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A propos de livres...
24 août 2014

La boîte à musique - Jean-Michel Defromont

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Science et Service - 1984 - 285 pages

Editions Quart Monde - 1989 - 284 pages

Editions Quart Monde - 1998 - 284 pages

Quatrième de couverture :
La vie est dure, rue des Orchidées, mais un jour, une mystérieuse boite à musique vient y glisser ses notes d'espoir... Dès les premières lignes, David nous plonge dans son monde. Avec ses mots à lui, c'est toute une enfance qui se raconte. Ce n'est pas tout à fait un roman : pas une page, pas une phrase qui ne s'enracine dans le vécu des gamins les plus pauvres... Ce n'est pas non plus un documentaire : pas une anecdote, pas un récit qui ne soit traduit en termes de poésie, qui ne soit recréé par le regard de l'amitié.
Ce livre doit son existence au mouvement Tapori. Celui-ci, depuis ses origines rassemble les enfants de tous les milieux, ceux des " rues des Orchidées " comme ceux des beaux quartiers, recueillant jour après jour leurs pensées, leurs joies, leurs peurs, leurs rêves, comme autant de pièces d'un même puzzle.
C'est ce puzzle traversé par un rayon de soleil que l'auteur a reconstitué pour nous car il sait, d'expérience, que la misère n'est pas une histoire ancienne, d'un autre monde : cette histoire, aujourd'hui, des milliers de gosses la vivent, chez nous.
Ce livre est aussi un cri d'espoir qui monte du creux de la misère. Les enfants savent bien que vous l'entendrez.

Auteur : Écrivain. Membre du Mouvement international ATD Quart Monde.

Mon avis : (lu en 1984 et relu en juillet 2014)
David est le narrateur de cette histoire, il a une dizaine d'années et la vie n'est pas facile. Il habite rue des Orchidées, sa famille est pauvre, ce n'est pas facile de manger à sa faim tous les jours. A l'école, ceux de la rue des Orchidées sont montrés du doigts... David est lucide et également en colère, ce n'est pas juste de ne pouvoir faire comme les autres enfants... Il va faire la rencontre de Valérie une jeune fille bénévole qui vient régulièrement lire des histoires à ceux qui veulent dans la rue. Il va recevoir en cadeau une belle boîte à musique qui sera son secret et l'espoir de jours meilleurs. 
Cette histoire écrite il y a plus de 30 ans à partir de l'expérience de l'auteur avec des enfants les plus pauvres dans le mouvement Tapori d'ATD Quart Monde est malheureusement toujours d'actualité. 
David, ses frères et soeurs, ses camarades nous touchent le coeur et nous ouvrent les yeux sur la facilité avec laquelle nous pouvons avoir des préjugés sur les plus pauvres, sur les plus humbles.
Un livre destiné aux adolescents qui doit être lu également par les adultes !


Extrait : (début du livre)
« C’est pas moi !… » 

– Qu’est-ce que t’as fait de la clé ? 
Deux dames interrogeaient mon petit frère sur le trottoir d’en face. La grosse distribuait les gamelles de la mairie pour les vieux qui sont pauvres. L’autre, la vieille, avait l’air toute perdue sans sa clé. 
– Eh ben réponds ! 
Elle était en colère, la grosse. Pierrot ne faisait pas le fier. Des gens s’attroupaient autour de lui, des femmes et des enfants qui allaient au marché. Je me rappelle. C’était un mercredi, vers la fin des vacances. 
- Encore lui !
- Il est pire que son frère, celui-là !
Pierrot baissait les yeux. Moi, je restais caché sous le porche, les poings serrés dans les poches. La vieille dame expliquait :
- Même pas cinq minutes !... Le temps d'acheter mon pain chez Monsieur Jacquet, je reviens : plus de clé !... Même pas cinq minutes !... 
C'est la première fois que je l'oublie sur ma porte, et voilà, j'peux plus rentrer chez moi.

 Challenge Petit Bac 2014
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"Bâtiment" (6)

 

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14 août 2014

Le bracelet de vermeil - Serge Dalens

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Alsatia - 1945 -

Alsatia - 1945 -

Alsatia - 1945 -

Signe de Piste - 1958 -

Alsatia - 1963 - 215 pages

Signe de Piste - 1970 (BD)

Signe de Piste - 1970 (BD)

Safari Signe de Piste - 1971

Safari Signe de Piste - 1976 - 215 pages

Nouveau Signe de Piste - 1989

France Loisirs - 1985 - 215 pages

Fleurus - 1996

Illustrations de Pierre Joubert

Quatrième de couverture : 
« Nous méritons toutes nos rencontres... » a écrit François Mauriac. Faut-il croire qu'Eric et Christian ont « mérité » leur extraordinaire aventure ? Rien ne semblait cependant destiner le jeune Prince des Neiges et le fils du chirurgien parisien à se rencontrer. Rien, si ce n'est ce bracelet qu'Eric porte au poignet, signe d'un terrible secret, vieux de cinq siècles, et rappel d'une mission dramatique.
Eric devra choisir : entre le devoir et l'amitié, aucun compromis n'est possible.

Auteur : Serge Dalens, nom de plume d'Yves de Verdilhac, né en 1910 à Albertville en Savoie, est un écrivain français. Magistrat de profession, il est surtout connu pour ses nombreux romans, pour la plupart destinés à la jeunesse et de directeur de la collection « Signe de piste » (1954). L'auteur a également utilisé les pseudonymes de François Thervay et de Mik Fondal, collectif avec Jean-Louis Foncine (Pierre Lamoureux). Il est décédé en 1998.

