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A propos de livres...
8 septembre 2013

Blast : 3 - La tête la première - Manu Larcenet

blast_0 Dargaud - octobre 2012 - 204 pages

Quatrième de couverture : 
Toujours en garde à vue après la mort d'une jeune femme, Polza Mancini déroule ses souvenirs d'errance, sa quête éperdue du « blast » ces moments magiques qui le transportent ailleurs, mais aussi ses séjours en hôpital psychiatrique, ses terreurs et ses cauchemars.
Avec Blast, Manu Larcenet signe l'une des oeuvres majeures de la bande dessinée contemporaine, une terrifiante descente aux enfers, profondément humaine et touchante.

Auteur : Né le 6 mai 1969 à Issy-les-Moulineaux, après s'être lancé dans la BD à l'âge de dix ans,Manu Larcenet étudie le graphisme au lycée de Sèvres et obtient un BTS d'expression visuelle option 'images de communication' à l'Ecole des arts appliqués. Parallèlement, il multiplie les concerts avec un groupe punk fondé avec des amis de collège. Il fait son service militaire en 1991 et connaît alors le bataillon disciplinaire. A son retour, il emménage avec des amis musiciens et poursuit la scène et le graphisme : ses premiers dessins sont publiés dans des fanzines de rock et de bande dessinée. Il commence en 1994 une collaboration d'abord discrète avec le magazine Fluide glacial ; son premier récit, 'L' Expert-comptable de la jungle', est bientôt suivi de 'Soyons fous', 'La Loi des séries' et 'Bill Baroud espion'. Spirou, Dupuis, Glénat et Les Rêveurs de runes, une maison d'édition qu'il a fondée avec Nicolas Lebedel, publient depuis ses albums. Les improbables créatures ou les petits bonhommes ordinaires qui peuplent ses dessins font son succès. Il reçoit en 2003 le prix Jacques Lob, puis le prix du meilleur album à Angoulême en 2004 pour 'Le Combat ordinaire'. Mêlant autobiographie et réflexion, à l'instar de son 'Retour à la terre', cette série apparaît comme celle de la maturité. Changement de ton qui ne l'empêche pas, à l'occasion, de revenir, en 2006, à ses premières amours avec l'album 'Chez Francisque', scénarisé par Yan Lindingre. Artiste protéiforme, alternant séries potaches et récits plus profonds, Manu Larcenet compte désormais parmi les auteurs incontournables de la bande dessinée.

Mon avis : (lu en septembre 2013)
Dans ce troisième tome, Polza Mancini est toujours en garde à vue. Il continue à se confier, tranquillement en racontant sa vérité. Il revient sur son enfance, sur ses relations avec son père et son frère, il raconte également son séjour à l'hôpital psychiatrique, jusqu'à sa rencontre avec Carole. Les dessins sont toujours aussi sombres, avec quelques pages en couleur. Polza est de plus en plus attachant et l'auteur continu à maintenir un suspens entier sur l'intrigue, la dernière page annonce un rebondissement... Et pour satisfaire sa curiosité, le lecteur tenu en haleine n'a plus qu'à attendre le prochain épisode...

Extrait : 

blast5 blast6 

Déjà lu du même auteur :

RetourALaTerreLe1a_21012005 le_retour___la_terre_2 RetourALaTerreLe3_11012005 RetourALaTerreLe4_31082006 le_retour___la_terre_5 
Le retour à la terre

blast Blast : 1 - Grasse carcasse 

blast2  Blast : 2 - L'Apocalypse selon saint Jacky

 

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6 septembre 2013

La cuisinière d'Himmler - Franz-Olivier Giesbert

la_cuisini_re_d_himmler Gallimard - avril 2013 - 384 pages

Quatrième de couverture : 
Ceci est l’épopée drolatique d’une cuisinière qui n’a jamais eu peur de rien. Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux XXe siècle qu’elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour repartir de l’avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventures extraordinaires d’une centenaire scandaleuse qui a un credo : « Si l’Enfer, c’est l’Histoire, le Paradis, c’est la vie. »

Auteur : Franz-Olivier Giesbert (parfois abrégé « FOG »), est un éditorialistebiographe, présentateur de télévision et romancier français né en 1949 à Wilmington dans l'État du Delaware (États-Unis).

