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A propos de livres...

10 février 2010

Spirou, le journal d'un ingénu – Emile Bravo

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Dupuis – avril 2008 – 66 pages

« Tirage de luxe » – février 2009

Grand Prix RTL de la Bande Dessinée 2008

Présentation de l'éditeur

1939. Comment un adolescent qui tient des portes dans un hôtel peut-il se révéler et devenir le jeune aventurier que nous connaissons ? Pourquoi celui-ci choisira-t-il de garder sa livrée de groom ? A-t-il été amoureux ? A-t-il une conscience politique ? D'où vient son amitié indéfectible avec Fantasio ? Et qui est ce Fantasio ? Et Spip ? Derrière toutes ces questions, se cache un terrible traumatisme qui nous affectera tous...

Auteur : Émile Bravo, né en 1964 à Paris est un auteur de bande dessinée et un illustrateur français. Sa famille est originaire d'Espagne. En 1992 il s'installe à l'Atelier Nawak avec Lewis Trondheim, Christophe Blain, David B. et Joann Sfar, puis en 1995 il fait partie des fondateurs de l'Atelier des Vosges avec la plupart des auteurs de l'Atelier Nawak mais aussi Frédéric Boilet ou encore Marjane Satrapi et Marc Boutavant. Proche de plusieurs auteurs importants de l'Association, Émile Bravo se démarque des auteurs de la bande dessinée « Alter » par un grand respect de la tradition et des canons de la bande dessinée d'aventure pour enfants (reprenant les principes de la ligne claire de Hergé), genre dont il est un des rares représentants et qu'il contribue à faire revivre.
Ainsi en 2008, au sein de la collection Une aventure de Spirou et Fantasio par..., il publie Le Journal d'un ingénu où il imagine les origines du fameux groom inventé par Rob-Vel 70 ans plus tôt.

Mon avis : (lu en février 2010)

C’est le tome 4 de « Une aventure de Spirou et Fantasio par... »  Emile Bravo imagine les débuts de Spirou et Fantasio. Nous sommes dans la Belgique, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Spirou est groom dans le Moustic Hôtel, nous allons découvrir sa vie et les conditions de sa rencontre avec le journaliste Fantasio. En effet, dans l’hôtel, un envoyé du 3e Reich doit rencontrer secrètement des envoyés du gouvernement polonais. Ils recherchent une solution au problème délicat de Dantzig. Cette aventure de Spirou, Fantasio et Spip nous plonge dans un passé bien réel et évoque l’Histoire avec un grand H.

Le dessin est vraiment superbe et efficace, les couleurs rendent parfaitement le ton de l’époque. Un album qui se lit d’une traite avec beaucoup de plaisirs et d’émotions.

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8 février 2010

Camarades de classe - Didier Daeninckx

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Gallimard – février 2008 – 167 pages

Folio – octobre 2009 – 177 pages

Quatrième de couverture :

La narratrice, Dominique, travaille avec succès dans une agence de publicité. Son mari, François, approche comme elle de la soixantaine. Cadre dans un groupe pharmaceutique en cours de restructuration, il est miné par la perspective d’un possible licenciement à quelques années de la retraite. Un message arrive un jour sur la boîte électronique de François, provenant d’un ancien ami de lycée qui tente de renouer le contact grâce au site internet « camarades-de-classe.com ». Dominique répond à l’insu de son mari et sollicite les confidences...

Dans la correspondance électronique qui naît s’affrontent des visions contradictoires d’un même passé. Ces anciens gosses d’Aubervilliers, qui fréquentaient la même classe en 1964, ont connu des trajectoires diverses, marquées par Mai 68 et par la culture communiste. L’un est devenu chanteur de charme, l’autre est demeuré stalinien, un autre a tourné escroc au grand cœur, d’autres sont chimiste, universitaire exilé, détective privé, SDF, ou bien mort.

Mais la photo de classe autour de laquelle s’organisent ces retrouvailles virtuelles recèle une énigme d’un autre ordre...

En revisitant la banlieue rouge dans la période encore triomphante du parti communiste, Didier Daeninckx nous raconte, avec précision et humanité, l’histoire d’une génération marquée par les bouleversements des années soixante et soixante-dix.

Auteur : Né en 1949, Didier Daeninckx a publié une quarantaine de romans et recueils de nouvelles, ainsi que des ouvrages en collaboration avec des dessinateurs comme Jacques Tardi ou des photographes comme Willy Ronis.

Mon avis : (lu en février 2010)

Dominique, la narratrice, est cadre dans la publicité. Son mari, François est cadre dans une entreprise pharmaceutique en pleine restructuration. Ils sont l'un et l'autre proche de la soixantaine et François supporte mal l'incertitude de son avenir. Un jour, Dominique lit un e-mail destiné à son mari provenant du site « camaradesdeclasse.com ». C'est l'ancien meilleur ami de François, Denis Ternien qui le contacte pour lui demander de devenir le parrain de sa petite fille. A ce mail est joint une photo de classe du collège Gabriel Péri d'Aubervilliers. A son insu, Dominique répond au nom de son mari. Puis lorsqu'un forum des anciens camarades de classe est créé, elle usurpe l'identité de François et suis avec curiosité les échanges entre les garçons de la classe. Parmi les membres du forum, un mystérieux Armhur Tarpin participe de façon dérangeante aux conversations, il pose des questions, fait des révélations...

