Mois du film documentaire 2014 en Seine et Marne :
Mois du film documentaire 2014 : découvrir l'oeuvre de Carmen Castillo et Rithy Panh
La Médiathèque départementale met à l’honneur deux cinéastes francophones : l'un d'origine cambodgienne, l'autre d'origine chilienne, qui questionnent l'histoire douloureuse de leur pays.
Plus de 30 projections-débats sont donc programmées en Seine-et-Marne pendant tout le mois de novembre.
Hier soir, la Bibliothèque organisait une soirée autour du film :
La Terre des âmes errantes de Rithy Panh :
En 1999, les travaux de pose du premier câble de fibre optique d’Asie du Sud-Est ont traversé le Cambodge. Ils impliquent le creusement d’une tranchée d’un mètre de profondeur de la frontière thaïlandaise à la frontière vietnamienne, pour y enfouir un câble à peine plus gros que le pouce. C’est là l’occasion pour de nombreux Cambodgiens - paysans pauvres, soldats démobilisés, familles sans ressources - de trouver du travail.
La tranchée rencontre les mines et la présence obsédante des millions de morts dont les âmes errent, harcelant les survivants, faute de sépultures. Tout au long de son creusement à la pioche, à la houe, à la main, elle met en scène l’angoisse de pouvoir continuer à travailler tout en subissant quotidiennement la violence économique.
Le film suit sa progression, s’attachant à quelques personnages centraux qui symbolisent les difficultés et les contradictions que doit surmonter ce pays, dans la nécessité de survivre et la volonté de renouer avec une culture ancestrale laminée, elle aussi, par les années de guerre.
1999, 100 minutes – Rithy Panh
Auteur : Cinéaste franco-cambodgien, né le 18 avril 1964 à Phnom Penh, Rithy Panh est âgé de onze ans au moment de l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh (1975). Cadet d’une famille de neuf enfants, il a d’abord été intégré à une brigade mobile de jeunes, puis à un hôpital en tant qu’aide-soignant. En 1979, il s’échappe du Cambodge et parvient au camp de Mairut, en Thaïlande. Un an après, il s’exile en France. En
1985, il intègre l’Institut des hautes études cinématographiques (aujourd’hui Fémis) dont il sort diplômé. Il devient réalisateur et l’ensemble des films qu’il tourne ensuite trouvent leur matière dans l’histoire de son pays d’origine. Si le cinéma peut nous raconter l’Histoire, il peut aussi être le lieu d’une suture, d’une réhabilitation ou, pour employer un terme moins ampoulé et cher à Rithy Panh, d’une rencontre.
Mon avis :
Un film très fort, il n'y a pas de voix off, seuls les personnages s'expriment et ainsi le spectateur découvre le contexte historique, social, économique de ces Cambodgiens pauvres, obligés de creuser cette tranchée pour gagner un peu d'argent pour faire vivre leurs familles.
A la fin de la projection, nous avons pu poser des questions et échanger avec Cati Couteau la productrice du film.
L’association REASMEY ANGKOR a clôt la soirée avec des collations, des danses et une vente d’artisanat au profit des enfants des rues du Cambodge.
Ce film est disponible dans le DVD "Le Cinéma de Rithy Panh" (2008)
Pour en savoir plus : Fiche Arte sur le film La Terre des âmes errantes de Rithy Panh
Déjà lu du même auteur :
L'élimination - Rithy Panh (Grand Prix Elle 2013 - document)