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15 octobre 2014

La beauté du geste - Philippe Delerm

la beauté du geste Seuil - octobre 2014 - 145 pages

Quatrième de couverture :
Quel délice, pour un écrivain passionné de sport, de concevoir un album comme celui-ci ! Elire en toute subjectivité les gestes que j'ai trouvés les plus beaux, les champions les plus charismatiques, les histoires les plus émouvantes. Ecrire sur tout cela. Bénéficier du travail d'une petite équipe me permettant de choisir les documents photographiques illustrant ces préférences, les mettant en scène, leur suscitant des échos. Le sport a ses ombres, mais il s'agit ici de toute la lumière qu'il m'a donnée, hier, aujourd'hui, et même avant que je sois né parfois. L'amitié de l'aryen Luz Long et du noir Jesse Owens, la perfection du saut de Carl Lewis, la subtilité de la passe d'Andrés Iniesta ... Tout le sport que j'aime, en images et en mots.

Auteur : Philippe Delerm est né en 1950 à Auvers sur Oise. Très vite passionné par le sport, il a pratiqué en club le football et l'athlétisme. A défaut de devenir un champion du 400m, il a d'abord souhaité être journaliste sportif avant d'effectuer des études de Lettres à la faculté de Nanterre. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages et dirige depuis 2006 la collection "Le goût des mots" aux éditions Points.

Mon avis : (octobre 2014)
Je n'ai pu feuilleter ce livre que sous forme de pdf sur mon ordinateur. Je n'ai donc pas pu apprécier totalement la beauté des images de sport que Philippe Delerm a choisi pour illustrer "La beauté du geste".
Des images souvent pleine page, purement de sport comme la douleur de l'effort, le plongeon d'un gardien de but, le geste fluide du gymnaste, la fragilité d'une patineuse, la concentration dans le regard d'un basketteur lors d'un lancer franc, un saut en longueur de Carl Lewis...
Des images plus anodines comme le lancer de serviette d'un tennisman, une main enduite de magnésie tenant un poids...
Mais
 également des images de gestes plus profond comme la "magnifique accolade et le sourire si pur, si éclatant entre Emile Zatopek et Alain Mimoun" ou comme l'amitié sportive en août 1936 au Jeux Olympiques de Berlin entre le Noir américain Jesse Owens et le grand blond allemand Luz Long qui concourent au saut en longueur... 

Certaines images parlent d'elles-même, mais le texte de Philippe Delerm, connaisseur et passionné de sport, est un vrai plus, il décrit les émotions, les circonstances ou le geste sportif. 
En fin du livre chacune des images du livre est légendée avec la date, le lieu et l'évènement de la photo.
L'extrait que j'ai choisi est un petit clin d'œil à mon billet précédent...

Extrait : (page 18)
La poutre ensorcelée
La poutre. Le mot lui-même sonne comme un instrument de torture. La nudité parfaite de cet agrès, une espèce de piste de danse dure, si implacablement longue, si perversement mince, renvoie d'emblée à la lumière blafarde des gymases où les petites championnes sacrifient leur jeunesse. Certaines parviennent par miracle à l'enrober d'une sensualité paradoxale, en enlaçant la planche, en tentant de l'apprivoiser...
Et puis, il y a Nadia Comaneci, point de rupture de la gym féminine. Elle incarne la perfection dans l'audace. Elle tente l'impossible et elle le réussit. La poutre est l'essence du risque. C'est là que Nadia se transcende. Son mouvement nous met les yeux et le coeur à l'envers. Comment peut-elle encore penser à l'élégance déployée de ses mains, quand tout va si cruellement vite, si haut, si dangeureusement ? Elle est tellement jeune pour tant de maîtrise, dans le petit justaucorps blanc de l'équipe de Roumanie. Elle vient de là, de ce pays latin où l'on aime la langue française, de ce pays dont nous ne connaissons pas encore tout l'asservissement, toute la misère, quand Nadia s'avance sur la poutre. Elle est adolescente, avec un corps de femme en devenir. Après elle, il y aura surtout des enfants décharnées, ou des petites boules musculeuses. En dépit de sa minceur extrême, Nadia demeure féminine. Et malgré tous ses pièges de silence brut, la poutre ne peut rien, vaincue par ce feu follet d'insolence idéale.

nadia_comm

p. 19 : La Roumaine Nadia Comencini à la poutre lors des Jeux Olympiques d'été de Moscou en 1980. Elle y sera quatre fois médaillée : deux fois championne olympique à la poutre et aux exercices au sol (ex aequo avec la Russe Nelli Kim), et deux fois vice-championne olympique au concours multiple individuel et en compétition par équipes.

 

 

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