Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

A propos de livres...

12 août 2011

Father - Vito Bruschini

Lu dans le cadre  d'un partenariat Libfly et Furet du Nord
logo_libfly_rentr_e

father Buchet-Chastel – septembre 2011 – 633 pages

traduit de l'italien par Thierry Maugenest

Titre original : The Father. Il padrino dei padrini, Newton Compton Editori, 2009

Quatrième de couverture : 
De 1920 à 1943, de la Sicile au Bronx, Father est un thriller autour du prince Ferdinando Licata, le parrain des parrains, et fortement inspiré par de nouvelles révélations sur les relations italo-américaines au cours de la seconde guerre mondiale.

Auteur : Né à Rome en 1943, Vito Bruschini est grand reporter et dirige l’agence de presse Globalpress Italia. Father est son premier roman.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
C'est le quatrième livre que je lisais dans le cadre de l'opération La rentrée littéraire en avant-première avec Libfly et Furet du Nord. Au début, il était prévu de lire 2 livres et j'ai eu la chance d'en recevoir quatre. Je pensais pouvoir finir à temps mes lectures, mais ce dernier livre m'a pris du plus de temps... 630 pages passionnantes mais denses !

Ce livre est composé de deux parties. La première partie se passe en Sicile autour du village de Salemi avec des allers-retours entre des évènements qui se sont passés en 1921 et en 1939. La deuxième partie commence avec l'arrivée en Amérique du prince Ferdinando Licata et de Saro Ragus. Ils ont fuient la Sicile car l'un et l'autre étaient menacés par les fascistes italiens.
Ferdinando Licata est un propriétaire terrien très apprécié des villageois qui le surnomme patri. En 1921, il a préféré aider les paysans à créer des coopératives, pour éviter des expropriations.
Saro Ragus est le fils adoptif du Docteur Peppino Ragus, médecin de Salemi. Ce dernier est la victime des lois raciales fascistes et pour défendre son père contre les Chemises Noires, Saro s'est mis hors la loi.
En arrivant en Amérique, Ferdinando Licata va découvrir des organisations secrètes qui contrôlent les affaires, le commerce intérieur et extérieur... Il découvre également les rivalités entre clans et il va vouloir avoir lui aussi sa part du gâteau !

Ce livre est à la fois une saga, un roman policier où se mêlent des affaires louches, des histoires d'amour, des persécutions raciales, des secrets, des meurtres... Le lecteur découvre les rouages de la mafia avec ses guerres, ses pièges et également les relations entre l'Italie et l'Amérique durant la Seconde Guerre Mondiale.

Le titre original The Father. Il padrino dei padrini (Le Père, le parrain des parrains) est plus explicite que le titre choisi pour la version française.

Ce livre est passionnant, les chapitres sont courts mais l'histoire est dense.
Lors de la première partie, où il y a de nombreux aller-retour entre 1920 et 1939, j'ai bien apprécié la date est indiquée avec le titre du chapitre et rappelée en haut de page.

Merci à Libfly et Furet du Nord et aux éditions Buchet Chastel pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération La rentrée littéraire en avant-première.


logo_libfly_rentr_e
Libfly et Furet du Nord

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Italie

Challenge 1%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
4/7

Publicité
Publicité
9 août 2011

Les sept fantômettes - Georges Chaulet

0110_les_sept_f_1967 0210_les_sept_f_ 0310_les_sept_f 0510_les_sept_f les_7_fantomettes_2000 les_7_fantomettes_2008

Hachette - 1967 – 182 pages

Hachette - 1979 – 182 pages

Hachette - 1983 1987

Hachette - 1994

Hachette - avril 2000 – 155 pages

Hachette - janvier 2008 – 148 pages

Hachette – septembre 2011 -

Quatrième de couverture :
Des cristaux blancs enfermés dans un tube de métal... Quel est ce mystérieux produit ? Une substance précieuse ? Un poison ?
Le tube disparaît, et Fantômette se met à sa recherche, ainsi que l'inséparable trio de filles : la grande Ficelle, la grosse Boulotte et la brune Françoise.
L'enquête se révèle périlleuse, et Fantômette doit affronter Crânuf et Cheveluf, deux inquiétants personnages.
Pour brouiller les pistes, Fantômette se multiplie par sept...

Auteur : Né, à Paris en 1931, d'une mère commerçante et d'un père ingénieur des Ponts et Chaussées, Georges Chaulet écrit très tôt ses premiers romans policiers. Une fois son bac en poche, il s'inscrit à l'école des Beaux-Arts de Paris, mais en 1952, il part faire son service militaire en Allemagne. Son rejet absolu de l'autorité transforme son séjour en cauchemar. Il se réforme grâce à l'écriture. Il décide à cette époque de faire de l'écriture son métier. C'est en 1960, avec le personnage de Fantômette que Georges Chaulet devient vraiment célèbre. Il a écrit plus de cent cinquante romans pour la jeunesse dont la célèbre série Fantômette et est aussi scénariste de la série de bande dessinée Les 4 as, dessinée par François Craenhals.