Mon avis : (lu en septembre 2013)
Même si l’auteur de ce livre m’énerve souvent, surtout à la télévision, j’ai eu la curiosité d’emprunter son dernier livre à la bibliothèque. Il nous raconte l'Histoire à travers l'histoire de Rose née en 1907 sur les bords de la Mer Noire, en Arménie et jusqu'en 2012, où à 105 ans, elle tient un restaurant à Marseille. Rose est la narratrice et elle va revenir sur les évènements drôles ou dramatiques de sa longue vie, sa traversée épique du XXème siècle. Le Génocide Arménien, la Seconde Guerre Mondiale, elle a traversé toutes les horreurs du siècle mais son appétit pour la vie sera plus fort que les douleurs et le malheur. 
Dans la première partie du livre, après la disparition de toute sa famille, Rose n'a comme seul soutien Théo une petite salamandre qui est sa « petite voix », sa conscience auquel elle tient beaucoup. Rose est une jeune fille puis une femme attachante dont l'amour de la vie est plus fort que tout. L'auteur fait également l'éloge de la vengeance car Rose n'oublie pas les auteurs de ses malheurs et n'hésite pas à appliquer de temps en temps le proverbe « la vengeance est un plat qui se mange froid »...

Ce livre se lit plutôt facilement même si j'ai eu un peu de lassitude au milieu du livre, à l'époque où Rose est la cuisinière d'Himmler, les anecdotes farfelues et improbables devenant de plus en plus indigestes...
A la fin du livre, le lecteur trouve quelques recettes de cuisine de la « cuisinière »… et une bibliographie bien fournie.

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre : Prologue)
Je ne supporte pas les gens qui se plaignent. Or, il n’y a que ça, sur cette terre. C’est pourquoi j’ai un problème avec les gens.
Dans le passé, j’aurais eu maintes occasions de me lamenter sur mon sort mais j’ai toujours résisté à ce qui a transformé le monde en grand pleurnichoir.
La seule chose qui nous sépare des animaux, finalement, ce n’est pas la conscience qu’on leur refuse bêtement, mais cette tendance à l’auto-apitoiement qui tire l’humanité vers le bas. Comment peut-on y laisser libre cours alors que, dehors, nous appellent la nature et le soleil et la terre ?
Jusqu’à mon dernier souffle et même encore après, je ne croirai qu’aux forces de l’amour, du rire et de la vengeance. Ce sont elles qui ont mené mes pas pendant plus d’un siècle, au milieu des malheurs, et franchement je n’ai jamais eu à le regretter, même encore aujourd’hui, alors que ma vieille carcasse est en train de me lâcher et que je m’apprête à entrer dans ma tombe.
Autant vous dire tout de suite que je n’ai rien d’une victime. Bien sûr, je suis, comme tout le monde, contre la peine de mort. Sauf si c’est moi qui l’applique. Je l’ai appliquée de temps en temps, dans le passé, aussi bien pour rendre la justice que pour me faire du bien. Je ne l’ai jamais regretté.
En attendant, je n’accepte pas de me laisser marcher sur les pieds, même chez moi, à Marseille, où les racailles prétendent faire la loi. Le dernier à l’avoir appris à ses dépens est un voyou qui opère souvent dans les files d’attente qui, à la belle saison, pas loin de mon restaurant, s’allongent devant les bateaux en partance pour les îles d’If et du Frioul. Il fait les poches ou les sacs à main des touristes. Parfois, un vol à l’arraché. C’est un beau garçon à la démarche souple, avec les capacités d’accélération d’un champion olympique. Je le surnomme le « guépard ». La police dirait qu’il est de « type maghrébin » mais je n’y mettrais pas ma main à couper.
Je lui trouve des airs de fils de bourgeois qui a mal tourné. Un jour que j’allais acheter mes poissons sur le quai, j’ai croisé son regard. Il est possible que je me trompe, mais je n’ai vu dedans que le désespoir de quelqu’un qui est sens dessus dessous, après s’être éloigné, par paresse ou fatalisme, de sa condition d’enfant gâté.
Un soir, il m’a suivie après que j’eus fermé le restaurant. C’était bien ma chance, pour une fois que je rentrais chez moi à pied. Il était presque minuit, il faisait un vent à faire voler les bateaux et il n’y avait personne dans les rues. Toutes les conditions pour une agression. À la hauteur de la place aux Huiles, quand, après avoir jeté un oeil par-dessus mon épaule, j’ai vu qu’il allait me doubler, je me suis brusquement retournée pour le mettre en joue avec mon Glock 17. Un calibre 9 mm à 17 coups, une petite merveille. Je lui ai gueulé dessus : « T’as pas mieux à faire que d’essayer de dépouiller une centenaire, connard ?

