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A propos de livres...
14 novembre 2009

Dans mes yeux – Bastien Vivès

dans_mes_yeux Casterman (KSTR) – mars 2009 – 133 pages

Présentation de l'éditeur

Il la rencontre, un soir, dans une bibliothèque universitaire. Elle est étudiante, elle est séduisante, elle l’émeut immédiatement. Il va entreprendre de la conquérir, sans brusquerie, à pas comptés… De lui, on ne saura rien, ou presque. Mais l’on saura tout, en revanche, de la manière dont il la découvre et l’observe, dont il la désire, et de sa manière à elle de s’exposer, parfois plus et parfois moins, à ce regard masculin saisi par le sentiment amoureux.

Car toute la narration de Dans mes yeux – et c’est là l’un des tours de force de cet album véritablement bluffant, tant dans la forme que dans le fond – est menée de A à Z en caméra subjective et à hauteur d’homme, comme pour mieux convoquer le lecteur au coeur même de cette patiente, lente et profonde entreprise de séduction, du point de vue de ce narrateur silencieux dont on ne verra jamais le visage, dont on n’entendra jamais les mots.

Tous les menus événements ordinaires d’une vie de jeune adulte d’aujourd’hui s’y égrènent tranquillement – l’inviter au restaurant, au cinéma, l’écouter se raconter, subir ses copains rencontrés au détour d’un trottoir, aller ensemble à une soirée d’anniversaire… –, portés par une inventivité graphique et une justesse d’observation peu communes.

Très remarqué pour ses précédents livres sous la bannière de KSTR (notamment Le goût du chlore), Bastien Vivès déploie ici une nouvelle facette de son talent de dessinateur (Dans mes yeux est entièrement traité au crayon de couleur, dans une chromie très accrocheuse) et démontre avec cet album d’une grande maturité qu’il est déjà un auteur d’envergure, tout simplement.

Quatrième de couverture : "Depuis le moment où tu es venu me chercher devant la fac, j'avais envie de t'embrasser. On parlait, on parlait, mais tu ne m'embrassais pas ..."

Auteur : Né en 1984, Bastien Vivès, fraîchement dipômé de l’école des Gobelins, débute son parcours professionnel en mettant sur pied, avec quelques camarades de sa génération, un atelier de bandes dessinées en plein Paris.
On le connaît aussi sur le web sous le nom de Bastien Chanmax. il y dessine POUNGI, le Manchot rappeur amateur de gros seins…
Bastien Vivès est l’auteur de Elle(s), paru au printemps 2007, de Hollywood Jan, de Le goût du chlore sous le label KSTR.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

Même auteur que Le goût du chlore que je viens de lire et dessin totalement différent, pour cet album, ce sont de superbes dessins au pastel. C'est l'histoire d'une rencontre entre une fille et un garçon. C'est le point de vue de l'auteur qui est vraiment original, en effet on ne verra jamais le jeune homme car c'est à travers son regard que l'on assiste à leur rencontre à la bibliothèque universitaire, aux premiers mots échangés, au premier baiser, à une visite au zoo, à une soirée d'anniversaire... Avec ce point de vue, cette histoire simple et si banale devient pleine de poésie et de sensibilité. Le lecteur ne peut qu'imaginer la présence du jeune homme qu'on ne voit pas, qui ne parle pas. Comme pour Le goût du chlore l'essentiel est dans le geste, l'attitude plutôt que dans la parole.

Une très jolie BD que je vous encourage à découvrir avec vos propres yeux !

Extrait :

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13 novembre 2009

Le goût du chlore – Bastien Vivès

le_gout_du_chlore Casterman (KSTR) – mai 2008 – 135 pages

Présentation Éditeur : C’est une histoire toute simple, d’une rare sobriété. Parce qu’il souffre du dos, un très jeune homme, dont au final on ne saura pratiquement rien de plus, se met à fréquenter une piscine sur les recommandations insistantes de son kinésithérapeute. Là, dans le bassin à la fois anonyme et rassurant où les individus ne sont plus que des corps qui nagent, au rythme monotone des longueurs ajoutées les unes aux autres, il fait la connaissance d’une jeune fille au corps et au sourire séduisants. C’est l’épanouissement de leur relation ténue, toute en silences, en esquives, en pudeur et en gestes esquissés, que va raconter Le Goût du chlore, avec une grande légèreté et un sens remarquable de la narration en images… Avec ce récit intimiste et pudique, façonné par les nuances et les non-dits, Bastien Vivès confirme qu’il est déjà devenu, en à peine plus d’un an d’intense activité, l’un des talents les plus originaux et les plus prometteurs de la nouvelle génération des auteurs français.