Mon avis : (relu en juillet 2011)
Tout commence avec un inconnu qui pénètre de nuit dans la manufacture de mirlitons de Framboisy. Poursuivi par de dangereux bandits, il cache un petit tube de métal à l'intérieur d'une poupée Fantômette. C'est Annie Barbemolle qui informe Françoise, Boulotte et Ficelle du cambriolage sans vol de la manufacture de mirlitons.
Trouvant les sujets de rédaction imposés par Mademoiselle Bigoudi stupide et sans intérêt, Ficelle vient de créer Le Suréminent, un journal écrit à la main sur des feuilles de cahier pour pouvoir donner libre court à tout son talent de rédactrice. Voilà un sujet idéal pour son nouveau journal et Ficelle et ses amies se lancent dans cette enquête, à la recherche de la bonne poupée Fantômette parmi les 7 présentes...
Bien sûr, la vraie Fantômette est également de la partie avec son escalade d'une façade au moyen d'un fil de nylon... Une aventure pleine d'action, de rebondissements et de répliques « ficelliennes » toujours hautes en couleurs...
Lorsque j'étais enfant, même n'étant pas spécialement fan de poupée, j'aurais adoré avoir une poupée fantômette... (mais grâce à ma maman, j'ai eu un déguisement qu'elle m'avais confectionnée spécialement pour moi).

 

Challenge Le Club des 5
logo_club_des_5
7/10

Déjà lu du même auteur :

F_iledelasorci_re_1975  Fantômette et l'île de la sorcière
pas_de_vacances_pour_F_1980  Pas de vacances pour Fantômette 
OperationFantomette1980 Opération Fantômette

6 août 2011

Blast : 2 - L'Apocalypse selon saint Jacky - Manu Larcenet

blast2 Dargaud - avril 2011 - 204 pages

Présentation éditeur :
« Je mens... Je suis en feu, je suis gris, lourd, crasseux, mais je suis en feu. »
Un homme seul dort dans les bois. Masse inouïe de plus de 150 kilos, il est parti un beau matin, laissant sa vie d'avant, à la recherche du blast, ce court instant de perfection, flash improbable, qui survient parfois, lorsque, oubliant sa graisse, il parvient à voler.
Après un premier tome prix des libraires 2010, Manu Larcenet signe un immense roman graphique, noir et âpre, d'un humanisme bouleversant.

Auteur : Né le 6 mai 1969 à Issy-les-Moulineaux, après s'être lancé dans la BD à l'âge de dix ans, Manu Larcenet étudie le graphisme au lycée de Sèvres et obtient un BTS d'expression visuelle option 'images de communication' à l'Ecole des arts appliqués. Parallèlement, il multiplie les concerts avec un groupe punk fondé avec des amis de collège. Il fait son service militaire en 1991 et connaît alors le bataillon disciplinaire. A son retour, il emménage avec des amis musiciens et poursuit la scène et le graphisme : ses premiers dessins sont publiés dans des fanzines de rock et de bande dessinée. Il commence en 1994 une collaboration d'abord discrète avec le magazine Fluide glacial ; son premier récit, 'L' Expert-comptable de la jungle', est bientôt suivi de 'Soyons fous', 'La Loi des séries' et 'Bill Baroud espion'. Spirou, Dupuis, Glénat et Les Rêveurs de runes, une maison d'édition qu'il a fondée avec Nicolas Lebedel, publient depuis ses albums. Les improbables créatures ou les petits bonhommes ordinaires qui peuplent ses dessins font son succès. Il reçoit en 2003 le prix Jacques Lob, puis le prix du meilleur album à Angoulême en 2004 pour 'Le Combat ordinaire'. Mêlant autobiographie et réflexion, à l'instar de son 'Retour à la terre', cette série apparaît comme celle de la maturité. Changement de ton qui ne l'empêche pas, à l'occasion, de revenir, en 2006, à ses premières amours avec l'album 'Chez Francisque', scénarisé par Yan Lindingre. Artiste protéiforme, alternant séries potaches et récits plus profonds, Manu Larcenet compte désormais parmi les auteurs incontournables de la bande dessinée.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Dans ce deuxième tome, nous retrouvons Polza Mancini toujours en garde à vue. Il continue à raconter à son rythme son histoire personnelle aux policiers et aux lecteurs. Plusieurs mois de vagabondage, de solitude et de clochardisation, même s'il est souvent ivre et parfois tabassé, il goûte à sa liberté. Il va alors faire la rencontre de Jacky qui se fait appeler Saint-Jacky, un dealer violent qui l'entraîne vers des pentes dangereuses...
Le dessin toujours superbe, en noir et blanc avec comme seules touches de couleurs quelques dessins d'enfants.

Cette histoire déroutante et fascinante à la fois n'est pas finie, j'attendrai donc avec beaucoup curiosité le prochain épisode.

Extrait :

BlastT2_p17

BlastT2_p40

blast2_p110

blast_2_p141

Déjà lu du même auteur :

RetourALaTerreLe1a_21012005 le_retour___la_terre_2 RetourALaTerreLe3_11012005 RetourALaTerreLe4_31082006 le_retour___la_terre_5 
Le retour à la terre

blast Blast : 1 - Grasse carcasse

4 août 2011

En pause...

P1100225_20

Je pars quelques jours en vacances, sans internet, avec des livres à lire pour les soirées…

Lectures prévues :

Le Temps où nous chantions - Richard Powers
Le retour du professeur de danse - Henning Mankell
Une prière pour Owen - John Irving
La Souris Bleue - Kate Atkinson
Cadres noirs - Pierre Lemaître

Le blog continue à vivre, quelques billets ont été programmés durant mon absence...
A très bientôt...

3 août 2011

Demain, à la télé...