— Mais j’ai rien fait, moi, m’dame, je voulais rien faire du tout, je vous jure. »
Il ne tenait pas en place. On aurait dit une petite fille faisant de la corde à sauter.
« Il y a une règle, dis-je. Un type qui jure est toujours coupable.
— Y a erreur, m’dame. Je me promenais, c’est tout.
— Écoute, ducon. Avec le vent qu’il fait, si je tire, personne n’entendra. Donc, t’as pas le choix : si tu veux avoir la vie sauve, il faut que tu me donnes tout de suite ton sac avec toutes les cochonneries que t’as piquées dans la journée. Je les donnerai à quelqu’un qui est dans le besoin. »
J’ai pointé mon Glock comme un index :
« Et que je ne t’y reprenne pas. Sinon, je n’aime mieux pas penser à ce qui t’arrivera. Allez, file ! » 
Il a jeté le sac et il est parti en courant et en hurlant, quand il fut à une distance respectueuse : « Vieille folle, t’es qu’une vieille folle ! » 
Après quoi, j’ai été refiler le contenu du sac, les montres, les bracelets, les portables et les portefeuilles, aux clochards qui cuvaient, par grappes, sur le cours d’Estienne-d’Orves, non loin de là. Ils m’ont remerciée avec un mélange de crainte et d’étonnement. L’un d’eux a prétendu que j’étais toquée. Je lui ai répondu qu’on me l’avait déjà dit.
Le lendemain, le tenancier du bar d’à côté m’a mise en garde : la veille au soir, quelqu’un s’était encore fait braquer place aux Huiles. Par une vieille dame, cette fois. Il n’a pas compris pourquoi j’ai éclaté de rire.

 

5 septembre 2013

Ce soir, à la télé...

La Grande Librairie fait sa Rentrée !

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La Grande Librairie - France 5 :
le Jeudi  à 20h35 et rediffusion le Dimanche à 23h00

Invités de l’émission du 5 septembre 2013 :

nostalgie_heureuse au_revoir_la_haut lady_hunt transatlantic

Amélie Nothomb - La nostalgie heureuse (Albin Michel)

Pierre Lemaître - Au revoir là-haut (Albin Michel)

Hélène Frappat - Lady Hunt (Actes Sud)

Colum McCann - Transatlantic (Belfond)

 Les livres de Pierre Lemaître et Colum McCann me font très envie. 
Même si je ne lirai sans doute pas son dernier livre, 
je trouve souvent amusantes les apparitions d'Amélie Nothomb à la télévision... 
Je suis curieuse de découvrir Hélène Frappat que je ne connais pas... 

4 septembre 2013

Le Monde selon Garp (Film)

Diffusé mercredi 4 septembre sur Arte à 20h30

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Film américain réalisé par George Roy Hill, sorti en 1982

Adaptation d'après le livre de John Irving par Steve Tesich 

Titre original : The world according to Garp

Synopsis :
En 1944, Jenny Fields, une infirmière très indépendante se fait faire un enfant par un blessé de guerre qui meurt peu après. Ce fils, Garp, est élevé par sa mère mais considéré comme un bâtard. A dix-huit ans, il tombe amoureux de la fille de son entraîneur, Helen, qui déclare qu'elle n'épousera qu'un écrivain. Garp fait preuve d'imagination et se retrouve bien vite père de famille et auteur non publié. Sa mère, qui a écrit ses mémoires, trouve un éditeur qui publie aussi la première œuvre de Garp. Le livre de Jenny Fields devient rapidement un best-seller et un symbole du féminisme...

Acteurs : Robin Williams (Garp), Glenn Close (Jenny Fields), Mary Beth Hurt (Helen Holm), John Lithgow (Roberta Muldoon)

Mon avis : (revu en septembre 2013)
J'ai vu ce film il y a quelques années et je n'en avais pas gardé un grand souvenir... J'avais retenu le côté loufoque de l'histoire et j'étais restée sur ma faim sur certains points de l'intrigue.
Après ma lecture du livre de John Irving cet été, j'ai revisionné le film et mon avis a évolué.