La construction du roman est original, le lecteur suit en parallèle la vie de Dominique et François aujourd'hui et les échanges du forum qui nous fait retourner dans les années 60 jusqu'à nos jours, on découvre les différentes routes que chacun des camarades ont pris à la fin du collège.

Ce livre se lit très facilement et l'histoire est prenante et surprenante aussi. Une bonne lecture.

Extrait : (début du livre)

Le message ne m'était pas adressé, mais cette fois encore je n'ai pas su résister à l'envie d'en prendre connaissance. François s'était levé, un quart d'heure plus tôt, pour aller boire de l'eau au robinet de la salle de bains, avant de venir se rendormir. Sa semaine avait été rude, avec l'annonce du plan social. Il avait longtemps cru que son nom figurerait sur la liste, et, si on l'avait épargné cette fois, il demeurait convaincu que ce n'était là qu'un répit. La nouvelle l'avait à peine soulagé : il en était déjà à redouter la fin du sursis. J'étais persuadée qu'il aurait préféré faire partie des sacrifiés, pour mettre un terme à l'incertitude. Il n'acceptait pas l'idée que son avenir soit borné par des inconnus dont la seule préoccupation consistait à maintenir la courbe ascendante des résultats de l'entreprise en faisant plonger celle des effectifs. S'il s'était engagé dans cette voie, dès l'adolescence, c'était pour préserver la vie humaine, développer les capacités de l'individu... Je l'avais vu avaler un de ses cachets, la veille, en douce, pour tenter d'effacer la nuit et la plus grande partie possible de la matinée du dimanche. Le sommeil l'avait immédiatement englouti, et il ne s'était levé qu'au petit matin, à la manière d'un automate, pour se diriger vers la salle de bains.
  J'ai attendu que sa respiration redevienne lente, régulière, pour me glisser hors du lit, quitter la chambre, puis passer dans l'ancien dressing que nous avons transformé en bureau. La messagerie de l'ordinateur s'est ouverte automatiquement sur la boîte personnelle de François. Il fallait que je change d'utilisateur, que je m'identifie, que je tape mon code, pour accéder à mes mails, mais je ne pouvais jamais m'empêcher, avant, de regarder la liste des correspondances reçues par mon mari. C'était pour l'essentiel des courriers d'ordre professionnel, des liens publicitaires, les relances de sites d'enchères sur lesquels il achetait de vieux disques vinyles, des films noirs, plus rarement les lettres des quelques personnes de nos familles avec qui nous entretenions encore des relations. Depuis les élections, et l'adhésion par Internet de François au parti d'un des candidats en lice, tout ce qui avait de l'importance était perdu dans une avalanche d'articles en provenance d'une multitude de groupes politiques. Je n'en connaissais pratiquement aucun, et s'ils semblaient appartenir au même camp, cela ne les empêchait pas de consacrer l'essentiel de leurs forces à élever entre eux une montagne à partir de la moindre divergence. La seule chose qu'ils finissaient par avoir en commun était l'utilisation des mêmes fichiers piratés.
  J'ai parcouru la moisson de la nuit, Radical-Fax, ResPublica, Écologie Responsable, Débat militant, Forum alternatif, Rupture citoyenne, sans ouvrir aucun fichier. Puis j'ai fait glisser le curseur sur la ligne où, après le nom de mon compagnon, était détaillé l'objet du seul envoi dont je ne parvenais pas à déterminer la provenance : « Deviens le parrain de ma fille »... C'était assez obscur pour que je clique. Je ne sais pas pourquoi, j'avais immédiatement pensé à une correspondante, avec la petite poussée d'adrénaline générée par la jalousie, mais, contrairement à ce que je soupçonnais, l'expéditeur était masculin, et il signait ses quinze lignes de son identité complète. J'ai détaché un chewing-gum de son alvéole avant de me mettre à lire.

Déjà lu du même auteur : Cannibale Cannibale

7 février 2010

Les géants pétrifiés – Yoann et Vaehlmann

les_g_ants_p_trifi_s Dupuis – janvier 2006 – 64 pages

Présentation de l'éditeur :

Spirou et Fantasio accompagnent Martin, un archéologue aussi passionné qu'hystérique, dans ses recherches en Méditerranée. Grâce au sous-marin prêté par le comte de Champignac, ils découvrent une statue gigantesque provenant d'un navire naufragé et qui semble appartenir à une civilisation totalement inconnue à ce jour !

Auteurs : Yoann. D'origine basse-normande, Yoann fait une première rencontre décisive en la personne d'Eric Omond. Avec lui, il publie Phil Kaos, puis viendront Ninie Rezergoude, le fameux Toto l'Ornithorynque et La Voleuse du Père fauteuil. Il vit désormais à Nantes où il ne pleut pas toujours.
Fabien Vehlmann. En 1998, Fabien a commencé sa carrière dans le journal de SPIROU. Depuis lors, il écrit les scénarios des séries Green Manor, Wondertozun, Le Marquis d'Anaon, IAN et Samedi et Dimanche, abordant avec le même plaisir le policier, l'humour, l'aventure, la SF, l'historique ou le fantastique.

Mon avis : (lu en février 2010)

C'est le premier tome de la collection « Une aventure de Spirou et Fantasio par ».