Mon avis : (lu et relu depuis la fin des années 70)
Ce livre est le premier livre "Signe de Piste" que j'ai lu alors que j'étais moi-même Jeannette ou Guide... C'est aussi le premier volume de la série du Prince Eric paru pour la première fois en 1937, Le bracelet de vermeil a connu un extraordinaire succès, consacré par un tirage de plus d'un million d'exemplaires ! 
Été 1936, Christian s'apprête à partir en camp scout en Alsace avec sa Troupe dans la Patrouille du Loup. Il va faire la connaissance d'Eric, scout invité pour le camp. C'est un jeune garçon timide qui porte un bracelet de vermeil avec une étrange inscription. Christian se liera très vite d’amitié avec ce nouveau scout assez mystérieux. Il découvrira que ce dernier n'est pas n'importe qui... mais un prince nordique qui a une mission venue du passé à accomplir... 

Eric va devoir faire un choix difficile entre le devoir et l'amitié.
Un roman d'aventure qui m'a fait rêvé durant mes années de scoutisme.
Les illustrations de Pierre Joubert contribuent certainement aussi pour une part au succès de cette série.

Extrait : (page 15) 
L’aîné s’appelait Louis. Le second, Philippe. Le troisième, Christian. Vingt-deux, quinze et treize ans. Scouts. Heureux de l’être.
— La vie est belle, dit Philippe.
— Oui, fit Christian.
— Chantons, ajouta Louis.
Les rires volèrent avec le vent, qui recueillit la chanson.
Une horloge tinta, sept fois. La voiture s’arrêta.
— À demain, Philippe.
— À demain.
Luxembourg, quai d’Orsay, avenue des Ternes.
— Bonsoir, Christian !
— Bonsoir, Chef !

Louis rentre à son tour. Prêt pour le départ du lendemain : le camp d’été !
Quelle joie de quitter Paris, d’emmener les scouts respirer l’air frais des Vosges !
D’emblée, la Cour d’Honneur avait accepté l’invitation de Mme de Lienville, une grande amie de la Troupe : on visiterait l’Alsace en établissant le quartier général du camp au château qu’elle y possédait. À la demande de son chef, on emmenait même un scout venu d’on ne sait trop où.
— Demain…, songea Louis.
Il atteignit un album, celui de l’année passée, et les souvenirs s’exhalèrent d’entre les pages. Pour la centième fois, les images s’animèrent. Ici, c’était Philippe roulant dans la neige, là, Christian plus ébouriffé que jamais, avec ses grands yeux noirs et ses cheveux de jais.
Partout la joie de vivre et le bonheur d’être amis.
Un appel interrompit sa rêverie.
— Louis, le téléphone !
— Qui donc à cette heure… ?
— Un scout.
— Bon, j’y vais. Allo ?
— Allo, ici Christian d’Ancourt. C’est toi, Chef ? Écoute, il faut absolument que tu passes demain à la maison. Tu sais que papa est un peu nerveux depuis quelques jours. Ce soir, il ne veut plus me laisser partir pour Birkenwald.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas, j’ai eu beau insister, supplier, dire que tu comptais absolument sur moi, rappeler notre sortie de cet après-midi, rien n’y a fait. Alors, il faut que tu viennes. Dis, Louis, tu veux bien ?
— Oui, c’est promis. Mais enfin, ton père t’a bien donné une raison ! On ne prend pas une décision comme celle-là sans motifs. Tu n’as pas fait de sottises au moins ?
— Non, je t’assure, je n’y comprends rien…
— Alors, à demain. Dors quand même sur tes deux oreilles, petit frère !… En voilà une autre, maintenant ! Le docteur d’Ancourt n’agit certainement pas à la légère. Christian est trop franc pour m’avoir caché quelque chose. Qu’a-t-il bien pu arriver ?

Christian ne pouvait cependant lui en dire davantage. Rentrant chez lui, il avait trouvé son père plus sombre encore que les jours précédents. Et comme, pour le dérider, il amenait la conversation sur son prochain départ :
— Non, Christian, lui avait-il répondu, tu n’iras pas au camp, tu ne peux y aller.
Pas d’explications.
— … Tu comprendras cela plus tard, avait seulement ajouté M. d’Ancourt, pense, mon petit, que nous avons de sérieuses raisons, ta maman et moi, pour agir de la sorte.
C’est alors que Christian avait eu recours à son Chef.
Maintenant, il s’efforçait au calme, mais ses yeux brillants s’attardaient sur son sac inachevé, fixant douloureusement les derniers objets épars sur le tapis.
Le perpétuel sourire illuminant son visage, ne comptait plus que pour mémoire, et la mèche brune, cachant généralement un œil, pendait lamentablement.
Il se heurtait à un obstacle inconnu, le laissant désemparé, lui qui avait l’habitude d’abattre de haute lutte les difficultés rencontrées.
Il avait le goût des réalisations pratiques et immédiates, un esprit d’aventure poussé à l’extrême, une imagination débordante.
Dire que Christian ne rêvait que plaies et bosses, serait passer la mesure, mais il est certain que son plus gros sacrifice, lors de son entrée à la Troupe, avait été de ne plus se colleter comme un chiffonnier avec ses camarades de classe.
Pas trop grand et bien carré d’épaules, il arborait un air de douceur qui détonnait étrangement sur tout ce qu’il y avait de viril en lui. Avec cela, très racé, et des façons de prince. Il avait une telle manière de prêter sa bicyclette ou d’offrir un caramel à celui qu’il venait de rosser, qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer.
Il voulait bien se battre, mais détestait faire de la peine. On se sentait heureux, rien qu’à voir son sourire et à l’entendre chanter.
Pour l’instant, il ne parvenait pas à comprendre la brusque décision de ses parents, et mettait son dernier espoir dans l’arrivée du Chef.
Ignorant le vrai motif de l’attitude de son père, il ne pouvait se douter qu’un événement imprévu allait modifier la situation au point de rendre presque inutile l’intervention du Scoutmestre.