Il n'est pas facile de faire un film d'un peu plus de 2 heures avec un livre de plus de 600 pages de John Irving, auteur avec une imagination débridée... Il a fallu faire des choix et toute la richesse du livre n'a pas pu être mise dans le film.

La première partie du film est plutôt réussie, on retrouve la folie de John Irving, son sens de l’humour décalé. L'interprétation des principaux personnages est vraiment réussi. C'était le premier rôle au cinéma pour Glenn Close et elle est une excellente mère féministe. C'était le second film de Robin Williams, il le révèlera. John Lithgow interprète son rôle de transsexuel avec beaucoup de talent. Mary Beth Hurt est également formidable dans le rôle d'Helen. Puis le film s'enlise un peu, le rythme s'essouffle avant une dernière demi-heure du film où tout s'accélère et se termine sur une scène de fin ouverte...
Le film est plutôt fidèle à l'esprit de John Irving, mais je pense qu'il est difficile de tout comprendre si on n'a jamais lu le livre. J'ai donc beaucoup mieux apprécié ce deuxième visionnage. 

Diffusion : mercredi 4 septembre sur Arte à 20h30
Rediffusions : ven 06.09 à 2h10 et dim 08.09 à 1h30

Bande Annonce : 

4 septembre 2013

Le bruit de tes pas - Valentina D'Urbano

Sortie en Librairies : 5 Septembre 2013

Lu en partenariat avec les éditions Philippe Rey

book_220 Philippe Rey - septembre 2013 - 238 pages

traduit de l'italien par Nathalie Bauer

Titre original : Il rumore dei tuoi passi, 2012

Quatrième de couverture :
« La Forteresse », 1974 : une banlieue faite de poussière et de béton, royaume de l’exclusion. C’est là que grandissent Beatrice et Alfredo : elle, issue d’une famille pauvre mais unie, qui tente de se construire une vie digne ; lui, élevé avec ses deux frères par un père alcoolique et brutal. Presque malgré eux, ils deviennent bientôt inséparables au point de s’attirer le surnom de « jumeaux ».
Mais ce lien, qui les place au-dessus de leurs camarades, tels des héros antiques, est à la fois leur force et leur faiblesse. Car, parallèlement à la société italienne, touchée par la violence des années de plomb, leur caractère, leur corps et leurs aspirations évoluent. Chez Beatrice, qui rêve de rédemption et d’exil, l’amitié initiale se transforme peu à peu en amour sauvage, exclusif. Chez Alfredo, fragile et influençable, le désespoir s’accentue.
Drames familiaux, désœuvrement, alcool et drogue, tout semble se liguer pour détruire les deux jeunes gens. Et, quand l’héroïne s’insinue dans la vie d’Alfredo, Beatrice, tenace, ne ménage pas ses forces pour le sauver, refusant de comprendre que la partie est perdue.
Le bruit de tes pas est le récit de ces quinze années d’amitié et d’amour indéfectibles. Un premier roman âpre d’une sobre poésie, une voix qui perdure longtemps dans l’esprit de son lecteur.

Auteur : Née en 1985 dans une banlieue de Rome, Valentina d’Urbano est illustratrice de livres pour la jeunesse, Le bruit de tes pas est son premier roman. 

Mon avis : (lu en août 2013)
Le livre s'ouvre le 24 juin 1987 sur l’enterrement d’Alfredo, il avait vingt ans. Avec Beatrice, la narratrice du livre, ils étaient surnommés  « les jumeaux ». Dans cette histoire, Beatrice va revenir sur leur enfance à deux, puis leur adolescence. Ils vivent en Italie dans une banlieue bétonnée « La Forteresse » dans les années 70. Beatrice vit avec ses parents et son frère Francesco dans une famille unie. Depuis la mort de sa femme, le père d’Alfredo, est alcoolique et violent. Il bat ses trois fils. Presque tous les jours, Alfredo quitte son appartement et se réfugie à l'étage du dessus chez Beatrice où il est toujours accueilli comme le fils de la maison. Enfants, ils sont comme deux jumeaux, ils s'aiment fraternellement, Bea protège Alfredo et ce dernier prend soin d’elle. Puis vient l'adolescence, et leurs rapports changent, ils continuent à s'aimer mais veulent aussi l'un et l'autre s'émanciper. 
Dans ce roman, nous découvrons, une époque, un quartier délaissé qui vit presque en autarcie mais surtout la colère de Beatrice. 
Elle est en colère de ne pas avoir su dire à Alfredo tout ce qu'elle éprouvait pour lui. Elle est en colère de n’avoir pas su rendre Alfredo heureux, pour qu'il ait envie de vivre. Elle est en colère de subir son quartier, de continuer à y être très attachée tout en sachant qu'y rester la condamne à la misère.
Ce livre lui permet de faire sortir sa colère, de l'exprimer. 
Beatrice est une battante, elle ne va pas sombrer dans le désespoir au contraire, sa colère lui donne la rage de vivre, la rage de quitter ce quartier sans avenir, de se construire un futur.
Ce livre coup de poing avec une écriture sobre et percutante est un vrai coup de 
cœur pour moi. 

