Film : Au revoir là haut - Albert Dupontel
Date de sortie : 25 octobre 2017
Réalisé par :
d'après le livre de Pierre Lemaitre
Acteurs : Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Nils Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Laurent, Héloïse Balster, Philippe Uchan
Durée : 1h57
Synopsis : Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..
Mon avis : (vu le 18 octobre 2017)
J'ai eu l'occasion de lire déjà deux fois cette histoire... La première en version papier et en partie en version audio lu par Pierre Lemaitre lui-même et la seconde version en bande dessinée. C'est un livre coup de coeur et lorsque j'ai appris la sortie de l'adaptation au cinéma, j'avais très envie de la découvrir !
J'ai eu la chance d'être invitée à un avant-première, le 18 octobre, pour voir le film et suivie d'une rencontre avec l'auteur Pierre Lemaître.
Ce film est une adaptation fidèle et en même temps très libre du livre de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013.
Le film ne trahie aucunement l'histoire présente dans le livre. J'ai beaucoup aimé.
Albert Dupontel a privilégié les personnages d'Albert et Edouard qui sont deux rescapés de la Première Guerre Mondiale. Le retour à la vie civile est difficile, rien n'a été prévu pour accueillir les survivants encore traumatisés. Albert était un petit employé comptable, il n'a plus rien, Edouard est un artiste devenu une « gueule cassée », il refuse de retourner dans sa famille et préfère se faire passer comme mort. Ayant échappé à la mort grâce à Edouard, Albert n'hésite pas à prendre en charge son compagnon. Leur amitié est forte et leur imagination créative pour arriver à gagner de quoi survivre. La présence de Louise, petite orpheline placée chez une voisine, va redonner à Edouard le goût de vivre et de dessiner.
Les reconstitutions historiques sont vraiment réussies. Dès le début du film, la plongée dans les tranchées et le champ de bataille est impressionnante et le fracas des bombes nous fait sursauter dans nos fauteuils de cinéma... Le Paris d'après-guerre est reconstitué avec beaucoup de soin et de détails.
Ce que j'ai préféré, ce sont les masques d'Edouard, très important dans l'histoire, qui lui redonnent des visages en fonction de son humeur ou de son état d'esprit. Ils sont très différents de ceux du livre, mais Albert Dupontel a eu l'idée de s'inspirer du talent de peintre d'Edouard et des peintres célèbres de l'époque pour lui faire créer des masques artistiquement sublimes.
Les acteurs sont également très bons, je ne connaissais pas Nahuel Perez Biscayart (Edouard), il arrive à s'exprimer presque uniquement par son regard c'est bluffant, les maladresses d'Albert Dupontel (Albert) sont touchantes et Laurent Laffite est un merveilleux méchant...
La rencontre avec Pierre Lemaitre à la fin la projection était très intéressante et vivante.
Et en bonus, nous avons eu en cadeau la nouvelle édition au Livre de Poche d'Au revoir là-haut où en plus du texte on retrouve quelques images du film et une séquence du storyboard du film.
Merci Morgane et Gaumont pour cette bien belle soirée.
Bande Annonce :
Autres billets sur Au revoir là-haut :
Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre (livre)
Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre et Christian de Meterre (BD)
Film : Un sac de billes - Christian Duguay
Date de sortie : 18 janvier 2017
Réalisé par :
d'après l'oeuvre de Joseph Joffo
Acteurs :
Durée : 1h50
Synopsis : Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, font preuve d’une incroyable dose de malice, de courage et d’ingéniosité pour échapper à l’invasion ennemie et tenter de réunir leur famille à nouveau.
Mon avis : (vu en janvier 2017)
Il s'agit de la seconde adaptation du roman autobiographique de Joseph Joffo, Un sac de billes, paru en 1973. Jacques Doillon en avait déjà fait un film en 1975.