L'agence n°1 des dames détectives

D'après la série de romans de l’Écossais Alexander MacCall Smith :  

Fière, indépendante et courageuse, Precious Ramotswe rêve d’ouvrir à Gaberones, la capitale du Botswana, la première agence de détectives privées dirigée par une femme, « l’Agence N° 1 des dames détectives ». Détective privée : aucune femme n’avait encore osé exercer ce métier au Botswana ! Mais Mma Ramotswe ne tarde pas à forcer le respect grâce à son intelligence, son esprit et à ses idées anticonformistes.

_arte_tv_www

Sur Arte tous les jeudi du 4 au 25 Août 2011

Episode 1 : Le pilote - 108 mn : jeudi 4 août à 20h40 réalisé par Anthony Minghella
(rediffusion le 5/08 à 14h45 et le 6/8 à 2h20)

Episode 2 : Le bon filon - 54 mn : jeudi 11 août à 20h40 réalisé par Charles Sturridge
(rediffusion le 12/08 à 14h45 et le 13/8 à 2h15)
Episode 3 : Poison - 54 mn : jeudi 11 août à 21h35

Episode 4 : Un garçon au coeur africain : jeudi 18 août à 20h40
Episode 5 : Question de philosophie morale : jeudi 18 août à 21h35

Episode 6 : Beauté et Intégrité : jeudi 25 août à 20h40
Episode 7 :
Un réel diamant de Botswana  : jeudi 25 août à 21h35

Pour plus d'informations la page du site d'Arte

 

Avant d'ouvrir ce blog, j'ai eu l'occasion de lire au moins deux aventures hautes en couleurs et très amusantes de Mma Ramotswe, je suis donc impatiente et curieuse de découvrir cette nouvelle série britannico-américaine.

Publicité
Publicité
2 août 2011

Le Club des Cinq et les saltimbanques – Enid Blyton

c5_le_club_des_cinq_et_les_saltimbanques_66 Le_club_des_cinq_et_les_saltimbanques_77 c5_le_club_des_cinq_et_les_saltimbanques_82c5_saltimbanques_85 c5_saltimbanques_88 c5_et_les_saltimbanques_95 c5_et_les_saltimbanques_99

Hachette – 1965 – 256 pages

Hachette – 1976 – 186 pages

Hachette – 1982 – 183 pages

Hachette – 1985 – 183 pages

Hachette – 1988 – 188 pages

Hachette – 1995 – 183 pages

Hachette - décembre 1999 – 183 pages

Titre original : Five go off in a caravan, novembre 1946

Quatrième de couverture :
Annie croyait pouvoir passer enfin des vacances paisibles. Eh bien, non ! Voilà une mêlée dans le noir   entre  un acrobate,  un clown et un   chimpanzé !... Voilà François en équilibre sur le toit  d'une   roulotte  coincée  au bord   d'un précipice !...
Voilà une fois de plus les célèbres Cinq entraînés malgré eux dans une aventure bien périlleuse pris au piège, leur situation semble sans issue. Mais c'est compter sans leur nouvel ami à quatre mains.

Auteur : Enid Mary Blyton est une romancière britannique, spécialisée dans la littérature pour enfants, née le 11 août 1897 dans le faubourg d'East Dulwich, à Londres et morte le 28 novembre 1968 à Hampstead, dans la banlieue nord de Londres. On lui doit entre autres Le Club des Cinq (the Famous Five en anglais), Le Clan des Sept (The Secret Seven), Oui-Oui (Noddy). Ses romans, connus dans le monde entier, ont été vendus à plus de quatre cents millions d'exemplaires, traduits dans plus de quarante langues différentes.

Mon avis : (lu ou relu en juillet 2011)
Le Club des 5 est en vacances dans la Villa des Gauthier non loin de Grenoble. Lorsqu'un cirque passe non loin d'eux, ils ont l'idée de partir en roulottes pour suivre le cirque et Pancho, le jeune garçon du cirque, avec qui ils avaient sympathisé. Arrivés au Lac Vert, ils retrouvent le cirque mais ils ne sont pas les bienvenus... Pancho est heureux de retrouver les enfants, il leur présente Bimbo, le chimpanzé, ainsi que Flic et Flac les chiens savants. Mais Carlos, l'oncle de Pancho, et Lou, l'acrobate, ne veulent pas que le Club des Cinq reste avec le cirque...
Voilà une aventure du Club des Cinq dont je ne gardais aucun souvenir... Peut-être que je ne l'avais jamais encore lu ?

