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A propos de livres...

12 juillet 2012

Trois enterrements (Film)

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Film hispano-américain réalisé par Tommy Lee Jones en 2005.

Titre original : Los tres entierros de Melquiades Estrada

Titre anglais : Three Burials of Melquiades Estrada

Synopsis :
Le corps de Melquiades Estrada, paysan mexicain, est retrouvé en plein désert, où il a été rapidement enterré après son assassinat. Par qui ? Pete Perkins, contremaître de la région et meilleur ami de Melquiades va mener lui-même l’enquête que les autorités locales refusent d’assumer. Seul garant, dans cette étrange région du Texas, d’une réelle humanité, il va découvrir le meurtrier, lui faire déterrer le corps et offrir à son ami le plus beau voyage de sa vie, vers une sépulture honorable dans son Eldorado natal, le Mexique.

Acteurs : Melissa Leo, Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Vanessa Bauche, Dwight Yoakam, January Jones, Mel Rodriguez, Julio César Cedillo

Mon avis : (film vu en mai 2012 sur Arte)
Un très beau road-movie, un voyage initiatique et expiatoire dans de superbes paysages semi-désertiques entre États-Unis et Mexique. Une histoire très originale pas toujours réaliste, mais cela fonctionne très bien, le rythme est lent, les personnages sont formidables, la chaleur est écrasante...

Récompensé au Festival de Cannes 2005 avec Prix d'interprétation masculine (Tommy Lee Jones) et prix du scénario (Guillermo Arriaga)

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29/50 : Texas

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10 juillet 2012

Brise glace – Jean-Philippe Blondel

brise_glace Actes Sud Junior – septembre 2011 – 106 pages

Présentation éditeur :
Aurélien est nouveau dans son lycée. Il a déménagé. Ce n'est pas la première fois qu'il déménage. Pas facile de se faire des amis dans ces conditions. Mais justement, des amis, Aurélien semble ne pas en vouloir. Il est du genre solitaire ; parfois il voudrait juste pouvoir se fondre dans le décor pour qu'on lui fiche la paix. Pourtant, un garçon de sa classe, Thibaud, semble s'intéresser particulièrement à lui ; il parvient même à convaincre Aurélien de participer à une soirée slam. Dans la pulsation des mots, dans la chaleur de cette amitié naissante, Aurélien arrive enfin à faire craquer la glace qui l'enserre et commence à se libérer du poids du secret, celui du deuil.

Auteur : Jean-Philippe Blondel enseigne l’anglais dans un lycée près de Troyes depuis une vingtaine d’années. Il mène en parallèle une carrière d’écrivain, en littérature générale dont G229 et Et rester vivant (2011) comme en jeunesse chez Actes Sud Junior : Au rebond, Un endroit pour vivre, Blog (prix NRP littérature jeunesse), (Re)Play et Brise glace.  

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Aurélien est un adolescent qui fait tout pour passer inaperçu et se fondre dans la masse. Il porte un lourd secret. Arrivé dans un nouveau lycée, il rencontre Thibaud un élève très populaire et ce dernier est bien décidé à gagner la confiance d'Aurélien et à le sortir de sa solitude. Il va lui faire découvrir sa passion pour le slam et briser la glace qui, depuis quatre ans, empêche Aurélien de se tourner vers l'avenir. Dans ce texte d'une grande sensibilité, Jean-Philippe Blondel nous offre une jolie histoire d'amitié poignante et touchante.

Extrait : (début du livre)
Je regarde par la fenêtre la pluie qui s'abat sur la cour du lycée. Je soupire.
Je suis dans la salle G124, bâtiment G, 1er étage. C'est la salle dans laquelle ont lieu tous les contrôles de plus d'une heure - que des tables individuelles, pour décourager les tentatives de pompe.
Aujourd'hui, c'est devoir de français. Quatre heures. Je jette un coup d'oeil à mes camarades, les premières L. On est mardi après-midi. En novembre. Tout est gris. Presque aussi gris que sur la photocopie du tableau que j'ai devant moi - tableau qui est censé servir de tremplin à une expression écrite. Le travail d'invention, ça s'appelle : on te colle une image et tu dois te baser dessus pour raconter une histoire. L'intitulé est très clair : "En vous inspirant de l'atmosphère du tableau de Friedrich, imaginez le voyage dont rêve le personnage. Vous utiliserez la première personne et un registre au choix parmi les quatre proposés : lyrique, épique, tragique et fantastique."
À côté, la reproduction dudit tableau. Le nom de l'artiste et ses dates de naissance et de mort : Caspar David Friedrich (1774-1840). Le titre : Voyageur contemplant une mer de nuages. 1818, peinture, 74,8 x 94,8 (Kunsthalle, Hambourg).

Je sais où se trouve Hambourg. 
Mon père y est allé une fois, pour son travail. Il y avait un Salon de jenesaisquoi. Mon père se rend souvent dans des lieux improbables pour assister à des salons encore plus improbables, genre le "Salon du verrou" ou le "Salon de la protection individuelle". Il est représentant pour une entreprise qui joue sur les peurs des habitants des quartiers résidentiels. Il fournit à ses clients toute une panoplie censée empêcher les intrus de pénétrer chez eux. C'est un marché en pleine expansion dans une société où tout le monde a peur de tout.
Si je devais décrire la vie de mon père, j'hésiterais entre l'épique et le tragique. Je n'opterais en aucun cas pour le lyrique. Et surtout pas pour le fantastique.
De Hambourg, il m'a rapporté un nouveau type decadenas pour mon scooter - le top du top avec fermeture à distance et code secret évolutif.
Il n'a jamais marché.