Le livre de Joseph Joffo "Un sac de billes" est devenu un classique, je me rappelle l'avoir lu de nombreuses fois à partir de l'âge collège. J'avais l'âge des héros, et je frémissais de peur en m'imaginant à leur place...
Lors de l'hiver 1942, pour sauver sa famille, le père de Joseph et Maurice Joffo décide de se réfugier dans le sud de la France. Pour avoir plus de chance de réussir, la famille se divise, Henri et Albert, les grands frères, partent les premiers, puis Joseph et Maurice âgés respectivement de 10 et 12 ans sont envoyés seuls vers la zone libre. Leurs parents ont confiance en leur débrouillardise pour réussir leur long périple semé d'embûche, avec les bonnes ou les mauvaises rencontres... Deux ans plus tard, lorsque Jo reviendra à Paris, il a changé, il n'est plus le même, il a quitté l'insouciance de l'enfance.
C'est la guerre racontée à hauteur d'enfant, une histoire vraie dans la grande Histoire qui rappelle aux plus jeunes la réalité de la guerre. C'est une leçon de courage et d'humanité.
Voilà un film très réussi et vraiment fidèle au livre, le périple de ses deux enfants à travers la France en 1942 a une certaine résonnance avec les migrants d'aujourd'hui fuyant la guerre.
Les deux jeunes acteurs qui jouent les rôles de Joseph (Dorian Le Clech) et Maurice (Batyste Fleurial) sont formidables de justesse, on ressent toute la complicité et l'attachement profond qu'il existe entre les deux frères. Patrick Bruel et Elsa Zilberstein sont également des parents très convainquants.
Merci Morgane et Gaumont pour cette belle avant-première.
Bande Annonce :
Film : La fille de Brest - Emmanuelle Bercot
En salle depuis le 23 novembre 2016
Réalisé par : Emmanuelle Bercot
Scénario : Séverine Bosschem et Emmanuelle Bercot adapté du livre "Mediator 150 mg. Combien de morts ?" d'Irène Frachon
Acteurs : Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel, Lara Neumann, Isabelle de Hertogh, Philippe Uchan, Patrick Ligardes, Gustave Kervern, Olivier Pasquier
Durée : 2h08
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Mon avis : (vu en décembre 2016)
Ce film raconte le combat d'Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, elle découvre que le Mediator est la cause de morts suspectes. De 2006 à 2011, elle tente de ce faire entendre d'abord auprès de l'agence du médicament, de ses confrères médecins mais la puissance du laboratoire pharmaceutique mis en cause est telle qu'il va tout tenter pour la discréditer elle et son équipe brestoise.
Pas facile de résumer en 2 heures un combat de 5 années. La réalisatrice Emmanuelle Bercot a choisi de prendre le point de vue d'Irène Frachon, une femme déterminée à faire éclater la vérité pour la santé de ses malades. Le film est interdit au moins de 12 ans car il comporte deux scènes "choquantes" mais nécessaire pour comprendre la réalité de ce poison : une opération du cœur ouvert et surtout une autopsie. Je n'ai jamais aimé regarder ce genre d'images, donc je n'ai pas pu m'empêcher de fermer les yeux, mais ce film raconte bien plus que cela. C'est un « thriller médical » avec au centre Irène Frachon et sa personnalité étonnante, elle est à la fois, sérieuse, déterminée, très humaine mais également fantasque, sa famille est unique et spéciale !
Le choix de l'actrice principale est surprenant, mais très réussi ! Il s'agit de l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen. Je l'avais découverte dans le film L'Hermine face à Fabrice Luchini où elle avait obtenu le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Depuis, j'ai eu l'occasion de regarder la série Borgen et de la découvrir dans son rôle très convaincant d'une Premier ministre danoise.
Dix ans après le début de l'affaire, le combat d'Irène Frachon est loin d’être terminé, six ans après la révélation du scandale, plus de 2000 personnes sont morts ou gravement atteints, le procès de Servier n'a toujours pas eu lieu et les malades ont beaucoup de difficultés à faire valoir leur droit à une indemnisation juste !
