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A propos de livres...
12 septembre 2015

Millenium 4 - Ce qui ne me tue pas - David Lagercrantz

millenium4_ac Actes Noirs - août 2015 - 482 pages

traduit du suédois par Hege Roel-Rousson

Titre original : Det som inte dödar oss, 2015

Quatrième de couverture : 
Elle est une hackeuse de génie. Une justicière impitoyable qui n’obéit qu’à ses propres lois.
Il est journaliste d’investigation. Un reporter de la vieille école, persuadé qu’on peut changer le monde avec un article. La revue Millénium, c’est toute sa vie. Quand il apprend qu’un chercheur de pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle détient peut-être des informations explosives sur les services de renseignements américains, Mikael Blomkvist se dit qu’il tient le scoop dont Millénium et sa carrière ont tant besoin. Au même moment, Lisbeth Salander tente de pénétrer les serveurs de la NSA…
Dix ans après la publication en Suède du premier volume de Millénium, David Lagercrantz livre un thriller d’une actualité brûlante et signe les retrouvailles des personnages cultes créés par Stieg Larsson. La saga continue.

Auteur : Né en 1962, David Lagercrantz est un écrivain et journaliste suédois habitant à Stockholm. Auteur de plusieurs livres, il affirme notamment sa notoriété sur la scène littéraire suédoise en 2009 avec la parution de Syndafall i Wilmslow (La Chute de l'homme à Wilmslow), un roman centré sur le personnage du mathématicien britannique Alan Turing (à paraître en 2016).

Mon avis : (lu en septembre 2015)
Comme beaucoup, je suis une "fan" de la série Millenium et lorsque j'ai appris qu'un tome 4 sortait écrit par un nouvel auteur, j'ai eu très envie de le découvrir. Je voulais retrouver les personnages cultes créés par Stieg Larsson, Mikael Blomkvist et surtout Lisbeth Salander. Je ne suis pas dupe que ce nouveau tome est une opération commerciale, même si la part des recettes revenant à la famille serait entièrement reversée au magazine antifasciste Expo, créé par Stieg Larsson...
J'ai fait abstraction de ses polémiques et je me suis plongée dans cette histoire qui est à la hauteur de l'auteur original. Lisbeth et Mikael n'ont pas changé, l'intrigue bien construite est ancrée dans le présent. Le journal Millenium a quelques difficultés, Mickael Blomkvist espère avoir un scoop pour faire mentir ses détracteurs. Le professeur Frans Balder, chercheur éminent dans le domaine de l'intelligence artificielle, le contacte en pleine nuit pour des révélations. Mais lorsque Blomkvist arrive chez le professeur, celui-ci vient d'être assassiné, laissant comme témoin August, son fils autiste. Lisbeth n'est pas loin... elle a été en contact avec le professeur Frans Balder, toujours aussi forte en informatique, elle tente de pénétrer les serveurs de la NSA, l'Agence de Sécurité Nationale des Etats-Unis... 
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, mais j'ai dévoré cette histoire avec beaucoup de plaisir. Lisbeth se dévoile un peu plus, mais elle garde encore quelques secrets sur son passé. Il semble que le nouvel auteur laisse déjà une porte ouverte pour un tome 5... Si cela se révèle vrai, je serai ravie de le découvrir.

Extrait : (début du livre)
Prologue
Un an plus tôt à l'aube
Cette histoire commence par un rêve, un rêve qui n’a rien d’extraordinaire. Juste une main qui frappe régulièrement et inlassablement contre un matelas dans l’ancienne chambre de Lundagatan.

Pourtant, c’est à cause de ce rêve que Lisbeth Salander sort de son lit au petit matin, s’installe devant son ordinateur, et commence la traque.

1er - 21 Novembre

La NSA, National Security Agency, est un organisme fédéral placé sous l’autorité du département de la Défense des États-Unis. Son siège se trouve à Fort Meade dans le Maryland, au bord de l’autoroute Patuxent.
Depuis sa fondation en 1952, la NSA s’occupe du renseignement d’origine électromagnétique – aujourd’hui principalement Internet et l’activité téléphonique. Les pouvoirs de l’organisme n’ont cessé d’être élargis, il intercepte désormais plus de vingt millions de messages et conversations par jour.

