Lu en partenariat avec Max Milo Editions

conflit_de_voisinage__1_ Max Milo Editions - juin 2013 - 188 pages

Quatrième de couverture : 
Elle se mit à guetter les allées et venues de sa voisine. Quand elle la savait prête à sortir de l’immeuble, elle préparait une bassine d’eau. Elle la vidait sur sa tête. Elle l’entendait avec jubilation remonter chez elle pour se changer. Lorsqu’elle l’apercevait dans la rue en train de rentrer chez elle avec sa poussette double et les petites dedans, elle bravait le flot des voitures pour arriver avant elle au pied de l’immeuble : elle maculait d’huile la poignée de la porte d’entrée.
Audrey Nichelong envie tellement sa voisine, Rachel Kubler, qu’elle lui fait vivre un enfer. Cette dernière, confrontée successivement à l’indifférence du bailleur social, de la police et de la justice, met de côté ses principes pour assurer sa sécurité et celle de sa famille …

Auteur : Rafaële Rivais est journaliste au Monde depuis vingt-cinq ans. Elle a longtemps vécu à Bruxelles avant de s’installer à Paris. Cette histoire s'inspire de faits réels.

Mon avis : (lu en juillet 2013)
Un livre qui se lit très facilement. Dans ce livre, l'auteur dit s'être inspiré de faits réels pour écrire cette histoire. Les histoires de voisinage peuvent tourner au cauchemar... 
Audrey Nichelong est la voisine que personne ne voudrait avoir. Divorcée, mère de deux ados, sans travail fixe, fumant très souvent des pétards et recueillant des chats... Elle ne supporte aucun de ses voisins. Mais lorsque Rachel Kubler emménage dans l'appartement voisin avec ses jumelles et sa jeune fille au pair, Audrey va se déchaîner et utiliser tous les coups possible pour faire fuir la nouvelle occupante : les chats, ses enfants, lettre anonyme...  C'est la jalousie qui la pousse à agir comme cela...
Avec cette histoire où la tension monte peu à peu, l'auteur dénonce la difficulté de se faire aider pour une victime d'harcèlement. La police ne veut pas intervenir pour si peu, le bailleur ne veut pas de conflit donc refuse de prendre parti, la justice encombrée par trop de procédures, ne considère pas important ce genre de demandes. Une belle découverte.

Merci Flora et  Max Milo Editions pour m'avoir permis de découvrir cette histoire où l'humour adoucit un peu le côté angoissant de certaines situations.

Autres avis : Canel, Jostein, Cryssilda

Note : ♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
Audrey Nichelong aurait dû profiter de son jour chômé pour faire le ménage dans l'appartement : la crasse noircissait le carrelage de la salle de bains, la poussière faisait des moutons, et, surtout, son clic-clac sentait l'urine, le chat noir avait pissé dedans. Elle préféra refermer le canapé, s'y avachir et allumer un pétard. Elle aspira la fumée en fermant les yeux et la rejeta dans un grand soupir. Aussitôt s'envolèrent les soucis - le chèque sans provision, les frais qui engraissaient le banquier, les fugues de Kevin. Une deuxième taffe chassa les cauchemars de la nuit - cris de jouissance des gorets dans la cave, flammes de l'incendie qui la dévoraient. Elle tira encore sur le joint, et se sentit délivrée, insouciante. Une quatrième bouffée de cannabis la fit rêver d'un homme qu'elle aimait et qui l'aimait, et qui la comprenait. Elle se sentit apaisée, enfin...  
Elle ne bougeait plus, lèvres entrouvertes pour ce prince qui allait y déposer un baiser, quand elle fut arrachée à son extase par un bruit de manœuvre, côté rue. « C'est pas bientôt fini ce bordel ? » jura-t-elle, furieuse d'être ainsi rappelée à la réalité. Elle se leva pour aller voir, dans la cuisine, ce qui se passait. Un camion long de sept mètres était en train de se garer. Il était si haut que son toit atteignait sa fenêtre et lui bouchait la vue. « Putain, qu'est-ce que c'est que ce gros-cul ? ! » se demanda-t-elle, châtiant son expression, comme toujours. « Nom de Dieu ! Un camion de déménagement ! C'est pour qui ? » murmura-t-elle, cette fois inquiète.