Spirou et Fantasio participent à des recherches en Méditerranée avec Martin un archéologue passionné. Ils vont découvrir une statue gigantesque grâce au sous-marin prêté par le Comte de Champignac. D'où peut provenir cette statue ? Quelques temps après, le célèbre et richissime archéologue Bill Callaway débarque en hélicoptère à Champignac. Fantasio se laisse séduire par le milliardaire et sa jolie assistante. Mais Spirou refuse de collaborer avec Callaway et préfère aidé par Thian, une jeune universitaire indonésienne spécialiste et Martin rechercher la provenance de cette statue jusqu'en Nouvelle-Zélande. Là-bas, ils découvrent une cité engloutis gardé par les "Taniwhas"...

On retrouve vraiment dans cette album la richesse de l'univers de Spirou de Franquin. Une belle aventure de Spirou et Fantasio qui m'a fait passé un bon moment de lecture.

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6 février 2010

Perte et fracas – Jonathan Tropper

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (9/26)

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Fleuve noir – janvier 2008 – 369 pages

10x18 – février 2009 – 369 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) Nathalie Peronny

Présentation de l'éditeur :

Doug a vingt-neuf ans et il est veuf. Sa défunte femme, Hailey, est morte dans un accident d'avion il y a deux ans. Depuis, Doug se noie dans l'auto-apitoiement comme dans le Jack Daniel's, et a pour seules activités le lancer de canettes de bière sur les lapins qui envahissent sa pelouse et la rédaction d'une chronique hebdomadaire " Comment parler à un veuf ". Nul doute qu'il se consacrerait à plein-temps à cette douleur si sa sœur despotique, son beau-fils en mal d'attention et son père sénile ne venaient le sortir de sa léthargie. Et que dire de sa voisine qui s'obstine à lui susurrer des mots cochons à l'oreille... Qu'il le veuille ou non, plus question de se couper des autres. Mais pour Doug, ce retour à la vie ne se fera pas sans perte et fracas.

Auteur : Jonathan Tropper est né et a grandi à Riverdale, dans l'Etat de New York. Son premier roman, Plan B, a paru aux Etats-Unis en 2001. Il a écrit par la suite Le Livre de Joe, actuellement en cours d'adaptation pour le cinéma par les studios Warner, Tout peut arriver et Perte et fracas. Jonathan Tropper vit aujourd'hui à Westchester (New York).

Mon avis : (lu en février 2010)

Après avoir lu et aimé « Le livre de Joe » et « Tout peut arriver », j'ai trouvé ce nouveau livre de Jonathan Tropper tout aussi plaisant. Doug est une jeune veuf de trente ans, sa femme est morte l'année précédente dans un accident d'avion. Il sombre dans la dépression. Grâce à sa famille un peu déjanté, son beau-fils et son entourage il va reprendre peu à peu goût à la vie. Le sujet est plutôt sombre mais le livre est à la fois émouvant et amusant. L'auteur nous brosse une galerie de personnages attachants et parfois cocasses : sa sœur jumelle Claire, son père qui perd la tête, son beau-fils Russ, sa voisine Laney qui lui apporte chaque mardi soir du hachis de bœuf... Le lecteur passe facilement des larmes aux rires, on s'ennuie pas un instant. Un livre qui se lit facilement, avec une écriture fluide et beaucoup de rebondissements. A découvrir sans hésiter !

Extrait : (page 32)

Comment parler à un veuf par Doug Parker

J'ai perdu quelque chose à la mort de Hailey. J'ignore, au juste, comment l'appeler mais il s'agit de ce mécanisme qui vous retient de dire la vérité quand les gens vous demandent comment vous vous sentez, de cette valve indispensable qui vous permet de garder vos vrais sentiments sous clé, bien à l'abri. Je ne sais pas exactement quand je l'ai perdu, ni comment le récupérer. Par contre, pour l'instant, en matière de tact, de politesse et de discrétion, je suis une bombe à retardementprête à exploser à tout moment.

Et, sur le plan des relations humaines, disons que cela a plutôt tendance à m'attirer des ennuis.

J'étais à la Pharmacie CVS l'autre jour, comptoir « ordonnances », pour venir renouveler mon stock de somnifères, quand je suis tombé sur une copine de Hailey.

« Doug », m'a-t-elle lancé en s'avançant vers moi pour me prendre par l'avant-bras, non sans m'enfoncer au passage les diamants de son alliance dans la peau comme les dents d'un petit animal.

« Je voulais te téléphoner. Comment vas-tu ? »

Là, je connais le script. J'ai étudié le dialogue. Je suis censé dire que « ça va », qu'il y a des hauts et des bas ou encore que je fais de mon mieux et je vous jure qu'au moment d'ouvrir la bouche c'est vraiment ce que j'ai l'intention de répondre. Pourtant, je brandis mon petit flacon orange en déclarant : « J'avale des putains de pilules pour dormir mais je ne dors pas, alors j'en reprends d'autres, et je fais des cauchemars de peur de ne pas me réveiller à cause de ces putains de pilules, et quand je me réveille je suis encore plus crevé que la veille, sauf que de toute manière je n'ai aucune envie de me réveiller car je repense aussitôt à Hailey et je me dis que je voudrais dormir. Et toi, ça va ? »

Mon interlocutrice a nerveusement balayé l'allée du regard, déjà en quête d'une sortie de secours, et je me suis senti désolé pour elle, mais encore davantage pour moi. Alors je me suis contenté de secouer la tête, de lui faire un geste de la main comme si elle se tenait de l'autre côté du trottoir et non à quelques centimètres de moi, si près que je distinguais ses pores sombres et dilatées juste en dessous de ses yeux. Puis je suis sorti du magasin.

