Un bonheur si fragile - tome 1 : L'engagement - Michel David
Lu en partenariat avec Babelio et Kennes éditions
Kennes éditions - février 2015 - 528 pages
Quatrième de couverture :
Dans le Québec rural de 1900, la vie demeure rythmée par les saisons. Alors que fidélité, piété et esprit de travail sont des vertus encouragées par le clergé tout-puissant, Corinne Joyal, issue d'une famille dont les membres sont liés par l'amour et l'esprit d'entraide, n'aurait jamais cru qu'en épousant Laurent Boisvert, elle allait faire son entrée dans une famille où l'argent et l'égoïsme sont rois. Dès les premiers mois de vie commune, Corinne découvrira rapidement que le fils de Gonzague Boisvert est un homme irresponsable et un coureur de jupons.
Dans son nouveau village d adoption, Corinne apprendra à se défendre autant des excès de son mari, qui aime bien prendre un verre, que de l'avarice de son beau-père, un homme rongé par l'ambition et en lutte ouverte avec le curé de la paroisse.
Auteur : Michel David est né à Montréal, le 28 août 1944, où il passe son enfance, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui n est pas alors totalement urbanisé.
Après plus de 33 ans de carrière dans l'enseignement du français, Michel David prend sa retraite en 1999, mais continue l'écriture d'ouvrages pédagogiques, et se consacre à la sculpture sur bois, puis... à l'écriture de sagas, sept jours par semaine, plusieurs heures par jour.
Mon avis : (lu en juillet 2015)
J'ai accepté de recevoir ce livre en partenariat avec Babelio car j'étais attirée par cette couverture évoquant la bande dessinée Magasin Général et j'étais curieuse de découvrir un roman québécois. Je suis sensible à ce qui concerne le Canada et plus spécialement le Québec puisque l'un de mes fils part très prochainement à Montréal pour ses études pendant quelques mois.
Ce livre est le premier tome d'une saga en quatre volumes. C'est un roman du terroir québécois. L'histoire se passe au tout début du XXème siècle, Corinne Joyal vit dans la paroisse de Saint-François avec ses parents et ses frères, une famille aimante, travailleuse et solidaire. Elle est amoureuse d'un beau garçon, Laurent Boisvert, qui vient de la paroisse de Saint-Paul. Elle rêve du grand amour et espère rapidement se marier, avoir sa maison et fonder une famille. A 19 ans, Corinne est plutôt naïve, et c'est une fois mariée qu'elle découvrira que la famille de son mari est bien différente de la sienne. Son beau-père, Gonzague Boisvert, est l'un des plus riche de la paroisse, mais il est très près de ses sous et il a des comportements égoïstes. Laurent est de nature paresseuse et n'hésite pas à dépenser le peu d'argent du couple pour aller boire et faire la fête... Heureusement, Corinne pourra compter sur le soutien de Juliette, la sœur de Laurent, de Rosaire, un jeune orphelin, de ses voisins proches et de Wilfrid Boucher, le grand-père de son mari. Le quotidien de Corinne et Laurent est décrit au fil des saisons avec en arrière plan un conflit entre Gonzague Boisvert et le curé de la paroisse de Saint-Paul autour de la reconstruction de l'église
Dépaysement garanti, le lecteur est plongé dans l'ambiance du lieu et de l'époque avec le vocabulaire particulier du patois québécois rural, je m'y suis facilement habituée, même si j'aurai bien aimé avoir un glossaire des expressions...
J'ai lu facilement et avec plaisir ce roman, les personnages sont attachants pour certains et détestables pour d'autres. Je compte bien, à l'occasion, lire la suite.
Merci Babelio et Kennes éditions pour ce partenariat.
Extrait : (début du livre)
Anselme Béliveau, le curé de la paroisse Saint-Paul-des-Prés, ronflait comme un bienheureux, son double menton appuyé sur sa poitrine. Ses lunettes rondes à monture métallique avaient légèrement glissé sur son nez. Après les fatigues causés par toutes les cérémonies de la semaine sainte, le digne ecclésiastique profitait d'un repos bien mérité.
Dès la fin du dîner, le prêtre au ventre confortable avait quitté son vicaire dans la ferme intention de lire son bréviaire dans son bureau. Cependant, il avait tellement fait honneur au rôti de boeuf et à la tarte aux pommes servis par Rose Bellavance qu'une digestion difficile et le silence de la pièce l'avaient fait succomber à une sieste involontaire.
- Monsieur le curé ! Monsieur le curé, êtes-vous là ? s'écria la servante en frappant à la porte du bureau du curé de la paroisse.
Tiré brusquement de son sommeil, il fallut plusieurs secondes au prêtre pour reprendre contact avec la réalité.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? maugréa-t-il, mécontent d'avoir été réveillé en sursaut.
La porte s'ouvrit sur une vieille dame de soixante-dix ans, légèrement voûtée et à la voix quelque peu chevrotante.
- C'est monsieur Parenteau qui aimerait vous voir, murmura la servante en demeurant sur le pas de la porte. Je l'ai fait passer dans la salle d'attente.