J'ai beaucoup aimé ce film et il faut aller le voir et surtout ne pas oublier ce scandale médical et ses victimes !
La Fille de Brest Bande-annonce VF
A voir à la Télé : ce soir...
Le mec de la tombe d'à côté
Lundi 28 novembre 2016 à 20h55 sur TF1
Une adaptation du roman Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti par David Foenkinos
Réalisé par Agnès Obadia
Synopsis : Bibliothécaire à Honfleur, dans le Calvados, Louise se rend quotidiennement - et depuis un an - sur la tombe de son mari, lors de sa pause déjeuner. Un jour, au cimetière, elle rencontre Benoît, un éleveur bourru et taiseux, qui vient de perdre sa mère. Louise se montre très agacée par sa présence et lui demande de venir se recueillir à un autre moment. Alors que tout semble les opposer, ils se rapprochent peu à peu. Louise se confie à sa collègue Sophie.
Acteurs : Marine Delterme (Louise), Pascal Elbé (Benoît), Virginie Hocq (Sophie), Isabelle Vitari (Véronique), Patrick Descamps (Gérard), Nicolas Briançon (Frédéric Leroy), Marius Colucci (Pierre), Fabian Wolfrom (Kevin), Tatiana Gousseff (Madame Paimpec), Elisabeth Commelin (Tante Benoît), Jacques Bouanich (Père Véronique), Stéphane Pezerat (Banquier), Alain Bouzigues (Editeur Frédéric Leroy)
Mon avis : Je suis curieuse de découvrir cette adaptation à la télévision de ce roman que j'avais beaucoup aimé lorsque je l'ai découvert, il y a déjà 10 ans...
Présentée comme une comédie romantique dans les médias, je reviendrai dans quelques jours dire ce que j'en aurai pensé...
A voir à la Télé : ce soir...
Carole Matthieu
Vendredi 18 novembre 2016 à 20h55 sur Arte
Réalisé par Louis-Julien Petit
C'est l'adaptation du roman Les Visages écrasés de Marin Ledun
Synopsis : Médecin du travail à Melidem, une entreprise aux techniques managériales brutales, Carole Matthieu est témoin de la détresse des salariés harcelés. En totale empathie avec eux, elle tente en vain d’alerter sa hiérarchie sur les conséquences de ces pratiques, à l’origine d’un premier suicide. Alors quand Vincent, un employé dont elle suit depuis des années la descente aux enfers, la supplie à son tour de l’aider à en finir, elle y voit le seul moyen de contraindre les dirigeants à revoir leurs méthodes…
Acteurs : Isabelle Adjani, Corinne Masiero, Lyès Salem, Ola Rapace, Pablo Pauly, Arnaud Viard, Alexandre Carrière, Sarah Suco, Christian Joubert, Marie-Christine Orry, Sébastien Chassagne
Rediffusion : dimanche 20 novembre à 09h45
Sur Arte + du 18 au 25 novembre
Au cinéma à partir du 7 décembre
Film : Arrête Ton Cinéma ! - Diane Kurys
Date de sortie : 13 janvier 2016
Concours pour gagner des places de cinéma ou le livre "Arrête Ton Cinéma !"
Réalisé par : Diane Kurys
Scénario : Diane Kurys et Sylvie Testud adapté du roman "C'est le métier qui rentre" de Sylvie Testud
Acteurs : Sylvie Testud, Josiane Balasko, Zabou Breitman, Fred Testot et François-Xavier Demaison
Durée : 1h30
Synopsis : C’est dans l’enthousiasme que Sybille démarre l’écriture de son premier film. Actrice reconnue, elle va passer pour la première fois de l’autre côté de la caméra. Tout semble lui sourire. Ses productrices Brigitte et Ingrid sont deux personnages loufoques mais attachants et Sybille se jette avec elles dans l’aventure, mettant de côté sa vie familiale. Mais, du choix improbable des actrices, aux réécritures successives du scénario, en passant par les refus des financiers, le rêve merveilleux va se transformer en cauchemar. Incorrigible optimiste, Sybille réalisera trop tard que ses productrices fantasques et totalement déjantées vont l’entraîner dans leur folie…
Mon avis : (vu le 4/01/2016)
Lundi soir, j'ai été invitée à une projection du nouveau film de Diane Kurys adapté du roman "C'est le métier qui rentre" de Sylvie Testud au Royal Monceau.