Début novembre

Frans Balder s’était toujours considéré comme un père minable.
Le petit August avait déjà huit ans, et jusqu’à ce jour Frans n’avait jamais essayé d’endosser son rôle de père. Même à cet instant, il eût été faux de prétendre qu’il se sentait à l’aise face à ses responsabilités. Mais il estimait que c’était son devoir. Son fils avait la vie dure chez son ex-femme et l’enfoiré qui lui tenait lieu de fiancé, Lasse Westman.
Frans Balder avait donc lâché son poste dans la Silicon Valley et pris l’avion pour regagner son pays. Il se trouvait à présent à l’aéroport d’Arlanda et attendait un taxi. Il se sentait un peu perdu. La météo était infernale. Pluie et tempête lui fouettaient le visage et il se demandait pour la énième fois s’il avait fait le bon choix.
De tous les crétins égocentriques du monde, c’était lui qui allait se retrouver papa à plein temps. Un peu tordu, quand même… Autant aller travailler dans un zoo. Il ne connaissait rien aux enfants et pas grand-chose à la vie en général. Et le plus curieux dans l’histoire, c’est que personne ne lui avait rien demandé. Aucune mère ou grand-mère n’avait téléphoné pour le sommer d’assumer enfin ses responsabilités.
Il avait pris la décision seul et s’apprêtait à débarquer chez son ex-femme pour récupérer son fils, sans prévenir et en dépit du jugement relatif à la garde. Ça allait foutre la pagaille, évidemment. Il aurait certainement droit à une sacrée rouste de la part de cet abruti de Lasse. Tant pis.
Il s’engouffra dans le taxi. Le chauffeur était une femme qui mâchait frénétiquement son chewing-gum tout en essayant de lui faire la conversation. Peine perdue : même en temps normal, Frans Balder n’était pas du genre bavard.
Impassible, sur la banquette arrière, il songeait à son fils et à tout ce qui s’était passé ces derniers temps. August n’était pas l’unique ni même la principale raison de sa démission de chez Solifon. Frans était à un tournant de sa vie et, l’espace d’un instant, il se demanda s’il aurait le courage, finalement.

 Challenge 1%
rl2015
4/6

Challenge Voisins Voisines 2015
voisins voisines 2015
Suède

Les trois premiers tomes par Stieg Larsson :

Millenium_1 Millénium 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

mill_nium2 Millénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
mill_nium3 Millénium 3 : La reine dans le palais des courants d'air

Déjà écouté :

CD_LARSSON_MILLENIUM_1 Millénium 1 millenium2_audio Millénium 2  millenium3_audio Millenium 3

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10 septembre 2015

Et tu n'es pas revenu - Marceline Loridan-Ivens

Et tu es revenuGrasset - février 2015 - 112 pages

Quatrième de couverture :
« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »

Auteurs : Marceline Loridan-Ivens, née en 1928, déportée  à Auschwitz-Birkenau avec son père, a été actrice, scénariste, réalisatrice. On lui doit notamment « La petite prairie aux bouleaux », avec Anouk Aimée (2003), de nombreux documentaires avec Joris Ivens, et Ma vie balagan (Robert Laffont, 2008).
Judith Perrignon est journaliste et romancière. 

Mon avis : (lu en août 2015)
J'avais été ému par le passage de Madame Marceline Loridan-Ivens à la Grande Librairie. Son témoignage d'une fille à son père est bouleversant. Elle revient sur ses jours de souffrances en déportation à Auschwitz-Birkenau avec son père, à l'arrivée au camp, ils ont été séparés. Ils se croiseront une dernière fois, se prendront rapidement dans les bras... Ensuite, Marceline est revenue seule, et toutes ses années, il a fallu vivre avec cette absence.
Ce livre est cours mais intense, il m'a fait penser à Si c'est un homme de Primo Levy, c'est un devoir de mémoire indispensable. 