Un raclement de gorge.
Je reviens à la salle. Je n'ai toujours pas écrit une ligne. J'aperçois F. X. qui mâchouille son crayon de papier, Florent qui dessine sur une feuille blanche depuis le début de l'épreuve, et Gladys qui bâille sans grâce.
Évidemment, je ne suis pas le seul à être bloqué. Mais je suis sans doute le seul à être bloqué à cause du trop-plein.

Je me souviens, quand j'étais plus petit, mon livre préféré, c'était Les Mots doux, l'histoire de Lola, une petite marmotte qui se réveille un matin avec des mots doux à distribuer parce que c'est un de ces jours où elle aime tout le monde, mais personne n'a le temps de l'entendre, ses parents la houspillent, la maîtresse s'occupe de quelqu'un d'autre, son amoureux joue l'indifférence et ses copines l'excluent. Alors, ses mots doux se calent dans sa gorge et ne veulent plus sortir, jusqu'au repas du soir, où tout le monde s'inquiète tout à coup, parce que Lola ne va pas très fort.
Je ne vais pas très fort.
Mais ce ne sont pas des mots doux qui se terrent dans ma gorge.
C'est de la glace.

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Challenge 7% 
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
46/49 

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

5317 Et rester vivant replay (Re)play

 

 

9 juillet 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [85]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

la_sir_ne Nos_vies_d_saccord_es Journal_d_un_corps

La Sirène - Camilla Läckberg 
Nos vies désaccordées – Gaëlle Josse
Journal d’un corps – Daniel Pennac

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Brise glace - Jean-Philippe Blondel 

Que lirai-je cette semaine ?

Au lieu-dit Noir-Étang... - Thomas H. Cook
Comme un miroir - Gunnar Staalesen (Babelio)


Bonne semaine et bonne lecture.

8 juillet 2012

Journal d’un corps – Daniel Pennac

Journal_d_un_corps Gallimard – février 2012 – 396 pages

Quatrième de couverture :
13 ans, 1 mois, 8 jours                                    Mercredi 18 novembre 1936 
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose. 

50 ans et 3 mois                                              Jeudi 10 janvier 1974 
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe. 

86 ans, 9 mois, 16 jours                                  Lundi 26 juillet 2010 
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté. 

De 13 à 87 ans, âge de sa mort, le narrateur a tenu le journal de son corps. Nous qui nous sentons parfois si seuls dans le nôtre nous découvrons peu à peu que ce jardin secret est un territoire commun. Tout ce que nous taisions est là, noir sur blanc, et ce qui nous faisait si peur devient souvent matière à rire.

Auteur : Daniel Pennac, de son vrai nom Daniel Pennacchioni, est né le 1er décembre 1944 à Casablanca, au Maroc. Il est le quatrième et dernier d'une tribu de garçons. Son père est militaire. La famille le suit dans ses déplacements à l'étranger -Afrique, Asie, Europe- et en France, notamment dans le village de La Colle-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes. Daniel passe une partie de sa scolarité en internat, ne rentrant chez lui qu'en fin de trimestre. De ses années d'école il raconte : "Moi, j'étais un mauvais élève, persuadé que je n'aurais jamais le bac." Toutefois, grâce à ses années d'internat, il a pris goût à la lecture. Ses études de lettres le mènent à l'enseignement, de 1969 à 1995, en collège puis en lycée, à Soissons et à Paris. Son premier livre, écrit en 1973 après son service militaire, est un pamphlet qui s'attaque aux grands mythes constituant l'essentiel du service national : l'égalité, la virilité, la maturité. Il devient alors Daniel Pennac, changeant son nom pour ne pas porter préjudice à son père. En 1979, Daniel Pennac fait un séjour de deux ans au Brésil, qui sera la source d'un roman publié vingt-trois ans plus tard: "Le Dictateur et le hamac". Dans la Série Noire, il publie en 1985, "Au bonheur des ogres", premier volet de la saga de la tribu des Malaussène. Daniel Pennac continue sa tétralogie avec "La Fée Carabine" puis "La petite marchande de prose" et "Monsieur Malaussène" (il y a ajouté depuis "Aux fruits de la passion"). Il diversifie son public avec une autre tétralogie pour les enfants, mettant en scène des héros proches de l'univers enfantin, préoccupé par l'école et l'amitié : "Kamo, l'agence Babel", "Kamo et moi", "L'évasion de Kamo" et "Kamo, l'idée du siècle". Ces romans sont-ils le fruit de souvenirs personnels ? "Kamo, c'est l'école métamorphosée en rêve d'école, ou en école de rêve, au choix." À ces fictions s'ajoutent d'autres types d'ouvrages : un essai sur la lecture, "Comme un roman", deux ouvrages en collaboration avec le photographe Robert Doisneau et "La débauche", une bande dessinée, avec Jacques Tardi. Il a mis fin en 1995 à son métier d'enseignant pour se consacrer entièrement à la littérature. Toutefois, il continue d'avoir un contact avec les élèves en se rendant régulièrement dans les classes.

Mon avis : (lu en juillet 2012)
La première fois que j'ai entendu parler de ce livre, je n'avais pas spécialement envie de le découvrir... C'est le Café Lecture de la Bibliothèque et la blogosphère qui m'ont vraiment incité à le découvrir et je ne le regrette pas !