Ce genre de truc m'arrive tout le temps, maintenant. D'après ma sœur Claire, il s'agit d'un acte délibéré de ma part, d'une façon de maintenir les gens à distance. J'imagine qu'il y a une part de vérité là-dedans, mais je jure que je ne le fais pas exprès. Les mots jaillissent de ma bouche sans prévenir, comme une envie d'éternuer.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (9/26)

4 février 2010

In the air – Walter Kirn

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et Michel Lafon

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traduit de l'anglais (États-Unis)par Nathalie Bru

Quatrième de couverture : Depuis des années Ryan Bingham ne touche plus terre : son boulot de consultant en management – il est chargé d’organiser des licenciements – le conduit d’entreprise en entreprise, de ville en ville, d’avion en aéroport, de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel. Il n’a plus de maison, plus d’épouse, plus d’attaches familiales : il ne se sent chez lui que dans le cocon d’une cabine pressurisée, face au sourire d’une hôtesse de l’air ou à un plateau-repas mal réchauffé. Son but dans la vie ? Accumuler un million de miles du programme de fidélité d’une compagnie aérienne. Il y est presque, mais brûle d’envie de démissionner…
D’une plume décapante qui excelle à dénoncer l’inhumanité croissante du monde du travail et ses effets délétères, Walter Kirn décrit avec le talent d’un Douglas Kennedy ou d’un Don DeLillo l’implacable descente aux enfers d’un homme qui a la tête dans les nuages.

Auteur : Critique littéraire à Time et Vanity Fair, WALTER KIRN a dirigé la rubrique littéraire des magazines Rolling Stone et GQ et écrit encore pour le New York Times. Le film tiré d’In the Air, son troisième roman, avec George Clooney dans le rôle principal, sortira en salles début 2010. Il est réalisé par Jason Reitman (Juno) et la distribution comptera entre autres Jason Bateman (Juno, Arrested Development) et Anna Kendrick (Twilight).

Mon avis : (lu en février 2010)

Je suis déçue par la lecture de ce livre dont j'attendais mieux surtout au vu de la quatrième de couverture et de la phrase en couverture « le roman culte qui a inspiré le nouveau film de Jason Reitman avec Georges Clooney ». J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, chapitre après chapitre je me disais « je n'arrive pas à rentrer dans ce livre ». « Quand ce livre va-t-il enfin démarrer ? » Nous suivons les états d'âme de Ryan qui passe sa vie entre les aéroports, les hôtels et dont la préoccupation principale est d'arriver à dépasser le million de miles offerts. Ryan est consultant en management, il fait « un peu de CEM (conseil en efficacité managériale) et beaucoup – énormément, hélas – de CTC (conseil en transition de carrière). Le nom savant de l'activité qui consiste à faire en sorte que les nouveaux chômeurs appréhendent leur licenciement récent comme une opportunité de développement personnel et spirituel. » Ryan n'aime plus vraiment son travail, il a quitté son logement, il n'a plus d'épouse et n'a que des contacts téléphoniques avec sa famille. On voyage aux États-Unis en passant par Denver, Salt Lake City, Vegas, Omaha... Mais j'ai trouvé plutôt ennuyeux ce voyage, le personnage de Ryan n'est pas antipathique, mais sans relief. Quand à la fin, je ne l'ai pas comprise... et je n'ai pas eu le courage de revenir en arrière pour essayer de comprendre... Dommage.

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Ce livre a été adapté au cinéma dans un film réalisé par Jason Reitman avec George Clooney, Anna Kendrick, Jason Bateman et qui est sortie en France en janvier 2010. En regardant la bande-annonce et en lisant le synopsis, je ne retrouve du livre que la vie entre les aéroports et la course aux miles. Je n'ai pas vu le film et j'attendrai la télévision ou le DVD à la Médiathèque pour le voir...


Merci à Blog-o-Book et aux Éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre.

Livre lu dans le cadre du partenariat logotwitter_bigger et michel_lafon

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3 février 2010

Sans un cri - Siobhan Dowd

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sans_un_cri traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de La Rochère

Gallimard - avril 2007 – 357 pages

Présentation de l'éditeur :

Dans le petit village irlandais de Coolbar, Shell tente d'être un lycéenne comme le autres. Mais élever Trix et Jimmy, ses petits frères et sœurs, tout en les protégeant d'un père alcoolique et violent, n'est pas un quotidien ordinaire pour une jeune fille de quinze ans.
Pourtant, Shell ressent profondément la joie d'exister. D'où lui vient cette force incroyable qui la sauve, même quand l'Irlande entière la montre du doigt ?
Un roman singulier et fort, touché par la grâce. Comparée aux plus grands écrivains irlandais, Siohban Dowd signe une histoire poignante, tirée de faits divers réels.

