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A propos de livres...

8 mai 2017

C'est lundi, que lisez-vous ? [297]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu ces dernières semaines ? 

115596257 de tes nouvelles 115596176

Jeux de miroirs - E.O. Chirovici (livre audio)
De tes nouvelles - Agnès Ledig 
Désorientale - Négar Djavadi

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Ma part de Gaulois - Magyd Cherfi (Prix Audiolib 2017)
Born to run - Bruce Springsten (Prix Audiolib 2017)
Mensonges sur le Plateau Mont-Royal, tome 1 : Un mariage de raison - Michel David

Que lirai-je les semaines prochaines ?

George - Gino Alex (Babelio)
The Girls - Emma Cline (Prix Audiolib 2017)

Bonne semaine et bonnes lectures !

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6 mai 2017

Désorientale - Négar Djavadi

Prix Audiolib 2017

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Audiolib - mars 2017 - 11h03 - Lu par Lila Tamazit

Liana Levi - août 2016 - 352 pages

Quatrième de couverture :
Si nous étions en Iran, cette salle d’attente d’hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s’enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade.
Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l’étourdissant diaporama de l’histoire des Sadr sur trois générations: les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l’adolescence, l’ivresse du rock, le sourire voyou d’une bassiste blonde…
Une fresque flamboyante sur la mémoire et l’identité; un grand roman sur l’Iran d’hier et la France d’aujourd’hui.

Auteur : Négar Djavadi naît en Iran en 1969 dans une famille d’intellectuels opposants au Shah puis à Khomeiny. Elle a onze ans lorsqu’elle arrive clandestinement en France. Diplômée de l’INSAS, une école de cinéma bruxelloise, elle travaille plusieurs années derrière la caméra avant de se consacrer à l’écriture de scénarios. Elle vit à Paris. Désorientale est son premier roman.

Lecteur : Lila Tamazit possède plus d’une corde vocale à son art : théâtre, musique, comédie et voix-off ont toujours occupé sa vie. Depuis 2011, elle a été choisie pour être la voix de la chaine Arte. Chanteuse, elle expérimente la scène dans différentes formations mêlant jazz, folk et chanson. Elle revisite le répertoire de Serge Gainsbourg de manière lumineuse et singulière. Sa passion des mots l’a amenée à interpréter des textes exigeants (Hannah Arendt, Maïakovski, Guillevic, Allen Ginsberg) sous des formes expérimentales où se mêlent voix et musique.

Mon avis : (écouté en avril 2017)
Cette histoire mélange le présent à Paris et Bruxelle et le passé en Iran. Kimiâ Sadr, la narratrice, est dans la salle d'attente d’un hôpital, le lecteur comprend peu à peu qu’elle suit un protocole d'insémination artificielle. Dans ce cadre froid, elle se rappelle son histoire et celle de sa famille. Kimiâ est née en Iran, au début des années 80, alors qu'elle a dix ans, ses parents, étant des opposants au régime, sont obligés de quitter le pays pour s'exiler en France. 
Elle raconte ses souvenirs d'enfance en Iran, sa grand-mère, ses oncles, son départ d'Iran en passant par les montagnes du Kurdistan avec sa mère et ses sœurs, son arrivée en France et les différences entre les deux cultures... Il est question d'identité, de liens familiaux, de déracinement, de différence...
En rédigeant ce billet, je me suis interrogée sur le sens du titre Désorientale... Et tout à coup j'ai compris ! Ce mot valise est l'association du mot désorienté et orientale. Autant, le mot orientale est évident pour moi, autant le second mot désorienté vient de me sauter aux yeux. Je comprends mieux alors le côté désordonné du récit de ce roman. 
En effet, j'ai un avis mitigé sur cette lecture, en particulier sur la forme, le contenu est très intéressant et tient le lecteur en haleine, mais la profusion des personnages souvent haut en couleur, des péripéties en tout genre sans ordre chronologique et des nombreuses digressions dans le récit donnent une impression brouillonne et la forme audio n'est pas la meilleure pour s'y retrouver... Il y a bien un index dans la boîte du CD, répertoriant tous les personnages et leur généalogie, mais je ne me promène pas avec la boîte... J'ai donc décidé d'écouter chaque chapitre indépendamment sans chercher à tout prix à vouloir le lier aux précédents.