Auteur : Né en 1984, Bastien Vivès, fraîchement dipômé de l’école des Gobelins, débute son parcours professionnel en mettant sur pied, avec quelques camarades de sa génération, un atelier de bandes dessinées en plein Paris.
On le connaît aussi sur le web sous le nom de Bastien Chanmax. il y dessine POUNGI, le Manchot rappeur amateur de gros seins…
Bastien Vivès est l’auteur de Elle(s), paru au printemps 2007, et plus récemment de Hollywood Jan, l’un et l’autre sous le label KSTR.

Mon avis : (lu en novembre 2009)

J'avais lu la critique de cette BD il y a quelques jours sur un blog (je n'ai pas retrouvé lequel...) et tout à l'heure par hasard je le découvre à la bibliothèque. Je le feuillète... et je l'emprunte. La bibliothécaire me conseille alors d'emprunter du même auteur Dans mes yeux (prochaine lecture) .

C'est une très belle découverte. L'histoire a un lieu unique, la piscine. Les personnages : il y a le garçon atteint de scoliose qui doit aller régulièrement à la piscine sur le conseil de son kiné. Il y rencontre une jeune fille ancienne championne de natation qui va lui donner des conseils techniques. Il y a très peu de dialogues, tout est dans la suggestion : les gestes, les regards... L'univers et l'atmosphère de la piscine sont parfaitement rendus : on assiste à des scènes sous l'eau et à l'air libre, on passe par le vestiaire, la douche avant d'arriver dans le grand bain. L'esthétique du dessin est superbe : la couleur utilisée est presque essentiellement le bleu-vert. Petit bémol pour la fin où l'auteur laisse le récit ouvert, libre à l'interprétation du lecteur... Un magnifique album de BD dans lequel je vous invite à vous plonger sans tarder !

Extrait :

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18 octobre 2009

Tout seul – Christophe Chabouté

tout_seul Vents d’Ouest – septembre 2008 – 368 pages

Présentation :
50 ans qu’il vit ici, sur ce caillou, dans son vaisseau de granit. Bateau immobile qui ne l’emmène nulle part et qui ne rejoindra jamais aucun port...
Et pourquoi quitter ce lieu alors que le monde au-delà de cette satanée ligne d’horizon fait si peur ? Où s’évader lorsqu’on n’a nulle part où aller ? Comment combattre la solitude et empêcher que ce silence perpétuel ne devienne assourdissant ?...
Des années passées sur son rocher, avec l’imagination comme seule compagne...

Auteur : Né en 1967, d’origine alsacienne, Christophe Chabouté suit les cours des Beaux-Arts d’Angoulême, puis de Strasbourg. Vents d’Ouest publie ses premières planches en 1993 dans "les Récits", un album collectif sur Arthur Rimbaud. Mais il faut attendre 1998 pour que ce graphiste free-lance se fasse un nom dans la bande dessinée en publiant coup sur coup "Sorcières" aux Editions du Téméraire et "Quelques jours d’été" aux Editions Paquet. Deux albums remarqués et primés, le premier au Festival d’Illzach, le second à Angoulême où Christophe Chabouté décroche l’Alph’Art Coup de Coeur. Avec "Zoé" paru en 1999, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité, ce qu’il démontre avec encore plus d’évidence dans "Pleine Lune".

Mon avis : (lu en octobre 2009)

C'est grâce à Bellesahi que j'ai entendu parlé de ce livre pour la première fois il y a quelques mois. J'ai une certaine fascination pour les phares et donc j'avais très envie de découvrir cette Bande Dessinée si particulière.

C'est une invitation à la réflexion sur la solitude d'un homme qui depuis toujours vit dans un phare en pleine mer. Il est né dans ce phare et il y vivait avec ses parents, son père étant le gardien du phare. Mais depuis 15 ans, il est seul et il n'a jamais mis pied à terre. Un pêcheur vient le ravitailler toute les semaines. Personne ne l'a jamais vu. Il a comme seuls compagnons un poisson dans un bocal et un dictionnaire qui lui permet d'imaginer le monde.