Le_club_des_cinq_et_les_saltimbanques_ill
Illustration Jeanne Hives

Extrait :
Le lendemain matin, de bonne heure, Annibal fut amené par son propriétaire.
François alla chercher Nestor, qui broutait dans le pré. Les deux chevaux approchèrent leurs têtes l'une de l'autre et poussèrent des hennissements dont la cordialité ne faisait aucun doute.
« Ils ont l'air de sympathiser, constata Mick avec satisfaction. C'est très important ! »
Les enfants harnachèrent les chevaux et les attelèrent. Nestor, le cheval gris pommelé, fut attelé à la roulotte verte - celle des garçons - et Annibal, le cheval noir, à la roulotte rouge, celle des filles.
Annibal se montra parfaitement calme. Tandis qu'on le harnachait, Nestor secoua sa crinière et tapa du sabot, comme s'il avait hâte de partir.
Quant à Dagobert, il s'intéressait grandement à tout ce remue-ménage. Il visita à fond les roulottes, trouva un petit tapis qui lui plut et se coucha dessus.
 « Si nous partons dans ces drôles de petites maisons sur roues, voilà le coin que je me suis choisi », semblait-il dire.
 Enfin, François inspecta une dernière fois sa roulotte, puis il s'installa sur le siège du conducteur et donna le signal du départ.
 « Nous conduirons chacun notre tour, dit-il. Je te passerai les guides plus tard, Mick. Et vous, les filles, comment comptez-vous faire ?
 - C'est Claude qui conduit, bien entendu ! dit Annie en riant!
 - Je laisserai Annie conduire de temps en temps, promit Claude. Mais il me semble que ce n'est pas son affaire. Elle est trop timide. Alors, tu démarres, François ? Tiens ! Comment se fait-il qu'il disparaisse juste au moment de nous mettre en route ?

 

Challenge Le Club des 5
logo_club_des_5
6/10

Déjà lu du même auteur :

C5_1971x  Le Club des Cinq CB_contre_attaque_1966 Le Club des Cinq contre-attaque

 

Pour info : Le week-end dernier, un article spécial Club des Cinq est paru dans Le Cahier d'été de Libération 1312157282

1 août 2011

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [40]

 

toggle_log

 

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou et proposé par Galleane 

 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

 

 OperationFantomette1980 a_l_ouest_p  le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1976 entre_ciel_et_terre 

Opération Fantômette - Georges Chaulet
A l'ouest – Olivier Adam (LC - Swap à 2 PAL avec mrs pepys)
Le Mystère de la Chambre Jaune - Gaston Leroux
Entre ciel et terre - Jón Kalman Stefánsson

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?


Le crime de l'Orient Express - Agatha Christie

Que lirai-je cette semaine ?

Nous n'irons plus au bois - Mary Higgins Clark
Le Sabot du diable - Kem Nunn

Bonne semaine, bonnes lectures !

30 juillet 2011

Entre ciel et terre - Jón Kalman Stefánsson

entre_ciel_et_terre entre_ciel_et_terre_p

 

Gallimard – février 2010 – 237 pages

 

Folio – mars 2011 – 260 pages

 

traduit de l’islandais par Éric Boury

 

Titre original : Himnaríki og helvíti, 2007

 

Quatrième de couverture :
"Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts ". Parfois les mots font que l'on meurt de froid. Cela arrive à Bàrôur, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu du grand poète anglais Milton, il n'a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau son cadavre gelé, son meilleur ami, qui n'est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l'île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bàrôur s'était fatalement plongé, et pour savoir s'il a encore la force et l'envie de continuer à vivre. Par la grâce d'une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation...

 

Auteur : Jón Kalman Stefánsson, né à Reykjavik en 1963, est poète, romancier et traducteur. Son oeuvre a reçu les plus hautes distinctions littéraires de son pays, où il figure parmi les auteurs islandais actuels les plus importants. Entre ciel et terre est son premier roman traduit en français.

 

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Cela faisait quelques temps que je voulais lire ce livre... En particulier après un partenariat raté, livre promis mais finalement aucun envoi n'a été fait pour les heureux sélectionnés. La déception a été de courte durée, sachant qu'il était à la Bibliothèque.
Ce livre est un dépaysement total, l'auteur nous raconte la vie difficile des marins islandais. Le climat, la mer et le travail sont rudes. Ils partent pêcher la morue sur des barques à six rames.
Dès les premières lignes, le décor est planté : « Mois de mars, un monde blanc de neige, toutefois pas entièrement. Ici la blancheur n'est jamais absolue, peu importe combien les flocons se déversent, que le froid et le gel collent le ciel à la mer et que le frimas s'infiltre au plus profond du cœur où les rêves élisent domicile, jamais le blanc ne remporte la victoire. Les ceintures rocheuses des montagnes s'en délestent aussitôt et affleurent, noires comme le charbon, à la surface de cet univers immaculé. »
Puis nous rencontrons Bárður et le gamin qui sont en chemin vers les baraquements des pêcheurs. Ils attendront là le départ de l'équipage. Bárður se plonge dans la lecture du "Paradis perdu" de John Milton. Mais au moment de partir pour la pêche, tellement occupé à retenir certains des poèmes, Bárður en oublie sa vareuse. Il s'en rend compte en pêche, alors qu'une tempête s'est levée, il ne va pas pouvoir résister au froid et il va mourir. « Il est mort de froid parce qu'il a lu un poème.
Certains poèmes nous conduisent en des lieux que nuls mots n'atteignent, nulle pensée, ils vous guident jusqu'à l'essence même, la vie s'immobilise l'espace d'un instant et devient belle, limpide de regrets ou de bonheur. Il est des poèmes qui changent votre journée, votre nuit, votre vie. » Le gamin, son ami, ne veut plus aller sur la mer et il s'enfuit du village pour rendre le livre à son propriétaire, le capitaine aveugle Kolbeinn. Le gamin va se poser des questions sur la vie et la mort, faire des rencontres...

Voilà un livre poignant et dépaysant, les descriptions de cette Islande grise et sombre où la terre, la mer se confondent avec le ciel sont sublimes. Les personnages de cette histoire sont attachants et touchants. J'ai beaucoup aimé ce voyage dépaysant, hors du temps et empreint de beaucoup de poésie.

