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A propos de livres...

26 février 2013

Dernière nuit à Twisted River – John Irving

Lu en partenariat avec les Editions Thélème

TH968 

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Editions Thélème – avril 2011 - lu par Pierre-François GAREL

Seuil – janvier 2011 – 561 pages

Points – mai 2012 – 679 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun

Titre original : Last Night in Twisted River, 2009

Quatrième de couverture : 
1954, au nord du New Hampshire, à Twisted River, pays sauvage des bûcherons et des flotteurs de bois, les draveurs, Dominic Baciagalupo, 30 ans, veuf et père de Danny, 11 ans, travaille comme cuisinier avec, pour garde du corps Ketchum, l’ogre anarchiste au grand cœur, l’ami de toute une vie. Suite à la mort malencontreuse de Jane, sa maîtresse, causée par Danny qui l’a prise pour un ours, père et fils fuient le courroux revanchard du shérif Carl, l’« officiel » de la dame. Première étape, Boston, où Dominic cuisine dans un restaurant italien, où Danny rêve de devenir écrivain. De nouveau inquiétés par le shérif, les Baciagalupo se bâtissent une nouvelle vie dans le Vermont : après avoir tâté de la gastronomie chinoise, Dominic se lance à son compte avec succès, et Danny devient un écrivain célèbre. Ultime étape : Toronto. Mais on n’échappe pas à la rage vengeresse du shérif !

Auteur : Né en 1942 à Exeter, dans le New Hampshire, John Irving est issu, par sa mère, d'une grande famille de la Nouvelle-Angleterre, mais il n'a jamais connu son père biologique. D'où l'importance du thème de la filiation dans l'oeuvre de ce très célèbre écrivain et scénariste américain, dont les livres sont autant de best-sellers depuis Le monde selon Garp, paru en 1978, de L'hôtel New Hampshire à Une veuve de papier, en passant par L'oeuvre de Dieu, la part du DiableDernière nuit à Twisted River est le douzième roman de ce passionné de boxe. 

Mon avis : (écouté en février 2013)
Grâce au premier Rendez-vous « Écoutons un livre » organisé par Valérie, j'ai été contacté par les éditions Thélème qui m'ont proposé de choisir un livre audio de leur catalogue, j'ai donc choisi le dernier livre de John Irving traduit en français.
Dominic Baciagalupo, est le cuistot des bûcherons et des draveurs à Twisted River au nord du New Hampshire. Veuf, il élève seul son fils Danny âgé de douze ans. Dans des circonstances plutôt rocambolesques, Danny tue Jane l'indienne, la confondant avec un ours… Dominic et Danny sont obligés de fuir Twisted River et la colère du shérif Carl. Le lecteur va suivre la vie de Dominic et Danny devenu écrivain durant cinquante ans, de Boston à l’Ontario en passant par le Vermont et Toronto.
Les personnages sont hauts en couleur, les personnages féminins comme Jane l'indienne, Pack de six, Carmella, Tombée du ciel... ou masculin comme Dominic Baciagalupo, le cuistot et son fils Danny, sans oublier mon préféré, Ketchum le bûcheron...
Un très bon roman, même si vers la moitié du livre quelques passages qui traînent un peu en longueur... puis le rythme revient et on oublie ses passages moins réussis...
Un grand merci à Julie et aux éditions Thélème pour ce livre audio, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.