Il y a très peu de texte, tout est dans la suggestion. Le dessin noir et blanc est superbe. Le premier chapitre nous montre en 16 pages le vol d’un goéland, fragile, au fil du vent, autour d’un phare isolé au milieu de l’océan. Il se dégage de ce livre une atmosphère de poésie, de simplicité, de tolérance. Un très beau voyage au cœur de la solitude que j'ai lu avec beaucoup d'émotion.

A découvrir absolument !

Extrait : (pages 1 à 4)

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Extrait : (pages 21 à 25)
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22 septembre 2009

Maus : un survivant raconte - Art Spiegelman

maus1 1 - Mon père saigne l'histoire

Flammarion – janvier 1994 – 159 pages

Prix Pulitzer 1992

maus2 2 - Et c'est là que mes ennuis ont commencé

Flammarion – janvier 1994 – 135 pages

Maus L'Intégrale, Maus : un survivant raconte

Flammarion – novembre 1998 – 296 pages 

Description
Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis, et de son fils, auteur de bandes dessinées, qui cherche un terrain de réconciliation avec son père, sa terrifiante histoire et l'Histoire. Des portes d'Auschwitz aux trottoirs de New York se déroule en deux temps (les années 30 et les années 70) le récit d'une double survie : celle du père, mais aussi celle du fils, qui se débat pour survivre au survivant. Ici, les Nazis sont des chats et les Juifs des souris.

Auteur : Art Spiegelman est un illustrateur et auteur de bande dessinée américain, né le 15 février 1948 à Stockholm (Suède). Figure phare de la bande dessinée underground américaine des années 1970-1980, il est à partir du milieu des années 1980 surtout connu pour sa bande dessinée Maus, qui lui a valu un Prix Pulitzer. C'est également un illustrateur reconnu. Il vit à New York avec sa femme, Françoise Mouly.

Mon avis : (lu en septembre 2009)

C'est un témoignage d'une force exceptionnelle. Art Spiegelman nous raconte l’histoire de son père, juif en Pologne au pire moment et rescapé d'Auschwitz. Il nous raconte aussi son histoire à lui aussi : Art, le fils, part à la recherche de la mémoire de Vladek, le père. Les relations sont difficiles entre le père et le fils, ils se chamaillent sans cesse et les deux histoires s'entremêlent habilement : les dialogues entre père et fils où Art essaie de soutirer la mémoire de Vladek et bien sûr les terribles souvenirs du père vrais moments d’Histoire. La vie de Vladek Spiegelman, marchand juif plus vrai qu'une caricature, est décrite sans complaisance. Sont présentes également, les persécutions nazies, depuis le début de la Seconde Guerre mondiale et l'invasion de la Pologne jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et l'immédiat après-guerre. Témoignage sur la Shoah, cette œuvre aborde la question de la survie à tout prix quand la loi est celle du plus fort, de l'antisémitisme juste après la Seconde Guerre mondiale.

Art Spiegelman a choisi de représenter les différentes nationalités par des animaux. Pour les Juifs, il a choisi une souris (Maus en allemand) c'est aussi en hommage à une célèbre Mouse américaine puisque le petit Mickey avait été mis à l'index des nazis.Les Allemands sont des chats, les Français des grenouilles, les Américains des chiens, les Polonais par des porcs. Les dessins permettent d'atténuer l'horreur que constitue ce qu'ont vécu les Juifs à l'époque, tout en exprimant le caractère sombre des événements grâce à la réalisation en noir et blanc.

Le résultat est efficace, puisque cette BD ne laisse pas indifférent, marque durablement les esprits et a un impact très puissant. C’est une œuvre très pédagogique à conseiller très vivement et à faire lire également à des ados.

Extrait :

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maus002

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8 août 2009

Trois Ombres – Cyril Pedrosa

trois_ombres Delcourt - Septembre 2007 – 268 pages

Présentation de l'éditeur
Joachim et ses parents vivaient heureux au creux des collines. Puis les ombres apparurent et rien ne fut plus comme avant. Une sourde menace s'était immiscée : il fallait fuir ou se soumettre.

