 2013

Le premier qui pleure a perdu - Sherman Alexie

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Albin Michel - septembre 2008 - 288 pages

traduit de l'anglais (américain) par Valérie Le Plouhinec

Illustations de Ellen Forney

Titre original : The absolutely true diary of a part-time indian, 2007

National Book Award 2007

Quatrième de couverture : 
"Vous savez ce qui arrive aux gogols sur la réserve ? On se fait tabasser. Au moins une fois par mois. Eh ouais, je fais partie du Club du Coquard du Mois..."
Le garçon qui parle ainsi est Junior, un Indien Spokane. Né tout cassé tout tordu, il accumule les handicaps : myope, maigre et premier de la classe. En vrai, Junior est drôle et assez lucide pour savoir qu'il n'aura aucun avenir s'il reste avec les siens. Il décide alors d'aller à l'école des Blancs, voir ailleurs s'il y est. Admis au prestigieux lycée de Reardan, Junior quitte la réserve. Comme il est né. En éternel optimiste.
Best-seller aux USA, ce roman " presque autobiographique " parle de mille choses sans tabou et avec un humour ravageur : l'amour, l'amitié, l'exclusion, la faim et surtout l'espoir.

Auteur : Sherman Alexie est né en 1966 à Wellpinit sur la réserve des Indiens Spokanes, dans l'État de Washington. Ce jeune auteur a déjà publié une dizaine d'ouvrages dont trois romans, Indian BluesIndian KillerFlight et plusieurs recueils de nouvelles - dont La Vie aux trousses et Phoenix Arizona, adapté avec succès au cinéma par Chris Eyre et Sherman Alexie. Il est d'ores et déjà le lauréat d'une douzaine de prix dont le National Book Award Jeunesse pour Le premier qui pleure a perdu. Sherman Alexie vit aujourd'hui à Seattle. 

Mon avis : (lu en octobre 2013)
Junior est un jeune Indien Spokane, il est né et a toujours vécu dans une Réserve. Il n'a pas la vie facile car depuis sa naissance il cumule les handicaps, il est né avec une drôle de tête, une mâchoire déformée et des yeux de travioles. Il est depuis toujours le souffre-douleur de ses camarades, on se moque de lui, on lui donne des coups de poings. Seul Rowdy est son seul ami, il le protège depuis sa petite enfance. Sinon, Junior se réfugie dans la lecture et le dessin. Mais à 14 ans, lorsqu'il fait son entrée au lycée et lorsqu'on lui donne un livre de géométrie portant le nom de sa mère, donc vieux de plus de trente ans, il prend conscience de la pauvreté de la Tribu et décide de ne pas se laisser faire. Il demande à intègrer le prestigieux lycée de Reardan, un lycée de Blancs, situé à trente-cinq kilomètres de sa maison. Avec humour et ténacité, il va montrer à tous son courage, sa force et réussir à prendre en main son destin.

Ce livre se lit très facilement, Junior nous raconte avec beaucoup d'humour et d'autodérision son combat quotidien, dans la réserve, on le traite de "pomme" : rouge à l'extérieur et blanc à l'intérieur... il est vraiment très touchant. On comprend également un peu mieux la vie des Indiens dans une Réserve, la pauvreté, les dégâts de l'alcool... Ce livre est édité dans une collection jeunesse, mais il est également intéressant pour les adultes...

Un grand Merci à Canel qui m'a offert ce livre à l'occasion du Swap Nouvel An 2013 organisé par Hérisson.

Autres avis : Canel, Saxaoul

Note : ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
Je suis né avec de l’eau sur la tête.