Autres avis : Valérie, Jostein

Extrait : (début du livre)
Le jeune Canadien - quinze ans, tout au plus - avait eu un instant d'hésitation fatal. Il avait cessé de danser sur le bois flotté du bassin, au-dessus du méandre, et en un clin d’œil il avait glissé sous l'eau corps et biens sans qu'on ait pu saisir sa main tendue. L'un des bûcherons, adulte celui-là, avait tenté de l'attraper par les cheveux, qu'il portait longs. A peine le sauveteur en puissance avait-il plongé la main à l'aveuglette dans l'eau trouble et dense, un vrai bouillon de culture avec ses plaques d'écorce à la dérive, que deux troncs s'étaient heurtés violemment sur son bras, lui brisant le poignet. Le tapis mouvant des grumes s'était déjà refermé sur le jeune Canadien ; on n'avait même pas vu resurgir de l'eau brune une de ses mains, une de ses bottes cloutées. 
Quand les grumes se télescopaient, sitôt qu'on avait débâclé la bûche centrale, il fallait se déplacer prestement sans relâche ; si les conducteurs du train s'immobilisaient, ne serait-ce qu'une seconde ou deux, ils basculaient dans le torrent. L'écrasement guette parfois les draveurs avant même la noyade, quoique celle-ci soit chez eux plus fréquente. 
Depuis la berge, où le cuisinier et son fils de douze ans entendaient les imprécations du blessé, on avait compris tout de suite que ce n'était pas lui qui avait besoin d'assistance, car il avait libéré son bras et repris l'équilibre sur les troncs flottants. Sans s'occuper de lui, ses camarades avançaient à petits pas rapides sur le train, criant le nom du disparu, poussant inlassablement les troncs devant eux du bout de leur perche, surtout préoccupés de rallier la berge au plus vite, mais le fils du cuisinier ne perdait pas espoir qu'ils dégagent un espace assez grand pour permettre au jeune Canadien de refaire surface. Pourtant, les intervalles entre les troncs se raréfiaient. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le garçon qui s'était présenté sous le nom d'Angel Pope, de Toronto, avait disparu. 
- C'est Angel, tu crois ? demanda le fils à son père. 
Avec ses yeux sombres et son expression sérieuse, on aurait pu le prendre pour le frère du disparu ; mais on ne risquait pas d'ignorer l'air de famille entre lui et son père, toujours sur le qui-vive. Il émanait en effet du cuisinier une aura d'appréhension maîtrisée, comme s'il avait coutume de prévoir les désastres les plus improbables, et ce trait se retrouvait dans le sérieux de son fils. En somme, l'enfant ressemblait tellement à son père que plusieurs des bûcherons s'étaient ouvertement étonnés de ne pas le voir claudiquer très bas comme lui. 
C'était bien le jeune Canadien qui était tombé sous les troncs, et le cuisinier ne le savait que trop, lui qui avait mis en garde les bûcherons : Angel était trop novice pour conduire un train de bois ; on n'aurait jamais dû le laisser débâcler les troncs coincés. Mais sans doute avait-il voulu faire du zèle, et il se pouvait que les bûcherons ne l'aient même pas vu, au départ. 
Selon le cuisinier, Angel Pope était de même trop novice - et trop maladroit - pour travailler à proximité de la grande scie, à la scierie. C'était le fief exclusif du scieur, poste hautement qualifié. L'ouvrier chargé du rabot occupait un poste assez qualifié lui aussi, mais sans les risques. 
Parmi les fonctions les plus dangereuses et les moins qualifiées, il y avait celle d'ouvrier des quais, où les troncs étaient roulés jusque dans l'usine et mis sur le chariot de la scie, ou encore celui qui consistait à décharger les bûches des camions. Avant qu'on ait inventé les monte-bois, quand on détachait les montants de la benne, un tronc entier pouvait tomber. Il arrivait aussi que les montants refusent de livrer leurs troncs, et que des hommes se retrouvent coincés sous une cascade de grumes, en voulant les débloquer. 
Le cuisinier estimait qu'on n'aurait jamais dû placer Angel sur le chemin des bûches mouvantes. Mais les bûcherons, tout comme le cuisinier et son fils, avaient un faible pour le jeune Canadien, et celui-ci avait déclaré en avoir marre de trimer à la cuisine : il avait besoin de se dépenser physiquement, et il aimait travailler au grand air. 
Le crépitement des gaffes qui poussaient les troncs fut brièvement interrompu par les cris des draveurs : ils venaient de repérer celle d'Angel, à cinquante mètres au moins de l'endroit où il avait disparu. La perche de cinq mètres s'était détachée du train, et dérivait au gré des courants. 
Le cuisinier voyait bien que le convoyeur de troncs avait regagné la berge, en tenant sa perche dans sa main valide. A sa bordée de jurons d'abord, et aussi un peu à sa chevelure d'étoupe et sa barbe en broussaille, il avait compris que le blessé n'était autre que Ketchum, pour qui les trains de bois et leurs pièges n'avaient pas de secret. 
On était en avril, peu après la fonte des neiges, au début de la saison boueuse, mais la glace n'avait cédé que depuis peu dans les bassins, les premiers troncs étaient passés au travers en amont, du côté des étangs de Dummer. La rivière était grosse, glaciale ; les bûcherons gardaient souvent barbe et tignasse, qui les protégeraient tant bien que mal des taons, à la mi-mai. 
Ketchum s'était couché sur le dos le long de la berge, tel un ours échoué. La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer, sauf que cette mer passait en un clin d'oeil du vert-de-gris au bleu-noir : à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tannins. 
- Eh merde, Angel, gueulait Ketchum, dos tourné, je te l'avais pourtant dit de bouger les pieds, faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, quoi ! Eh merde ! 

 livre_audio

Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier

 A Challenge for John Irving

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40/50 :  New Hampshire

Challenge Petit BAC 2013
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"Géographie"

 

 

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25 février 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [115]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

la_v_rit__sur_l_affaire_harry_quebert les_yeux_jaunes_CD le_beau_voyage le_monde___l_endroit
La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker 
Les yeux jaunes des crocodiles – Katherine Pancol (livre audio)
Le beau voyage - Springer et Zidrou (BD)
Le monde à l'endroit - Ron Rash (Grand Prix Elle 2013)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Heureux les heureux - Yasmina Reza (Prix Relay des Voyageurs)

Que lirai-je cette semaine ?