Biographie de l'auteur
Cyril Pedrosa est né en 1972. Lecteur assidu de Mickey Parade et Astérix, il décide à six ans d'être dessinateur de bande dessinée. Ses parents sont ravis mais lui suggèrent de poursuivre un peu ses études. Presque trente ans plus tard, il aime toujours écrire des histoires et les dessiner. Parallèlement à sa collaboration fidèle et fructueuse avec David Chauvel (Ring Circus), Trois ombres est, après Les Cœurs solitaires (éditions Dupuis), le deuxième livre seul en piste de Cyril : la recherche d'une expression plus personnelle qu'il compte bien continuer à explorer...

Mon avis : (lu en août 2009)

Extrait : (début du livre)

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Allez lire une interview très intéressante de Cyril Pedrosa sur "Trois ombres" chez ActuaBD.

Dans cette BD, l'auteur aborde le sujet difficile de la perte d'un enfant sous la forme d'un conte fantastique. Joachim vit avec ses parents dans une maison isolée. La famille est unie et heureuse jusqu'au jour où apparaissent trois ombres sur la colline face à la maison. Qui sont ses ombres ? Que veulent-elles ? Les parents vont comprendre que ces "ombres" sont venues pour "chercher" Joachim, pour l'emporter loin d'eux. Son père décide de s'enfuir avec son petit garçon. Ils vont vivre des aventures sur un bateau. Mais fuir, ne sert à rien, il ne peut pas échapper aux ombres.

Le dessin en noir et blanc est très réussi, il donne une force supplémentaire à ce récit d'aventure sur l'amour et la mort. Plusieurs types de graphismes sont utilisés en fonction du déroulement et des parties réalistes ou magiques de l'histoire. Pour terminer l'auteur nous laisse une lueur d'espoir en citant un très joli poème que voici :

"Dans ce paysage de printemps

il n'y a ni meilleur ni pire

les branches des fleurs poussent naturellement

certaines sont longues certaines sont courtes."

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4 juillet 2009

Aya de Yopougon 4 - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Aya_4 Gallimard Jeunesse – novembre 2008 – 106 pages

Résumé du livre :

Les histoires de Yopougon s'exportent quand Inno, 'coiffeur pour dames stylées', débarque à Paris et lance une mode de la coupe Grace Jones dans un foyer malien. Pendant ce temps en Côte d'Ivoire, Aya est harcelée par un prof de fac, le père de Félicité surgit de nulle part pour récupérer sa fille devenue mannequin et Mamadou subvient aux besoins de sa petite famille en faisant le gigolo.

Auteurs :
Marguerite Abouet
naît en 1971 à Abidjan. Elle grandit en famille dans le quartier populaire de Yopougon jusqu'à l'âge de douze ans. Puis, ses parents l'envoient avec son grand frère à Paris, où les héberge leur grand oncle. Elle y découvre avec émerveillement les bibliothèques et se passionne pour les livres. Elle écrit bientôt des romans qu'elle ne fait lire à personne, tout en devenant tour à tour punk, supernounou pour triplés, pour mamies et papis, serveuse, opératrice de saisie... Après une carrière d'assistante juridique, elle décide de se consacrer uniquement à l'écriture et crée, avec la complicité de Clément Oubrerie, le personnage d'Aya. Elle y raconte avec une voix et un humour inédits une Afrique loin des clichés, de la guerre et de la famine. En 2006, Aya de Yopougon est célébré par le prix du Premier album au Festival international de ta bande dessinée d'Angoulême. Marguerite Abouet vit aujourd'hui à Noisy le Sec, près de Paris. Elle écrit de nombreuses histoires pour le livre, la télévision et le cinéma. Elle travaille aussi beaucoup pour l'association qu'elle a fondée Des livres pour tous, dans le but de rendre le livre plus accessible aux enfants d'Afrique en y créant des maisons de quartier bibliothèques.

Clément Oubrerie naît à Paris en 1966. Après le bac, il entame des études d'art à l'école Penninghen, qu'il interrompt pour partir aux États-Unis. Il y passe deux années, exerce toutes sortes de métiers, mais finit dans un pénitencier au Nouveau-Mexique parce que sans papiers. De retour en France, il illustre des ouvrages pour la jeunesse - une quarantaine à ce jour - et co-fonde La Station, un studio d'animation avec lequel il prépare actuellement un long-métrage signé Anna Gavalda. Il trouve aussi le temps de jouer de la batterie avec un groupe de funk et de voyager, notamment en Côte d'Ivoire. Son talent singulier donne vie avec esprit et authenticité au récit de Marguerite Abouet.