J'ai passé une très bonne soirée avec un accueil "Royal" (pop corn, et sac cadeau avec le livre de Sylvie Testud), un film réussi et en fin de projection un échange questions/réponses avec Diane Kurys et Sylvie Testud décontracté et très intéressant.
Sybille est une actrice qui a du succès et du travail, elle a très envie de réaliser son propre film. Lorsqu'une productrice la contacte pour produire son projet, elle se sent flattée et accepte de se lancer dans l'aventure et d'écrire le scénario en quinze jours... Voilà comment commence cette comédie satirique sur le monde fou du cinéma...
Les deux productrices Ingrid et Brigitte sont pleines de folie, elles sont excessives, méchantes et horribles mais tellement déjantées qu'on se demande jusqu'où elles vont aller...
La pauvre Sybille est d'une justesse et d'une vérité, elle fait peine à voir lorsqu'elle se laisse embobiner par ses deux démons malgré les mises en garde de ses proches comme son agent et surtout son mari. Heureusement que ce dernier est présent pour gérer la vie de la famille car Sybille est tellement obnubilée par son futur film qu'elle délaisse ses enfants pour répondre au quart de tour aux exigences les plus farfelus d'Ingrid et/ou Brigitte... Entre compromis et compromissions, la frontière est mince...
La comédie est pleine de bonne humeur et l'on rit de bon cœur, il y a du rythme et l'on ne s'ennuie pas un instant.
Les personnages sont parfois caricaturaux mais tellement vrais et l'on sent que Josiane Balasko et Zabou Breitman se sont bien amusées à jouer les fofolles et méchantes...
Bravo à Sylvie Testud d'avoir su rebondir en racontant avec de l'autodérision sa propre mésaventure d'un projet de film qui n'a pas abouti et Diane Kurys d'avoir adapté ce livre.
Je n'avais pas lu le livre de Sylvie Testud, mais je le ferai prochainement avec plaisir.
Merci Alexia et Way to blue pour l'invitation.
Film : Le Pont des Espions - Steeven Spielberg
Date de sortie : 2 décembre 2015
Réalisé par : Steeven Spielberg
Scénario : Matt Charman et Joel et Ethan Coen
Acteurs : Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Shepherd (II), Amy Ryan, Sebastian Koch
Titre original : Bridge of Spies, 2015
Durée : 2h12
Synopsis : James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.
Mon avis : (vu le 25/11/2015)
Mercredi soir dernier, j'étais invitée (depuis 2 mois) à une projection du nouveau film de Spielberg dans une salle située à côté de l'Arc de Triomphe. La salle était à moitiée vide, il est vrai que les attentats de Paris ont pu faire hésiter certains à honorer l'invitation.
J'ai passé une très bonne soirée. La bande annonce faisait penser que c'était essentiellement un film d'action mais j'ai été soulagée de découvrir que non. Le Pont des Espions est un film historique inspiré de l'histoire vraie de James Donovan lors de la Guerre Froide.