Extrait : (début du livre)
J'ai été quelqu'un de gai, tu sais, malgré ce qui nous est arrivé. Gaie à notre façon, pour se venger d'être triste et rire quand même. Les gens aimaient ça de moi. Mais je change. Ce n'est pas de l'amertume, je ne suis pas amère. C'est comme si je n'étais déjà plus là. J'écoute la radio, les informations, je sais ce qui se passe et j'en ai peur souvent. Je n'y ai plus ma place. C'est peut-être l'acceptation de la disparition ou un problème de désir. Je ralentis.

Alors je pense à toi. Je revois ce mot que tu m'as fait passer là-bas, un bout de papier pas net, déchiré sur un côté, plutôt rectangulaire. Je vois ton écriture penchée du côté droit, et quatre ou cinq phrases que je ne me rappelle pas. Je suis sûre d'une ligne, la première, «Ma chère petite fille», de la dernière aussi, ta signature, «Shloïme». Entre les deux, je ne sais plus. Je cherche et je ne me rappelle pas. Je cherche mais c'est comme un trou et je ne veux pas tomber. Alors je me replie sur d'autres questions : d'où te venaient ce papier et ce crayon ? Qu'avais-tu promis à l'homme qui avait porté ton message ? Ça peut paraître sans importance aujourd'hui, mais cette feuille pliée en quatre, ton écriture, les pas de l'homme de toi à moi, prouvaient alors que nous existions encore. Pourquoi est-ce que je ne m'en souviens pas ? Il m'en reste Shloïme et sa chère petite fille. Ils ont été déportés ensemble. Toi à Auschwitz, moi à Birkenau. 
L'Histoire, désormais, les relie d'un simple tiret. Auschwitz-Birkenau. Certains disent simplement Auschwitz, plus grand camp d'extermination du Troisième Reich. Le temps efface ce qui nous séparait, il déforme tout. Auschwitz était adossé à une petite ville, Birkenau était dans la campagne. Il fallait sortir par la grande porte avec son commando de travail, pour apercevoir l'autre camp. Les hommes d'Auschwitz regardaient vers nous en se disant c'est là qu'ont disparu nos femmes, nos soeurs, nos filles, là que nous finirons dans les chambres à gaz. Et moi je regardais vers toi en me demandant, est-ce le camp ou est-ce la ville ? Est-il parti au gaz ? Est-il encore vivant ? Il y avait entre nous des champs, des blocs, des miradors, des barbelés, des crématoires, et par-dessus tout, l'insoutenable incertitude de ce que devenait l'autre. C'était comme des milliers de kilomètres. A peine trois, disent les livres.
Ils n'étaient pas nombreux les détenus qui pouvaient circuler de l'un à l'autre. Lui c'était l'électricien, il changeait les rares ampoules de nos blocs obscurs. Il est apparu un soir. Peut-être était-ce un dimanche après-midi. En tout cas, j'étais là quand il est passé, j'ai entendu mon nom, Rozenberg ! Il est entré, il a demandé Marceline. C'est moi, je lui ai répondu. Il m'a tendu le papier, en disant, «C'est un mot de ton père».

9 septembre 2015

Les Crocodiles - Thomas Mathieu

crocodiles Le Lombard - octobre 2014 - 176 pages

Quatrième de couverture :
Thomas Mathieu illustre des témoignages de femmes liés aux problématiques comme le harcèlement de rue, le machisme et le sexisme ordinaire. Son travail s'inscrit dans un mouvement plus large de prise de conscience et d'une nouvelle génération de féministes qui utilisent internet pour réfléchir et informer sur des concepts tels le "slut-shaming" ou le "privilège masculin". Dans ses planches, les décors et les personnages féminins sont traités en noir et blanc de manière réaliste tandis que les hommes sont représentés sous la forme de crocodiles verts. Le lecteur ou la lectrice est invité à épouser le point de vue de la femme qui témoigne et à questionner le comportement des crocodiles particulièrement quand ils endossent le rôle stéréotypé de dragueurs/ prédateurs/dominants.
Auteur : Thomas Mathieu tient un blog depuis 2006, ouvert lors de ses études de bande dessinée à Saint-Luc à Bruxelles. Depuis, il a publié quelques bandes dessinées, des récits intimes de couples et de la fiction de mauvais genre. En parallèle, il continue d'expérimenter sur son blog et participe à de nombreux projet, comme la "digiteam" de « EspritBD », le feuilleton en ligne « Les Autres Gens » de Thomas Cadène ou encore le journal numérique « Mauvais Esprit » dirigé par James et Boris Miroir. Actuellement, il se consacre principalement à son tumblr « Projet Crocodiles » qui traduit sous forme de bande dessinée des témoignages de femmes liés au harcèlement de rue et au sexisme ordinaire en général.