Extrait : (début du livre)
À Paris, mon père, Darius Sadr, ne prenait jamais d’escalator.
La première fois que je suis descendue avec lui dans le métro, le 21 avril 1981, je lui en ai demandé la raison et il m’a répondu : « L’escalator, c’est pour eux. » Par eux, il entendait vous, évidemment. Vous qui alliez au travail en ce mardi matin d’avril. Vous, citoyens de ce pays, dont les impôts, les prélèvements obligatoires, les taxes d’habitation, mais aussi l’éducation, l’intransigeance, le sens critique, l’esprit de solidarité, la fierté, la culture, le patriotisme, l’attachement à la République et à la démocratie, avaient concouru durant des siècles à aboutir à ces escaliers mécaniques installés à des mètres sous terre.
À dix ans, je n’avais pas conscience de toutes ces notions, mais le regard désarmé de mon père – attrapé durant les mois passés seul dans cette ville et que je ne lui connaissais pas – m’ébranla au point qu’aujourd’hui encore, chaque fois que je me trouve face à un escalator, je pense à lui. J’entends le bruit de ses pas qui grimpent les marches dures de l’escalier. Je vois son corps légèrement penché en avant par l’effort, obstiné, volontaire, ancré dans le refus de profiter du confort éphémère de l’ascension mécanique. Dans la logique de Darius Sadr, ce genre de luxe se méritait, sinon c’était de l’abus, voire du vol. Son destin s’inscrivait désormais dans les escaliers de ce monde, le temps qui s’écoule sans surprise, le regard indifférent des passants.
Pour saisir la complexité de cette réflexion, il faut entrer dans la tête de mon père ; mon père de cette époque-là, Le Tumultueux, Le Désabusé. Comprendre le cheminement tortueux, magistralement absurde, de sa pensée. Voir sous la couche de souffrance, par-delà l’âpreté de l’échec, les étendues de délicatesse et d’élégance, de respect et d’admiration. Apprécier la cohérence de sa décision (ne pas prendre d’escalator), et l’habilité avec laquelle il concentra en quelques mots, lui qui avait passé la majeure partie de son existence courbé sur une rame de papier à écrire, tout ce qu’il était devenu et tout ce que vous représentiez.
Mais vous le savez aussi bien que moi, pour prétendre entrer dans la tête d’un homme, il faut d’abord le connaître ; avaler toutes ses vies, toutes ses luttes, tous ses fantômes. Et croyez-moi, si je commence par là, si j’abats déjà la carte du « père », je n’arriverais plus à vous raconter ce que je m’apprête à vous raconter.

4 mai 2017

De tes nouvelles - Agnès Ledig

de tes nouvelles Albin Michel - mars 2017 - 352 pages

Quatrième de couverture : 
Anna-Nina, pétillante et légère, est une petite fille en forme de trait d’union. Entre Eric, son père, et Valentine, qui les a accueillis quelques mois plus tôt un soir d’orage et de détresse.
Maintenant qu’Eric et Anna-Nina sont revenus chez Valentine, une famille se construit jour après jour, au rythme des saisons. Un grain de sable pourrait cependant enrayer les rouages de cet avenir harmonieux et longtemps désiré.
Depuis Juste avant le bonheur, son premier succès, Agnès Ledig sait trouver les mots justes pour exprimer les émotions qui bouleversent secrètement nos vies. Son nouveau roman vibre d’énergie et de sensibilité, à l’image de ses personnages, héros du quotidien qui ne demandent qu’à être heureux.

Auteur : Découverte en 2011 avec Marie d'en haut, coup de cœur des lectrices du Prix Femme Actuelle, Agnès Ledig s'est imposée comme une des romancières françaises les plus aimées du grand public. Ses deux best-sellers, Juste avant le bonheur, Prix Maison de la Presse 2013 (460 000 ex vendus en France, grand format et poche), et Pars avec lui (2014) sont aujourd'hui traduits en 12 langues. L'auteur vit actuellement en Alsace.

Mon avis : (lu en avril 2017)
Quel plaisir de retrouver Valentine, Eric, la mignonne Anna-Nina sans oublier Gustave et Gaël dans la suite du roman "On regrettera plus tard" ! C'est une vraie surprise car je n'attendais pas spécialement de suite... Après deux mois de vacances sur les routes, Eric et Anna-Nina sont revenus chez Valentine. Cette dernière et Eric ont décidé de se donner la chance de construire une vie ensemble, malgré le passé et les peurs de chacun... Mais en amour, rien n'est facile...
Les personnages sont touchants et attachants, l'histoire est pleine de tendresse et d'émotions.