New York en 1957. Le premier plan est superbe et surprenant, il montre un homme qui semble avoir trois visages : le sien, celui renvoyé par un miroir et celui de l'autoportrait qu'il est en train de peindre... Le spectateur va découvrir grâce à une scène de filature que cet artiste est un espion. Cet étrange Russe nommé Rudolf Abel est arrêté. C'est la Guerre Froide, l'Etat américain veut mettre les formes et fait appel à l'avocat James Donovan pour défendre Abel. Donovan est un avocat spécialisé dans les assurances, il hésite à accepter ce travail car il sait qu'il va devenir impopulaire en défendant un espion russe. Mais James Donovan a des principes et dès lors qu'il acceptera de défendre Abel, il le fera consciencieusement et le mieux possible. Il sauvera ainsi son client de la chaise électrique. Quelques années plus tard, un pilote américain, Francis Gary Powers est abattu avec un avion espion au-dessus de l'URSS et le gouvernement américain fait appelle à James Donovan pour aller négocier secrètement un échange à Berlin Est.
J'ai trouvé quelques longueurs dans la partie américaine avec la succession des procès. Heureusement la partie en Allemagne a redonné du rythme au film.
J'ai trouvé caricaturale la scène où l'avion de Powers se fait abattre. Je me suis même surprise à éclater de rire tellement cela faisait "cinéma"...
J'ai beaucoup aimé le jeu de Tom Hanks et celui Mark Rylance. Leur relation qui est celle d'un respect mutuel, l'espion russe est plutôt sympathique, son sang-froid en toutes circonstances étonne l'américain.
La reconstitution historique de l'époque et du climat de guerre froide est réussie. Celle du mur de Berlin en construction et de Berlin en ruines est magnifique. Quel contraste entre l'image de l'Amérique des années 50 pleine de couleurs et joyeuse avec celle de Berlin grise, en ruine et où la construction du mur bouleverse ses habitants.
A travers James Donovan, un homme ordinaire en mission secrète, Spielberg s'attache à honorer l'engagement, l'humanité et la volonté d'agir pour défendre la justice et la vérité.
Bande Annonce :
Mois du film documentaire 2014 en Seine et Marne :
Mois du film documentaire 2014 : découvrir l'oeuvre de Carmen Castillo et Rithy Panh
La Médiathèque départementale met à l’honneur deux cinéastes francophones : l'un d'origine cambodgienne, l'autre d'origine chilienne, qui questionnent l'histoire douloureuse de leur pays.
Plus de 30 projections-débats sont donc programmées en Seine-et-Marne pendant tout le mois de novembre.
Hier soir, la Bibliothèque organisait une soirée autour du film :
La Terre des âmes errantes de Rithy Panh :
En 1999, les travaux de pose du premier câble de fibre optique d’Asie du Sud-Est ont traversé le Cambodge. Ils impliquent le creusement d’une tranchée d’un mètre de profondeur de la frontière thaïlandaise à la frontière vietnamienne, pour y enfouir un câble à peine plus gros que le pouce. C’est là l’occasion pour de nombreux Cambodgiens - paysans pauvres, soldats démobilisés, familles sans ressources - de trouver du travail.
La tranchée rencontre les mines et la présence obsédante des millions de morts dont les âmes errent, harcelant les survivants, faute de sépultures. Tout au long de son creusement à la pioche, à la houe, à la main, elle met en scène l’angoisse de pouvoir continuer à travailler tout en subissant quotidiennement la violence économique.
Le film suit sa progression, s’attachant à quelques personnages centraux qui symbolisent les difficultés et les contradictions que doit surmonter ce pays, dans la nécessité de survivre et la volonté de renouer avec une culture ancestrale laminée, elle aussi, par les années de guerre.
1999, 100 minutes – Rithy Panh
Auteur : Cinéaste franco-cambodgien, né le 18 avril 1964 à Phnom Penh, Rithy Panh est âgé de onze ans au moment de l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh (1975). Cadet d’une famille de neuf enfants, il a d’abord été intégré à une brigade mobile de jeunes, puis à un hôpital en tant qu’aide-soignant. En 1979, il s’échappe du Cambodge et parvient au camp de Mairut, en Thaïlande. Un an après, il s’exile en France. En
1985, il intègre l’Institut des hautes études cinématographiques (aujourd’hui Fémis) dont il sort diplômé. Il devient réalisateur et l’ensemble des films qu’il tourne ensuite trouvent leur matière dans l’histoire de son pays d’origine. Si le cinéma peut nous raconter l’Histoire, il peut aussi être le lieu d’une suture, d’une réhabilitation ou, pour employer un terme moins ampoulé et cher à Rithy Panh, d’une rencontre.