Mon avis : (lu en juillet 2015)
J'ai découvert l'existence de cette BD grâce à la blogosphère en décembre dernier... Il était temps que je découvre cette BD témoignage ! Thomas Mathieu a recueilli des témoignages de femmes autour du harcèlement, du sexisme. Il a illustré ces témoignages en représentant les hommes sous forme de crocodiles verts. Dans cette BD, l'auteur conseille le lecteur de s'identifier aux femmes et la violence des "crocodiles" est édifiante. Dans le cas d'une agression, l'absence de réaction des témoins est également violent pour la victime...
Un sondage, fait sur des femmes de région parisienne et sorti au printemps dernier, disait que 100% des femmes utilisant les transports en communs ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle. Cette BD est vraiment d'utilité publique et je conseille à chacun de la lire.
Après les témoignages, Thomas Mathieu donne des stratégies pour réagir en tant que victime ou en tant que témoins . C'est la meilleure façon de faire retourner les "Crocodiles" dans leur marigot... A eux d'avoir honte !

Autres avis : Enna, Mo 

Extrait : voir ici

 

7 septembre 2015

C'est lundi, que lisez-vous ? [226]

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C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu ces dernières semaines ? 

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Tout foutre en l'air - Antoine Dole 
Checkpoint - Jean-Christophe Rufin 
Le Secret de la manufacture de chaussettes inusables - Annie Barrows 
Macadam - Jean-Paul Didierlaurent


Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Tout ce qui est solide se dissout dans l'air - Darragh McKeon (partenariat Belfond)

Que lirai-je la semaine prochaine ?

Si c'était un homme - Primo Levi (partenariat Audiolib)
Mentine : Cette foisc'est l'internat ! - Jo Witek (partenariat Flammarion Jeunesse)

Bonnes lectures et bonne semaine !

6 septembre 2015

Macadam - Jean-Paul Didierlaurent

Lu en partenariat avec les éditions Au Diable Vauvert

macadam Au Diable Vauvert - septembre 2015 - 160 pages

Quatrième de couverture :
Pour tromper l’ennui lors des confessions, un prêtre s’adonne à un penchant secret. Une jeune femme trouve l’amour aux caisses d’un péage. Pendant la guerre, un bouleau blanc sauve un soldat. Un vieux graphologue se met en quête de l’écriture la plus noire. Une fois l’an, une dame pipi déverrouille la cabine numéro huit…

Auteur : Jean-Paul Didierlaurent habite dans les Vosges. Nouvelliste exceptionnel lauréat de nombreux concours, trois fois finaliste et deux fois lauréat du Prix Hemingway, Le Liseur du 6h27 est son premier roman.

Mon avis : (lu en août 2015)
En acceptant de recevoir ce livre en partenariat, je n'avais pas fait attention qu'il s'agissait d'un livre de nouvelles. En effet, avant d'écrire son premier roman Le Liseur du 6h27, l'auteur a été nouvelliste et a gagné quelques prix prestigieux.
Voilà donc onze nouvelles variées et très réussites. C'est une galerie de personnages très différents, dans des situations multiples et avec souvent une conclusion étonnante. Certaines nouvelles sont amusantes, d'autres plus sombres et beaucoup émouvantes...
Tour à tour, vous ferez la rencontre d'un prêtre qui s'ennuie pendant les confessions, d'une jeune femme trouvant l'amour aux caisses d'un peage, d'un soldat sauvé pendant la guerre par un bouleau blanc, d'un musicien de corrida, d'une dame pipi, d'un vieillard attendant la mort dans sa maison de retraite... Avec une imagination sans borne, l'auteur nous transporte dans des univers différents, avec une écriture à la fois subtile et sans concession. A découvrir sans modération !

Merci et les éditions Au Diable Vauvert pour cette lecture savoureuse.