Bon d’accord, ce n’est pas tout à fait vrai. En fait, je suis né avec trop de liquide céphalo-rachidien à l’intérieur du crâne. Mais « liquide céphalo-rachidien », c’est tout simplement le terme savant qu’emploient les médecins pour parler d’huile de cervelle. Et l’huile de cervelle fonctionne dans les lobes comme l’huile de moteur dans une voiture. Elle fait tourner l’ensemble rapidement et sans accroc. Mais moi, bizarre comme je suis, je suis né avec trop d’huile dans le crâne, elle est devenue pâteuse, vaseuse, gluante, et tout ce qu’elle a fait c’est embourber le mécanisme. Le moteur qui me permettait de penser, de respirer et de vivre a ralenti et s’est enlisé.
Mon cerveau se noyait dans l’huile.
Mais cela donne à toute l’histoire un petit air rigolo et farfelu, un peu comme si mon cerveau était une frite géante, donc il me semble plus sérieux, plus poétique et plus juste de dire : « Je suis né avec de l’eau sur la tête. »
Bon, d’accord, vous allez me dire que ce n’est pas très sérieux non plus comme manière d’en parler. C’est peut-être vrai que toute l’histoire est rigolote et farfelue.
Mais à votre avis, est-ce que ma mère, mon père, ma grande sœur,mes cousins, mes oncles et mes tantes ont trouvé ça drôle quand les médecins ont ouvert mon petit crâne et aspiré toute cette eau en trop avec un minuscule aspirateur ?
Je n’avais que six mois et normalement j’aurais dû y rester pendant l’opération. Et même si, d’une manière ou d’une autre, je survivais au mini-aspi, en principe mon cerveau devait être gravement endommagé par le processus, et moi, je devais rester un légume toute ma vie.
Visiblement j’ai survécu à l’opération, sinon je n’écrirais pas ceci. Mais j’ai toutes sortes de problèmes physiques qui résultent directement des dégâts dans mon cerveau.
Tout d’abord, je me suis retrouvé avec quarante-deux dents.
Un être humain typique en a trente-deux, vu ? Moi, quarantedeux.
Dix de plus que d’habitude.
Dix de plus que la normale.
Dix dents au-delà de l’humain.
En poussant, mes dents ont pris tellement de place que je pouvais à peine fermer la bouche. Je suis allé au Service indien de la Santé pour m’en faire arracher afin de pouvoir manger normalement, et non comme un vautour baveux. Mais le Service indien de la Santé ne remboursait les gros travaux dentaires qu’une fois par an, donc j’ai dû me faire arracher mes dix dents en trop le même jour.
Et en plus, notre dentiste blanc croyait que les Indiens sentaient deux fois moins la douleur que les Blancs, donc il nous donnait moitié moins de Novocaïne.
Un beau salopard, hein ?
Le Service indien de la Santé remboursait aussi les lunettes une fois par an et ne proposait qu’un modèle : des grosses en plastique noir, moches comme tout. Mon cerveau bousillé me rendait myope d’un œil et presbyte de l’autre, donc mes lunettes moches étaient tout de traviole, puisque j’avais les yeux de traviole. J’ai des migraines parce que mes yeux sont carrément ennemis, vous voyez, comme s’ils avaient été mariés mais ne pouvaient plus se blairer. Et j’ai commencé à porter des lunettes à trois ans, si bien que quand je me baladais sur la réserve, j’avais l’air d’un pépé indien de trois ans.
Ah oui, et aussi, j’étais maigre. Si je me mettais de profil, je disparaissais. Mais mes mains et mes pieds étaient gigantesques. En CE2, je chaussais du 46 ! Avec mes grands pieds et mon corps de crayon, j’avais l’air d’un L majuscule quand je marchais dans la rue. 
Et j’avais un crâne énorme.
C’était quelque chose à voir.

mois_am_ricain 
Le Mois Américain

50__tats
44/50 :  Washington

Challenge Petit BAC 2013
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"Chiffre/Nombre"

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Ma 1ère lecture
d'un auteur : 8/13

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Année 2013 : 5/29

 

29 mai 2013

Crimes et jeans slim - Luc Blanvillain

crimes_et_jeans_slim crimes_et_jeans_slim_p

Quespire éditeur - janvier 2010 - 239 pages

Livre de Poche - mai 2013 - 256 pages

Quatrième de couverture :
Adé n’est pas une petite chose fragile. On peut même dire qu’elle a trouvé la parade pour survivre au lycée, au milieu des filles de son âge : devenir la pire de toutes, la plus fashion, la plus méchante. Mais voilà qu’un serial killer sévit dans la ville et semble avoir un compte à rendre avec les filles les plus hype. Avec l’aide de son frère et d’un ami, Adé va tenter d’échapper à la terrible menace.

Auteur : Luc Blanvillain est né en 1967 à Poitiers. Il se découvre, dès l’enfance, une passion pour la lecture et pour l’écriture. Après des études de lettres, il devient professeur de français, et continue d’écrire. Il publie son premier roman pour adultes chez Quespire Éditeur en 2008. Puis, il se tourne vers la littérature de jeunesse, désireux de retrouver le frisson que lui procuraient les grands raconteurs d’histoires qu’il dévorait dans son enfance, notamment Jules Verne et Alexandre Dumas. Chacun de ses romans explore un genre, souvent très codifié, qu’il détourne : le policier, le roman d’aventures, la comédie sentimentale.

Mon avis : (lu en mai 2013)
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman pour adolescents. 

Adélaïde est une adolescente modèle, bonne élève, aimant lire, aimant les études... Mais au lycée, pour s'intégrer et être populaire, il vaut mieux être Adé la « reine des pétasses », avec des tenues à la mode... Mais un serial-killer rode dans la ville, il s'attaque aux filles « pouffes », superficielles, aux tenues provocantes...