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn - Ben Fountain (Babelio)
Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus (Grand Prix Elle 2013)


Bonne semaine et bonnes lectures.

23 février 2013

Le monde à l'endroit - Ron Rash

le_monde___l_endroit Seuil - août 2012 - 280 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez

Titre original : The World Made Straight, 2006

Quatrième de couverture :
Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C'est un jeu d'enfant d'embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes scélérates plus tard, Travis est surpris par le propriétaire, Toomey, qui lui sectionne le tendon d'Achille, histoire de lui donner une leçon.

Mais ce ne sera pas la seule de cet été-là: en couflit ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L'occasion pour lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du présent.

Le père, Toomey, Leonard, trois figures qui incarnent chacune une forme d'autorité masculine, vont tragiquement façonner son passage à l'âge d'homme.

Ce roman, le troisième de Ron Rash - après Un pied au paradis et Serena - à être traduit en français, confirme par son lyrisme âpre que cet écrivain est avant tout un poète, ardent défenseur de sa terre et de la mémoire de celle-ci.

Auteur : Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est l'auteur de quatre recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires - Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award, Novello Literary Award, Frank O'Connor Award.

Mon avis : (lu en février 2013)
Ron Rash est un auteur que je ne connaissais pas et ce livre est une très belle découverte.
Travis Shelton est né en Caroline du Nord, aux pieds des Appalaches et est le fils d'un producteur de tabac, il a 17 ans, il s'ennuie dans ses études qu'il a laissé tombé. Il a une seule passion, la pêche à la truite. Un jour, qu'il était parti pêcher dans un lieu éloigné et sauvage, il découvre une plantation de cannabis. Il n'hésite pas à emporter quelques plants qu'il ira revendre à Leonard, un dealer local. De l'argent facilement gagné et Travis recommence jusqu'au jour où les propriétaires de la plantation illicite l’attrapent et lui sectionne le tendon d’Achille. Le père de Travis le renvoi de chez lui et Travis va se réfugier chez Leonard.
Leonard, est un ancien prof, il a été injustement accusé de détenir de la drogue et il a perdu son travail puis sa femme et sa fille sont parties pour l'Australie. Il est devenu un marginal, vit dans un mobile home et vend maintenant de l'alcool aux mineurs, des cachets et de la marijuana. Une belle relation va se nouer entre les deux hommes avec en toile de fond un événement historique ayant eu lieu pendant la guerre de Sécession, le massacre de Shelton Laurel. 
C'est un beau roman initiatique ou la nature est très importante, il est question de truites brunes, arc-en-ciel ou mouchetées, de bruants jaunes... Les paysages ne sont pas un simple décor ils ont une place centrale dans ce livre. Les personnages sont hauts en couleur. Un vrai dépaysement.  

Extrait : (début du livre)
Travis tomba sur les pieds de marijuana en pêchant dans Caney Creek. C’était un samedi, la première semaine d’août, et après avoir aidé son père à pincer le tabac toute la matinée il avait eu le restant de la journée pour lui. Il avait enfilé sa tenue de pêche et suivi cinq kilomètres de chemin de terre pour aller au bord de la French Broad. Il roulait vite, la canne et le moulinet bringuebalant bruyamment sur le plateau du pick-up qui soulevait dans son sillage un nuage de poussière rouge. La Marlin .22 long rifle glissait sur son râtelier bricolé, à chaque virage un peu sec. Les vitres étaient baissées, et si la radio avait fonctionné il l’aurait mise à fond. Le pick-up était un vieux Ford de 1966, esquinté par une douzaine d’années de travaux agricoles. Travis l’avait payé trois mois plus tôt cinq cents dollars à un voisin.
Il se gara à côté du pont et remonta la rivière vers le point où Caney Creek venait s’y jeter. La lumière de l’après-midi tombait à l’oblique sur Divide Mountain et donnait à l’eau la teinte d’or foncé du tabac qui sèche. Un poisson jaillit des bas-fonds, mais la canne à pêche à la cuiller de Travis était démontée, et même si elle ne l’avait pas été il ne se serait pas donné la peine de lancer. Rien ne nageait dans la French Broad qu’il puisse vendre, rien que des truites brunes et des arc-en-ciel élevées en couvoir, quelques achigans à petite bouche et des poissons-chats. Les vieux qui pêchaient dans la rivière restaient au même endroit pendant des heures, aussi immobiles que les souches et les pierres sur lesquelles ils étaient assis. Travis aimait se déplacer sans arrêt, et il pêchait là où même les jeunes pêcheurs ne voulaient pas aller.
En quarante minutes il avait remonté Caney Creek sur presque un kilomètre, la canne encore en deux parties. Il y avait des truites dans ce tronçon inférieur, des brunes et des arc-en-ciel qui venaient d’en bas, de la rivière, mais le Vieux Jenkins refusait de les acheter. La gorge se resserrait et se transformait en un mur d’eau et de rocher d’une dizaine de mètres de haut, avec en dessous le bassin le plus profond du ruisseau. C’était là que tout le monde faisait demi-tour, mais Travis avança dans l’eau jusqu’à la taille pour atteindre le côté droit de la chute. Puis il commença à grimper, la canne serrée dans sa main gauche, ses doigts utilisant saillies et fissures comme prises et comme appuis.
Arrivé en haut, il emboîta les deux éléments de la canne et fit passer du monofilament dans les anneaux. Il s’apprêtait à attacher la cuiller Panther Martin argent quand un tapotement se fit entendre au-dessus de sa tête. Travis repéra le bruant jaune à une dizaine de mètres dans le noyer blanc, et regretta aussitôt de n’avoir pas pris sa carabine. Il scruta les bois à la recherche d’un arbre mort ou d’un vieux piquet de clôture où pourrait se trouver le nid de l’oiseau. Un type de Marshall qui montait des mouches donnait deux dollars pour un bruant jaune ou un canard carolin, cinq cents pour une seule belle plume, et Travis avait besoin du moindre dollar et de la plus petite pièce de cinq cents s’il voulait payer l’assurance de son pick-up, ce mois-ci.
Les seuls poissons qu’on trouvait aussi loin étaient ce que les manuels de pêche et les magazines spécialisés nommaient les saumons de fontaine, même si Travis n’avait jamais entendu le Vieux Jenkins ni personne les appeler autrement que truites mouchetées. Jenkins jurait ses grands dieux qu’elles étaient meilleures que n’importe quelle brune ou arc-en-ciel, et les payait cinquante cents pièce à Travis, aussi petites soient-elles. Le Vieux Jenkins les avalait avec la tête et le reste, comme des sardines.