Extrait :
Des échanges ne devaient pas excéder le temps de référence fixé en début d’année par son responsable lors de son entretien de progrès et qui était de quatorze secondes exactement en ce qui la concernait. Selon le dernier suivi mensuel, elle était encore à plus de trois secondes de son objectif. Mathilde emmerdait son objectif. Elle ne manquait jamais de glisser une petite phrase supplémentaire au milieu du plan de dialogue lorsqu'elle en avait l'occasion (...) Mais la nouvelle Mathilde se foutait des consignes. La nouvelle Mathilde avait soif de contacts, qu’ils soient visuels ou tactiles, fussent-ils brefs. Et puis trois secondes, ce n’était pas la lune. Si ça ne leur plaisait pas que le signal lumineux de la file numéro douze reste au rouge un peu plus longtemps que les autres, ils n’avaient qu’à le lui dire en face. Mais on ne lui disait plus rien en face, à Mathilde, pas même le responsable de zone, ce même responsable qui, avant l’accident, n’aurait jamais manqué une occasion de lui balancer une vanne graveleuse et pleine de sous-entendus en la regardant droit dans les seins et qui à présent l’évitait comme une pestiférée.

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rl2015
3/6

Déjà lu du même auteur :

96496883 Le liseur du 6h27

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4 septembre 2015

Le Secret de la manufacture de chaussettes inusables - Annie Barrows

le secret de la manufacture Nil - juin 2015 - 621 pages

traduit par Claire Allain et Dominique Haas

Titre original : The Truth According to Us, 2015

Quatrième de couverture :
Ce n'était pas le projet estival dont Layla avait rêvé. Rédiger l'histoire d'une petite ville de Virginie-Occidentale et de sa manufacture de chaussettes, Les Inusables Américaines. Et pourtant... Eté 1938. Layla Beck, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d'une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville. L'été s'annonce mortellement ennuyeux. Mais elle va tomber sous le charme des excentriques désargentés chez lesquels elle prend pension. Dans la famille Romeyn, il y a... La fille, Willa, douze ans, qui a décidé de tourner le dos à l'enfance... La tante, Jottie, qui ne peut oublier la tragédie qui a coûté la vie à celui qu'elle aimait... Et le père, le troublant Félix, dont les activités semblent peu orthodoxes. Autrefois propriétaire de la manufacture, cette famille a une histoire intimement liée à celle de la ville. De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l'existence des membres de cette communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

Auteur : Annie Barrows est née en 1962 en Californie. Mariée, mère de deux enfants, elle se consacre à l'écriture et a publié de nombreux livres jeunesse. Elle a écrit avec sa tante Mary Ann Shaffer Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.

Mon avis : (lu en août 2015)
Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un de mes livres préféré et je voulais vraiment découvrir le nouveau roman d'Annie Barrows. Cette histoire est très différente du premier livre mais cela ne m'a pas empêcher de beaucoup aimer cette lecture.
Nous sommes en 1938, aux États-Unis, dans la petite ville de Macedonia en Virginie-Occidentale. La ville vit grâce à son usine de chaussettes, les Inusables Américaines. Layla Beck, fille d'un sénateur puissant et fortuné, refuse d'épouser le mari que son père lui a choisi. Elle se retrouve donc sans ressource et la voilà contrainte de travailler pour une agence gouvertementale. Elle est envoyée à Macedonia pour écrire l'histoire de la ville qui fête ses 150 ans. Layla prend pension chez la famille Romey qui était autrefois propriétaire de la manufacture. Cette famille est assez excentrique et très attachante en particulier Willa, fillette âgée de 12 ans, qui se pose pleins de questions sur les adultes et Jottie, sa tante, qui l'élève elle et sa jeune soeur...
A travers les voix de Layla, Willa et Jottie nous plongeons dans le présent et le passé de Macedonia et de ses habitants hauts en couleur...
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre plein de fantaisie, de poésie et d'humour, j'ai particulièrement aimé le personnage de Willa et j'ai été touchée par Jottie.