Extrait :
Ils sont revenus.
Quelques jours avant la rentrée.
Douce fin d’été.
Je savais qu’Éric ne me préviendrait pas de la date. Son besoin inaliénable de liberté. Fixer un jour sur le calendrier doit représenter une contrainte trop arrogante dans son univers sans barrières. L’attente à peine dissimulée qui baignait mon dernier courrier aura fini de le persuader de ne pas me prévenir, peut-être uniquement pour me contrarier.
J’ai déjà éprouvé diverses émotions depuis ce soir de juin quand sa fille et lui ont fait irruption dans ma vie. La surprise en leur ouvrant ma porte ; un violent orage avait endommagé leur roulotte, ils avaient besoin d’aide. Puis l’attirance physique, presque immédiate, pour cet homme. L’attachement envers sa fille m’a ensuite imprégnée sans que je puisse lutter. Le déchirement de les voir repartir, laissant place à l’impatience et l’espoir d’un retour rapide. Et aujourd’hui la surprise, à nouveau. Finalement, elle est savoureuse.
C’est ma chienne qui les a accompagnés le plus loin possible lors de leur départ, il y a deux mois, c’est elle qui est venue les cueillir la première au bout du chemin ce matin. De l’avoir vue partir en courant m’a d’abord intriguée. De l’entendre ensuite japper sa joie au loin m’a décidée à sortir, avec l’espoir que ce soit eux.
Croquette sautillait autour de la roulotte en aboyant et en remuant la queue face aux chevaux impassibles qu’Éric dirigeait consciencieusement sur le chemin bordé de quelques traîtres cailloux.
Anna-Nina, assise sur son petit strapontin à la gauche de son père, s’est mise à me faire de grands signes de la main en m’apercevant, jusqu’à ce qu’elle saute de la roulotte encore en marche à quelques mètres de la cour.
Je ne sais pas si elle a vu les larmes sur mes joues. Elle a couru dans ma direction pour venir se blottir dans mes bras, et son T-shirt en coton les a essuyées dans notre étreinte. Qu’elle ne se souvienne que de mon sourire immense et de mes yeux accueillants. Cela suffit à sa joie de petite fille. La mienne inondait ma poitrine à faire battre mon cœur à se rompre. Je ne sais rien des projets d’Éric, ni où ils vont vivre, ni quelle relation il m’autorisera à construire avec sa fille, ni quelle intimité il voudra bien m’accorder. La relation qui s’est nouée en trois semaines est si incongrue qu’elle nécessite probablement un minimum de remise en ordre pour fonctionner. Mais ils sont là. Anna-Nina intégrera l’école pour goûter à une stabilité qu’elle a jusqu’à présent ignorée, promenée sur les routes de France depuis sa naissance. Son père est un homme de parole. Il me l’a écrit, il le fera. Pour le reste, nous composerons. J’essaie de ne rien attendre, de ne rien chercher à comprendre. Juste vivre ce qui se présente à moi. J’essaie.
Anna-Nina s’est ensuite détachée de moi en gardant ses mains posées sur mes épaules.
– Il est où Gustave ?
– Il doit être chez lui. Il prépare des bocaux. Il sera heureux de te voir. File.

Déjà lu du même auteur : 

JUSTE_AVANT_LE_BONHEUR Juste avant le bonheur 9782226259929-j Pars avec lui 

9782226320933m On regrettera plus tard

2 mai 2017

Jeux de miroirs - E.O. Chirovici (livre audio)

Prix Audiolib 2017

Jeux de miroirs E 41YHifAsGyL

Audiolib - mars 2017 - 7h30 - Lu par Vincent Schmitt

Les escales - janvier 2017 - 304 pages

traduit de l'anglais par Isabelle Maillet

Titre original : The book of mirrors, 2017

Quatrième de couverture : 
Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé Jeux de miroirs qui l’intrigue immédiatement. En effet, l’un des personnages n’est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ?
Persuadé d’avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l’intrigue, l’agent tente d’en savoir plus. Mais l’auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu’à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d’investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d’un maelström de fausses pistes. Et si la vérité n’était qu’une histoire parmi d’autres ?