Merci Anaïs et les éditions Philippe Rey pour cette très belle découverte.

Note : ♥♥♥♥♥

 

Extrait : (début du livre)
24 juin 1987
Les jumeaux, voilà comment les gens nous appelaient.
Ils disaient qu'on était identiques, même si on ne se ressemblait pas.
Ils disaient qu'on était devenus le portrait craché l'un de l'autre à force de se côtoyer, deux gouttes d'eau. J'étais devant l'église.
Les graviers blancs se faufilaient dans mes sandales, me torturaient les pieds. Mais je n'y faisais pas attention, je continuais mon chemin jusqu'à l'ombre du parvis.
Vue de loin, l'église du quartier est un énorme blockhaus gris maladroitement encastré entre les immeubles. On dirait qu'on l'a fichée, enfoncée dans un trou trop étroit. Pourtant elle est là depuis des années et, de près, on la voit pour ce qu'elle est : quinze mètres de béton et des petits vitraux apparemment noirs, une porte renforcée, au sommet une croix tordue et toute rouillée qui tient comme par miracle.
On l'appelle la Pagode.
Ici, tout a un surnom. L'église, c'est la Pagode. Le quartier, c'est la Forteresse.
Et nous, on était les jumeaux.
Aujourd'hui aussi on nous a appelés comme ça. Il y avait un tas de gens dans l'église, ils murmuraient tous la même chose. Je ne me suis pas retournée, j'ai parcouru d'un pas lent la nef au sol brillant, et ils se sont écartés devant moi. Ils me regardaient à la dérobée, parce qu'autrement c'est mal.
J'ai eu l'impression d'être importante, au centre de l'attention, et j'ai trouvé absurde que cela m'arrive ainsi. Il me semblait que tous les yeux étaient pointés sur moi, même si les gens avaient l'air hébété, l'air de ne pas savoir quoi faire.

Ne vous inquiétez pas, avais-je envie de leur dire. Personne ne sait jamais quoi faire dans ces cas-là.
J'ai déposé le tournesol sur le cercueil et un baiser à l'endroit qui correspondait probablement à sa tête.
Puis j'ai rebroussé chemin du même pas lent et suis sortie.
Vu du parvis, le tournesol paraissait assez lourd pour tout écraser.
Les gens nous appelaient les jumeaux. Maintenant j'ignore comment ils m'appelleront.
Peut-être, enfin, par mon prénom, Béatrice. Un prénom particulier, insolite par ici.
Ma mère l'avait entendu prononcer à la télévision dans un film qui parlait d'une princesse.
Qui sait, l'idée de la princesse lui a plu, sans doute - je ne lui ai jamais posé la question.
La journée est belle. Un ciel encore bleu surplombe la Forteresse.
Je suis retournée à l'église et j'y suis restée jusqu'à la fin, assise au premier rang. J'ai écouté la messe, me suis levée aux bons moments, ai fait semblant de prier comme les autres.
Malgré la fatigue, l'envie de dormir et la nausée, j'ai simulé la dignité.

 Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
5/6

 Challenge Voisins, voisines
 voisins_voisines_2013
Italie

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Défi 1er roman

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3 septembre 2013

Tag

 ob_4ec9158b7d253e3350528e972ebe9cc4_award_bloggetr

Un tag décerné par Sandrine, merci ! 

La règle : 
- afficher le logo de l'award
- remercier la blogueuse/le blogueur vous l’a décerné
- lister 7 points sur soi
- nominer 15 autres blogueurs (ou moins)
- les prévenir que vous avez pensé à eux.