Voilà une idée très originale à l'âge de 13 ans de commencer un journal de son corps plutôt qu'un journal intime... Un journal où seront décrites toutes les manifestations de son corps de l'âge de 13 ans à celui de 87 ans.
Si le sujet est original, il est également risqué... car l'histoire d'un homme à travers la description de son corps peut vite devenir répétitif et ennuyeux. Daniel Pennac a su avec beaucoup de talent raconter cette histoire avec de l'émotion, mais aussi de la tendresse et de l'humour.

Cette lecture est passionnante à plusieurs titres, tout d'abord en tant que femme, en tant que maman de plusieurs garçons... Cela permet de comprendre certaines choses typiquement masculines mais chacun peut se retrouver dans les manifestations universelles que sont la souffrance, la peur ou la maladie. A lire sans hésiter !

Autres avis : Valérie, Canel

Extrait : (début du livre)

64 ans, 2 mois, 18 jours                                                Lundi 28 décembre 1987

Une blague stupide faite par Grégoire et son copain Philippe à la petite Fanny m'a rappelé la scène originelle de ce journal, le trauma qui l'a fait naître.
Mona, qui aime faire le vide, a ordonné un grand feu de vieilleries dont la plupart dataient du temps de Manès : Chaises bancales, sommiers moisis, une charrette vermoulue, des pneus hors d'usage, autant dire un autodafé gigantesque et pestilentiel. (Ce qui, à tout prendre, est moins sinistre qu'un vide-greniers.) Elle en a chargé les garçons qui ont décidé de rejouer le procès de Jeanne d'Arc. J'ai été tiré de mon travail par les hurlements de la petite Fanny, recrutée pour tenir le rôle de la sainte. Pendant toute la journée, Grégoire et Philippe lui ont vanté les mérites de Jeanne dont Fanny, du haut de ses six ans, n'avait jamais entendu parler. Ils lui ont tant fait miroiter les avantages du paradis qu'elle battait des mains en sautant de joie à l'approche du sacrifice. Mais quand elle a vu le brasier dans lequel on se proposait de la jeter toute vivante, elle s'est précipitée chez moi en hurlant. (Mona, Lison et Marguerite étaient en ville.) Ses petites mains m'ont agrippé avec une terreur de serres. Grand-père ! Grand-père ! J'ai tenté de la consoler avec des « là, là », des « c'est fini », des « ce n'est rien » (ce n'était pas rien, c'était même assez grave, mais je n'étais pas au courant de ce projet de canonisation). Je l'ai prise sur mes genoux et j'ai senti qu'elle était humide. Plus que cela, même, elle avait fait dans sa culotte, elle s'était souillée de terreur. Son cœur battait à un rythme effrayant, elle respirait à coups minuscules. Ses mâchoires étaient à ce point soudées que j'ai craint une crise de tétanie. Je l'ai plongée dans un bain chaud. C'est là qu'elle m'a raconté, par bribes, entre deux restes de sanglot, le destin que ces deux abrutis lui avaient réservé.
Et me voilà renvoyé à la création de ce journal. Septembre 1936. J'ai douze ans, bientôt treize. Je suis scout. Avant, j'étais louveteau, affublé d'un de ces noms d'animaux mis en vogue par Le Livre de la jungle. Je suis scout, donc, c'est important, je ne suis plus louveteau, je ne suis plus petit, je suis grand, je suis un grand. C'est la fin des grandes vacances. Je participe à un camp scout quelque part dans les Alpes. Nous sommes en guerre contre une autre troupe qui nous a volé notre fanion. Il faut aller le récupérer. La règle du jeu est simple. Chacun de nous porte son foulard dans le dos, coincé dans la ceinture de son short. Nos adversaires aussi. On appelle ce foulard une vie. Non seulement il nous faut revenir de ce raid avec notre fanion, mais en rapportant le plus de vies possible. Nous les appelons aussi des scalps et nous les suspendons à nos ceintures. Celui qui en rapporte le plus grand nombre est un guerrier redoutable, il est un « as de la chasse », comme ces aviateurs de la Grande Guerre dont les carlingues s'ornaient de croix allemandes à proportion du nombre d'avions abattus. Bref, nous jouons à la guerre. Comme je ne suis pas bien costaud, je perds ma vie dès le début des hostilités. Je suis tombé dans une embuscade. Plaqué à terre par deux ennemis, ma vie arrachée par un troisième. Ils me ligotent à un arbre pour que je ne sois pas tenté, même mort, de reprendre le combat. Et ils m'abandonnent là. En pleine forêt. Attaché à un pin dont la résine colle à mes jambes et à mes bras nus. Mes ennemis s'éclipsent. Le front s'éloigne, j'entends sporadiquement des éclats de voix de plus en plus ténus, puis, plus rien. Le grand silence des bois s'abat sur mon imagination. Ce silence de la forêt qui bruit de tous les possibles : les craquements, les frôlements, les soupirs, les gloussements, le vent dans la futaie... Je me dis que les bêtes, dérangées par nos jeux, vont maintenant réapparaître. Pas les loups, bien sûr, je suis un grand, je ne crois plus aux loups mangeurs d'hommes, non, pas les loups, mais les sangliers par exemple. Que fait un sanglier à un garçon attaché à un arbre ? Sans doute rien, il lui fiche la paix. Mais si c'est une laie, accompagnée de ses petits ? Pourtant, je n'ai pas peur. Je me pose juste le genre de questions qui viennent dans une situation où tout est à explorer. Plus je fais des efforts pour me libérer, plus les liens se resserrent et plus la résine colle à ma peau. Va-t-elle durcir ? Une chose est sûre, je