Auteur : E. O. Chirovici est un écrivain roumain, auteur de nombreux best-sellers dans son pays. Jeux de miroirs est le premier roman qu’il a écrit en anglais. Événement de la Foire internationale du livre de Francfort, il est en cours de traduction dans 38 pays et les droits d’adaptation cinématographique ont été acquis par Hollywood.

Lecteur : Ancien élève au conservatoire de Michel Bernardy et de Michel Bouquet, Vincent Schmitt prête fréquemment sa voix aux dramatiques de Radio France, sous la direction, notamment, de Jean-Matthieu Zahnd, en parallèle à sa carrière d’acteur au cinéma et au théâtre. Il a déjà enregistré pour Audiolib Immortelle randonnée, Prix LIRE des 20 meilleurs livres de l’année 2013 (livre audio).

Mon avis : (écouté en avril 2017)
J'avais déjà lu ce livre en version papier en février dernier, j'ai donc écouté ce livre en « version rapide ». Mon avis n'a pas changé, c'est un livre plutôt réussi. 
Peter Katz, agent littéraire reçoit un manuscrit inachevé qui revient sur un fait divers non élucidé : le meurtre de Joseph Wieder, un professeur de l’université de Princeton mondialement reconnu pour ses recherches sur la mémoire et sur la formation des souvenirs. Cet assassinat a eu lieu dans la nuit du 21 au 22 décembre 1987 et il n'a jamais été élucidé. Peter espère que ce manuscrit pourrait devenir un succès de librairie, il cherche alors à contacter l'auteur, Richard Flynn, pour découvrir la fin de l'histoire... Mais Richard Flynn vient de décéder et Peter ne retrouve aucune trace du manuscrit. Pour faire la lumière sur l'affaire Joseph Wieder, Katz engage John Keller, un journaliste d’investigation, pour enquêter sur tous les personnages ­encore vivants cités dans le manuscrit. Il fera ensuite appelle à Roy Freeman, un ancien policier qui, à  l'époque, avait été déjà sur l'enquête...

Cette enquête à trois voix est passionnante, il faut démêler le vrai du faux, c'est également une réflexion sur la mémoire, les souvenirs, les apparences sont souvent trompeuses... Jusqu'à la fin du livre le lecteur s'interroge...
Cette relecture audio a été plutôt sympathique, le lecteur est parfait et connaissant déjà le roman, je me suis concentrée sur certains détails passés inaperçus à ma première lecture... J'aime cette impression de redécouvrir un livre lorsque je le lis dans les deux versions audio et papier, les perceptions visuelle et auditive sont différentes et complémentaires.

Extrait : (début du livre)
J’ai reçu la proposition de manuscrit en janvier, au moment où tout le monde à l’agence tentait de se remettre d’une bonne gueule de bois post-festivités.
Le mail, qui avait adroitement échappé au dossier du courrier indésirable, s’était retrouvé dans ma boîte de réception, parmi des dizaines d’autres en attente. Au premier coup d’œil, la lettre d’accompagnement a piqué ma curiosité, alors je l’ai imprimée, de même que l’extrait du texte envoyé en pièce jointe, puis j’ai rangé le tout dans un tiroir de mon bureau. Occupé comme je l’étais à négocier un contrat, j’ai totalement oublié l’existence de ces pages. C’est seulement à la fin du mois, à la veille du week-end prolongé par le Martin Luther King Day, que je les ai redécouvertes au milieu de ma pile de documents à lire pendant ces trois jours.
La lettre, signée « Richard Flynn », était ainsi formulée : 