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection roman 
Jury Mars

Challenge 6% Littéraire 2012
 logochallenge2 
37/42

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40/50 :  Caroline du Sud
Ron Rash est né en Caroline du Sud

 Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
Logo_challenge_bookineurs_en_couleurs

PAL Bleu

23 février 2013

Prix Relay des Voyageurs

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Début février, il m'a été proposé de recevoir les livres concourant au « Prix Relay des Voyageurs avec Europe 1 », c'était très tentant et j'ai accepté... 12 livres sont en lice, 3 par mois. 

J'ai donc donc reçu dix jours plus tard les 3 livres de la deuxième sélection :

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Heureux les heureux - Yasmina Reza (Flammarion) 
Indigo - Catherine Cusset (Gallimard)

Eléments incontrôlés - Stephane (Grasset)

et trois jours plus tard les 3 livres de la première sélection :

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Le silence - Jean Guy Soumy (Robert Laffont)
6h41 - Jean-Philippe Blondel (Buchet Chastel)
Park Avenue - Cristina Alser (Albin Michel)

 

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22 février 2013

Le beau voyage - Springer et Zidrou

le_beau_voyage Dargaud - janvier 2013 - 56 pages

Quatrième de couverture :
Comme Léa, chacun de nous voyage avec, dans ses bagages, son souvenir préféré, son numéro 1. On le gonfle de temps en temps, à la manière d'une bouée, pour s'aider à rester à la surface de la vie. Chacun a également, dans ses poches, un souvenir lourd comme une poignée de cailloux, un souvenir qui l'entraîne au fond de la piscine. Qui a dit que la vie était un "Beau Voyage" ?

Auteurs : Né à Bruxelles en 1962, Zidrou (Benoît Drousie) commence sa carrière comme instituteur. S'apercevant que les histoires qu'il invente ont plus d'impact que les leçons qu'il donne, il finit par quitter l'enseignement pour se lancer dans la chanson et le livre pour enfants. En 1991, il entame une prolifique carrière de scénariste de BD. En 1998, Le Journal de Mickey adopte son élève Ducobu (créé avec Codi) qui devient une star du journal. Pour les adultes, il publie en 2010 le superbe Lydie, dessiné par Jordi Lafebre, en 2012 suivent La Peau de l'ours par Oriol et Les Folies Bergère par Francis Porcel.

Benoit Springer est né en 1973. Il obtient un baccalauréat littéraire, puis étudie à l'École européenne supérieure de l'image d'Angoulême. Aux éditions Delcourt, il dessine Terres d'ombre avec Christophe Gibelin, puis Volunteer avec Muriel Sevestre. En 2007, il décide de laisser la BD à grand spectacle et de mettre son impeccable dessin réaliste au service d'histoires plus intimistes publiées chez Vents d'ouest : les magnifiques Funérailles de Luce ou le dramatique On me l'a enlevée scénarisé par Séverine Lambour. Avec cette dernière il développe des applications de cours de dessin pour iPhone et iPad. Benoît Springer réalise également des illustrations pour la presse et l'édition.