ne me débarrasserai pas de mes liens, les scouts s'y connaissent en nœuds indénouables. Je me sens bien seul mais je ne me dis pas qu'on ne me retrouvera jamais. Je sais que c'est une forêt fréquentée, nous y rencontrons assez souvent des cueilleurs de myrtilles et de framboises. Je sais qu'une fois finies les hostilités quelqu'un viendra me détacher. Même si mes adversaires m'oublient, ma patrouille notera mon absence, un adulte sera prévenu et je serai libéré. Donc je n'ai pas peur. Je prends mon mal en patience. Mon raisonnement maîtrise sans difficulté tout ce que la situation propose à mon imagination. Une fourmi grimpe sur ma chaussure, puis sur ma jambe nue qu'elle chatouille un peu. Cette fourmi solitaire n'aura pas raison de ma raison. En elle-même, je la juge inoffensive. Même si elle me pique, même si elle entre dans mon short, puis dans mon slip, ce n'est pas un drame, je saurai supporter cette douleur. Il n'est pas rare de se faire mordre par les fourmis en forêt, c'est une douleur connue, maîtrisable, elle est acide et passagère. Tel est mon état d'esprit, tranquillement entomologiste, jusqu'à ce que mes yeux tombent sur la fourmilière proprement dite, à deux ou trois mètres de mon arbre, au pied d'un autre pin : un gigantesque tumulus d'épines de pin grouillant d'une vie noire et fauve, un monstrueux grouillement immobile. C'est quand je vois la deuxième fourmi grimper sur ma sandale que je perds le contrôle de mon imagination. Il n'est plus question de piqûres à présent, je vais être recouvert par ces fourmis, dévoré vif. Mon imagination ne me représente pas la chose dans son détail, je ne me dis pas que les fourmis vont grimper le long de mes jambes, qu'elles vont me dévorer le sexe et l'anus ou s'introduire en moi par mes orbites, mes oreilles, mes narines, qu'elles vont me manger de l'intérieur en cheminant par mes intestins et mes sinus, je ne me vois pas en fourmilière humaine ligotée à ce pin et vomissant par une bouche morte des colonnes de travailleuses occupées à me transporter miette par miette dans l'effroyable estomac qui grouille sur lui-même à trois mètres de moi, je ne me représente pas ces supplices, mais ils sont tous dans le hurlement de terreur que je pousse maintenant, les yeux fermés, la bouche immense. C'est un appel au secours qui doit couvrir la forêt, et le monde au-delà d'elle, une stridence où ma voix se brise en mille aiguilles, et c'est tout mon corps qui hurle par cette voix de petit garçon redevenu, mes sphincters hurlent aussi démesurément que ma bouche, je me vide le long de mes jambes, je le sens, mon short se remplit et je coule, la diarrhée se mêle à la résine, et cela redouble ma terreur car l'odeur, me dis-je, l'odeur va enivrer les fourmis, attirer d'autres bêtes, et mes poumons s'éparpillent dans mes appels à l'aide, je suis couvert de larmes, de bave, de morve, de résine et de merde. Pourtant, je vois bien que la fourmilière ne se soucie pas de moi, qu'elle demeure à travailler pesamment sur elle-même, à s'occuper de ses innombrables petites affaires, qu'à part ces deux fourmis vagabondes les autres, qui sont sans doute des millions, m'ignorent complètement, je le vois, je le perçois, je le comprends même, mais c'est trop tard, l'effroi est le plus fort, ce qui s'est emparé de moi ne tient plus aucun compte de la réalité, c'est mon corps tout entier qui exprime la terreur d'être dévoré vif, terreur conçue par mon esprit seul, sans la complicité des fourmis, je sais confusément tout cela bien sûr, et plus tard quand l'abbé Chapelier – il s'appelait Chapelier – me demandera si je croyais sérieusement que les fourmis allaient me dévorer, je répondrai non, et quand il me demandera d'avouer que je me suis joué la comédie, je répondrai oui, et quand il me demandera si ça m'a amusé de terroriser par mes hurlements les promeneurs qui m'ont finalement détaché je répondrai je ne sais pas, et n'as-tu pas honte d'avoir été ramené tout merdeux comme un bébé devant tes camarades, je répondrai si, toutes questions qu'il me pose en me nettoyant au jet, en enlevant le plus gros au jet, sans même ôter mes vêtements, qui sont un uniforme je te le rappelle, l'uniforme des scouts je te le rappelle, et t'es-tu demandé une seconde ce qu'allait penser des scouts ce couple de promeneurs ? Non, pardon, non, je n'y ai pas pensé. Mais, dis-moi la vérité, cette comédie t'a fait plaisir tout de même, non ? Ne mens pas, ne me dis pas que tu n'y as pas pris du plaisir ! Tu y as pris plaisir, n'est-ce pas ? Et je ne pense pas avoir su répondre à cette question car je n'étais pas encore entré dans ce journal qui pendant toute la vie qui allait suivre s'est proposé de distinguer le corps de l'esprit, de protéger dorénavant mon corps contre les assauts de mon imagination, et mon imagination contre les manifestations intempestives de mon corps. Et que va dire ta mère ? As-tu pensé à ce que va dire ta mère ? Non, non, je n'ai pas pensé à maman et comme il me posait cette question je me suis même dit que la seule personne que je n'avais pas appelée pendant que je criais, c'était maman, maman était la seule que je n'avais pas appelée.
Je fus renvoyé. Maman vint me chercher. Le lendemain, je commençais ce journal en écrivant : Je n'aurai plus peur, je n'aurai plus peur, je n'aurai plus peur, je n'aurai plus peur, je n'aurai plus jamais peur.