Biographie de l'auteur :

Siobhan Dowd est née à Londres de parents irlandais. Elle a obtenu un diplôme de lettres classiques à l'université d'Oxford. Pendant sept ans, elle a vécu à New York où son travail sur la censure au sein de l'association d'écrivains PEN a été remarqué. Dans ce cadre, elle s'est rendue en Indonésie et au Guatemala pour enquêter sur l'application des droits de l'homme pour les écrivains. De retour en Angleterre, elle poursuit cette mission sociale en permettant à des écrivains d'aller dans les écoles défavorisées et les prisons. Siobhan Dowd vivait en Grande-Bretagne, à Oxford, avec son mari et retournait souvent en Irlande. Pour Sans un cri, son premier roman, la presse anglo-saxonne l'a comparée aux plus grands écrivains irlandais actuels. Elle est décédée en 2007 à l'âge de 47 ans.

Mon avis : (lu en février 2010)

Ce livre dans une collection pour adolescent est surtout destiné à de grands adolescents et aux adultes. Il raconte une histoire inspirée de faits réels. 1984. Un village dans le Sud de l’Irlande. Shell, une adolescente de 15 ans, sa mère est morte il y a un an et elle assume la responsabilité de ses jeunes frère et sœur Jimmy et Trix. Son père a été déboussolé par la mort de sa femme. Il ne travaille plus, il passe ses journées à faire des collectes pour les pauvres (dont il détourne une bonne partie de l’argent), il boit et est parfois violent. Dans le regard du père Rose, jeune prêtre nouvellement arrivé au village, Shell croit y voir Jésus, elle le considère comme un allié. Shell se laisse naïvement séduire par Declan Ronan lycéen et Don Juan en même temps elle se brouille avec sa seule amie Brixie. Lorsque Shell découvre qu'elle est enceinte, Ducan a quitté l'Irlande, il est parti aux États-Unis. Shell devient alors le centre d'un énorme scandale.

L'histoire est sombre et triste mais Shell est vraiment très touchante, elle est, malgré tout, une jeune fille pleine de vie qui vit au jour le jour avec ses rêves, le souvenir de sa mère et l'amour de ses frère et sœur.

Avec une écriture pleine de retenue et de sensibilité pour explorer la vie intérieure d’une adolescente confrontée à des responsabilités d’adulte.

Extrait : (page 18)
Toute la journée, Shell flotta sur le nuage du père Rose. Elle vit son visage - ou était-ce celui de Jésus ? -apparaître sous les épluchures de pommes de terre dans la cuvette. Elle le vit briller dans le miroir quand la lumière faiblissait, et scintiller dans l'obscurité quand elle sombrait dans le sommeil...
Le lendemain, les trois enfants se levèrent tôt pour aller ramasser les pierres dans le champ du fond. C'était une corvée que papa leur avait imposée au début de l'hiver, sans jamais leur donner d'explication. Peut-être avait-il l'intention de labourer le champ plus tard... en tout cas il ne leur en avait rien dit. Ils avaient déjà réussi à former un cairn important, qui grossissait de jour en jour du côté nord-est. Et presque tous les matins, ils y allaient, telles trois petites sentinelles grimpant la colline sous la lumière pâle, le dos courbé sous le poids de leurs ustensiles.
Ce matin, Shell prit le vieux fourre-tout qu'ils utilisaient pour transporter les pierres. Elle avait froid et elle avait faim. Il pleuvait comme vache qui pisse.
- Papa, demanda-t-elle, pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
Il était assis dans son fauteuil près du feu, tenant mollement le tisonnier, le regard perdu dans les flammes comme si celles-ci détenaient la clé de l'énigme de la vie.
- Comment ça ? répondit-il en levant brutalement le regard.
- Pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
- Parce que je vous l'ai demandé. Ça ne suffit pas ?

2 février 2010

Ru - Kim Thúy

ru Liana Levi – janvier 2010 – 143 pages

Présentation de l'éditeur :

Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, ru dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui avec la maîtrise d'un grand écrivain.

Auteur : Kim Thúy a quitté le Vietnam avec d'autres boat people à l'âge de dix ans. Elle vit à Montréal depuis une trentaine d'années. Son parcours est hors du commun. Elle confie avoir fait toutes sortes de métiers - couturière, interprète, avocate, restauratrice - avant de se lancer dans l'écriture (en français) de ce premier roman.

Mon avis : (lu en février 2010)

J'ai découvert ce livre et son auteur en regardant l'émission de télévision La Grande Librairie sur France 5 et j'ai eu très envie de lire ce livre.

Pour Kim Thúy, Ru est le premier de trois romans, les deux autres sont à écrire. « Ru est le roman de mes origines, un livre qui s'articule autour du mot survivre. Mon deuxième livre sera autour du mot vivre, et mon troisième, autour du mot aimer. Tu ne peux pas aimer pendant que tu essayes de survivre, ni même pendant l'apprentissage du mot vivre. »

Dès la première page du livre, on apprend que « En français, ru signifie «petit ruisseau» et au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d'argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie «berceuse» ou «bercer». » Dans ce livre Kim Thúy évoque avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et de poésie ses origines. En 1968, Kim Thúy est née à Saigon pendant l'offensive du Têt. Elle a 10 ans lorsqu'elle fuit avec sa famille le Vietnam comme boat people. Elle vivra quatre mois dans un camp de réfugiés en Malaisie avant d'arriver à Grandy au Canada.