 

Extrait : (début du livre)
C'était en ces années où, probablement, nous étions encore vivants. Mois de mars, un monde blanc de neige, toutefois pas entièrement. Ici la blancheur n'est jamais absolue, peu importe combien les flocons se déversent, que le froid et le gel collent le ciel à la mer et que le frimas s'infiltre au plus profond du cœur où les rêves élisent domicile, jamais le blanc ne remporte la victoire. Les ceintures rocheuses des montagnes s'en délestent aussitôt et affleurent, noires comme le charbon, à la surface de cet univers immaculé. Elles s'avancent, saillantes et sombres, au-dessus de la tête de Bárður et du gamin au moment où ceux-ci s'éloignent du Village de pêcheurs, notre commencement et notre fin, le centre de ce monde. Et ce centre du monde est dérisoire et fier. Ils avancent à vive allure - juvéniles jambes, feu qui flambe -, livrant également contre les ténèbres une course tout à fait bienvenue puisque l'existence humaine se résume à une course contre la noirceur du monde, les traîtrises, la cruauté, la lâcheté, une course qui paraît si souvent tellement désespérée, mais que nous livrons tout de même tant que l'espoir subsiste. C'est pourtant d'une simple marche que Bárður et le gamin ont l'intention de se délester des ténèbres ou de l'obscurité du ciel pour arriver avant elles aux baraquements des pêcheurs. Parfois, ils marchent de front et c'est beaucoup mieux parce que des traces de pas posées les unes à côté des autres sont preuve de connivence et qu'alors la vie n'est pas aussi solitaire. Pourtant la route se résume bien souvent tout juste à un étroit sentier qui ondule comme un serpent gelé dans la neige, et alors le gamin doit fixer son regard sur l'arrière des chaussures de Bárður, le havresac en cuir qu'il porte sur son dos, sa touffe de cheveux noirs et sa tête solidement posée sur ses larges épaules. Par moments, ils traversent des rives rocheuses, s'avancent à petits pas sur des routes suspendues tout au bord des falaises, mais le pire est l'Ófæra, l'Infranchissable : une corde fixée à la roche, la pente glissante et friable de la montagne en surplomb, la paroi fuyante au-dessous d'eux et la mer verdâtre qui te happe et t'aspire : une chute de trente mètres. L'à-pic de la montagne s'élève à plus de six cents mètres et son sommet se perd dans les nuages. D'un côté, la mer, de l'autre, des montagnes vertigineuses comme le ciel : voilà toute notre histoire. Les autorités et les marchands règlent peut-être nos misérables jours, mais ce sont les montagnes et la mer qui règnent sur nos vies. Elles sont notre destin, tout du moins c'est ainsi que nous pensons parfois, et c'est évidemment aussi ce que tu ressentirais si tu t'étais réveillé et endormi des dizaines d'années durant au pied de ces mêmes montagnes, si ta poitrine s'était élevée et affaissée au rythme du souffle de la mer sur nos barques fragiles. Il est peu de choses aussi belles que la mer par une magnifique journée ou par une nuit limpide, quand elle rêve et que le clair de lune est la somme de ses rêves. Pourtant, la mer n'a nulle beauté et nous la haïssons plus que tout quand elle élève ses vagues à des dizaines de mètres au-dessus de la barque, au moment où la déferlante la submerge et nous noie comme de misérables chiots, peu importe à quel point nous agitons nos bras, implorons Dieu et Jésus-Christ, elle nous noie comme de misérables chiots. Et là, tous sont égaux. Les crapules et les justes, les colosses et les mauviettes, les bienheureux et les affligés. On entend quelques cris, quelques mains s'agitent désespérément, puis c'est comme si nous n'avions jamais existé, le corps sans vie coule, le sang se refroidit à l'intérieur, les souvenirs s'effacent, des poissons viennent se coller à ces lèvres qui, embrassées hier, prononçaient les paroles essentielles ; ils effleurent ces épaules qui portaient le benjamin et les yeux ne contemplent plus rien, posés au fond de l'eau. La mer est d'un bleu froid et jamais calme, un monstre gigantesque qui inspire, nous porte la plupart du temps, mais parfois se dérobe et alors, nous sombrons : l'histoire de l'homme n'est pas si complexe que cela.  
Nous sortirons sûrement cette nuit, observe Bárður.
Ils viennent juste de dépasser l'Infranchissable, la corde ne s'est pas rompue, la montagne ne les a pas tués de ses jets de pierres. Ils regardent tous les deux la mer, lèvent leurs yeux vers le ciel d'où vient l'obscurité, la couleur bleue ne l'est plus tout à fait. Dans l'air, un soupçon de soir, la rive d'en face est devenue plus floue, comme si elle avait reculé, qu'elle sombrait dans le lointain, cette rive presque entièrement blanche et qui doit son nom à la neige. 