Autre avis : Unautreendroit

Extrait : 
2 septembre 2015

Checkpoint - Jean-Christophe Rufin

checkpoint Gallimard - avril 2015 - 400 pages

Quatrième de couverture : 
Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement. A travers des personnages d'une force exceptionnelle, Jean-Christophe Rufin nous offre un puissant thriller psychologique. Et l'aventure de Maud éclaire un des dilemmes les plus fondamentaux de notre époque. A l'heure où la violence s'invite jusqu'au coeur de l'Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l'action humanitaire ? Face à la souffrance, n'est il pas temps, désormais, de prendre les armes ?

Auteur : Pionnier du mouvement humanitaire des "French doctors», Jean-Christophe Rufin est l'auteur de romans désormais classiques : Rouge Brésil (prix Goncourt 2001), L'Abyssin, Le grand Cœur. Nombre de ses ouvrages (Katiba, Globalia, Immortelle randonnée) éclairent de façon prémonitoire le monde contemporain.

Mon avis : (lu en août 2015)
Avant de commencer ce roman, je vous conseille de lire la postface écrite par l'auteur. Ayant été lui-même un des "French doctors", il nous explique pourquoi il a écrit ce livre.

Cette histoire est un huis clos qui met en scène une femme et quatre hommes qui convoient dans deux camions, un chargement de premiers secours destiné à des habitants de Bosnie pendant la guerre de 1995. 
Les cinq membres de cette équipe ont des personnalités et des motivations très différentes et pas toujours avouées pour participer à ce convoi humanitaire. Le lecteur va découvrir au fil du récit l'histoire de chacun et leurs idéaux... L'entente n'est pas là dans l'équipe et très rapidement des tentions vont apparaître. Jean-Christophe Rufin a construit cette histoire comme un suspense, l'atmosphère est lourde, quelques surprises et rebondissements sont présentes. Le récit et l'aventure est palpitante... Il nous invite à réfléchir sur le rôle de l'humanitaire aujourd'hui, est-il seulement là pour porter secours à des populations ? Doit-il seulement nourrir et soigner ?
J'ai dévoré Check-point comme un roman policier, je me suis attachée aux différents protagonistes, les descriptions des lieux traversés par le convoi m'ont fait voyager. Une très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Bosnie centrale, 1995

Marc arrêta le camion, sans explication.
— Passe-moi les jumelles.
Maud les tira de la boîte à gants et les lui tendit. Il sortit et se planta sur le bord de la route. Elle le vit scruter longuement l’horizon.
Forçant la douleur, elle parvint à s’asseoir et à essuyer la buée sur la fenêtre. D’où ils se trouvaient, on embrassait un vaste panorama et, s’il avait fait moins mauvais, on aurait peut-être pu voir jusqu’à l’Adriatique. Avec la neige qui tombait, on distinguait tout de même l’ensemble du haut plateau qu’ils avaient traversé. À l’œil nu, Maud ne voyait qu’une étendue blanche, à perte de vue. Tantôt la route plongeait dans des creux, tantôt elle reprenait de l’altitude. Ils s’étaient arrêtés sur un point haut. Vers le sud, les tours en ruine d’un château médiéval se découpaient sur le fond plombé d’un nuage de neige. Marc revint et lança les jumelles sur le tableau de bord. Il redémarra, plus tendu que jamais.
— Qu’est-ce que tu as vu ? 
— Ils sont passés.
Maud ne dit rien. Elle percevait de la rancune dans sa voix. Elle s’en voulait d’être blessée, de ne pas pouvoir conduire. Si, derrière, leurs poursuivants pouvaient se relayer au volant, Marc seul ne pourrait pas tenir le rythme. Il y pensait certainement et devait calculer les conséquences de leur échec : l’affrontement inévitable, le chargement découvert, la mort peut-être.
Maud essaya de bouger mais il n’y avait rien à espérer. Dès qu’elle tendait les bras, une douleur aiguë lui transperçait le dos, au point de lui donner envie de crier.
— On a combien de temps d’avance, tu crois ?
— Six heures à peine.
— Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Il ne répondit pas et elle lui en voulut. Elle avait l’impression de ne compter pour rien. Il avait un air si hostile qu’elle ne put s’empêcher de penser à ses idées de la nuit. Dans l’action, il était seul. C’était le revers de sa force, la règle du jeu dans son monde.
Maud avait envie de pleurer et elle s’en fit le reproche.
Ils roulèrent silencieusement pendant près d’une heure. Soudain, Marc arrêta de nouveau le camion. Il ne donna aucune explication et, sans un mot, redescendit sur la route. Elle le vit d’abord s’accroupir devant la cabine et toucher le sol glacé. Puis il disparut à l’arrière. Quand il remonta, des flocons couvraient ses cheveux. Il neigeait dru maintenant et, en quelques instants, le pare-brise s’était couvert d’une pellicule blanche.