Mon avis : (lu en juillet 2009)

J'ai enfin pu lire le quatrième tome de Aya de Yopougon ! Tout commence avec l'arrivée d'Inno à Roissy, il vient tenter sa chance en France. Il va découvrir la triste réalité d'un immigré à Paris. Mais il est plein de ressources et il va s'adapter à cette nouvelle vie. J'ai aussi retrouvé avec joie, à Yopougon (quartier d'Abidjan), Aya qui est maintenant étudiante en médecine mais elle est harcelée par son professeur de biologie, Adjoua qui élève son fils et tient un petit commerce et Bintou "conseillère en gars".

Comme d'habitude, on retrouve à la fin du livre les bonus ivoiriens : l'incontournable lexique, une mise au point sur le visa et deux recettes ivoiriennes : purée de poisson à l'igname et les allocos et leur petite sauce.

J'ai lu ce tome 4 avec beaucoup de plaisir et j'attends avec impatience la sortie de l'album suivant...

Extraits :

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Aya de Yopougon

Aya de Yopougon 2

Aya de Yopougon 3

11 mars 2009

Toxic planet tome 3 : Retour de flammes – David Ratte

toxic_planet_3 Paquet – novembre 2008 – 46 pages

Présentation : Troisième volet pour Toxic Planet et David Ratte continue de pointer du doigt les errances et les comportements irresponsables des habitants de cette planète. Quoi de neuf depuis Milieu naturel, le premier tome ? La série évolue progressivement, ne se focalisant plus seulement sur l’impact écologique de certaines attitudes et sur une société qui s’est habituée à son univers pollué dans lequel l'herbe verte, le ciel bleu et le chant des oiseaux ne sont plus qu’un souvenir. La nouveauté passe désormais par le recours à des personnages qui s'invitent sur et sous la couverture des albums. Ici, un chef d’Etat occidental modeste par la taille qui ne s’embarrasse pas de principes lorsqu’il s’agit d’aller « emprunter » quelques ressources de matières à des pays dans lesquels il en reste encore un peu. Là, une petite peste, fruit de l’union d’un couple d’écolos, s’ingénie à faire tourner son instit’ en bourrique sous prétexte qu’elle ne se contente pas de leurres lorsqu’il s’agit d’évoquer les animaux.

Auteur :  David Ratte est né le 13/08/1970 à Besançon (Doubs), d'une mère franc-comtoise et d'un père guadeloupéen. Passionné de BD depius toujours, il empoigne son premier crayon vers l'âge de 2 ans et ne le lâche plus. Marié et père de deux enfants, il est installé dans le Sud de la France, à Pezenas depuis 10 ans.

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Mon avis : (lu en mars 2009)

On retrouve comme lors du Tome 1 et du Tome 2, le concept original de cette série : à force de faire tourner les usines à fond et de polluer sans réfléchir, l’homme a complètement fait disparaître la nature et tous les habitants de la terre sont obligés de porter des masques à gaz… Dans ce troisième tome, l'auteur donne un plus grand rôle à la jeune Orchidéa (la petite sœur de Sam) qui va devoir aller à l'école pour la première fois de sa vie, et va devoir affronter une de ses institutrices. On verra aussi le président des états unifiés (dont la ressemblance avec un président actuellement en fonction n’échappera à personne…) déclencher une guerre pour le pétrole contre le Kakaweit et afficher sa liaison avec une jeune chanteuse folk prénommée Lydia, qui se promène partout avec sa guitare. On retrouve également les thèmes des fast-food, des OGM, le nucléaire, la pollution... et leurs effets dévastateurs ! Tout cela est traité avec beaucoup d'ironie et d'humour noir.

À déguster sans modération, donc, avec ou sans masque à gaz…
Comme tous les albums des éditions Paquet, celui-ci à été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, avec des encres sans solvants minéraux par un imprimeur assurant la bonne gestion de ses déchets dangereux, la sécurisation du stockage des produits dangereux et la non utilisation de produits étiquetés "toxiques" dans le processus d'impression.