 

Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
dc3a9fi_scandinavie_blanche
Islande

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Islande

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
Viking_Lit

28 juillet 2011

Le Mystère de la Chambre Jaune - Gaston Leroux

le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1947_1 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1947_2 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1961
le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1974 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1976 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_foliojunior
le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1999 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_milan le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2001_maxilivre le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2001 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2001_magnard 
le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2002 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2003 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2003_jailu le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2003_folio le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2007 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2008_foliojunior 
le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2008_ldp le_myst_re_de_la_chambre_jaune_ldp_2008 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_2008 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_1 le_myst_re_de_la_chambre_jaune_ le_mystere_de_la_chambre_jaune_gaston_leroux 

Hachette – 1947 – 2 volumes

Livre de Poche – 1961

Livre de Poche – novembre 1974 – 446 pages

Livre de Poche –1976 – 446 pages

Folio junior – septembre 1997 – 350 pages

Livre de Poche Jeunesse – février 1999 – 380 pages

Milan Junior – janvier 2000 – 320 pages

Maxi-livres – 2001 – 258 pages

Magnard – juillet 2001 – 381 pages

Magnard – juillet 2001 – 362 pages

Livre de Poche Jeunesse – octobre 2002 – 384 pages

Flammarion – avril 2003 – 353 pages

J’ai Lu – mai 2003 – 249 pages

Folio Plus – septembre 2003 – 348 pages

Folio Junior – septembre 2006 – 352 pages

Livre de Poche Jeunesse – août 2007 – 412 pages

Folio Junior – août 2007 – 376 pages

Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages

Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages

Flammarion – avril 2008 – 342 pages

Quatrième de couverture :
La porte de la chambre fermée à clef "de l'intérieur", les volets de l'unique fenêtre fermés, eux aussi, "de l'intérieur", pas de cheminée... Qui a tenté de tuer Mlle Stangerson et, surtout, par où l'assassin a-t-il pu fuir de la chambre jaune ? C'est le jeune reporter Rouletabille, limier surdoué et raisonnant par "le bon bout de la raison, ce bon bout que l'on reconnaît à ce que rien ne peut le faire craquer", qui va trouver la solution de cet affolant problème, au terme d'une enquête fertile en aventures et en rebondissements. Tenant en haleine le lecteur de la première à la dernière page, Le Mystère de la chambre jaune est devenu un classique du roman criminel.

Auteur : Né à Paris le 6 mai 1868, fils aîné d´une famille de quatre enfants, Gaston Leroux obtient un bac littéraire et une licence en droit à Paris en 1889. Le texte fictif 'Le Petit marchand de pommes de terre frites' est publié dès 1887 dans le quotidien 'La République Française'. Sa carrière d'avocat cède la place au journalisme, inauguré par L'Echo de Paris en 1887. Son article sur la condamnation du terroriste Roger Vaillant le conduit au poste de chroniqueur judiciaire pour le quotidien réputé Le Matin, en 1894. Opposé à la peine de mort, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur pour ses chroniques. Parallèlement il écrit des fictions : 'La Double vie de Théophraste Longuet' apparaîtra dans 'Le Matin' sous forme de feuilletons de 1903 à 1924. Sa pièce de théâtre 'La Maison des juges' échoue. 'Le Mystère de la chambre jaune' est le premier épisode des 'Aventures extraordinaires du reporter Joseph Joséphin' dit 'Boitabille', qui devient 'Rouletabille' suite à une plainte. Vingt-six volumes sont édités chez Pierre Laffitte, entre 1908 et 1924. Du Sud de la France, il dédie 'Le Fantôme de l'Opéra' à son frère Joseph en 1910. Léon Blum salue une de ses pièces. Le personnage 'Chéri Bibi' est repris dans les seize épisodes filmiques de 'La Nouvelle aurore', écrits en 1918 par l´auteur lui-même. Le directeur de la nouvelle Société des Cinéromans produit six scénarios, dont l'adaptation 'L´Homme qui revient de loin' en 1916. Brillant journaliste, Gaston Leroux est une figure majeure du roman policier. Décédé à Nice le 15 avril 1927.

 

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire ce classique de la littérature policière de Gaston Leroux, Il a été publié la première fois sous forme de feuilleton dans le supplément littéraire de l'Illustration du 7 septembre au 30 novembre 1907. Puis il a été publié sous forme de livre en 1908.
Dans la maison du célèbre scientifique Stangerson, sa fille Mathilde est la victime d'une tentative d'assassinat dans des conditions plutôt spéciales. En effet, elle était enfermée à double tour dans sa chambre, toutes fenêtres closes. Comment le meurtrier a-t-il pu commettre son agression et s'enfuir alors que quatre personnes étaient présentes derrière la porte attirées par les cris de la victime ? Le talentueux policier Frédéric Larsan est l'enquêteur officiel mais le jeune journaliste reporter Joseph Rouletabille a également son idée sur la solution de l'énigme...
C'est la première aventure du célèbre Rouletabille. L'intrigue est parfaitement construite et l'enquête nous est révélée pas à pas, les hypothèses, les indices, les déductions nous sont décrits avec beaucoup de détails. Il y a du suspens, des rebondissements, des fausses pistes. L'histoire est palpitante de la première à la dernière page et la révélation finale est étonnante.