 Challenge Petit Bac 2014
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"Matière" (7)

9 juillet 2014

Platine - Vincent Brunner

Lu en partenariat avec les éditions Flammarion Jeunesse

platine Flammarion jeunesse - juin 2014 - 348 pages

Quatrième de couverture : 
Pour Eva, le rock, c'est sa vie. Elle ne lâche pas son casque, écoute de la musique dans sa chambre, la rue, le bus, au lycée. Alors que faire de ces vieux vinyles poussiéreux ayant appartenu à ce père qu'elle n'a jamais connu ? Après quelques larmes et beaucoup de fous rires, Eva accepte son histoire et sait enfin d'où vient son âme de rockeuse !

Auteur : Vincent Brunner est journaliste, spécialisé dans la musique et la bande dessinée. 
Il a été chef de rubrique musique des Rolling Stone pendant trois ans et a écrit plusieurs ouvrages sur des chanteurs, notamment En quarantaine, avec/sur Christophe Miossec (Flammarion) et Bob Dylan au-delà du mythe (City).
Actuellement, il écrit sur la musique pour divers magazines (VSD, Spray, KR Homestudio, Beachbrother, Snatch).

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Eva est une adolescente en classe de seconde, elle vit en musique et plus spécialement avec le rock ! Elle sait depuis son plus jeune âge que Enzo son père biologique est mort dans un accident de voiture avant sa naissance. Son père c'est Richard, celui qui l'a élevée avec sa mère. Un jour, ses grands-parents paternels lui donnent un sac contenant de vieux disques vinyles ayant appartenu à Enzo. Ces disques vont bouleverser les habitudes d'Eva et la faire grandir. Elle va être confrontée à l'histoire de ce père qu'elle laissait de côté...
L'auteur est un grand connaisseur en matière de musique, les références musicales sont nombreuses. C'est un livre très actuel, typiquement pour adolescents qui traite des thèmes tel que l'amitié, la famille, l'amour, la musique mais aussi l'identité puisqu'Eva a une histoire particulière. J'ai trouvé ce roman sympathique à lire malgré quelques longueurs. 

Merci Brigitte et les éditions Flammarion Jeunesse pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
Après avoir jeté un petit coup d'oeil dans la glace de l'entrée et calmé une mèche trop rebelle, je ferme mon blouson, j'appuie sur play et c'est parti. La voix du chanteur tellement craaaquant de My Chemical Romance résonne dans mes oreilles et me donne le courage d'affronter le froid. Ah, si ses parents lui avaient choisi un prénom moins ringard que Gerard ! Heureusement, à l'américaine, ça sonne un peu mieux.
« Na na na, na na na... »
Par la pensée, je reprends à tue-tête le refrain et marche d'un bon pas vers l'arrêt de bus. 
Comme chaque matin, je me suis préparée la playlist parfaite pour arriver au lycée avec, disons, le maximum d'enthousiasme que je puisse mettre.
Pour être honnête, pendant mon trajet, j'essaye de penser à tout sauf aux longues heures que je vais passer, assise à entendre des profs réciter des cours qui, à vrai dire, ne m'intéressent pas. Mais, bon, ça fait partie du contrat avec mes parents. Je fais mon job, je ne sèche aucune heure et tant que j'ai plus ou moins la moyenne (plus, c'est mieux), ils me laissent tranquille. De toute façon, j'ai encore un an de répit. L'année prochaine, le bac français, et ensuite la totale. Normale que je profite de la dernière année de paix, non ?

 Challenge Petit Bac 2014
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"Matière" (5)

15 avril 2014

Là où naissent les nuages - Annelise Heurtier

 Lu en partenariat avec Casterman

la ou naissent les nuages Casterman - avril 2014 - 208 pages

Quatrième de couverture :
Fille unique de parents très aimants, mais très occupés, Amélia, 16 ans, s'est réfugiée dans la gourmandise. Elle traîne son corps adolescent et ses kilos en trop comme une punition. Mais l'arrivée d'une lettre étrange venue de Mongolie va bouleverser la banalité un peu mélancolique de son quotidien...

Auteur : Annelise Heurtier est née en 1979. Parallèlement à un début de carrière éloignée du milieu des lettres (une prépa HEC suivie d'une école de commerce la conduisent à travailler dans le marketing et le management), elle commence à écrire des textes à destination de la jeunesse. Son premier roman est rapidement publié aux éditions du Rouergue. Aujourd'hui, Annelise Heurtier habite à Tahiti où elle vit avec son compagnon et ses deux enfants. 

Mon avis : (lu en avril 2014)
Amélia, 16 ans, est une adolescente assez gâtée, fille unique dans un milieu aisé. Ayant quelques kilos en trop, elle n'est pas à l'aise dans son corps et manque de confiance en elle. Elle a la chance de pouvoir faire un grand voyage pour la Mongolie dans une association qui aide des enfants. Au début, elle devait faire ce voyage avec son père mais celui-ci est obligé de rester à Paris et c'est toute seule qu'elle part pour l'inconnu...
Ce voyage va la transformer. Elle va découvrir la misère du pays, des enfants qui se contentent de peu, en comparaison sa vie parisienne va lui paraître bien futile et douillette.
Amélia est la narratrice du livre, le lecteur suit dans le récit de son voyage : son évolution, ses réflexions, ses sentiments. 
Un récit émouvant et instructif.
Petit bémol dans l'intrigue sur le "rebondissement" final qui n'apporte rien à l'histoire mais qui fait un peu "cliché"...
Je trouve très belle l'illustration de la couverture du livre.