11 mars 2009

Aya de Yopougon tome 3 - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Aya3 Gallimard Jeunesse – octobre 2007 - 128 pages

L'histoire : Arrive enfin le jour de l’élection de Miss Yopougon. Les problèmes pour les candidates sont nombreux, ainsi elles doivent d’abord passer chez Sidiki, le tailleur du village débordé. Une queue monstrueuse s’agglutine devant son étoffe. Innocent, le coiffeur lave et coupe les cheveux de ses clientes, sur un rythme d’enfer. Chez Aya, un véritable remue-ménage a lieu : la secrétaire de son père a été licenciée, faute d’une décision de son grand patron, Bonaventure Sissoko. Elle est venue accompagnée de deux enfants, qu’elle dit être ceux d’Ignace. Evidemment, la réaction de Fanta, sa femme, ne se fait pas attendre. Celle-ci s’éclipse pendant que les deux enfants jouent les siens. Les disputes se multiplient au sein de la maison. La bonne Félicité fond en larmes de peur qu’on la renvoie dans son village. La fin de la journée arrive vite et l’élection va bientôt avoir lieue. Albert, le frère d’Adjoua, se rend de nouveau sur la place du marché et retrouve Innocent. Ce dernier est travesti en femme, afin que ceux-ci puissent passer un peu de temps ensemble. La cérémonie débute enfin, ponctuée de nombreuses surprises…

Les auteurs :
Marguerite Abouet naît à Abidjan en 1971. Elle a douze ans quand ses parents l'envoient avec son grand frère "suivre de longues études" à Paris, où les héberge leur grand-oncle maternel. Après des études moins longues que prévu, elle écrit des romans qu'elle ne fait lire à aucun éditeur, tout en devenant tour à tour punk, super-nounou pour triplés, pour mamies et papis, serveuse, opératrice de saisie, puis assistante juridique dans un cabinet d'avocats. Elle vit aujourd'hui à Romainville et se consacre entièrement à l'écriture. Aya de Yopougon est la première histoire qu'elle destine à la bande dessinée. Avec une voix et un humour inédits, elle y raconte une Afrique bien vivante, loin des caricatures trop souvent répandues. En 2006, elle reçoit avec Clément Oubrerie le prix du Premier album au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Clément Oubrerie naît à Paris en 1966. Après le bac, il entame des études d'art à l'école Penninghen, qu'il interrompt pour partir aux États-Unis. Il y passe deux années, exerce toutes sortes de métiers, mais finit dans un pénitencier au Nouveau-Mexique parce que sans papiers. De retour en France, il illustre des ouvrages pour la jeunesse - une quarantaine à ce jour - et co-fonde La Station, un studio d'animation avec lequel il prépare actuellement un long-métrage signé Anna Gavalda. Il trouve aussi le temps de jouer de la batterie avec un groupe de funk et de voyager, notamment en Côte d'Ivoire. Son talent singulier donne vie avec esprit et authenticité au récit de Marguerite Abouet.

 

Mon avis : (lu en mars 2009)

Après le tome 1 et le tome 2, c'est toujours avec plaisir que j'ai retrouvé Aya et ses amies à Yopougon. Le grand jour de l'élection de Miss Yopougon est arrivé. Toutes les filles se précipitent chez Inno le coiffeur. Le père d'Aya veut sauver son mariage, mais il doit aussi s'occuper des deux enfants qu'il a eu avec sa maîtresse. Le père de Bintou veut prendre une seconde épouse, la France fait toujours rêver, l'homosexualité sujet tabou s'invite dans l'histoire...

C'est frais, pétillant et joyeux et le traditionnel bonus ivoirien à la fin du livre nous raconte un peu plus de cette Afrique avec un lexique pour les expressions pittoresques, des recettes de cuisine typiques... J'attends avec impatience de pouvoir lire le tome 4 !