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Déjà lu du même auteur :

au_bonheur_des_ogres_p88_x  Au bonheur des ogres 

  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Partie du corps"

 Challenge le nez dans les livres
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La reine des lectrices : 9/6

 

7 juillet 2012

Nos vies désaccordées – Gaëlle Josse

Nos_vies_d_saccord_es Éditions Autrement – mars 2012 – 141 pages

Quatrième de couverture :
« Avec Sophie, j'ai tout reçu, et tout perdu. Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles. Jamais je n'ai été aussi désarmé qu'aujourd'hui, ni plus serein peut-être. »

François Vallier, jeune pianiste célèbre, découvre un jour que Sophie, qu'il a aimée passionnément puis abandonnée dans des circonstances dramatiques, est internée depuis plusieurs années. Il quitte tout pour la retrouver.
Confronté à un univers inconnu, il va devoir se dépouiller de son personnage, se regarder en face. Dans ce temps suspendu, il va revivre son histoire avec Sophie, une artiste fragile et imprévisible, jusqu'au basculement.
La musique de nos vies parfois nous échappe. Comment la retrouver ?

Auteur : Gaëlle Josse est née en 1960. Après des études de droit, de journalisme, de psychologie et quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, elle travaille à Paris comme rédactrice dans un magazine. Elle vit en région parisienne. Elle a publié des poèmes dans de nombreuses revues et est l’auteure de plusieurs recueils de poésie. Les heures silencieuses (2011)  est son premier roman, une révélation littéraire, un coup de cœur des lecteurs et de la presse.

Mon avis : (lu en juillet 2012)
J'ai lu ce livre sur le conseil d'une collègue de bureau.
François Vallier est un pianiste célèbre il découvre grâce à un message d'un de ses admirateurs sur son site internet que Sophie son grand amour disparu depuis trois ans, est internée dans un hôpital psychiatrique. Sans hésitation, il laisse de côté sa carrière et traverse la France pour retrouver Sophie... Je n'en raconterai pas plus car le livre est assez court et je ne veux pas tout dévoiler.

Une histoire très touchante avec une écriture simple et musicale qui décrit avec beaucoup de force les rapports entre deux personnes d'un même couple qui ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde. Une très belle découverte qui me donne envie de lire le premier roman de Gaëlle Josse "Les heures silencieuses".

Extrait : (début du livre)
À l’heure dite, je suis venu chercher les clés. Je n’avais pas changé d’avis, c’était l’essentiel, mais en laissant derrière moi cette agence immobilière assoupie dans son décor de publicités champêtres, j’ai dû m’arrêter quelques instants. Vertige.
Devant mes yeux, les passants, les terrasses des cafés et les affiches des cinémas se sont rejoints en une valse lente, et le mouvement s’est accéléré. Je me suis assis à la table la plus proche. La valse a ralenti.
Je dois dire que depuis quelques mois, ma vie ressemble à un manège dont les nacelles, figées entre ciel et terre, auraient perdu tout espoir d’en redescendre un jour.
Il est vrai que de Carnegie Hall à Paris, et de Paris à cette bergerie perdue des Pyrénées, tout est allé vite. Pas assez à mon goût, mais le fait est làÞ: me voici arrivé à un embranchement imprévu.
Imprévu ? Allons, pas totalement, soyons honnêtes. Il serait d’ailleurs temps de repenser un peu à ce qui m’arrive. D’autant que maintenant les choses ne font que commencer.
Depuis que Bogovski, mon agent, a lancé un site Internet à ma gloire, je reçois chaque jour une quantité impressionnante de messages. Je ne vais certes pas m’en plaindre. Le contact avec le public, c’est important, et je suis comme tout le monde, sensible aux témoignages d’admiration et de sympathie. J’en suis même étonné, et toujours ému. Sait-on réellement ce que l’on donne ? Mais il faut répondre et je me montre là très maladroit.
J’ai du mal à trouver la juste distance entre la réponse polie, convenue, décevante pour celui qui a pris la peine de m’écrire, qui a peut-être longtemps hésité à le faire, et celle qui m’entraînerait à confier à un ou une inconnue des propos trop personnels qui ne lui sont pas réellement destinés, simplement parce que le message reçu me tend son miroir.
En fin de compte, cet exercice ne m’amuse pas beau- coup. C’est ainsi. Tout ce que j’ai à dire se trouve dans mes enregistrements.
C’était il y a deux mois, trois mois, ou davantage, je ne sais plus. J’ai reçu ce message :
« Bonsoir Monsieur Vallier, 
Je visite souvent votre site et je me permets aujourd’hui de venir vous y témoigner ma reconnaissance. Grâce à vous, la musique fait partie de ma vie et je tenais à vous le dire. J’espère avoir la chance de vous entendre un jour en concert.
Bien sincèrement,
Philippe Margeret »
Jusque-là, rien que de très classique. La bombe a explosé un peu plus loin.
« P.-S. : La façon dont j’ai découvert vos enregistrements vous surprendra peut-être : je suis infirmier psychiatrique à Valmezan dans les Hautes-Pyrénées et l’une de nos jeunes patientes écoute vos CD à longueur de journée, ceux de Schumann en particulier, et j’ai eu envie de les acheter. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai effectivement été surpris. Abasourdi, tétanisé, devrais-je dire. Trois ans que j’attendais cette information. Que je l’espérais, ou la redoutais. Comment savoir, maintenant ?
Pendant un temps infini, j’ai fixé l’ordinateur et le texte affiché à l’écran, sans bouger. Puis j’ai répondu quelques lignes banales, « très touché merci… », et j’ai supprimé le message. Retour à la page d’accueil, quitter, fermer la session, éteindre. Transpercé, la gorge sèche, j’ai continué à scruter l’écran noir.
Sophie.
Sophie était donc chez les dingues, dans un lieu dont j’ignorais jusqu’à l’existence, et c’était là-bas que je devais aller la chercher. Orphée avait retrouvé et perdu son Eurydice, mais un homme averti en vaut deux, paraît-il. L’occasion m’était offerte de vérifier la justesse de cette affirmation et, arrivé aux Enfers, il resterait à éviter l’erreur fatale. En tout cas, c’était bien mon intention.