Merci Brigitte et les éditions Casterman 

Autres avis : Gambadou, CanelSaxaoul

Extrait : (début du livre)
Je détestais ça.
Je détestais que l'on me regarde comme ça.
Du bout des doigts, la fille de la boulangère me tendait le petit sac en papier, le sourire dégoulinant de mépris. Elle avait les ongles chargés d'une épaisse couche de vernis pailleté, sauf celui de l'index, qui se singularisait grâce au palmier miniature qu'on y avait habilement dessiné.
J'ai croisé le reflet d'un visage dans la glace. A côté d'un éventail de sucettes multicolores, il y avait une fille yeux rouges paupières gonflées cheveux ébouriffés saloperie d'humidité.
Moi.
Je me suis contentée de placer la monnaie sur le comptoir et je lui ai quasiment arraché le sac brun, déjà auréolé de gras par les trois pains au chocolat. Je suis sortie et j'ai commencé à marcher sur le trottoir mouillé. Un pas devant l'autre. Je me foutais complètement de ce qu'elle pouvait penser, avec sa manucure de dinde. Un pas et puis l'autre. Ce n'est pas elle qui venait de découvrir le garçon de ses rêves en train d'embrasser (dévorer) sa meilleure amie contre la grille du lycée.

 Challenge Petit Bac 2014
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"Couleur" (5)

 

6 avril 2014

Ce qui ne nous tue pas - Antoine Dole

ce qui ne nous tue Actes Sud - janvier 2014 - 114 pages

Quatrième de couverture :
“Lola reprend ses esprits. Elle ne veut pas rester ici. Elle ramasse ses affaires. Elle n’a pas quitté ses vêtements cette nuit. Simone est folle. Simone est dingo. Lola n’arrête pas de répéter ça dans sa tête. Elle doit partir d’ici. Ses yeux ne cessent de passer d’un objet à un autre, très vite, sans jamais se poser. Rien ici n’a de sens, de début ni de fin. Rien ici n’est vrai, ni réel.”
Lola est en colère. Contre ses parents qui se disputent sans cesse, contre les profs, contre ses amis, contre tous. Alors Lola fait la dure, cogne, et finalement met les voiles. Dans sa fuite, elle trouve refuge par hasard auprès de Simone. Chez la vieille clame, le temps s'est arrêté. Ces deux solitudes vont peu à peu s'apprivoiser et découvrir cette douceur qui ne nous tue pas mais nous rend plus fort.

Auteur : Né en 1981, Antoine Dole vit entre Chambéry et Paris. Après un premier roman remarqué en 2008, Je reviens de mourir puis Laisse brûler en 2010, ainsi que K-cendres en 2011. Il cosigne Ely Girls avec la rappeuse Sté Strausz. En 2013, a paru le roman A copier cent fois, un court roman sur la différence et l'acceptation de soi. En parallèle, il crée le personnage de bande dessinée Mortelle Adèle ainsi que différentes sagas pour la presse jeunesse.

Mon avis : (lu en avril 2014)
Lola est une jeune fille en colère, une jeune adolescente qui vit mal la séparation de ses parents. Elle se brouille avec ses amis, accumule les mauvaises notes, les retards... Jusqu’au jour où elle agresse un de ses camarades de collège et prend la fuite.
Lola croise le chemin de Colette, une vieille dame seule dans un appartement où s'entassent tous ses souvenirs et qui perd un peu la mémoire... Leurs deux solitudes vont les rapprocher et Lola va devoir mettre de côté sa colère pour aider la vieille dame oubliée de tous. Pour lui faire oublier son abandon, avec beaucoup de tendresse, Lola lui raconte de belles histoires, lui invente une vie... En prenant soin de Colette, Lola se réconcilie avec elle-même et la colère l'abandonne. 
L'auteur a construit son livre en mettant en alternance un chapitre racontant, à la 3ème personne et tout en douceur, le présent dans l'appartement de la vieille dame et un chapitre, à la 1ère personne, revenant sur le passé et la colère de Lola.

Une histoire qui n'est pas seulement adressée aux adolescents et qui nous amène à réfléchir sur l'isolement et les relations intergénérationnelles. Une belle découverte.

Autres avis : GambadouNouketteStephie et Jérôme 

Extrait : (début du livre)
- ANNA !
Lola tourne la tête vers les étages en entendant la voix qui vient de résonner dans la cage d'escalier. Aussitôt, son coeur martèle sa poitrine, comme si d'une seconde à l'autre sa cage thoracique allait se démanteler sous l'effet des vibrations pour ne laisser à sa place qu'un tas d'os et d'organes inertes. Lui reviennent d'un bloc les voix menaçantes qu'elle cherchait tant à fuir dans le noir, ces voix qui l'ont conduite à se perdre ici. Les larmes montent aux yeux mais s'arrêtent aussitôt qu'elle entend à nouveau la voix :
- Anna ! Anna !
La voix flotte au-dessus de sa tête, par-delà l'obscurité. Une voix de vieille dame, au timbre usé et sec. Une voix sans fioriture, qui tranche le vide à chaque intonation. Une voix qui semble savoir qu'elle est là, tapie dans l'obscurité. C'est comme si, quel que soit l'endroit où elle se tient, quelle que soit la position qu'elle prend, Lola ne pouvait se cacher. Elle s'accroupit, prête à détaler, mais les fourmis dans ses jambes l'empêchent de bouger. Quand la vieille dame passe la tête par la rambarde deux étages plus haut, Lola manque de tomber à la renverse. Ce visage ridé qui la toise d'en haut, et cette voix qui a désormais des traits :
- Enfin Anna, ne restez pas là par terre, montez ! Lola ne parvient même plus à déglutir, immobile, comme un lapin dans les phares d'une voiture. Sans savoir ce qu'elle peut craindre ou espérer. La vieille femme remet ça :
- Vous m'entendez ? Allez, dépêchez-vous, le petit-déjeuner est prêt.
Et puis elle disparaît. Et Lola reste seule. Ses jambes tremblent. Quelques biscuits dans le ventre, digérés depuis un moment. Elle n'a plus de force, plus d'énergie. Plus de peur non plus, elle n'est plus capable. Là, tout de suite, elle ne ressent plus rien. Juste la faim. Elle imagine le chocolat chaud et les tartines. Et cette vieille dame qui l'appelle Anna. Lola pourra lui expliquer qu'elle a fait une erreur, puis elle lui dira qu'elle s'appelle Lola et qu'elle s'est perdue, elle pourra lui demander de l'aide et manger quelque chose en attendant qu'on appelle ses parents. Alors, tout lui apparaît un peu plus clair, même si rien ne semble encore tout à fait simple.
Lola monte les escaliers doucement, en essayant de ne pas tomber malgré son corps qui tangue d'un côté puis de l'autre à chaque pas. Les planches craquent sous ses pieds, le poids du monde sûrement. Elle arrange ses cheveux comme elle peut, son blouson, elle ne sait pas quelle tête elle a, elle ne veut pas faire peur à cette personne qui l'attend. Lola ne se doutait pas que si peu de temps pouvait suffire à se couper des siens ; en une seule nuit elle a cassé tout ce qu'il y avait de solide sous ses doigts. Elle a mal partout, broyée sous le poids des erreurs successives. Il ne reste que ces marches, et ce craquement sur lequel s'attarde son esprit lui rappelle qu'elle est toujours là, connectée à la surface du monde. Elle y va lentement. Pas capable de mieux.

