Frères d'exil - Kochka
Lu en partenariat avec Flammarion jeunesse
Flammarion jeunesse - septembre 2016 - 128 pages
Illustré par Tom Haugomat
Quatrième de couverture :
Il y a des moments dans la vie
où ce qu'on croyait solide s'effondre...
Où que la vie t'emmène, Nani, n'oublie jamais d'où tu viens, mais va !
Nani part avec sa famille pour le continent après l'inondation de leur île par une tempête. Mais Enoha, son grand-père, a décidé de rester. Il confie à sa petite-fille des lettres, où il raconte son histoire. Durant son voyage, la fillette rencontre un petit garçon seul, Semeio, auquel son destin sera lié.
Auteur : Kochka est née au Liban d'un père français et d'une mère libanaise. Elle s'installe en France à partir de 1976 et suit des études pour être avocate. Elle quitte le barreau en 1997 et commence à écrire.
Mon avis : (lu en septembre 2016)
Une histoire universelle autour des réfugiés. Dans cette histoire, il s'agit de réfugiés climatiques et non de guerre mais la problématique de l'exil est assez semblable.
Nani, 8 ans, a grandit sur une île du Pacifique avec sa famille, ses parents Janek et Youmi, ses grand-parents Enoha et Moo. Depuis quelque temps, les intempéries menacent l'île, l'eau monte et Nani et ses parents ont décidé de quitter l'île. Enoha et Moo resteront sur l'île, ils sont trop vieux pour entreprendre ce long voyage. Mais Enoha a décidé d'écrire plusieurs lettres à Nani, il les lui confie dans une pochette étanche avant son départ et lui conseille de les lire lorsqu'elle en aura besoin, ce sera comme si son Ipa (grand-père) lui parlait dans son coeur. Dès le départ, le jeune Semeio va se joindre à la petite famille, il sera pour Nani un compagnon rassurant et complice car le voyage sera long et pleins d'épreuves...
Un roman plein d'humanité qui raconte l'histoire d'une famille qui a été contrainte à l'exil, jamais ils n'oublieront leur île, mais plein d'espoir, ils regardent vers un avenir qu'ils espèrent meilleur. C'est l'occasion de réfléchir sur le sujet de l'accueil des réfugiés...
Les illustrations de Tom Haugomat sont également très jolies et expressives.
Un petit bémol sur la forme du livre : les lettres écrites par le grand-père puis celles écrites par les enfants apparaissent dans le livre sur des pages bleu et écrites en blanc, j'ai trouvé ces pages moins lisibles. Et le pire ce sont les poèmes ou les chansons qui apparaissent dans le livre avec une écriture bleue qui est vraiment bien trop claire pour être lisible.
Sinon, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de lettre n°5... enfin, je pense que c'est surtout un problème de numérotation dans la mise en page et que le lecteur a bien droit à l'histoire en entier...
Merci Brigitte et les éditions Flammarion jeunesse pour cette découverte touchante
Extrait : (début du livre)
Mon nom est Enoha et si j'écris aujourd'hui c'est pour accompagner Nani, ma petite-fille, car elle va bientôt partir. Pour elle je suis Ipa. C'est comme ça qu'on dit grand-père sur notre île. Elle a huit ans.
Ma Nani,
Tu sais toi qu'il est un peu bizarre ton Ipa, mais tu sais aussi qu'il ne raconte jamais n'importe quoi, et tu sais comme il t'aime !
Je t'ai déjà expliqué que ce qu'on voit ne dit pas toujours la vérité. Par exemple, quand les gens ne sont plus là, on croit qu'ils sont sont morts alors qu'ils sont seulement cachés. Les défunts sont dans nos coeurs et, si on se concentre, on les entend murmurer. Et c'est vrai aussi pour les arbres, les rivières, les montagnes et les fleurs...