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5 juillet 2012

La Sirène - Camilla Läckberg

la_sir_ne Actes Sud – juin 2012 – 416 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Sjöjungfrun, 2008

Quatrième de couverture :
Un homme a mystérieusement disparu à Fjällbacka. Toutes les recherches lancées au commissariat de Tanumshede par Patrik Hedström et ses collègues s'avèrent vaines. Impossible de dire s'il est mort, s'il a été enlevé ou s'il s'est volontairement volatilisé. Trois mois plus tard, son corps est retrouvé figé dans la glace. L'affaire se complique lorsque la police découvre que l'une des proches connaissances de la victime, l'écrivain Christian Thydell, reçoit des lettres de menace depuis plus d'un an. Lui ne les a jamais prises au sérieux, mais son amie Erica, qui l'a aidé à faire ses premiers pas en littérature, soupçonne un danger bien réel. Sans rien dire à Patrik, et bien qu'elle soit enceinte de jumeaux, elle décide de mener l'enquête de son côté. A la veille du lancement de La Sirène, le roman qui doit le consacrer, Christian reçoit une nouvelle missive. Quelqu'un le déteste profondément et semble déterminé à mettre ses menaces à exécution. Dans cette passionnante enquête, sixième volet de la série consacrée à Erica Falck, Camilla Läckberg reprend avec bonheur tous les ingrédients qui font le charme et le succès de ses livres. Ses fidèles lecteurs découvriront son roman le plus abouti à ce jour.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l'auteur d'une série de romans policiers mettant en scène le personnage d'Erica Falck. Ses ouvrages caracolent tous en tête des ventes en Suède comme à l'étranger La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L'Oiseau de mauvais augure (2010), L'Enfant allemand (2011).

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Après Cyanure qui m’avait vraiment déçu, quel plaisir de retrouver Fjällbacka et la suite des aventures d'Erika Falk.
Erika est de nouveau enceinte, elle attend maintenant des jumeaux ou jumelles… Elle a conseillé Christian Thydell dans l'écriture de son premier roman « La Sirène ». Ce dernier reçoit depuis plus d'un an des lettres de menace... Erica décide alors de mener « en cachette » son enquête.
En parallèle, après plus de trois mois de disparition inexpliquée, le corps de Magnus Kjellner est retrouvé sous la glace. On apprend vite que Magnus et Christian se connaissaient bien, c'est Patrik Hedström qui mène l'enquête... Je n'en raconterai pas plus...

Un polar sombre, une intrigue palpitante, bien construite, des surprises, du suspens... Un livre réussi !
Je me suis régalée et comme d'habitude, je vais prendre mon mal en patience avant de découvrir la prochaine aventure d'autant plus qu'un évènement dans les dernières pages du livre, nous donne encore plus envie de lire la suite rapidement...
Il y a encore au moins deux épisodes pas encore traduits en français. Je suis vraiment devenue une inconditionnelle de cette série suédoise !

Extrait : (début du livre)
Prologue
Il avait toujours su que tôt ou tard la vérité finirait par éclater. Une telle abomination ne pourrait être étouffée. Chaque mot l’avait replongé dans l’innommable, dans l’ignominie qu’il avait essayé de refouler pendant toutes ces années.
Il ne pouvait plus fuir. Marchant d’un bon pas, il sentit l’air matinal remplir ses poumons. Son cœur battait à tout rompre. Il ne voulait pas y aller, et pourtant il le fallait. Il avait décidé de laisser faire le hasard. S’il y avait quelqu’un, il parlerait. S’il n’y avait personne, il irait au bureau, comme si rien ne s’était passé.
Il frappa et on lui ouvrit la porte. Les yeux plissés dans la faible lumière, il entra. La personne devant lui n’était pas celle qu’il pensait trouver.
Ses longs cheveux dansaient dans son dos lorsqu’il la suivit dans la pièce. Il se mit à parler, à poser des questions. Les pensées tourbillonnaient dans sa tête. Rien ne semblait cadrer. Ça clochait, et pourtant, non.
Subitement, il se tut. Quelque chose venait de l’atteindre au ventre, si brutalement que ses paroles furent coupées net. Il regarda. Vit le sang suinter du couteau qu’on retirait de la plaie. Puis un autre coup, la douleur de nouveau. Et l’instrument tranchant qui vrillait ses entrailles.
Il comprit que tout était fini. Que ça se terminerait ici, même s’il lui restait tant de choses à faire, à voir, à vivre. Il y avait malgré tout une sorte de justice. Il n’avait pas mérité la vie heureuse qui avait été la sienne, tout l’amour qu’il avait reçu. Pas après ce qu’il avait commis.
Une fois le couteau immobilisé, les sens anesthésiés par la douleur, la mer fit son apparition. Le mouvement d’un bateau qui tangue. Puis l’eau froide l’engloutit, il ne sentit plus rien.
La dernière image qui se présenta à lui fut ses cheveux. Longs et sombres.