Mon avis : (lu en février 2013)
Léa est une jeune femme travaillant à la télévision, des amis, des aventures d'un jour... Lorsque un jour Léa apprend la mort de son père, elle va partir sur les traces de son passé. Un passé que le lecteur va découvrir par petites brides, comme si la mémoire de Léa était sélective et qu'elle met du temps à assembler ses souvenirs d'enfance comme pour un puzzle...

Elle a un frère, des parents séparés et une grande amie. Son frère est mort avant sa naissance, son père est médecin il est très occupé par ses patients, il délaisse sa fille, et sa femme. Cette dernière ne semble pas très aimante vis à vis de Léa et lassée par l'absence de son mari, elle le quitte. Neuf mois plus tard elle meurt dans un accident de voiture. 
Ses parents maintenant disparus, Léa songe à vendre la maison familiale et dans un tiroir elle découvre des dessins d'enfant... Elle va alors découvrir un secret de famille... 

C'est une bande dessinée très colorée... Cette bande dessinée aborde des thèmes douloureux avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. Une très belle découverte !

Autres avis : Valérie

Extrait : 

le_beau_voyage_1   le_beau_voyage_2

le_beau_voyage_4    le_beau_voyage_5

  Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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21 février 2013

Les yeux jaunes des crocodiles – Katherine Pancol

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Audiolib – décembre 2010 – lu Marie-Eve Dufresne 19 heures

Albin Michel – mars 2006 – 651 pages

Livre de Poche – mai 2007 – 672 pages

Quatrième de couverture :
Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles.
Ce roman parle des hommes. 
Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être.
Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves.
Ce roman est plein de rires et de larmes.
Ce roman, c'est la vie.

Auteur : Née à Casablanca, Katherine Pancol, après des études de lettres et un bref passage dans l’enseignement, devient journaliste à Elle, Paris-Match, Cosmopolitan, où elle publie des portraits très remarqués. Un premier roman en 1979, Moi d'abord confirme la naissance d'un écrivain aigu et brillant. Suivront de nombreux romans dont Les hommes cruels ne courent pas les rues, J’étais là avant, Un homme à distance,Embrassez-moi, etc. Elle rentre en France en 1991 et continue à écrire. En 2006 et 2008, Les Yeux jaunes des crocodiles et La valse lente des tortues  et en 2010 Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi séduisent un immense public.

Mon avis : (écouté en février 2013)
Un livre très distrayant, une saga familiale avec beaucoup de personnages haut en couleur, au début j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver. Iris et Joséphine sont deux sœurs très différentes. L’aînée, Iris est belle et riche mariée à Philippe, avocat, ils ont un fils Alexandre. La cadette, Joséphine discrète qui s’est toujours effacée derrière sa sœur, historienne de formation, elle vient de quitter son mari Antoine et elle élève seule ses deux filles Hortense et Zoé. Iris a beaucoup d'argent, Joséphine a du mal à joindre les deux bouts... 

C'est une histoire de mensonge, avec des personnages attachants ou terriblement agaçants, il y a de nombreux rebondissements, de l'humour, des péripéties parfois peu crédibles mais le rythme et la construction du livre donne envie au lecteur de connaître la suite et la fin de cette histoire…
Une lecture vraiment sympathique et à l’occasion, je lirai (ou écouterai) la suite, j’ai déjà le tome 3 dans ma PAL…

Le livre est actuellement adapté au cinéma (tournage en cours) avec Cécile Telerman à la réalisation et Emmanuelle Béart (Iris), Julie Depardieu (Joséphine), Jacques Weber (Marcel), Patrick Bruel (Philippe) et Karole Rocher (Josyane) comme acteurs.

Extrait : (début du livre)
Joséphine poussa un cri et lâcha l’éplucheur. Le couteau avait dérapé sur la pomme de terre et entaillé largement la peau à la naissance du poignet. 
Elle avait besoin de pleurer. Elle ne savait pas pourquoi. Elle avait de trop bonnes raisons. Celle-là ferait l’affaire. Elle chercha des yeux un torchon s’en empara et l’appliqua en garrot sur la blessure. Je vais devenir fontaine, fontaine de larmes, fontaine de sang, fontaine de soupirs, je vais me laisser mourir…

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Challenge Petit BAC 2013
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"Partie du corps"

 Lire sous la contrainte

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5ème session : couleur

20 février 2013

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker

Lecture Commune 
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avec  Sandrine

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Editions de Fallois - septembre 2012 - 670 pages

Grand Prix du Roman de l'Académie Française

Prix Goncourt des Lycéens 2012

Quatrième de couverture :
À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985. La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est son deuxième roman. Il y dépeint une Amérique qu’il connaît bien pour y avoir beaucoup voyagé et longuement séjourné.