Déjà lu du même auteur :

l_abyssin_p L'Abyssin immortelle_randonnee Immortelle randonnée Compostelle malgré moi 

9782356416353_T Immortelle randonnée Compostelle malgré moi (audio livre) 

le grand coeur_folio Le grand Cœur le collier rouge Le collier rouge

 

1 septembre 2015

Tout foutre en l'air - Antoine Dole

tout foutre en l'air Actes Sud Junior - avril 2015 - 58 pages

Quarième de couverture :
Lorsqu'elle rencontre Olivier sur internet, elle a enfin le sentiment de pouvoir tout partager avec quelqu'un. Y compris ses pensées les plus secrètes, ses peines parfois aussi. Malgré les mises en gardes de ses parents, leurs craintes de la voir sortir avec un garçon plus âgé qu'elle, l'influence qu'il a sur elle grandit. Au point de s'enfuir avec lui, d'être prête à le suivre n'importe où, jusqu'au bout. Pourtant, au fil de leur échappée nocturne, son instinct reprend le dessus : elle veut vivre sa vie à elle. Un texte troublant qui évoque avec justesse la solitude d'une adolescente et les dérives des relations virtuelles.
Auteur : Né en 1981, Antoine Dole vit entre Chambéry et Paris. Après un premier roman remarqué en 2008, Je reviens de mourir, il publie Laisse brûler (2010), K-Cendres (2011), A copier cent fois (2013) et Ce qui ne nous tue pas (2014). Il crée en parallèle le personnage de bande dessinée Mortelle Adèle ainsi que différentes sagas pour la presse jeunesse (Zoé Super, Karen 2.0). 
Mon avis : (lu en août 2015)
Un livre court, mais un texte fort. Le lecteur suit la fuite d'une adolescente. Il y a quelques mois, elle a rencontré Olivier sur internet et il l'a compris. Un soir, désobéissant à ses parents, elle quitte le domicile familiale pour le rejoindre et réaliser la promesse qu'ils se sont faite, elle et Olivier... Je n'en dirai pas beaucoup plus pour ne pas dévoiler l'essentiel du livre.
Le style de l'auteur est juste, percutant, il plonge le lecteur au coeur de l'intrigue, qui se retrouve à courir au côté de la jeune fille, le rythme rappelle celui d'un film policier, même du suspense existe... Ce livre invite à la réflexion autour de l'adolescence, des rencontres sur internet qui peuvent être toxiques. A lire par les parents et les adolescents. 

Extrait : (début du livre)
Toutes ces choses qu'on dit qu'on fera et qu'on ne fait jamais. Idées qu'on lance en l'air, promesses à soi-même qu'on sait déjà qu'on ne tiendra pas. Et dans le ventre, comme un vide qui grandit à force d'ingurgiter des pensées creuses : des prétextes, des excuses, tous ces mensonges à soi-même et ceux qu'on fait aux autres. Leurs "Ça va ?" qui ne déclenchent plus rien que des "Oui bien, et toi ?" quand le dedans veut se vomir.
Sauf que cette fois, oui, "cette fois" on se dit que ce sera différent. Pour prouver que la douleur est palpable, qu'elle n'est pas dans notre tête. Pour leur montrer à tous, leur prouver qu'ils ont eu tort de douter, de ne pas y croire, de ne pas vouloir voir.
Mais même là, c'est chaque fois pareil. Pas vouloir se l'avouer. Un pas en avant puis deux pas en arrière.
Même à reculons, continuer à le dire, et chercher à s'en convaincre à chaque syllabe qu'on prononce : Oui, ce soir je vais le faire.

Car ce soir, oui, je vais le faire.

Déjà lu du même auteur :

a_copier_100_fois A copier 100 fois 95103899 Ce qui ne nous tue pas

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