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Alsatia - 1945 -

Alsatia - 1945 -

Alsatia - 1945 -

Signe de Piste - 1958 -

Alsatia - 1963 - 215 pages

Signe de Piste - 1970 (BD)

Signe de Piste - 1970 (BD)

Safari Signe de Piste - 1971

Safari Signe de Piste - 1976 - 215 pages

Nouveau Signe de Piste - 1989

France Loisirs - 1985 - 215 pages

Fleurus - 1996

Illustrations de Pierre Joubert

Quatrième de couverture : 
« Nous méritons toutes nos rencontres... » a écrit François Mauriac. Faut-il croire qu'Eric et Christian ont « mérité » leur extraordinaire aventure ? Rien ne semblait cependant destiner le jeune Prince des Neiges et le fils du chirurgien parisien à se rencontrer. Rien, si ce n'est ce bracelet qu'Eric porte au poignet, signe d'un terrible secret, vieux de cinq siècles, et rappel d'une mission dramatique.
Eric devra choisir : entre le devoir et l'amitié, aucun compromis n'est possible.

Auteur : Serge Dalens, nom de plume d'Yves de Verdilhac, né en 1910 à Albertville en Savoie, est un écrivain français. Magistrat de profession, il est surtout connu pour ses nombreux romans, pour la plupart destinés à la jeunesse et de directeur de la collection « Signe de piste » (1954). L'auteur a également utilisé les pseudonymes de François Thervay et de Mik Fondal, collectif avec Jean-Louis Foncine (Pierre Lamoureux). Il est décédé en 1998.

Mon avis : (lu et relu depuis la fin des années 70)
Ce livre est le premier livre "Signe de Piste" que j'ai lu alors que j'étais moi-même Jeannette ou Guide... C'est aussi le premier volume de la série du Prince Eric paru pour la première fois en 1937, Le bracelet de vermeil a connu un extraordinaire succès, consacré par un tirage de plus d'un million d'exemplaires ! 
Été 1936, Christian s'apprête à partir en camp scout en Alsace avec sa Troupe dans la Patrouille du Loup. Il va faire la connaissance d'Eric, scout invité pour le camp. C'est un jeune garçon timide qui porte un bracelet de vermeil avec une étrange inscription. Christian se liera très vite d’amitié avec ce nouveau scout assez mystérieux. Il découvrira que ce dernier n'est pas n'importe qui... mais un prince nordique qui a une mission venue du passé à accomplir... 

Eric va devoir faire un choix difficile entre le devoir et l'amitié.
Un roman d'aventure qui m'a fait rêvé durant mes années de scoutisme.
Les illustrations de Pierre Joubert contribuent certainement aussi pour une part au succès de cette série.

Extrait : (page 15) 
L’aîné s’appelait Louis. Le second, Philippe. Le troisième, Christian. Vingt-deux, quinze et treize ans. Scouts. Heureux de l’être.
— La vie est belle, dit Philippe.
— Oui, fit Christian.
— Chantons, ajouta Louis.
Les rires volèrent avec le vent, qui recueillit la chanson.
Une horloge tinta, sept fois. La voiture s’arrêta.
— À demain, Philippe.
— À demain.
Luxembourg, quai d’Orsay, avenue des Ternes.
— Bonsoir, Christian !
— Bonsoir, Chef !

Louis rentre à son tour. Prêt pour le départ du lendemain : le camp d’été !
Quelle joie de quitter Paris, d’emmener les scouts respirer l’air frais des Vosges !
D’emblée, la Cour d’Honneur avait accepté l’invitation de Mme de Lienville, une grande amie de la Troupe : on visiterait l’Alsace en établissant le quartier général du camp au château qu’elle y possédait. À la demande de son chef, on emmenait même un scout venu d’on ne sait trop où.
— Demain…, songea Louis.
Il atteignit un album, celui de l’année passée, et les souvenirs s’exhalèrent d’entre les pages. Pour la centième fois, les images s’animèrent. Ici, c’était Philippe roulant dans la neige, là, Christian plus ébouriffé que jamais, avec ses grands yeux noirs et ses cheveux de jais.
Partout la joie de vivre et le bonheur d’être amis.
Un appel interrompit sa rêverie.
— Louis, le téléphone !
— Qui donc à cette heure… ?
— Un scout.
— Bon, j’y vais. Allo ?
— Allo, ici Christian d’Ancourt. C’est toi, Chef ? Écoute, il faut absolument que tu passes demain à la maison. Tu sais que papa est un peu nerveux depuis quelques jours. Ce soir, il ne veut plus me laisser partir pour Birkenwald.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas, j’ai eu beau insister, supplier, dire que tu comptais absolument sur moi, rappeler notre sortie de cet après-midi, rien n’y a fait. Alors, il faut que tu viennes. Dis, Louis, tu veux bien ?
— Oui, c’est promis. Mais enfin, ton père t’a bien donné une raison ! On ne prend pas une décision comme celle-là sans motifs. Tu n’as pas fait de sottises au moins ?
— Non, je t’assure, je n’y comprends rien…
— Alors, à demain. Dors quand même sur tes deux oreilles, petit frère !… En voilà une autre, maintenant ! Le docteur d’Ancourt n’agit certainement pas à la légère. Christian est trop franc pour m’avoir caché quelque chose. Qu’a-t-il bien pu arriver ?

Christian ne pouvait cependant lui en dire davantage. Rentrant chez lui, il avait trouvé son père plus sombre encore que les jours précédents. Et comme, pour le dérider, il amenait la conversation sur son prochain départ :
— Non, Christian, lui avait-il répondu, tu n’iras pas au camp, tu ne peux y aller.
Pas d’explications.
— … Tu comprendras cela plus tard, avait seulement ajouté M. d’Ancourt, pense, mon petit, que nous avons de sérieuses raisons, ta maman et moi, pour agir de la sorte.
C’est alors que Christian avait eu recours à son Chef.
Maintenant, il s’efforçait au calme, mais ses yeux brillants s’attardaient sur son sac inachevé, fixant douloureusement les derniers objets épars sur le tapis.
Le perpétuel sourire illuminant son visage, ne comptait plus que pour mémoire, et la mèche brune, cachant généralement un œil, pendait lamentablement.
Il se heurtait à un obstacle inconnu, le laissant désemparé, lui qui avait l’habitude d’abattre de haute lutte les difficultés rencontrées.
Il avait le goût des réalisations pratiques et immédiates, un esprit d’aventure poussé à l’extrême, une imagination débordante.
Dire que Christian ne rêvait que plaies et bosses, serait passer la mesure, mais il est certain que son plus gros sacrifice, lors de son entrée à la Troupe, avait été de ne plus se colleter comme un chiffonnier avec ses camarades de classe.
Pas trop grand et bien carré d’épaules, il arborait un air de douceur qui détonnait étrangement sur tout ce qu’il y avait de viril en lui. Avec cela, très racé, et des façons de prince. Il avait une telle manière de prêter sa bicyclette ou d’offrir un caramel à celui qu’il venait de rosser, qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer.
Il voulait bien se battre, mais détestait faire de la peine. On se sentait heureux, rien qu’à voir son sourire et à l’entendre chanter.
Pour l’instant, il ne parvenait pas à comprendre la brusque décision de ses parents, et mettait son dernier espoir dans l’arrivée du Chef.
Ignorant le vrai motif de l’attitude de son père, il ne pouvait se douter qu’un événement imprévu allait modifier la situation au point de rendre presque inutile l’intervention du Scoutmestre.

 Challenge Petit Bac 2014
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"Matière" (7)

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