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Déjà lu du même auteur :

la_princesse_des_glaces La Princesse des glaces  le_pr_dicateur Le Prédicateur

 

le_tailleur_de_pierre Le Tailleur de pierre l_oiseau_de_mauvais_augure L'Oiseau de mauvais augure

 

l_enfant_allemand L'Enfant allemand cyanure Cyanure

 

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Suède

Défi Scandinavie noire 2012
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Suède

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 1/12

 Challenge Littératures Nordiques
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4 juillet 2012

Swap 50 états : le colis dévoilé

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En parallèle avec le Challenge 50 états 50 billets,
Sofinet a décidé d'organiser le Swap 50 états !
La tentation était grande d'y participer... J'ai été binômée avec Sharon !

Règle pour composer son colis :

- 2 romans dans le thème (auteur américain ou histoire se situant dans un ou plusieurs états américains)
- 1 livre sur les États Unis (voyage, photos, culture, histoire.... au choix de chacun et au gout des swapés !) 
- 1 ou 2 surprises : CD, DVD, mug, papeterie, ... ou  tout ce qui peut vous passer par la tête !
- 1 ou 2 marques pages 
- 1 carte, expliquant éventuellement votre lien, votre gout, voir votre amour pour les USA... 
- Des gourmandises typiques

 

Samedi matin, coup de sonnette à la maison... C'est la factrice qui m'apporte le colis attendu

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APN chargé, je cherche le bon endroit pour ouvrir ce gros paquet !

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Le soleil me permet de m'installer dans le jardin,
mais la rosée m'oblige finalement à quitter l'herbe...

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En regardant de plus près les différents paquets, je vois que Sharon les a numéroté.
J'ai donc suivie les consignes de la carte pour les ouvrir
en voyageant virtuellement à travers les États-Unis :

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1) pour découvrir l'Ohio
2) A la découverte du Middle West
3) un auteur vivant à Philadelphie
4) les 50 états en un seul livre !
5) et 6) des gourmandises...
7) une surprise...
8) une ville mise à l'honneur 


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(cliquer sur la photo pour agrandir)

Voici l'ensemble après le déballage !

Et le détail :

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(cliquer sur la photo pour agrandir)

Trois romans choisis dans ma LAL avec :
Un pays à l'aube - Dennis Lehane
Dalva - Jim Harrison
Mange prie aime - 
Elizabeth Gilbert

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(cliquer sur la photo pour agrandir)

Entre nature & patchwork
Un tour des USA 

Le livre sur les États-Unis me plaît beaucoup,
c'est à la fois un récit de voyage avec de belles photos, un livre de modèles de patchwork
et un livre de recettes de cuisine typiquement américaine ! 

En préparant ce Swap, j'ai failli craquer et m'offrir ce même livre... 
Sharon, sans le savoir, a fait mon bonheur !  

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(cliquer sur la photo pour agrandir)

Surprise et gourmandises avec :
Un vrai mug isotherme 
du thé aux fruits rouges
et du chocolat noir au caramel  à la pointe de sel

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(cliquer sur la photo pour agrandir)

3 superbes marque-pages newyorkais à rajouter à ma collection !

Un grand merci à Sharon pour ce superbe colis, 
sans oublier Sofinet pour l'organisation de ce très beau Swap

Et maintenant, allons voir le blog de Sharon et le colis que je lui ai préparé... 
(nous avons eu une idée commune...)

 

xx 

2 juillet 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [84]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu ou publié la semaine dernière ?

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Il faut laisser les cactus dans le placard - Françoise Kerymer
L'Enfant-rien – Nathalie Hug 
Un livre pour le Challenge "Un mot, des titres", le mot = FILLE  

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La Sirène - Camilla Läckberg

Que lirai-je cette semaine ?

Au lieu-dit Noir-Étang... - Thomas H. Cook
Journal d'un corps - Daniel Pennac
Comme un miroir - Gunnar Staalesen (Babelio)
Nos vies désaccordées - Gaëlle Josse 

Bonne semaine et bonne lecture.

30 juin 2012

L'Enfant-rien – Nathalie Hug

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Calmann-Levy – janvier 2011 - 144 pages

Livre de Poche – mars 2012 - 128 pages

Quatrième de couverture :
« Aussi loin que je me souvienne, je l'attendais assis, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes et le dos appuyé contre la porte du placard. »

Petit garçon étrange, Adrien guette chaque semaine l'arrivée du père de sa demi-sœur, dans l'espoir de recueillir un regard, une parole ou un geste tendre. S'il rêve d'un papa, Adrien veut surtout percer le secret de sa naissance, secret qu'il croit enfermé dans une boîte rouge, cachée hors de sa portée. Le jour où sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en « tas-de-fraises-à-la-crème », la possibilité d'une vie différente s'ouvre à lui. Mais Adrien, l'enfant-rien, peut-il vraiment trouver sa place dans une famille qui n'est pas la sienne ?

Auteur : Née en 1970 à Nancy où elle vit toujours, Nathalie Hug a publié depuis 2004 plusieurs thrillers avec son mari Jérôme Camut. Avec L’Enfant-rien, son premier roman en solo, elle signe une œuvre poignante, bouleversante.

Mon avis : (lu en juin 2012)
C'est la blogosphère qui m'a donnée envie de découvrir ce livre. Je ne connaissais pas l'auteur.
Ce livre est bouleversant, Adrien est un jeune garçon qui recherche désespérément un père. Il vit avec sa mère dépressive et Isabelle sa demi-sœur. Un jour, sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en un « tas-de-fraises-à-la-crème », il est alors accueilli chez le père d'Isabelle et Adrien essaie de se faire accepter dans cette nouvelle famille, mais son attente est déçue...
Je ne vais pas en dire tellement plus pour ne rien dévoiler de trop et laisser au lecteur découvrir qui est cet Enfant-rien. Pour ma part, il m'a émue jusqu'aux larmes...