Mon avis : (lu en février 2013)
Cela fait un bon moment que je voulais découvrir ce livre, mais sa taille me l'a fait souvent remettre dans ma PAL. C'est la proposition de Sandrine d'en faire lecture commune qui m'a enfin décidé et je ne le regrette pas !
Harry Quebert est un célèbre écrivain américain, les restes d'une jeune fille Nola, disparue il y a trente-trois ans, sont retrouvés dans son jardin. Il est arrêté et accusé du meurtre de Nola. Son ancien élève, Marcus Goldman, se refuse de croire Harry coupable et il va donc mener sa propre enquête pour découvrir la vérité. Le lecteur découvre Aurora et ses habitants, l'ambiance d'une petite ville américaine. Marcus Goldman est lui-même écrivain après un premier succès de librairie, depuis dix-huit mois, il souffre du syndrome de la page blanche. Cette enquête sera l'occasion de retrouver l'inspiration et d'écrire un nouveau livre. 
Dès le début, ce livre soulève de nombreuses questions, et il m'a été impossible de le lâcher, j'avais vraiment hâte de découvrir la Vérité ! Quelle relation existait-il entre Harry et Nola ? Qui est coupable ? Que c'est-il vraiment passé dans la soirée du 30 août 1975 ? 

Un livre très original, un livre tiroir, il y a plusieurs histoires en une, le passé, le présent, l'histoire d'Harry Quebert, de Marcus Goldman, de Nola, de... La forme est également originale, les chapitres du livre sont numérotés dans l'ordre décroissant, chaque chapitre est introduit par un conseil d'Harry à Marcus pour comment devenir écrivain...
J'ai beaucoup aimé ce livre même si en fin de livre le lecteur découvre qu'il s'est fait totalement manipulé ou berné par l'auteur... Le seul petit reproche est pour la longueur du livre... il y avait certainement moyen de le raccourcir.
Un roman à découvrir pour son originalité, son efficacité et le sens du suspense de son auteur !

Allons voir maintenant l'avis de Sandrine !

Extrait : (page 19)
Au début de l'année 2008, soit environ un an et demi après être devenu, grâce à mon premier roman, la nouvelle coqueluche des lettres américaines, je fus frappé d'une terrible crise de page blanche, syndrome qui, paraît-il, n'est pas rare chez les écrivains ayant connu un succès immédiat et fracassant. La maladie n'était pas venue d'un coup : elle s'était installée en moi lentement. C'était comme si mon cerveau, atteint, s'était figé peu à peu. A l'apparition des premiers symptômes, je n'avais pas voulu y prêter attention : je m'étais dit que l'inspiration reviendrait le lendemain, ou le jour d'après, ou le suivant peut-être. Mais les jours, les semaines et les mois avaient passé et l'inspiration n'était jamais revenue.
Ma descente aux enfers s'était décomposée en trois phases. La première, indispensable à toute bonne chute vertigineuse, avait été une ascension fulgurante : mon premier roman s'était vendu à deux millions d'exemplaires, me propulsant, à l'âge de vingt-huit ans, au rang d'écrivain à succès. C'était l'automne 2006 et en quelques semaines mon nom devint un nom : on me vit partout, à la télévision, dans les journaux, en couverture des magazines. Mon visage s'affichait sur d'immenses panneaux publicitaires dans les stations de métro. Les critiques les plus sévères des grands quotidiens de la côte Est étaient unanimes : le jeune Marcus Goldman allait devenir un très grand écrivain.
Un livre, un seul, et je me voyais désormais ouvrir les portes d'une nouvelle vie : celle des jeunes vedettes millionnaires. Je déménageai de chez mes parents à Newark pour m'installer dans un appartement cossu du Village, je troquai ma Ford de troisième main pour une Range Rover noire flambant neuve aux vitres teintées, je me mis à fréquenter les restaurants huppés, je m'attachai les services d'un agent littéraire qui gérait mon emploi du temps et venait regarder le base-ball sur un écran géant dans mon nouveau chez-moi. Je louai, à deux pas de Central Park, un bureau dans lequel une secrétaire un peu amoureuse et prénommée Denise triait mon courrier, préparait mon café et classait mes documents importants.
Durant les six premiers mois qui suivirent la sortie du livre, je m'étais contenté de profiter de la douceur de ma nouvelle existence. Le matin, je passais à mon bureau pour parcourir les éventuels articles à mon sujet et lire les dizaines de lettres d'admirateurs que je recevais quotidiennement et que Denise rangeait ensuite dans des grands classeurs. Puis, content de moi-même et jugeant que j'avais assez travaillé, je m'en allais flâner dans les rues de Manhattan, où les passants bruissaient à mon passage. Je consacrais le reste de mes journées à profiter des nouveaux droits que la célébrité m'octroyait : droit de m'acheter tout ce dont j'avais envie, droit aux loges VIP du Madison Square Garden pour suivre les matchs des Rangers, droit de marcher sur des tapis rouges avec des stars de la musique dont j'avais, plus jeune, acheté tous les disques, droit de sortir avec Lydia Gloor, l'actrice principale de la série télé du moment et que tout le monde s'arrachait. J'étais un écrivain célèbre j j'avais l'impression d'exercer le plus beau métier au monde. Et, certain que mon succès durerait toujours, je ne m'étais pas soucié des premiers avertissements de mon agent et de mon éditeur qui me pressaient de me remettre au travail et de commencer à écrire mon second roman.