Voilà comment commence ce roman policier plein d'humour et de suspense. Les personnages sont bien décrits et Adé, Rod son petit frère et Thibault sont bien attachants. L'environnement du lycée, avec ses codes et usages, ses élèves, ses professeurs sont criants de vérité. Le style est très dynamique et l'on est prit par cette histoire intelligente et bien construite. Une très belle découverte.

Un grand Merci à l'auteur et aux éditions Livre de Poche ainsi qu'à Valérie (qui a été l'intermédiaire) pour m'avoir permis de découvrir ce livre bien sympathique.

Autres avis : Eléa (12 ans), Valérie, Tiphanie

Extrait : (début du livre)
Monsieur et madame Manchec avaient eu la mauvaise idée d'appeler leur fille Adélaïde et leur fils Rodrigue. On ne pouvait pas faire tellement pire, à la fin du vingtième siècle. La vie des deux malheureux promettait d'être rude. Pourtant, les parents n'avaient pas voulu se montrer malveillants, ils étaient juste irrémédiablement romantiques. Monsieur Manchec était conservateur dans un musée, spécialiste des paysages du XVIIIe siècle, et son épouse enseignait le violoncelle. Ils vivaient dans un monde doux, beau, raffiné, qui sentait bon la cire d'abeille et le thé. Adélaïde venait d'atteindre sa quinzième année. Trois ans plus tôt, toutes ses copines étaient devenues des monstres. C'était normal. Vers douze ans, les filles deviennent des monstres.

Elles rient avec des yeux terrifiants.
Elles essaient d'être exactement comme les autres filles, comme les magazines pour filles de leur âge, comme les émissions pour filles de leur âge, comme les chanteuses de leur âge, elles veulent être exactement de leur âge. Des monstres.
Les garçons, me direz-vous, c'est un peu pareil.
Oui, mais dans cette histoire, ce sont des filles qui vont mourir.
Principalement.

Lu du même auteur : 

un_amour_de_geek Un amour de geek

Challenge Petit BAC 2013
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"Couleur"

 

21 mai 2013

A copier 100 fois - Antoine Dole

a_copier_100_fois Sarbacane - avril 2012 - 56 pages

Quatrième de couverture :
« Papa m'a dit 100 fois comment il fallait que je sois. » Et surtout, « pas pédé ». La consigne est claire et quand le héros de ce livre, 13 ans, se fait harceler par les gros bras du collège, impossible d'appeler son père à l'aide. Heureusement qu'il y a Sarah, qui n'a pas peur, elle. Mais la question reste : comment se faire aimer d'un père qui vous rejette pour ce que vous êtes ?


Auteur : Antoine Dole vit à Paris et à Chambéry. Écrivain et scénariste, il a publié 3 romans chez Sarbacane, dont Je reviens de mourir et K-Cendres. Pour ce bref texte sur l'homophobie et le coming out, il ouvre au scalpel des pistes sensibles vers la réconciliation.

Mon avis : (lu en mai 2013)
Le narrateur est un jeune garçon de 13 ans, qui subit humiliations et coups de la part de camarades du collège. Il aimerait avoir du soutien pour que cela s'arrête, il n'en peut plus. Mais depuis toujours son père lui répète qu'il ne veut pas d'un fils « pédé » et qu'il doit être un homme et savoir se défendre tout seul... Le jeune garçon ne sait que faire, il n'ose pas demander de l'aide à son père car il craint sa colère. Lorsqu'il est attaqué, la peur le pétrifie et l'empêche de se défendre, il est la victime idéale pour les petits caïds abrutis du collège... Autour de lui, les professeurs, les surveillants et la plupart des camarades sont témoins de ses souffrances et pourtant l'absence de réaction est flagrante !
Un récit poignant à lire et à faire lire à nos adolescents !

Autres avis : CanelJérôme

Extrait : (début du livre)
Papa m'a dit cent fois comment faudrait que je sois. Qu'un garçon, ça pleure pas, ça se laisse pas faire. Mais papa n'est pas là quand Vincent et ses potes viennent me chercher des crosses dans la cour. J'me prends des baffes, des coups de poing, et je dis rien, je serre les dents. J'en parle pas. Pour quoi faire ? Papa m'a dit cent fois qu'un garçon, ça règle ses comptes tout seul, que ça doit savoir se débrouiller, «comme un homme» il a dit. Quand je rentre du collège, papa n'est pas content, parce que ma chemise est déchirée ou qu'un bouton manque, que ma lèvre saigne et que j'sais pas quoi répondre quand il me demande si j'ai su me défendre. Non papa, je me suis assis en boule, j'ai attendu que ça passe, j'ai mal aux côtes, j'veux pas y retourner demain, steuplé va leur demander d'arrêter. Mais ça, je peux pas lui dire. Je bredouille, je tremble, parce qu'à force, j'ai l'impression qu'il est de leur côté. Pas du mien.