Cher Peter,

Je m’appelle Richard Flynn et, il y a vingt-sept ans, j’ai obtenu une licence d’anglais à Princeton. Je rêvais de devenir écrivain, j’ai publié quelques nouvelles dans des revues et même écrit un roman de trois cents pages, que j’ai abandonné après avoir essuyé un certain nombre de refus de la part d’éditeurs (et qu’avec le recul je trouve moi-même médiocre et ennuyeux). Par la suite, j’ai décroché un poste dans une petite agence de publicité du New Jersey et je suis toujours resté dans ce secteur d’activité. Au début, je parvenais presque à me convaincre que la publicité se rapprochait de la littérature et que je retournerais un jour à mes premières amours. Il est évident aujourd’hui que ce n’est pas arrivé. Je crois que, pour la plupart d’entre nous, devenir adulte signifie hélas acquérir la faculté d’enfermer ses rêves dans une boîte et de la jeter dans l’East River. Je n’étais manifestement pas destiné à être l’exception qui confirme la règle. 
Or, il y a quelques mois, j’ai fait une découverte importante, qui m’a remis en mémoire une série d’événements dramatiques survenus au cours de l’automne et de l’hiver 1987, pendant ma dernière année à Princeton. Vous croyez avoir oublié quelque chose – un événement, une personne ou une situation – et puis, brusquement, vous vous rendez compte que vos souvenirs prenaient la poussière dans un recoin de votre esprit mais qu’ils ont toujours été là, aussi nets que s’ils dataient de la veille. Vous voyez ce que je veux dire ? Une image me vient à l’esprit : vous sortez un objet d’un vieux placard bourré de rebuts, et tout vous tombe dessus d’un coup. C’est exactement ce qu’il s’est produit.
Cette révélation a eu sur moi l’effet d’un détonateur. Une heure après, je réfléchissais toujours à sa signification. Je me suis assis à mon bureau et, submergé par les réminiscences, j’ai commencé à écrire. Il était plus de minuit quand j’ai arrêté et j’avais déjà tapé plus de cinq mille mots. J’avais l’impression de me redécouvrir après m’être complètement oublié. Au moment de me brosser les 
dents, il m’a semblé voir une personne différente dans la glace.

Pour la première fois depuis bien longtemps, je me suis endormi sans avoir pris de somnifère. Le lendemain, après avoir appelé l’agence pour dire que j’étais malade et que je serais certainement arrêté deux semaines, je me suis remis à mon texte.
Les détails de ces mois de 1987 me sont revenus avec une telle force et une telle acuité qu’ils sont rapidement devenus plus prenants que la réalité de mon quotidien. C’était comme si j’émergeais d’un long sommeil, durant lequel mon esprit s’était secrètement préparé au jour où je raconterais ces événements impliquant trois protagonistes : Laura Baines, le professeur Joseph Wieder et moi.

1 mai 2017

Quelques brins de muguet de mon jardin...

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1 mai 2017

C'est lundi, que lisez-vous ? [296]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu ces dernières semaines ? 

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La Pause - Jean-Baptiste Gendarme, Alban Périnet
Le dernier des nôtres - Adélaïde de Clermont-Tonnerre
Un clafoutis aux tomates cerises - Véronique de Bure
Les enfants de Willesden Lane - Mona Golabek et Lee Cohen
Un petit livre oublié sur un banc - Jim et Mig
Opération Napoléon - Arnaldur Indridason

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Ma part de Gaulois - Magyd Cherfi (Prix Audiolib 2017)
Born to run - Bruce Springsten (Prix Audiolib 2017)
Mensonges sur le Plateau Mont-Royal, tome 1 : Un mariage de raison - Michel David

Que lirai-je les semaines prochaines ?

De tes nouvelles - Agnès Ledig
George - Gino Alex (Babelio)
The Girls - Emma Cline (Prix Audiolib 2017)

Bonne semaine et bonnes lectures !

30 avril 2017

Opération Napoléon - Arnaldur Indridason

Prix Audiolib 2017

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Audiolib - mars 2017 - 10h08 - Lu par Thierry Janssen

Métailié - octobre 2015 - 352 pages

Points - octobre 2016 - 432 pages

traduit à la demande de l’auteur à partir de l’édition anglaise par David Fauquemberg

Titre de l’édition islandaise originale : Napóleonsskjölin, 1999

Quatrième de couverture :
1945. Un bombardier allemand s'écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe, qui l’engloutit. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains. Vont-ils mourir gelés, emportant un des plus lourds secrets du xxe siècle ?

1999. Le glacier fond et les forces spéciales de l'armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l'avion. Deux jeunes randonneurs surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Kristin, la soeur de l’un d’eux, se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au coeur d'une nature glaçante. Les hypothèses historiques déconcertantes, parfois dérangeantes, et la séduction inoubliable qu'exerce cette héroïne à la fois tenace et perspicace, font de ce texte un formidable roman à suspense.

Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavík en 1961. Il est l’un des plus grands écrivains de polars d’Islande, ses livres sont publiés dans 37 pays. Il est le premier à recevoir le plus prestigieux prix de littérature scandinave deux années consécutives : en 2002, pour son livre La cité des jarres, et en 2003, pour La femme en vert

Lecteur : Comédien, auteur et metteur en scène formé au clown et à la commedia dell’arte, Thierry Janssen a travaillé entre autres avec Carlo Boso et Franco Dragone.

Mon avis : (écouté en avril 2017)
Ce roman écrit par l'auteur en 1999 a seulement été traduit en français en 2015, c'est son troisième roman. Il ne fait pas partie de la série Erlendur. 
1945, un avion s'écrase dans le blizzard sur le glacier du Vatnajökull qui l'engloutit. A l'intérieur, des officiers allemands et des agents américains qui vont mourir de froid et emporter avec eux un lourd secret d'Etat...
Cinquante ans plus tard, l'avion réapparaît et l'armée américaine tente secrètement de récupérer l'avion. Mais sur le glacier, les Américains ne sont pas seuls et n'hésitent pas à réduire au silence deux jeunes islandais qui les ont surpris en action, l'un des jeunes étant en train de téléponer à sa sœur Kristin...
Le lecteur est entraîné dans la course poursuite de Kristin pour découvrir ce qui est arrivé à son frère et pour résoudre une énigme datant de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Je suis une inconditionnelle de la série Erlendur et j'ai beaucoup aimé ce suspense, rythmé, riche en péripéties ! J'aime également découvrir l'Islande et son histoire à travers les romans d'Indridason, ici il est question de la Seconde Guerre Mondiale et des relations entre l'armée américaine et les Islandais.
Concernant la version audio, le lecteur est très bon, le suspense et le rythme de l'histoire rend l'écoute vraiment agréable et passionnante.

Extrait : (début du livre)
Le blizzard faisait rage sur le glacier.
Il ne voyait rien devant lui, parvenait tout juste à distinguer la boussole au creux de sa main. Même s’il l’avait voulu, impossible de faire demi-tour. La tempête lui cinglait le visage, criblant sa peau de flocons durs et froids venus de toutes les directions. Une épaisse croûte de neige s’était formée sur ses vêtements et, à chaque pas, il s’enfonçait jusqu’aux genoux. Il avait perdu toute notion du temps. Depuis combien d’heures marchait-il ? Il n’en avait aucune idée. Dans cette obscurité impénétrable qui l’enveloppait depuis son départ, il ne savait même plus si c’était le jour ou la nuit. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était à bout de force. Il progressait de quelques pas, reprenait son souffle, puis repartait. Cinq pas supplémentaires. Il s’arrêtait. Encore trois pas. Il s’arrêtait. Deux pas. Il s’arrêtait. Un pas.
Il était sorti à peu près indemne du crash. D’autres avaient eu moins de chance. Dans une éruption de bruit, l’avion avait raclé la surface du glacier. L’un des moteurs avait pris feu, avant de disparaître brusquement quand l’aile s’était décrochée, tourbillonnant dans les ténèbres enneigées. Presque aussitôt, l’autre aile s’était déchirée dans une pluie d’étincelles, et le fuselage amputé avait fusé comme une torpille sur la glace.
Le pilote, lui et trois autres hommes étaient attachés sur leurs sièges quand l’avion avait décroché, mais deux des passagers, pris d’une crise d’hystérie, s’étaient levés d’un bond et précipités vers le cockpit. Le choc les avait envoyés ricocher comme des balles aux quatre coins de la cabine. Recroquevillé sur son siège, il les avait regardés s’écraser contre le plafond et rebondir sur les parois, avant d’être catapultés au-dessus de lui jusqu’au fond de l’avion où leurs hurlements furent réduits au silence.
L’épave laboura le glacier, soulevant un nuage de neige et de glace, puis elle perdit peu à peu de la vitesse et, finalement, s’immobilisa. Alors, il n’y eut plus aucun bruit, rien que les hurlements du vent.
Il était le seul, de tous les passagers, à vouloir braver le blizzard pour regagner la civilisation. Les autres recommandaient d’attendre, dans l’espoir que la tempête finirait par se calmer. Ils estimaient qu’il valait mieux rester ensemble, mais personne ne le retiendrait. Il n’avait pas envie de se retrouver pris au piège dans cet avion ; l’idée qu’il puisse devenir son cercueil lui était insupportable. Avec leur aide, il s’emmitoufla autant que possible pour cette expédition, mais il n’eut pas à marcher longtemps dans ces conditions implacables pour comprendre qu’il aurait mieux fait de rester à l’abri dans l’avion avec les autres. À présent, il était trop tard.
Il s’efforçait de suivre un cap sud-est. L’espace d’une fraction de seconde, juste avant que le bombardier ne s’écrase, il avait aperçu les lumières de ce qui ressemblait à des maisons, et maintenant il suivait ce qu’il croyait être cette direction. Il était glacé jusqu’aux os, et son pas se faisait de plus en plus lourd. Loin de se calmer, la tempête semblait au contraire gagner en intensité. Il progressait péniblement, ses forces l’abandonnant à chaque pas.
Il repensa à la situation désespérée des autres, restés dans l’avion. Quand il les avait laissés, des congères commençaient déjà à recouvrir la carlingue, et la cicatrice dessinée par sa progression sur la glace se comblait rapidement. Ils avaient des lampes à pétrole, mais le combustible ne durerait pas très longtemps, et il régnait sur ce glacier un froid inimaginable. S’ils laissaient la porte de l’avion ouverte, la cabine se remplirait de neige. Ils étaient sans doute déjà coincés à l’intérieur. Ils savaient qu’ils allaient mourir de froid, qu’ils restent dans l’appareil ou s’aventurent sur la glace. Ils avaient débattu des différentes options – elles étaient plus que limitées. Il leur avait dit qu’il ne pouvait pas rester assis là à attendre la mort.
La chaîne cliquetait. Le poids de la valise lui arrachait le bras. Elle était accrochée à son poignet par une paire de menottes. Il ne tenait plus la poignée, laissant la valise traîner derrière lui au bout de sa chaîne. Le bracelet des menottes lui cisaillait le poignet, mais il n’y prêtait aucune attention. Tout lui était égal, à présent.

