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2 janvier 2014

Bacha Posh - Charlotte Erlih

2013-12-31_145847 Actes Sud Junior - mars 2013 - 272 pages

Quatrième de couverture :
"Je ne veux pas me morfondre dans mon coin en maudissant le sort. Je n'aime pas ce rôle. Je vais donc continuer à me battre. Voilà mon identité : lutter. Mon identité, c'est de persévérer, non pas d'être un garçon ou une fille. Je suis moi. Et moi, je me bats. 
Ça ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j'aurais tout tenté."
Elle vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon.
C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas.
À la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

Auteur : Normalienne et agrégée de lettres modernes, Charlotte Erlih a enseigné les arts du spectacle à l'université de Nanterre, avant de se consacrer à l'écriture et à la réalisation. Elle a cosigné avec Coline Serreau L'Académie Fratellini - Le cirque de plain-pied (2008). Bacha Posh est son premier roman.

Mon avis : (lu en décembre 2013)
Je ne connaissais pas les "bacha posh" avant un "Café Lecture" de la bibliothèque, où Chantal nous avait conseillé de découvrir le livre "
Je suis une bacha posh" - Ukmina Manoori sur le sujet. Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'emprunter, mais lorsque j'ai découvert ce livre destiné aux adolescents, j'ai eu très envie de le découvrir. 
En Afghanistan, dans les familles où il n'y a pas de garçon, l'une des filles est déguisée et élevée comme un garçon, c'est une bacha posh
Dans cette histoire, Farrukh (Farrukhzad) est barreur dans une équipe d'avirons. Avec ses camarades, ils espèrent participer aux JO. Le groupe ignore que leur barreur est une jeune fille. Mais bientôt, Farrukh va devoir redevenir Farrukzhad et après avoir goûté à la liberté, elle se retrouve plongée dans un monde de servitude, où la place de la femme est très différente de celle de l'homme... Comment va-t-elle réagir ?
A travers cette histoire, le lecteur découvre vraiment la vie en Afghanistan, la place de la femme, celle de l'homme et surtout cette coutume très étonnante des "bacha posh" dans ce pays musulman...  

Extrait : (début du livre)
Huit longues rames de bois fendent la surface lisse du lac Kargah, progressent sous l'eau, ressortent ruisselantes et replongent dans l'étendue bleue. Les pieds poussent sur les planches, les fesses reculent sur les sièges, les jambes se tendent, les bras se rapprochent du torse. Le tout, abdominaux serrés et torse gainé pour conserver le dos droit. D'un coup, les poignets s'abaissent et pivotent : les rames se retrouvent parallèles au lac, l'embarcation atteint son pic de vitesse. Les rameurs regagnent leur position initiale - les fesses coulissent vers l'avant, les jambes se replient, les bras s'éloignent du torse. Une rotation ultime des poignets, et les pelles, perpendiculaires au lac, en tranchent à nouveau la surface.
Les huit adolescents sont assis les uns derrière les autres. Sohrab, la "nage" du bateau impulse le rythme et montre l'exemple au reste de l'équipe. Derrière lui, Rustam lui sert de relais. Les quatre suivants - les jumeaux Kochai et Batoor, Amjad et Samandar - sont les moteurs du bateau, les plus puissants. Aux dernières places, Turan et Bijan tentent de maintenir l'équilibre, profitant de leur vision d'ensemble pour rectifier les fautes des uns et des autres. Le moindre à-coup, le moindre frôlement de l'eau avec l'extrémité d'une pelle, la moindre asymétrie dans la hauteur des rames, et la progression du 8 est menacée. Ralentissement, déviation, l'erreur de l'un met les autres en danger.
Pour orchestrer le ballet des garçons : un barreur, assis face à eux. Farrukh. Il dirige l'embarcation, donne la cadence, motive ses troupes. Portés par son enthousiasme, les rameurs s'entraînent comme des forcenés, égrenant les séances de travail comme les perles d'un misbaha*, luttant avec acharnement pour dompter leurs corps, éduquer leurs muscles, maîtriser chaque fraction de leur mouvement.
Des heures d'efforts arides, illuminées par des instants d'une joie quasi mystique lorsqu'ils réussissent à se synchroniser. Alors, ils entrent en communion avec le bateau, les rames deviennent des prolongements d'eux-mêmes, ils ne font plus qu'un avec leurs coéquipiers.
Dans cette union des corps et des esprits réside le plus grand plaisir de l'aviron. Les différences entre les êtres s'estompent, les conflits se dissipent. Le temps d'un instant, il n'y a plus Farrukh, Sohrab, Rustam, Kochai, Batoor, Amjad, Samandar, Turan et Bijan embarqués sur un bateau, mais un seul être hybride, fait moitié de bois, moitié de chair.
- On s'arrête ! lance Farrukh. Retour au port ! Les rameurs poussent un soupir de soulagement.
- Pas de relâchement ! Kochai, ta pelle ! Elle est trop basse. Allez, on s'applique jusqu'au bout. Batoor, tu presses !
Les garçons tentent de se ressaisir.
- C'est bien, puisez dans vos réserves, donnez tout ! C'est la dernière fois qu'on est sur ce bateau. Demain, tout sera différent ! On pourra enfin se concentrer sur l'essentiel, mettre notre énergie au bon endroit, avoir les mêmes chances que tout le monde, et à nous les Jeux olympiques !

*Chapelet

 

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