Voilà les 7 points sur moi :

1) Comme Sandrine, mon "petit" dernier fait aujourd'hui sa première Rentrée au lycée.

 image1

2) Et mes deux grands ne seront plus à la maison en semaine.

en_route_avec_le_sac_a_dos_

3) Depuis fin août, c'est le suspens avant d'allumer mon ordinateur...
Va-t-il démarrer normalement ? Il va être d'actualité que je m'en offre un nouveau...

ordinateur

4) Mi-novembre mon blog fêtera ses 5 ans ! Que cela passe vite...

5ans

5) Lorsque je fais la cuisine, je ne suis jamais à la lettre une recette de cuisine.
Il faut que je mette mon grain de sel... 

 dessin_crepe

6) J'habite à côté d'une école primaire. Après deux mois de silence, la cour de récréation va s'animer dès 8h20...

 marelle_

7) Mes PALs (bibliothèques, perso, partenariat) n'arrivent pas à diminuer...
J'ai les yeux plus gros que le ventre...
J'arrive à freiner mes achats, mais difficile de résister à la bibliothèque ou lorsqu'on me propose un partenariat...

  books

Pour la dernière partie du Tag... Ce dernier ayant déjà été vu sur de nombreux blog,
je ne sais pas à qui le décerner... 
Je l'offre donc à qui veut raconter 7 choses de sur soi... Bon vent !

2 septembre 2013

Le monde selon Garp - John Irving

Lecture Commune 
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avec  Valérie, Sandrine

irving_le_monde_selon_garp_seuil john_irving_le_monde_selon_garp le_monde_selon_Garp_point1998 irving_le_monde_selon_garp_ppoints_dec_2006 

Seuil - mars 1980 - 582 pages

Points - 1981 - 608 pages

Points - février 1995 - 647 pages

Points - décembre 1998 - 680 pages

Points - novembre 2006 - 678 pages (édition limitée)

traduit de l'anglais (États-Unis) par 

Titre original : The World According To Garp, 1978

Quatrième de couverture : 
Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.

Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré une renommée et une reconnaissance internationales. Depuis, l’auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. À moi seul bien des personnages est son treizième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

Mon avis : (lu en août 2013) 
Je croyais avoir déjà lu ce livre avant d'accepter cette lecture commune avec Valérie, Sandrine et Lucie. Mais j'ai vite compris que cette lecture était la première. Ce roman raconte la vie de l'écrivain S.T. Garp, depuis avant sa conception jusqu'à après sa mort avec le destin de tous ses proches. Sa mère Jenny Fields est est infirmière dans un hôpital de guerre lorsqu'elle profite de l'érection d'un soldat mourant pour avoir un enfant sans s'encombrer d'un homme... Elle lui donnera le nom du soldat S.T Garp (sergent technicien Garp). Sa famille étant choquée par la naissance illégitime de Garp, Jenny devient infirmière à plein temps au collège de Steering et élève seule son fils. Ce dernier fera ses études et découvrira la lutte au collège. Pour séduire Helen, la fille de son entraîneur de lutte, Garp décidera de devenir écrivain... Voici un tout petit aperçu du début du livre où l'on comprend vite que John Irving ne manque vraiment pas d'imagination...  

Je me suis laissé happer par l'histoire et le destin étonnant de Jenny Fields féministe avant l'heure, par Garp et ses mésaventures cocasses et souvent inattendues. Les personnages sont très nombreux et souvent décalés. Cette histoire est très dense et j'ai parfois trouvé quelques longueurs. En particulier les passages avec les écrits de Garp lui-même. On y retrouve les thèmes chers à John Irving.
Ce n'est pas le livre que j'ai préféré de John Irving, mais je suis contente d'avoir pu le découvrir.

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Le livre a été adapté au cinéma en 1982 par George Roy Hill avec Robin Williams dans le rôle de Garp. J'avais déjà vu ce film en DVD sans en garder un grand souvenir, hier, j'ai pris le temps de le revisionner et l'esprit du livre y est assez bien rendu même si de nombreux passages ont été passés sous silence comme par exemple ses nombreuses expériences sexuelles avant son mariage, son séjour à Vienne...

Arte diffuse ce film mercredi 4 septembre à 20h50 (Rediffusions : ven 06.09 à 2h10 et dim 08.09 à 1h30)

Allons découvrir maintenant les avis de Valérie, Sandrine.