Mon avis :
Un film très fort, il n'y a pas de voix off, seuls les personnages s'expriment et ainsi le spectateur découvre le contexte historique, social, économique de ces Cambodgiens pauvres, obligés de creuser cette tranchée pour gagner un peu d'argent pour faire vivre leurs familles.
A la fin de la projection, nous avons pu poser des questions et échanger avec Cati Couteau la productrice du film.
L’association REASMEY ANGKOR a clôt la soirée avec des collations, des danses et une vente d’artisanat au profit des enfants des rues du Cambodge.
Ce film est disponible dans le DVD "Le Cinéma de Rithy Panh" (2008)
Pour en savoir plus : Fiche Arte sur le film La Terre des âmes errantes de Rithy Panh
Déjà lu du même auteur :
L'élimination - Rithy Panh (Grand Prix Elle 2013 - document)
Film : Les Recettes Du Bonheur - Lasse Hallström
Date de sortie : 10 septembre 2014
Réalisé par : Lasse Hallström
Acteurs : Helen Mirren, Om Puri, Manish Dayal, Charlotte Le Bon
Titre original : The Hundred-Foot Journey, 2014
Durée : 2h02
Adaptation du roman de Richard C. Morais - Le Voyage de Cent pas
Synopsis : Hassan Kadam a un don inné pour la cuisine : il possède ce que l’on pourrait appeler « le goût absolu »… Après avoir quitté leur Inde natale, Hassan et sa famille, sous la conduite du père, s’installent dans le sud de la France, dans le paisible petit village de Saint-Antonin-Noble-Val. C’est l’endroit idéal pour vivre, et ils projettent bientôt d’y ouvrir un restaurant indien, la Maison Mumbai. Mais lorsque Madame Mallory, propriétaire hautaine et chef du célèbre restaurant étoilé au Michelin Le Saule Pleureur, entend parler du projet de la famille Kadam, c’est le début d’une guerre sans pitié. La cuisine indienne affronte la haute gastronomie française. Jusqu’à ce que la passion d’Hassan pour la grande cuisine française – et pour la charmante sous-chef Marguerite – se combine à son don pour orchestrer un festival de saveurs associant magnifiquement les deux cultures culinaires. Le charmant village baigne désormais dans des parfums débordants de vie que même l’inflexible Madame Mallory ne peut ignorer. Cette femme qui était autrefois la rivale d’Hassan finira par reconnaître son talent et le prendre sous son aile…
Mon avis : (vu le 8 septembre 2014)
Lorsque l'on m'a proposé de voir ce film en avant-première, je n'ai pas hésité. Je ne connais pas le roman de Richard C. Morais, mais comme j'aime ce qui touche à la cuisine, cela ne pouvait que me faire envie. C'est une jolie histoire d'amour sur fond de rivalités culinaires.
Hassan est né dans une famille de restaurateurs indiens. Il a grandit dans les senteurs du curry et des épices et a été initié à la cuisine par sa mère. A la suite d'évènements violents et douloureux, la famille a du quitter l'Inde et émigrer en Europe. Et le hasard a voulu que leur voiture (assez improbable) tombe en panne dans un petit village du Sud Ouest de la France, Saint-Antonin-Noble-Val. C'est là qu'Hassan, son père, ses frères et soeurs vont créer un restaurant indien, le Maison Mumbaï. Mais dans ce village, il y a aussi un restaurant gastronomique dans la tradition française, étoilé au Michelin, dont la patronne est Madame Mallory et où travaille la jolie Marguerite. Cette dernière ne tient pas à cette concurrence exotique et c'est le début d'une vraie guerre des restaurants...