Rouletabille_19_octobre_1907

Plusieurs adaptations cinématographiques du livre ont été réalisées.
En 1913, film de 0h30, réalisé par Maurice Tourneur avec avec Marcel Simon (Rouletabille), Paul Escoffier, Laurence Duluc

film1930_le_myst_re_de_la_chambre_jaune

En 1930, film de 1h48 réalisé par Marcel L'Herbier avec Roland Toutain (Rouletabille), Huguette Duflos, Léon Belières, Edmond Van Daële, Marcel Vibert, Maxime Desjardins, Pierre Juvenet, Marcel Vallée, Georges Tréville

film1948_le_myst_re_de_la_chambre_jaune

En 1949, film de 1h25 réalisé par Henri Aisner avec Janine Darcey, Arthur Devère, Marcel Herrand, Gaston Modot, Lucien Nat, Hélène Perdrière (Mathilde), Serge Reggiani (Joseph Rouletabille), Pierre Renoir, Arthur Devère, Léonce Corne, Madeleine Barbulée

film2003_le_myst_re_de_la_chambre_jaune

En 2003, film 1h58 réalisé par Bruno Podalydès avec Denis Podalydès, Sabine Azéma, Olivier Gourmet, Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Bruno Podalydès, Isabelle Candelier, Claude Rich, Julos Beaucarne

Ainsi qu'à la télévision en 1965 avec le téléfilm réalisé par Jean Kerchbron avec Avec Claude Brasseur, Catherine Rouvel, Lucien Nat, Sylvie Bréal, Marika Green, François Maistre, Serge Marquand, Margo Lion, Jean Champion, Jean Ozenne

 

Extrait : (début du livre)
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je commence à raconter ici les aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille. Celui-ci, jusqu’à ce jour, s’y était si formellement opposé que j’avais fini par désespérer de ne publier jamais l’histoire policière la plus curieuse de ces quinze dernières années. J’imagine même que le public n’aurait jamais connu toute la vérité sur la prodigieuse affaire dite de la «Chambre Jaune», génératrice de tant de mystérieux et cruels et sensationnels drames, et à laquelle mon ami fut si intimement mêlé, si, à propos de la nomination récente de l’illustre Stangerson au grade de grand-croix de la Légion d’honneur, un journal du soir, dans un article misérable d’ignorance ou d’audacieuse perfidie, n’avait ressuscité une terrible aventure que Joseph Rouletabille eût voulu savoir, me disait-il, oubliée pour toujours.
La «Chambre Jaune» ! Qui donc se souvenait de cette affaire qui fit couler tant d’encre, il y a une quinzaine d’années ? On oublie si vite à Paris. N’a-t-on pas oublié le nom même du procès de Nayves et la tragique histoire de la mort du petit Menaldo ? Et cependant l’attention publique était à cette époque si tendue vers les débats, qu’une crise ministérielle, qui éclata sur ces entrefaites, passa complètement inaperçue. Or, le procès de la «Chambre Jaune», qui précéda l’affaire de Nayves de quelques années, eut plus de retentissement encore. Le monde entier fut penché pendant des mois sur ce problème obscur, – le plus obscur à ma connaissance qui ait jamais été proposé à la perspicacité de notre police, qui ait jamais été posé à la conscience de nos juges. La solution de ce problème affolant, chacun la chercha. Ce fut comme un dramatique rébus sur lequel s’acharnèrent la vieille Europe et la jeune Amérique. C’est qu’en vérité – il m’est permis de le dire « puisqu’il ne saurait y avoir en tout ceci aucun amour-propre d’auteur » et que je ne fais que transcrire des faits sur lesquels une documentation exceptionnelle me permet d’apporter une lumière nouvelle – c’est qu’en vérité, je ne sache pas que, dans le domaine de la réalité ou de l’imagination, même chez l’auteur du Double assassinat, rue Morgue, même dans les inventions des sous-Edgar Poe et des truculents Conan-Doyle, on puisse retenir quelque chose de comparable, QUANT AU MYSTÈRE, « au naturel mystère de la Chambre Jaune».
Ce que personne ne put découvrir, le jeune Joseph Rouletabille, âgé de dix-huit ans, alors petit reporter dans un grand journal, le trouva ! Mais, lorsqu’en cour d’assises il apporta la clef de toute l’affaire, il ne dit pas toute la vérité. Il n’en laissa apparaître que ce qu’il fallait pour expliquer l’inexplicable et pour faire acquitter un innocent. Les raisons qu’il avait de se taire ont disparu aujourd’hui. Bien mieux, mon ami doit parler. Vous allez donc tout savoir ; et, sans plus ample préambule, je vais poser devant vos yeux le problème de la «Chambre Jaune», tel qu’il le fut aux yeux du monde entier, au lendemain du drame du château du Glandier.
Le 25 octobre 1892, la note suivante paraissait en dernière heure du Temps :
« Un crime affreux vient d’être commis au Glandier, sur la lisière de la forêt de Sainte-Geneviève, au-dessus d’Épinay-sur-Orge, chez le professeur Stangerson. Cette nuit, pendant que le maître travaillait dans son laboratoire, on a tenté d’assassiner Mlle Stangerson, qui reposait dans une chambre attenante à ce laboratoire. Les médecins ne répondent pas de la vie de Mlle Stangerson. »
Vous imaginez l’émotion qui s’empara de Paris. Déjà, à cette époque, le monde savant était extrêmement intéressé par les travaux du professeur Stangerson et de sa fille. Ces travaux, les premiers qui furent tentés sur la radiographie, devaient conduire plus tard M. et Mme Curie à la découverte du radium. On était, du reste, dans l’attente d’un mémoire sensationnel que le professeur Stangerson allait lire, à l’académie des sciences, sur sa nouvelle théorie : La Dissociation de la Matière. Théorie destinée à ébranler sur sa base toute la science officielle qui repose depuis si longtemps sur le principe : rien ne se perd, rien ne se crée.

baby_challenge_polar
Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 14/20 Médaille de bronze