 

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39/50 :  New Hampshire

 Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 29/12

 Challenge 6% Littéraire 2012

   logochallenge2  
36/42

Challenge Goncourt des Lycéens
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chez Enna

   Challenge Petit BAC 2013
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"Prénom"

 Challenge Voisins, voisines

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Suisse

 

18 février 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [114]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

ange_du_matin z_ro_point_ contre_toute_attente miss_marple1_cd je_voudrais_qu_quelqu_un_cd 9782226246806 

L'Ange du matin – Arni Thorarinsson 
Zéro pointé : Quand les profs se lâchent – François Langrand (partenariat J'ai Lu)
Contre toute attente – Linwood Barclay  (partenariat Belfond)
Miss Marple I : Le Club du Mardi et Le Sanctuaire d’Astarté – Agatha Christie (livre audio)
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part - Anna Gavalda (livre audio)
Les saisons de l'envol - Manjushree Thapa  (partenariat Albin Michel)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker (LC - Sandrine)

Que lirai-je cette semaine ?

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn - Ben Fountain (Babelio)
Le monde à l'endroit - Ron Rash (Grand Prix Elle 2013)
Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus (Grand Prix Elle 2013)


Bonne semaine et bonnes lectures.

17 février 2013

Les saisons de l'envol - Manjushree Thapa

Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226246806 Albin Michel - janvier 2013 - 274 pages

traduit de l'anglais (Inde) par Esther Ménévis

Titre original : Seasons of flight, 2010

Quatrième de couverture :
En arrivant à Los Angeles munie d’une 
green card gagnée à la loterie du gouvernement américain, Prema laisse derrière elle le Népal, les bosquets de bambou et les rizières. La guerre civile et la pauvreté. Elle veut prendre un nouveau départ, vivre son American dream.
Mais les milliers de kilomètres qui la séparent de son pays natal n’effacent ni son histoire ni son passé. Plus tout à fait népalaise, pas encore américaine, Prema flotte entre deux mondes. Ses différentes rencontres et sa passion pour El Segundo Blue, une espèce de papillon en voie de disparition, lui permettront-elles de trouver sa place ?
Réflexion sur l’exil et le déracinement, Les Saisons de l’Envol est le récit lumineux d’une femme qui décide de rompre avec son passé pour donner un sens à sa vie. Porté par une très belle écriture, ce roman révèle le talent de l’écrivain népalais Manjushree Thapa.

Auteur : Manjushree Thapa est née à Katmandou en 1968. Elle a grandi entre le Népal, le Canada et les États-Unis où elle a obtenu son diplôme des Beaux-Arts en photographie à la Rhode Island School of Design à Providence. Elle est rentrée au Népal en 1989 pour y publier trois ans plus tard son premier livre, Mustang Bhot in Fragments, un carnet de voyage sur la frontière entre le Népal et le Tibet. Elle a travaillé plusieurs années pour des ONG, voyageant à travers les zones rurales du Népal, et a ainsi été témoin des changements dans la conscience politique du pays suite au mouvement pour la démocratie en 1989. La recherche de la liberté et de l'égalité est par conséquent un thème récurrent dans ses ouvrages.  

Mon avis : (lu en février 2013)
Lorsque Laure du service de presse d'Albin Michel m'a proposé de découvrir une auteur du Népal, je n'ai pas hésité, j'aime découvrir de nouveau pays à travers sa littérature !

Prema a grandi au Népal, dans un milieu pauvre et rural, elle a perdu très jeune sa maman et elle travaille pour une ONG pour la protection des forêts. Un peu par hasard, elle participe à la « green card lottery » et elle gagne. Son pays étant en pleine guerre civile, elle part pour les États-Unis avec l'espoir d'avoir une vie meilleure. Elle laisse son père et sa petite sœur au Népal et s'envole pour Los Angeles. Au début, elle est accueillie dans le quartier de « Little Nepal » par des compatriotes. Très vite, elle veut s'émanciper et découvrir la vraie Amérique. Prema va trouver un travail d'aide à domicile chez une vieille dame et vivre en colocation avec deux autres femmes. Elle va faire la rencontre de Luis américain d'origine guatémaltèque...