A travers ce récit, l'auteur rend hommage aux personnes qu'elle a rencontrées durant toutes ces années en tout premier lieu ses parents, mais aussi son oncle Deux, sa grand-mère, les habitants de Grandy, Johanne, Monsieur Ming… Les souvenirs sont multiples parfois drôles, tendres ou dramatiques, Kim s'attache à des petits détails qui donnent une grande force à son témoignage plein d’espoir et d’avenir. En citant un proverbe que Kim a appris de sa mère « la vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite », cela résume bien son envie d’aller de l’avant sans s’encombrer du passé « pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini. »

Un livre magnifique à découvrir sans tarder !

Extrait : (début du livre)

Je suis venue au monde pendant l’offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec le son des mitraillettes.

J’ai vu le jour à Saigon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d’un Vietnam déchiré en deux.

Je suis née à l’ombre de ces cieux ornés de feux d’artifice, décorés de guirlandes lumineuses, traversés de roquettes et de fusées. Ma naissance a eu pour mission de remplacer les vies perdues. Ma vie avait le devoir de continuer celle de ma mère.

Je m’appelle Nguyễn An Tịnh et ma mère, Nguyễn An Tĩnh. Mon nom est une simple variation du sien puisque seul un point sous le i me différencie d’elle, me distingue d’elle, me dissocie d’elle. J’étais une extension d’elle, jusque dans le sens de mon nom. En vietnamien, le sien veut dire «environnement paisible» et le mien, «intérieur paisible». Par ces noms presque inter changeables, ma mère confirmait que j’étais une suite d’elle, que je continuerais son histoire.

L’Histoire du Vietnam, celle avec un grand H, a déjoué les plans de ma mère. Elle a jeté les accents de nos noms à l’eau quand elle nous a fait traverser le golfe du Siam, il y a trente ans. Elle a aussi dépouillé nos noms de leur sens, les réduisant à des sons à la fois étrangers et étranges dans la langue française. Elle est surtout venue rompre mon rôle de prolongement naturel de ma mère quand j’ai eu dix ans.


Grâce à l’exil, mes enfants n’ont jamais été des prolongements de moi, de mon histoire. Ils s’appellent Pascal et Henri et ne me ressemblent pas. Ils ont les cheveux clairs, la peau blanche et les cils touffus. Je n’ai pas éprouvé le sentiment naturel de la maternité auquel je m’attendais quand ils étaient accrochés à mes seins à trois heures du matin, au milieu de la nuit. L’instinct maternel m’est venu beaucoup plus tard, au fil des nuits blanches, des couches souillées, des sourires gratuits, des joies soudaines.

C’est seulement à ce moment-là que j’ai saisi l’amour de cette mère assise en face de moi dans la cale de notre bateau, tenant dans ses bras un bébé dont la tête était couverte de croûtes de gale puantes. J’ai eu cette image sous les yeux pendant des jours et peut-être aussi des nuits. La petite ampoule suspendue au bout d’un fil retenu par un clou rouillé diffusait dans la cale une faible lumière, toujours la même. Au fond de ce bateau, le jour ne se distinguait plus de la nuit. La constance de cet éclairage nous protégeait de l’immensité de la mer et du ciel qui nous entouraient. Les gens assis sur le pont nous rapportaient qu’il n’y avait plus de ligne de démarcation entre le bleu du ciel et le bleu de la mer. On ne savait donc pas si on se dirigeait vers le ciel ou si on s’enfonçait dans les profondeurs de l’eau. Le paradis et l’enfer s’étaient enlacés dans le ventre de notre bateau. Le paradis promettait un tournant dans notre vie, un nouvel avenir, une nouvelle histoire. L’enfer, lui, étalait nos peurs : peur des pirates, peur de mourir de faim, peur de s’intoxiquer avec les biscottes imbibées d’huile à moteur, peur de manquer d’eau, peur de ne plus pouvoir se remettre debout, peur de devoir uriner dans ce pot rouge qui passait d’une main à l’autre, peur que cette tête d’enfant galeuse ne soit contagieuse, peur de ne plus jamais fouler la terre ferme, peur de ne plus revoir le visage de ses parents assis quelque part dans la pénombre au milieu de ces deux cents personnes.

1 février 2010

Carson McCullers (suite)

le_coeur_des_un_chasseur_solitaire Stock – mars 2007 – 530 pages

« Esquisse pour le Muet » traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Tournier

« Ecrivains, écritures et autres propos » traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Adelstain

Quatrième de couverture : (...) Cette édition comprend également l'esquisse de ce grand roman ainsi que l'ensemble des essais et des articles que Carson McCullers a publiés de son vivant. Ces textes précisent les références de ce prodige de la littérature américaine tout en mettant en valeur sa sensibilité et son engagement.