Malgré quelques clichés typiquement américains sur la France, j'ai bien aimé ce film très bien rythmé, le décalage entre ces deux mondes si différents génère des quiproquos et des répliques pleines d'humour.
Autour de cette histoire assez simple il est question du goût, de l'apprentissage de la cuisine, du partage, de la tolérance, de l'intégration...
Le casting est très réussi, Helen Mirren en Madame Mallory est formidable, au début sèche et hautaine, son caractère évolue en bien tout au long du film. Om Puri, le père d'Hassan, est sûr du talent de son fils, il sera un adversaire entêté et malin parfaitement à la hauteur des enjeux.
J'ai été agréablement surprise par Charlotte Le Bon que je ne connaissais que dans son rôle de Miss Météo à Canal +.
Manish Dayal est très convaincant dans le rôle du jeune cuisinier talentueux.
Les paysages du film sont vraiment superbes, ainsi que les scènes de cuisine qui donnent l'eau à la bouche...
Cette soirée au cinéma m'a donnée envie de découvrir le livre de Richard C. Morais - Le Voyage de Cent pas.
J'ai vu le film en VO, au début c'est assez bizarre de voir Michel Blanc (le maire de Saint-Antonin-Noble-Val) et Charlotte Le Bon parler anglais...
Un grand merci à Ludovic et Way to Blue pour l'invitation à la projection de ce film vraiment savoureux.
Bande Annonce :
Film : Last Days of summer - Jason Reitman
Date de sortie : 30 avril 2014
Réalisé par : Jason Reitman
Acteurs : Kate Winslet, Josh Brolin, Gattlin Griffith, Tobey Maguire
Titre original : Labor Day, 2013
Durée : 1h51
Adaptation du roman de Joyce Maynard, Long Week end
Synopsis : Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux. Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer...
Mon avis : (vu en avril 2014)
J'ai eu la chance de pouvoir découvrir en avant première ce film adapté du roman Long Week end de Joyce Maynard. J'ai lu ce livre en 2010 et je me rappelle avoir été touchée par cette histoire. L'adaptation cinématographique est très proche du livre, je ne me souvenais pas de certains détails mais le lendemain de la séance de cinéma, je me suis empressée de relire quelques passages du livre pour me rafraîchir la mémoire...
Frank est un détenu en fuite, il force Adèle et son fils Henry à le cacher dans leur maison durant le dernier week-end de l'été. Il compte attendre quelques jours pour se faire oublier par la police avant de poursuivre sa route. Ils vont passer tous les trois un week-end inoubliable...
En effet, cela commence par une prise d'otage, mais rapidement Frank devient protecteur, il a compris le mal-être d'Adele et le dévouement d'Henry pour sa mère. La scène de la confection de la tarte aux pêches est emblématique : beaucoup de douceur, de sensualité, un vrai moment de complicité entre Henry, Adele et Frank.
Durant ces 4 jours, chacun des personnages évoluent, Henry passe de l'enfance à l'adolescence. Adele sort de sa dépression, elle prend confiance en elle et sa rencontre avec Frank lui redonne goût à la vie. Frank, dur et brutal dans les premiers instants, devient vite protecteur et "père de famille" pour Adele et Henry.
J'ai beaucoup aimé les différentes atmosphères du film. Les décors et paysages sont superbes.
Les trois acteurs sont formidables : ils arrivent à exprimer leurs sentiments, leurs états d'âme sans utiliser les mots. On ressent la grande connexion entre les personnages qui se comprennent à travers de simples regards.
Seule petite réserve sur les flash back, je n'ai compris que vers la fin du film qu'ils concernaient le passé de Frank...
Un grand merci à Marie-Clémentine et Way to Blue pour l'invitation à la projection de ce film avec en bonus avant le film la dégustation d'une part de tarte à la pêche et un verre de cidre.