Prema est un personnage difficile à cerner, elle se cherche et tout au long du livre, le lecteur va découvrir qui est Prema. Elle veut oublier le Népal pour s'intégrer en Amérique mais son passé et ses souvenirs la rattrapent. Il n'est pas facile d'être une immigrée dans un pays de culture si différente de son pays d'origine. En alternance, on découvre quelle était la vie de Prema au Népal et comment elle se débrouille dans sa nouvelle vie à Los Angeles.

J'ai lu très facilement ce roman très riche en émotion. Je me suis attachée à Prema dans sa quête d'identité et d'une vie heureuse et comblée. J'ai également aimé son rapport et son regard sur la nature.  

Merci à Laure et aux éditions Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir cette auteur du Népal.

Extrait : (début du livre)
Une Américaine, une institutrice, sérieuse et toute frisée, vint un jour trouver Prema et lui posa la question : « Je peux vous demander d'où vous êtes ? À l'origine, je veux dire. » Mais en entendant la réponse, elle ne put que bafouiller, incapable, peut-être, de reconnaître qu'elle ne savait pas où se trouvait ce pays.
La plupart des Américains s'en sortaient mieux. Ils s'exclamaient : « Ah ! » ou « Ouah ! », voire « Cool ! », et hochaient la tête avec bienveillance. Prema leur venait quelquefois en aide en précisant : « C'est à côté de l'Inde », ou « Là où se trouve l'Everest », ou encore « Vous avez entendu parler des sherpas ? », afin qu'ils puissent ajouter : « La vache, c'est rudement loin ! », ou « J'aurais juré que vous étiez mexicaine/italienne/espagnole », ou encore « Vous parlez très bien anglais. » Et alors elle souriait : « Merci. »
De temps à autre, toutefois, la réaction de son interlocuteur l'arrêtait net. Un jour, dans le bus, une femme comprit qu'elle était nippone et exprima le dégoût que lui inspirait la consommation de poisson cru : « C'est comme manger vous-savez-quoi ! » Une autre fois, c'est la réponse d'un épicier à la peau mate, lui-même originaire d'Asie du Sud, qui la déconcerta : « Vous ne venez pas du Pakistan, en général ? » Ce fut le tour de Prema de bafouiller. Elle avait aussi appris qu'aux oreilles étrangères, le nom de son pays pouvait sonner comme nipple, mamelon en anglais. Mais plus fréquemment, c'était « Naples » qu'entendaient les Américains. Et d'y aller de leur : « J'adore les pâtes ! » ou « Mon mari et moi sommes allés à Rome pour notre lune de miel, mais nous n'avons pas pu pousser jusqu'à Naples. » « D'où est-ce que vous êtes ? »
Si possible, Prema éludait la vérité en disant : « Pasadena », « Compton » ou « San Pedro ». Il lui arrivait de répondre : « Je viens de l'Inde », parce que les Américains avaient au moins entendu parler de ce pays. C'était une chose qu'elle enviait aux Indiens. La conversation pouvait alors prendre un tour inattendu : « Tiens, je viens justement de parler à quelqu'un en Inde à propos de ma carte bancaire ! » Mais mentir la mettait parfois dans une situation délicate. Un jour, au milieu des gratte-ciel du centre-ville, elle discuta avec le gardien d'une banque, et quand elle annonça qu'elle était indienne, il lui répondit : « Moi aussi ! Et vous êtes de quelle tribu ? » Incapable de s'expliquer, elle fit machine arrière : « Je viens de l'État de l'Indiana, en fait.
- La vache, c'est rudement loin ! »
Il était loin et il n'était pas loin, le lieu d'où elle venait. Certains jours son village natal lui paraissait à des siècles de distance, d'autres jours il était trop proche : aussi loin qu'elle aille, ce n'était jamais assez. Le foyer de sa famille - qu'elle considérait toujours comme le sien, même si elle n'y avait pas vécu depuis l'âge de dix-sept ans - était une solide maison en pierre de deux étages. Elle s'y était sentie à l'abri, en sécurité, à l'époque où elle traversait en courant le bosquet de bambous et passait devant le temple de Shiva-Parvati, en bordure des rizières en terrasses, pour se rendre à l'école. Plus tard seulement, quand elle eut quitté son village pour aller au lycée, puis à l'université, à la capitale, Katmandou, elle découvrit que sa famille était pauvre. La maison, le bosquet de bambous, le temple et les rizières étaient perchés sur les contreforts de la partie orientale des Himals. Une brume argentée y déferlait toute l'année. Prema avait passé son enfance à grelotter.

  Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Phénomène Météo"

  Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Bleu

17 février 2013

Grand Prix des lectrices Elle

La sélection du Jury de Mars est arrivée hier dans ma boîte aux lettres

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Je dois rendre ma "copie" avant le 18 mars.

J’avais noté "Le monde à l'endroit"  lors de la Rentrée Littéraire,

le policier me fait très envie,

Le livre de Salman Rushdie me fait un peu peur... 723 pages bien denses !

 

A suivre...


Grand_Prix_des_Lectrices_2013 

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