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Aya de Yopougon tome 1

Aya de Yopougon tome 2

 

 

26 janvier 2009

Persepolis - Marjane Satrapi

Persépolis est une série de bande dessinée à caractère autobiographique et historique réalisée en noir et blanc par Marjane Satrapi (dessin et scénario). La série relate la vie de l’auteur, de son enfance en Iran à son entrée dans la vie adulte. Récit de l’évolution de l’Iran vue par les yeux d’une petite fille, Persépolis constitue un témoignage du quotidien de la période que connaît le pays lors de la Révolution iranienne en 1979-1980. Elle apporte un éclairage différent des récits historiques, éclairage dans lequel les événements sont vus de l’intérieur et vécus plutôt que rapportés.

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Tome 1 - L'Association – novembre 2000 -76 pages

Marjane est née dans une famille iranienne riche mais ouverte aux idées de gauche. Mais toute petite, elle était certaine d'être la dernière des prophètes et entretenait avec Dieu de longues discussions. Et son panthéon personnel mélange ainsi allègrement Dieu, Marx et Descartes. Autour d'elle gronde la révolution à laquelle ses parents prennent une part active en participant aux manifestations réclamant la fin du régime du Shah... Mais une fois cet objectif atteint, la petite fille voit les proches de ses parents - et leurs enfants, ses copains à elle - fuir ce nouveau régime qu'ils avaient pourtant contribué à instaurer...

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Tome 2 - L'Association – octobre 2001 -88 pages

La vie devient de plus en plus difficile pour les Iraniens en général et pour la famille Satrapi en particulier : les universités sont fermées, les manifestations d’opposition sont durement réprimées et les femmes ne peuvent plus sortir voilées sans risquer les pires ennuis. Et l’ambassade des Etats-Unis est occupée par les étudiants islamistes condamnant tout espoir d’obtenir un visa pour le nouveau monde. Et le pire est atteint quand l’Irak entre en guerre, provoquant le départ à la guerre de tous les jeunes hommes, la pénurie et l’obligation de se réfugier dans les sous-sols des immeubles lors des attaques aériennes. Il faut se méfier de tout le monde, se cacher des voisins pour boire, jouer aux cartes ou simplement faire la fête. Marjane, du haut de ses douze ans, vit intensément les événements, à la fois très patriotique et révoltée par ses nouvelles conditions de vie. Et elle a du mal à tenir sa langue.

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Tome 3 - L'Association – août 2002 -96 pages

Les parents de Marjane ont jugé préférable d’envoyer leur fille chérie en Autriche afin qu’elle étudie dans un lycée français sous la tutelle d’amis iraniens exilés. Mais bien vite, l’adolescente se retrouve placée en pension chez des bonnes sœurs… Un choc culturel dur à encaisser à un âge où il est déjà difficile d’assumer sa propre transformation physique et morale. Marjane peine donc à trouver sa place dans ce nouvel environnement et en vient à nier son identité d’Iranienne… Pas évident de traverser l’adolescence, les premiers amours quand on est en exil, loin de ses parents.

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Tome 4 - L'Association – août 2003 -104 pages

La petite « Marji » a bien grandi depuis le premier tome de Persépolis qui racontait son enfance. La voici de retour en Iran, après avoir découvert la liberté occidentale en Autriche. Ce tome 4 apparaît encore plus sombre que les premiers : on y ressent les difficultés d’une jeune fille à forger sa propre identité, difficultés d’autant plus fortes qu’elle se sent « européenne en Iran et iranienne en Europe ». Marjane cherche sa voie : tour à tour professeur d’aérobic, enseignante de Français puis étudiante aux Beaux-arts, un parcours qui ne manque pas d’originalité. Dans ce quatrième et dernier volume, on comprend plus précisément ce que représentent la répression et la censure, en particulier pour une étudiante en Art, ce que signifie entrave à la « liberté d’expression », et comment un régime peut, contre toute volonté de résistance, influencer les comportements les plus quotidiens.

Marjane Satrapi : (en persan : مرجان ساتراپی, Marjān Sātrāpi) Née en 1970 dans une famille aristocratique (apparentée à la dynastie Kadjar) mais d'obédience communiste de Téhéran, elle vit, en tant qu'enfant, la restriction grandissante des libertés individuelles et les conséquences dans la vie quotidienne des événements politiques de l'époque, particulièrement la révolution islamique et les débuts de la guerre Iran-Irak. On assassine son oncle, Anouche, un dirigeant du Parti communiste iranien, à qui elle est très attachée. En 1984, à l'âge de 14 ans, elle est envoyée par ses parents à Vienne, en Autriche, pour fuir la guerre et le régime iranien. Elle avait déjà étudié au lycée français de Téhéran. Elle continue son cursus scolaire au Lycée français de Vienne, puis retourne en Iran afin de suivre des études supérieures. Elle part ensuite en France et fait des études à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle réside actuellement à Paris.