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Challenge Rentrée Hiver 2014

Challenge Petit Bac 2014
91121022
Verbe (6)

 

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28 mars 2014

Garçon ou fille - Terence Blacker

garcon ou fille_ garcon ou fille

 

Scripto - février 2005 - 320 pages

Gallimard Jeunesse - octobre 2012 - 336 pages

traduit de l'anglais par Stéphane Carn

Titre original : Boy 2 Girl, 2004

Quatrième de couverture :
Le jour où son cousin Sam, venu tout droit des États-Unis, vient habiter chez lui, la vie de Matthew prend une autre tournure. Elle devient même infernale car le cousin en question se révèle être un garçon arrogant au comportement insupportable. Pourquoi ne pas lui donner une bonne leçon ? Avec la complicité de ses copains, Matthew lance à Sam un défi téméraire : se déguiser en fille une semaine entière ! L'opération Samantha est déclenchée. Mais Sam se prend si bien au jeu, transformé en une charmante jeune fille, que très vite, la supercherie échappe à tout contrôle. Ce que les garçons étaient loin d'avoir imaginé...

Auteur : Terence Blacker a travaillé pendant dix ans dans l'édition avant de devenir écrivain. 
Il est aujourd'hui un auteur prolifique en direction des enfants, de plus, il partage le reste de son temps entre l'écriture de nouvelles et la rédaction d'articles pour la presse. Terence Blacker est l'un des rares auteurs en Grande-Bretagne à écrire à la fois pour les adultes et pour la jeunesse. 

Mon avis : (lu en mars 2014)
Après le décès de sa mère, Sam a été confié à sa tante car son père est en prison depuis de nombreuses années. Sam vient des États-Unis et c'est à Londres qu'il est accueilli par sa tante, son oncle et son cousin Matthew. A son arrivée, Sam a un comportement plutôt insupportable et les amis proches de Matthew ne veulent plus l'intégrer dans leur bande. Finalement, ils lui imposent un défi : se déguiser et se faire passer pour une fille pendant cinq jours. Sam accepte le gage et devient Samantha.
Sam joue parfaitement son rôle et Samantha devient la coqueluche du collège. Elle s'intègre parfaitement dans le groupe de filles, elle se fait draguer par le tombeur du lycée qu'elle remet vertement à sa place... Certaines situations sont équivoques ou sont source de quiproquos, d'autant plus qu'aux différences fille/garçon s'ajoutent les différences États-Unis/Angleterre...
La forme de narration est originale, car les différents personnages sont tour à tour les narrateurs. Pas d'ambiguité pour suivre, le nom du narrateur est clairement précisé. 
Un livre plein d'humour, riche en émotions où les spécificités fille/garçon sont traitées avec justesse et sans mauvais goût.

 

Extrait : (début du livre)
Je voudrais que vous la gardiez en tête, cette image de Sam Lopez le jour où il m'est apparu pour la première fois. Souvenez-vous-en bien, surtout lorsque vous découvrirez d'autres facettes de lui, des portraits plus flatteurs de sa personne - en coqueluche des filles de sa classe, par exemple.
Mais celle-ci, gardez-la bien dans un coin de votre mémoire, parce que c'est le vrai, l'authentique Sam Lopez, tel qu'en lui-même.
Il était planté sur notre paillasson, son vieux sac de toile kaki sur l'épaule. Il flottait dans une veste trop grande de trois tailles, le bas de son jean râpé traînant par terre. Son visage n'était qu'une tache blafarde, derrière le rideau de ses cheveux filasse qui lui balayaient les épaules.
- Bonjour, Matthew !
Ça, c'était la voix de ma mère. Elle affichait un petit sourire forcé, celui qui m'est si familier et qui signifie : Pas de panique, tout va très très bien se passer !
- Je te présente Sam, ton fameux cousin !
Comme je bafouillais quelques mots de bienvenue, le « fameux cousin » m'est passé sous le nez, en me frôlant d'assez près pour que je remarque a) qu'il m'arrivait à peine à l'épaule, et b) que sa dernière douche ne datait pas d'hier.
- Si tu veux bien me donner ta veste, Sam..., a dit mon père qui se tenait derrière moi dans le couloir.
Mais le nouveau venu a superbement ignoré la proposition pour filer tout droit dans la cuisine, où nous l'avons tous suivi. Il a commencé à inspecter les lieux, le nez froncé comme certains rongeurs indésirables.
- Voilà donc ma nouvelle maison, a-t-il déclaré de sa voix, à la fois rauque et bizarrement haut perchée.