Auteur : Née à Columbus, Georgie le 19 février 1917, dans le vieux Sud des États-Unis, l'adolescente Lula Carson Smith trompe son ennui entre le piano, qu'elle découvre à l'âge de 10 ans, et l'écriture. En 1934, elle délaisse ses ambitions de concertiste pour se rendre à New York. Là, elle se consacre à l'écriture en suivant des cours de création littéraire à la Columbia University. Un an plus tard, elle épouse le caporal James Reeves McCullers. Carson se consacre à l'ébauche du roman 'Le cœur est un chasseur solitaire' (1940) qui est un véritable succès. D'autres œuvres suivront parmi lesquelles 'Reflet dans un œil d'or' (1942) et 'La ballade café triste' (1943). Après avoir divorcé de McCullers, elle se remarie avec celui-ci bien qu'elle entretienne une relation amoureuse avec son amie Annemarie Schwarzenbach. Fascinée par Paris comme tous ceux de la 'Lost Generation', elle s'y rend régulièrement et se promène à Saint-Germain-des-Prés aux côtés de son mari. Malgré leur relation de plus en plus tendue, ils achètent une maison à Bachiviliers en 1952. Un an plus tard, Reeves se suicide et laisse une Carson de plus en plus fébrile. Les problèmes de rhumatismes aigus qu'elle connaît depuis ses 15 ans l'handicapent ; Carson se fragilisera d'année en année pour mourir à seulement 50 ans le 29 septembre 1967.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Dans l'édition du livre « Le cœur est un chasseur solitaire » que j'ai lu il y a quelques jours, il y a une suite : environ 130 pages supplémentaires...

Tout d'abord le chapitre « Esquisse pour le Muet » qui est une ébauche du roman « Le cœur est un chasseur solitaire », il y est décrit les personnages et les évènements du livre puis la structure générale y est décortiquée. Côté technique d'écriture, on apprend que le livre "obéit à une écriture en contrepoint", que "chacun des personnages représente un tout en lui-même - comme chacune des voix d'une fugue - mais sa personnalité s'enrichit chaque fois qu'il s'accorde ou s'oppose avec les autres personnages". En effet, chacun des quatre personnages principaux gravitent autour du muet, mais ce dernier est plus mystérieux, son mutisme l'empêchant d'être compris par les autres. C'est vraiment intéressant de découvrir un semblant de « making off» d'une œuvre.

Ensuite sous un chapitre « Ecrivains, écritures et autres propos », on trouve des articles de l'auteur autour des thèmes des écrivains et de l'écriture, puis d'autres articles écrits durant la guerre de 1940 à 1945 et enfin des articles autour de Noël.

En premier lieu, Carson McCullers nous parle de son approche de l'écriture, des livres qui l'ont marquée, des écrivains qui l'ont influencée. Elle évoque également «La solitude... une maladie américaine» qui est le thème central de son livre «Le cœur est un chasseur solitaire».

Ensuite durant la guerre, l'auteur évoque la guerre vue de l'Amérique, son quartier de Brooklyn mais aussi la nuit du Nouvel An 1941 «Cette nuit, il se peut que Londres soit grise sous le brouillard ou que, sous le clair de lune, la silhouette de la tour de l'Horloge se dessine contre le ciel. Mais, quand les cloches sonneront, on entendra battre le cœur de l'Angleterre en guerre – un battement lourd, sonore et assuré. Oui, Big Ben résonnera en ce nouvel an, et sur toute la surface de la terre il y aura des gens pour l'entendre.» ou la fête de Thanksgiving...

Enfin, autour de Noël, Carson McCullers nous conte un Noël en famille avec les préparatifs et la fête en elle-même, puis le Noël de ses cinq ans et pour finir une veille de Noël à l'hôpital.

Grâce à tous ces textes, on découvre un peu mieux qui est Carson McCullers, un auteur talentueux empreint de beaucoup de sensibilité. En conclusion, j'ai vraiment envie de découvrir prochainement un peu plus son œuvre.

Déjà lu du même auteur :

le_coeur_des_un_chasseur_solitaire Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers 

31 janvier 2010

Terre Neuvas – Christophe Chabouté

A l'occasion du festival de la Bande Dessinée à Angoulême ce week-end,

je lis des BDs !

Terres_neuvas Vents d'Ouest – septembre 2009 – 120 pages

Présentation de l'éditeur

Chaque année des milliers de pêcheurs de morues partaient en direction de Terre-Neuve, vers des mers froides et dangereuses.
Durant ces longues campagnes qui pouvaient durer six à neuf mois, la maladie, les blessures, les noyades, l'hygiène déplorable, la saleté repoussante, la violence et l'alcoolisme étaient le lot quotidien de ces pêcheurs que l'on surnommait aussi les forçats de la mer. 3 avril 1913, après avoir navigué pendant trente-sept jours, la goélette la Marie-Jeanne et ses 28 hommes d'équipage arrivent enfin au large de Terre-Neuve... mais les poissons ne donnent pas. L'absence de bancs de morues présage une mauvaise pêche et un maigre salaire... Les tensions montent. L'ambiance à bord s'échauffe... Quand un matin, on découvre le corps inerte du second dans sa couchette, un couteau planté dans le dos... Autour du manche, un petit ruban de soie...
Chabouté nous immerge avec brio dans les conditions de vie extrêmes de ces marins du début du XXe siècle et signe un thriller captivant et inquiétant.