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
La mère de Garp, Jenny Fields, fut arrêtée en 1942 à Boston, pour avoir blessé un homme dans un cinéma. Cela se passait peu de temps après le bombardement de Pearl Harbor par les Japonais, et les gens manifestaient une grande tolérance envers les militaires, parce que, bruquement, tout le monde était militaire, mais Jenny Fields, pour sa part, restait inébranlable dans l'intolérance que lui inspirait la conduite des hommes et des militaires en particulier. Dans le cinéma, elle avait dû changer trois fois de place, mais, le soldat s'étant chaque fois rapproché un peu plus, elle avait fini par se retrouver le dos contre le mur moisi, avec, entre elle et l'écran, un stupide pilier qui lui bouchait pratiquement la vue ; aussi avait-elle pris la décision de ne plus bouger. Le soldat, quant à lui, se déplaça une nouvelle fois et vint s'asseoir près d'ell.

Jenny avait vingt-deux ans. Elle avait plaqué l'université peu après avoir commencé ses études, puis était entrée dans une école d'infirmières, où elle avait terminé à la tête de sa classe. Elle était heureuse d'être infirmière. C'était une jeune femme à l'allure athlétique et aux joues perpétuellement enluminées ; elle avait des cheveux noirs et lustrés, et ce que sa mère appelait une démarche virile (elle balançait les bras en marchant) ; sa croupe et ses hanches étaient si fermes et si sveltes que, de dos, elle ressemblait à un jeune garçon. Jenny estimait, pour sa part, qu'elle avait les seins trop gros ; son buste provocant lui donnait, selon elle, l'air d'une fille "facile et vulgaire".

 

Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier 

TH968 Dernière nuit à Twisted River 

__moi_seul_bien_des_personnages_cd A moi seul bien des personnages

 A Challenge for John Irving

john_irving

50__tats

43/50 :  Iowa

Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Géographie"

Pavé de l'été
 pav_2013
n°3

2 septembre 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [137]

 BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu ou publié cette semaine ? 

autumn_laing les_Renards_p_les r_sidence_secondaire les_perroquets_de ma_soeur_vit_sur_la_chemin_e_plon  

Autumn Laing – Alex Miller 
Les Renards pâles - Yannick Haenel 
Résidence secondaire - Isabelle Motrot 
Les perroquets de la place d'Arezzo - Eric-Emmanuel Schmitt 
Ma soeur vit sur la cheminée - Annabel Pitcher 

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La cuisinière d'Himmler - Franz-Olivier Giesbert

Que lirai-je cette semaine ?

Mapuche - Cary Ferey
Les reflets d'argent - Susan Fletcher
D'acier - Silvia Avallone (J'ai Lu)
Mudwoman - Joyce Carol Oates (Philippe Rey)

Bonne rentrée et bonnes lectures !

1 septembre 2013

Ma soeur vit sur la cheminée - Annabel Pitcher

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : SOEUR

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Plon - octobre 2011 - 236 pages

Plon jeunesse - octobre 2011 - 235 pages

Pocket Jeunesse - octobre 2012 - 220 pages

Pocket - octobre 2012 - 222 pages

traduit de l'anglais Amélie de Maupeou

Titre original : My Sister Lives on the Mantelpiece, 2011

Quatrième de couverture : 
Rose, la grande soeur de Jamie, a été tuée dans un attentat terroriste à Londres. Cette tragédie a fait voler en éclats l'équilibre de sa famille : les parents se rejettent la responsabilité du drame ; Jasmine, la soeur jumelle de Rose, essaie d'exister tant bien que mal dans leurs yeux ; Jamie, lui, continue à rêver, à s'imaginer en superhéros, à jouer.
Même si la vie ne sera plus jamais la même, du haut de ses 10 ans, Jamie porte, comme un bouclier, son désir de vivre et sa candeur. Et c'est ce regard tendre, intelligent, pur et malicieux qui vaincra le désespoir.
Une voix d'enfant si émouvante et juste qu'elle distille une émotion irrésistible et devient un exemple de résilience extraordinaire.

Auteur : Annabel Pitcher a étudié la littérature à Oxford. Ma soeur vit sur la cheminée est son premier roman, écrit pendant un tour du monde, et traduit dans une dizaine de langues.