Mon avis : 5/5 (lu en septembre 2007)

Les dessins sont en noir et blanc. Ils sont simples et schématiques car ils laissent plus d'importance aux textes.

Le récit est drôle et triste à la fois, parfois cocasse, souvent touchant. On apprend beaucoup la révolution islamique puis la guerre Iran-Irak à travers le regard d'une petite fille. Puis dans le tome 3, c'est la tentative d'intégration d'une jeune Iranienne en exil en Autriche. Pour le tome 4, c'est le retour en Iran après une rupture amoureuse, sa vie à l’université, son mariage, son divorce et enfin son départ en France où elle vit depuis 1994.

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La bande dessinée a donné lieu à la production d’un long métrage d’animation, Persépolis, réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et sorti en France en 2007. Ce film obtient le prix du jury du Festival de Cannes 2007. Aux Césars 2008, il obtient celui du Meilleur Premier Film ainsi que la Meilleure Adaptation. Ce film est vraiment conforme à la BD.

26 janvier 2009

Toxic Planet Tome 2 : Espèce menacée - Ratte David

Toxic_planet_2 Paquet - Mars 2007 - 46 pages

L'histoire : Il fallait s’y attendre : comme rien n’a changé dans nos mentalités occidentales, la planète est devenue un dépotoir géant et terriblement toxique. Inutile d’espérer sortir sans masque à gaz ; la quasi-totalité des espèces animales a disparue ; le monde n’est plus qu’urbain, synthétique et archi-consommateur. Le pire, c’est que les dirigeants et la population continuent d’encrasser comme si de rien n’était. Sam et Daphné, un jeune couple, vit dans ce contexte, en compagnie de la grand-mère. Avec la canicule, ils déplacent d’ailleurs Mamie de son fauteuil roulant jusque dans le congélo, pour partir en vacances tranquilles. Une fois à la plage, ils hésitent à s’installer à côté de raffinerie de pétrole ou à côté des cadavres purulents de cétacés. De retour, ils suivent à la télé les exploits du tagueur « Flower Power », qui peint des fleurs sur les murs de la ville pour revendiquer une conscience écolo naissante. Jusqu’au jour où Sam s’aperçoit avec effroi que le tagueur n’est autre que son pote Tran… et que Daphné appartient elle aussi à la mouvance ! C’est alors que débarquent chez lui ses parents, exilés depuis 15 ans dans une communauté à la campagne. Ils lui présentent sa petite sœur baptisée Orchidéa, en hommage à la fleur légendaire et aujourd’hui disparue…

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Auteur :  David Ratte est né le 13/08/1970 à Besançon (Doubs), d'une mère franc-comtoise et d'un père guadeloupéen. Passionné de BD depius toujours, il empoigne son premier crayon vers l'âge de 2 ans et ne le lâche plus. Marié et père de deux enfants, il est installé dans le Sud de la France, à Pezenas depuis 10 ans.

Mon avis : (lu en novembre 2007)

On retrouve comme lors du Tome 1,  une dénonciation du triste état de notre planète avec des gags encore plus percutants : la mer d’« huile », la voiture écolo qui roule aux OGM... Ainsi on découvre Daphné, Tran et la famille de Sam au grand complet, mais aussi le chef d’état tout-puissant et dénué de toute conscience écologiste. Tous portent toujours en permanence des masques à gaz, les fumées toxiques sont toujours la et la nature qui a définitivement abdiqué…

Cette BD ne se contente pas de nous distraire, mais en traitant des sujets de fonds que sont l'écologie et le développement durable, elle nous amène à une vraie réflexion. Etant donné qu’en soi, publier une BD est foncièrement polluant, l’éditeur Paquet est même allé jusqu’au bout de la démarche : tout comme le tome 1, ce second volume est imprimé sur du papier certifié 100% PEFC (issu d’un bois provenant de forêt gérées durablement), et avec de l’encre végétale garanti sans alcool.

Nous voilà sans doute face à la première BD profitable au développement durable !

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