27 juillet 2011

A l'ouest – Olivier Adam

Lu dans le cadre Swap à 2 PAL swap___2__lLecture commune avec Mrs Pepys

a_l_ouest __l_ouest_ a_l_ouest_p 

Édition de l'Olivier – mars 2001 – 140 pages

Pocket – septembre 2002 – 140 pages

Pocket – octobre 2007 – 140 pages

Quatrième de couverture :
Antoine a presque dix-neuf ans. Fragile, rêveur, indocile, il sèche le lycée, erre dans le centre commercial de son quartier, et ne fait rien de sa vie. Il cherche l'amour... et les coups. ...
Camille veille sur son grand frère autant qu'elle le peut, et calme ses angoisses en se réfugiant dans la prière. Quant à Marie, leur mère, elle fait ce qu'elle peut. Mais c'est elle, qui, un beau matin, déclenche l'explosion et les conduit à l'ouest. Pas le point cardinal, non, mais cet état second où rien n'a plus vraiment d'importance...

Auteur : Olivier Adam est né en 1974. Après avoir grandi en banlieue et vécu à Paris, il s’est installé à Saint-Malo. Il est l’auteur de nombreux livres dont Passer l’hiver (Goncourt de la nouvelle 2004), Falaises, À l’abri de rien (prix France Télévisons 2007 et prix Jean-Amila-Meckert 2008), Des vents contraires (Prix RTL/Lire 2009).

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Dans ce livre nous suivons la vie d'une famille à la dérive : Marie vit dans banlieue parisienne avec ses deux enfants, Antoine et Camille. Antoine a bientôt dix-neuf ans, il fume des joint, boit de l'alcool et sèche les cours du lycée, le soir il traîne dans le quartier. Il voudrait trouver l'amour, mais ne gagne que des coups. Camille a quatre ans de moins que son frère, et elle se fait du soucis pour lui et pour sa mère. Elle se réfugie dans la prière. Au collège, elle est silencieuse, elle s'isole, elle se fait discrète pour ne pas se faire remarquer. Marie est épuisée par sa vie monotone et terne qui se résume à métro, boulot, dodo... Un jour, où ses enfants sont partis un week-end chez leur père, Marie décide sur un coup de tête, de quitter son quotidien pour la maison de son enfance, au bord de la mer...
Comme souvent, Olivier Adam nous raconte une histoire de désespérance. Ici c'est l'histoire de trois personnages qui se sentent perdus, qui ne savent plus où ils en sont. Il se dégage du livre un certain malaise et beaucoup de mélancolie. Ces trois personnages sont attachants et touchants, ils ont chacun leurs problèmes, leurs angoisses. Ils se sont isolés malgré eux.
Ce n'est peut-être pas le meilleur livre d'Olivier Adam que j'ai lu mais j'y ai retrouvé avec plaisir son style et l'atmosphère des bords de mer qu'il sait si bien décrire.

Et maintenant, allons voir ce que Mrs Pepys a pensé de ce livre.

Extrait : (début du livre)
Tout est noir dans la chambre. Les volets sont clos, les rideaux tirés. On ne voit pas le désordre. Les bouteilles, les cendres sur la moquette, les disques éparpillés. Le radio-réveil clignote. Les chiffres s'affichent en vert. Tout à l'heure, comme chaque matin, Marie se tenait derrière la porte. La radio s'est mise en route. Elle a fait demi-tour, rassurée. Antoine a entendu les pas de sa mère dans les escaliers. La porte a claqué. Puis au-dehors, le bruit encore flou de ses talons qui s'éloignent. Antoine a grogné, a envoyé valdinguer l'appareil. Il s'est retourné, enroulé dans ses draps. S'est rendormi.

Maintenant, le silence est tout à fait installé. A peine, au loin, le moteur des voitures, le bus qui ralentit, s'immobilise, ouvre et referme ses portes, repart, le cri des enfants traînant des cartables trop lourds, portant des tenues trop chaudes, la voix d'une femme (Kevin fais attention tu vas te salir), une poubelle que l'on rentre et dont les roues claquent contre le trottoir. La vie du lotissement. Tout ça très menu dans la douleur du crâne.
Antoine se frotte les yeux, s'étire, repousse les draps. Il tend la main vers la droite, tâtonne et rencontre un paquet de cigarettes. Il l'écarte, cherche du bout des doigts le petit cône de papier, le briquet. Joint du matin, chagrin. Joint du soir, espoir. Il l'allume, tire une bouffée. Il reste ainsi à fumer dans le noir quelques minutes. Il se gratte les cheveux, s'étire, enfile un tee-shirt qui sent la sueur. Écrase son mégot au fond d'un verre. Se lève et gagne la salle de bains. Il pisse, puis passe de l'eau sur son visage et sur ses cheveux. Il se regarde dans la glace, tente un sourire. Essaie de détailler les diverses imperfections de sa peau. Ses yeux s'égarent dans la blancheur des murs carrelés. Ses mains tiennent le lavabo. Il se dandine d'avant en arrière. Il ne regarde rien, ne pense à rien. Il reste là cinq minutes. Puis semble revenir à lui, d'un bref clignement de paupière.


Déjà lu du même auteur : 
a_l_abris_de_rien_p A l'abri de rien    falaises Falaises  
 Des_vents_contraires
Des vents contraires  je_vais_bien_ne_t_en_fait_pas_p Je vais bien, ne t'en fais pas
 le_coeur_r_gulier  Un cœur régulier    kyoto_limited_Express  Kyoto Limited Express 

Publicité
Publicité
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 376 467
Publicité