Challenge Voisins Voisines 2014
logo_voisins_voisines_2014_h300
Grande-Bretagne

Challenge Petit Bac 2014
91121022
Cercle familiale (5)

9 mars 2014

Wifi Génie - Luc Blanvillain

Lu en partenariat avec Scrineo Jeunesse

v_book_237 Scrineo Jeunesse - février 2014 - 147 pages

Quatrième de couverture :
En vacances chez sa grand-mère à Morlaix, Fabien, un adolescent tranquille et fan de l'informatique, hérite d'un ordinateur hors d'usage, mais pas banal. Quand Fabien le répare, il n'en sort rien de moins qu'un génie !
Un génie oui, et en plus, pas n'importe lequel. un génie de l'ordinateur, capable de créer à partir du virtuel grâce au copier-coller, tout ce que Fabien désire dans la réalité ! Dès lors, les possibilités s'avèrent sans limites. Sauter une après-midi rando avec sa grand-mère, recommencer la partie après un rendez-vous pas très concluant avec une jolie fille, etc. Mais Fabien n'est pas au bout de ses surprises. car amener le virtuel dans la réalité peut souvent s'avérer beaucoup plus dangereux qu'il ne l'imagine.

Auteur : Né en 1967, Luc Blanvillain est professeur de lettres. Il a déjà publié 4 romans pour la jeunesse, dont Un amour de geek (2011) et Une histoire de fou (2011). Dans ses romans, il aborde souvent les thèmes des adolescents, des problèmes familiaux, de la croyance fanatique et de l'indiscipline. Il s'inspire non seulement de ses enfants mais aussi des jeunes qu'il observe dans ses classes. Luc Blanvillain vit à Lannion, en Bretagne.

Mon avis : (lu en mars 2014)
Alors que ces parents sont partis en voyage à Venise, Fabien est en séjour à Morlaix chez Annette sa grand-mère. Cette dernière est très dynamique et adore les randonnées. Fabien, adolescent de quatorze ans, préfèrerait passer ses vacances allongé sur la plage  que sur les sentiers bretons... Mais lorsqu'il trouve dans sa chambre un vieil ordinateur que sa grand-mère a acheté sur une brocante, il se dit que les vacances commencent bien ! Mais il n'a pas encore tout vu... En effet, l'ordinateur est magique et un génie l'habite. En démarrant l'ordinateur, Fabien a libéré le génie et celui-ci va pouvoir lui faire découvrir tous les pouvoirs de la machine...
J'ai trouvé l'histoire charmante, originale et pleine d'humour.
Les personnages d'Annette l'adorable grand-mère, de Fabien et d'Hippolyte (dit Hippo) le génie sont sympathiques et attachants. Le personnage de Daphné est plus caricaturale mais nécessaire dans l'intrigue.
Ce livre dénonce les dangers de l'internet et des virus informatiques qui peuvent contaminer un ordinateur. En fin du livre, il se trouve un dossier très intéressant qui répertorie une petite dizaine de types de programmes malveillants.
Seul bémol à ma lecture, j'ai trouvé la typographie de la police d'écriture du livre trop fine et en condition de lumière moyenne, j'ai eu du mal à le lire. 
Livre à lire à partir de 11 ans.

Merci à l'auteur et aux éditions Scrineo Jeunesse 

Extrait : ici

Déjà lu du même auteur :

un_amour_de_geek Un amour de geek  crimes_et_jeans_slim_p Crimes et jeans slim 

2013_10_14_195047 Le Démon des brumes

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Challenge Rentrée Hiver 2014

7 mars 2014

Un jour j'irai chercher mon prince en skate - Jo Witek

un jour j'irai chercher Actes Sud - août 2013 - 126 pages

Quatrième de couverture :
"Il va falloir vous accrocher parce que la puberté, c'est complexe. Cette histoire n'est pas pour les mioches, je vous préviens. Si vous croyez encore aux princes qui arrivent sur un cheval blanc un matin et vous envoient un texto "Salut, mon ange, je passe te prendre en scoot devant chez toi ! Tu as gagné à la grande loterie de mon coeur !", laissez tomber ! Mon aventure n'est pas pour vous".
Avec son physique de sportive, son caractère caustique et ses jeans troués, Fred se dit qu'elle risque d'attendre longtemps son premier baiser. Alors, assez des contes de fées, Fred préfère rester elle-même et enflammer le bitume sur son skate.

Auteur : Après des études d'art dramatique à Paris, Jo Witek se dirige assez vite vers l'écriture. D'abord vers le cinéma, en travaillant comme scénariste, lectrice, puis vers la presse écrite et la littérature. Depuis 2009, elle écrit particulièrement pour la jeunesse : des romans au Seuil Jeunesse. En un tour de main, Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée, chez Talents Hauts Mauvaise connexion, mais aussi des documentaires et albums à La Martinière Jeunesse LeDico de la jeune fille, Tout savoir sur le sexe, Le Ventre de maman. Chez Actes Sud Junior, elle est l'auteur de deux thrillers, Peur Express et Rêves en noir, ainsi que d'un "Roman benjamin" intitulé Ma vie en chantier. Elle réside aujourd'hui dans une petite ville languedocienne et partage son temps entre la rédaction de communication, les ateliers d'écriture en milieu scolaire et son métier d'auteur.

Mon avis : (lu en mars 2013)
Fred est un peu "garçon manqué", sa grande passion, c'est le skate. A 14 ans, elle aimerait bien que les garçons s'intéressent à elle autrement que comme la bonne copine... Pourtant, il est hors de question de se "déguiser", de se maquiller, de suivre la mode pour s'habiller. 
Son grand-père étant mourant, Fred va faire connaissance avec la nombreuse famille de son père. Fille unique, elle se découvre des cousins, des cousines, des oncles, des tantes... Sa rencontre avec Diane, sa tante et marraine un peu rebelle, va l'aider à prendre confiance en elle et à grandir. Un joli roman sur une jeune fille qui se cherche avec en toile de fond des secrets de famille. 