Challenge Voisins Voisines 
voisins_voisines2017
Islande

Déjà lu du même auteur :

la_cit__des_jarres La Cité des jarres  la_femme_en_vert La Femme en vert 

la_voix La Voix l_homme_du_lac L'Homme du lac hiver_arctique Hiver Arctique 

 hypothermie Hypothermie la_rivi_re_noire La rivière noire betty Bettý 

la_muraille_de_lave La muraille de lave etranges_rivages Etranges rivages 

91768788 La cité des jarres 95359847 Le Duel 

105501958 Les nuits de Reykjavik 110108840 Le lagon noir

29 avril 2017

Un petit livre oublié sur un banc - Jim et Mig

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Bamboo - mars 2014 - 53 pages

Bamboo - avril 2015 - 54 pages

Quatrième de couverture :
Camélia est assise sur un banc. À côté d'elle, un livre est posé là, abandonné. Elle le feuilleté. Dedans, un mot de la main d'un inconnu l'invite à l'emporter...

Chez elle, Camélia découvre que certains mots sont entourés ici et là, et que ces mots forment des phrases... L'inconnu dit s'ennuyer dans sa vie de tous les jours et rêve d'une vie amoureuse forte et bouleversante, comme on en lit seulement dans les romans. "Mais combien sommes-nous à rêver d'une vie romanesque ?".
Camélia entoure six mots en réponse : "nous" "sommes" "deux", "vous" "et" "moi"... Et elle retourne déposer le petit livre tout là-bas, sur un banc...
À l'heure des textos et du livre numérique, "En petit livre oublié sur un banc" est une histoire pleine de charme entre deux amoureux des livres... Une liaison épistolaire tendre et attachante, à contrecourant du flot numérique actuel...

Auteurs : Jim, de son vrai nom Thierry Terrasson, né le 21 mars 1966 à Niort, est un auteur de bande dessinée et de courts métrages. Il publie également sous le pseudonyme de Téhy.
Mig, nom de plume de David Laurent, né en 1975, est un auteur de bande dessinée et animateur français.