Papa m'a dit cent fois quoi faire, comment les choses fonctionnent : «Si tu arrêtes de te laisser faire, ils arrêteront de s'en prendre à toi.» Mais ça ne marche pas. Si je réponds à Vincent, ou à Laurent, ou à Julien, la claque qui suit me déboîte la mâchoire, et si j'essaie de la leur rendre, ça part en vrille direct : une balayette et je me retrouve par terre à parer les coups suivants tant bien que mal.
Jeudi dernier, après le cours d'EPS, Laurent a écrasé mon visage dans l'herbe du terrain de foot jusqu'à ce que j'avale de la terre. Il était assis sur moi, les autres se marraient autour. Il écrasait ma tête contre le sol en me tenant fort les cheveux.

 Challenge Petit BAC 2013
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"Chiffre/Nombre"

 Lire sous la contrainte
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7ème session : infinitif

26 janvier 2013

dés-accords - Bernard Friot

d_saccords Milan – septembre 2009 – 154 pages

Quatrième de couverture :
Martin est amoureux de Julia, une jeune cantatrice de 25 ans. Elle prend des cours de chant avec son père à lui, Martin, un lycéen de 17 ans. Martin est fou d'amour, mais ce bonheur tiendra-t-il ses promesses ? Car Martin a des soupçons sur Julia. Et sur son père.

Auteur : Bernard Friot est né près de Chartres en 1951, mais il a posé ses valises dans de nombreuses villes de France et d'Allemagne. Il a été enseignant de lettres et s'est très tôt intéressé aux pratiques de lecture des enfants et adolescents. Bernard Friot se définit comme un "écrivain public" : il a besoin de contacts réguliers avec ses jeunes lecteurs pour retrouver en lui-même les émotions, les images dont naissent ses histoires. La relation au lecteur est aussi au cœur de sa réflexion sur l'écriture : lire est pour lui un acte de création, autant que l'écriture. Le texte doit donc inciter le jeune lecteur à construire, avec rigueur et liberté, sa propre interprétation. Il est également traducteur de l'allemand et de l'italien.

Mon avis : (lu en janvier 2013)
C'est un livre jeunesse dont le nom de cet auteur ne m'était pas inconnu. En effet, plusieurs livres de Bernard Friot sont présents dans la bibliothèque familiale enfant. Pourtant, je n'avais pas encore pris le temps de le lire. C'est donc grâce à Hérisson qui m'a offert ce livre à l'occasion du Swap Encre noire sur page blanche organisé par Valérie que je découvre cet auteur.
L'histoire nous plonge dans un milieu de mélomanes. Martin, 17 ans, vit en Autriche avec son père et son petit frère Simon. Son père est chanteur d'opéra, sa mère est chef d'orchestre en Suisse. Il va tomber amoureux de Julia une jeune chanteuse de 25 ans qui travaille avec son père. Cette dernière n'a pas les mêmes sentiments. Une histoire d'adolescent qui se cherche... Une lecture très agréable avec des personnages attachants.
En bonus, à la fin du livre la vingtaine de références musicales sont répertoriées ainsi que la recette de l'Apfelstrudel de tante Martha.

Merci à Hérisson pour ce livre offert à l'occasion du Swap Encre noire sur page blanche.

Extrait : (début du livre)
Une flaque de lumière sur le parquet, à l'orée du tapis. Le jean écroulé près de la chaise, les baskets renversées. Martin, peu à peu, recompose le décor de sa chambre. Il décolle sa tête de l'oreiller, s'étire, rejette d'un coup de pied la couette, caresse son torse nu. Derrière le rideau de toile bleu foncé, la fenêtre est entrouverte sur la cour. Vague bruit d'un camion qui remonte la ruelle. Quelques notes de piano, d'abord tapotées au hasard, puis le début d'une sonate de Mozart. Simon, certainement.
- Arrêêêêêêête ta musique ! hurle Martin. 
Juste pour hurler, pour libérer une énergie, une agressivité coincée dans ses poumons. Il sait bien que Simon ne l'entend pas. 
Il roule sur lui-même, bâille, défonce d'un coup de poing l'oreiller, tâtonne pour trouver la montre. Onze heures vingt-trois. Déjà.
Il se lève, remonte le caleçon, boxe dans le vide. Trois allers et retours des poings serrés, lancés contre les ombres invisibles.

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Noire

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Année 2013 : 3/29

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4ème session : Un seul mot

  Challenge Petit BAC 2013
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"Sentiment"

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Ma 1ère lecture
d'un auteur : 3/13

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