Auteur : Né en 1967, d'origine alsacienne, Christophe Chabouté publie en 1993 ses premières planches chez Vents d'Ouest dans les « Récits », un album collectif sur Arthur Rimbaud. En 1998, il réalise « Sorcières » au Téméraire et « Quelques jours d'été » chez Paquet. Deux albums remarqués et primés, le premier au festival d'Illzach, le second à Angoulême où il décroche l'Alph' Art Coup de coeur. Avec « Zoé » paru en 1999 chez Vents d'Ouest, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité. Ce qu'il démontre avec encore plus d'évidence dans « Pleine Lune » qui a reçu le prix Extrapole 2001, le prix de la ville de Limoges, celui du meilleur scénario à Chambéry et deux nominations à Angoulême 2001. En 2001, il réédite « Sorcières » chez Vents d'Ouest, dont la moitié des nouvelles qui le composent sont inédites. Il publie la même année « Un îlot de bonheur » chez Paquet, album récompensé par une mention spéciale du jury œcuménique de la BD à Angoulême 2002. Il a collaboré à l'ouvrage collectif "Léo Ferré en BD" et surtout de publier "La Bête" dans la collection Intégra de Vents d'Ouest et "Purgatoire", en couleurs, pour la collection Equinoxe. En 2008, il publie "Tout seul".

Mon avis : (lu en janvier 2010)

« Tout seul » de Chabouté ayant été un vrai coup de cœur en 2009, j'étais très contente de pouvoir découvrir sa dernière BD.

Nous sommes en 1913, à bord de la goélette la Marie-Jeanne qui fait route en direction de Terre-Neuve dans des mers froides et hostiles. A bord, les pêcheurs de morues vont supporter durant six à neuf mois les dures conditions du bord, les blessures, la noyade, la saleté, la violence, l'alcoolisme... et la mort car un jour, le second est retrouvé poignardé. A l'aide de ses superbes dessins en noir et blanc, Chabouté nous entraine dans un huis clos sur ce bateau. L'ambiance devient au fil des pages de plus en plus tendue. Autour du bateau la mer est toujours là changeante, elle est calme ou menaçante et la brume est là aussi rendant l'atmosphère presque irréelle. L'intrigue n'est pas exceptionnelle, mais ici c'est plutôt l'ambiance qui importe. Le réalisme est si fort que le lecteur est embarqué sur la Marie-Jeanne. Un bel hommage à ceux que l'on surnommait les "forçats de la mer". A lire sans attendre !

Extrait : (les premières pages)

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Déjà lu du même auteur : tout_seul Tout Seul

Lu et en compétition au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême 2010 :

magasin_general5 Magasin général tome 5 : Montréal - Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

30 janvier 2010

Le groom vert-de-gris - Swartz et Yann

A l'occasion du festival de la Bande Dessinée à Angoulême ce week-end,

je lis des BDs !

le_groom_vert_de_gris Dupuis – mai 2009 – 63 pages

Présentation de l'éditeur :

1942. Bruxelles est occupé. Spirou, groom au Moustic Hôtel, et Fantasio, journaliste dans un quotidien " réquisitionné " par les Allemands, se reprochent mutuellement leur trop grande proximité avec l'Occupant. Mais ce que Fantasio ignore, c'est que Spirou est, en fait, un membre très actif de la Résistance.

Auteurs :

Yann est né le 25 mai 1954. Passionné de BD. Avec Conrad, il réalise son chef-d'oeuvre ultime : Les zwanzes de Bère Kakerlaak et aussi 147 autres bouquins épatants. Actuellement, il sucre un peu les fraises et radote un tantinet, mais ça ne se voit pas encore trop, surtout dans un récit se déroulant pendant l'Occupation, heureusement !

Olivier Schwartz est né en 1963. Cet autodidacte hante la presse jeunesse depuis un quart de siècle. Il a illustré des tests, des jeux, des romans, des encyclopédies. Depuis 1988, il assure les enquêtes de l'inspecteur Bayard avec Jean-Louis Fonteneau dans ASTRAPI. Débauché par Yann, il réalise un rêve en dessinant une aventure de Spirou et Fantasio.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Cette BD est paru dans la collection « Une aventure de Spirou et Fantasio par » est le tome 5. C'est le premier que je lit mais je compte recommencer.

Nous sommes en 1942, Spirou est groom au Moustic Hôtel durant la seconde guerre mondiale. Sous l'occupation allemande, le Moustic Hôtel est devenu le siège de la Gestapo. Fantasio est journaliste au quotidien « Le Soir », journal « collabo ». Mais Fantasio ne sait pas que Spirou fait parti de la résistance et qu'il espionne la Gestapo de l'intérieur. Spirou ne sait pas que Fantasio cache chez lui des aviateurs anglais...

Le dessin est magnifique, le récit est rythmé, avec beaucoup de bons mots et de rebondissements. Tout au long de l'histoire, on retrouve de nombreuses références à la BD franco-belge : à de nombreux héros de Hergé (Jo et Zette, Quick et Flupke, le colonel Muller...), à Francis Blake... mais aussi des références au cinéma. En tant que lecteur français, on découvre au détour d'une page la langue bruxelloise. J'ai retrouvé avec beaucoup plaisir Spirou et Fantasio et je me suis plongée avec délectation dans une aventure incroyable. A lire sans tarder ! Pour ma part, je vais continuer à découvrir les autres tomes de cette collection.

Extrait : (les premières planches)

le_groom_vert_de_gris_1  le_groom_vert_de_gris_2

le_groom_vert_de_gris_3  le_groom_vert_de_gris_4

Lu et en compétition au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême 2010 :

magasin_general5 Magasin général tome 5 : Montréal - Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

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