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2 octobre 2016

Jeux de vilains - Iben Mondrup

Lu en partenariat avec Denoël

B26709 Denoël - août 2016 - 336 pages

traduit du danois par Caroline Berg

Titre original : Godhavn, 2014

Quatrième de couverture : 
Godhavn est une petite ville sur l’île de Disko, située à l’ouest du Groenland. C’est là que s’est installée une famille danoise avec trois enfants qui, chacun à leur manière, tentent de trouver leur place dans cette petite communauté du bout du monde, où cohabitent trappeurs, pêcheurs et chiens de traîneaux faméliques. L’environnement hostile et le climat particulièrement rude ne facilitent pas leur intégration. Il y a Bjørk la fille cadette, capricieuse, égoïste et solitaire, Knut le garçon vulnérable et sensible, et leur grande sœur Hilde, la prunelle des yeux de leur père. Celle-ci tombe amoureuse de Johannes, un garçon de l’île, sauvage et imprévisible. Johannes se lie d’amitié avec la famille, et se retrouve au cœur d’événements violents et inattendus. 
Iben Mondrup se penche sur la vie secrète des enfants, dont elle dévoile avec poésie, force et émotion les secrets les mieux gardés et les désirs les plus inavouables.

Auteur : Née en 1969 à Copenhague, elle a vécu une partie de son enfance au Groenland. Auteur et artiste, "Jeux de vilains" est son troisième roman.

Mon avis : (lu en septembre 2016)
Histoire dépaysante par les lieux, puisqu'elle se situe sur une île au Groenland. Le climat est rude, l'isolement est parfois dur à supporter, les paysages sont sauvages mais superbes.
Le lecteur va suivre la vie d'une fratrie de trois enfants, deux filles et un garçon, leur quotidien, leurs réflexions, leur place dans cette famille où ils sont souvent livrés à eux-même. Tour à tour nous suivons chacun des trois enfants, Bjørk, Knut et Hilde. 

Bjørk est la plus jeune, elle a 7 ans, elle n'a pas sa langue dans sa poche, c'est une boule d'énergie qui observe tout autour d'elle, elle espionne sa grande sœur, elle écoute les cancans, elle a même parfois des idées morbides...   
Knut, le garçon, a 12 ans, c'est un sensible, il fuit la bagarre, on le sent mal dans sa peau. Il est proche de sa petite soeur qu'il aime tendrement, il a du mal à trouver sa place aussi bien dans sa famille que dans cette communauté.
Hilde, l'aînée, a 15 ans, c'est une jeune fille qui n'a peur de rien, elle aime aller à la chasse avec son père dont elle est la préférée. Elle est en pleine crise d'adolescence, c'est le temps des premiers émois, des premiers amours. 
C'est une lecture prenante, parfois dérangeante car l'atmosphère de cette histoire est sombre, pesante pressentant un drame...
La conclusion est un peu décevante car elle arrive brutalement et est peu explicite...

Merci Chloé et les éditions Denoël pour cette découverte dépaysante.

Extrait : (début du livre)
Elle ferme la porte derrière elle. « Voilà on est seuls, annonce-t-elle, plus besoin de parler tout bas. »
Elle s’adresse au garçon qui est avec elle dans la pièce. Il ne tient pas en place. Il a l’air de vouloir s’enfuir et pourtant il se glisse sous la couette.
« Tu as les yeux fermés ? » demande-t-elle au garçon dans le lit. Avant qu’il ait eu le temps de répondre, elle s’assied à côté de lui, elle le pousse, elle lui grimpe dessus. Puis elle écarte les cuisses, se laisse tomber en avant. Elle saisit les coins de l’édredon et le referme, bien serré autour du visage du garçon. « Tu es mon prisonnier », déclare-t-elle.
Il secoue la tête pour se débarrasser du duvet.
« Pourquoi tu ne dis rien ? lui reproche-t-elle. Tu ne vois pas que je suis en train de t’étouffer ? » Elle est agacée et souffle par le nez, comme un chien.
« Parce que », répond-il. Brusquement, il se retourne et la renverse. « Parce que, contrairement à toi, je n’ai pas besoin de parler sans arrêt.
Elle a l’air déçue. Maintenant ils sont tous deux debout au milieu de la pièce. « Alors tu n’as qu’à t’en aller, dit-elle, puisque tu ne m’aimes pas.

— Chut », murmure-t-il, posant un doigt sur ses lèvres.
Elle attrape la couette sur le lit. Elle la soulève et la secoue, faisant à moitié tomber la housse à fleurs qui la protège. « C’est bon, il n’y a personne », le rassure-t-elle.
Il lui arrache la couette des mains et finit de retirer la housse qu’il laisse tomber par terre.
« Fais-nous une tente. » Elle se recouche sur le lit.
Il soulève la couette dans toute sa largeur et la laisse retomber sur le corps allongé.
Elle a disparu. Elle n’est plus qu’une vague silhouette qui gigote sous la couverture. Soudain un vêtement tombe au pied du lit.
Maintenant, c’est lui qui respire fort, les yeux rivés sur la forme sous la couverture.
« Allez, viens. » Le corps sous le duvet se trémousse avec impatience.
Il détache le bouton de son pantalon, ses doigts cherchent la fermeture Éclair. Mais il change d’avis, se reboutonne et retire seulement son pull-over.
Il vient se coucher à côté d’elle sous le duvet, elle pouffe de rire. Puis sa voix se fait dure à nouveau. « Pourquoi es-tu toujours habillé ? » Elle soulève la couverture et bondit sur lui.
Puis elle lui martèle le torse à coups de poing et lui griffe sauvagement les bras. « Je veux que tu te déshabilles, hurle-t-elle, je le veux, je le veux, je le veux. Mais d’abord, embrasse-moi sur la joue, je te l’ordonne… non, embrasse-moi dans le cou. »

Elle ferme les yeux, bascule la tête en arrière, lui présente sa gorge. Ses cheveux sont électriques, collés à ses joues.
Il pose les mains autour de son cou.
« Non, pas comme ça », dit-elle.
Il serre plus fort.

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Danemark

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