Extrait : (début du livre)
Il était une fois, moi. 14 ans, 1,65 m, 58 kg, une humaine du genre féminin. Tour de poitrine ? Vraiment rien à signaler : c'est génétique, maman a le même. Je ne suis pas du genre à faire tourner les têtes. Je n'ai pas non plus des jambes de gazelle, ni une tignasse de gitane. Je danse comme un balai et je déteste le maquillage, le shopping, les magazines et, par-dessus tout, la manucure. Je ne monte pas à cheval le mercredi dans un haras chic et je ne crie pas comme une hystérique dès que je vois un chanteur au brushing bien lisse à la télé. De plus, je pratique assidûment le skateboard trois fois par semaine à un niveau de compétition nationale. Vous l'aurez compris : à la base, j'étais très mal partie dans ma vie sentimentale. Je ne sais pas pourquoi, mais les garçons ont toujours eu plus envie de me taper dans le dos que de m'embrasser. En plus, je m'appelle Frédérique. C'est vraiment pathétique.
Si vous avez mon âge et que vous n'avez jamais embrassé de garçon ou de fille, ne paniquez pas ! Cette histoire est pour vous et pour tous ceux qui se sentent rejetés des grandes romances.
Il était une fois, donc, moi, une fille normale, qui à onze ans a fait son entrée dans le monde magique et merveilleux de l'adolescence. Boutons, cheveux gras, fringale, kilos en trop, règles douloureuses et envie obsédante d'embrasser un garçon. Au début, j'étais comme les copines. Je m'accrochais aux contes de fées de mon enfance. La robe à paillettes, le prince, la musique, la valse et tout le bazar. J'y croyais à fond. Jusqu'à l'âge de douze ans en tout cas. Après, j'ai commencé à remettre sérieusement en cause ces histoires d'amour prêtes à consommer.

 Challenge 6% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
31/36

 Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Objet" (5)

 

28 février 2014

Si tu meurs, elle reviendra - Maud Tabachnik

Lu en partenariat avec les éditions Flammarion

Tabachnik Flammarion - janvier 2014 - 187 pages

Quatrième de couverture :
Francis O'Mara a tout perdu. 
Sa fille adorée, la chair de sa chair, sa fierté, sa raison d'être, lui a été brutalement enlevée. 
Francis se fait alors le serment de retrouver le meurtrier pour venger sa fille. 
Dans le fond de la nuit, au milieu d'un océan glacial, déchaîné, les vents de l'Enfer entendent sa promesse...

Auteur : Maud Tabachnik commence sa carrière en tant que kinésithérapeute. Elle est passionnée de cinéma et surtout de lecture et de poésie. Elle écrit son premier roman, La Vie à fleur de terre, en 1991. Ses thrillers politiques sont un coup de poing dans l'univers typiquement machiste des auteurs de polars. Plusieurs de ses romans policiers se déroulent aux Etats-Unis car, dit-elle, "c'est un pays où tout peut arriver". Elle a publié Dans l'ombre du monde, dans lequel Maud Tabachnik nous livre un état du monde d'aujourd'hui, dans ce qu'il a de plus noir et de plus insaisissable.

Mon avis : (lu en février 2014)
C'est ma deuxième troisième lecture de Maud Tabachnik, j'avais oublié la première... et la seconde m'avait laissée un souvenir désagréable car trop horrible et insoutenable. En acceptant de lire ce livre destiné aux ados, je me suis dit que je ne prenais pas trop de risques.
Ce livre nous raconte une histoire triste et sombre. La veille de ses 25 ans, à Froggie en Ecosse, Patricia O'Mara se fait tuer par un chauffard qui prend la fuite sans lui porter secours. Les parents de la jeune fille sont inconsolables. N'ayant qu'une trace de pneu comme indice, la police piétine dans l'enquête et Francis O'Mara décide de trouver lui-même le meurtrier de sa fille unique. Il prend la route vers le nord de l'Ecosse et les falaises d'Aberdeen avec au large les plateformes pétrolières de la mer du Nord.
La thématique de ce livre, c'est la vengeance mais également les relations père-fille.
J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'Ecosse, ses paysages, son climat, son atmosphère, et même ses fantômes...
L'intrigue peut sembler simpliste mais le final m'a fait changer d'avis... Le personnage du père est vraiment touchant.
La conclusion de cette histoire est surprenante, je ne sais pas comment elle peut être ressentie par un ou une adolescente...
Je pense que ce livre est destiné à des adolescents ou adolescentes de 14 ans et plus car c'est un roman noir et sombre.

Merci Brigitte et les éditions Flammarion pour m'avoir permise de découvrir ce roman.

Autre avis : Argali

Extrait : (début du livre)
La famille O'Mara occupe une maison typique de la région, étroite et haute, construite en pierres de granit par la famille de Maureen O'Mara et transmise depuis des générations à la fille aînée.
On accède aux étages par un joli escalier extérieur, moins que confortable il est vrai en période hivernale, où, si on néglige de se cramponner à sa rampe en fer, on a toute chance de se retrouver en tas à son pied, mais charmante avec les roses trémières qui l'été l'entourent de leurs hampes fleuries.
Francis O'Mara est un menuisier ébéniste apprécié. Sa femme, Maureen, est gérante d'une des deux librairies que compte Froggie. Et ils ont une fille, Patricia, qui est la prunelle de leurs yeux.
Mme O'Mara avait trente-six ans quand enfin elle accoucha de la plus jolie petite fille du comté et peut-être même d'Écosse, d'après ses géniteurs qui ne pouvaient contenir leur joie et leur fierté. Ils en ont maintenant tous les deux soixante, et sont toujours aussi
inconditionnels.
Et demain, cette si gracieuse Patricia revient dans sa maison natale après une année entière passée à Londres où, malgré son jeune âge, elle a occupé un important poste financier à la City. Si accaparant, toutefois, que son père et sa mère ne purent la voir que trois fois dans l'année quand ils descendirent à la capitale anglaise, que, en ce qui les concerne et en tant
qu'authentiques Écossais, ils exècrent.
Patricia vient fêter avec eux son vingt-cinquième anniversaire et l'obtention de son master international juridique et financier. Ses parents lui ont préparé une fête qui a fait se demander à leurs amis ce qu'ils feront pour son mariage.
Francis et Maureen se sont saignés aux quatre veines pour envoyer leur fille dans lesmeilleures écoles du royaume. Francis n'a pas compté ses week-ends de travail et avec Maureen leurs courtes vacances ont le plus souvent consisté en visites dans leurs familles, pendant que Patricia était envoyée dans différents pays d'Europe pour y apprendre les langues, passant également une année aux États-Unis dans une école de gestion marketing bien au-dessus de leurs moyens.