Autres avis : CanelStephie

Extrait : (début du livre)
Aussi loin que je m’en souvienne, je l’attendais assis, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes et le dos appuyé contre la porte du placard.
Je comptais jusqu’à vingt, j’entendais le ronronnement de l’ascenseur six étages en dessous et le clic des vieux boutons noirs quand il appuyait dessus. Enfin, je guettais le grincement des portes, juste à côté de la nôtre, celle qui allait s’ouvrir, à quelques centimètres de mes genoux, de ma tête, de mon cœur, quand il aurait sonné un coup et que ma mère se serait précipitée pour l’accueillir.
C’était rarement plus court, souvent plus long, quand d’autres gens montaient, descendaient avant lui, appuyaient sur tous les boutons ou bloquaient la cabine au sous-sol. J’ai toujours eu peur du parking souterrain. Je détestais marcher derrière ma mère et Isabelle parce que je sentais des choses frôler mon dos – comme si elles voulaient m’attraper, m’aspirer et me broyer tout entier. D’ailleurs, je m’endors toujours avec un oreiller sur les yeux, face à la porte du placard, même si je sais bien que les monstres-noirs-qui-aspirent n’existent pas.

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27 juin 2012

Il faut laisser les cactus dans le placard - Françoise Kerymer

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Jean-Claude Lattès – octobre 2010 – 402 pages

Pocket – février 2012 – 437 pages

Quatrième de couverture :
Trois sœurs, trois personnalités différentes, trois voix entrelacées : Marie, libraire et mère de famille épanouie, Anne, l'artiste, et Lise, solitaire et fragile. Toutes trois ont été marquées par la séparation de leurs parents et la figure d'un père taciturne et froid. Chacune a suivi son chemin, emportée par le cours de sa vie. Et les voilà aujourd'hui réunies à nouveau autour de ce père, décédé. 
Mais une quatrième personne s'invite à la lecture du testament : un homme qui reçoit l'entreprise familiale. Qui est ce légataire ? Et qui était vraiment leur père ? Un héritage familial lourd de secrets qui va donner aux trois sœurs l'opportunité de choisir leur destin.

Auteur : Françoise Kerymer est libraire. Elle partage son temps entre Paris et la Bretagne et signe là son premier roman.

Mon avis : (lu en juin 2012)
Ce livre m'a été présenté au Café Lecture de la Bibliothèque et comme il était question de Bretagne, il était évident que je voulais le découvrir...
Tout commence avec le décès de Charles Vautrin. Il est le père de trois filles, Marie, Anne et Lise. Lors du passage chez le notaire, les trois sœurs découvrent qu'il y a un quatrième en la personne de Gabriel Lis-Reminovski qui héritera de l'entreprise de leur père. Mais qui est ce Gabriel Lis-Reminovski ?
L'histoire est racontée selon les trois points de vue des sœurs. Elles ont chacune des façons de vivre, des caractères et des états d'esprit différents. 
Marie, l’aînée, vit à Paris  entre son mari pianiste et sa librairie, ils ont deux filles Sarah et Elsa vivant à Londres et aux États-Unis. Elle est sérieuse, c'est elle qui va chercher en à savoir plus sur l'héritier inconnu. Anne est l'artiste de la famille, elle vit simplement dans une maison au pied du phare de Port Manech en Bretagne. Lise, la plus jeune, est fragile et dépressive.

Ce livre se lit très facilement, les personnages sont attachants, la mort du père bouleverse cette famille, et le lecteur est tenu en haleine par une intrigue soutenue, pas toujours vraisemblable mais cependant très sympathique. Anne la bretonne d’adoption est la sœur que je préfère, j’ai beaucoup aimé les descriptions de son joli coin de Bretagne. Sa maison me plaît beaucoup !

Extrait : (page 15)
Papa est mort !

J'avais beau y penser de temps en temps...
N'empêche, ça me tombe dessus brutalement. Pourtant, c'est dans l'ordre des choses à quatre-vingt-treize ans. Et puis, il n'allait pas si bien, ces derniers temps.
Quand même. J'ai vraiment du mal à l'admettre. Celui qui m'a fait ne peut pas disparaître. Ou alors c'est un peu de moi qui part avec lui. Et là... Non ! Ça me fait trop peur, comme si le sol se dérobait, brusquement, sous mes pieds.

Je tourne en rond, je ne me fixe sur rien, tout m'énerve, tout m'exaspère. J'ai envie de pleurer pour un rien. Et nerveuse... nerveuse... C'est rien de le dire.
Je suis sortie marcher, mais même ma grande promenade en plein vent sur le sentier des douaniers n’a pas réussi à me calmer. Moi qui l’aime tant, la mer, moi qui vis avec elle, et qui ne changerais pour rien au monde ma petite parcelle de paradis pour les plus beaux palais de la terre… Rien à faire, je n’arrive pas à m’en remettre.
Mon père me quitte, et me laisse sans repère. Débrouille-toi toute seule. Même si depuis belle lurette je me suis passée de lui. Même s'il n'a jamais été à proprement parler un père, je porte son nom. Je suis Anne Vautrin, sculpteur, bretonne d'adoption et fière de l'être. Heureusement, d'ailleurs, parce que si j'attendais une quelconque reconnaissance de mon statut d'artiste pour exister, je n'aurais pas été bien loin.  

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Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Végétal"

 

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