Mon avis : (lu en avril 2017)
Dans la préface de cette BD, Jim explique qu'il a eu l'idée de cette histoire grâce à une amie qui déposait les livres qu'elle avait lu et aimé dans les lieux publics afin que le livre voyage et soit partagé avec le plus de lecteurs possible...
Camélia est une jeune femme dont la vie semble assez monotone. Un jour, elle trouve un livre abandonné sur un banc avec le message suivant : « Ce livre est pour la personne qui le trouvera. Gardez-le. J'ai pris un grand plaisir à le lire, je tiens à ce que ce plaisir ne reste pas emprisonné sur une étagère de ma bibliothèque. Il est spécialement pour vous.
Signé : Un inconnu »
Camélia emporte le livre et s'empresse de commencer à le lire... Elle découvre alors des mots entourés, qui bout à bout lui laisse un message :
« Longtemps, j'ai connu l'ennui dans ma vie. Longtemps j'ai souhaité de plus grandes émotions, une vie amoureuse forte et bouleversante, une passion qui me tienne éveillé et fasse battre mon coeur… »
C'est le début d'un vrai jeu de piste pour Camélia qui cherche à découvrir qui est cet inconnu. Elle espère un peu de piment dans sa vie et elle ne va pas être déçue...
Voilà une histoire en deux tomes légère, touchante, avec de la poésie.

 

Extrait :

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21 avril 2017

Prix Audiolib : 2 derniers livres audio sont arrivés !

Prix Audiolib 2017

Je viens de recevoir 2 nouveaux livres audio sélectionnés pour le Prix Audiolib 2017  

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18 avril 2017

Les enfants de Willesden Lane - Mona Golabek et Lee Cohen

81qwF7RTuyL Hachette - septembre 2013 - 368 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Luc Rigoureau

Titre original : The Children of Willesden Lane, 2002

Quatrième de couverture :
1938. Vienne. Lisa Jura est juive. Lisa est aussi un prodige de la musique, une pianiste de génie âgée tout juste de quatorze ans. Et Vienne, capitale de la musique qui a vu se succéder Mozart, Beethoven, Schubert et Liszt, est devenue depuis peu une patrie hostile, voire dangereuse pour elle, rongée de l’intérieur par la barbarie nazie. Lorsqu’on offre à ses parents l’opportunité de sauver l’un de leurs enfants en l’envoyant loin, à l’abri, en Angleterre, le choix est difficile : c’est Lisa qui partira. Quand elle monte à bord du train qui doit l’emmener à Londres, Lisa est consciente qu’un grand avenir s’offre à elle, et qu’elle doit vivre pour sa famille qui se sacrifie pour elle. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Lisa échoue au 243 Willesden Lane, un foyer pour enfants dans une ville ravagée par la Seconde Guerre mondiale.

Auteur : Née à Los Angeles, Mona Golabek est une artiste complète : pianiste reconnue, elle est également auteur et animatrice radio. C’est sa mère, Lisa Jura, une Autrichienne de confession juive, réfugiée à Londres pendant la Seconde, qui est l’héroïne des Enfants de Willesden Lane. C’est elle aussi qui a transmis à Mona Golabek la passion de la musique. Fondatrice de l’organisation à but non lucratif « Hold On To Your Music », Mona Golabek a transmis le goût de la musique à ses enfants, eux aussi pianistes et violonistes.

Mon avis : (lu en avril 2017)
J'ai pris ce livre un peu par hasard à la Bibliothèque et j'ai beaucoup aimé ce récit témoignage. L'auteur est la fille de l'héroïne principale de ce livre, Lisa Jura. En 1938, Lisa est une jeune autrichienne juive de 14 ans qui vit à Vienne avec toute sa famille. Lisa est également une jeune pianiste très douée. Avec l'Anschluss (l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie), rester en Autriche est dangereux pour la famille Jura. Lisa aura l'opportunité de quitter l'Autriche pour l'Angleterre grâce à un « Kindertransport », organisé par des associations juives pour sauver des enfants. Le livre raconte essentiellement les sept années en Angleterre de Lisa dans le foyer du 243 Willesden Lane à Londres, où elle vivra avec d’autres enfants réfugiés. 
Voilà un récit témoignage original et passionnant sur l'époque de la Seconde Guerre Mondiale. La guerre est en toile de fond, au premier plan, il est question de musique et d'amitiés.

Extrait :  (site origine)
Ecoutez Mona Golabek nous lire (en anglais) les extraits du livre correspondant à chaque morceau, suivi de la musique qui rythme le livre :

Playlist Willesden Lane

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