Déjà lu du même auteur : 

un__t__pourri Un été pourri le_cinqui_me_jour_p1 Le cinquième jour

  Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Verbe" (3)

92737225_o
Challenge Rentrée Hiver 2014

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  22/25

11 janvier 2014

Western girl - Anne Percin

western girl Editions du Rouergue - mars 2013 - 201 pages

Quatrième de couverture :
Le rêve d'Élise va enfin se réaliser. Son american dream !

Trois semaines dans un ranch du Middle-West.
Tout ce qu'elle aime réuni dans un pack complet : l'équitation, la musique country, les bottes à franges, les cactus dans le désert...
Sauf qu'elle partage le séjour avec une bande de snobinards, tout ce qu'elle déteste !
Alors, comme dans tout bon western, va y avoir de la bagarre, et Élise est du genre Calamity Jane...
Les méchantes n'ont qu'à bien se tenir. Et les gentils cow-boys aussi !

Auteur : Née en 1970 à Épinal, Anne Percin grandit à Strasbourg où elle fait ses études de lettres modernes. À 25 ans, elle quitte l'Alsace pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. En 2003, elle s'installe avec sa famille en Bourgogne. Là, elle prend le temps de mettre de l'ordre dans ses écrits, dont un journal intime fictionnel écrit à 17 ans, qui va devenir un roman.

 

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Depuis le jour où petite, Elise a découvert l'ambiance western dans un restaurant Buffalo Gril, la country et les chevaux sont devenus ses passions. 
Et voilà qu'Elise va pouvoir réaliser son rêve de petite fille en partant pour un séjour de trois semaines dans un ranch du Middle-West avec une dizaine autres adolescent(e)s aimant les chevaux. La cohabitation avec le groupe ne va pas toujours être facile, les uns et les autres venant de milieux différents, mais le séjour sera inoubliable !
C'est à travers le journal de bord de la jeune Elise que le lecteur découvre cette aventure aux États-Unis. Elise partage avec nous ses impressions, ses découvertes, ses activités, ses coups de cafards, ses colères avec beaucoup de franchise et d'humour.
Un roman frais, drôle, et touchant très agréable et facile à lire.
En bonus à la fin du livre, une liste des musiques country que l'auteur recommande pour se mettre dans l'ambiance.

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Extrait : 
Mercredi 11 juillet
Hello, I'm Johnny Cash.
Johnny Cash commençait tous ses concerts par cette phrase. Il jouait devant des milliers de personnes venues de l'autre bout du pays (et c'est loin, « l'autre bout du pays », aux States !), exprès pour lui, et pourtant il se présentait au public, toujours de la même façon, simple, efficace et modeste : «Bonjour, je suis Johnny Cash.» J'adore.
Moi, je devrais peut-être faire pareil dans la vie : « Hello, je suis Élise Bonnel. » Le problème, c'est qu'une fois que j'aurais dit ça, je n'aurais plus grand-chose à ajouter... A part que j'ai seize ans, que je suis lycéenne, rousse, que j'aime l'équitation et la musique country. Pas de quoi déplacer les foules, quoi... Je suis quelqu'un de très ordinaire, j'en conviens, si l'on excepte mon goût prononcé pour la musique traditionnelle américaine. Comment j'en suis arrivée là ! Ça, j'en sais rien ! J'ai l'impression que ça a toujours été en moi. Je dois avoir un gène avec un chapeau de cow-boy.
Mes parents, ça n'est pas du tout leur truc, les westerns, les USA et tout ça. D'abord, mon père, il faut savoir que c'est un geek intégral : il écoute de l'électro et passe sa vie le nez dans un ordi. Ma mère s'habille comme si elle revenait des Indes, n'écoute que de la musique celte et du reggae. Ils ne se ressemblaient pas, ils se sont assemblés quand même et là, une erreur fatale s'est produite : je suis née western girl.
Évidemment, ça ne s'est pas vu tout de suite. La découverte a eu lieu quand j'avais six ans.

On revenait de vacances et on s'est arrêtés pour manger dans un restaurant blanc au toit rouge. Je m'en souviens, c'était à Poitiers, juste à côté du Futuroscope. Devant, il y avait un grand totem en bois peint et une espèce de grosse vache en plâtre avec des cornes : d'après mon papa, ça s'appelait un bison. Fascinée, j'ai devancé mes parents. Je me rappelle avoir poussé une porte de saloon et fait quelques pas sur une moquette rouge jusqu'à une statue de Sioux grandeur nature, qui m'a foutu la peur de ma vie. Heureusement, une gentille dame en jean blanc, chemise western et santiags est arrivée pour nous placer. Elle nous a fait asseoir à une table flanquée de banquettes en skaï, dans un petit recoin où on était tout seuls, et elle m'a mis sur la tête une coiffe d'Indien en carton. Un instant plus tard, elle nous apportait de l'eau, du pain et de la salade sans qu'on n'ait rien commandé. Alors, au comble du bonheur, j'ai déclaré : « On est au paradis ! » 
Oui, bon, ça va.

Déjà lu du même auteur :

comment_bien_rater_ses_vacances Comment (bien) rater ses vacances  le_premier__t_ Le premier été

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