Mon avis : (lu en août 2013)
Ce livre a été publié en même temps en éditions adulte et jeunesse. James a 10 ans, il nous raconte l'histoire de sa famille en deuil. Il y a 5 ans, Rose l'une de ses soeurs aînées a été tuée à Londres dans un attentat terroriste. Après ce drame, la famille est totalement déstabilisée, le père devient alcoolique, la mère quitte la maison et part avec un homme du groupe de soutien, l'urne funéraire de Rose trône sur la cheminée. Les deux enfants restants
, Jasmine, soeur jumelle de Rose, et James, se sentent donc bien seuls et abandonnés. Lorsque le livre commence le père et ses deux enfants ont quitté Londres et vivent maintenant à Ambleside au nord de l'Angleterre. A l'école, James rencontre Sunya, sa voisine de classe, elle sera la seule à le soutenir lorsqu'il est en prise avec la cruauté de certains garçons de sa classe. A la maison, son compagnon de jeu c'est Roger son chat roux. Ce livre est terriblement émouvant, la souffrance de ces deux enfant et adolescente est révoltante. Les interrogations de James sont nombreuses, Jasmine qui n'a que 15 ans en a assez de l'absence de leur mère et du manque de réaction leur père. J'ai aimé cette histoire même si j'ai trouvé assez dérangeant comportement démissionnaire des parents... A plusieurs reprises, j'ai versé quelques larmes.

Extrait : (début du livre)
Ma soeur Rose vit sur notre cheminée. Enfin, juste en partie. Trois de ses doigts, son coude droit et sa rotule ont été enterrés dans un cimetière, à Londres. Maman et papa ont eu une grosse dispute après que la police a retrouvé dix morceaux de son corps. Maman voulait une tombe sur laquelle elle pourrait se rendre, papa voulait une crémation et répandre les cendres dans la mer. En tout cas, c'est ce que Jasmine m'a dit. Elle se souvient mieux que moi. Je n'avais que cinq ans quand c'est arrivé. Jasmine avait dix ans, elle était la jumelle de Rose. Elle l'est toujours d'après maman, qui a mis des lustres à accepter que Jasmine change quelque chose à ses cheveux ou à son style vestimentaire. Ils ont habillé Jas de la même manière pendant des années, après l'enterrement - des robes à fleurs, des gilets et ces chaussures plates à boucle que Rose adorait. Je suppose que c'est pour cette raison que maman est partie avec cet homme du groupe de soutien, il y a soixante et onze jours. A son quinzième anniversaire, Jas a coupé tous ses cheveux, elle les a teints en rose et elle s'est fait faire un piercing dans le nez. Elle ne ressemblait plus du tout à Rose et ça, les parents n'ont pas pu le supporter. Maman est partie le jour même et je n'ai plus eu de nouvelles depuis.
Ils ont eu chacun cinq morceaux. Maman a mis les siens dans un cercueil très chic, sous une pierre tombale blanche très chic sur laquelle est écrit Mon ange. Papa a brûlé la clavicule, les deux côtes, un bout de crâne et un petit orteil et il a mis les cendres dans une urne dorée. Chacun a donc eu ce qu'il voulait mais - surprise, surprise ! - ça ne les a pas rendus heureux. Maman dit que c'est trop déprimant d'aller au cimetière et papa essaie de répandre les cendres de Rose à chaque date anniversaire de sa mort, mais il change toujours d'avis à la dernière minute. C'est comme s'il se passait quelque chose au moment précis où il s'apprête à disperser Rose dans la mer. L'année où nous sommes allés dans le Devon, il y avait tous ces poissons argentés qui grouillaient, comme s'ils étaient impatients de manger ma soeur. Une autre fois, en Cornouailles, une mouette a lâché du guano sur l'urne pile au moment où papa allait l'ouvrir. J'ai commencé à rigoler mais Jas avait l'air triste, alors j'ai arrêté.
Nous avons quitté Londres pour prendre du recul par rapport à tout ça. Papa connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui l'a appelé au sujet d'un travail dans la région des lacs. Cela faisait des années qu'il ne travaillait plus, à Londres. Nous sommes en récession, ce qui veut dire que le pays n'a plus d'argent, alors on ne construit presque plus rien. Quand il a obtenu cet emploi à Ambleside, on a vendu notre appartement, loué un cottage et laissé maman à Londres. J'ai parié cinq euros avec Jas que maman viendrait nous dire au revoir. J'ai perdu, mais Jas ne m'a jamais réclamé l'argent. Dans la voiture, Jas a dit On joue aux espions, mais elle n'a même pas été capable de deviner Quelque chose qui commence avec un R alors que Roger était assis sur mes genoux en train de ronronner comme pour lui donner un indice.

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